Cela faisait un moment déjà que j’étais assise au pied d’un arbre regardant les eaux calmes du lac qui s’étendait devant moi. Sans pouvoir m’en empêcher, j’arrachai nerveusement les brins d’herbe que je coupai en petits morceaux. Bien que cette herbe ne m’ait rien fait, je ne pouvais m’empêcher de la torturer. Après tout, c’était la vie. Triste et douloureuse. Je soupirai. Encore une fois, j’étais seule. Cette solitude ne me déplaisait pas, mais en même temps, j’aurai bien voulu parler à quelqu’un. A ma meilleure amie, en priorité. Mais celle-ci étant moldue, il était tout à fait impossible qu’elle vienne à Poudlard. J’aurai pu parler à Candlynn, une des rares sorcières amie avec moi. Mais j’ignorai totalement ou elle se trouvait. Après être sortie de cour de botanique, je l’avais cherché dans les couloirs du château, en vain. Alors, je m’étais dit que faire un tour dans le parc me changerai les idées. Oui, mais en fait non. Cela aurait peut être eu l’effet attendu si j’y avais été avec quelqu’un, ce qui n’était pas le cas. J’avais emporté avec moi quelques livres. Dont Vie et habitat des animaux fantastiques, Le Quidditch à travers les Ages de Kennilworthy Whisp, de Norbert Dragonneau et Le Livre des sorts et enchantements (niveau 1), de Miranda Fauconnette, certainement ses livres préférés.

Je feuilletais maintenant fébrilement les pages du livre de Quidditch. Celui là, je l’avais emprunté à la bibliothèque de l’école. Je n’avais pu acheter que e qui était marqué sur la liste des affaires nécessaires, mes parents refusant catégoriquement de m’offrir autre chose, supposant que je n’en aurai pas l’utilité. Mais c’est surtout qu’ils ne voulaient pas dépenser un centime de plus sur « l’œuvre du diable » comme ils appelaient la magie. Ils ne m’avaient même pas envoyé un seul hibou depuis que j’étais arrivée ! Je leur en avais envoyé quelques uns, mais ils ne m’avaient pas répondu… Et puis, j’avais été nommé capitaine de l’équipe Gryffondor/Serdaigle. Moi, une première année ! Le professeur Bloodworth devait être tombé sur la tête. En tout cas, j’en subissais les conséquences. Beaucoup d’élèves –et pas seulement des joueurs- ne se gênaient pas pour me faire remarquer que j’étais trop jeune et inexpérimenté. Bien entendu, je ne le niais pas. J’avais peu d’expérience, et je me demandais comment je ferai pour réussir à diriger une équipe de joueurs expérimentés. Ceux-ci ne manqueraient pas de me rire au nez. En parlant de moqueries, qu’est ce que j’en subissais avec ce serpent de Sky, Serpentard bien entendu, et cette Bailee, Serdaigle pour vous servir. Je me demandais ce que je leur avais fait, pour être ainsi leur souffre douleur. Entre les verres d’eau à la figure, et le fait qu’elles me ridiculisaient en publique commencé à sérieusement m’énerver. Si je ne passais pas mes nerfs sur quelque chose, je finirai bien par exploser. Une cocotte minute, ou une bombe à retardement, appelez moi comme vous le souhaitez. Mais, je n’exploserai pas avant longtemps, car je n’oserai pas faire de mal, physiquement ou moralement à quelqu’un.

Ah, que je regrettais qu’une amie ne soit pas avec moi. J’aurais tellement aimé rigoler un peu, et oublier mes quelques soucis. Mais il n’y avait personne. Je n’avais donc autre choix que de me concentrer sur mes bouquins. Je les avais déjà lus plusieurs fois, mais jamais je ne me lassais des histoires et informations qui fourmillaient dans ces livres. Pour une raison inconnue, je n’arrivai pas à me concentrer. Peut être était ce à cause du vent dans les feuilles ? Ou bien, c’était juste parce que c’était une belle journée, et que comme tous les enfants de mon âge, j’avais juste envie de m’amuser ? Peut être que c’était la deuxième solution la bonne. Baladant mes yeux sur le lac paisible, je sentis l’envie de voler sur mon balai au dessus de l’eau monter en moi. Mais je n’avais pas emporté mon fidèle compagnon des cieux avec moi, et je n’avais pas envie de retourner dans le bâtiment, au risque de croiser quelques connaissances que je ne voulais en aucun cas voir. Je devrais donc m’abstenir d’une virée aérienne, et juste m’imaginer au dessus de la taille des communs humains, et rester là à observer les cieux.

J’étais à la fois heureuse d’être à Poudlard, mais en même temps un peu inquiète. Par moment, je regrettais de connaître l’existence de la magie, car elle représentait quand même une puissance incroyable, et j’avais peur qu’un être semblable à Voldemort vienne, et sème la  terreur dans le monde des sorciers. Mais le ministère de la magie est là pour assurer la paix. Cette pensée me rassura un peu, mais pas énormément. Bon, aller, je décidai de chasser ses idées sombres de ma tête, et de me concentrer sur la surface lisse et brillante du lac, semblable à un miroir géant.

Spoiler:

Sans Candlynn, les journées de la petite serdaigle étaient beaucoup plus fades, elle l'avait appris à ses dépends depuis le début de l'année scolaire. Elle avait beau se plaindre en boucle de son débit impressionnant de paroles, de ses idées étranges et de ses convictions parfois très perturbante, elle finissait très rapidement par s'ennuyer lorsqu'elle n'était pas là. Elle avait bien ses livres pour tuer le temps et elle adorait vraiment apprendre et trouver de nouveaux sortilèges, plus complexes que ceux qu'elle apprenait en cours, à assimiler à l'avance, mais tout ça elle pouvait le faire avec sa meilleure amie et elle regrettait quasiment en permanence de ne pas l'avoir à ses côtés. Bien sûr, il était exagéré de la part de Bailee de considérer qu'elle n'avait jamais droit à l'attention de sa meilleure amie. Celle-ci passait toujours une bonne partie de sa journée avec elle et n'était pas du genre à la lâcher sans prévenir, simplement parce qu'elle avait vu mieux ailleurs. Cependant, c'était toujours moins que l'année précédente, année pendant laquelle la petite fille n'avait pas vraiment eu le courage, ni l'envie d'aller vers les autres pour se faire de nouveaux amis. Bailee se surprenait à regretter amèrement ce temps-là.

Pourtant leurs vacances de Noël communes avaient été une véritable réussite. Bailee avait pu renouer avec la petite fille qu'elle connaissait, lui faisant visiter sa maison avec un plaisir et une fierté mal dissimulées alors qu'elle essayait d'impressionner au maximum la petite fille. Candlynn avait eu droit, entre autres choses, à la description de chacun de ses peluches, avec le pourquoi du choix de prénom et tout un tas de détails aussi insignifiant les uns que les autres. C'était sans doute la première fois que Bailee parlait autant et elle n'avait pas eu l'air de vouloir l'interrompre ni même d'avoir arrêté de l'écouter pour penser à autre chose. La bleue et bronze en avait été ravie, estimant qu'elle ne pourrait trouver nulle part ailleurs une meilleure amie aussi patiente et compréhensive que la sienne. Mais avoir conscience de la chance qu'elle avait était encore plus difficile pour Bailee. Non seulement, elle devait se répéter en boucle qu'elle ne pouvait pas rêver mieux, mais en plus, elle devait essayer d'effacer sans arrêt les sentiments de colère et de frustration qui refaisaient irrémédiablement surface à chaque fois que Candy lui annonçait qu'elle ne faisait pas partie d'un des précieux moment de son emploi du temps. Les vacances de Noël avait sans doute été plus que géniales, mais ça lui donnait malheureusement encore plus de raisons de regretter leur relation passée que de tenter de repartir sur de bases neuves à la rentrée scolaire. Résultat, la petite fille se sentait toujours et encore seule, la situation n'allant pas en s'améliorant.

Mais en cette belle journée, propice à une petite balade dans le parc, Bailee avait tâché de trouver un nouveau moyen de tuer le temps autre que ses précieux et indispensables bouquins de cours. Elle s'attelait à cette réflexion depuis des jours à présent et pensait ne jamais rien trouver d'intéressant à faire lorsqu'elle se souvint subitement des partis de ricochets qu'elle faisait avec son père lorsqu'ils partaient en vacances au bord de la mer. La petite fille s'était toujours amusée follement, se prêtant au jeu de bonne grâce, d'autant plus que c'était un truc qu'ils partageaient tous les deux, la petite Margaret n'ayant jamais été conviée à les rejoindre lorsqu'ils se décidaient à aller s'amuser. Son père devait certainement avoir pris conscience qu'elle avait besoin d'avoir son papa pour elle toute seule pendant quelques heures, assez régulièrement, sinon il n'aurait probablement pas fait ce genre de choses et Bailee, dans de rares élans de gratitude insoupçonnés, lui en était reconnaissante. Elle avait toujours imaginé que ses parents seraient incapable de prendre un peu de temps pour elle lorsque sa petite sœur était arrivée à la maison et que sa mère avait pris pour habitude de la repousser systématiquement sous prétexte de s'occuper du nouveau bébé. Mais ils avaient fait des efforts pour qu'elle ne se sente pas délaissée et si la petite fille ne le voyait absolument pas sous cet angle, elle arrivait parfois à entrevoir que la réalité n'était pas aussi noire qu'elle pouvait l'imaginer.

