Samedi, début d'après-midi - Le soleil était haut dans le ciel de ce samedi d'été. Il faisait beau, il faisait chaud. Grand nombre d'élèves profitait du beau temps pour flâner à l'ombre des arbres. Les examens de fin d'année venaient tout juste de se terminer, annonçant le début imminent des vacances d'été. En y faisant vraiment attention, on entendait bien au loin les voix et les rires des étudiants qui se baladaient et s'amusaient dans le village sorcier. Sarah pouvait distinguer parmi les cris, les bruits de quelques Aguamentis lancés dans de grands fou-rires. Une bataille d'eau improvisée, probablement.

La Poufsouffle avait eu d'autres envies pour son après-midi. Allongée sur le sol poussiéreux de ce qui ressemblait à une ancienne salle de réception, elle lisait, écrivait, dessinait, rêvait à d'autres temps, à ces sombres évènements qui s'étaient passés dans cette même pièce. Elle n'avait rien de la Préfète prétentieuse et apprêtée qu'elle était au château. Son pantalon noir était dans un triste état, virant au gris, pour ne pas dire blanc, à cause de l'absence de propreté du lieu. Des livres, des parchemins froissés et tout un nécessaire d'écriture traînaient, éparpillés un peu partout autour d'elle.

Pour beaucoup, la Cabane Hurlante restait la maison hantée dont avaient toujours entendu parler leurs parents et grands-parents, mais elle ne la voyait pas comme ça. Ça avait été au début un endroit de curiosité morbide, lieu de l'assassinat de son 'idole', si on pouvait l'appeler ainsi. Elle se souvenait encore des battements affolés de son coeur, des tremblements incontrôlés de ses jambes menaçant de la lâcher à tout moment. Le temps paraissait s'être arrêté dix-neuf ans plus tôt... Une appréhension étrange et effrayante l'avait prise, chaque bruit, chaque grincement de porte, craquement de plancher la laissait craindre de se retrouver face au serpent tueur... A force d'y venir, l'appréhension s'était envolée. Dans la Cabane, toujours déserte, elle avait fini par se sentir bien, loin de toute la pression et de l'image qu'elle se forçait à donner à tout instant. Plus rien n'avait d'importance ici. Les minutes se suspendaient. Le calme qui régnait était le bienvenu.

Cependant, ce samedi-là, alors qu'elle griffonnait silencieusement l'ébauche d'une lettre d'anniversaire pour son père, des bruits se firent entendre dans l'escalier. D'abord lointain, Sarah ne les remarqua pas, trop plongée dans sa rédaction pour réaliser qu'ils venaient bien des étages inférieurs, ils finirent par s'intensifier de plus en plus, mêlés aux différents bruits produits par la bâtisse. La blonde releva brusquement la tête, vaguement inquiète. Étrange que quelqu'un s'aventure dans une maison 'hantée'...