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[AVERTISSEMENT] Un espace de création (ouvert à tous)
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Professeur J. Alexander

Professeur J. Alexander



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Message(#) Sujet: Re: [AVERTISSEMENT] Un espace de création (ouvert à tous) [AVERTISSEMENT] Un espace de création (ouvert à tous) - Page 2 EmptyVen 19 Nov - 22:13

Jamie & Les élèves + le corps professoral + le Directeur"
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Après avoir été retenu avec une discussion houleuse avec un élève dans son bureau, tous deux arrivèrent assez tard à la Grande Salle. S’attendant aux habituelles conversations animés ponctués des bruits d’ustensiles qui s’entrechoquaient, le Directeur de Gryffondor eut un très mauvais pressentiment alors qu’il approchait de la salle ou il se dirigeait pour prendre son repas. Sans songer, il augmenta sa cadence de pas, prêt à tous pour arriver à temps pour aider ou contrôle un quelconque désastre. Car c’était toujours un peu le cas à Poudlard, le silence n’était jamais signe de paix, ni le bruit. En fait, rien n’était vraiment monotone dans cette école. Les pans de sa tenue de sorcier semblaient vouloir se perdre derrière lui, comme si ne pas voir aurait été mieux. Après tout, ça ne l’aurait pas mis dans une situation qui clairement le mobiliserait contre le Directeur en poste.

La mine des acteurs de la brigade avait l’air trop satisfaite… et quand son regard se posa sur le garçon qui était finalement libéré de son supplice, il remarqua le petit qu’il avait croisé quelques semaines plus tôt à la volière alors qu’il avait exercé son autorité face à une situation qu’il avait jugé périlleuse. Tout le monde avait vu les affiches placardées des derniers jours et le voyant devant un chevalet le questionnement face à la situation s’arrêta net. S’il ne voulait pas encourager ce genre de comportement, il était à même de déterminer que toute personne en position d’autorité devait y faire face un jour ou l’autre et que si l’attitudes et les actions parlaient beaucoup, ceux du directeur étaient clairement démesurés face à ce qui était arrivé. Pensait-il maté en étant un despote ? La précédente directrice était malhabile, celui-là… il rappela de très mauvais passage de son enfance.

Il traversa en quelques pas seulement, la distance qui le séparait de ces deux préfets. Je veux vous voir tous les deux avant votre ronde de ce soir, dans mon bureau. dit-il sur un ton qui sonnait très catégorique. Il fallait qu’il les prépare à ce qui pouvait arriver. Ce n’était qu’une marche… une odieuse marche, espions dans les maisons inclus. Qu’allait-il pouvoir bien leur dire… Comment pouvait-il les préparer ? Laissant Marlon et Rosalie à l’ensemble du groupe, il poursuivit sa marche alors que le Directeur annonçait un discours de fin d’activité… Ouais… mon cul. Comme s’il avait fait cela pour amener l’harmonie dans cette école. Déjà la brigade semblait prendre le dessus sur l’équipe de préfet en place et il n’y avait que quelques semaines d’écoulés… qu’arriverait-il dans 3 ans. Le maître des Gryffon rejoignit la table du corps professoral. Il lança à Tyrell allait qu’il rejoignait son siège. On se voit toujours demain soir ? Alors qu’il notait une certaine appréhension sur ces traits. Après tout, ça leur permettrait de parler un peu. Il avait un vague souvenir que l'époque qu'avait connu l'enseignant en Métamorphose était particulièrement houleuse et ténébreuse.

@Marlon O'Delee @Rosalie Dawley-Guggenheim @Professeur H. C. Tyrell








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Fergal Armitage

Fergal Armitage



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Message(#) Sujet: Re: [AVERTISSEMENT] Un espace de création (ouvert à tous) [AVERTISSEMENT] Un espace de création (ouvert à tous) - Page 2 EmptyDim 21 Nov - 8:36