Toujours était-il qu'aller se pointer au bord du lac pour lancer un tas de petits cailloux dans l'eau ne lui paraissait pas franchement palpitant, d'autant plus que ça lui rappellerait forcément que ses parents et sa petite sœur étaient tous les trois tranquillement installé chez eux, sans penser plus que ça à elle, alors que la petite fille était coincée à l'école pendant encore de trop longs mois. Bailee avait donc réfléchi à une variante de ce jeu plutôt amusant et avait découvert après plusieurs essais qu'il était très amusant de jouer avec le vent pour faire des ricochets dans l'air à l'aide de sa baguette magique. Depuis que son dernier cours était terminé, la petite fille s'adonnait donc à cette activité un peu spéciale, effectuant des figures de plus en plus compliquées au fur et à mesure qu'elle prenait le coup de main. Ses recherches lui avaient même permis de trouver une pierre de forme et de poids absolument parfaits pour ce genre d'activité. Elle n'avait donc pas tardé à le nommer « caillou fétiche », se promettant de l'emmener partout où elle irait au cas où elle commencerait à s'ennuyer. Cependant, toute à son activité du jour, Baille ne remarquait pas qu'elle progressait lentement mais sûrement vers le lac. Le paysage alentour ne l'intéressait pas, elle se contentait de regarder le ciel, souriant lorsqu'elle réussissait son coup. Elle était presque arrivée auprès de l'eau lorsqu'une bourrasque plus forte que les autres emporta son caillou, rompant le sortilège par la même occasion. Sans attendre, la petite fille se mit à courir derrière le fuyard, s'arrêtant essoufflée auprès d'un arbre en-dessous duquel se tenait un élève qui venait de recevoir la pierre sur les genoux. Mortifiée, la petite fille s'apprêta à s'expliquer, cherchant à justifier son acte de façon précise.

« Je suis vraiment désolée, je... Ah c'est toi. »

Le ton de la serdaigle avait légèrement changé, se faisant légèrement plus méprisant lorsqu'elle eut enfin reconnu son interlocuteur. Cependant, Bailee ne savait pas trop quelle était la marche à suivre à présent. Elle voulait récupérer sa précieuse pierre mais elle n'avait pas la moindre envie de demander poliment et gentiment à la rouge et or de la lui rendre. Il était même hors de question qu'elle s'abaisse à une telle chose. Elle restait donc debout plantée bêtement à quelques pas d'Hyli, attendant bêtement que la gryffondor prenne les devants.

Inlassablement, je regardai l’eau miroitante du lac s’étendant devant moi. Avec ma baguette, je m’amusais à faire jaillir des traits d’eaux, et les diriger comme j’en avais envie. Je dessinais comme cela des formes étranges et complexes parfois. Cela me permettait de ne pas penser à ma solitude, et de l’éloigner quelque peu. Malheureusement, rire toute seule d’un dessin mal fait ou rigolo, ce n’était pas marrant. C’est pour cela que je reposais ma baguette, arrêtant ainsi mon jeu un peu bizarre. Je m’allongeai dans l’herbe, les mains croisées sous ma tête, et mes jambes repliées. J’observai les nuages, imaginant les formes qu’ils pouvaient représenter. Mais pareil qu’avec les dessins d’eau, ce n’était pas très marrant. Je ne pouvais donc m’empêcher de penser aux choses que je ne voulais pas. Comme mes parents par exemple. Ah, rien que de penser à eux me donnait des frissons ! Finalement, ce n’était pas plus mal qu’ils m’aient dit que je devais rester à Poudlard durant les vacances. J’espérais juste que Bailee et Sky n’y serait pas, ce serait un vrai calvaire. Pourquoi donc n’avais-je personne à qui parler, à qui me confier ? Enfin soit, c’était ainsi et je n’avais pas le choix.

Mes livres étaient empilés au pied de l’arbre, et parfois des pages s’ouvraient sous la force du vent. Alors, je me redressais et les remettais en ordre. Lorsque qu’une de mes feuilles s’envola, j’étais assise. Je me suis redressé en un clin d’œil, et j’avais essayé de rattraper ma feuille. Mais le vent la malmenait, et il était impossible pour moi de la rattraper. Je me saisis de ma baguette et utilisa un sortilège pour ramener le précieux papier à moi. Oui il était précieux. C’était une lettre de ma meilleure amie. Je relu ce qu’elle m’avait écrit pour la dixième fois au moins, avant de la replier, et de la glisser dans la poche de ma robe. On s’écrivait assez souvent, et racontions notre vie l’une à l’autre. Elle me racontait comment ce passait l’école chez les moldus, et je lui racontais comment c’était la magie. Oui, oui, je sais, les moldus ne doivent pas avoir connaissance de la magie. Et alors ? C’était ma meilleure amie. Elle m’avait promis de ne rien dire, et j’avais confiance en elle tout comme elle avait confiance en moi. Pas besoin d’aller plus loin pour savoir qu’elle ne dirait rien. Sans elle je m’ennuie vraiment à Poudlard. Ce n’est pas pareil, lorsqu’on n’a pas d’amie à qui se confier, et à qui parler. Vivement que je la revois, mais ce ne sera dans longtemps, malheureusement. Bie sur, je pouvais parler avec Candlynn, ou encore avec Iris, mais pas forcement aussi librement que ma moldue. J’aurais tellement voulu qu’elle puisse venir à Poudlard. Mais c’était impossible, elle n’était pas une sorcière.

La solitude pesait sur mes épaules depuis déjà trop longtemps. Lorsque je croisais des gens, la plus part ne m’adressait pas la parole, et la quasi totalité ne me regardait même pas ! Ceux qui me croisait et me parlait, ne disait que des méchancetés en rapport avec mon post de capitaine de l’équipe de Quidditch, ou encore mon ascendance moldue. Je ne répondais jamais à ces élèves, mais baissais la tête et continuais mon chemin sans rien dire. Bien que je e supportais pas ces insultes gratuites, je ne pouvais rien faire à par me taire. Si j’avais dit quelque chose, ils se serraient encore plus moqué de moi. Et si je leur avais lancé un sort, j’aurais du rentrer chez moi illico presto. Donc, je n’avais aucun choix à part subir les moqueries en tentant de rester indifférente.

Mes vacances de Noël, je les avais passé seule, la plus part du temps dans la salle commune ou la bibliothèque. Candlyyn étant partie avec Bailee, je n’avais personne avec qui rester. Je crois que j’avais dévoré la moitié des livres de la bibliothèque, jusqu’à en faire une over dose. Pour la première fois de ma vie, j’avais refusé d’ouvrir un livre pendant au moins cinq jours. J’en avais mare de lire, et mes yeux étaient devenus tout rouge et énormes. Heureusement, cette mauvaise expérience n’était plus qu’un souvenir maintenant. Cependant, je m’entraînais toujours à lancer des sorts que j’avais appris. Certains étaient plus simples que d’autres, comme l’immobulus par exemple. D’autres beaucoup plus compliqués, comme le sortilège « Accio ». Celui là, je n’avais pas encore réussi à le lancer. Il faut dire qu’il est un peu compliqué. C’était donc dans une salle inutilisée que je m’entrainais assez souvent à lancer ce genre de sort.

Je passai mes doigts sous mes yeux. Le fait de contempler les nuages faisait s’alourdir mes paupières, et mes yeux se fermaient tout seul. Je n’avais pourtant pas envie de dormir, et encore moins dans le parc ! Je me redressai donc, et m’appuya contre l’arbre. Je resserrai mon écharpe sur mon cou, et remis mon bonnet en place. Ma cape me protégeait du froid de février, et j’en étais bien contente. Je me saisi de ma baguette en un éclair, et décida de réessayer le sortilège Accio sur un livre. Après l’avoir essayé plusieurs fois, rien n’y faisait, le bouquin restait toujours à la même place. Il ne bougeait que lorsqu’un souffle de vent venait soulever la couverture. Je commençai à décourager. Cela faisait longtemps que je l’essayais, ce sort, mais il ne marchait jamais. Je reposai donc ma baguette, regardant devant moi. Quelqu’un semblait s’amuser non loin de moi, mais je n’avais pas tourné la tête pour savoir qui c’était. Alors que j’étais tranquille, un caillou vint heurter mes genoux. Je le pris entre mes doigts, en frottant mon articulation. Bien que petite, cette pierre m’avait surprise, et ne m’attendant pas au choc qu’elle produisit, j’eu un peu mal. Comme quand vous vous mordez la langue sans faire exprès : vous avez mal, mais quand c’est intentionnel, vous ne sentez rien. Enfin bref, l’heure n’est pas à ça, mais plutôt à ce caillou. D’où venait-il ? Je me posais la question en l’observant, lorsqu’une voix interrompit mes pensées. Je relevai la tête, et vis une fille s’approcher de moi.

« Je suis vraiment désolée, je... Ah c'est toi. »

Je ne l’avais pas reconnu immédiatement, et j’avais du attendre qu’elle arrive à ma hauteur pour remettre son nom sur son visage. Bailee. Oh non, c’était bien de ne plus la voir ! Je soupirai. Ben oui que c’était moi, qui voulait elle que se soit, seule au pied d’un arbre, à ne rien faire à part s’embêter et penser aux amis qu’elle n’a pas ? Moi, et personne d’autre. Donc cette pierre lui appartenait ? Je lui aurais bien rendu si elle m’avait formulé une excuse convenable, et non pas un arrogant « c’est toi ». Je tournais la pierre entre mes doigts, réfléchissant à ce que je pourrais dire, pour montrer que je n’étais pas d’accorda avec son ton peu aimable. J’optais donc pour un ton qui paraissait tout à fait calme, et aucune pique. Une idée me trottait dans la tête. Si elle était venue récupérer son caillou, c’est qu’il avait une valeur à ses yeux.

