Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

Partagez
 
Les toilettes de la vengeance. [Aldreda]
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

Les toilettes de la vengeance. [Aldreda] Empty
Message(#) Sujet: Les toilettes de la vengeance. [Aldreda] Les toilettes de la vengeance. [Aldreda] EmptyMer 7 Nov - 1:34

les toilettes de la vengeance.

ALDREDA & ALWYN

Dans la vie, Alwyn était dégoûté par beaucoup de choses. Et par beaucoup de gens. Par exemple, il n'aimait pas les grosses chaleurs, il n'aimait pas le Quidditch, il n'aimait pas les carottes, les animaux et les enfants, et la saleté. La saleté, les souillures en tout genre. Forcément, il était hypocondriaque. Et voilà qu'il était forcé de commettre la pire des choses, la pire des infamies, oh, il aurait du mal à s'en remettre. Il allait devoir utiliser les toilettes du cinquième étage, les toilettes les plus publiques de Poudlard, fréquentées par tous les plus malpropres du château, par les rats et la poussière, et bien trop d'élèves masculins (ce qui était d'autant plus dégoûtant, il pouvait reprocher beaucoup de choses aux filles, mais voilà, elles se conduisaient plus comme des êtres civilisés). Non, vraiment, ce genre d'endroit aidait grandement les maladies à se développer, et il n'y avait pas de coin plus malsain que des toilettes publiques. C'était une calamité, une véritable calomnie, un scandale, voilà ce que c'était. Un nid à bactéries. Alwyn s'arrangeait toujours pour éviter ces toilettes. Les toilettes en général, et celles-là en particulier. Mais là, c'était un cas d'urgence, oui, un véritable cas d'urgence. Impossible de faire un crochet pour trouver d'autres toilettes, non, c'était la seule solution. Il sortait tout juste de métamorphose (pour une fois, ce fut le premier dehors), et c'était là l'endroit le plus proche.
Alors, ne vous méprenez pas, il n'était pas question d'aller soulager un quelconque besoin naturel. Il s'agissait présentement de réparer une erreur. Quelque chose qui n'aurait jamais dû être commis.

Les couloirs n'avaient pas encore eu le temps de se remplir de la marée des élèves, la tâche était donc facilitée. Tant mieux. D'un pas très rapide, à la limite de la course (mais courir, ça n'était pas très distingué, donc exclu par ailleurs), droit comme un I, jetant de furtifs coups d’œil à droite et à gauche, il s'avança rapidement vers les toilettes. Une fois arrivé sans encombre à bon port, il considéra le battant de la porte. Seigneur, combien de gens avaient touché cette poignée de porte sans même se laver les mains ? Trop, à coup sûr. C'était absolument écœurant. Alors, hors de question pour Alwyn de mettre la main là où avait déjà été celle de nombreux sagouins. D'un coup de baguette, il ouvrit la porte, priant pour que personne ne se trouve derrière, et, d'un pas prudent, évitant la moindre flaque d'eau (y avait-il vraiment des gens qui jouaient à s'envoyer de l'eau dans la figure ?), se dirigea vers les lavabos, au dessus desquels étaient fixés sur le mur des miroirs. Et ce qu'il vit ne le réjouit guère. Il avait la moitié des cheveux bleus. Oh, bien sûr, il savait que l'on ne l'appréciait pas vraiment au sein des élèves. Pour tout dire, il s'en moquait bien, et ne les appréciait, à quelques exceptions près, pas plus. Seulement, c'était une première. C'était bien la première fois qu'on s'en prenait à ses cheveux. Oh, oui, on s'était déjà acharné sur ses affaires, et sur sa personne, mais plus directement (par des coups, ou de charmants petits sortilèges). Mais là, l'attaque était bien plus sournoise. On avait profité d'un moment de pratique en cours de métamorphose pour que, dans le brouhaha régnant, Alwyn ne remarque rien. Et d'ailleurs, il ne se serait douté de rien, s'il n'avait pas entendu les élèves placés quelques rangs derrière lui glousser pendant tout le reste du cours. Manque de chance pour eux, le Poufsouffle n'était dupe en aucun cas, et lorsqu'il se retournait pour exiger de leur part un peu de silence, ces derniers s'esclaffaient encore plus. Alwyn en avait facilement conclu que quelque chose sur lui différait de la norme. Et c'était pour cela qu'il avait pénétré en toute hâte dans le premier foyer à microbes qu'il avait trouvé, quand bien même cette idée lui déplaisait au plus haut point. Jamais il n'aurait parcouru tout le château en prenant le risque de se faire voir par tous les élèves alors que quelque chose avait probablement changé dans son apparence. Il fallait toujours se montrer sous son meilleur jour. Toujours.

Alwyn constata les dégâts encore cinq bonnes minutes, un air impassible comme à l'accoutumée sur le visage. Il était complètement abasourdi, mais, heureusement, il s'en était rendu compte. La situation aurait pu être pire, il aurait pu se balader le restant de la journée avec la moitié des cheveux colorés. Soit il attrapait quelques microbes ici et arrangeait le coup, soit il conservait sa forme excellente et subissait les commentaires désobligeants de la plupart des élèves. Le choix, bien que peu évident, après mûre réflexion, était fait. D'un coup de baguette, il se concentra bien fort, et après y avoir mit tout son cœur, réussit à arranger les dégâts. Le Poufsouffle se passa un coup d'eau sur le visage, et se lava vigoureusement les mains. Il soupira. Les élèves, en plus de se montrer particulièrement méchants, se montraient également particulièrement stupides. A cet instant, Alwyn aurait donné tout ce qu'il possédait pour sortir de Poudlard au plus vite. Et, dès qu'il se retourna, il sut pourquoi il venait de souhaiter une telle chose, et la désira encore plus fort. Elle était là. Elle, son pire cauchemar du moment, celle qui s'évertuait à lui pourrir ses journées, celle qu'il ne parvenait pas, même avec la meilleure volonté du monde, à éviter. Elle se montrait plus terrible qu'une sangsue, plus difficile à se défaire que des boutons d'acné avec les remèdes moldus.


- Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu n'es pas autorisée à entrer, il me semble que tu ne disposes pas d'un chromosome Y. Sors immédiatement.

Depuis combien de temps était-elle là ? Il ne l'avait pas entendue venir. Allait-elle un jour ou l'autre arrêter de le pourchasser jusque dans les fins fonds des couloirs du château ? Ne pouvait-il même plus espérer un peu de répit en pénétrant dans des toilettes destinées à la gent masculine ? Alwyn la jugea de haut en bas. Il avait constamment une expression sévère sur le visage, mais elle tendait à nettement s'accentuer lorsqu'Aldreda s'approchait à moins de cinquante mètres de sa personne. C'était son nom, Aldreda. Du peu qu'il la connaissait, Alwyn savait d'elle qu'elle avait un an de moins que lui, qu'elle était à Serpentard, qu'elle s'évertuait à le pister où qu'il aille, et qu'elle lui enlaidissait ainsi salement l'existence. Avant qu'elle n'ait pu dire quoi que ce soit, ajouter ou faire la moindre chose, le garçon ajouta :

- Je t'ai déjà dit que je n'étais pas intéressé par ta proposition. Il est insensé de vouloir se venger de Quick. Je ne tiens pas à récolter plus d'ennuis. Je suis loin de le poter dans mon coeur, mais nous ne sommes pas en mesure de faire quoi que ce soit contre lui. Il soupira, se détendit quelque peu, espérant bien qu'Aldreda allait comprendre qu'elle devait arrêter son petit manège afin de préserver la santé mentale du jeune homme. Il faut te faire à l'idée. Alors maintenant, vas-t-en, fiche-moi la paix une bonne fois pour toutes.

Tout avait commencé il y avait quelques jours. Par un coup du hasard, Alwyn avait eu une légère altercation avec Ryan Quick, une brute épaisse et sans cervelle de Serpentard qui croyait encore aux concepts de pureté du sang, le pauvre enfant. Et Aldreda, qui avait eu vent ou avait assisté à la scène, Alwyn l'ignorait, s'était mise en tête de former avec Alwyn une sorte de comité conspirateur afin d'assouvir une vengeance certaine. Bien sûr, le Poufsouffle avait refusé, compte tenu de ce que cela devait impliquer. Mais la jeune fille n'avait pas démordu pour autant, et s'acharnait à le faire changer d'avis.
Elle en venait même à le coincer dans les toilettes.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

Les toilettes de la vengeance. [Aldreda] Empty
Message(#) Sujet: Re: Les toilettes de la vengeance. [Aldreda] Les toilettes de la vengeance. [Aldreda] EmptyMer 7 Nov - 17:53

Aujourd’hui, Aldreda s’était levée d’assez mauvaise humeur pour plusieurs raisons. La première était sans doute son chat, Ryry, qui l’avait sorti d’un doux rêve en lui léchant le visage de partout, la deuxième était qu’il n’était que cinq heure du matin, la troisième que son rêve n’était qu’un rêve et enfin la dernière raison était qu’il faisait froid. Comme d’habitude, pensa-t-elle. Il faut savoir que la jeune Serpentard avait tout le temps froid, surtout ici, en Angleterre, où il ne faisait que de pleuvoir, encore et encore, si bien que le temps humide avait eu raison de sa bonne humeur matinale il y a bien longtemps. Mais il ne faut pas lui en vouloir à cause de ça, la jeune fille venait d’un pays chaud, où l’hiver se résumait à un temps plus frais, mais ne descendant pas en dessous de 15°C et deux gouttes de pluies en trois mois. Alors c’était normal qu’elle se réveille en tremblant tous les matins, surtout que son dortoir se situait dans les cachots, le lieu le plus froid du château… En plus de cela, aujourd’hui, la verte et argent avait rêvé qu’elle était de retour dans son village natal, Merlin que son village lui manquait. Et ses habitants aussi. Quand elle y vivait il y a de cela quelques années maintenant, elle était la petite voyeuse du village. En effet, avec son frère, elle s’amusait à « espionner » les autres pour connaître leurs plus noirs secrets. Et si vous vous demandez pourquoi le mot espionner est entre guillemets, c’est uniquement parce que la jeune fille ne considère pas cela comme de l’espionnage à proprement parlé. Pour elle, c’est surtout un passe-temps et une habitude. Et comme toutes vieilles habitudes, celle-ci était difficile – voire impossible - à perdre, si bien qu’elle passait encore ses temps libre à parcourir le château à la recherche de ragots, pour pouvoir, dans certains cas, faire chanter la victime. Aldreda appliquait à la lettre le principe du « La connaissance c’est le pouvoir » et elle s’en amusait, surtout depuis qu’elle partageait une amitié privilégiée avec Livy. Si vous ne connaissiez pas encore ce principe, c’est sûrement parce qu’il avait été inventé spécialement pour elle. Aldreda aimait bien avoir du pouvoir sur les autres, et encore plus sur la jeune Poufsouffle du nom d’Aubrey White. En même temps, celle-ci n’avait pas été très discrète cet été, et c’était à se demander comment personne n’avait pu remarquer son attirance pour les filles. M’enfin bon, il fallait croire que tout le monde n’était pas aussi observatrice que la Serpentard. Ce qui l’arrangeait bien au final. Elle aurait moins de concurrence comme ça…

