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L'esprit de Noël [libre]
Teodora K. Von Meissen

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Message(#) Sujet: L'esprit de Noël [libre] L'esprit de Noël [libre] EmptyMar 7 Déc - 15:05

Pour la première fois, je vais passer les fêtes de Noël à Poudlard. Je ne vois pas bien pourquoi je rentrerai : ma « famille » ne veut plus de moi. Et si je rentre, mon père va se sentir obligé de rester à Londres dans notre maison seul avec moi. On en a parlé par courrier, il ne veut pas que je reste pour faire plaisir à ma Grand-Mère, il veut intercéder en ma faveur, ou convaincre ma mère de lâcher l’affaire et de laisser ma petite sœur venir avec nous. Mais franchement, je sais très bien que ça ne va attirer que des ennuis en plus. Et je ne veux pas priver ma petite sœur du bonheur des grandes fêtes tous ensemble. Elle, elle croit encore à la magie de Noël. Elle aura au moins ses deux parents avec elle. Tant pis pour moi.

Le point positif, c’est qu’à part pour mon père et ma sœur, je n’ai pas vraiment de cadeaux à trouver. Vous parlez d’une raison de se réjouir. Je me sens engoncée dans une chape de solitude. J’ai toujours eu une tribu autour de moi, et si doucement, je reconstruis des amitiés à Poudlard… avec l’approche de Noël, les choses sont un peu compliquées pour moi. La neige tombe par la fenêtre et je soupire. Je grignote distraitement le pain d’épices que m’a envoyé mon papa. La déprime. Pouchy couine à mon intention : je partage la viennoiserie avec lui. Je sais qu’il veut juste me remonter le moral, mais il va falloir plus que ça.
Je m’étire et me traîne ailleurs que sur mon lit. Quelqu’un a accroché du gui dans notre salle commune. Ça ne m’étonnerait pas que ce soit Maxwell qui se cherche une excuse pour rouler des patins à la première volontaire. Je suis sûrement un peu mauvaise langue et aigrie. Mais ça me donne une idée : j’en pique une branche et la fourre dans mon sac à dos. Ce n’est pas parce que je suis punie de réveillon que je dois renoncer à toutes les traditions de Noël ! Et si la salle commune est déjà bien décorée… il n’en va pas de même des couloirs. Je file à tout de vitesse dans le couloir récupérer un bien précieux, un chef d’œuvre de ma garde-robe qui n’aurait pas manqué de faire défaillir Tracy : mon serre-tête* bois de renne.

Ainsi accoutrée – même pas honte – je file dans les salles inutilisées. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, mais au lieu du joyeux capharnaüm, on trouve pas mal de trucs maintenant. Du coup, ça donne moins l’impression que c’est inutilisé et qu’on peut y faire ce qu’on veut discrètement. Mais bon, avec le chapelet de tableau, la discrétion… Toujours est-il que j’ai repéré un gros carton de décoration. Ce couloir ressemblera à la maison du Père Noël. Ou du solstice d’hiver. Ou de je ne sais pas quelle connerie, mais toujours à autre chose que Roxy regarde le plafond en déprimant. Pleine d’en train, je lui lance locomotor barda. Le carton refuse de me suivre et de me rendre ma bonne humeur : qu’à cela ne tienne, j’ai des petits bras costauds.

Je sors de la salle et dépose avec moins de délicatesse que prévu mon butin au sol. Une boule de Noël lévitante se fait la mal sans que je ne parvienne à la rattraper. « Finite Incanta…HEY Reviens par là ! Attention ! » J’entends un PONK caractéristique de l’objet rond entré en collision avec quelqu’un. Oopsie.
« Pardon, elle s’est échappée du carton. Ça va, je ne t’ai pas assommé ? » je demande à l’intention du pauvre élève victime de la boule de Noël enchantée.
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Message(#) Sujet: Re: L'esprit de Noël [libre] L'esprit de Noël [libre] EmptyMer 8 Déc - 20:53

L'esprit de Noël



Carla avait longuement hésité à rentrer chez elle pour ses vacances de Noël. Sa maison qui avait toujours été une sorte de refuge avait perdu ce qualificatif l’été dernier si bien que l’idée d’y retourner n’avait rien d’agréable. Mais être seule ici était pire. Chez ses parents, elle jouissait d’une certaine tranquillité et surtout de liberté, ici sa solitude était toujours ponctuée de rumeurs ou d’événements malheureux. La volière avec Skyler, van Aken, Maxwell … Il n’y avait définitivement rien qui collait. Alors elle avait décidé de rentrer. Elle irait au bal avec Thaddeus et lendemain elle n’aurait plus qu’à prendre son train, comme tout le monde. Elle soupira. Elle était fatiguée d’avance de tout, de ce bal, des hiboux qu’elle échangeait avec Maxwell, de sa famille à retrouver … Alors qu’elle marchait dans l’un des couloirs de l’école, songeuse, elle entendit vaguement quelqu’un lui crier de faire attention, ce qui eut pour unique effet de la faire piler au milieu du couloir, en plein dans la trajectoire d’un projectile. Elle ne comprit pas tout de suite ce qu’il se passait, une surface lisse entra en contact avec son front. Elle n’était pas assez lourde pour que ce soit douloureux, mais ce fut surprenant. Tellement qu’elle leva les bras pour se protéger, renvoyant ce qui venait de l’attaquer dans un mur. La boule heurta la pierre et tourna plus lentement, assommée. Carla observa ce qui apparut être une décoration de Noël et l’attrapa rapidement avant qu’elle ne fasse une nouvelle victime. Elle se dirigea d’un pas vif vers la salle dont était venue la voix, bien décidée à râler un peu. En tant que préfète, elle était dans son rôle après tout.

- Pourquoi je viens de me faire agresser par une boule de Noël ?

Son ton qu’elle aurait voulu sévère était en réalité entre le désespoir et l’amusement.

- Sérieusement, j’espère que vous n’avez pas fouillé la salle sur demande pour obtenir ça, les décorations en forme d’ours mordent, ça finit toujours mal.

C’était au moins une réunion de premières années en manque d’esprit de fête. Chaque année, il y avait un mioche qui chouinait un peu. Ou chaque année, un pauvre élève crédule se retrouvait la cible d’une blague telle qu’une momification en guirlandes. Une année, un petit malin avait transformé toutes les clés des toilettes en sucre d’orge. Ca avait été la débandade. Mais devant elle, se tenait une fille bien trop vieille par rapport à ce qu’elle imaginait.

Carla la dévisagea avec intérêt. Son visage lui disait quelque chose, mais ce fut la cicatrice qui acheva de lui rappeler qui elle était. Une sang pur, comme elle. Elle avait oublié son prénom pour le reste, mais c’était son histoire qui la suivait. Elle avait fait parler d’elle à une époque, pour des façons de faire éloignées de l’idéal de leurs familles respectives. Ce n’était pas la meilleure personne à croiser s’il avait fallu être honnête. La Serpentard faisait profil bas autant que possible et jusque là, elle y était parvenue avec un succès honorable. Mais l’envie de compagnie fut plus forte, tout comme la curiosité. Des personnes en équilibre entre deux monde, il n’y avait pas tant. Caleb. Le reste, elle ne savait pas trop. Cette fille, elle avait oublié son existence, mais maintenant qu’elle était sous ses yeux, il y avait quelque chose de réconfortant à être avec une personne qui n’allait pas la juger sévèrement. De toute façon, qu’aurait-elle pu dire ? C’était elle qui se baladait affublée de bois de renne !


- On se connait non ? Enfin, ta famille doit connaître la mienne il me semble ?

Elle lui tendit la boule de noël qui avait manifestement décidée de fuir pour un destin plus prometteur que la décoration d’un vieux château décrépi. Elle détailla du regard le butin composé de décorations de Noël au sol et un sourire irrépressible se dessina sur ses lèvres, quoique un peu nostalgique. A une époque, elle avait adoré Noël. A vrai dire, elle aimait tout ce qui était festif et léger. Un peu comme cette gamine déguisée en cervidé. Prise au dépourvue de ne pas avoir à gronder des gosses de onze ans, elle lui tendit brusquement ce qu’elle tenait, ne sachant pas comment agir

- Tiens, ta boule de Noël, ça serait bête de la perdre. Enfin, elle risque de tenter de s’enfuir à nouveau.

