(#) Sujet: Le poids d'un livre [Molly] Mar 19 Juil - 18:37
Timothy savait qu’il n’aurait pas pu résister, même dans le meilleur des cas. Tous ces livres qu’il avait découverts sur l’astronomie et qu’il n’avait jamais vus avant, malgré de nombreuses heures passées au milieu des ouvrages de la bibliothèque, c’était incroyable ! Il n’avait pu faire autrement que d’en prendre au moins un. Ou juste deux. Et finalement, il en avait emprunté quatre, dont un qui pesait beaucoup. Si avant le quidditch, il ne s’exerçait jamais au niveau sportif, au moins, tous les livres qu’il avait portés avaient constitué un effort musculaire. Bien sur, si l’on demandait l’avis de son père, ni les bouquins, ni le quidditch n’étaient à la hauteur du rugby ou du football. D’après Tim, c’est qu’il n’avait pas transporté assez de dictionnaires ou d’encyclopédies sur l’astrologie.
Quoiqu’il en soit, transporter des volumes sur plusieurs étages n’était pas chose aisée. Mais il y arriverait : ce n’était pas la première fois qu’il avait réalisé un tel « défit ». Il aurait juste préféré qu’un passage secret relie son dortoir à la bibliothèque ; cela lui épargnerait certains désagréments, comme la collision livre contre orteil, où malheureusement ce dernier n’en ressortait jamais indemne. La dernière fois, il y avait même eu une confrontation entre son pied et le Grand Volume des Mystères Célestes et leur Influence sur les Moldus. Pourtant, malgré la douleur intense, cela ne l’empêchait pas de récupérer des ouvrages d’une tonne cinq par la suite.
Cela dit, il avait tout de même de la chance ce jour-là. Il faisait soleil, et les élèves qui n’avaient pas cours avaient aussitôt accouru dehors pour profiter de cette belle journée. Dans ces cas là, s’il n’avait pas de devoirs à faire, Tim allait soit à la bibliothèque, soit à l’extérieur ; même si généralement, il préférait sortir le soir, lorsqu’il y avait moins de monde. Bref, il n’y avait pas une foule d’élèves arpentant les couloirs et le bousculant à chaque pas.
Néanmoins, alors qu’il avançait à travers le couloir, le maladroit trouva le moyen de se prendre les pieds dans le tapis épais qui recouvrait le parquet. Le point positif était que ses orteils n’en avaient pas souffert. Il n’y avait qu’à espérer que la chute n’avait pas abîmé les livres. Il se pencha pour les ramasser en vitesse, les posa plus ou moins en équilibre de sorte à ce qu’ils tiennent correctement et se leva. Dans sa précipitation, il n’avait pas remarqué une présence devant lui et entra malencontreusement en collision avec elle.
Dé… désolé !
Timothy récupéra ses volumes une nouvelle fois en constatant qu’il avait arraché une page – qu’il réparerait une fois dans sa salle commune – et évita plus ou moins le regard de la jeune fille, qui risquait d’être en colère. Il aurait bien repris son chemin et oublié cette maladresse, mais elle était restée plantée devant lui. Pas facile de faire comme si de rien était.
Et... Hum, pardon pour tes pieds.
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(#) Sujet: Re: Le poids d'un livre [Molly] Mer 20 Juil - 1:56
Les après-midi sans cours étaient les plus belles aux yeux de Molly. Plutôt que de rester assise plusieurs heures d’affilées dans une salle de classe à sourire poliment et prendre des notes, alors que la plupart du temps elle ne comprenait pas grand-chose, la rouge et or pouvait vaquer tranquillement à ses occupations. Souvent elle en profitait pour faire un tour dans le parc de Poudlard et, plus rarement pour se reposer.