La jeune fille s’était donc levée, pestant contre son stupide chat, en se demandant comment celui-ci était entré dans le dortoir. Elle attrapa son chat, sortit de son dortoir en faisant le moins de bruit possible, et le jeta sans ménagement en dehors de la salle commune des serpents. A cette heure-ci, il trouverait bien un elfe qui le nourrirait, mais il était hors de question que la verte et argent ne le fasse à cette heure-ci. Elle remonta dans son dortoir pour essayer de finir sa nuit, mais rien de bien concluant en sortit. Enervée de ne pas réussir à se rendormir, Aldreda sortit de son lit, prit son uniforme dans sa valise, et se dirigea vers la salle de bain. Près de trois quart d’heure plus tard, Aldreda sortit de son dortoir avec son sac de cours, et s’installa à une table de la salle commune, pour revoir ses cours. Elle ne remarqua pas le temps qui avait passé, et ce n’est qu’après avoir entendu les premiers échos de voix émanant des dortoirs que la jeune fille releva la tête de ses cahiers. Il était l’heure d’aller prendre un bon petit déjeuner, pensa-t-elle. Aldreda referma ses bouquins, les rangea dans son sac, et sortit de sa salle commune. La journée fut longue, et un coup de barre en plein milieu du cours d’histoire de la magie n’était pas la meilleure chose qui lui arriva aujourd’hui. En ce moment, elle maudissait son satané chat pour l’avoir tiré du lit aussi tôt. Aldreda ne voulait pas s’endormir en cours, ce n’était pas une attitude très noble, et en plus, le cours l’intéressait pour une fois. Même si elle n’avait, à l’heure actuelle, aucune idée du sujet de ce cours… Tout ce qu’elle voulait, c’était finir sa nuit, qui avait malheureusement été écourtée de deux heures. Aussi, prétextant une migraine, la jeune fille sortit du cours quelques minutes avant la fin, et monta les escaliers en direction de la tour d’Astronomie. Elle aimait bien aller là-bas pour réfléchir, ou tout simplement pour se poser, et regarder la rivière s’enfuir à perte de vue. Mais ses plans furent légèrement contrariés quand elle vit une tête familière devant la porte des toilettes du cinquième étage, celles des garçons. Alwyn Iorwerth, avec les cheveux bleus. Intéressant… Tout à coup, Aldreda ne se sentait plus du tout fatiguée, bien au contraire. Elle se dirigea vers la porte, et espérant qu’aucun préfet ne se pointe à l’instant, la franchit à son tour au moment où celui-ci retrouvait sa couleur de cheveux. Alwyn se retourna vers le ou plutôt la nouvelle arrivante, qui lui sourit malicieusement.

« Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu n'es pas autorisée à entrer, il me semble que tu ne disposes pas d'un chromosome Y. Sors immédiatement. »

Aldreda, bien loin d’être choquée du ton employé par le Poufsouffle, haussa les épaules pour montrer sa désinvolture totale devant une telle demande. Alors, là, s’il pensait qu’elle allait faire sa gentille fille et s’en aller comme il le lui demandait – ou plutôt ordonnait – il se fourvoyait. Elle vérifia que la porte était bien fermée, et ne faisant pas attention à qui pourrait venir la surprendre dans cet endroit censé être interdit aux filles – non, mais sérieusement, quelle fille saine d’esprit, voudrait pénétrer dans les toilettes des garçons ? Si on pouvait appeler ça des toilettes… - elle fit un pas en direction d’Alwyn, un seul, mais ce fut suffisant pour que le jaune et noir se remette à parler.

« Je t'ai déjà dit que je n'étais pas intéressé par ta proposition. Il est insensé de vouloir se venger de Quick. Je ne tiens pas à récolter plus d'ennuis. Je suis loin de le porter dans mon coeur, mais nous ne sommes pas en mesure de faire quoi que ce soit contre lui. Il faut te faire à l'idée. Alors maintenant, vas-t-en, fiche-moi la paix une bonne fois pour toutes. »

Aldreda avait écouté d’une oreille distraite le discours du Poufsouffle, moralisateur à souhait, attendant plus ou moins patiemment qu’il le finisse. Elle le regarda, en se demandant s’il avait quelque chose d’autre à ajouter. Mais plus un mot ne sortit de sa bouche. Ce n’était pas trop tôt, pensa la jeune fille. Elle n’aimait pas les gens qui parlaient trop, et pour ne rien dire en plus. Et elle n’avait pas du tout apprécié sa manière de ne pas lui laisser le temps de s’exprimer. Quel culot ! Elle qui venait lui accorder son aide, ferait peut-être mieux de se retourner et vaquer à ses occupations. Mais ça ferait trop plaisir à Alwyn, et il en était hors de question. Elle sourit à Alwyn, et le fixa sans le lâcher des yeux.