L'ambiance est lourde dans la grande salle, l'escorte à l'entrée, la mise en scène sur l'estrade, le ton affable du directeur qui masque mal sa jubilation. Un plaisir vraiment d'être coincé ici en la compagnie de tout le château et sous surveillance : ça ne me dit rien qui vaille.
J'essaie néanmoins de rester naturel et plaisante avec Siwan. Ce n'est pas spécialement le moment de faire de vagues je suppose. Je lui demande son avis sur l'identité de notre dessinateur qui n'est plus anonyme. Sa réponse me fait sourire.
"J'aurais pu penser à Mansfield mais ça manquait de subtilité." . Le préfet des Serdaigle est un as de la Filouterie, moins frontal que son camarade. Même si les tableaux risquent de changer la donne. Il joue aussi moins la provocation. Ou plutôt il a un autre style… je garde un souvenir amusé de son courrier de prise de poste. L'un comme l'autre, les aiglons ne manquent pas de culot.

Mais l'amusement s'éclipse bien vite. Dmitri ne semble pas enclin à se soumettre à l'exercice, Zeynep fait une scène, ça remue chez les poufsouffle. Je sens la présence des cerbères du roi, pardon, du directeur s'intensifier. Son règne est-il si précaire qu'il nécessite deux brigades, l'une quasi familiale et l'autre de mercenaire ? Je n'en ai pas l'impression, si ce ne sont les nés-moldu, les autres semblent plutôt accepter le changement de direction, y compris dans l'équipe enseignante. Alors quoi ? Une démonstration de force ? Ça me paraît contre productif. Une démonstration de moyen alors ? En tout cas, les sang-purs aussi doivent se tenir prêt à subir l'ire dû Directeur.

Je ne comprends pas où il veut en venir, mais une chose est sûre, Dmitri ne se démonte pas. Je suis quelque part admiratif. Je pose fermement ma main sur celle de Siwan, bien maigre protection. La caricature est parlante, je me garde bien d'afficher un quelconque avis sur la question. Ce n'est pas le moment. Le Serdaigle quitte l'estrade et Sorensen reprend la parole.

J'écoute docilement le petit discours sur l'excellence de l'école. Une cause plus noble ? J'imagine mal le petit Van Aken faire des affiches promotionnelles pour le travail en salle d'étude et le silence dans les bibliothèques mais soit. La suite du discours me reste en travers de la gorge. Qu'en pense l'autre Van Aken ? J'imagine que vu leur âge canonique et leur famille respective, on peut considérer les deux vieux comme de la même promo. Malgré ma curiosité, je me garde bien de regarder dans sa direction. Ce n'est pas mon rôle d'avoir un avis. Je passe juste le balai. C'est ce qu'on attend de moi et c'est très bien comme ça.
Néanmoins je ne peux empêcher un murmure, un grognement de s'échapper de ma bouche: "Va pour l'humiliation publique mais on se serait passé des menaces. " Seule Siwan est suffisamment proche pour entendre. Peut-être Aymler non loin de là. Mais l'ex langue de plomb n'est pas du genre à papoter avec les uns ou les autres.

Puisque nous avons congés de la direction, et que je ne suis probablement pas le seul à avoir l'appétit coupé, je caresse discrètement les doigts de Siwan avant de me lever. Sa nervosité palpable me donne envie de la serrer dans mes bras. Je ne suis pas beaucoup plus serein. Mais tout cela devra attendre. "A toute à l'heure. Je rejoins les portes et leur gardien, je me poste à côté, attendant leur signal pour ouvrir et laisser les élèves rejoindre le cours normal de leur vie. J'en profite pour graver solidement leurs visages dans ma mémoire. Il n'y aura pas de nom dans cette entrée de mon annuaire personnel. Mais je n'oublie pas facilement une personne ou son nom : les connexions se feront un jour si l'occasion se présente.