La boule continuait de se débattre, enfermée dans sa main, ce qui augurait des ennuis pour la suite. Si les décorations n’avaient pas envie d’être là, il y avait fort à parier qu’elles déserteraient pour aller rejoindre la Grande Salle. C’était bien plus prestigieux qu’un couloir perdu quand on sortait qu’une fois par an. Carla aurait pu partir. Elle aurait peut-être dû partir. Mais après une seconde d’hésitation, elle décida que les fêtes méritaient un peu plus de joie que ce qu’elle y mettait et que cette fille avec guirlandes et compagnie était sans doute bien plus intéressante que la bibliothèque.

- Qu’est-ce que tu fais ? Le sapin dans le hall ne te suffit pas ?

Et elle désigna son serre-tête

- Et pourquoi diable es-tu déguisée en caribou ? Tu as perdu un pari ?

Cela aurait pu sonner hautain, la lueur de malice qui brillait dans les yeux verts de Carla révélait plutôt qu’elle trouvait l’accoutrement osé mais assez fun. Maxwell aurait tellement pire s’il avait été là. Rien que d’y penser, elle en avait des frissons d’horreur. Il était sans doute le seul mec à être capable de trouver un lien entre Noël et poitrine ou un truc du genre. Il allait traumatiser tous les petits, elle en était certaine.


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Message(#) Sujet: Re: L'esprit de Noël [libre] L'esprit de Noël [libre] EmptyJeu 9 Déc - 14:29

C’est étrange, comme instinctivement, dans ce moment de tristesse, je suis retournée dans ce couloir. Combien d’heures ai-je passé à tailler des figurines en bois en essayant d’éviter mes amis à l’époque des badges rouges ? Milo avait fini par me faire cracher le morceau et m’avait passé un savon. Je souris en pensant à lui. J’espère que tout se passe bien avec Dan. Bref, malgré mes aveux, j’avais quand même fait de ce couloir et de ces salles vides mon quartier général. Même si je trouve que c’est un peu moins amusant que les choses soient à peu près rangées, je dois avouer que cela me donne envie de fouiner. Après les décorations de Noël, je m’intéresserais aux outils. Je ne parviens pas à utiliser un sortilège, alors je porte mon carton jusqu’au couloir… Laissant une boule ensorcelée s’échapper. Visiblement, elle a trouvé un élève sur qui s’écraser.
La question qui me parvient est légitime. J’imagine qu’on s’attend rarement à ce genre de collision. Je me dirige vers la voix, pour présenter mes excuses… Je suis bien éduquée que voulez-vous. Mais la suite ne me manque pas de m’arracher un sourire. Je découvre Carla, préfète de son état dans le couloir. J’espère que ça ne va pas me valoir des ennuis, ce ne serait pas très noëlesque. Néanmoins, elle n’a pas réellement l’air fâchée.
« Excuse-moi, il semblerait qu’elle ait décidé de prendre sa vie en main et de s’enfuir du carton qui lui était destinée ! »
Je lui souris amusée, des décorations mordeuses ? Merci du tuyau : « Non, t’inquiètes, elles viennent d’un buffet dans la salle » dis-je en refermant derrière-moi : « mais je note pour la déco’ ours avec système de défense intégré, ça peut être utile à savoir ! » . Et à utiliser. Pourquoi s’emmerder avec un sortilège ou un verrou quand on peut mettre un ours choupinet pour mordre les doigts des gens trop curieux ?
Sa question m’étonne un peu. Je la connais parce qu’elle est préfète, et évidemment, le nom de Yaxley ne m’est pas inconnu. Mais…je ne crois pas qu’on se soit déjà parlé. «Tu penses : Ethyl Meadhbh connaît tout le monde… Ton père travaille au ministère de la Justice magique il me semble ? » L’avantage d’être virée de la famille, c’est que je n’aurai plus à apprendre par cœur les noms et fonction de chacun des invités. Rien de plus chiant, si ce n’est de participer à la réception en faisant des courbettes à tout le monde. Malheureusement, j’ai été prévenue que je pouvais être convoquée pour parader en silence malgré mon éviction. Double peine. « Peut-être s’est-on déjà croisée dans une de ces réceptions mortelles. » dis-je avec une mine blasée.

Après inspection du matériel, Carla me rend l’ornement récalcitrant. « Merci. On ne va pas se laisser embêter par une si petite chose tout de même ! » Je prends ma baguette et lance un aresto momentum dans l’espoir de ralentir la boule de manière à ce qu’elle flotte avec d’imperceptible mouvements élégants. Elle décide de s’arrêter en plein vol, figée dans les airs. Je la pousse du bout des doigts pour qu’elle soit suffisamment haute pour ne pas rencontrer une tête d’élève.

Ma camarade a l’air indécise, sur le départ avant de se raviser. Elle finit par me demander ce que je fais, je pourrais être moqueuse de lui dire que je me lance dans la confection d’une combinaison en macramé comme en témoigne le matériel que j’ai apporté, mais ce ne serait pas très sympa. Après tout, ce n’est pas toujours facile de lancer la conversation et quelque part, je lui suis reconnaissante de le faire. Même si j’ai tendance à me planquer dans cet endroit, je suis aussi quelqu’un qui aime bien discuter avec les gens et rencontrer de nouvelles personnes. Je lui réponds espiègle :
« Le Hall est une œuvre trop collaborative pour moi. Non, j’ai de grands projets pour ce couloir, car vois-tu, certains sont des rats de bibliothèque, mais moi, j’ai élu domicile dans ces salles. Et je trouve qu’on mérite bien d’en faire quelque chose d’un peu plus accueillant et festif. » Accueillant et moins…sous supervision. Sentir les yeux de la galerie de portrait à chacun de mes pas me met mal à l’aise, quand bien même je ne fais rien de répréhensible ici. Mais cet argument ne sera pas prononcé à haute voix.


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(@Dmitri D. van Aken)
Je me retourne vers le tableau devant lequel nous sommes arrêtées. Un petit papy en haut de forme, une lanterne à la main, l’air à la fois mystérieux et bonhomme, un peu curieux ou scrutateur. « Pas vrai monsieur… ? » Après tout, si je dois passer du temps à décorer l’endroit, autant être poli avec les espions locaux. Ça ne peut pas jouer en ma défaveur. Surtout si je compte leur mettre des guirlandes plein les yeux.
« Monsieur Odorik Van Aken, Miss Meadhbh, à moins que vous ne soyez celle qui déroge à la tradition patronymique, soit miss… Reid ?
- C’est tout à fait exact. »
Ouais, je déroge grave à la tradition, je suis facilement reconnaissable, et la dernière représentante à Poudlard mais bon, je fais mine d’être tout à fait impressionnée par l’étendue sans borne du savoir de mon interlocuteur.
« J’ai hâte de voir le résultat de…votre œuvre miss Reid. Ne me décevez pas.
- Comptez sur moi monsieur, je vais transformer votre couloir en palace ! »
dis-je avec une petite révérence, retirant mes bois comme on retire un chapeau. J'espère juste qu'en cas de déception, je ne finirais pas avec une punition reloue. Au pire je rejoindrais Misha et Blaze au fin fond du classement.

« Tu veux m’aider Carla ? Je suis sûre que ces décos t’ont tapé dans l’œil !» au sens propre comme au figuré d’ailleurs.
« Le caribou ? Non, c’est pas un pari, ça aurait pu, mais le dernier que j’ai accepté me donne assez de fil à retordre ! » dis-je amusée. Sérieusement, accepter de rendre service à Blaze en invitant Maxwell n’était pas l’idée du siècle. « J’ai essayé d’appeler l’esprit de Noël et la bonne humeur à moi ce matin, et je me suis souvenue que j’avais ce truc là dans mes affaires. Me manque plus que le nez rouge et je pense que je suis l’incarnation même de l’esprit de Noël. Si on ne m’arrête pas dans trente secondes je pourrais me mettre à chanter. » Poudlard coincé sous une tempête de neige avec Roxy dans le rôle de la cantatrice à la voix grave et aux bois de rennes, contaminant l’ensemble des élèves avec des mélodies qui restent en tête. Un vrai film de Noël.