« Qu’est ce que tu fais avec ça ? »

Sa journée venait de devenir encore plus nulle qu'avant et elle n'avait pas imaginé que ça puisse être possible. Hyli n'était pas vraiment sa meilleure amie, loin de là et elle essayait d'éviter de lui parler dans la mesure du possible Pourtant, la gryffondor ne lui avait vraiment rien fait, comme tous les autres élève à qui elle n'adressait pas la parole, mais Bailee n'en avait rien à faire, elle ne l'aimait pas, tout simplement. De toute façon, la serdaigle ne réagissait pas comme tous les autres élèves au niveau des relations qu'elle entretenait avec ses camarades, elle commençait d'abord pour détester tout le monde avant de changer son jugement s'ils faisaient l'effort de lui parler pour l'aider à se faire une idée positive d'eux. Ce n'était pas franchement le cas d'Hyli qui ne lui avait pas fait très bonne impression, même quand elle avait fini, bien malgré elle, par lui adresser la parole. Se retrouver confrontée par hasard à la petite fille alors qu'elle n'avait pas souhaité tomber sur elle, pas du tout même.

« Qu’est ce que tu fais avec ça ? »

Elle essayait de l’assommer pour qu'elle meurt ? Non, elle ne pouvait pas franchement lui répondre ça sans passer pour la dernière des garces. Bailee savait déjà qu'elle n'avait pas la meilleure des réputations auprès des autres élèves. Elle l'avait très bien compris la dernière fois qu'elle avait discuté avec Lucy. La jeune fille lui avait fait remarquer qu'elle avait un caractère de cochon et qu'il était normal que personne ne cherche à lui parler si elle se comportait de cette façon. Évidemment, comme d'habitude, Bailee avait expédié les reproches qu'on lui faisait avec un argument récurent, cette fille ne la connaissait pas vraiment, elle n'avait donc absolument aucun conseil à lui donner. La serdaigle était donc dans un cercle vicieux, elle ne voulait pas que d'autres que Candlynn apprennent à la connaître, mais elle ne supportait pas qu'on lui fasse de reproches concernant sa façon de juger les autres quand ils venaient de quelqu'un qui ne la connaissait pas. Et évidemment, ce n'était pas sa meilleure amie qui lui dirait quoi que ce soit. La petite fille semblait imperméable à toute remarque et capable de prendre la mouche pour un rien, il était donc totalement compréhensible que personne ne souhaite s'aventurer de ce côté-là, sauf cas de force majeur.

« Je m’entraîne. »

Le ton était sec, cassant, elle n'avait pas envie de rajouter quoi que ce soit, de toute façon, Hyli se fichait bien de savoir ce qu'elle était en train de faire, non ? C'était simplement une question de politesse, elle lui avait dit exactement et sans détour ce à quoi elle occupait sa journée, maintenant elle allait lui rendre sa pierre et la laisser partir comme elle était arrivée. Sauf que les secondes s'écoulaient et qu'Hyli ne semblait pas vouloir y mettre du sien. Peut-être que son explication ne la satisfaisait pas ? Elle voulait sûrement qu'elle développe un peu, et même si Bailee n'avait pas envie de le faire, elle voulait absolument récupérer sa petite pierre pour continuer à s'entrainer. La gryffondor ne pouvait pas comprendre que tout ça avait une valeur sentimentale pour elle, elle était certainement trop stupide pour comprendre tout ce que ça impliquait pour elle et étrangement, ça n'étonnait pas la petite fille. De toute façon, dans son entourage proche, il n'y avait que des personnes qui avaient un cerveau trop peu développé pour réussir à la comprendre. Elle était certainement la plus intelligente de tous les élèves du château et ce n'était pas pour autant qu'elle prenait la grosse tête, elle se contentait rester sur la réserve, communiquant le moins possible, et ça lui convenait très bien.

« Je fais des ricochets en fait, c'est pas facile, ça demande de la patience et de la concentration. »

Dit comme ça, ça avait l'air totalement ridicule. La petite fille ne s'attendait pas à ce qu'Hyli comprenne, mais simplement qu'elle la laisse continuer toutes ses activités sans plus lui poser de questions. Bailee n'avait pas l'impression de trop en demander pour le coup, mais visiblement, elle se trompait. Elle aurait donné cher pour se retrouver avec sa meilleure amie à l'heure actuelle. Candlynn lui aurait rendu sa fichu pierre sans trop poser de questions et l'aurait même raccompagnée jusqu'au château en lui parlant de tout et de rien, peut-être de ses copains arbres ou de toute autre chose qui puisse l'amuser ou lui permettre de laisser ses pensées vagabonder sans qu'elle ait peur qu'elle lui reproche de ne pas l'écouter. Mais Hyli n'était pas comme sa meilleure amie, pas du tout, elle n'était pas tout simplement gentille et bavarde en toutes circonstances, elle était sûre et certaine qu'elle allait l'enquiquiner jusqu'à ce qu'elle craquer et finisse par lui mettre la main dans la tronche. Mais bon, pour le moment, elle devait faire des efforts et même si ce n'était pas évident, c'était le seul moyen pour elle de récupérer sa pierre.

« Et toi ? Tu fais quoi ? »

Il n'y avait pas à dire, la petite fille faisait des efforts, de gros efforts. Elle était peut-être un peu froide, un peu cassante, même, mais au moins, elle parlait alors qu'elle aurait pu tout simplement tourner les talons et repartir. D'accord, son apparente sympathie, si on pouvait appeler ça comme ça, était plus due à son envie de récupérer sa précieuse pierre que de se faire une nouvelle amie, mais même, elle trouvait louable ses efforts et s'en félicitait.

Pourquoi fallait-il que le sort joue contre moi ? Je n’avais pas envie de la voire, et encore moins de lui parler. Mais elle était là, et je n’y pouvais rien. Si je lui rendais son fichu caillou avec lequel elle avait voulu m’assommer je serai surement débarrassée d’elle, mais pourquoi serais je gentille avec elle alors qu’elle était une garce avec moi ? Si elle comptait récupérer son caillou facilement, elle se mettait le doigt dans l’œil, et jusqu’au coude. Ah, pourquoi l’avais je donc rencontrer ? Je me serais bien passé de la connaître. Surement que ma vie serait plus facile sans elle à Poudlard. Mais je ne pouvais rien y faire, elle ne quittera l’école surement qu’après sa dernière année d’étude.

A moins… A moins que… Oui, c’est ça, à moins qu’elle soit victime d’un tragique « accident » et qu’elle ne puisse pas revenir… A cette pensé, je souriais intérieurement. Comment pourrais-je faire pour qu’elle quitte cette école une fois pour toute ? Le plus simple serait surement de lui lancer un « avada kedavra », mais c’était un sortilège interdit. Et pas question de passer ma vie à Askaban ! Il faudrait qu’elle soit renvoyée, oui c’est ça, renvoyée… Comment pourrais-je donc m’y prendre ? Qu’est ce qui serait si terrible, que McGonagal puisse la renvoyer sur le champ ? Tentative de meurtre serai un très bon mobile. Mais pas question de risquer ma vie pour ne plus la voire ! Non non, il me faut trouver autre chose…

« Je m’entraîne. »

Ses paroles me ramenèrent à la réalité, et je reportai mon regard –qui était tourné vers ma baguette magique- sur la fille. Qu’est ce qui m’a pris !? Vouloir la mort ou l’expulsion de quelqu’un. Non mais franchement, quelle idée étrange et complètement stupide ! Comment pouvait-on vouloir la mort de cette fille, et le pire, sans aucun regret ! Je me ressaisis donc, consciente que le fait qu’elle me « persécute » m’avais mis les idées à l’envers et m’avais rendue folle un instant.

Son ton ne me plaisait pas du tout. Si elle voulait que je lui rende sa pierre, elle devrait faire des efforts, et me demander pardon. Aujourd’hui, j’espérais bien me venger un peu, et pourquoi ne pas inverser un moment les rôles ? Que se soit elle mon souffre douleur, et non plus l’inverse ? Oui, cette idée me plaisait. J’espérais bien lui faire la vie dure un petit moment, histoire qu’elle se rende compte ce qu’elle me faisait subir tous les jours.

L’explication de Bailee ne me convînt pas vraiment… Pas du tout même. Elle s’entraînait à quoi ? Oh, et puis zut, après tout je me fichais bien de se qu’elle pouvait faire. Mais c’était juste que j’étais curieuse, et que je me demandais bien ce qu’elle pouvait faire avec son caillou. J’attendais donc qu’elle m’en dise un peu plus. Je ne voulais pas y mettre du mien. Elle me pourrissait assez la vie comme ça, autant lui rendre la monnaie de sa pièce.

« Je fais des ricochets en fait, c’est pas facile, ça demande de la patience et de la concentration. »

« Ah, d’accord… »

Faire des ricochets ? Sérieusement ? Pourtant, si elle faisait des ricochets, je l’aurais vu jeter son caillou dans le lac, et il n’aurait en aucun cas atterrit sur moi. Peut être se payait elle ma tête. En tout cas s’était ce que je pensais. Je suis sur qu’elle s’entraînait à viser ma tête… J’aurais bien aimé être loin, très très loin d’elle en se moment. J’aurais été bien, avec Candlynn, Iris ou encore Hailey, dans la salle des rouges et or, à discuter dans les fauteuils couleur vermeilles une tasse de chocolat chaud tout fumant devant eux. Pourquoi était ce Bailee devant moi, et non une de mes amies ? Je soupirai, j’étais sur qu’elle se payait ma tête. Enfin, ce ne serait pas la première fois.

