Deux scorpions dans un trou s'accommodent mieux qu'un frère et une soeur dans la même maison. ll Scipion & Evangeline.

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Scipion sortait tout juste d'une manigance orchestrée par ses soins. Il s'agissait de fouiner un peu dans le passé de Sasha Mayfair, comme il était en train d'en prendre l'habitude ces derniers temps. La Poufsouffle était en train de devenir sa cible favorite, il ne supportait guère l'idée qu'elle ait pu avoir l'ascendant sur lui ne serait-ce qu'une seule fois, alors il multipliait chaque jour un peu plus les assauts menés contre elle. Comme il avait remarqué que depuis récemment elle parlait régulièrement avec le professeur O'Casey, sans connaître pour autant le lien qui les unissait, il avait essayé d'écouter à leur porte lorsque la Jaune & Noire était allée retrouver l'enseignante, et n'ayant rien pu en tirer il avait envoyé quelques secondes années déposés des oreilles à rallonge dans le bureau pour pouvoir être au courant de ce qui se disait. Au final et du peu qu'il avait entendu, parce que le bruit ambiant et la mauvaise position des oreilles avait empêché qu'il puisse entendre correctement, il n'avait rien appris de plus qu'il ne savait déjà, mais au moins il avait eu la confirmation que ce qu'il savait était bel et bien vrai. Lorsqu'il avait été confronté à elle, Mayfair lui avait menti et elle s'en était sortie sans la moindre séquelle, elle lui avait même laissé croire que c'était lui qui s'était trompé. Il n'était pas question que la Poufsouffle s'en tire de cette manière, il comptait bien se venger et ce serait de manière tout à fait spectaculaire. Après tout il était Scipion Sélené, l'un des élèves les plus influents de l'école, appelé à gouverner le château comme il se devait, et n'importe quel audacieux qui oserait se dresser devant lui devrait en payer le prix, naturellement. Jamais il ne laisserait une stupide orpheline se moquer de lui impunément comme l'avait fait la Jaune & Noir, elle ne lui arrivait pas à la cheville tout simplement alors il n'était plus question qu'il se laisse humilier de la sorte, s'il l'avait fait la première fois c'était parce qu'il savait pertinemment qu'il aurait plus tard l'occasion de lui rendre la monnaie de sa pièce. Et ce jour était arrivé, avec son intrusion clandestine avec Scarlett l'autre nuit en salle commune de Poufsouffle il avait presque obtenu toutes les cartes nécessaires pour faire tomber Sasha... enfin, pour l'heure il n'était pas encore prêt à jouer les maîtres chanteurs, mais cela ne tarderait guère.

En attendant, l'heure était au déjeuner, il aurait tout le loisir de se charger du cas Mayfair un peu plus tard, cela ne pressait guère. Si ça se trouvait, Sarah devait se trouver dans la Grande Salle... étant donné que l'on était samedi et que donc il n'y avait pas eu cours de la matinée, que par conséquent il n'avait pas eu besoin de jouer sa comédie d'élève modèle, il n'avait pas non plus eu l'occasion de voir ce que faisait sa petite amie. A bien y réfléchir, cela faisait bien un moment qu'il ne l'avait pas vue... Tous deux étaient très occupés chacun de leur côté, elle certainement avec sa meilleure amie ou à essayer de régler ses problèmes de famille, entre autres de ses grands-parents qui voulaient en faire une pro sang-pur, et lui avec ses manigances. Sans compter qu'il devait à tout prix essayer de laver sa réputation auprès de ses professeurs... pour l'instant, il y parvenait d'ailleurs plutôt bien, la veille il avait rendu un devoir de métamorphose qui tenait presque la route, ce qui lui avait valu un encouragement de la part de son professeur. En fin de compte, ils étaient tous bien naïfs, n'importe qui aurait pu y voir clair dans son petit jeu, et deviner que se rendre en cours n'était pour lui qu'une couverture pour mieux dissimuler ses manigances, mais soit, il n'avait qu'à tirer profit de la situation. Toujours était-il qu'avec tout cela, sans compter le marché noir dans la cave d'Honeydukes, la revente d'objets prohibés, les règlements de comptes et tout ce qui s'en suivait, il devenait de plus en plus rare de retrouver la préfète. Pour l'heure, il ne s'en alarmait pas, mais ne s'était toujours pas défait de l'habitude de la chercher du regard lorsqu'il pénétrait dans un lieu commun, comme la Grande Salle ou en classe. Peut-être qu'elle lui en voulait pour une raison quelconque, ou que c'était Scarlett qui était en train de lui obscurcir l'esprit... peu importait, il aurait l'occasion de s'en occuper plus tard.