« J’imaginais faire léviter les petites lanternes pour faire un plafond étoilé et faire redescendre les guirlandes un peu kitsch en verrerie le long des murs. Tu vois, un peu en rideau. » dis-je en en plaquant une sur le mur, laissant quelques pampilles dégouliner sur le montant du tableau. « Pour qu’elles scintillent bien. Et les boules qui flottent à différentes hauteurs pour donner du volume. » J’ai bien retenu les leçons d’architecture de Levent : ne pas oublier la hauteur du plafond pour ne pas accentuer l’effet tunnel d’un long couloir. « Toute seule ça risque d’être un peu long. Et je suis sûre que tu rêves de passer ta matinée en compagnie d’un renne et de Monsieur Odorik Van Aken ! ». Alleeeez Carla, on va bien s'amuser, je suis sûre que sous tes airs de grande dame, tu en meurs d'envie!


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Message(#) Sujet: Re: L'esprit de Noël [libre] L'esprit de Noël [libre] EmptyDim 26 Déc - 22:08

L'esprit de Noël



Carla fixa la boule de Noël qui se trouvait dans sa main quand la Poufsouffle en face d’elle lui indiqua que la décoration voulait sans doute prendre sa vie en main et se faire la malle. Un sourire un brin cynique se dessina sur ses lèvres et elle marmonna

- Intelligente petite chose.

Si elle avait été courageuse ou juste téméraire, elle aurait dû faire cela, elle aussi. Au lieu de cette ambition, elle se retrouvait à moisir ici, dans cette école qui ne lui apportait finalement plus grand-chose. Elle aurait presque gardé la décoration par élan de sympathie pour elle et tant pis si elle avait manqué de l’éborgner. Néanmoins, la brune la lui reprit poliment des mains et elle ne tenta pas de lutter un quart de seconde. Ne pas faire de vague était presque devenu une seconde nature depuis la rentrée. Elle sourit plus franchement quand la fille promit de faire attention aux décorations en forme d’ours et sa moue amusée laissait planer un doute réel sur le fait de savoir si elle était sincèrement heureuse de ne pas devoir jouer les gardes malades à l’infirmerie ou si elle regrettait que personne n’ait envie de mettre un peu d’hémoglobine dans ses fêtes de fin d’année. Elle se montra tout de même bonne joueuse en précisant

- Il y a également un vrai conflit entre les guirlandes rouges et les guirlandes argentées. Si tu les mets sur un même arbre, ça peut tourner au pugilat.

Sous leurs airs d’inoffensives cordelettes colorées, Carla les soupçonnait d’avoir plus de force qu’un filet du diable. Ou alors, elles essayaient juste de faire régner un semblant de cohérence dans les couleurs utilisées. Il faudrait un jour qu’elle se penche sur cette question, par pure curiosité personnelle. En tout cas, elle se demandait bien comme les moldus pouvaient se contenter d’objets si fades qu’aucun d’entre eux ne manifestaient jamais le moindre intérêt pour le reste du monde. Cela devrait être ennuyeux à mourir, comme à peu près tout le reste de leur vie, d’ailleurs.

Une expression de surprise passa sur le visage de la fille quand elle lui demanda si elle se connaissait et elle l’observa à son tour plus en détails avant de lâcher un nom qui finit par résonner dans la mémoire de la blonde. Maintenant, elle était plus ou moins capable de dessiner l’arbre généalogique de la fille qui se tenait devant elle et donc par extension de se souvenir enfin de son prénom. Roxy donc. Pour une fois qu’elle trouvait un réel intérêt à avoir été contrainte d’apprendre toutes les grandes familles de ce monde ! L’idée était de ne pas commettre d’impairs lors des événements mondains, mais en réalité, elle se servait assez peu de cette science. Elle rencontrait toujours les mêmes personnes, voyait les mêmes têtes et généralement, elle subissait leur existence autant qu’ils subissaient la sienne. La mention de son père lui arracha un rictus crispé et elle corrigea avec une indifférence feinte.


- Mon père est au ministère, mais la justice magique, c’est plutôt mon choix d’orientation.

Lui aimait juste le pouvoir dans toute sa splendeur, pas des postes où il s’exprimait de façon plus nuancée et tout en violence symbolique. Il voulait dominer et que cette domination soit évidente pour le reste du monde. Inutile de dire que l’ambition de sa fille le laissait donc perplexe, voire désappointé. Même dans ses choix d’avenir elle avait l’impression de le décevoir sans cesse. Elle était incapable de comprendre ce qu’elle ressentait face à ce constat. Si elle était de bonne humeur, elle en éprouvait une résignation teintée de fierté, elle n’était pas comme lui et n’avait pas envie de l’être. Si elle était mélancolique, ses insécurités gagnaient du terrain et elle ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi tout ce qu’elle faisait n’était jamais assez bien.

A sa remarque sur les soirées, elle hésita. Pour une fois que quelqu’un pensait la même chose qu’elle, elle mourrait d’envie de renchérir, tout comme elle savait que ce n’était pas une bonne idée. Plus elle en disait, plus elle risquait d’en dévoiler trop.


- On s’en lasse, effectivement.

La réponse était sobre mais assez claire pour qui avait envie de l’écouter. Elle aussi n’aimait plus ces mondanités. Plus jeune, elle avait adoré parader, maintenant qu’elle avait réalisé que ses parents ne faisaient que l’exhiber pour lui trouver un jour un bon parti selon leurs critères, elle avait envie de vomir à chaque fois qu’on l’y traînait.

Elle jeta un coup d’œil dans le couloir en pierre du château, l’air assez sceptique face au projet de la jeune fille. L’intention était louable et bon public comme elle était, elle aimait beaucoup l’idée de déambuler dans un château décoré. Cependant, la zone était un brin sinistre. Bien trop pour qu’on arrive à la rendre festive. La lumière était assez terne, ce n’était pas un passage particulièrement fréquenté et animé et depuis cette soirée avec van Aken, elle se méfiait des tableaux comme de la peste. Ce n’était pas quatre boules de Noël qui allaient changer la donne.


- Accueillant et festif ? C’est …

Utopique ? Irréalisable ? Délirant ?


- …. Audacieux.

A croire qu’il lui restait un semblant de politesse. Et là, comme si elle était entièrement dépourvue d’instinct de survie, ce qui à la réflexion était sûrement le cas, elle commença à s’adresser au tableau le plus proche sur un ton amical. Carla écarquilla les yeux et envisagea de prendre les jambes à son cou. Puis le nom du tableau acheva de la clouer sur place et elle se contenta de murmurer plaintivement

- Van Aken ?

Le bougre était partout, c’était évident. Dans ses cauchemars, dans les couloirs … C’était un enfer personnel. Est-ce que si elle déplaisait à l’ancêtre du professeur, ce dernier irait tout raconter à sa descendance ? Elle était prête à parier que oui. Et puisque la toile semblait ravie à l’idée de terminer pailletées ou presque, elle n’avait pas réellement d’autre choix que de s’adjoindre à cette entreprise aussi mignonne que ridicule.

- Enchantée, Monsieur van Aken.

Sourire affable et poli alors qu’elle était en train de mourir un peu intérieurement, elle hésita sincèrement à accepter la proposition de cette fille. Elle en avait envie pour une foule de raisons qui n’avaient rien de valables. Besoin de légèreté, curiosité de cette Roxy, amour incompréhensible des fêtes, fuite de sa solitude … Rien qui ne méritait qu’elle oublie sa destination première. Donc autant de bonnes excuses pour qu’elle le fasse quand même. Elle acquiesça prudemment et esquissa un sourire timide

- Si ça ne gêne pas les tableaux, je veux bien t’aider, oui.

Elle attrapa une guirlande puis suspendit son geste, ne sachant pas réellement quoi en faire. Chez elle, la décoration revenait aux elfes de maison et son sens artistique était généralement discutable. Pour dissimuler sa criante incompétence, elle rebondit sur les dires de Roxy, presque soulagée de ne pas devoir choisir elle-même le sujet de leur bavardage devant tous ces tableaux qui la fixaient. Sérieusement, Roxy savait-elle que du sang entrait littéralement dans leur composition ?