« Ce n’est pas très sympa de me couper la parole… Alors pour répondre, je suis là parce que je m’ennuyais, et franchement, j’en ai absolument rien à faire de ne pas être autorisée à entrer, ce n’est pas une porte qui va m’empêcher de faire ce que je veux. Et non, je ne sortirais pas. » La verte et argent marqua une pause pour respirer, et continua « A vrai dire, je me fiche pas mal de ton avis sur la question, Ryan Quick n’est pas invincible, et j’ai justement besoin de toi pour le prouver. »

Aldreda ne comprenait pas pourquoi Alwyn refusait son offre, elle voulait vraiment, pour elle ne savait trop quelle raison, l’aider à assouvir sa vengeance sur le préfet des serpents, son préfet à elle. Et peu importait les conséquences en ce qui la concernait, c’était le cadet de ses soucis, si elle parvenait à ses fins, le reste n’avait pas d’importance. Pourquoi ce blaireau s’obstinait à refuser ce qu’elle n’avait jamais proposé à personne d’autre ? C’était insensé de devoir se justifier autant, tant ces actes que ces paroles. Pourquoi il ne la croyait pas ? Quick n’était ni un dieu, ni Merlin, et encore moins un prince. Il ne méritait pas de traitement de faveur. Il se croyait supérieur aux autres, il ne méritait que d’être rabaissé plus bas que terre, histoire d’égaliser.

« Oh, et, sache pour ta gouverne que je n’ai que faire de ce que tu veux. J’ai aucune envie de te laisser tranquille, et je suis sûr qu’au fond, toi non plus tu ne veux pas. »

La Serpentard avait dit ses mots avec une désinvolture à couper le souffle, tout en se rapprochant des lavabos, et donc de son interlocuteur. Elle continua à le fixer avec un sourire espiègle. Elle n’avait plus qu’à espérer qu’il ne s’en aille pas en la laissant seule dans ces… toilettes.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

Les toilettes de la vengeance. [Aldreda] Empty
Message(#) Sujet: Re: Les toilettes de la vengeance. [Aldreda] Les toilettes de la vengeance. [Aldreda] EmptyVen 9 Nov - 21:37

Un sourire était porteur de quantité de choses. La plupart du temps, il était amical, destiné à montrer son attachement à un autre être humain. D’autres fois, il était moqueur, arrogant, porteur de menaces, et là, un sourire n’était plus vraiment le bienvenu, au contraire. Et le pire, c’était qu’il résultait souvent d’un automatisme, quelque chose que l’on ne contrôlait pas vraiment. Dans le cas présent, le sourire d’Aldreda était un mélange de tout ce qu’un sourire pouvait apporter de négatif et de malsain ; arrogance, prétention, malice, insouciance, et tout ce qu’Alwyn pouvait trouver de désagréable dans le simple fait de sourire. Oh, il n’était pas vraiment partisan des sourires à tord et à travers, pour tout dire, il ne souriait lui-même que rarement, mais il savait néanmoins reconnaître à quel type de sourire il avait à faire quand il en voyait un, et celui-ci, comme il s’y attendait à partir du moment où il venait à peine d’apercevoir la verte et argent, ne présageait rien de bon. Il était bien incapable de ressentir la moindre émotion positive à la simple vue de la jeune fille, car il savait qu’elle ne pouvait s’empêcher, avec une obstination qui frisait la bêtise, de lui chercher des poux. Et tout en elle, dans sa gestuelle et ses mimiques, prouvait qu’elle se moquait éperdument de lui, de son ressenti, et de son avis sur sa personne –avis, qui, par ailleurs, aurait été éloquemment prononcé si on le lui avait demandé, et d’une façon qui n’était pas très élogieuse. Et, résolument, ce sourire était on ne peut plus détestable. Alwyn pinça les lèvres. Il n’aimait pas cela, oh non, il n’aimait pas cela. Mais après tout, on ne pouvait pas interdire qui que ce soit de sourire –et quand bien même il l’aurait fait, il savait ce qui en aurait résulté, et ce n’était pas concluant. D’autres choses aussi dans la personne d’Aldreda le dérangeaient. Comme le fait qu’elle se soit avancée d’un pas, par exemple. Par réflexe, Alwyn s’était reculé de la même distance, refusant de s’approcher plus que ça de son interlocutrice. Et enfin, ce haussement d’épaules. Le langage du corps était quelque chose d’abominable quand on savait lire entre les lignes, et quand on parlait avec quelqu’un que l’on n’appréciait pas de surcroît. Or, Alwyn était loin d’apprécier Aldreda.

- Ce n’est pas très sympa de me couper la parole… Alors pour répondre, je suis là parce que je m’ennuyais, et franchement, j’en ai absolument rien à faire de ne pas être autorisée à entrer, ce n’est pas une porte qui va m’empêcher de faire ce que je veux. Et non, je ne sortirais pas. A vrai dire, je me fiche pas mal de ton avis sur la question, Ryan Quick n’est pas invincible, et j’ai justement besoin de toi pour le prouver.

Elle était là parce qu’elle s’ennuyait ? Vraiment ? Alwyn passait beaucoup de choses, mais il n’appréciait guère qu’on le prenne pour ce qu’il n’était pas, un idiot pour ce qui était de cette fois-ci. Quand les gens normaux (et Aldreda était résolument normale) s’ennuyaient, ce n’était sûrement pas dans des toilettes qu’ils allaient tuer le temps, non, vraiment, les toilettes –en particulier celles-ci, n’avaient rien, mais alors vraiment rien d’un lieu de plaisance. Depuis quand les gens admiraient-ils la fontaine de jouvence qui s’écoulait paisiblement dans les cuvettes ? Depuis quand écoutaient-ils le doux bruit du rouleau des vagues de la chasse d’eau ? Depuis quand humaient-ils la délicate senteur du fumet des toilettes ? La réponse était claire, Aldreda se moquait de long en large de lui. Et il ne put s’empêcher de lui faire remarquer dans un soupir, sachant pertinemment que cela ne mènerait à rien, et qu’il était difficile de faire avouer ses mensonges à un menteur.

- Tu t’ennuyais, vraiment ? Je ne savais pas que les toilettes tenaient lieu de port de plaisance, encore moins ces toilettes-ci. Très crédible. Tu aurais pu trouver autre chose.