Toujours était-il qu'en arrivant devant les quatre tables, à l'heure du courrier, c'est un hibou qui s'arrêta devant lui pour lui livrer un message. Surpris, Scipion mit un certain temps avant de se rendre compte qu'il en était bien le destinataire et qu'il ne s'agissait pas d'une erreur postale. Il n'était pas réellement accoutumé à recevoir des lettres, ses parents ne lui parlaient pas vraiment et ce n'était pas comme s'il croulait sous les amis. Il avait davantage des sbires à proprement parler plutôt que des camarades avec lesquels il s'entendait bien, aussi il ne pouvait qu'être étonné que l'on lui ai écrit. Peut-être s'agissait-il de l'un de ses clients du marché noir, qui peu satisfait de sa dernière commande tout droit ramenée de l'allée des embrumes, lui avait envoyé du pus de bubobulb pour se plaindre ? Peut-être que dans ce cas il valait alors mieux qu'il n'ouvre pas cette missive... mais elle ne paraissait rien contenir d'autre que du parchemin, en tout cas il le supposait. Il commença donc à déchirer l'enveloppe et à lire rapidement. Il s'agissait de sa sœur... cela faisait plusieurs mois qu'il n'avait pas été confronté à Evangeline, l'un et l'autre menaient chacun leur vie de leur côté. Ils ne s'ignoraient pas, même si peu s'en fallait, mais le temps et la distance les avaient tous deux exclus de l’existence de l'autre. Et au final, cela avait fini par arranger les affaires de Scipion, il n'avait pas la moindre envie que sa sœur cadette devienne une faiblesse pour elle. Même s'il ne l'avouerait à personne et encore moins à elle, il tenait à elle et n'aspirait pas à ce qu'il lui arrive de mauvaises choses par sa faute. Il avait beaucoup d'ennemis dans le château à cause de ses actes divers, beaucoup voulaient se venger de lui pour une raison ou pour une autre, et il valait bien mieux que Evangeline reste en dehors de tout ça, aussi il ne lui adressait que très peu la parole, il lui arrivait même de feindre de ne pas la voir lorsqu'il la croisait. Pas question que l'on relie la jeune fille à lui, il ne pouvait pas se permettre de se montrer vulnérable. Alors pourquoi donc lui écrivait-elle ? Il n'y avait là qu'une indication, lui demandant de la retrouver du côté des salles inutilisées. Elle devait forcément avoir une requête, dans ce cas de figure... Que pouvait-elle donc avoir à lui demander ? Scipion se le demandait bien, après tout cela faisait très longtemps qu'il ne lui avait pas parlé, trop occupé avec ses manigances, Sarah, et tout ce qui s'en suivait.

Aussi, sans tarder et en veillant à n'être vu de personne, il prit la direction après le déjeuner à l'heure indiquée du troisième étage, avant de se poster dans une salle inutilisée, assis sur le bureau qui trônait au milieu de la pièce. Visiblement, il était en avance... c'était plutôt surprenant, étant donné que cela ne lui arrivait guère d'ordinaire. Mais si ses calculs étaient bons, sa cadette ne devrait pas tarder. Il était plutôt curieux de savoir ce qu'elle avait à lui dire, lui qui pensait qu'elle ne voulait rien avoir à faire avec lui... après tout, quelques années plus tôt, elle avait clairement affirmé qu'elle ne voulait rien avoir à faire dans ses coups tordus, pourquoi donc reprenait-elle contact avec lui dans ce cas ? Puis au bout d'un moment, elle finit par apparaître, du moins il supposa qu'il s'agissait d'elle puisque des pas s'arrêtèrent devant la porte, aussi il s'adressa directement à elle sans la voir.

« J'ai bien cru que j'allais me retrouver seul à cette réunion de famille... » commença-t-il en faisant mine de regarder l'heure. « J'ai un emploi du temps très chargé, je suis assez demandé tu sais. Alors, que me vaut ce plaisir, qui j'en suis sûr est partagé, petite sœur ? »

Il n'éprouvait aucun scrupule à se montrer arrogant même devant sa cadette, après tout il était de notoriété publique que la modestie ne faisait pas partie de ses atouts. Néanmoins, il avait assez envie que Eve – cela faisait bien longtemps qu'il ne l'avait pas appelée de cette manière – en vienne droit au but et lui expose la situation. Après tout, ils ne s'étaient pas parlé depuis si longtemps...