- Je peux t’aider peut-être pour ton dernier pari ?

Si elle avait su qu’il s’agissait de Maxwell, sans doute qu’elle n’aurait pas été la seule à prendre une boule de Noël en pleine tête. Elle finit par abandonner sa guirlande inutile et frissonna à l’idée que l’adolescente se mette à chanter. Pourquoi est-ce qu’elle aimait les fêtes déjà ?

- Le chœur des grenouilles fait déjà une interprétation très personnelle de certains chants de Noël, tu passeras plus facilement à la postérité avec ce serre-tête.

Son regard circula entre Odorik van Aken et le serre-tête renne. Passer son temps libre avec un renne, oui, avec un ancêtre de van Aken, elle aurait préféré se pendre sur le champ, mais impossible de le dire, donc …

- Ca me fera réviser mes sortilèges !

Elle attrapa sa baguette et murmura

- Wingardium Leviosa

Aussitôt l’une des guirlandes en verrerie s’éleva et resta en suspension tandis que Carla s’immobilisait

- Tu la veux où ?

Dieu merci, Roxy semblait fourmiller d’idées alors qu’elle avait un sens artistique à peu près égal à zéro. Elle comptait donc bien lui donner un coup de main en lui obéissant scrupuleusement. Et en priant pour qu’aucun tableau n’ait envie de se plaindre.


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Message(#) Sujet: Re: L'esprit de Noël [libre] L'esprit de Noël [libre] EmptyVen 31 Déc - 16:27

A première vue, je n’arrive pas trop savoir si Carla est fâchée ou non, alors qu’elle s’adresse à la boule fugueuse. Mais passée la surprise de l’attaque, elle me paraît plutôt de bonne humeur. En tout cas elle m’apprend des choses sur la vie secrètes des décorations de Noël.

« Bon sang, la guerre est déclarée et personne ne me met au courant ? Je ferais super gaffe au plan de table, je voudrais pas qu’on finisse étranglées au milieu de la batailles des paillettes ! » Mais là aussi, si c’est vrai, ça peut toujours être utile, sait-on jamais qu’on ait besoin de ligoter quelqu’un sans faire exprès deux guirlandes ennemies peuvent faire le taff à notre place. Poudlard est plein de surprises, surtout des mauvaises.

Visiblement, la préfète des serpentards semble d’humeur à papoter et j’avoue que ça me convient bien : cela me distrait de mon humeur maussade…Et quoi de mieux que de partager l’esprit de Noël pour qu’il se déploie réellement. Malheureusement, pour en arriver là, on ne change pas les habitudes bien établies dans nos milieux : les présentations en grande pompe. Il faut dire que j’ai un peu grandi depuis la dernière fois que j’ai arpenté ces couloirs, et par ailleurs, si nous nous sommes croisées, Carla et moi ne nous sommes jamais réellement fréquentées. Je déballe sa fiche personnelle avec nonchalance, elle accueille la mention de son père avec un peu de tension. Okay, je ne poursuivrais pas dans cette voie là, c’est noté. Je lui lance un sourire sarcastique quant au petit tacle qu’elle lui lance mine de rien. J’aime beaucoup le moove. Je ne suis pas certaine de réussir à faire preuve d’autant de self-contrôle en parlant de ma propre famille, alors je vais évite de trop en dire.

« C’est cool que tu aies déjà une idée de ce que tu veux faire. Et que ça ne soit pas ‘’auror ‘’ ou ‘’joueur de quidditch’’. » si j’étais mauvaise, j’ajouterai : travailler dans les jupes de papa ou maman, mais je ne connais pas assez ma camarade pour me permettre ce genre de commentaires. Restons dans les banalités pour commencer. Je la regarde avec curiosité : je n’ai pas vraiment d’avis sur Carla, je n’ai jamais prêté attention à ses fréquentations… Est-elle amie avec la clique Sorensen ? Elle me parait trop… je ne sais pas ? Pas assez glaciale et trop ironique.

« J’espère qu’ils vont changer de DJ au bal… Sinon ça va être ‘’berceuse pour un solstice d’hiver.’’ » Il ne faudrait surtout pas que ça nous donne envie de nous amuser. La réception de la rentrée était aussi chiante qu’une cérémonie de fiançailles.

C’est d’ailleurs pour ça que ce couloir mérite un peu plus de couleurs et de bonne humeur. On ne va pas laisser le vieux dirlo nous endormir toute la baraque. S’il a envie de silence, qu’il prenne son sac vers l’hospice et bon débarras papy. Promis, je ne le dirais pas à haute voix. Carla a néanmoins l’air dubitative quant à ma proposition. Ceci dit, audacieux ça me va bien. Néanmoins il reste un dernier détail à régler. Avant de prendre d’assaut le couloir, je tiens à me mettre les vieilles croutes dans la poche. Ça a l’air plutôt bien parti, Carla prend soin de le brosser dans le sens du poil elle aussi, on a nos chances, moi je dis.

« J’ai dû inviter un mec au bal. Défi réussi. Je déteste les bals. Et je n’apprécie pas spécialement mon cher préfet. Mais que ne ferais-je pas au nom de l’audace. Après tout, il y a quand même peu de chance qu’il m’accompagne vraiment. » Je désigne ma personne et mon accoutrement. Clairement pas la bonne cour Maxwell. « Au pire je chanterai un coup avec les grenouilles, ça devrait le faire fuire! » dis-je en riant. Sinon tampis, j’assumerais d’avoir accepté de rendre ce service un peu naze ! « Tu y vas toi ? ». Je ne peux m’empêcher d’être curieuse.

Tout en bavardant, nous nous mettons au travail : « mmmh entre les deux tableaux là ? à la verticale*. On va leur en mettre plein la vue ! » dis-je en désignant les deux tableaux à la droite d’Odorik Van Aken.
Sa voix d’ailleurs, s’élève :

« Miss Reid. J'aime beaucoup votre grand projet. Vraiment ce couloir est d'un ennui, à croire qu'il a été conçu pour que l'on s'assoupisse avant d'en voir le bout. Si je tenais le concepteur du château je lui en toucherai deux mots. Déjà que je suis tenu de faire guet dans cette allée du manoir alors que je pourrais profiter du jardin…- dit il en désignant le chemin lugubre de son tableau à la lueur de sa lanterne - j'ai l'impression d'être doublement puni, je vous le dis mesdemoiselles, vous ne serez pas trop de deux pour rendre sa superbe au lieu!

Aussi Miss Reid, auriez vous l'obligeance de me rendre un service ? Trois tableaux sur ma droite se tient dame Mausoline. Cet ornement imposant est tout à son image et rutilant comme sa peau diaphane. Si vous pouviez le mettre sous ses yeux qu'elle puisse s'y mirer : elle aime tant ça la coquette ! »[/color]


Est-ce qu’il vient de traiter sa copine de couloir de grosse rougeaude là ? Je pouffe en ramassant la grosse boule à facettes qu’il m’a désigné.
- A votre service Monsieur van Aken. Comme ceci ?
Volontairement, je ne la mets pas totalement dans le champ de vision du tableau. Je ne voudrai pas paraître trop zélée aux premiers abords… Van Aken s’absente et me houspille depuis le tableau de Mausoline.
« Voyons miss Reid, un peu de précision ! Un sortilège de première année si je ne m’abuse ! Que ce plantureux rubis puisse s’admirer. Elle le mérite.»

J’entends un gloussement alors que fais descendre la boule à hauteur du visage de la femme peinte. Van Aken réapparaît, un sourire doucereux sur le visage, il murmure suffisamment fort pour s’attirer les ricanements gognards de ses voisins : « vous m’offrez quelques heures de silence. »
Je lui tourne le dos et lance une grimace dégoûtée à l’adresse de Carla. Genre ‘’les mecs tous des crevards même en peinture. Sortons les allumettes.’’ Bon, je ne sais pas si elle captera l’entièreté du message. Mais j’aurais essayé. Je ne peux pas non plus lancer un mort aux cons, nous sommes cernées.