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Message(#) Sujet: Re: [AVERTISSEMENT] Un espace de création (ouvert à tous) [AVERTISSEMENT] Un espace de création (ouvert à tous) - Page 2 EmptyLun 22 Nov - 13:51

Un espace de création

‟ avec les pies bavardes Siwan & Fergal „


Si Wenceslas était bien décidé à ne jamais mettre un pied dans la grande salle au petit matin, lorsque les hiboux fondaient sur les élèves pour la distribution du courrier, le repas du midi était assez calme pour qu’il daigne s’y rendre. Et puisqu’il n’avait pris ses fonctions que depuis peu, il aurait été trop dédaigneux de ne pas occuper sa place à la table des professeurs. Il fallait reconnaître que de là où il était, la vue plongeante sur le parterre d’étudiants était fort instructive pour qui prenait le temps d’observer : ça et là, il reconnaissait quelques têtes, voyait des élèves converser avec véhémence ou rire ensemble... les premiers ragots venaient de l’attitude des enfants. Quelques jours plutôt, les gloussements de certains étaient parvenus à porter à son attention l’existence d’une affiche caricaturale qui manquait certes de finesse mais avant l’avantage de dépeindre – sans mauvais jeu de mots – la réputation mitigée du directeur. Un enseignant impliqué dans la discipline de couloirs aurait sans doute dû chercher à agir et à trouver le coupable... mais il s’en moquait éperdument. Tant qu’il n’avait pas de chahut dans sa classe et que l’incident n’avait pas de conséquences réellement néfastes, il laissait à ses collègues les plus rigides le soin de courir après les affiches. Quoique ce travail semblait avoir plus occupé ce pauvre concierge qui quiconque d’autre à cette table. Et en tout état de cause, Kaspaer Sørensen n’avait pas besoin des professeurs pour trouver l’auteur.

L’ancien langue-de-plomb avait regardé la scène d’un œil vaguement réprobateur, sans que l’on ne puisse réellement dire si son dédain ciblait la caricature ou la sanction. Un regard averti aurait en revanche aisément pu voir une lueur de colère briller dans ses iris lorsque les membres de la brigade s’agitèrent telles des pantins obéissant aux ordres du marionnettiste. Le Norvégien n’avait rien inventé : l’armée de petits sang-purs serviles était une idée recyclée. Rien de nouveau ou d’original, à croire que ces gens ne savaient jamais se renouveler. C’en était presque triste.

L’humiliation publique était tout aussi pathétique, mais qui pouvait-il ? Et pour une fois qu’ils changeaient un peu de leurs habitudes en prenant pour cible l’un des leurs, il aurait été dommage de les en décourager. S’il n’aimait pas la scène qui se jouait devant lui, il n’escomptait pas intervenir – et perdre sa place – pour venir en aide à un garçon qui ne risquait rien de bien grave : puisque tout se déroulait sous les yeux – et vraisemblablement l’assentiment – d’un autre membre de la famille, il aurait été bien idiot de la part du professeur de sortilèges de dire quoi que ce soit. Alors rapidement, son regard dévia de l’enfant pour se poser dans le dos du directeur – et subrepticement sur le visage d’une petite poufsouffle qu’il reconnaissait pour l’avoir dans sa classe. Elle n’était pas la plus brillante de ses élèves et manquait manifestement de jugeote. L’homme haussa un sourcil presque amusé, écoutant d’une oreille son voisin faire la conversation au professeur de divination. Les deux semblent très proches, marmonnant quelques commentaires sur la situation... Pour peu que Wenceslas eût été d’une nature bavarde, il aurait s’immiscer dans la conversation, mais il ne connaissait pas encore assez les deux adultes pour agir ainsi. Ses souvenirs d’Armitage remontaient à un temps bien trop ancien pour qu’il s’en fasse une idée précise et fiable... et c’aurait été très impoli de s’imposer ainsi dans leur discussion.

Tandis que l’aiglon rajoutait une dernière touche à sa caricature – encore une – et quittait son pupitre, Sørensen reprenait la parole. Un discours qui fit se froncer les sourcils du professeur de sortilèges tellement fort qu’il ne serait pas étonné d’apprendre que le concierge les ait entendus. Au moins, il n’était vraisemblablement pas le seul à trouver matière à critique, Armitage se permettant une nouvelle remarque. Pour la première fois depuis le début du repas, l’homme s’autorisa à dévisser son regard du directeur pour poser un œil curieux sur son voisin et Siwan, un sourire vaguement approbateur fendant son visage. « Voyons, ce côté mélodramatique est pourtant du plus bel effet. » fit-il à mi-voix pour les deux commères. Plus bavardes que des pies... et qu’une assemblée d’élèves, ce qui n’était pas rien. « Et je suis certain que l’humiliation et la menace font de très bonnes pédagogies. » Le sarcasme était presque palpable. En guise de salut, l’ancien langue-de-plomb leva son verre de vin au départ d’Armitage, avant de tremper ses lèvres dedans. S’il avait pu douter de l’assentiment de ses collègues quant à la pédagogie de Sørensen, les commentaires de ses deux voisins et l’air pincé de la directrice de maison des aiglons étaient assez évocateurs.