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Depuis quelque temps, Evangeline prenait plaisir a traîner dans les ruelles noires de pré au lard, et c'était sans surprise qu'elle remarquait que son frère faisait des trafics d'une légalité douteuse. Elle ne l'approchait jamais et ne voulait pas l'approcher de trop pres, mais elle avait a lui parler, et ce très vite. La prochaine visite a pres au lard ne se faisait que dans 3 semaines et elle  ne se sentait pas d'attendre jusque la. Elle se rendit a la volière et se contenta d'inscrire sur un parchemin l'heure et lieu dans lequel elle l'attendrait pour parler. Elle envoya le hibou et commença a partir vers le lieu du rendez vous situé dans les salles inoccupées du troisième étage. En chemin, elle croisa une fille de sa classe qu'elle méprisait -et qui la méprisait- ouvertement. Elles eurent un accrochage et commencèrent a se disputer pour finir par se battre sur le sol du couloir vide, mais a l'entente des pas d'un autre habitant du grand château, elles se séparèrent, non sans se jeter un sort ou deux. Elle se rendit compte qu'a cause de cette pimbeche de serpentarde (qui prenait un malin plaisir a se moquer de son ascendance de moldue)  elle avait pris un temps de retard. Bon sang qu'elle détestait ces quiches vertes et argentées! Elle pressa le pas et se dirigea vers le troisième étage. Avant d'entrer dans la salle, elle y jeta un coup d'oeil. Scipion était déjà là. Si il y avait bien un truc que Eve détestait (A part les serpentards, les chochotes et ceux qui la traitent de sang de bourbe ) c'était bien d'arriver en retard. Evangeline Tiamat Sélené n'était JAMAIS en retard. Jamais. Elle soupira. 
«Salut vieux frère.» elle aimait beaucoup son frère dans le temps, mais maintenant, elle le voyait comme un simple gryffondor, même si des fois, elle se prenait a rêver qu'ils pourraient redevenir soudés.
 «J'ai bien cru que j'allais me retrouver seul à cette réunion de famille... » Il jeta un coup d'oeil a sa montre avant qu'Eve lui réponde.   «Ahah très drôle, vraiment. Évidemment que j'allais venir, j'allais pas te planter idiot. »  Son ton légèrement sarcastique montrait que Evangeline n'aurait eu aucun souci a abandonner son frère, si elle ne l'aimait pas, ne serais ce qu'un tout petit peu. «J'ai un emploi du temps très chargé, je suis assez demandé tu sais. Alors, que me vaut ce plaisir, qui j'en suis sûr est partagé, petite sœur ? » Partagé n'était pas le mot qu'evangeline aurait utilisé,  sachant que le plaisir était un brin déplaisant. Evangeline avait une idée bien précise en tête. Scipion avait des sbires. Il avait un régiment, une armée, et elle voulait en être. La famille Sélené, prête a battre tout le monde.  « Toi, t'as une armée, moi j'ai des amis, et beaucoup de sortilèges dans mon sac, cela ne fait il pas de nous des gens plus forts? Plus dangereux? Comme des scorpions, pres a attaquer, a tout détruire? Après tout, si on s'unissait, on pourrait peut être déplacer des montagnes, ou simplement nous battre. Nous imposer. On vaut bien mieux qu'eux tous après tout. »   Evangeline était une force de la nature, et elle était prête a beaucoup de choses pour imposer son excellence.

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«Salut vieux frère. Ahah très drôle, vraiment. Évidemment que j'allais venir, j'allais pas te planter idiot. »