« Tu crois qu’on pourrait souligner l’encadrement de ses messieurs. Un couloir aussi terne…Il mérite d’être mis en lumière. » si vous voyez ce que je veux dire.

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Message(#) Sujet: Re: L'esprit de Noël [libre] L'esprit de Noël [libre] EmptyDim 16 Jan - 22:07

L'esprit de Noël



Roxy était étonnamment amicale et Carla se détendit à son contact. De toute façon, il était impossible de rester entièrement sérieuse face à une fille avec des oreilles de rennes et des décorations de Noël. Elle se prêta au jeu des présentations, plus par politesse que par réelle envie et parut se détendre au fur et à mesure de ses réponses un peu moins classiques de celles de la majorité des petits sang-pur. Elle ricana quand elle lui dit que son projet était mieux que joueur de Quidditch ou Auror

- T’as oublié éleveur de dragons. Je suis sûre qu’il y a plein de gosses de première année qui adorent ce projet de carrière.

Puis, il devait bien y avoir une fille pour vouloir rejoindre un groupe de pop sorcière. Le genre de gamine qui chantait à longueur de journée et qui finirait sans doute bâillonner par ses camarades de dortoir. Elle fit une légère grimace à sa remarque sur la musique, n’ayant aucun espoir contrairement à elle. Les Sorensen n’allaient pas proposer quelque chose de trop fun, cela n’allait pas avec les personnages. Une valse guindée beaucoup mieux, un petit coup de musique classique pour saupoudrer tout ça. Oh que les fêtes mémorables de Maxwell allaient être loin. La musique, l’alcool, l’amusement … Il n’y avait pas à dire, cela serait fort différent.

- Je ne doute pas que notre directeur choisira une musique qui lui sied.

Devant les tableaux, son commentaire était totalement inoffensif, mais il traduisait parfaitement sa pensée pour Roxy. Berceuse, c’était encore un peu trop rock pour le contexte. Et oui, ils mourraient tous d’ennui à la fin de la soirée. Mais ils décèderaient dans l’élégance.

La boule de Noël qu’elle était en train de faire léviter afin de l’accrocher à un endroit où elle pourrait être admirée tomba violemment sur le sol à la mention de Maxwell. Par un miracle qu’elle n’expliqua pas, elle ne se cassa pas, mais se contenta de rouler jusqu’aux pieds de Roxy, tandis que Carla l’observait d’un air incrédule. Tout le monde savait que Maxwell était son ex petit-ami et elle ne comprenait pas que la jeune fille fasse volontairement preuve d’aussi peu de tact alors que pour l’instant, tout se passait bien. Elle devait donc en déduire qu’elle n’était pas au courant, mais la contrariété était toujours aussi présente. Et violente. Ca lui donnait envie de vomir de savoir que d’autres filles pouvaient inviter Maxwell et qu’il puisse accepter alors qu’elle l’avait presque supplié de l’inviter. Elle aurait décliné celle de Thaddeus pour lui. Elle aurait tout décliné pour lui. Mais au lieu de cela, il avait comme d’habitude fait mine de ne pas la comprendre pour la culpabiliser. Il y était arrivé, comme toujours. Et comme toujours, elle apprenait ensuite des éléments qui relativisaient son comportement à elle. Elle pinça les lèvres et commenta avec raideur

- Maxwell est mon ex petit-ami.

Et malheureusement pour elle, elle ne pouvait pas l’empêcher de courir après toute la gente féminine de Poudlard. C’était absolument fascinant que des filles tombent encore dans ses filets. C’était absolument fascinant que dans son réalisme, elle ne se rende pas compte qu’elle était la pire de ses groupies. Elle ramassa la décoration qui lui avait échappé et la regarda fixement, en commentant avec une ironie teintée d’amertume qu’elle ne chercha absolument pas à dissimuler

- Si tu lui donnes ton tour de poitrine et la certitude que le bal se finira avec une faveur ou une autre, il répondra oui. C’est la seule aide que je peux t’apporter.

D’un mouvement de baguette, elle accrocha la boule de Noël d’un mouvement si brusque qu’elle heurta le mur dans un tintement de protestation. Ses réactions comme son choix de relation passée en disaient long, très long sur elle. Mais dans son agacement, elle ne s’en rendait pas compte. Ce fut sa dernière question qui l’apaisa un peu. Oui, elle n’avait pas le droit de s’énerver. Après tout, elle y allait avec quelqu’un d’autre qui lui avait dit qu’elle serait la plus belle. Pouvait-elle réellement s’offusquer du reste ? Elle attrapa une guirlande et reprit plus calmement, un brin songeuse aussi

- J’y vais, oui. Avec Thaddeus Rowle, il est à Serpentard.

Est-ce qu’elle était contente d’y aller avec lui ? Elle n’en était pas entièrement certaine. Elle était heureuse de ne pas y aller seule, heureuse de voir que son opération de camouflage parmi les sang-pur fonctionnait au-delà de ses espérances. Et à la fois, elle savait au fond d’elle-même que c’était la pire idée du monde et que ça allait nécessairement mal se finir. Voilà peut-être aussi pourquoi elle y allait gaiement. Elle observa Roxy déambuler joyeusement entre les tableaux comme s’ils étaient ses meilleurs amis et elle profita qu’elle revienne vers elle chercher des décorations pour lui chuchoter afin d’être entendue d’elle celle

- Un tableau doublé d’un van Aken ? Tu es certaine de ton idée ?

Mais si elle savait l’attachement malsain que le maître des potions leur portait et surtout le sang qui rentrait dans leur composition, elle aurait certainement fui ce couloir. Dommage qu’elle ne puisse rien dire à la brune sans prendre le risque que tout revienne directement à son professeur. En tout cas, Odorick était aussi gentleman qu’elle était moldue et elle se contenta d’hausser un sourcil dubitatif quand elle réalisa que sur toile ou en réalité, le sexisme avait de beaux jours devant lui. Elle offrit un sourire angélique au tableau et elle lui lança d’un ton faussement innocent

- Quelques heures, c’est juste le temps qu’il vous faudra pour vous ennuyer de cette douce dame, j’en suis certaine. Tant de galanterie, cela traduit de tendres sentiments. Une autre guirlande monsieur van Aken ?

Elle continua d’afficher un air entre niaiserie et fausse admiration romantique, avant de faire un clin d’œil discret à Roxy. Décorer le couloir, c’était sympa. Se moquer des tableaux, ça avait un charme fou et un petit côté cathartique indéniable

- Regardez, j’en ai une d’un doré absolument charmant.

Ou absolument aveuglant, au choix.


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Message(#) Sujet: Re: L'esprit de Noël [libre] L'esprit de Noël [libre] EmptyMer 19 Jan - 13:08

Je ricane quand elle évoque les éleveurs de dragon « Mais oui bien sûr, comment ai-je pu oublier ! Je pense que c’est avant de se rendre compte que tu prends pas de vacances quand t’as des animaux à élever. Ou quand ils nettoient la litière des animaux en SACM et que…bah un dragon c’est beaucouuuup plus gros et sale.» Franchement, la bouse de dragon, noooon merci ! J’ai rien contre les animaux, les créatures magiques, me salir…mais ça ne me fait pas rêver d’être aux petits soins. Est-ce que ça fait de moi une égoïste ? On ne le saura jamais, puisque je ne fais plus cette matière et ne compte absolument pas choisir cette orientation.

Carla est une bonne parleuse, nul doute qu’elle fera du bon boulot dans la justice magique. On pourrait presque croire qu’elle est aussi lisse que du verre. Mais à qui sait écouter… Je hoche la tête. On pourra soupirer en cœur au son des violons. Elle perd un peu de sa superbe alors que je mentionne Maxwell, elle en lâche ce qu’elle était en train de faire. Quand elle m’annonce que c’est son ex petit-ami, ma mâchoire se décroche et je la regarde les yeux ronds. « Mais qu’est-ce qu’une fille comme toi a bien pu faire avec un blaireau comme lui. Et je dis pas ça parce qu’il est à Poufsouffle ! » . Je secoue la tête d’un air désabusé. Si même les filles intelligentes se mettent à faire les yeux doux à cet imbécile… on n’est pas sorti des ronces. « Excuse. Je savais pas. » Après tout, j’étais absente ces dernières années et je ne m’intéresse pas vraiment à ce genre de choses. « Ouais, j’ai cru comprendre. Perso, j’estime que j’ai fait assez de faveurs en restant poli et courtoises, vu ce que sous-entendez ses courriers. Mais en tout cas, sache que si par erreur, il m’accompagne, je me ferais un plaisir de lui piétiné les pieds en ton honneur le temps d’une danse. On considérera que c’est ma vision du contact rapproché. ». Je ne sais pas si ça rattrapera vraiment ma bourde, mais j’espère qu’elle comprendra que je ne suis pas vraiment intéressé par le mec en question.