« Et toi ? Tu fais quoi ? »

Je la regardai d’un air perplexe. D’abord, elle me disait ce qu’elle faisait, et ensuite, me retournait la question. C’était un effort qu’elle faisait, ou bien alors, elle se fichait de moi ? Bizarrement, je penchais pour la première option.

« Je… Euh… Je révise… »

J’avais une petite voie, je redoutais qu’elle me remballe comme à chaque fois qu’on se parlait. Une douleur aigue me transperça la main, et je me souvins que j’avais toujours son caillou dans mon poing. Je serrais tellement fort la pierre, que celle-ci me rentrait littéralement dans la peau. Je desserrai un peu ma prise, et regarda l’objet. Une marque rouge s’était faite sur ma paume, la parfaite empreinte de l’objet. Je tenais de ma main droite ma baguette magique. Un instant plus tard, la pierre flottait au dessus de nous, grâce à un « wingardium leviosa » bien jeté. Je souris, un sourire de défi, à Bailee. Je me relevais lentement, tout en maintenant ma baguette pointé sur la pierre. Sans lâcher des yeux la jeune fille et sans perdre mon sourire provocateur, je déplace son caillou au dessus du lac. J’avais tellement envie d’arrêter le sort pour que l’eau émette un petit « plouf », mais d’abord, j’avais envie de me venger. Me venger de tout ce qu’elle m’avait fait depuis le début de l’année.

« Tu tiens à la revoir ? » Lui dis-je en désignant la pierre flottante. Si elle me disait juste « non », je changerai de tactique. C’est bien d’avoir plusieurs cordes à son arc.

« Ah, d’accord… »

Magnifique, elle était d’accord avec elle, son monde venait de s’illuminer… Non mais franchement, qu’est-ce qu’elle en avait à faire qu’elle soit d’accord ou non avec ce qu’elle faisait ? Tout ce qu’elle souhaitait, c’était pouvoir continuer à s’entrainer tranquillement sans que personne ne vienne l’enquiquiner, elle n’avait pas l’impression de demander la lune. Certes, ce n’était pas forcément de la faute d’Hyli si elle s’était trouvée sur son chemin, mais ça l’était si elle le restait volontairement, la forçant à tenir une conversation à laquelle elle n’avait aucune envie de participer. La rouge et or devait certainement savoir qu’elle n’était pas le genre de fille méga sociable. Bailee n’avait jamais vraiment aimé faire de nouvelles rencontres et bien qu’elle ait conscience qu’elle pouvait parfois se montrer blessante, simplement en voulant repousser ceux qui tentaient de l’approcher, elle ne comprenait pas pourquoi certaines personnes s’acharnaient à persévérer alors qu’elle ne leur avait rien demandé.

« Je… Euh… Je révise… »

Super, elle pouvait donc continuer sans elle ? Bailee avait toujours été une élève studieuse et appliquée, détestant travailler en groupe, ce qui était la raison pour laquelle elle fuyait la bibliothèque comme la peste, travaillant bien souvent allongée sur son lit ou sur la table de la salle commune lorsque celle-ci n’était pas trop prise d’assaut. Avec un peu de chance, la gryffondor était comme elle, elle avait besoin de calme et de tranquillité si elle voulait que les informations s’impriment correctement dans sa tête et sur ce coup-là, elle ne pouvait que bien comprendre ce que la petite fille ressentait. D’ailleurs, pourquoi était-elle allait bouquiner près du lac si ce n’était pas pour éviter la compagnie des autres élèves ? Elle aurait tout aussi bien pu rester bien au chaud à l’intérieur du château, avec tout le monde, comme aimait le faire sa meilleure amie. Cette constatation rassura légèrement Bailee qui commença à se dire que la situation n’était peut-être pas aussi désespérée, dans quelques secondes, elle serait loin.

« Bah bonnes révisions alors. »

Voilà, super, rends-moi mon caillou maintenant et dégage… C’était ce qu’elle aurait eu envie de lui dire, mais elle parvint, non sans mal, à tenir sa langue. Avançant légèrement vers la petite fille, Bailee pensait naïvement qu’elle allait pouvoir récupérer sa précieuse pierre, là tout de suite, maintenant et retourner au château comme si rien n’était venu perturber sa journée si bien programmée. Mais Hyli ne semblait pas voir les choses de cette manière, elle restait là, bêtement sur le sol, à serrer sa pierre dans la main comme si elle allait pouvoir la broyer de cette façon. Ne se rendait-elle pas compte que c’était bien trop solide pour qu’elle y parvienne ? La serdaigle n’avait pas la moindre envie de le lui faire remarquer, de peur qu’elle emploie des moyens plus radicaux pour la déposséder de son bien, mais elle n’en pensait pas moins. Elle n’avait aucunement l’intention de s’attarder ici plus longtemps, elle avait d’autres choses bien plus intéressantes à faire que de discuter avec une fille aussi inintéressante qu’Hyli et elle était bien décidée à le lui faire comprendre.

« Tu tiens à la revoir ? »

Etait-ce une menace ? Elle avait presque l’impression qu’Hyli était prête à la faire chanter pour lui redonner un simple caillou. Si elle croyait qu’elle l’impressionnait, elle se trompait fortement. Certes, la serdaigle n’était pas forcément dans la meilleure des positions, elle devait tout faire pour que son caillou lui soit rendu et ne pouvait pas se permettre de tourner les talons, furieuse, alors qu’elle n’aurait pas récupéré son précieux caillou. Elle devait donc prendre son mal en patience, attendant le bon vouloir de la demoiselle qui lui faisait face sans avoir l’air de vouloir sortir de ses gonds. Il y avait fort à parier qu’Hyli s’amuserait de la voir se mettre en colère sans pour autant pouvoir faire quoi que ce soit pour retourner la situation. Hors de question qu’elle lui fasse ce plaisir-là, elle ne s’était jamais laissée mener par le bout du nez et ce ne serait pas aujourd’hui qu’elle commencerait. Elle n’était pas une fille manipulable et ne le serait jamais, la gryffondor n’allait pas tarder à le découvrir.

« Non, je voulais justement t’en faire cadeau. » Railla-t-elle laissant toute gentillesse de côté. « Bien sûr que je veux la revoir, sinon je serais déjà loin. »

Bon, voilà, elle ne s’était pas énervée mais n’était pas franchement tendre. Il ne fallait pas exagérer non plus, elle n’allait pas jouer les lèches-bottes simplement pour obtenir ce qu’elle voulait ce n’était absolument pas son genre. Elle n’aimait pas spécialement Hyli et ne lui avait jamais caché qu’être son amie n’était pas spécialement dans ses intentions et ce n’était pas parce qu’elle avait quelque chose à obtenir d’elle que ça allait changer. La rouge et or semblait oublier à qui elle avait à faire, sans doute s’amusait-elle follement pour le moment, mais il était hors de question qu’elle lui laisse prendre aisément l’avantage sans chercher à ruiner les plans destinés à lui rendre la vie impossible. Peut-être pensait-elle pouvoir se venger des méchancetés qu’elle avait pu lui dire ? Sauf que Bailee n’avait jamais demandé à ce qu’elle vienne la voir et si elle s’était montrée un peu cassante, c’était uniquement pour lui faire comprendre qu’il n’était pas dans on intérêt de venir lui parler. C’était pour son bien.

« Bon, tu vas me la donner ou tu attends qu’il neige ? C’est pas que je m’ennuie, mais bon… »

La petite fille était impatiente, c’était évident. Elle n’avait vraiment pas envie d’être ici et souhaitait partir le plus rapidement possible. Qu’Hyli se soit retrouvée sur son chemin était un pur hasard et elle n’avait aucunement l’intention de la voir y rester.

J’ai deux possibilités. Ou je rêve, ou Bailee est tombé sur la tête. C’était carrément surréaliste qu’elle se comporte ainsi. Gentille, qui n’envoie pas ses répliques cinglantes de d’habitude, oui, c’est carrément un rêve. Pourtant, la douleur que m’a impliqué sa précieuse pierre à la main était bien réelle. Quelle mouche l’avait donc piqué ?


Oui, c’est ça, le monde à l’envers. J’avais les yeux grands ouverts, et resté bouche bée. Pourvu qu’elle ne se rende pas compte de mon trouble, j’aurai l’air bien fine moi… Bon allez, je referme ma bouche. Bonne révisions… Ses paroles résonnent encore dans mon crâne. Surement que j’ai mal compris, oui, ça ne peut être que ça.

Voilà, c’est bien ce que je disais ! Ce n’était que le vent qui avait déformé ses paroles. Je me lève lentement, ma baguette toujours pointé vers le lac, ou la pierre flottait dans les airs. Sa remarque m’arrache un petit sourire. Au moins, peut être que je pourrais faire un peu de… Chantage ? Non, plutôt un arrangement de force. Bon, c’est vrai, ce n’est pas mon style. D’ailleurs, je ne sais même pas si j’aurais le courage de lui répondre. Mes jambes flageolaient et je sens que le sol va se dérober sous mes pieds. J’ouvre la bouche pour lui répondre, mais aucun son ne sort. Je sens juste mes lèvres tremblotantes.


C’était pourtant bien partit ma journée. Franchement, qu’avais-je fais pour mériter cela ? Allez, c’est le moment de répondre. De toute façon, je n’ai pas le choix. Je ne vais quand même pas la regarder bêtement, à ne rien faire !