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Message(#) Sujet: Re: [AVERTISSEMENT] Un espace de création (ouvert à tous) [AVERTISSEMENT] Un espace de création (ouvert à tous) - Page 2 EmptyJeu 25 Nov - 11:34

Avertissement

‟ censure et discipline „


De son fauteuil, le directeur le toisait silencieusement. À présent que les membres de la brigade avaient été renvoyés à leurs places et Zeynep contrainte à se rasseoir en silence, Dmitri n’avait plus d’excuses pour s’atteler à l’œuvre que l’on exigeait de lui. Il se pencha sur la toile en tissu, la longue plume en main et entreprit de tracer les premiers traits d’un visage qu’il commençait trop bien à connaître. De là où il était, les bougies éclairaient les yeux de l’adulte d’une lueur un peu étrange, pas particulièrement hideuse – ça c’était le travail de sa caricature que de le réduire à n’exprimer que du dégout – mais un peu inquiétante.

Seul à ce pupitre, au milieu de la grande salle, le souvenir de sa précédente punition publique ne pouvait que marteler son esprit. Indésirable et anxiogène réminiscence, elle lui tira pourtant un sourire –dénué de la moindre once d’amusement – alors que les similarités entre Appleton et son successeur semblaient tout d’un coup si marquantes. Encore qu’il préférât devoir dessiner que de présenter des excuses ; un dessin qui, en prime, était une nouvelle caricature. Ça avait le mérite d’atténuer la punition. Et d’occuper son esprit. En son concentrant sur sa toile, il n’avait pas besoin de penser au reste : aux élèves derrière lui qui attendaient silencieusement, aux professeurs en face qui le toisaient du regard, en murmurant pour certains. Il peinait d’autant moins à focaliser toute son attention sur son travail qu’il avait un peu de mal avec les matériaux fournis. La plume était désagréable en main ; trop pointue pour réellement faire de belles courbes – il avait beau appuyer, les traits demeuraient toujours si fins – et l’encre était... inhabituelle. Elle n’était pas totalement noire, lui rappelant un peu le rouge sombre de l’uniforme de Durmstrang, mais ce devait sûrement tenir au tissu qu’il imbibait. C’était surtout la texture sous la plume qui le surprenait. Moins épaisse que de la peinture à huile, mais plus que le liquide habituellement utilisé avec de telles plumes. La différence était subtile, trop pour qu’il le remarque d’un premier coup d’œil, mais après plusieurs traits, il ne pouvait passer à côté : il ne quittait jamais des yeux son œuvre, son regard détaillant chaque détail en bon artiste en herbe qui cherchait à bien faire, malgré toute la rancœur que soulevait ce dessin.

Ce ne fut que sur la fin, alors qu’il regardait le fruit de son travail sans la moindre satisfaction, tenant quelques instants le bout de la plume dans l’air, paume de la main vers le plafond, qu’il comprit ce qui le taraudait depuis le début. Une goutte d’encre perla de la plume, s’écrasant sur sa peau... lui rappelant fugacement d’antiques souvenirs à Prague. Un coup dans le nez, une violente gifle de son père et un peu de sang qui s’écoulait de sa narine jusque dans ses doigts qui cherchaient à tarir le petit flot.

Le garçon releva subitement les yeux vers le directeur. Il avait terminé son dessin, certes, mais c’était surtout de l’incompréhension qui passa dans son regard. La lueur de défi fut fugace, chassée par la surprise, et une pointe d’effarement. Kaspaer Sørensen le renvoyait déjà à sa place, sans autre forme de procès. Perturbé, il en oublia toute velléité de rébellion et après un instant de flottement, obtempéra finalement sans accorder le moindre regard à quiconque. Dans son dos, l’adulte reprenait la parole mais il l’écoutait à peine. Seule la menace parvint à attirer son attention. Dmitri se retourna subitement. Toujours debout entre deux tables, il n’était pas encore arrivé à sa place. Les dernières paroles du norvégien avaient chassé toute forme de doute : il avait peint avec du sang et l’homme lui confirmait à demi-mot que quelqu’un d’autre avait donné de sa personne pour cette ultime caricature.

