« Take another ride on the sunshine highway »

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Khalis & Aisling

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Tête dans le cirage. Huit heures moins cinq, et un rayon de soleil dans les yeux plus tard, Aisling commençait enfin à se réveiller. L'irlandaise s'étira doucement en bâillant sans retenue et repoussa d'un geste plus ou moins ferme les couvertures vers le pied du lit. Entrouvrant à peine les paupières, elle fixa le plafond quelques secondes avant de tourner la tête sur le côté et de se lever en soupirant. La jaune et noir frissonna légèrement quand ses pieds entrèrent en contact avec le sol de pierres froides et elle hésita un instant, les pieds suspendu à mi-chemin entre son lit chaud et douillet et le sol froid et inhospitalier, à retourner se coucher comme si de rien n'était. Après tout, elle pourrait toujours prétexter un mal de crâne ou une maladie quelconque. Secouant vivement la tête, elle sauta sur le sol et jeta machinalement un œil à son poignet gauche ou se trouvait la vieille montre en plastique que ses frères lui avaient offert pour son septième anniversaire. Pas très classe, certes, mais elle lui rappelait les bons moments passés avec Tommy, Jimmy et Sean. Sauf qu'à cet instant, elle ne lui présageait rien de bon. Il lui restait trois minutes pour être à l'heure à son cours de sortilèges où elle n'avait d'ailleurs pas intérêt à arriver en retard. C'était de loin sa matière préférée, là où elle avait l'impression d'apprendre à être une "vraie" sorcière. La plupart des autres élèves vivaient avec la magie depuis leur naissance alors qu'elle ne l'avait découvert qu'il y a quelques années. Elle avait donc un certain retard à combler.

L'irlandaise enfila ses habits à toute vitesse boutonnant sa chemise de travers et mettant sa robe à l'envers. Peu importe, elle se mit à courir à travers les couloirs, hésitant presque à sauter d'un palier à l'autre tant les escaliers se mouvaient lentement. Elle s'apprêtait d'ailleurs à s'élancer vers le palier juste en-dessous quand sa robe se prit dans une des colonnes de la rambarde la faisant tomber. Elle eut tout juste le temps de mettre les mains en avant alors que le sol se rapprochait dangereusement. Totalement réveillée à présent, la jeune fille poursuivit sa course jusqu'à la salle de cours et entra par miracle ne même temps que les autres élèves.

Le reste de la matinée se poursuivit tranquillement, ponctué par les gargouillements du ventre d'Aisling lui rappelant bruyamment qu'elle avait sauté le petit-déjeuner. À la pause de midi, elle fut la première à sortir pour se rendre dans la grande salle où elle se vengea sur le repas préparé par les elfes. En parlant de vengeance, elle en devait une à cette pimbêche de Sarah qui persistait à lui pomper l'air depuis le premier jour où elle avait posé ses yeux sur elle, ou plutôt sa valise sur son pied.

*Ça ne devrait pas être permis d'être aussi rancunière* pensa la jaune et noir en enfournant une dernière bouchée du gâteau au chocolat qu'elle avait quasiment mangé toute seule. Elle se savait hypocrite sur ce point puisqu'elle même faisait souvent montre d'une rancune à toute épreuve mais comme on dit, il est plus simple de voir la paille dans l’œil de son voisin que la poutre dans le sien. Aisling se leva et se rendit à son prochain cours, fomentant une idée de vengeance tout le long du chemin. Elle pensait avoir un plan quasiment infaillible, certes très puéril, mais plutôt efficace. Les Bombabouses. La jeune fille ne connaissait rien de plus dégoûtants que ces petites balles. Or, la cible visée étant plutôt du genre "précieuse", ceci lui conviendrait parfaitement. La Poufsouffle fit un crochet par le dortoir de sa maison avant de se rendre dans le couloir du troisième étage et attendre que Sarah arrive. Les mains d'Aisling commençaient peu à peu à prendre une légère teinte verte due aux Bombabouses et l'irlandaise grimaça en voyant ça.