Heureusement, elle reprend le cours normal de ses activités et me confirme qu’elle ira accompagnée. Je ne le connais pas personnellement Rowle, mais au moins il est un peu plus classe que Carter. S’il pense à son décolleté, il se gardera bien de le mentionner de cette manière. « J’espère que ce sera un agréable cavalier. » dis-je avec un sourire. Je crois je ne vais pas attendre quoi que ce soit de Carter, et demander à Bella si elle veut qu’on y aille ensemble. Ce sera bien plus sympa.

Je continue de farfouiller dans les décorations alors que j’entends à voix basse… Eh bien…je dois dire que oui. Franchement, quitte à se faire bien voir d’un tableau autant qu’il soit un peu…important ? Gertrude Onsaitpasqui aura peut-être moins l’oreille du grand manitou. Et vu le temps que je passe dans ce couloir et dans ces salles, j’aime autant être associée à un souvenir de décoration de Noël et de discussions qui n’engagent à rien avec les tableaux. « Eh bien, s’il y en a un à convaincre de mon inoffensivité, c’est plutôt lui non ? » dis-je en agitant d’un air enfantin mes bois, une guirlande à la main.

C’est donc avec un maximum de serviabilité et de bonne volonté que je m’applique à mettre la boule à facette devant cette Mausoline rouge et grasse. A votre service monsieur Van Aken, vous allez voir, vous n’allez pas être déçu du voyage ! Carla suit le mouvement, et je lève mes pouces dans sa direction : très bon choix de guirlande, on va lui en mettre plein les mirettes.
Le tableau minaude un peu, visiblement amusé : « Voyons, voyons, miss Yaxley ne me mettez pas dans l’embarras ! » Il lance un clin d’œil à Carla « Quoi que, cela ne me gêne pas que dame Mausoline le pense… » avant de l’encourager à poser sa guirlande.
« Carla vous a trouvé une parure royale, vous allez être splendide ! Je vais vous montrer ! » dis-je en attrapant un horrible rideau avec des pampilles de petits miroirs et en le mettant à la bonne hauteur pour que le roi du couloir puisse se contempler. Puis, je fais léviter la décoration jusqu’au plafond, depuis lequel elle commence à faire miroiter le doré de la guirlande sur le reste des murs.

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Message(#) Sujet: Re: L'esprit de Noël [libre] L'esprit de Noël [libre] EmptyDim 23 Jan - 12:57

L'esprit de Noël



- Ou avant de réaliser que le gentil dragon peut les rôtir au moindre mouvement d’humeur.

Comme toute personne qui n’avait jamais réellement eu un animal de compagnie, Carla ne les comprenait pas très bien et n’avait qu’un intérêt très limité pour eux. Elle aimait Sélène, sa chouette, mais c’était bien la saule créature, magique ou pas, à qui elle daignait accorder de l’attention. Le reste du temps, elle avait tendance à considérer que toutes boules de poils ou d’écailles étaient des sources de difficultés supplémentaires. Ce n’était pas pour rien qu’elle n’avait pas pris l’option de soins aux créatures magiques. Elle n’y aurait jamais eu la moindre compétence. Elle gratifia la jeune fille d’un sourire entendu et amusé, plutôt à l’aise en sa compagnie. Cela n’arrivait pas si souvent. Avec sa fâcheuse tendance à osciller entre les deux mondes avec l’air de celle qui ne comprenait pas ce qu’elle faisait, elle ne savait plus comment se comporter dans l’un comme dans l’autre, ce qui l’excluait de fait. Les personnes avec lesquelles elle s’autorisait de moins réfléchir étaient donc aussi rares que précieuses. Amusant que cette fille en fasse partie. Elle n’aurait jamais parié là-dessus. A vrai dire, avant de la croiser dans ce couloir, elle avait oublié jusqu’à son existence. Nulle offense à son égard, Carla n’était pas connue pour son altruisme débordant. Comme quoi, les miracles de Noël existaient, sous une certaine forme. Passer un après-midi détendu en était un.

Mais il fallait croire qu’elle avait parlé trop vite quand son interlocutrice mentionna Maxwell, totalement inconsciente du drame adolescent qui se jouait. En soi, il n’y avait pas mort d’homme, mais c’était à peu près la pire déclaration qu’elle pouvait faire. Carla se referma comme une huître dans la seconde même. S’il y avait un dieu quelque part, son humour était discutable. Est-ce qu’elle devait vraiment donner des conseils à cette gamine pour séduire le garçon après lequel elle courrait ? C’était cruel, presque. Brusquement, la Poufsouffle lui parut moins sympathique avec ses décorations et ses bois de renne parce qu’elle avait ce côté amusant qui aurait pu plaire à Max. Il n’aimait pas les filles éteintes et Roxy ne l’était pas. A sa remarque, elle fit tourner la boule de Noël dans ses mains pour continuer d’éviter son regard, notant cependant de sincères accents de surprise. Elle ne savait donc pas, il ne s’agissait pas d’une attaque volontaire. Tant mieux. Ou dommage ? Elle aurait aimé extérioriser son agacement. Elle releva légèrement la tête pour observer les tableaux qui ne perdraient sans doute pas une miette de sa réponse et soupira, avant de hausser les épaules. La vérité n’appartenait qu’à elle.


- Difficile à expliquer.

Ou trop simple ? Maxwell représentait tout ce dont elle manquait et pouvait désirer dans une vie. Il était drôle, solaire, affectueux et avait un goût de liberté. En résumé, il était son antithèse parfaite et elle l’avait adoré pour cela. Le temps passant, elle avait découvert qu’il savait être loyal – ce qui n’était pas la même chose que fidèle – attachant et plus fin que ce qu’il laissait paraître. Le seul mystère qu’elle n’avait élucidé qu’en partie était de savoir pourquoi diable il avait si peur du moindre engagement émotionnel. Wendy était une explication, mais elle lui paraissait insuffisante. Et maintenant que leur lien était distendu, elle ne saurait probablement jamais. S’il n’y avait pas eu tous ces tableaux à l’affût, elle aurait sans doute tenté d’expliquer tout cela, pour rendre justice au garçon. Mais face à ce public qu’elle jugeait hostile, elle se mura dans un silence circonspect.

- Ne t’excuse pas, je suis ravie de savoir que tout le château n’est pas au courant.

L’indifférence feinte qu’elle arborait ne permettait pas de savoir si elle se réjouissait effectivement ou si elle mentait. Son ongle crissa sur la fameuse boule de Noël quand Roxy évoqua le contenu des courriers et elle se mordilla instinctivement la lèvre. Elle pouvait parfaitement l’imaginer. Elle le connaissait même suffisamment pour imaginer chacun de ses mots et ça la rendait malade.

- S’il ne t’accompagne pas et que tu souhaites le faire regretter, mets un décolleté réellement plongeant. Il te demandera lui-même une danse.

Quel idiot prévisible. Chaque centimètre de peau nue l’attirait comme s’il s’agissait d’une oasis en plein désert. Elle esquissa un quart de sourire quand Roxy parla de lui écraser les pieds, étrangement réconfortée par cette idée.

- Sois gentille, mets des talons alors.

Thaddeus Rowle. Que pouvait bien donner une soirée en sa compagnie ? Rien de mauvais. Rien de bon non plus. Il n’était pas Maxwell, mais elle aurait été bien naïve de penser que leurs buts différaient fondamentalement. Il y en avait juste un des deux qui était plus franc que l’autre. Et elle était assez bête pour s’engager dans ce genre de difficultés juste pour avoir la sensation qu’on l’aimait. Pathétique.