« Eh bien, au cas où tu ne l’as pas remarqué, ton précieux caillou flotte bien sagement au dessus du lac… »

Bon, j’entame ça de manière u peu ironique, bien que ma voix soit légèrement –bon, OK, carrément- hésitante. Le mieux serait qu’elle ne se rende compte de rien, mais c’est quasiment mission impossible. Non, ce n’est pas une illusion, mes mains tremblent vraiment sur ma baguette.

« Je te propose un truc. Tu me donnes des excuses convenables, et ne m’embête plus pendant une semaine, et tu pourras revoir ton caillou. Si tu ne veux pas, eh bien, je crois que le calamar géant pourra jouer avec, si tu vois ce que je veux dire… »

Je suis sure qu’elle voyait très bien, oui. Pourvu qu’elle ne soit pas trop énervante pour une fois… Je tremble déjà comme une feuille alors qu’elle ne m’a presque rien dit, alors je préfère ne pas imaginer si elle riposte encore. Pitié, vous ne pouvez pas me laisser tranquille !?

HRP:

« Eh bien, au cas où tu ne l’as pas remarqué, ton précieux caillou flotte bien sagement au-dessus du lac… »

Non, sans rire, elle ne l’avait pas remarqué. Hyli avait l’air de s’amuser follement, ça en faisait au moins une qui n’avait pas envie de trouver une corde pour pouvoir se prendre. La serdaigle commençait véritablement à croire que quelqu’un lui avait lancé un sort destiné à lui faire passer la journée la plus nulle possible. Ça n’avait rien d’improbable après tout, elle n’avait pas toujours été tendre avec ses petits camarades et il lui paraissait évident que bon nombre d’entre eux avaient déjà eu l’idée de se faire une petite poupée à son effigie pour pouvoir lui faire subir les pires tortures possibles et imaginables. En plus, ils avaient tous tort, elle n’était pas désagréable, simplement un peu froide, et c’était simplement dans le but d’exterminer la petite vermine qui prenait plaisir à venir l’importuner. Il n’y avait rien de mal à ne pas vouloir se faire plus d’amis qu’elle n’en avait déjà et elle ne comprenait franchement pas comment les élèves pouvaient être si étroits d’esprit. Tu ne veux pas me parler ? Alors t’es méchante. Franchement, si c’était là toutes leurs capacités de réflexion, ils n’iraient pas loin dans la vie.

« Non, sans blague. » Rétorqua-t-elle sans l’ombre d’un sourire. « Je suis morte de trouille, vraiment. »

Qu’est-ce qu’elle croyait ? Qu’elle allait se jeter dans le lac pour récupérer sa précieuse pierre ? Bailee était très loin d’en avoir envie et elle n’envisageait absolument pas cette possibilité. La rouge et or avait peut-être envie de s’amuser, là, tout de suite, maintenant, mais si par malheur elle se faisait plaisir et jetait réellement sa pierre au fond du lac, elle allait passer une bien mauvaise scolarité au sein du château. La serdaigle n’avait jamais eu l’impression d’être vraiment détestable avec la petite fille, au contraire, elle était même presque gentille parfois et se contentait de l’ignorer quand elle était de mauvaise humeur. Il n’y avait donc vraiment pas de quoi fouetter un chat, et elle ne comprenait absolument pas pourquoi d’un seul coup, la petite fille cherchait à se rebeller. Parce que c’était vraisemblablement ce qu’il était en train de se passer, elle voulait d’un seul coup imposer sa loi et ça ne plaisait pas du tout à Bailee. Elle qui avait l’habitude de dire aux autres ce qu’ils devaient faire se retrouvait désormais dans la situation inverse et c’était vraiment très loin de la satisfaire.

« Je te propose un truc. Tu me donnes des excuses convenables, et ne m’embête plus pendant une semaine, et tu pourras revoir ton caillou. Si tu ne veux pas, eh bien, je crois que le calamar géant pourra jouer avec, si tu vois ce que je veux dire… »

Et puis quoi encore ? Hyli était vraiment pitoyable sur ce coup-là. Elle lui avait simplement lancé une pierre sans le faire exprès, elle n’allait pas non plus construire un temple en son honneur pour lui montrer à quel point elle culpabilisait. Franchement, de tous les élèves qu’elle côtoyait habituellement, cette rouge et or était la pire gamine qu’elle ait jamais rencontré. Il y avait bien Albus qu’elle n’appréciait pas forcément simplement parce qu’il était un peu trop proche de Candy à son gout, et Rose aussi qui était plutôt gentille mais un peu sotte sur les bords. D’ailleurs, il lui arrivait parfois de discuter avec elle, après tout, elles étaient dans la même maison, il aurait été dommage de s’ignorer pendant toute l’année. Mais celle qu’elle préférait était sans aucun doute Candlynn, sa meilleure amie pour toute la vie, celle qui ne la décevrait jamais. Cependant, elle n’avait jamais eu l’impression d’être particulièrement vache avec tout ce petit monde, Hyli y compris, c’est pourquoi cet accès de bravoure ne pouvait que l’étonner.

« Serait-ce une menace… ? Si tu crois que je vais me laisser impressionner si facilement, tu te trompes fortement. Je ne suis pas le genre de personne qui se laisse influencer, tu devrais le savoir, pourtant. »

Franchement pour qui la prenait-elle ? Une pauvre fille morte de trouille qui ferait ses quatre volontés simplement parce qu’elle la menaçait ? Non, elle n’était pas tombée aussi bas et il était hors de question qu’elle se laisse faire si facilement. Hyli était simplement en train de lui prouver que niveau caractère pourri, elle n’était pas franchement mieux qu’elle et qu’elle était donc très mal placée pour lui faire des reproches. Bailee n’avait pas franchement envie de s’éterniser. Discuter avec la rouge et or ne servirait à rien, si ce n’était à alimenter un stupide des bas, qui tournait, il ne fallait pas l’oublier, autour d’une simple et stupide petite pierre. D’accord, elle n’avait pas envie de la perdre, elle y tenait beaucoup, ce qui était assez étrange compte tenu du fait qu’elle avait beaucoup de mal à s’attacher que ce soit aux gens ou à un objet quelconque, mais ce n’était pas une raison pour tenter de la faire chanter, elle détestait plus que tout être dans la peau de la fille qui se faisait manipuler. Désolée Hyli, mais ce n’était pas aujourd’hui qu’elle allait pouvoir se venger, il faudrait qu’elle trouve une solution plus appropriée.

« J’ai une meilleure proposition à te faire. Ou tu me rends ma pierre et je continue mon chemin comme si rien ne s’était passé, ou tu décides de jouer à la plus bête et tu t’en mords les doigts, à toi de choisir. Et ne dis pas que je ne suis pas en position de négocier, il y a toujours un moyen. »

Elle lui laissait une porte de sortie malgré tout, il ne tenait qu’à elle de la prendre et d’échapper à une situation qu’elle ne semblait pas vraiment contrôler. Ce kidnapping de pierre était vraisemblablement spontané et à moins qu’elle ne trouve une idée brillante pour parvenir à ses fins, elle se retrouvait vraiment dans une position très inconfortable à l’heure actuelle. Pour une fois que Bailee faisait preuve d’un minimum de gentillesse, elle aurait eu tort de ne pas saisir cette splendide opportunité.

Mais qu’est ce qui me prenait, moi en ce moment de répondre à ceux qui m’embêtaient ? A essayer de jouer au plus fort que je ne suis ? Non, franchement je n’en sais rien… Enfin si, peut être est-ce parce que j’en ai mare de subir les attaques des autres élèves, en particulier de cette Sky. En plus, je suis sure que le fait que je me rebelle un peu, va me retomber dessus. Non, franchement je ne sais pas ce qui me prend en ce moment.

« Non, sans blague. Je suis morte de trouille, vraiment. »

Et voilà. Je n’aurais jamais du m’attaquer à elle. D’ailleurs, je ne savais pas attaquer les gens. Je ne savais pas manier les mots. Ni comme elle, ni comme Sky, ni comme qui conque d’autre. J’étais juste née pour me taire, subir et ne rien faire. Enfin, tan que j’y été, autant continuer. J’essaye de la menacer, en sachant bien que ça risque fortement de lui déplaire.

« Serait-ce une menace… ? Si tu crois que je vais me laisser impressionner si facilement, tu te trompes fortement. Je
ne suis pas le genre de personne qui se laisse influencer, tu devrais le savoir, pourtant. »

Gloups. J’avale ma salive, et sers fort ma baguette dans ma main. Celle-ci tremble, et je ne peux rien faire pour l’éviter. Ca va mal finir pour moi, je le sens. Les ennuis arrivent, et je les ai attirés en plus ! C’est bien rare pourtant. Mais bon, il y a des exceptions à toutes les règles, non ? Et voilà, elle rouvre la bouche. Pourvu que se ne soit pas pour me jeter un sot, sinon je serais bien incapable de faire quoi que se soit.

« J’ai une meilleure proposition à te faire. Ou tu me rends ma pierre et je continue mon chemin comme si rien ne s’était passé, ou tu décides de jouer à la plus bête et tu t’en mords les doigts, à toi de choisir. Et ne dis pas que je ne suis pas en position de négocier, il y a toujours un moyen. »

Par la barbe de Merlin ! Mais c’est une véritable porte de secours qu’elle me montre ! Comment pourrais je refuser de lui rendre son caillou et qu’elle me laisse tranquille ? Je n’en sais absolument rien. Mais je m’attribue quand même le temps de réfléchir. Si je la lui rend, j’aurai la paix. Mais si je la lui laisse couler, je risque fort de faire ma scolarité dans une ambiance plus que désagréable. Pourtant j’aimerai tellement qu’elle comprenne que ce n’est pas forcément elle qui doit tout commander… Tant pis, j’aurai ma satisfaction plus tard. Je fais revenir vers nous sa précieuse petite pierre. Je la prends dans m main, et la lui tends.