Sa sœur, dans toute sa splendeur. Elle avait grandi avec lui, elle savait de quoi il était capable, et en retour il savait que c'était pas vraiment quelqu'un de facile à embobiner. Il aurait beau essayer de lui faire croire ce qu'il voulait, il était loin d'être certain qu'elle puisse y croire aussi aisément... Oui, les personnes méfiantes étaient toujours les plus dangereuses... Mais en l'occurrence, il s'agissait de sa propre sœur, celle qui portait son nom, celle à qui il aurait pu faire confiance. Puis elle n'avait que quinze ans, même s'il n'aurait pas du la sous-estimer pour autant... Sa vieille comparse et aventure, Naïa Rosenberg, avait le même qu'elle à l'époque où il était sorti avec elle, et pourtant il était mieux placé que quiconque pour savoir qu'elle était certainement la plus perfide des vipères qui composaient la maison de Salazar. Enfin, cette situation était toujours aussi étrange, cela faisait bien des mois qu'il n'avait pas adressé la parole à la plus jeune des Sélené. Et là, ils étaient là, l'un en face de l'autre, comme au bon vieux temps auraient-ils dit. Comme si depuis l'eau n'avait pas coulé sous les ponts, les choses n'avaient pas refroidi entre eux, et que chacun menait désormais sa vie comme il le voulait, séparément de l'autre. En tout cas, le ton familier qu'elle employait vis à vis de lui le laissait clairement sous-entendre... Maintenant, il s'agissait de savoir où elle voulait en venir, si elle l'avait fait déplacer jusqu'ici ce n'était certainement pas pour boire le thé. Quelle pouvait bien être sa requête ? Si ça se trouvait, elle avait simplement besoin de l'imitation de la signature de leurs parents pour son autorisation de sortie à Pré-au-Lard, rien de plus, rien de moins... Dans ce cas ce serait vite fait et il pourrait rapidement retourner vaquer à ses différentes occupations. Il avait sur le feu un rôle d'élève modèle et irréprochable à jouer, des plans à ficeler, une Poufsouffle légèrement impertinente à dresser, et une préfète à retrouver. Aussi, il croisa les bras, et s'assit en prenant ses aises, attendant la suite.

« Toi, t'as une armée, moi j'ai des amis, et beaucoup de sortilèges dans mon sac, cela ne fait il pas de nous des gens plus forts? Plus dangereux? Comme des scorpions, prêts a attaquer, a tout détruire? Après tout, si on s'unissait, on pourrait peut être déplacer des montagnes, ou simplement nous battre. Nous imposer. On vaut bien mieux qu'eux tous après tout. »

A la suite de ce discours, Scipion se contenta de cligner des yeux. Ce genre de discours, il l'avait eu des dizaines de fois, lorsque l'on aspirait à rejoindre son camp dans le temps beaucoup avaient tenté de lui faire croire que pactiser serait la meilleure chose à faire pour lui, que le seul remède à sa soif d'ambition était de se trouver un allié, et tout ce qui s'en suivait bien entendu. Ainsi sa sœur, sa propre sœur, désirait faire entrave à ses propres principes pour faire partie de sa bande ? Il l'aurait cru de n'importe qui, presque même davantage de la part du préfet le plus exemplaire ou du plus névrosé de la bibliothèque qui aurait subitement décidé de se sortir de ses bouquins, mais de la part d'Evangeline, c'était à peine concevable. Si bien qu'il commençait presque à imaginer qu'il y avait anguille sous roche... était-il possible que sa requête soit seulement destinée à l'intégrer à son armée, pour qu'elle mieux le dénoncer ensuite et lui faire cesser ses manigances ? C'était probable, mais il oublia bien vite cette idée. Il connaissait suffisamment Eve, malgré leur éloignement, pour savoir qu'elle ne lui ferait pas ce genre de coup, à moins de vouloir... l'aider, justement. Son altruisme posait un certain problème pour lui qui avait justement plutôt un penchant très marqué pour l'égoïsme à son état le plus brut. Après tout, il était Scipion Sélené, lui et Sarah passaient d'abord et les autres ensuite, c'était bien connu, raisonnement que très peu de personnes au château consentaient à écouter d'une bonne oreille, malheureusement. Mais actuellement, c'était plus que de l'intégrer que sa jeune sœur lui demandait, mais carrément une alliance. Elle prétendait même pouvoir mieux valoir que la masse grouillante d'élèves qui lui servait d'ordinaire de pions... Il ne se souvenait que sa sœur fût un jour aussi présomptueuse que lui, mais visiblement elle marchait bien dans ses traces. Lui qui pensait que l'humilité était une caractéristique chez elle, soit elle jouait merveilleusement bien la comédie, soit il avait loupé plus d'un passage. Après tout, ce ne serait guère vraiment étonnant, après tout ils n'étaient actuellement que deux étrangers, deux bêtes sauvages rôdant et guettant celui qui lui faisait face. Lequel des deux pouvait avoir la prétention de bien connaître l'autre ?