- Je ne doute pas que sa conduite correspondra en tout point à ce qu’on attend de lui.

Et à ce qu’on attendait d’elle. Un vrai choix de raison. Mais avait-elle le choix ? Sauver sa peau était un objectif compréhensible. Par contre, ce ne serait jamais aussi agréable que Maxwell parce qu’il n’y avait qu’avec le Poufsouffle qu’elle avait l’impression de respirer librement et de s’amuser comme une enfant. Avec Thad, ce serait une énième soirée mondaine où elle se pavanerait comme une jolie poupée.

Dès qu’elle en eut l’occasion, elle essaya d’attirer l’attention de sa complice du jour sur le potentiel danger des tableaux, sans forcément arriver à lui transmettre son angoisse. Roxy parut au contraire ravie de pouvoir se lancer dans un jeu consistant à le convaincre qu’elle était aussi mignonne qu’inoffensive alors que Carla avait juste envie de fuir aussi vite et loin que possible. Les peintures en avaient vu d’autre et elle n’était pas certaine qu’elles aient le talent nécessaire pour les manipuler. Elle lui jeta un regard incrédule, comme pour lui indiquer qu’elle était inconsciente avant de se relever pour faire mine de rien. Leurs messes basses auraient attiré l’attention.


Néanmoins, quitte à ce que les tableaux les prennent en grippe, autant faire les choses avec talent. Roxy et elle dégotèrent une guirlande absolument infâme pour ce cher van Aken et en cet instant, Carla se sentit presque vengée des mauvaises actions de toute sa lignée s’il supportait cette chose brillante un mois durant. Elle pense pinça violemment les lèvres pour éviter de rire et hocha frénétiquement la tête à la remarque de sa camarade

- J’ai toujours eu un goût très sûr.

Elle s’attendait sérieusement à une protestation à la hauteur du sens discutable de l’esthétique de cette guirlande. Sauf qu’au bout de quelques secondes à s’y contempler, l’aïeul van Aken parut ravi de ce choix. Visiblement, pouvoir admirer son reflet était une satisfaction en soi. Ce qui était là encore étonnant avec le physique qu’il avait mais bon … Carla plaça délicatement sa main devant sa bouche en faisant mine de tousser pour étouffer un rire quand un écho venant des autres tableaux du couloir s’éleva

- Pas mal. Très brillant. Puis-je en avoir une ?
- Moi aussi je veux me voir, je n’ai pas aperçu mon reflet depuis au moins deux cents ans !
- Vous avez des guirlandes bleues ? Je souhaiterais du bleu.
- Mais non très cher, enfin, le bleu va jurer avec le rouge de Mausoline !
- Enlevons la guirlande rouge alors, je ne vois pas pourquoi je devrais être le seul à faire des concessions !


Oups. Elles avaient créé des monstres.


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Message(#) Sujet: Re: L'esprit de Noël [libre] L'esprit de Noël [libre] EmptyMar 1 Fév - 11:44


Je souris face à la remarque de Carla. Dans l’absolu, je crois qu’on a tous quelques illusions devant nos métiers de rêve. A côtoyer Aldonias et Levent, je me suis vite rendue compte que la partie pratique et créative devait bien souvent laisser place à quelque chose de plus administratif et relation publique, même quand on est renommé et avec des petites mains pour s’occuper des tâches chiantes. Finalement, ce n’est pas plus mal que je sois retournée à Poudlard, cela m’aura évité de devoir faire des courbettes à l’inauguration de notre superbe escalier au MoMa. Dans la mesure où personne ne va réellement se rendre compte de ce que ça à demander d’effort, de discussion, avant d’être conçu mais qu’il faudra se faner le discours sur le pont entre deux cultures, l’esprit visionnaire du commanditaire et toute la politique de bas étage. Et bientôt tout le monde n’aura plus qu’un vague souvenir du concepteur du pont. Et je n’évoque même pas le rôle de l’apprenti.
Cela me demande un certain effort de jouer le rôle de l’élève parfaite, de la petite fille parfaite, et cela ne manque pas d’échouer, dans la mesure où je suis juste Roxy dans ce couloir. Avec mes bois de renne et mes gros pieds dans le poids. Je me mords la lèvre, un peu honteuse. Je ne voulais pas blesser Carla. J’ignore tout des ragots amoureux de ces dernières années. Pourtant, j’ai toujours aimé écouter les rumeurs à Poudlard, mais avec le temps, cela concernant essentiellement les couples, cela a totalement perdu de son charme. Je n’avais pas vraiment saisi que cela pouvait néanmoins être utile pour éviter ce genre de situation.

«Je vois » absolument pas, mais je comprends tout à fait qu’elle ne raconte pas ses états d’âmes à la première venue dans le couloir. « Disons que les histoires de cœur des autres ne me concernent pas, mais cela aurait pu m’être utile pour fermer ma grande bouche. » dis-je avec franchise. Je suis néanmoins reconnaissante que malgré son agacement visible, elle ne m’en tienne pas réellement rigueur. Enfin je crois !
S’il me demande une danse juste parce que ma robe et ce qu’elle dévoile lui plait, il risque d’être déçu : ce n’est pas comme si je tenais réellement à m’afficher à son bras. Mais je me garde bien de le dire à Carla cette fois-ci, et sourit répondant malicieusement : « ma plus haute paire, promis ! » Quant à son cavalier du moment, j’acquiesce : « J’imagine que c’est ce vers quoi tout le monde essaie de tendre. » Rentrez dans le moule, oublier ce qu’on veut vraiment et ne pas faire de vague. Je ne suis pas très douée pour ça, mais j’ai essayé. Je crois que cette année, je n’y tiens plus trop. Des amis, je n’en ai déjà plus beaucoup, ma famille m’a rayé de la carte : après tout, cela ne concerne plus que moi.


Alors autant faire ce que je veux, à commencer par me déguiser sous l’œil averti des tableaux et leur refaire le portrait. Carla n’a pas l’air d’approuver, mais ce n’est pas le moment d’en discuter… Je suis bien consciente qu’ils ne sont pas la compagnie rêvée, loin de là, mais plutôt que de craindre de traverser mon couloir, je préfère choisir cette voie là.
J’admire le travail d’orfèvre de Carla, même si elle n’est pas convaincue, elle se donne à fond et j’apprécie. Puissions-nous aveugler toute la rangée avec nos brillantes idées !
« Voyons voyons, ne vous disputez pas, ce n’est pas très esprit de Noël. On va trouver une solution ! COLOVARIA» dis-je en lançant un sortilège sur les deux guirlandes, qui passent du bleu au rouge progressivement dans de somptueux dégradés.


Malheureusement, cela ne semble pas convaincre des masses l’assistance…
« - Oh ça c’est bien un choix de Poufsouffle sans personnalité, la conciliation, pas de prise de décisions… Pourquoi pas du violet tant qu’on y est !
- Moi j’aime bien, je trouve ça apaisant…
- Apaisant, mais enfin, d’où ressentez-vous le besoin d’être apaisé sac à limace ? Vous somnolez toute la journée !
- Sac à limace ? Je ne vous permets pas ! Mettez-donc une tenture à cette vipère ! »

Je crois qu’on a un problème. Je fais une grimace à Carla : « d’abord, je ne suis pas une poufsouffle sans personnalité, je suis un renne créatif. » Mais concrètement, j’ignore ce que je peux faire, je ne vais tout de même pas arrêter un sortilège si bien exécuter. « On pourrait…mettre une séparation entre les deux tu crois ? Mais si c’est trop conciliatoire, n’hésite pas à suggérer une solution plus serpentine. » dis-je à ma camarade.

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Aisling Dashner

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Message(#) Sujet: Re: L'esprit de Noël [libre] L'esprit de Noël [libre] EmptySam 26 Fév - 17:29

L'esprit de Noël



Carla cessa de regarder fixer la boule de Noël dans ses mains et chassa les excuses de Roxy d’un léger geste de la tête. Visiblement, elle n’avait jamais été animée de mauvaises intentions, ce qui était tout à son honneur.

- Il n’y avait pas de malice, donc ce n’est pas grave.