« Tiens, la voilà. »

Lui dis-je presque en crachant mes mots. Maintenant, il n’y a plus qu’à ce qu’elle tienne sa parole, et qu’elle me laisse tranquille !

Bailee attendait patiemment que la petite fille décide ce qu'elle allait faire. Elle avait plutôt intérêt d'aller dans son sens, la Serdaigle commençait à en avoir marre de cette conversation sans fin qui tournait simplement autour d'une stupide pierre. Elle ne savait pas si ce caillou aurait eu autant d'importance à ses yeux si on n'avait pas cherché à le lui subtiliser. En vérité, elle avait toujours détesté plus que tout que l'on touche à ses affaires, c'en était presque maladif, dès que quelqu'un tenait dans ses mains un objet ou un vêtement qui lui appartenait, elle avait soudainement très envie de l'utiliser et ne pouvait pas s'empêcher de vouloir le reprendre plus que tout. Ça datait certainement de l'époque Margaret puisqu'elle avait toujours dû partager ses jouets avec cette sale gamine désagréable et qu'elle avait toujours tout fait pour qu'elle ne parvienne pas à toucher le moindre des jeux qui lui avaient été offert. Seulement, ses parents avaient pris l'habitude de donner bien souvent raison à leur petit ange et même si elle avait trouvé leur attitude particulièrement exaspérante, elle n'avait rien pu faire contre leur décision. Regarder, impuissante, sa petite sœur détruire ses biens les plus précieux avait été une expérience traumatisante et sa possessivité actuelle était très certainement une séquelle irréversible.

« Tiens, la voilà. »

Bailee haussa un sourcil, d'abord surprise que la Gryffondor cède si facilement. C'était trop simple, beaucoup trop simple, mais Hyli semblait sincère. Un sourire victorieux se peignit alors sur le visage de la petite fille. Encore une fois, elle avait réussi à obtenir ce qu'elle voulait. Ses parents disaient qu'elle était trop grande pour faire ce genre de chose, que les menaces d'une fillette n'atteignaient personne et que ses caprices faisaient certainement rire tout le monde. Pourtant, aujourd'hui encore, elle avait réussi à effrayer assez son interlocutrice pour qu'elle cède sans qu'elle ait recours à la violence. Elle aurait aimé que sa chère famille de hippies peace and love assistent à cette victoire incontestable. D'un autre côté, elle se doutait que son comportement actuel serait un bon motif de réprimandes pour ses géniteurs qui n'hésitaient pas à lui reprocher le moindre de ses gestes. A croire qu'ils voulaient faire d'elle une loque mollassonne, incapable de se battre pour défendre ses intérêts. Ce n'était pas mal d'avoir un caractère fort et de vouloir affirmer ses idées lorsqu'elles étaient en péril, mais manifestement elle était la seule à penser de cette façon. Tant pis, la satisfaction personnelle qu'elle éprouvait en ce moment précis valait bien toutes les remontrances du monde.

« Merci. » Dit-elle presque à contrecœur. « Tu vois quand tu veux. »

Sur ces bonnes paroles, la petite fille avança vers la rouge et or et reprit sa pierre d'un geste un peu brusque, presque surprise qu'elle vienne si facilement dans sa main. Elle s'était attendue à ce qu'il y ait un minimum de résistance, à ce qu'Hyli lui fasse comprendre qu'elle n'avait rien du tout et qu'elle aussi était capable de manipuler les gens, mais ce n'était visiblement pas le cas. Une fois le caillou en sa possession, Bailee l'examina sous toutes les coutures, cherchant une faille qui n'existait probablement pas, tout ça sans bouger de l'endroit où elle se trouvait. Pourtant, la Serdaigle avait fait une promesse, celle de partir dès qu'elle aurait récupéré son bien sans penser à continuer une conversation qu'elles n'avaient pas envie d'avoir, ni l'une ni l'autre. Mais étrangement, quelque chose la poussait à rester. Quoi que ce soit, ça n'avait pas une bonne influence sur elle, ses pieds refusaient catégoriquement de quitter le sol alors qu'ils auraient dû avoir autant envie qu'elle de s'éloigner le plus possible de la Gryffondor. Bailee était asociale, elle n'était pas douée pour s'entendre avec les gens et lorsqu'elle essayait, ça finissait souvent très mal. Pauvre Hyli.

« Dis-moi, pourquoi cette soudaine rébellion en fait ? Qu’est-ce que je t’ai fait ? »

C'était une question qu'elle était totalement en droit de poser, non ? Bailee n'avait vraiment pas l'impression d'avoir été spécialement désagréable avec la rouge et or. D'accord, elle n'était pas la fille la plus gentille de la planète, bien au contraire, elle avait une certaine tendance à envoyer balader tout le monde, mais au moins, Hyli ne devait pas se sentir vraiment à part puisqu'elle la mettait dans le même sac que tous les autres élèves qu'elle avait du mal à voir en peinture. Alors oui, elle n'était pas aimable, mais non, ce n'était pas une bonne raison pour vouloir se venger. La rouge et or avait-elle tellement peu l'habitude de ne pas être aimée ? Elles étaient dans une école et non pas au Paradis avec les angelots et les petits papillons, dans un lieu où tout le monde vivait en harmonie et où le sentiment de haine était absent. Si elle ne supportait pas de ne pas être amie avec tout le monde, peut-être était-il grand temps pour elle de quitter Poudlard, parmi tous les jeunes adolescents qui se trouvaient là, il y avait fort à parier qu'elle ne ferait pas l'unanimité, ce n'était le cas de personne, et il fallait être vraiment stupide pour ne pas s'en rendre compte. Non, décidément, elle ne comprenait pas du tout ce que lui reprochait Hyli, elle ne lui avait jamais fait de réelle crasse, mais elle pouvait commencer maintenant si elle en avait envie.

« Je m’en vais, je te le promets, je voulais juste savoir. »

Cela dit, la petite fille ne bougeait pas. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle restait plantée là à attendre, elle ne savait trop quoi. Pourtant, il y a quelques minutes, elle avait simplement eu envie de partir, mais maintenant, les choses étaient légèrement différentes, elle avait récupéré son bien et sa colère était immédiatement retombée lorsqu’elle avait été certaine de ressortir victorieuse de cette altercation. Elle n’aimait pas Hyli mais de toute façon, elle n’aimait pas grand-monde, alors pourquoi restait-elle là ? C’était un grand mystère.

Spoiler:

Et me voilà, qui cédai déjà à la bleu et bronze. Enfin, tant pis. Au moins, peut être me ficherait elle la paix pour aujourd'hui. Pourquoi attachait-elle tant d'importance à un simple caillou ? Je ne vois pas vraiment pourquoi je me posais la question, car après tout, je n'en avais strictement rien à faire. Elle parvient quand même à sortir un merci. Cela m’étonnai un peu de sa part, mais peut être avait elle décidé de changer d'attitude ?

« Tu vois quand tu veux. »

Ah, bah non, elle n'a pas changé. Peu importe de toute façon. Ce n'est pas elle qui va me changer ma vie. Bon, c'est quand qu'elle part elle ? Elle m'avait promis qu'après, elle s'en allait. Ben, je ne vois toujours pas pourquoi je la croyais. Je ne pris même pas la peine de lui faire remarquer.

Le léger vent ébouriffait un peu mes cheveux, et le soleil perçait les nuages, projetant au sol nos ombres, comme reliées à nos chaussures par un fil invisible. Le cliquetis de l'eau du lac produisait un son agréable. Cette journée aurait été une superbe journée pour se balader dans le parc, en compagnie de quelques amis. Mais des amis, j'en avais peu. Bailee décida d'interrompre mes pensées, en me demandant :

« Dis-moi, pourquoi cette soudaine rébellion en fait ? Qu’est-ce que je t’ai fait ? »

Qu'est ce qu'elle m'a fait ? Elle rigole ou quoi là ? Je ne crois pas, elle a l'air sérieuse. Je la regarde droit dans les yeux. J'inspire profondément, et me lance dans une de mes explications, pas forcément très claire. Ma voie tremblait légèrement, mais prenait de l'assurance au fil de mon récit.

« Tu vois, j'en ai mare que se soit toujours toi qui dirige un peu tout... J'en ai mare que tu me traite comme une moins que rien -enfin, moi et certains autres bien sur. Pourquoi est ce que t'es toujours comme ça avec moi ? Désagréable comme je ne sais pas quoi ? Franchement, t'es pire qu'agaçante. Et puis... » Allez, un peu de cran voyons Hyli ! « Et puis, t'as manie de "je sais tout" et tout et tout, franchement, ça agace un peu tout le monde tu vois. Qu'est ce que t'as contre moi ? Qu'est ce que je t'ai fait ? C'est parce que je suis amie avec ta meilleure amie que tu m'en veux ? T'inquiètes pas hein, je n’ai pas l'intention de ta la piquer hein ! Pourquoi tu ne veux pas me lâcher un peu de temps en temps ? Tu sais, m'oublier, faire comme ci je n’existais pas et puis voilà quoi. J'en demande pas beaucoup, juste que tu fasses comme si on se connaissait pas... »

Bon bah voilà, je lui ai dit tout ce que j'avais sur le cœur. Tant pis si ça ne lui plaisait pas, au moins elle savait à quoi s'en tenir. J'attendais juste qu'elle parte maintenant. Comme si elle lisait dans mes pensées, elle me dit :

« Je m’en vais, je te le promets, je voulais juste savoir. »

Va-t’en alors. Mais non, elle reste plantée là, à attendre je ne sais quoi. Quand va-t-elle se décider à partir ? Mystère mystère...