Premier point. Deuxième point, oui, ça, Alwyn l’avait deviné, elle ne l’écoutait pas, l’inverse aurait été franchement étonnant. Franchir une porte n’était pas ce qu’il y avait de plus complexe, surtout lorsque l’on était un sorcier en mesure de déverrouiller des serrures. Par contre, le jaune et noir priait de toutes ces forces pour qu’elle se fasse coincer dans un endroit où elle n’était pas censée se trouver, qu’un préfet entre d’un instant à l’autre, même s’il devait s’agir du préfet de Serpentard, après tout, c’était un mal pour un bien. Sans quoi, elle n’allait probablement laisser sortir le garçon seulement une fois qu’elle aurait eu ce qu’elle désirait, et là, ils en avaient pour un bout de temps. Et Alwyn souhaitait tout, sauf rester plus longtemps dans un tel lieu. Ce n’était nullement un endroit pour discuter, encore moins pour qu’elle tente de le persuader de quelque chose qu’il jugeait ridicule. Et, troisième et dernier point, elle ne semblait pas comprendre. Non, elle ne comprenait pas. Bien sûr, Ryan Quick n’était pas invincible. Mais le Poufsouffle s’en moquait bien, lui ! Il aspirait seulement à une seule petite chose ; être tranquille. Il n’avait rien à faire des autres élèves du château, il ne cherchait pas les ennuis, il ne sentait pas mauvais, n’avait même pas une mauvaise tête et on trouvait encore le moyen de l’importuner sans cesse. Même aux toilettes.

- Ensuite, pour ta gouverne, Ryan est préfet. P-R-E-F-E-T. Tu sais ce que cela signifie ? Que si on tente la moindre petite chose contre lui, c’en est fini. Or, nous sommes tous les deux très loin d’être des préfets -encore que moi je pourrais avoir une chance, mais toi, tu serais bien la dernière nommée pour ce poste. Et je ne tiens pas à faire perdre le moindre point à ma maison, ce pourquoi il faut réellement que tu sortes de mon espace vital.

Alwyn avait fait exprès d’épeler le mot préfet, pour bien montrer à Aldreda qu’il la prenait pour ce qu’elle était ; une impertinente petite sotte. Qui plus est, qui n’avait pas la moindre chance de succès dans son dessein de vengeance. Et Alwyn avait beau se creuser la tête, il ne parvenait pas à comprendre pourquoi elle insistait lourdement. C’est vrai, le garçon ne servait pas à grand-chose, il avait une trouille bleue de désobéir au règlement, il était inutile pour un duel de sorciers, et refusait de s’engager dans quoi que ce soit qui pourrait lui porter préjudice. Il n’aspirait qu’à ce qu’on le laisse tout seul, et s’en faire un complice pour n’importe quelle entreprise délictueuse relevait de la folie, ou de l’inconscience. Oh, pour sûr, Alwyn n’aurait jamais dit à qui que ce soit qu’il ne servait à rien, non, lui, c’était un cerveau. Pas un agent de terrain. Il tirait les ficelles, il n’était pas la marionnette.

- Et justement. Toi, tu as besoin de moi pour assouvir ta vengeance. Moi, ce n’est pas le cas. Je n’ai pas besoin de toi, je n’ai pas ce besoin de me venger, laisse donc un peu Quick pour ce qu’il est, enfin ! Un imbécile. Et un imbécile ne mérite pas que l’on s’abaisse à son niveau. A moins que tu sois aussi une imbécile.

Malgré tout, malgré son insistance, Alwyn tentait de faire comprendre à Aldreda la puérilité de ce qu’elle projetait de faire. Patiemment, il allait lui expliquer ce pourquoi il fallait qu’elle renonce, pour tenter de trouver la paix et qu’elle arrête de l’user à longueur de temps pour quelque chose qu’il ne désirait pas. Il fallait lui faire comprendre, quoi qu’il advienne. Bien sûr, il n’avait rien contre le fait que la vert et argent prenne sa revanche seule. Après tout, ses affaires étaient ses affaires, lui, ça ne le regardait pas. Cependant, s’il pouvait lui empêcher par la même occasion de faire quelque chose qu’elle allait probablement regretter par la suite, ça valait le coup d’essayer. Après, lui, ça ne le concernait plus. Mais elle ne semblait rien mesurer. Ni la gravité de son geste, ni les conséquences qui pourraient en résulter. Une vengeance, ça se préparait. Et préparer quoi, au juste ? Empoisonner son jus de citrouille ? Mettre des sangsues dans son lit (cette simple pensée le faisait frissonner) ? Remplacer son encrier par du détergent ? Lui teindre les cheveux en bleu ? Tout cela était ridicule.

- Oh, et, sache pour ta gouverne que je n’ai que faire de ce que tu veux. J’ai aucune envie de te laisser tranquille, et je suis sûr qu’au fond, toi non plus tu ne veux pas.

Alwyn faillit laisser échapper un gloussement –faillit, il ne rigolait pas dans ces moments. Qu’est-ce qu’elle s’imaginait ? Qu’il l’attendait au détour de chaque couloir avec impatience ? La réponse semblait évidente. Bien sûr que oui, il voulait qu’elle s’en aille. Bien sûr que oui. Sinon, pourquoi se battre contre elle avec véhémence, au risque qu’elle ne revienne plus du tout ? Il avait une fierté, lui ! Et, que diable, il avait des principes. Malgré ses nombreux travers, non, il ne causait pas de tord aux gens. Véritable principe ou peur de passer à l’acte, la frontière était mince, mais après tout, cela revenait exactement au même. Il avait des tas de choses à reprocher à Ryan, mais ne manifestait pas plus que ça le désir de prendre une revanche, malgré ce que la jeune fille se bornait à croire. C’était là qu’elle se trompait.