L’enfant se sentait tout chose, dardant un regard de détresse, mêlée à de la colère, vers son mutique aïeul placé non loin du directeur. Il lui fallut quelques secondes – qui en paraissaient des centaines – pour retrouver un peu de constance et aller à son tour s’asseoir, les yeux ne quittant plus le bois de sa table.

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Message(#) Sujet: Re: [AVERTISSEMENT] Un espace de création (ouvert à tous) [AVERTISSEMENT] Un espace de création (ouvert à tous) - Page 2 EmptyMer 29 Déc - 13:55

un espace de création


Découvrir la fameuse identité du petit artiste des couloirs de Poudlard de cette façon lui laissait un goût amer dans la bouche - comme un soufflé qui serait retombé et qui serait devenu cendres tout aussitôt. Siwan aurait préféré continuer la chasse un peu plus longtemps et plus mollement que de se voir donner la réponse sans l’avoir demandée. Son intérêt avait baissé tout d’un coup : quel était l’intérêt, désormais, de garder ces caricatures envoyées en avant-première dans son bureau et de s’en vanter ? Tout le monde était maintenant au courant de son identité. Plus rien ne servait d’obtenir son nom et sa signature car c’était comme si le monde entier pouvait obtenir la même signature, recopiée encore et encore à l’identique, d’une célébrité. La rareté n’existait plus. Le prestige non plus. Et le frisson du mystère avait été réduit à néant, gâché par cet homme qui avait pris la tête de l’école. Si ses mots d’ordre de début d’année lui avaient plus, il venait malgré tout de baisser dans l’estime de Siwan - pour une puérilité quelconque, certes, mais impardonnable à ses yeux. Au-delà du bien-être de ses élèves et la survie des Voyants qu’elle rencontrait, Siwan vivait pour l’amusement qu’elle pouvait tirer de cette école, et l’un de ces amusements venait de voler en éclat. Heureusement, Fergal tentait tout de même de garder une part de plaisanterie dans toute cette situation, ce qui la fit sourire.

J’aurais pu penser à Mansfield mais ça manquait de subtilité.
Ce môme est plus doué avec le pliage de papiers qu’avec des pinceaux et des stylos, si tu veux mon avis.

Blaze était un gamin qui savait tourner les mots pour broder un devoir et laisser penser qu’il l’avait fait sérieusement - et même si Siwan voyait clair à travers son jeu, elle était parfois bien obligée de lui accorder des points malgré tout tant ses conjectures pouvaient avoir du sens -, mais de là à dessiner des caricatures du niveau du petit Aiglon ? Siwan n’était pas prête à parier là-dessus. Les Serdaigle avaient de nombreux talents, pour sûr, mais chacun son domaine de ce qu’elle en voyait ! Et si l’un était un virtuose pour les images, l’autre ne pouvait pas l’être également. Les origamis étaient déjà un bien bel art. Rien que d’y penser, Siwan était étonnée de voir que des enfants pouvaient être si doués de leurs mains, elle qui faisait la plupart des tâches manuelles à la baguette.