Cela faisait maintenant dix minutes qu'elle attendait là et la préfète ne semblait pas vouloir montrer le bout de son nez. Aisling était pourtant sûre qu'elle avait cours à cet étage à cette heure-ci. Sûre et certaine. Elle allait rebrousser chemin quand un éclat de rire reconnaissable entre mille résonna dans le couloir. Un léger sourire en coin, l'irlandaise se dissimula un peu plus dans le renfoncement du mur et, d'un léger signe de baguette, elle fit délicatement léviter les Bombabouses juste au-dessus de la tête blonde. Alors que cette dernière se recoiffait délicatement, les Bombabouses s'écrasèrent avec un bruit de succion plutôt écœurant dans sa belle chevelure. L'irlandaise sortit alors de sa cachette et éclata d'un rire tonitruant pour le moins peu discret. La tête de sa victime était si hilarante qu'elle ne pouvait reprendre son souffle tant elle riait. À travers les larmes de rire qui lui montaient aux yeux, elle avisa quelqu'un qui l'observait, un sourire aux lèvres. La lueur amusée dans les yeux du jeune homme lui déplut fortement. Il est vrai que la farce paraissait plutôt idiote vue de l'extérieur mais tout de même, l'irlandaise n'appréciait absolument pas que l'on se moque d'elle. Une nouvelle cible ?

Aisling poursuivit tout de même sa journée de cours et en déambulant dans les couloirs vers les seize heures, elle avisa la silhouette du jeune homme qui traversait le parc. Sentant la colère monter peu à peu, elle tourna vivement les talons et partit d'un pas décidé vers l'extérieur. La lumière du soleil lui agressa presque les yeux par cette belle journée ensoleillée de printemps, un temps plutôt étonnant en Angleterre. Malgré sa fureur, elle prit quelques instants pour contempler la verdure qui s'étendait à perte de vue. Elle qui adorait la nature, elle ne se remettait jamais vraiment de la vue offerte par le parc de Poudlard. Oubliant rapidement cet élan mélancolique, elle courut presque pour réduire la distance entre l'arbre à l'abri duquel le bleu et argent s'était installé et se planta devant lui les mains sur les hanches, lui cachant la lumière du soleil.

- Qu'est-ce qui te fait rire comme ça ? Cette fille le méritait amplement de toute façon ! Ça fait bientôt quatre ans qu'elle me pourrit la vie, quatre ans ! Et toi tu te permets de me juger comme ça alors que tu ne sais rien du tout, de me lancer ce regard moqueur et satisfait ? Hors de question ! Je ne suis pas du genre à me laisser faire !

déclara-t-elle sur un ton des plus solennel et sans reprendre son souffle un instant.

Elle avait conscience, tout au long de sa diatribe, qu'elle devait passer pour une harpie hystérique et à la limite de la paranoïa mais au fond, elle s'en fichait pas mal. Elle était un peu morose ces derniers temps et ça faisait un bien fou de se défouler sur quelqu'un. Tant pis pour ce pauvre garçon qui avait eu la mauvaise idée d'être là au mauvais moment.

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Ahhh, la vie à Poudlard, c’était vraiment le pied … quand on n’avait pas quelqu’un pour nous emmerder, nous stalker ou nous empêcher de faire nos devoirs correctement par exemple. Si si, je vous assure que ça arrive de temps en temps, à Khalis en tout cas. Il aimait Poudlard et surtout sa maison Serdaigle qui lui correspondait parfaitement. Le « Répartisseur » -autrement dit le Choixpeau Magique- était vraiment trop cool et trop fort … pour un chapeau. Ahahaha. Hm … oui, bon d’accord, sa blague n’était pas forcément la meilleure mais que voulez-vous ? Bref.

Toujours est-il que le jeune homme était heureux là où il était. Aujourd’hui, il s’était levé à la bonne heure et avait réveillé ses camarades de dortoirs en grande pompes. Certains lui avaient jeté leurs oreillers à la tête, d’autres l’avaient regardé d’un air de dire qu’il fallait absolument qu’il se casse très vite, d’autres encore c’étaient rendormit tout de suite après, au plus grand damne de Khalis. Embêter son monde ? Khalis ? Jamais ! Enfin, peut-être un petit peu alors. Toujours est-il qu’il grilla la priorité à tout le monde dans la salle de bain avant de foncer, par la suite dans la Grande Salle pour manger son petit-déjeuner. Il avait faim. Il piqua quelques petites choses sous le nez de ses amis(es) et il leur fît son sourire le plus innocent, le plus adorable qu’il puisse … et ils abandonnèrent les charges contre lui. Ils ne pouvaient rien lui faire quand il était comme ça !