- Je crois que tu ne saisis pas... J’ai réellement envie que tu me laisses seul. Alors je te le demande encore, laisse-moi. S’il te plaît.

Bien que se doutant de l’issue du résultat, son attitude aurait presque pu paraître touchante tant il s’était montré humble, pour une fois. Il avait comme à l’accoutumée été poli, mais d’une toute autre manière. Premièrement, parce qu’il avait envie qu’elle le laisse. Deuxièmement, parce que, son discours achevé, ses TOC commençaient peu à peu à reprendre le dessus, et qu’il désirait plus que tout échapper à ces toilettes dans lesquelles il se sentait absolument mal-à-l’aise. Et, troisièmement, peut-être parce qu’il devait y avoir un peu de vrai dans ses propos. Au fond, n’avait-il pas envie de prendre une revanche sur Ryan Quick ? Oui, mais, ça, il était difficile de se l’avouer quand on s’appelait Alwyn Rhys Hippolyte Iorwerth.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

Les toilettes de la vengeance. [Aldreda] Empty
Message(#) Sujet: Re: Les toilettes de la vengeance. [Aldreda] Les toilettes de la vengeance. [Aldreda] EmptySam 10 Nov - 22:43

« Tu t’ennuyais, vraiment ? Je ne savais pas que les toilettes tenaient lieu de port de plaisance, encore moins ces toilettes-ci. Très crédible. Tu aurais pu trouver autre chose. »

Alwyn aurait sans doute voulu que je me renfrogne, que je tape du pied pour montrer une quelconque colère envers lui et que je m’en aille avant de vouloir l’étriper, et même si cette envie commençait à monter en moi, je ne voulais pas lui donner cette satisfaction. Après tout, quand est-ce qu’il avait accepté de s’allier avec moi pour m’aider ? Jamais. Alors pourquoi est-ce que je ferai ça pour lui ? Il n’allait pas s’en tirer si facilement, c’est moi qui vous le dis. Au lieu de ça, j’eus un léger sourire. Ce qu’il pouvait être drôle, à parler ainsi, comme un poète. Oui, je trouvais que ces paroles pourraient presque être celles d’un poète, avec tous ces mots complexes qu’il utilisait à longueur de temps et dont lui seul connaissait le sens, si elles n’étaient pas aussi désespérantes bien sûr. En fait, ça le rendait surtout fou à mes yeux, mais ça il n’était pas obligé de le savoir. Qui aurait l’idée d’utiliser une métaphore, ou je ne savais trop quoi, telle que « port de plaisance » pour parler des toilettes des garçons ? En dehors d’Alwyn, s’entend… La réponse était claire comme de l’eau de roche à mes yeux : personne. J’haussais les épaules pour montrer une nouvelle fois à quel point je me fichais de ce qu’il venait de dire et sachant parfaitement qu’il n’appréciait pas le ton que j’avais employé avec lui, je le réutilisai cette fois-ci. Autant l’énerver le plus possible avant de passer aux choses sérieuses.

« J’aurais pu, en effet, mais je me suis dit que tu n’en valais pas la peine. Si t’étais plus sympa avec moi, j’aurais pu te dire pourquoi j’étais là, mais comme c’est pas le cas… »

En fait, c’était surtout qu’il savait déjà pourquoi j’étais là, alors je ne voyais pas vraiment pourquoi il posait la question. A moins qu’il ne soit aussi stupide que tous ces compatriotes Poufsouffle. Ils portaient bien leur nom quand même, les Poufsouffle, aussi appelés blaireaux. Oui, je trouvais que ça leur allait bien. Non mais qu’est-ce qu’Alwyn croyait ? Que j’étais venu dans ces espèces de toilettes histoire de trouver un coin tranquille pour me faire une manucure ? Quel idiot ! En plus, il venait me dire que je racontais de la merde, mais qu’il aille se faire voir ! Qu’est-ce qu’il en savait ? A moins qu’il ne m’ai suivi toute la journée - ce qui était, admettons-le une bonne fois pour toute, très peu probable - il ne se doutait certainement pas une seule seconde que j’avais « séchée » les dernières minutes de mon cours d’histoire, et que j’avais décidée d’entrer dans ces toilettes sur un coup de tête, parce que j’avais vu un schtroumpf y pénétrer juste avant. J’avais juste espérer de tout cœur qu’Alwyn soit seul - ce qui pour le coup était très probable vu que la cloche venait de sonner - et je ne m’étais pas posée d’autres questions. Il n’y avait rien d’autre à ajouter, de toute manière, la raison pour laquelle j’étais venue ici n’était pas importante. Oui, je m’ennuyais, mais plus depuis qu’il avait commencé à parler. Et puis, il ne semblait pas près d’avoir fini son monologue alors…

« Ensuite, pour ta gouverne, Ryan est préfet. P-R-E-F-E-T. Tu sais ce que cela signifie ? Que si on tente la moindre petite chose contre lui, c’en est fini. Or, nous sommes tous les deux très loin d’être des préfets -encore que moi je pourrais avoir une chance, mais toi, tu serais bien la dernière nommée pour ce poste. Et je ne tiens pas à faire perdre le moindre point à ma maison, ce pourquoi il faut réellement que tu sortes de mon espace vital. »