Elle avait entendu bien pire et des paroles prononcées sciemment. Là, c’était presque mignon. Elle rit sans rebondir quand elle lui promit de mettre sa plus haute paire de talons et se jura d’observer la débâcle de loin au bal. Cela promettait d’être fort drôle. Puis les tableaux prenaient toute leur attention avec leur histoire de guirlandes colorées.

Carla regarda le drame qui était en train de se jouer sous leurs yeux, entre effarement et consternation. Comme elle l’avait dit à Roxy au début de leur conversation, chaque année comprenait son drame de Noël. Peu importait quelle décoration lançait la mutinerie, quelle entité aigrie de son cadeau trois siècles en arrière décidait d’enfin se venger en gâchant a fête des autres, il y avait toujours quelqu’un pour plomber l’ambiance. C’était une règle immuable, bien connu de tous les élèves qui, comme elle, fuyaient habituellement les conflits. Il suffisait de se tenir éloigné de tout pour sauver sa peau. Néanmoins, même forte de ces connaissances, elle n’avait jamais cru qu’elle se retrouverait protagoniste de l’une de ces légendes urbaines de Noël. Tout comme elle n’aurait jamais parié qu’elle serait accompagnée d’une gosse déguisée en renne et de tableaux contestataires. Des siècles dans le même cadre et ça devenait syndicaliste. L’enfer. Roxy se drapa dans sa dignité en expliquant qu’elle était un renne créatif, ce qui lui fit lever les yeux au ciel.


- Ton art n’est pas reconnu à sa juste valeur alors.

Et non, désolée de la détromper, elle ressemblait toujours à une élève de Poufsouffle. Avec des bois de cervidé. Alors qu’elle essayait de réfléchir à une solution qui ne lui vaudrait pas d’écoper d’une retenue, les magnifiques guirlandes dégradées lancèrent un nouveau conflit en haut à droite du mur. Un homme d’un certain âge, à la mentalité manifestement aussi évoluée que l’âge ancestrale de sa toile s’exprima en grinçant au milieu de la cacophonie.

- Le dégradé crée des reflets violets, je ne veux pas d’une couleur féminine.

2027 pour entendre ça. Alors que Carla allait cependant laisser glisser cette remarque pour tenter d’apaiser la situation, deux tableaux plus loin, une jolie blonde à l’air conquérant et surtout très énervé était retenue par deux chevaliers du tableau d’à côté.

- Mademoiselle Olympe, il ne faut pas se fâcher.

Olympe, dont la peinture laissait penser qu’elle avait un temps de sa vie milité pour l’égalité, manifestement emportée dans un combat qui était le sien autant de son vivant que dans sa vie de portrait, ne l’entendait pas de cette oreille. Apostrophant l’autre tableau, elle semblait particulièrement remontée

- Et ça veut dire quoi une couleur féminine, espèce de vieille chouette sexiste ? C’est à cause de bourriques dans ton genre qu’on a dû lutté …

Carla perdit le fil de la conversation pour regarder Roxy et soupirer


- Des gosses, je te jure.

Comme pour lui donner raison, un grand boum se fit entendre et force fut de constater qu’Olympe avait opté pour une stratégie plus physique consistant à se jeter littéralement sur son contradicteur. Cela eut l’avantage de faire taire les autres tableaux qui abandonnèrent leur querelle pour une activité plus saine : commenter l’altercation. L’un des tableaux les plus proches d’elles les gratifia d’un sourire ravi

- Ca faisait longtemps que nous ne nous étions pas autant amusés !

Carla se frotta les tempes. Elle sentait la migraine poindre à chaque seconde. Qu’avait dit Roxy déjà ? Une stratégie plus serpentine ? Elle soupira et pointa sa baguette vers sa propre gorge, marmonnant

- Sonorus.

Sa voix amplifiée résonna dans le couloir, ayant au moins le mérite de les surprendre assez pour qu’ils la regardent.

- Silence maintenant ! Puisque personne n’est capable de s’entendre, les seules couleurs admises seront celles des différentes maisons de Poudlard. Rouge, jaune, bleu, vert, doré et argent seront à l’honneur. J’imagine que personne ne voudrait sous-entendre que nos fondateurs avaient mauvais goût en s’opposant ?

Tous la fixèrent sans rien dire, entre contrariété et étonnement. Elle enleva la baguette de sa gorge pour reprendre d’un ton normal à l’adresse de Roxy.

- Aide moi à modifier les couleurs avec cette solution.

Elle ne savait pas si c’était un comportement de serpentard, mais le despotisme avait son charme.



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Teodora K. Von Meissen

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Message(#) Sujet: Re: L'esprit de Noël [libre] L'esprit de Noël [libre] EmptyLun 28 Fév - 12:10

Alors que je m’excuse platement, Carla me fait signe qu’il n’y a pas de mal. J’aime autant ça. Nous n’avons jamais vraiment eu l’occasion de discuter, ça m’aurait bien fait chier de commencer sur une mauvaise base, juste pour une histoire de mec. Et quel mec.

Mais heureusement, la conversation prend une toute autre tournure. Elle accepte de me seconder dans mon entreprise et nous voilà lancées dans la décoration du couloir, en compagnie de portrait tous plus bavards les uns que les autres… Et revendicateurs, olala mais ce n’est pas possible, on croirait des maternelles en train d’essayer de se piquer leurs jouets. Je veux bien revendiquer ma maison, poufsouffle jusqu’au bout des ongles, en revanche, je ne manque pas de personnalité. Enfin, je crois. On ne peut même pas dire que je craigne le conflit. Enfin, évidemment, si je peux éviter de me prendre un sortilège en pleine tronche, je le fais. Mais je dis en général ce que j’ai à dire, et j’en assume les conséquences. Foutu tableau, un peu d’essence et une allumette, ce sera une jolie personnalisation. Je préfère néanmoins faire preuve d’un peu de retenue et de rester dans l’esprit noëllesque.

« Aucune reconnaissance. On veut faire plaisir, transformer ce trou à rat humide en un couloir de fête et de lumière, et on ne récolte que le mépris. Vraiment, je suis déçue, déçue. » dis-je amusée.

Malheureusement, ces messieurs dames n’ont pas fini de nous courir sur les bois de rennes. Des couleurs féminines, je t’en foutrais moi, je murmure très bas à l’intention de Carla : « Il est sérieux lui ? Il a les cheveux plus longs et soyeux que moi, avec un brushing du tonnerre pourtant ! »

T’as bien raison de criser Olympe, ma pauvre cocotte, si tu te les fanes pour l’éternité, je te plains. Aux armes ma sœur, pique donc les armes des chevaliers, et montre leur qui est le boss. Repeint un peu en rouge, ce sera masculin ! Et c’est une couleur de Noël. Le moyen-âge ne finira jamais vraiment je crois :
« Et dire que ça doit nous rappeler d’avoir un comportement exemplaire, je crains que nous en soyons loin. » dis-je d’un air peiné, sans néanmoins perdre une miette du spectacle. Si Jade était là, on aurait pu prendre les paris. Mais il faudrait peut être reprendre le contrôle de la situation, nous montrer adultes et responsables, plutôt que d’ajouter du chaos au chaos. C’est alors que Ms Préfète Yaxley nous sort un petit sonorus des familles et un discours d’une assurance parfaite.
Je suis impressionnée « Oui Préfète Carla ! Tout de suite. Fait moi penser à voter pour toi si l’occasion se présente. » Pour une fois, on ne peut pas critiquer le choix de la direction, claire efficace.

Je m’empare de ma baguette et commence à lancer les colovaria selon les consignes de la Serpentard. Le résultat est…coloré, mais assortit à la tradition locale.
D’ailleurs cela semble avoir le mérite de clouer le bec à la galerie : « ça te va comme ça ? Brillante idée en tout cas ! Je te propose qu'on accroche les dernières et qu'on les laisse à leur contemplation ?»

Je veux dire, le but c'était qu'on est l'air sympas et inoffensives et que je puisse me balader dans cette partie du château sans qu'on me prenne pour une délinquante en devenir. Ce serait sûrement plus sage de lever le camp avant de devoir élever la voix une seconde fois ou avant qu'une nouvelle bagarre éclate.
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