« Hmm, il semblerait que j'ai pour cela bonne quantité de sous-fifres. Vois-tu, ils sont fort utiles, on les recueille dès la première année, ils agissent à mon compte, et surtout ne posent pas de question. Je n'ai besoin de personne, seulement d'accessoires. » répondit-il d'un ton hautain. « Or, une alliance comporte trop de formalités ennuyeuses pour moi. Désolé. »

Évidemment, les seules qu'il avait conclues étaient totalement fausses, basé sur des mensonges bien ficelés. A combien de personnes avait-il promis, jurant de sa bonne foi, qu'il méritait la confiance, pour pouvoir mieux trahir ensuite ? Il avait dénoncé bon nombre de personnes avant lui pour mieux se couvrir... Non, il n'avait jamais vraiment composé en fonction des autres, il avait suffisamment à gérer avec lui-même pour s'embarrasser de foule d'autres détails insignifiants, comme ses alliés par exemple. Il aurait refusé pour n'importe qui... mais d'un autre côté, sa sœur n'était pas n'importe qui. Elle portait son nom, et même s'il ne la connaissait plus vraiment, elle restait la jeune Evangeline réservée qu'il avait connu autre fois, avec qui il avait partagé son enfance avant de décider de faire cavalier seul et d'entamer la conquête du château. Se pouvait-il qu'elle puisse se joindre à lui ? S'il désirait la protéger, ce n'était pas vraiment la meilleure option, il l'exposait même comme une potentielle faille. Seulement, il ne pouvait pas la laisser dans ce cocon, il allait bien falloir qu'elle en sorte, et en l'occurrence elle lui demandait de lui fournir des armes. Néanmoins, il allait falloir qu'elle se montre plus convaincante dans ses arguments, certes elle valait bien davantage à ses yeux que les abrutis de seconde année qu'il recrutait en masse, mais il ne pouvait pour autant la hisser à sa hauteur...

« Hmm... sois plus précise tout de même. Des amis, dis-tu ? Et quel genre d'amis ? » demanda-t-il avec une certaine curiosité. « Des connaissances en matière de sortilèges, ce me paraît être une bonne chose, mais comme je n'ai pas l'habitude de rameuter ceux du premier rang il va me falloir une preuve tangible pour me fier à tes dires. Montre-moi donc un peu ce que tu sais faire. »

Aussi, Scipion croisa les jambes, prenant un air bien assuré comme pour mieux juger la performance de sa jeune sœur. Il ignorait quel sortilège elle comptait bien utiliser, toujours était-il qu'il espérait que le spectacle en vaudrait la peine, pour le déplacement elle lui devait au moins ça.

Spoiler:

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 «Hmm, il semblerait que j'ai pour cela bonne quantité de sous-fifres. Vois-tu, ils sont fort utiles, on les recueille dès la première année, ils agissent à mon compte, et surtout ne posent pas de question. Je n'ai besoin de personne, seulement d'accessoires. Or, une alliance comporte trop de formalités ennuyeuses pour moi. Désolé.»