Et puis, la journée commença. Et elle commença bien. En effet, c’était l’un de ses cours préférés : les potions. C’était cool parce que cela permettait une grande pratique et on pouvait être à deux pour certains cours. Mais ce n’était pas uniquement pour ça qu’il aimait ce cours. Il y avait quelque chose de super là-dedans qui lui avait tout de suite plu … en dehors du fait que ça peut toujours … TOUJOURS servir. La matinée passa tranquillement et Khalis était toujours d’humeur taquine et joueuse, du coup, il embêta ses meilleurs amis qui étaient, malheureusement ou heureusement, pour eux, dans la même maison et dans la même année que lui. Cependant, alors qu’ils rejoignaient un nouveau cours, il vit du coin de l’œil quelqu’un se planquer derrière un coin de mur et, mû par une curiosité peut-être malsaine ou méchante, il s’arrêta et attendit que quelque chose se passe …

Il entendit un rire tonitruant retentir. Un rire de fille et il dirigea son regard vers la personne qui arrivait. Elle se recoiffait alors qu’elle était très bien coiffée de base. Bizarre. Il ne comprenait pas les filles qui faisaient trop attention à leur apparence. Certes il prenait soin de lui mais tout de même, pas à ce point-là ! Enfin bref … Toujours est-il que des bombabouses s’écrasèrent sur cette personne et il entendit un nouveau rire tonitruant. Cette fois, il regarda en direction de la personne. Elle était vraiment morte de rire. Khalis regarda de nouveau la jeune fille qui semblait totalement pétrifié, horrifié et dégoûté. Il ne put s’empêcher de sourire face à cette tête et il croisa par la suite le regard du coupable de cette blague. Il se décida rapidement. Il s’en alla … d’une parce qu’il allait être en retard à son cours. De deux, il ne voulait pas avoir de problème.

La journée se passa sans autre incident bien que l’on parlait beaucoup du coup de la bombabouse dans l’école. Certains étaient totalement mort de rire, d’autres disaient haut et fort que c’était absolument répugnant et totalement gamin de faire ça et d’autres avaient d’autres idées. Khalis quand à lui ne pensait pas à grand-chose. Il s’en fichait un peu pour dire vrai. Après tout, il ne savait rien de ses deux jeunes filles et de leurs problèmes entre elles ! A la fin des cours, Khalis décida de prendre l’air dans le jardin de Poudlard et surtout près du lac qu’il adorait. Il ne se rendit pas compte que quelqu’un le suivait et pour dire vrai, même si quelqu’un sortait du château, ce n’était pas son problème non plus, ils avaient le droit d’aller où bon leur semblait après tout, n’est-ce pas ? Il s’installa à l’ombre d’un arbre, face au lac et respira le grand air. Ah, le calme, la douceur et … Il n’eut pas le temps de finir sa pensé que déjà, quelqu’un venait et lui cachait le soleil pour ensuite lui crier dessus. Il leva la tête vers cette personne et là reconnue. Ohoh, elle s’était trompée sur son sourire. Il attendit calmement qu’elle ait terminé avant de répondre :

« Calme-toi. Je n’ai jamais eu la moindre intention de me moquer de toi. Je crois que tu t’es trompée sur mon compte. Si je souriais, c’était à cause de la tête que faisais ta victime, pas à cause de toi. Je ne sais pas ce qu’elle te fait subir et ce n’est nullement mon problème, tu les règles comme tu le souhaite après tout. Enfin, je suis désolé si tu as pris mon sourire pour de la moquerie … »

Il la regardait dans les yeux, totalement sincère et surtout, il était très calme. Répondre à un cri par un cri n’était pas forcément ce qu’il y avait de plus intelligent et c’est pourquoi, il restait lui-même. Il lui sourit avant de dire :

« Assied-toi si tu le souhaite. Regarder le paysage te fera certainement du bien. »