« Tu vois, j'en ai mare que se soit toujours toi qui dirige un peu tout... J'en ai mare que tu me traite comme une moins que rien -enfin, moi et certains autres bien sur. Pourquoi est ce que t'es toujours comme ça avec moi ? Désagréable comme je ne sais pas quoi ? Franchement, t'es pire qu'agaçante. Et puis... Et puis, t'as manie de "je sais tout" et tout et tout, franchement, ça agace un peu tout le monde tu vois. Qu'est ce que t'as contre moi ? Qu'est ce que je t'ai fait ? C'est parce que je suis amie avec ta meilleure amie que tu m'en veux ? T'inquiètes pas hein, je n’ai pas l'intention de ta la piquer hein ! Pourquoi tu ne veux pas me lâcher un peu de temps en temps ? Tu sais, m'oublier, faire comme ci je n’existais pas et puis voilà quoi. J'en demande pas beaucoup, juste que tu fasses comme si on se connaissait pas... »

La petite fille écouta bien gentiment la rouge et or jusqu’à ce qu’elle ait terminé son monologue. Sans vraiment s’en rendre compte, elle s’était mise à serrer la petite pierre au creux de sa main jusqu’à en avoir mal au doigt tant elle peinait à réprimer la colère sourde qu’elle sentait monter en elle. Décidément, elle n’aurait jamais dû s’arrêter près d’Hyli, ça n’avait été qu’une grosse erreur qu’elle ne pouvait même pas réparer à présent. Si elle avait su que ça se déroulerait comme ça, elle aurait fait un détour pour passer le plus loin possible du lac. Tout ce qu’elle avait voulu, c’était réviser ses sortilèges tout en s’amusant un peu maintenant que le temps le lui permettait. Quel élève normalement constitué resterait enfermé dans le château en l’absence de lourds devoirs et alors que le soleil commençait enfin à montrer signe de vie ? Même Bailee, qui n’était pas quelqu’un qui respirait la joie de vivre, avait fait l’effort de s’aérer un peu. Seulement, les récents événements lui avaient donné tort et elle ne referait pas cette stupide erreur deux fois.

« Tu te moques de moi j’espère ? Je ne dirige rien, tout ce que je demande, c’est qu’on me laisse tranquille. Toi, t’as pas d’amis parce que t’es incapable de t’en faire, moi j’ai juste pas envie d’en avoir, c’est différent. Après, prends ça pour de la prétention ou je-ne-sais-trop-quoi-d’autre, je m’en fiche. Je n’ai jamais dit que je ne t’aimais pas, juste que je ne voulais pas qu’on sympathise, c’est tout. »

Elle était peut-être un peu méchante sur ce coup-là, faire remarquer à Hyli qu’elle n’avait absolument pas d’amis n’était pas la chose à faire, mais avait-elle véritablement tort ? Si la Serdaigle était toute seule cet après-midi, c’était parce qu’elle l’avait voulu. Bon, d’accord, si Candlynn avait voulu rester avec elle, elle n’aurait eu rien contre, mais en l’absence de sa meilleure amie, elle préférait largement rester seule plutôt que de se mêler à un groupe d’élève qu’elle ne connaissait pas et qu’elle ne voudrait jamais connaitre. Mais pour la Gryffondor, elle était totalement persuadée que c’était quelque chose de différent. Si elle se retrouvait seule, assise contre son arbre, c’était certainement parce qu’elle n’avait pas le moindre ami parmi les personnes qu’elle essayait d’approcher, tout le monde semblait la fuir comme la peste. Ce n’était pas à Bailee de se remettre en question mais surtout à la petite rouge et or de s’en poser quelques-unes. Elle ne semblait pas réaliser à quel point elle choisissait mal ses amis et une fois que ce serait chose faite, il y avait fort à parier que sa vie s’en retrouverait changée et peut-être ne viendrait-elle plus l’enquiquiner.

« Pour ce qui est de Candy, elle choisit ses amis comme elle veut, ce n’est absolument pas mon problème, si tu veux être proche d’elle, fais ce que tu veux, ça ne changera pas ma vie. » Déclara-t-elle sèchement. « Le monde ne tourne pas autour de toi, au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, je ne passe pas mon temps à essayer de te pourrir l’existence et si c’est ce que tu crois, je ne peux rien faire pour toi. »

Bon, d’accord, ce n’était pas forcément vrai. Elle n’avait pas la moindre envie que Candlynn choisisse ses amis comme elle en avait envie, bien au contraire. Dans un monde idéal, la petite fille ne voudrait passer ses journées qu’avec elle, ne parler qu’à elle et détesterait tout autant qu’elle de devoir échanger ne serait-ce que quelques mots avec d’autres personnes. Sauf qu’elle avait bien compris depuis presque un an et demi qu’elle connaissait Candy, que sa meilleure amie n’était pas le genre de personne ultra possessive qui voulait rester avec une seule et même amie en permanence. Elles étaient vraiment opposées sur ce coup-là et Bailee savait qu’elle ne pourrait pas la changer même avec toute la bonne volonté du monde. Elle avait essayé pourtant, elle s’était montrée gentille, autoritaire, voire même totalement horrible, dans l’espoir que la petite fille cherche à rester avec elle au lieu d’aller voir à droite et à gauche s’il n’y avait pas mieux que la Serdaigle, mais les menaces ou les petites attentions n’avaient eu aucun effet, Candy aimait raconter sa vie à tout le monde et faire de nouvelles rencontres, elle ne pouvait rien contre ça.

« T’es qu’une espèce de… de chgnan. Tu vois cet animal bizarre qui passe sa vie à flipper parce qu’il se croit agressé en permanence ? Bah t’es exactement pareil, si tu redescendais un peu sur terre, tu verrais que le monde entier ne s’est pas ligué contre toi et tu ne t’en porterais que mieux. » Termina-t-elle. « Ne pas te connaitre, je ne demande que ça. »

Elle avait peut-être promis de partir une fois les choses éclaircies entre elle, mais justement, ce n’était pas le cas. Chacune semblait avoir un grand besoin de vider son sac et Bailee n’était pas du genre à se laisser faire sans broncher. Si la rouge et or croyait qu’elle l’aurait si facilement à force de méchancetés, elle se trompait. Toutes ses accusations glissaient sur elle sans vraiment la toucher et si elle ne perdait pas une miette de ce qu’Hyli avait à dire, elle restait convaincue qu’elle se trompait de cible.

Spoiler:

« Tu te moques de moi j’espère ? Je ne dirige rien, tout ce que je demande, c’est qu’on me laisse tranquille. Toi, t’as pas d’amis parce que t’es incapable de t’en faire, moi j’ai juste pas envie d’en avoir, c’est différent. Après, prends ça pour de la prétention ou je-ne-sais-trop-quoi-d’autre, je m’en fiche. Je n’ai jamais dit que je ne t’aimais pas, juste que je ne voulais pas qu’on sympathise, c’est tout. »

Bien droite, je tenais fermement ma baguette dans ma main droite, au risque de casser le bois. Cette petite peste m'énervait au plus haut point. Alors comme ça, je ne suis pas capable d'avoir des amis ? Mais pour qui elle se prend à critiquer comme ça elle ? J'essayai tant bien que mal de contrôler ma colère qui commençait sérieusement à menacer d'exploser. Je préférai même ne pas répondre. De toute façon, je n'en aurai pas eu le temps, car déjà elle se remettait à parler.

« Pour ce qui est de Candy, elle choisit ses amis comme elle veut, ce n’est absolument pas mon problème, si tu veux être proche d’elle, fais ce que tu veux, ça ne changera pas ma vie. Le monde ne tourne pas autour de toi, au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, je ne passe pas mon temps à essayer de te pourrir l’existence et si c’est ce que tu crois, je ne peux rien faire pour toi. »


J'haussai un sourcil, en me retenant de sourire. Comme si les relations de Candlynn ne l’intéressait pas ! Je sais bien que la Serdaigle ne veut pas voir sa meilleure amie avec d'autres personnes qu'elle, surtout pas avec moi. 

« Le monde ne tourne pas autour de toi... » Imitai-je en levant les yeux au ciel pour montrer le ridicule de la situation. « Franchement, c'est pathétique. Comme toi d'ailleurs. » Dis-je avec dédain. 

« T’es qu’une espèce de… de chgnan. Tu vois cet animal bizarre qui passe sa vie à flipper parce qu’il se croit agressé en permanence ? Bah t’es exactement pareil, si tu redescendais un peu sur terre, tu verrais que le monde entier ne s’est pas ligué contre toi et tu ne t’en port... »

Je n'eus pas le temps d'entendre la fin de sa phrase, et franchement je m'en fiche complètement, que déjà ma baguette s'était pointé sur elle. Elle m'avait énervé comme personne ne l'avait fait avant. Pour son bien, elle n'aurait pas dû. Ca va mal finir cette affaire, je le sens... Mais trop tard, je ne peux plus retourner en arrière.

Réfléchir à toute vitesse, trouver le bon sort. 
Voilà mon objectif. 