Le ton de son frère avait quelque chose de cassant, mais aussi d'hautain. Elle connaissait son frère comme étant un homme de feu et de courage, mais elle le savait dangereux, et égoïste: plus d'une fois, il avait dénoncé ses "soldats" pour se couvrir, sauver sa peau. Rusé comme un renard, le grand frère. Mais tout aussi dangereux. Elle, était plus un chat: elle ne sortait que dans le noirs, sans bruit, mais d'une intelligence plus qu'utile. Comment pouvait il lui dire ca? Elle lui faisait probablement plus confiance qu'aux autres gens. Mais il devait avoir oublié ce qu'était une famille.
"Il serait peut être temps, mon cher Scipion, que tu te rende compte que les accessoires ne font pas toujours les bons acteurs. Et que tu te rappelle que ta soeur n'est en rien une... formalité."
Evangeline espéra avoir capté l'attention de son vieux frère. Elle soupira et le regarda fixement dans les yeux.
 « Hmm... sois plus précise tout de même. Des amis, dis-tu ? Et quel genre d'amis ? Des connaissances en matière de sortilèges, ce me paraît être une bonne chose, mais comme je n'ai pas l'habitude de rameuter ceux du premier rang il va me falloir une preuve tangible pour me fier à tes dires. Montre-moi donc un peu ce que tu sais faire. » 
Elle soupira. C'était pas une fana de sortilège, mais plutôt un pro des potions et des pièges: Les potions, tu les verse en douce, et personne n'est assez futé pour te trouver, les pièges aussi sont plutôt pas mal, tu le prépare, tu le met en place et tu te délecte en regardant la précision avec laquelle il a fonctionné. Evangeline improvisa, elle n'avait pas prévu de passer un examen, et c'est tout juste si elle ne se demandait pas si Scipion, son cher frère lui ferait passer un test psychologique pour être sur que sa soeur sois apte a rejoindre les rangs de sa belle (et grande) armée. Après avoir réfléchit quelques secondes, qui lui parurent durer des heures, elle se contenta d'hausser les épaules et de sourire. Spoiler:J'ai vérifié les règles et si ce n'est pas un combat, ce n'est pas nécessaire d'utiliser le dé, ce qui me rassure, car je ne sais toujours pas comment faire o(╯﹏╰)o 
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Tout en souriant, Eve pris le manche de sa baguette, la leva et se concentra pour ne pas ennoncer le nom du sortilège, mais elle murmura silencieusement Incendio et vit la salle s'embraser lentement. Même si elle se doutait que la salle ne brûlerait pas vraiment, et ce grâce a la magie des lieux, elle fut époustouflée "Alors Scipion, elle a grandi la petite soeur, pas vrai?" pensa elle, Puis, se tournant vers lui pour le regarder dans les yeux, elle lâcha dans un soupir  "J'aurais pu faire mieux, mais primo, je ne m'abaisse pas aux sortilège, et deuxio tu en verra plus en me laissant te rejoindre mon vieux.

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"Il serait peut être temps, mon cher Scipion, que tu te rende compte que les accessoires ne font pas toujours les bons acteurs. Et que tu te rappelle que ta soeur n'est en rien une... formalité."

Pour ce qui était des accessoires, elle n'avait pas tort, il devait bien l'admettre. Généralement, comme c'était chez les plus jeunes années qu'il recrutait, il tombait bien souvent sur de mauvais éléments dont il gagnait plus à se débarrasser qu'à garder avec lui. Alors quant à les faire jouer un rôle sur son échiquier, c'était peine perdue, il déterminait d'ordinaire assez rapidement quand un soldat avait de bons atouts, et lorsqu'il pouvait jouer la comédie en se montrant suffisamment convainquant. C'était une carte dans son jeu dont il avait relativement besoin en plus de cela… Sa soeur était donc en train d'avancer qu'elle pourrait s'en charger ? Prêcher le faux pour savoir le vrai ? Tirer les vers du nez, essayer de se rapprocher de certaines personnes afin de leur soutirer des informations ? Brusquement, elle devenait tout à coup de plus en plus intéressante. Certes, il ne l'en croyait pas incapable, il avait toujours su Evangeline intelligente, néanmoins il la pensait beaucoup plus attachée à ses valeurs que cela. Pour lui, et s'il lui demandait, pourrait-elle mentir ? Pourrait-elle tricher ? Trahir ? Pourrait-elle s'accabler de tant de vices sans avoir à le regretter ensuite ? Il devait s'en assurer, il n'était pas question qu'il recrute qui que ce soit qui puisse être rattrapé par les remords. Ceux qui hésitaient étaient toujours les premiers à quitter le champ de bataille lors des moments critiques, et il n'avait pas besoin de fuyard. Sa soeur serait-elle capable de l'abandonner ? Finalement, il ne la connaissait pas aussi bien qu'il ne le pensait, puisqu'il n'était pas vraiment en mesure de répondre à cette question. Par contre, pour avancer qu'elle n'était en rien une formalité… Encore aurait-il fallu qu'il ait un coeur pour cela. Scipion aimait sa cadette, mais jamais il ne le lui avouerait, il préférait même lui laisser croire qu'elle l'indifférait alors que ce n'était pas le cas. Souci d'orgueil, que voulez-vous… Cependant, pour des raisons de stratégie, il ne pouvait pas se permettre de la faire passer avant ses plans. Dès sa première année, il avait fait une croix sur ses sentiments, et s'était juré de ne jamais se laisser submerger par ce qu'il éprouvait, ce n'était pas pour lui. Et l'année dernière, il avait constaté que contre toute attente, cette règle ne s'appliquait plus à lui. Il était tombé amoureux, et aujourd'hui encore il l'était toujours. Se pouvait-il qu'un jour il finisse par tant s'attacher à Evangeline qu'il en oublie ses ambitions ? Pour l'heure rien n'était moins sûr, après tout ils étaient restés très distants ces derniers temps. Mais si tout cela était sur le point de changer ?