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Aisling laissa passer quelques secondes après que Khalis lui eut répondu. Elle se sentait un peu ridicule. Totalement en fait. Et dans ce genre de situation, elle ne savait vraiment pas quoi faire. La jaune et noir sentait le rouge lui monter peu à peu aux joues. Elle fit craquer ses doigts machinalement et inspira profondément. Elle s'assit en tailleur aux côtés de Khalis et observa le manège des élèves à l'extérieur du château. Quelques balais s'envolaient de-ci de-là au-dessus d'un emplacement qui semblait alors être un cours de vol, à côté du terrain de Quidditch. D'autres adolescent roucoulaient non loin d'eux, assis au bord du lac. Elle, une blondinette aux grands yeux de biche et aux boucles parfaites, lui, sûrement un joueur de l'équipe de Quidditch de sa maison, sportif, sourire d'un blanc éclatant et cheveux savamment ébourrifés. Des yeux plutôt globuleux et rapprochés, une peau d'une pâleur spectrale, un nez épaté, des cheveux raides comme des bambous, Aisling observait son reflet dans l'eau en souriant. Certes elle n'avait pas le physique d'une top model, mais au moins n'avait-elle pas besoin de passer des heures entières dans la salle de bain à se pomponner comme devait sûrement le faire l'espèce de vélane à côté.

Soupirant, elle replia ses jambes et posa son menton sur ses genoux. Ses cheveux d'un noir de jais pendaient de part et d'autre de son visage et ses yeux d'un bleu très clair reflétaient l'eau du lac sans qu'aucune émotion ne les traverse.

- C'est vrai que ça fait du bien ... dit-elle d'un ton où toute colère avait disparue.

Soupirant à nouveau, elle releva la tête, un grand sourire sur les lèvres. Après tout, cette journée n'était peut-être pas si mauvaise que ça. Elle tenait sa vengeance sur Sarah, même si ce n'était que temporaire, la vendetta se poursuivrait certainement tout le long de leur scolarité, elle s'était plutôt bien débrouillée en sortilèges en obtenant un Optimal à son dernier devoir, la journée était superbe et on était au printemps, sa saison préférée. Oui, la jeune fille se contentait de peu mais sa bonne humeur faisait briller dans ses yeux une lueur particulière. Certains la disait excentrique, d'autres un peu folle mais la plupart la trouvait agaçante en réalité. Ses réactions parfois puériles, son côté "bonne humeur perpétuelle" et son rire qui passait difficilement inaperçu avaient tendance à courir sur les nerfs de la plupart de ses camarades. Seul Will semblait d'une patience à toute épreuve et était capable de passer des journées entières avec elle sans qu'il n'ait envie de l'assommer. Malgré tout, l'irlandaise était quelqu'un de sociable et tentait tant bien que mal à créer des liens avec les autres élèves elle qui débarquait d'un monde totalement différent. Elle se tourna vers le jeune homme et l'observa un instant, sans trop de gêne, la tête légèrement penchée sur le côté. Elle détaillait ses cheveux foncés, ses yeux clairs et s'amusa de ce contraste dont elle-même en était le portrait.

- Je m'appelle Aisling. Mais tu peux aussi m'appeler "espèce de folle totalement hystérique qui se rue sur les gens et les agresse sans même savoir pourquoi". M'enfin je trouve ça un peu long en fait. Et puis c'est pas très flatteur pour moi.

La Poufsouffle conserva son sourire moqueur sur les lèvres. Au fond, elle se moquait d'elle-même, tout simplement. Sa réaction était parfaitement disproportionnée, tout comme la plupart de ses actions. La réaction du Serdaigle, ce dont elle pouvait juger par rapport à l'écusson brodé sur sa robe, avait été plutôt clémente. Aisling baissa les yeux sur son propre écusson et s'étonna de ne pas le voir. Jetant un rapide coup d'oeil le long de son flanc gauche, elle se rendit compte qu'elle avait du passer la totalité de la journée, donc environ trois cours et un repas, avec la robe de sorcier à l'envers. Sentant de nouveau le rouge lui monter aux joues, elle s'empressa d'ôter la robe, manquant de se tordre le bras au passage.

- Il fait chaud aujourd'hui dis donc, on voit que le printemps est là, ça fait plaisir ! ajouta-t-elle l'air de rien. Je suis désolée pour tout à l'heure, des fois je pars au quart de tour et pour n'importe quoi. On dit souvent que les irlandais on le sang chaud, je pense que je dois tenir de ce côté là.

Elle leva les bras d'un air innocent, laissant échapepr un petit rire par la même occasion.

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Il avait été soudainement attaqué verbalement par une furie qui semblait vouloir en découdre avec lui. Bien entendu, il avait étonné et d’ailleurs, il l’avait regardé avec des yeux ronds comme des soucoupes. Ils étaient partis sur un malentendu et c’était lui qui l’avait créé. Donc, c’était de sa propre faute si elle s’était précipité sur lui et donc, c’était à lui de réduire en miette se malentendu. Mission pour Khalis ! Mission qu’il acceptait et qu’il allait réussir, foi d’un Ainsworth ! Après un petit discours, il avait réussi à la calmer apparemment car elle ne disait plus un mot. Mission accompli ou bien avait-il empiré les choses ? Il espérait que c’était la première solution en tout cas.