Tandis que le petit van Aken se voyait forcé de peindre devant toute une assemblée, Siwan ne manqua pas de remarquer le regard du Directeur glisser parmi les enseignants. Elle retint une grimace le temps que ce dernier ne reporte son attention sur l'œuvre achevée, resserrant ses doigts autour de ceux de Fergal, quitte à se faire voir par des collègues ou par des élèves. Ils avaient l’habitude de se mettre en bout de table, Siwan laissant toujours la dernière chaise à une des extrémités pour Fergal qui venait les rejoindre une fois ses obligations à peu près terminées - le temps d’avaler un morceau, finalement -, aussi le Directeur ne pouvait guère les entendre, mais l’enseignante de divination avait la dérangeante impression de pouvoir se retrouver dans le rôle de l’enfant prise en flagrant délit plus vite qu’elle ne pouvait le penser, et ça la rendait nerveuse. Si même elle commençait à se sentir comme une gerbille prise au piège, son enseignement en partirait et son autorité ne ferait pas long feu face aux élèves qu’elle avait. La Kendrick ne savait déjà plus si son autorité avait faibli ou s’était assise lors de la mise en place de la punition collective, mais elle n’était plus la même depuis, elle en était persuadée. Et cela n’avait été qu’une simple punition collective. À quoi s’attendait le Directeur en orchestrant une sentence publique ? Certes les sorciers n’avaient pas beaucoup évolués depuis tous ces siècles - Amelia dirait probablement le contraire -, mais cette impression de retour dans le temps ne l’amusait nullement.

La nouvelle politique de cette école valorise le mérite et a pour objectif de valoriser les compétences de chacun.

Les mots sonnaient si joliment que, malgré tout, Siwan continuait de douter : était-il une chance pour cette école ou le contraire ? Elle était d’accord avec tant de ses valeurs, sur le papier, qu’elle ne savait plus comment ingérer la scène qui venait de se dérouler devant eux. L'enseignante se retrouvait devant un choix, une nouvelle fois, mais un choix plus pernicieux, sinuant sous sa peau, provoquant des frissons que même ses châles les plus chaleureux ne pourraient faire disparaître. L’adulte déglutit. La sauvagerie du monde et sa violence étaient une réalité que tous devaient apprendre à connaître, bien sûr, mais ils n’étaient que des enfants !

Cependant, je t’invite à te montrer extrêmement précautionneux, continua Sørensen. Ce sont souvent ceux auxquels on tient qui pâtissent de nos erreurs.

Ces mots ne lui étaient pas adressés ; pourtant, la Kendrick les prenait bien trop à cœur pour l’adulte qu’elle était censée être. Ses lèvres étaient pincées et son visage fermé. Cet homme avait un côté paternaliste qui l’énervait bien trop. Un doux souvenir du propre patriarche de sa famille qui irrita sa mémoire lui vint à l’esprit. Une soudaine crainte de le voir régner sur Poudlard indéfiniment, comme son propre Grand-Père qui semblait ne jamais vouloir rendre l’âme pour laisser la place à son père. Ce type d’hommes, vraiment, avait ce penchant à s’enraciner là où ils avaient décidé d’asseoir leur pouvoir… Et même le feu ne parvenait à les déloger.

Va pour l'humiliation publique mais on se serait passé des menaces, grommela Fergal entre ses dents.

Le savoir aussi révolté qu’elle lui faisait du bien, en quelque sorte, et la poussait presque à prendre une décision sur laquelle elle ne se serait jamais décidée aussi rapidement en temps normal, à prendre une nouvelle fois une position assumée sur la direction en place. Mais par peur ou par habitude, Siwan préféra garder sa neutralité légendaire qui finirait probablement par user l’homme qu’elle fréquentait et garda ses lèvres scellées.

Voyons, fit ce nouveau professeur de Sortilèges à leur droite, ce côté mélodramatique est pourtant du plus bel effet. Et je suis certain que l’humiliation et la menace font de très bonnes pédagogies.

Siwan leva les yeux au ciel et renifla un peu trop fortement. Ce sarcasme était si épais qu’elle aurait pu le couper avec son couteau.

Sa mise en scène manque tout de même de grandiose, si vous voulez mon avis. Perfectible dirais-je, fit-elle avec un sourire sans joie.

Le Directeur avait beau parler de mérite et de valorisation, tout cela prenait l’apparence d’une affreuse tentative de formater tous ces enfants en de parfaits petits soldats. Mais aucune guerre ne guettait à l’horizon… Quel gâchis. Fergal préféra ne pas rester attablé plus longtemps et la quitta, non sans une caresse et la promesse de rapidement se retrouver. Siwan, quant à elle, resta assise, devant son assiette, tentant tant bien que mal de la finir, plus pour l’image que cela pouvait renvoyer que par véritable bonne volonté. Après tout, tout semblait tourner autour du paraître, aujourd’hui.
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