Tout plutôt que de faire ses devoirs. Maudits devoirs. Molly était du genre à toujours faire la veille ce qui était à remettre pour le lendemain et cela lui jouait souvent des tours. C’est vrai quoi, comment pouvait-elle avoir le temps de tout faire en une seule soirée ? Alors il arrivait fréquemment, mais pas excessivement non plus Molly ayant une réputation à tenir auprès de son père, qu’elle oublie ci et là des devoirs à rendre. Non, définitivement non, la rouge et or n’était pas connue pour ses notes extraordinaires, d’ailleurs c’est tout juste si elle arrivait à se maintenir à la moyenne. Elle n’était pas Lucy.
C’est pourquoi il n’était pas étonnant en cette belle après-midi d’automne de voir Molly crapahuter dans le château, descendant les escaliers avec allégresse pour profiter du temps attrayant qui régnait dans le parc. La jeune fille était d’excellente humeur, état qui se retrouva brusquement en suspend arrivée au deuxième étage. Un attroupement s’était formé devant les escaliers et un brouhaha de plus en plus conséquent se faisait entendre.
- Qu’est-ce qui se passe ? demanda Molly à la première personne qu’elle pu aborder. - Un groupe de sixième année à lancé des Bombabouses dans l’escalier, expliqua la personne, une jeune fille de Poufsouffle. Alors il boude. - Il boude ? - Apparemment, il ne veut plus fonctionner. On nous a dit d’attendre qu’un Professeur vienne le nettoyer.
Effectivement, en penchant la tête, Molly s’aperçut que l’escalier magique se trouvait effectivement à plus d’un mètre du bord et qu’il était bel et bien impossible de descendre par là. Elle remercia hâtivement la Poufsouffle avant de s’éloigner. Elle n’avait aucune envie de rester plantée là alors qu’elle pouvait emprunter un autre chemin. Peut-être ferait-elle un détour mais au moins elle était sûre de pouvoir faire sa promenade avant la tombée de la nuit. Les objets magiques étaient tellement susceptibles à Poudlard que l’escalier aurait été capable de rester plusieurs jours sans bouger pour protester contre les sixièmes années qui l’avaient offensé.
Molly s’engagea dans un des couloirs du deuxième étage, qu’elle connaissait pour rejoindre d’autres escaliers menant eux aussi au Hall d’entrée, mais ne pu aller bien loin. Devant elle, un garçon aux couleurs de Serdaigle se prit les pieds dans un des épais tapis qui jonchaient le sol, tombant net. La Gryffondor, par réflexe esquissa un geste pour l’aider à ramasser les énormes bouquins qu’il avait fait tomber, mais c’était déjà trop tard. Le garçon avait déjà rassemblé ses biens et commençait à se relever. Sentant la catastrophe venir, Molly tenta de reculer, mais elle ne fut pas assez rapide. Le Serdaigle, sûrement surpris de voir une personne devant lui, avait de nouveau laissé échapper ses livres. Et la malheureuse Molly reçut l’ensemble, qui devait bien peser plusieurs tonnes au vu de la douleur, sur les pieds.
- Outch ! - Dé … désolé !
Molly tendit le pied, une douleur vive la lança. La jeune fille recommença plusieurs fois et, bientôt, la douleur engendrée par le choc avait disparue. Tout occupée que Molly était à tester ses facultés pédestres, elle ne vit pas qu’elle bloquait la route au Serdaigle. Elle ne s’aperçut de sa présence qu’au moment où il se relevait, ses énormes bouquins bien en main, pour se dresser face à elle.
- Et … Hum, pardon pour tes pieds. - Ca va, ils survivront. Normalement.
Molly acquiesça un sourire qu’elle espérait plutôt courageux. En regardant les livres que son camarade transportait, le sourire se transforma en grimace. Spontanément, et sans parvenir à se retenir, elle lui lança, rigolarde :
- Tu vas vraiment lire tout ça ?
C’est vrai que, pour quelqu’un qui n’aimait pas vraiment la lecture, les bouquins que portait le Serdaigle pouvaient paraître … trop. Il y avait beaucoup de pages, beaucoup de mots. Tout pour faire fuir Molly en courant.