Elle fît craquer ses doigts, ce qui fît frissonner Khalis. Il n’aimait pas beaucoup se genre de bruit en plus, cela pouvait être dangereux pour ses os … plus tard elle pourrait ne plus pouvoir utiliser ses doigts, ce qui serait dommage ! Et plus, elle s’installa à côté de lui et il sourit. Apparemment, il avait réussi sa mission ! Cool ! Il dirigea son regard sur le lac et, grâce au reflet, il put apercevoir les balais qui volaient. Le silence était plutôt doux. C’était un silence apaisant et il ne pouvait pas s’empêcher d’avoir un petit sourire au coin. Il était plutôt bien ici. Il jeta un coup d’œil vers elle et approuva de la tête :

« Dommage que ce n’était pas diriger sur la bonne personne … mais je suis moi aussi fautif, je t’ai laissé une sale impression après être parti précipitamment. Donc, nous sommes à égalité ! »

Il lui sourit de façon très naturel … à la Khalis quoi. Il savait reconnaître ses torts … parfois. Il faisait plutôt bon aujourd’hui malgré une petite brise qui rappelait que ce n’était que le début du printemps et qu’il pouvait y avoir quelques petites surprises. Cependant, prendre l’air de nouveau sans être à moitié –ou totalement- congelé comme des surgelés faisait du bien aussi bien physiquement que moralement. On voyait beaucoup de monde sourire plus et s’ouvrir plus aux gens alentours. Merci le printemps ! Il prit une grande inspiration et souffla doucement. Ahhh, y’a rien à dire, c’était vraiment le pied ! Il se rendit alors compte qu’elle l’observait et il rougit légèrement. Et oui, quand on l’observait trop longtemps, il avait tendance à, soit rougir, soit être un peu maladroit. Bref, il n’était pas très à l’aise quand on l’observait de trop. Elle se présenta et il éclata de rire. Il savait qu’elle se moquait d’elle-même et il faisait ça parfois lui-même … une sorte d’autodérision peut-être ?

« Je suis Khalis Lysandre Ainsworth. Mais tu peux m’appeler Khalis ou bien Lysandre comme tu veux sinon, ça va faire un peu long Miss « je suis folle ». »

Ria-t-il. Il avait repris ses phrases comme un jeu de reflets ou de miroirs. Il espérait qu’elle ne le prendre pas mal … encore moins le surnom amical qu’il lui avait donné. Bien qu’il l’appellerait certainement tout le temps par son prénom ! Il leva un sourcil interrogateur lorsqu’elle enleva sa robe de sorcière. Il n’avait pas remarqué qu’elle l’avait mise à l’envers. Il était prêt à lui demander si elle avait chaud lorsqu’elle parla de nouveau. Il ria avec elle et répondit :

« Chaud certes mais pas à ce point-là si ? Je ne t’en veux pas pour tout à l’heure, comme je te l’ai dit, je suis un peu en faut également, Aisling »

Dire le prénom de la jeune fille c’était un peu lui signifier que le surnom qu’il avait dit un peu plus tôt ne signifiait rien pour lui et que c’est son prénom qui l’importait le plus. Il eut un doux sourire pour elle avant de rire de nouveau apparemment sans raison. Pendant quelques minutes il ne s’arrêta pas. Lorsqu’il reprit le contrôle de lui-même, il dit enfin :

« Désolé, je me souvenais de la tête de la fille à qui tu avais fait la blague. J’ai bien cru qu’elle allait exploser tellement elle semblait enrager à la fin. Je ne t’embêterais jamais au point où tu me lance des bombabouses ! T’es dangereuse ! »

Il ria de nouveau. Il fallait vraiment l’avoir vu pour pouvoir rire ainsi parce que décrire n’était pas aussi drôle. Bon, c’était méchant pour la pauvre jeune fille mais tout de même, c’était assez drôle pour les spectateurs qui ne la connaissait pas ou qui ne l’aimait pas !