Non mais pour qu’il se prenait ? Comment ça je n’avais aucune chance de devenir préfète ? Il s’est regardé dans un miroir avant de répondre ? Qui voudrait de lui comme préfet ? Enfin… A bien y réfléchir c’est vrai qu’il avait une chance, vu la maison d’incapables dans laquelle il se trouvait, tout le monde pouvait devenir préfet là-bas, même un fou tel que lui. Il n’y avait qu’à regarder leur préfet actuel. Logan quelque chose, un idiot de plus porté par ce monde. Bon bien sûr, il n’y avait pas uniquement des incapables dans cette maison, la preuve Mona, ma sœur, y était, mais ceux-ci constituaient la grande majorité de la population Poufsoufflienne. Quoi que… à Serpentard, ce n’était pas forcément mieux… Qui avait eu l’idée de nommer Quick préfet ? C’était le truc le plus stupide du monde ! Pauvre Livy, elle était obligée de faire équipe avec lui. Je la plaignais sincèrement… Mais que cette espèce de Poufsouffle dise ça de moi ? J’étais loin d’être stupide, contrairement à Quick, et donc, j’étais tout à fait capable de devenir préfète, c’était juste que je n’en avais pas envie, nuance !

« Tu me prends pour une idiote ? » Lâchai-je amèrement. « Je sais qu’il est préfet, merci, c’est MON préfet. Et c’est pas parce que c’est un préfet qu’il a le droit de faire ce qu’il veut, bien au contraire. Il est censé montrer l’exemple. » Je me stoppai un instant, toisant l’espèce d’énergumène que j’avais en face de moi, puis repris plus gentiment. « Et puis de toute façon, je le connais suffisamment pour savoir que jamais il n’enlèverait des points à sa propre maison, encore moins à cause de moi, je ne mérite pas tant d’attention de sa part. Pour ce qui est de la tienne… » Je joignis mes mains et les entortillai légèrement, ne trouvant pas les mots exacts « il en enlève à tous les Poufsouffle qu’il croise, alors une vingtaine de points de plus ou de moins… personne ne verra la différence. »

Tentative d’humour assez inexistante et sans aucune possibilité de succès, je le sais, mais il m’avait énervé, et il méritait amplement ce qui lui arrivait. Comme si quelqu’un en dehors de lui allait se soucier du nombre de points que Poufsouffle perdrait. Ça ne se verrait même pas tellement Ryan en enlevait en une journée. Et sur ce point, je pouvais le comprendre. En dehors de ma sœur et de Enzo jusque l’an dernier, cette maison semblait être constituée exclusivement d’idiots tous plus attardés mentalement les uns que les autres. C’était même à se demander comment certains arrivaient à survivre jusqu’à l’université avec un niveau intellectuel aussi bas.

« Et justement. Toi, tu as besoin de moi pour assouvir ta vengeance. Moi, ce n’est pas le cas. Je n’ai pas besoin de toi, je n’ai pas ce besoin de me venger, laisse donc un peu Quick pour ce qu’il est, enfin ! Un imbécile. Et un imbécile ne mérite pas que l’on s’abaisse à son niveau. A moins que tu sois aussi une imbécile. »

Si jusqu’à maintenant, j’étais plus amusée qu’autre chose par la situation, ce n’était plus vraiment le cas. Me traiter d’imbécile était la pire des choses à faire. Je lui jetterai bien un sort, mais là, je m’abaisserai vraiment au niveau de Quick, qui avait frappé Alwyn pour une idiotie. Mais cet idiot oubliait quelque chose, j’avais deux ans de moins que Ryan Quick, et en toute logique, il devrait être plus mature que moi. Même si les filles étaient supérieurs aux hommes quelques soit leur âge. Je trouvais sa réflexion vraiment stupide pour le coup, même pour un Poufsouffle. Fort heureusement pour lui, Alwyn ne semblait pas avoir de problème intellectuel en ce qui concernait les cours, contrairement au reste de sa maison. Mais ça n’excusait en rien ce qu’il disait. Il n’en avait aucun droit, et s’il croyait que ça allait me faire fuir, il pouvait toujours rêvé ! Je n’étais pas une lâche. Il voulait la guerre ? Très bien, mais qu’il ne vienne pas pleurer après parce que je ne l’avais pas ménagé. C’était entièrement de sa faute.

« Tu rigoles j’espère ? Je n’ai pas besoin de toi pour me venger, je n’ai besoin de personne pour le faire, par contre toi, tu as besoin de moi pour ça. Tu es bien trop timide pour le faire toi-même, je le sais, je t’ai observé. Et on peut dire que t’es pas très futé non plus. Tu l’as cherché ce coup. Personne en dehors de toi n’aurait eu l’idée de critiquer Cecily McCarney devant lui. C’était vraiment stupide, et maintenant, t’es obligé de vivre avec cette peur de le recroiser dans les couloirs. C’est assez minable comme attitude tu ne trouves pas ? »

Je toisai Alwyn, comme si mon regard allait lui faire avouer que ce que je disais était vrai. N’empêche, j’aurais bien aimé qu’il le fasse. Comme ça, je pourrais me sentir encore plus supérieure à lui que ce n’était déjà le cas, mais je ne voulais pas non plus que mon égo se mette à gonfler comme celui d’un certain idiot de préfet, alors peut-être que ce n’était pas une si bonne idée que ça finalement. Oui, à bien y réfléchir, mieux valait qu’il ne m’accorde pas toute sa bénédiction pour tenir de tels propos le concernant. Surtout devant lui. Mais je n’étais pas du genre à parler des autres dans leur dos, sans tenir compte de Ryan Quick. De toute manière, vu comment je le regardai à chaque fois que je le voyais, il devait se douter de ce que je pensais de lui, même s’il s’en fichait comme de l’an quarante…

« Je crois que tu ne saisis pas... J’ai réellement envie que tu me laisses seul. Alors je te le demande encore, laisse-moi. S’il te plaît. »

Agacée par tant d’obstination de sa part, je levai les yeux au ciel et soupirai d’agacement, ne me rendant absolument pas compte qu’il pouvait ressentir la même chose à mon égard.