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(#) Sujet: Re: Le poids d'un livre [Molly] Dim 24 Juil - 16:42
Elle n’était pas vraiment en colère. Un jour, une de ses maladresses était tombée sur une élève de 7ème année particulièrement vorace ; il ne s’en était pas tiré aussi facilement. Il faut dire qu’elle avait eut une réaction excessive, rien qu’en regardant Tim, on voyait qu’il n’avait pas pour ambition de torturer les autres. Pourtant, elle s’était réellement acharnée sur lui. C’en avait été presque amusant ; il avait fallu qu’il tombe sur la plus colérique du jour. Bref, il avait entendu d’elle des insultes toutes plus incompréhensibles les unes que les autres, sans queue ni tête ; dans un excès de rage, les mots devaient probablement lui manquer. Elle fut hors d’elle quand le pauvre Tim laissa échapper un rire suite à une injure ridicule faite de mots qui n’existaient pas. Si elle avait été un type baraqué – ou juste plus violente – Tim aurait probablement été envoyé d’urgence à l’infirmerie. Avec lui, c’était la chance et la malchance qui se bousculaient alternativement.
Tim remarqua en la jeune fille une sorte de répulsion envers la lecture. Malgré tout, il ne prit pas son regard significatif comme une « méchanceté » ; à vrai dire, ça avait plutôt l’air sincère. En fait, si vous êtes comme beaucoup de gens, vous ne pouvez que vous étonner de voir un type se promener avec une tonne de livres rien que pour le plaisir de lire des tas de choses pas vraiment nécessaires. Mais Tim en était certain : elle n’aimait pas les livres. Et encore moins maintenant.
Non, en général, je porte des énormes encyclopédies à mes heures perdues.
Tim prit compte de ce qu’il venait de dire et le regretta aussitôt. Il n’était pas du genre cynique, et ces paroles n’avaient pas pour but de répliquer ou de se moquer. C’était juste que parfois, le sarcasme l’aidait lors de conversations… avec les gens. Il n’y pouvait pas grand-chose, ça sortait tout seul. Franchement, la confrontation sociale, ça n’était pas là où il excellait le plus… Et ça, c’était si visible qu’on pourrait croire que c’était écrit sur son front. Souvent, ses sarcasmes le visaient lui-même ; mais cela n’était pas toujours pris dans le bon sens. Après avoir plus ou moins grimacé sur ce qu’il venait de dire, il ajouta :
Pardon, je… Oui, c’est pour lire.
Cela faisait à peine deux minutes qu’il avait écrasé les pieds de la jeune Gryffondor et il s’était déjà excusé trois fois. S’il s’était trouvé à côté de lui-même, il se serait giflé pour être aussi peu dégourdi. Surtout qu’il ne savait plus vraiment quoi dire, à présent ; le timide de service n’avait même pas la spontanéité de se présenter. En fait, il n’en voyait pas trop l’intérêt : vous retiendriez le nom du pauvre type intello qui vous a maladroitement broyé les orteils ? C’est ça. Pour demander à votre ami bâti comme un camionneur de vous venger.
Je sais, c’est bizarre. Mais… je t’assure que je ne les jette jamais volontairement sur les gens.
Non, juste accidentellement. D’habitude, son interlocutrice aurait grogné après lui et aurait passé son chemin quelques secondes auparavant. Mais là, il avait l’occasion de lui montrer à quel point il était pathétique. Tim baissa les yeux vers l’un des ouvrages, pour avoir quelque chose à regarder. Les regards échangés dans un silence – en ce qui lui concerne – gêné, ça n’était pas si facile à tenir. Autant la jeune fille avait un air plutôt assuré, Tim lui était des plus mal à l’aise possibles. Il promena son regard sur ce maudit tapis, puis vers la fenêtre qui filtrait les rayons du soleil, sur la poussière qui volait, à nouveau sur l’ouvrage, et pour finir, encore sur la jeune fille.
Sinon moi c’est Tim. Ca t’évitera de m’appeler « Celui qui m’a écrasé le pied ».
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(#) Sujet: Re: Le poids d'un livre [Molly] Ven 29 Juil - 18:03
- Non, en général, je porte des énormes encyclopédies à mes heures perdues.