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Aisling était plutôt soulagée de voir que Khalis ne lui en voulait pas trop pour l'altercation. après tout, il avait raison, il avait sa part de tort dans l'histoire. Eh oui, la mauvaise foi de la jeune fille était encore une fois à l’œuvre. Malgré cela, elle ne se départissait pas de son sourire, elle avait eu sa revanche, il faisait beau et on était au printemps, la saison préférée de l'Irlandaise. Le regain de vert un peu partout à l'horizon luir rappelait son pays natal. Elle l'avait quitté très jeune mes ses parents mettaient un point d'honneur à y revenir chaque année pour y passer quelques jours. Les étés passés dans la maison familiale de Galway, qui tenait d'ailleurs de la petite ferme que de la maison à proprement parler, restaient gravés dans la mémoire d'Aisling. Les heures passées à chahuter avec ses frères là-bas également.

« Je suis Khalis Lysandre Ainsworth. Mais tu peux m’appeler Khalis ou bien Lysandre comme tu veux sinon, ça va faire un peu long Miss « je suis folle ». »

- Oh, je trouve qu'on voit la folie bien trop négativement, le monde a toujours besoin d'un peu de folie et peut-être bien que je détiens le quota de l'école. M'enfin au moins on s'ennuie moins. Moi par exemple je ne m'ennuie jamais, j'ai toujours mes diverses personnalités pour me tenir compagnie dans ma tête ! répondit la jeune fille, un sourire malicieux aux lèvres.

*Bon et bien, si jusqu'à présent il pouvait te considérer comme quelqu'un de relativement normal, je crois que là c'est foutu ma vieille* pensa alors l'irlandaise en grimaçant.

Son humour très second degré passait parfois très mal auprès des gens. Il lui semblait pourtant que ce ne serait pas forcément le cas avec le Serdaigle, le fait qu'il ait relativisé sa petite "agression" et le surnom qu'il lui avait d'emblée attribué prouvait sa répartie et son humour également. Elle en était là de ses réflexions quand le jeune homme reprit la parole.

« Chaud certes mais pas à ce point-là si ? Je ne t’en veux pas pour tout à l’heure, comme je te l’ai dit, je suis un peu en faut également, Aisling »

La jaune et noir ne répondit pas, se contentant de lui sourire en signe de compréhension. Les grands yeux bleus de l'irlandaise était dans le vague. Elle repensait à son cours de sortilèges de la matinée et à la charge de travail qui l'attendait encore une fois rentrée dans sa salle commune. C'était une fin d'après-midi qui promettait d'être chargée. De plus, son ventre recommençait à se manifester. Si l'on devait comparer Aisling à un personnage de roman, Gargantua serait sûrement le plus proche. La jeune fille engloutissait à peu près autant de nourriture que le géant.

« Désolé, je me souvenais de la tête de la fille à qui tu avais fait la blague. J’ai bien cru qu’elle allait exploser tellement elle semblait enrager à la fin. Je ne t’embêterais jamais au point où tu me lance des bombabouses ! T’es dangereuse ! »

La jeune fille éclata de son habituel rire peu discret et répondit :

- Moi, dangereuse ? Tu n'as même pas idée à quel point ! Je suis ceinture noire de tirage de cheveux, griffures et morsures en tout genre ! C'est ça de grandir avec quatre frères, on apprend à être rancunier et à rendre coups pour coups ! Mais ne t'en fais pas, je n'utiliserai jamais une telle vengeance contre toi ... Il n'y aurait plus de surprise puisque tu m'as déjà vu faire ! Non, je chercherai quelque chose de plus fourbe encore.

Elle lui adressa un sourire des plus étranges qui n'indiquait pas vraiment si elle rigolait ou non. Elle aimait laisser planer le doute ainsi et faire en sorte que ses interlocuteurs ne sachent plus sur quel pied danser.

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[HRP : Désolée pour l’attente de la réponse et désolée si ce n’est pas super TT]

Il observa de nouveau la jeune fille et, de nouveau, il eut des yeux ronds comme des soucoupes. Ce qu’elle disait était très bizarre mais il y avait probablement une part de réalité dans ses paroles. Il ne put s’empêcher de rire à ses mots. Vraiment, il là trouvait très intéressante comme fille. Une peut folle, peut-être trop rapide en conclusion mais sympathique au final. Ses yeux verts brillaient de joie de vivre et du fou rire qui était en train de le prendre. Il devait se reprendre et vite avant qu’elle ne se vexe et qu’ils repartent de nouveau sur de mauvaises bases. Il inspira et expira profondément et reprit, petit à petit le contrôle de lui-même.