« Furunculus ! »

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'Le Hasard' : 1

« Le monde ne tourne pas autour de toi... Franchement, c'est pathétique. Comme toi d'ailleurs. »

Bailee serra les poings. Il était difficile pour elle de réussir à contrôler la colère qui l’envahissait petit à petit. Ses parents lui avaient toujours dit qu’il fallait qu’elle fasse attention, qu’elle ne devait pas prendre la mouche à la moindre contrariété, mais c’était vraiment très difficile. Elle avait toujours eu du mal à ne pas sauter à la gorge des personnes qui osaient lui tenir tête et c’était la raison pour laquelle elle préférait simplement éviter la compagnie des autres êtres vivants. Les bouquins ne la contrariaient pas au moins, il lui arrivait parfois de ne pas aimer la fin d’un livre, mais ça ne l’énervait pas vraiment parce qu’elle savait que ce n’était que des histoires et qu’elle pouvait imaginer une fin différente si l’envie lui en prenait. Cependant, elle savait d’expérience qu’elle ne pouvait pas forcer les gens à dire uniquement ce qu’elle voulait entendre et même si elle avait mis longtemps à accepter ce constat, elle avait conscience de son impuissance à présent, d’où sa fuite. Si ça dérangeait Hyli, elle n’y pouvait rien.

« Tu es mal placée pour me juger. » Répondit-elle froidement.

Elle ne la connaissait pas, elle n’avait pas le droit de dire qu’elle était pathétique. Savait-elle vraiment quel était son caractère ? Ce à quoi elle aimait penser ? Quelles étaient les personnes qui comptaient pour elle ? Franchement, elle ne comprenait pas qui elle était alors elle n’avait pas le droit de se montrer aussi désagréable. Malheureusement, son discours ne semblait pas faire mouche. Bailee n’avait pas l’impression d’être méchante, elle se montrait simplement honnête et elle ne voyait pas ce qui pourrait perturber la rouge et or à ce point dans ce qu’elle venait de lui avouer. D’accord, elle lui avait confirmé ne pas vouloir être son amie, mais elle n’avait pas besoin de son affection si, comme elle semblait vouloir le croire, elle était déjà bien entourée. La situation s’envenimait au lieu de s’arranger, et la Serdaigle commençait à croire qu’elle aurait certainement dû partir quand elle en avait l’occasion, mais il était hors de question qu’elle se laisse traiter de cette manière, elle ne pouvait pas lui tourner le dos maintenant.

« Furunculus ! »

Aucun faisceau lumineux ne sembla sortir de la baguette de la jeune fille, mais Bailee resta un moment interdite, attendant d’être frappée par cet affreux sortilège qui devait la défigurer. Elle détestait particulièrement qu’on touche à son apparence physique. Elle prenait beaucoup de temps tous les matins pour soigner ses cheveux, mettre des rubans dedans et faire en sorte d’avoir l’air présentable. Ça avait toujours été particulièrement important pour elle et la Serdaigle ne comprenait absolument pas qu’on puisse vouloir saccager tout son travail. Après un temps d’attente, elle porta une main à son visage, s’attendant à y découvrir d’énormes boutons disgracieux. Elle fut soulagée de réaliser que ce n’était pas le cas, Hyli devait avoir quelques problèmes pendant le cours de sortilèges puisqu’elle ne maitrisait visiblement pas totalement sa baguette. Elle n’allait pas se plaindre, son incapacité à se concentrer et à viser correctement venait d’épargner son joli visage qu’elle soignait chaque jour avec un soin tout particulier, alors forcément, elle ne pouvait que se réjouir de constater un tel échec.

« Tu devrais travailler plus, tu n’es même pas capable de lancer un simple sort. » Rétorqua-t-elle sans bouger de l’endroit où elle était. « Regarde ça ! »

La jeune fille tendit son bras loin devant elle avec la petite pierre sur le plat de sa main. A l’aide de sa baguette, elle la fit léviter dans les airs, surtout pour montrer à la rouge et or qu’elle maitrisait bien mieux la magie qu’elle. Bailee n’avait aucun mérite, elle venait de passer l’après-midi complet à s’entrainer pour ce sortilège, alors il était évident qu’elle ne pouvait que le réussir. Alors que la petite pierre tournoyait sur elle-même au-dessus du lac, elle eut une idée stupide. Elle utilisa toutes ses forces pour faire plonger la pierre tout droit vers l’eau calme qui se trouvait en-dessous, provoquant de grosses éclaboussures qui allèrent asperger la rouge et or. Récupérer la pierre au fond de l’eau ne fut pas simple, elle crut un instant que son sortilège ne réussirait pas pendant de longues secondes, mais un sentiment de pleine satisfaction l’envahit lorsqu’elle vit enfin le petit caillou refaire surface.

« Pardon, je voulais juste te montrer, je vais arranger ça, c’est promis. »

Elle avait laissé sa colère l’emporter et elle n’était pas certaine que ce qu’elle venait de faire puisse faire vraiment plaisir à la petite Gryffondor. C’était une basse vengeance le genre d’acte qu’elle essayait de supprimer de sa vie. Il lui était arrivé si souvent d’avoir envie de taper sur quelqu’un ou de faire de gros caprices qui la faisaient se rouler en boule en plein milieu du centre commercial qu’elle avait fini par comprendre que son comportement n’était pas normal, qu’elle devait absolument faire attention à ses faits et gestes. Cependant, Bailee avait beaucoup de mal à gérer. Il était très difficile pour elle de gérer la moindre frustration. Ses parents avaient pris l’habitude de ne rien lui refuser parce que ça provoquait chez elle d’affreuses crises de colère qui ne terminaient que lorsqu’elle finissait par avoir ce qu’elle voulait. Cette fois-ci, elle voulait se montrer à peu près correcte envers la petite fille et ce n’était pas en l’aspergeant d’eau qu’elle y parviendrait. Ça ne serait pas facile, mais elle avait des chances d’y parvenir, elle s’en sentait capable.

« Recurvite ! »

Elle allait montrer à Hyli ce que c’était que de lancer un sortilège correctement puisque visiblement, cette chère rouge et or semblait l’ignorer. Bailee avait toujours été convaincue qu’en atterrissant à Serdaigle, elle serait bien plus capable que les autres de maitriser la magie parce qu’elle avait des capacités intellectuelles hors du commun. Ce n’était absolument pas prétentieux de sa part, elle voulait simplement faire preuve de réalisme, voilà tout. Mais pour pouvoir se montrer un peu arrogante, il fallait encore qu’elle réussisse vraiment.

Spoiler:

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'Le Hasard' : 2

Je regardais avec incompréhension ma baguette. Ce n’était pourtant pas un sort compliqué que j’avais lancé là, mais je n’avais pourtant pas réussis à le mener à bien. Il aurait tout de même était marrant de voir la tête qu’aurait fait Bailee avec des grosses pustules partout sur le visage. Ca aurait été hilarant pour sur, mais pour l’instant, c’était elle qui pouvait rire. Elle ne manqua d’ailleurs pas l’occasion de me faire remarquer que je ne savais pas lancer un sort. Je la regardais avec un air farouche dans les yeux, serrant les lèvres pour ne pas lui lancer un sort qui cette fois marcherait, ou la pousser directement dans l’eau du lac. Elle fit léviter sa pierre si précieuse dans sa main, me montrant ce que c’était que de lancer un sort. Elle la fit passer au dessus du lac, sa baguette toujours pointé en sa direction. Et pus, sans que je m’y attende, elle la fit plonger avec une force incroyable dans l’eau, m’arrosant au passage. Je regardais, la bouche ouverte, mes vêtements trempés. Je relevais mon regard vers elle, encore plus énervée que tout à l’heure. Avant que je puisse dire quoi que se soit, avant que je ne lui jette un sort, ou même que je la pousse dans l’eau, elle s’excusa. Elle s’excusa ? Aurais-je bien entendu ? Apparemment oui. Je la regardais, ma colère un instant envolée, laissant place à l’incrédulité sur mon visage. Qu’avait-elle à gagner à s’excuser ? Ce devait certainement être une ruse, oui, je ne voyais que ça. Pourtant elle paraissait sincère. Elle utilisa même un recurvite sur mes vêtements. Je la regardais, haussant un sourcil. Mes paroles restaient coincées dans ma gorge, j’étais incapable de parler. Mes pensées tourbillonnaient dans mon esprit, ainsi que mes questions. J’hésitais entre la traiter de tous les noms, ou ne rien dire. Et puis, zut. Qu’avais-je à perdre ?

« Tu l’as fait exprès, j’en suis sure ! Tu me le payeras Browning. »

C’était plus une promesse qu’une menace. Quoi que, les deux sont étrangement similaires, non ? Je n’avais pas le cœur de lui faire regretter ce qu’elle a fait sur l’instant, car après tout, elle s’est excusé et à réparé sa bêtise. Mais je tenais quand même à lui faire regretter, un jour. Je me retournais donc, pris mon sac et mes affaires, puis jetais un dernier regard à la fille.

« À dans longtemps j’espère. »

Je me retournais, prenant le chemin du château. Je regrettais qu’elle soit venue perturber ma journée qui s’annonçait bien partie. Avec tout ça, je n’avais même pas eu le temps de réviser mes sortilèges, ni mes autres cours d’ailleurs. J’espérais que la prochaine fois que je verrai cette Bailee, se serait pour lui faire regretter ses actes et ses paroles. Il faudrait que je pense à quelque chose de farfelu, une idée ingénieuse, quelque chose d’inattendu. Oui, moi, la petite timide Gryffondor pensais à se venger. Une part de moi-même me disait de renoncer, que c’était mal. Et pourtant, je songeais tout de même à le faire. Mes pas résonnèrent sur le sol du château lorsque j’y entrai.