Molly releva la tête, regardant son interlocuteur d’un air étonné. Quelle drôle d’occupation, porter des énormes bouquins, au risque d’assassiner la moitié des élèves de Poudlard en les leur faisant tomber sur les pieds. Elle s’interrogea quelques secondes avant que la lumière ne se fit. C’était de l’humour. Souriant devant l’ironie de la situation, la jeune fille songea qu’elle avait été naïve, encore une fois. Finalement le garçon s’excusa et lui révéla que c’était bel et bien pour sa lecture personnelle.
Sa maladroite gentillesse et sa timidité était aux antipodes de la personnalité de Molly qui avait déjà oublié l’incident. Quand à son goût pour la lecture, il était très étrange de son point de vue mais après tout les Serdaigle étaient réputés pour leur soif d’apprendre et leur assiduité. La dernière maison où le Choixpeau aurait pu envoyer Molly. Elle aurait fait honte à tous les piafs, elle qui arrivait tout juste à atteindre la moyenne dans certaines matières. Hormis l’étude des moldus. C’était la seule matière où elle brillait, récoltant des EE et des O à chaque fois. Cette passion, car s’en était une lui avait été transmise par son grand-père Arthur un amoureux des Moldus. Lors de sa troisième année elle avait été plus qu’heureuse de choisir cette matière optionnelle –un peu moins lorsqu’elle avait compris qu’elle ne pouvait se contenter d’une seule- et s’était pour la première fois un tant soit peu intéressé à ce qui se passait en cours.
- Je sais, c’est bizarre. Mais… je t’assure que je ne les jette jamais volontairement sur les gens. - Un peu. J’espère bien, tu ne dois pas te faire que des amis sinon. Mais j’avoue que comme entrée en matière, c’est super original.
C’est vrai qu’elle aurait du mal à trouver plus original maintenant. Tant mieux, elle n’avait guère envie de rencontrer quelqu’un qui trouverait cool de lui broyer un os ou deux pour son entrée en matière.
Le silence se propagea rapidement et tandis que le garçon regardait le sol avec intensité, Molly, elle, tentait de distinguer la couverture des ouvrages qu’il tenait. Pourquoi ? La curiosité tout simplement. Elle se demandait quels sujets pouvaient être aussi abondants pour en faire des pavés comme ça. Même leur manuel de Potions, et Merlin sait qu’il pesait lourd dans le sac de la quatrième année, n’était pas aussi énorme que ça, c’est pour dire. Elle n’eut pourtant pas le temps de distinguer le titre du bouquin en haut de la pile, caché par une partie du bras du Serdaigle, celui-ci rompant le silence.
- Sinon moi c’est Tim. Ca t’évitera de m’appeler « Celui qui m’a écrasé le pied ».
Molly hocha la tête en souriant, avant de rétorquer.
- « Celui qui a tenté de m’assassiner » serait plus juste.
Le silence se fit à nouveau, pour un court instant car, après quelques secondes, Molly s’aperçut qu’elle avait oublié de se présenter, faisant fi de toute politesse. Car, même si elle avait beaucoup de défauts, il y avait bien une chose que son père avait réussit à lui apprendre, c’était la politesse.
- Moi c’est Molly.
La Gryffondor parvint finalement à déchiffrer l’un des titres et s’aperçut avec surprise qu’il parlait d’astronomie. Une matière qu’elle n’aimait pas vraiment mais ne détestait pas non plus. Au moins, le cours était plus vivant que certains.
- Tu aimes l’astronomie ? demanda la jeune fille en désignant la pile de bouquins.
Question idiote, qui emprunterait des livres sur un sujet qu’il n’aime pas. Pour faire oublier son idiotie, Molly reprit immédiatement sans lui laisser le temps de répondre.
- Je comprends mieux pourquoi tu m’as fait tomber ces bouquins sur le pied maintenant. A force de lire de tels pavés sur l’astronomie, tu as fini par avoir la tête, et les yeux surtout, dans les étoiles, le taquina t’elle.
(