« Pardon, pardon. Je pense que tu as raison, la folie peut être une bonne chose, utilisée à bon escient et dans certaines circonstances. Par contre, serais-tu bipolaire ou schizophrène ? »

Il faisait bien entendu référence à la dernière partie de son mini monologue. Il savait que c’était une expression mais, on ne savait jamais hein. Il fallait de tout pour faire un monde ainsi, il ne serait pas surpris si un jour elle le traitait de façon méchante et froide tandis qu’elle redeviendrait celle qu’il voyait en ce moment le lendemain.
Le grain de folie qu’avait Aisling n’était pas pour lui déplaire. En fait, il aimait bien ça, cela changeait de son père et de son grand-frère qui était plutôt rigide et la tête sur les épaules, tandis que le reste de la famille était plutôt la tête dans les nuages et pas forcément aussi toqué qu’Aisling … ou alors, pas de la même manière, à voir selon les points de vue.

Pendant un instant, le silence s’installa, comme pour laisser le temps aux deux jeunes gens d’apprécier cette fin de journée … ou leur rencontre tout dépend de la personne. Khalis remonta ses jambes pour que ses genoux soient à la hauteur de son torse et il balança ses mains à l’arrière pour les poser sur l’herbe. Une position plus ou moins confortable suivant les personnes. Pour lui, ça l’était. Sa tête partie à l’arrière et regarda le ciel bleu qui commençait à avoir les couleurs caractéristiques de la fin de journée, du coucher du soleil imminent. Bien, bien, bien, c’était très bien. Bon, il allait devoir rester debout très longtemps pour finir la montagne de devoir qu’il avait … être en cinquième année donnait droit à une monstruosité de devoir ! Mais, pour le moment, il ne voulait pas penser à cela. A la place, il revit la tête de la pauvre jeune fille et il éclata de rire. Aisling ria elle aussi et répondit.

« Brrrr. Rappelle-moi de t’éviter quand tu es en forme pour être la plus fourbe veux-tu ? Je ne veux pas être traumatisé à vie ! » Ria-t-il avant de continuer : « Mais je te comprends, on est cinq enfants chez moi donc, je vois un peu de quoi tu parles. Même si je suis le deuxième né ! »

Il eut un sourire et un regard tendre pour ses petits frères et sœurs. Ils étaient si choupi, si adorable qu’on ne pouvait pas s’empêcher de les aimer … même si, parfois, ils avaient un sacré caractère les vilains garnements ! Mais, c’était tout de même ses frères et sœur après tout ! Il glissa un regard vers la jeune Irlandaise et lui sourit.

« Enfin, dommage que tu n’es uniquement que des frères, avoir une autre sœur, serait chouette pour toi je pense. Mais peut-être est-ce une bonne chose pour toi ? Je ne sais pas. »

Il imaginait Léa sans Lyliana, ce serait vraiment triste pour elle, surtout qu’elles étaient très proches toutes les deux. Et puis, lui non plus ne se voyait pas sans l’une de ses sœurs ou même sans l’un de ses frères, ils les aimaient trop pour cela.

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Aisling sentait que le jeune homme semblait marcher sur des oeufs à chaque réponse. Elle trouvait cela amusant au plus haut point même si l'irlandaise savait également que ce n'était pas très gentil de faire ça. Au fond, elle avait beau être susceptible, elle savait aussi encaisser les critiques et son second degré semblait à toute épreuve. Là, dans le cas présent, c'est l'enchaînement des ennuis qui avait fait qu'elle s'était défoulée sur Khalis alors que le pauvre garçon n'avait rien fait d'autre que de regarder dans sa direction. Incroyable, se fâcher pour de telles broutilles, elle n'en revenait toujours pas. Il était peut-être temps de lui montrait qu'elle pouvait aussi être rigolote et facile à vivre. Enfin, pour la deuxième option, cela lui demanderait de gros gros efforts.

« Pardon, pardon. Je pense que tu as raison, la folie peut être une bonne chose, utilisée à bon escient et dans certaines circonstances. Par contre, serais-tu bipolaire ou schizophrène ? »

- Oh je dirais que ça dépend des jours. Des fois je me dis que ce doit être le cas et d'autres fois ceux qui sont dans ma tête me disent que c'est faux. Du coup je ne sais pas trop quoi en penser, ajouta-t-elle d'un ton léger en haussant les épaules et les yeux écarquillés comme ceux d'un enfant parfaitement innocent.