" Si tu dis vrai… alors te sens-tu de passer de l'autre côté de la barrière ? Je veux dire par là que tu es une jeune fille sans problème, et me rejoindre pourrait t'en apporter. Si je te demande de trahir la confiance de quelqu'un, le feras-tu ? Si cela est nécessaire, pourrais-tu braver les règles de l'école et te faufiler en douce hors du dortoir la nuit pour une quelconque mission sous prétexte que c'est urgent ? Aurais-tu l'étoffe d'une bonne alliée, Eve ? " lui demanda-t-il en s'asseyant en tailleur, attentif à sa réponse.

Cela faisait une éternité qu'il ne l'avait pas appelée comme ça… Peut-être un peu trop à son goût. Si Scipion s'était autorisé à éprouver des sentiments humains, il aurait reconnu que la jeune Gryffondor lui avait manqué durant tout ce temps passé loin l'un de l'autre. Cependant, non, il ne s'était pas octroyé ce droit-là, il était Scipion Sélené, l'un des plus orgueilleux et coriaces éléments composant le château. Dès sa première année passée entre les murs de la bâtisse, il avait juré qu'il arrivera à la tête de l'école, peu importait les moyens employés. Et en seconde année, il s'était mis en tête d'écarter de son chemin chaque personne qui l'en empêcherait, ce à la base de quoi il avait pris l'initiative de créer son armée. Après tous les efforts qu'il avait fourni ces dernières années pour conserver sa réputation, il ne pouvait pas se permettre de tout envoyer en l'air parce qu'après tout ce temps, sa soeur cadette revenait vers lui ! Certes, il lui était plus attaché qu'il ne voulait le croire, et l'idée de l'intégrer à ses rangs le séduisait plutôt bien, mais il manquait encore quelque chose. En attendant, selon sa volonté, la jeune Rouge & Or avait saisi sa baguette, et avait décidé de réaliser devant ses yeux une performance de sorcellerie pour le convaincre. Un sortilège d'incendie… Bien joué de sa part, c'était un bon choix. Ayant parfois certains côtés que l'on pouvait qualifier de pyromane, il ne pouvait qu'adhérer à ce choix qu'elle avait fait pour le sortilège. Puis elle l'avait joliment bien réalisé, il se devait bien de le reconnaître ! Ce n'était pas encore tout à fait suffisant pour le persuader entièrement, mais cela en prenait le chemin.

"J'aurais pu faire mieux, mais primo, je ne m'abaisse pas aux sortilège, et deuxio tu en verra plus en me laissant te rejoindre mon vieux.

Hmm… Voulait-elle le tenter ? Probablement, cela y ressemblait bien. Puis comment ça ne s'abaissait-elle pas aux sortilèges ? Les incantations étaient au contraire très pratiques en mission… Enfin peu importait, ce n'était qu'un détail sans réelle signification. Mais toujours était-il qu'elle tentait de le pousser à accepter en l'appâtant avec des prouesses qu'elle pourrait réaliser. Il ne savait pas vraiment de quoi elle parlait, mais au fond il commençait à être plutôt intrigué. Finalement, la balance commençait à jouer en la faveur de la petite soeur, au début il pourrait toujours essayer et voir si cela fonctionnait ou non, de là il déterminerait ou non s'il regrettait son choix. Puis elle avait un nom auquel faire honneur, après tout elle ne portait pas celui de n'importe qui.

" Je pourrais… te mettre à l'essai. Tes compétences m'intéressent, mais je veux m'assurer que tu correspondrais bien aux critères qui sont les miens. Si c'est le cas, tu pourras accéder à une position plus élevée, autant socialement qu'au sein de mon "armée". Et sinon, au moins on en aura le coeur net. C'est d'accord ? "

De toute manière, c'était déjà tout réfléchi, ce serait comme ça, et pas autrement, ou alors il lui faudrait tout de suite renoncer à le rejoindre. Mais ce pourrait être une bonne expérience que d'avoir la Rouge & Or à ses côtés… Quelque part, il avait hâte de la voir à l'oeuvre. peut-être qu'elle avait raison, et qu'à eux deux ils pourraient accomplir l'inimaginable...

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