La conversation virait légèrement à l'absurde mais c'était ce qu'elle aimait. Après tout, quoi de mieux pour se détendre après une dure journée que de dire ce qui nous passe par la tête et de plaisanter. C'était son remède miracle anti-morosité depuis qu'elle était toute petite et ça avait toujours marché. Certes elle l'utilisait de plus en plus souvent ces derniers temps à cause de l'éloignement de ses frères, de ses résultats scolaires peu brillants et des trente six milles autres petites choses qui lui mettaient un coup au moral chaque jour.

« Brrrr. Rappelle-moi de t’éviter quand tu es en forme pour être la plus fourbe veux-tu ? Je ne veux pas être traumatisé à vie ! Mais je te comprends, on est cinq enfants chez moi donc, je vois un peu de quoi tu parles. Même si je suis le deuxième né ! »

- Et moi la petite dernière. La place de benjamine rime souvent avec celle de punching ball. On aurait pu penser que parce que j'étais la seule fille parmi tout ces garçons ils auraient été plus indulgents mais ç'aurait été se mettre le doigt dans l'oeil. Et jusqu'au coude même ! M'enfin je me plains mais au final j'estime que la fratrie est une force. Pour rien au monde je n'aimerais être fille unique même si je dois avouer que l'idée m'a déjà traversé l'esprit quand les bêtises de mes grands frères se faisaient trop nombreuses.

Tout en parlant, la jeune fille voyait défiler chaque souvenir devant ses yeux. Il y en eu un en particulier qui la marqua. 16 mars 2010, la veille de ses six ans. Alors que James Donnelly est au Biddy's Mulligan pour regarder le match et qu'Helen est restée tard à l'école pour préparer le cours du lendemain, un cours d'art plastique, Aisling est seule avec les trois garnements qui lui servent de frères. Dix neuf heure, l'heure de la douche. C'est Sean qui vient avec elle et, badigeonnant le fond de la baignoire de savon, il la défie de courir aussi vite qu'elle le peut dans la baignoire. Et si ... C'est fou ce que l'orgueil peut faire à cet âge là. Le fameux "cap ou pas cap". Bref, s'ensuit ce qui devait arriver une fracture ouverte du genou, et une cicatrice, ou plutôt une légère boursouflure sur le genou droit, qui reste à vie. Aisling passa machinalement la main sur sa cicatrice, les yeux dans le vide, repensant encore à ce qui s'était passé. Un anniversaire à l'hôpital, le visage tout penaud de son frère qui ne pensait pas qu'elle se serait fait aussi mal et les deux autres obnubilés par l'infirmière qui scrutait la fenêtre d'un air absorbé alors que, leur petite taille aidant, il se retrouvait pile poil le nez sous sa jupe.

« Enfin, dommage que tu n’es uniquement que des frères, avoir une autre sœur, serait chouette pour toi je pense. Mais peut-être est-ce une bonne chose pour toi ? Je ne sais pas. »

- Je ne sais pas non plus ... Disons que j'ai toujours vécu avec mes frères donc ça ne me manque pas d'avoir une soeur. Et puis si c'est pour parler chiffon et maquillage je pense que ça ne m'aurait pas intéressé. Non au contraire, je pense que le fait de n'avoir que des frères était ce qui pouvait m'arriver de mieux.

Alors qu'elle parlait, elle massacrait minutieusement de petits brins d'herbe, les réduisant en poussière entre ses doigts. C'était un geste machinal et quand elle s'en rendit compte, elle stoppa net. Parler de ses frères lui faisait d'autant plus ressentir le manque causé par leur absence. Beaucoup de sorciers ici appartenait à une fratrie mais la plupart avait leur frère et soeur à Poudlard également, ce qui faisait qu'il n'y avait pas de réelle séparation. Pour d'autre encore, cette séparation était salutaire et moins ils se voyaient, mieux ils se portaient. Mais ce n'était pas son cas et elle soupçonnait que ça ne le serait jamais.

- Tes frères et soeurs sont ici ? Enfin à Poudlard je veux dire ? Ou bien tu les quittes à toutes les rentrées scolaires pour les revoir pendant les vacances ?

[HRP]Dix milliards d'années plus tard ... Et en plus c'est pas du Shakespeare, désolée[HRP]

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