« Je crois que tu ne saisis pas… » Commençai-je en l’imitant mot pour mot et en accentuant sur le mot "tu" « J’ai réellement pas envie de te laisser seul. Alors je te le demande encore une fois, accepte mon offre. » Sachant qu’il n’allait pas accepter aussi facilement, je rajoutais le plus calmement possible « Le fait est que tu as besoin de cette vengeance, plus pour toi, pour te montrer que tu n’es pas si stupide au fond, que pour lui. Alors pourquoi tu n’acceptes pas ? »

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

Les toilettes de la vengeance. [Aldreda] Empty
Message(#) Sujet: Re: Les toilettes de la vengeance. [Aldreda] Les toilettes de la vengeance. [Aldreda] EmptyDim 18 Nov - 2:10

Des tonnes et des tonnes de choses retenaient Alwyn dans la proposition que faisait Aldreda. Tout d'abord, il n'était pas dans sa nature de se venger de qui que ce soit. Pourtant ! Il en avait vu, des choses, et des gens aussi stupides que vils et sournois. Pourtant, il avait subi des remarques désobligeantes depuis qu'il était scolarisé. Pourtant, il avait l'habitude de se voir traiter comme un pestiféré par la communauté, parce qu'il avait des traits de caractère qui n'étaient simplement pas appréciés. Pourtant, il avait plus de raisons de détester l'humanité entière que n'importe qui dans ces toilettes. Et, voilà, il n'avait jamais émis le désir de se venger pour autant. Ou plutôt, non, il n'avait jamais envisagé de se venger, car l'idée en elle-même, bien que cela lui était difficile à reconnaître, était bien tentante. Voir souffrir ses bourreaux était quelque chose qui devait sûrement s'avérer plaisant, et libérateur. Mais c'était hors de question. Parce que, ensuite, les risques étaient trop importants. Ils pouvaient très bien se faire prendre. De plus, il s'agissait présentement d'un mauvais coup qui serait prémédité. Et les préméditations, ce n'était jamais vraiment défendable aux yeux de la loi. La loi, c'était également McGonagall, et nul doute qu'à ses yeux, aucune bêtise n'était vraiment défendable, encore moins celles qui étaient prévues depuis belle lurette (mais Alwyn n'en savait trop rien, c'était ce qu'on lui avait dit, il était irréprochable, et n'avait ainsi jamais eu besoin de faire un quelconque passage par son bureau). Alors, certes, la moitié des élèves du château devaient bien reprocher quelque chose à Ryan Quick et pourraient donc devenir de potentiels vengeurs, mais cette même moitié reprochait également quelque chose à Alwyn Iorwerth, ce qui signifiaient que les éventuels témoins n'étaient pas des gens sur qui l'on pouvait compter ; à choisir entre balancer l'un des deux, nul doute qu'ils allaient choisir le camp du plus fort, et ce n'était pas vraiment celui dans lequel se trouvait le garçon. Et puis, l'un des facteurs à prendre en compte, en plus de tout le reste, c'était bien évidemment la taille de l'adversaire. Or, Quick avait pléthore d'avantages dans sa manche ; il était plus entouré qu'Alwyn, préfet, plus musclé, plus grand, plus fort, et au moins cent fois plus intouchable. En fait, si Ryan venait à savoir ce qui se tramait contre lui, ils pouvaient dire adieu à toute scolarité, et, en ce qui concernait Alwyn, renoncer à ce qui faisait de lui un homme. C'était insensé.
Et pourtant, tentant malgré tout.


- J’aurais pu, en effet, mais je me suis dit que tu n’en valais pas la peine. Si t’étais plus sympa avec moi, j’aurais pu te dire pourquoi j’étais là, mais comme c’est pas le cas…

Non mais pour quoi Aldreda le prenait-il, enfin ? Il était naturellement sympathique ! Enfin, peut-être pas aussi sympathique que la plupart des gens, mais Alwyn était tout à fait sympathique, à sa manière. Par exemple, il aurait très bien pu éviter largement son interlocutrice comme il le faisait d'habitude plutôt que d’entamer une conversation comme il le faisait actuellement. Il aurait très bien pu parler de son dessein de vengeance à une autorité compétente, à un professeur, à la directrice, à un préfet, ou pourquoi pas même au principal concerné, s'il avait vraiment souhaité jouer dans la félonie. Il aurait très bien pu perdre patience, lui crier à la figure, et tourner les talons. Mais voilà, tout cela, ce n'était pas son genre. Non madame. Et pourquoi cela ? C'était évident ! Parce qu'il était naturellement sympathique, et qu'une telle sympathie méritait amplement d'être connue et reconnue. Seulement, voilà, Aldreda était sotte et aveugle. Il ne pouvait pas lui en vouloir à cause d'une telle déficience mentale (ça aussi, si ce n'était pas une marque de gentillesse, Alwyn ne s'y connaissais plus). Et encore, si elle était uniquement aveugle... Mais pas seulement, elle le critiquait ouvertement, et ceci était clairement infondé. Certes, Alwyn l'avait critiqué en premier lieu, mais après tout, il n'avait fait qu'énoncer des vérités qui n'étaient un secret pour personne, et qui relevaient véritablement du constat, de l'évidence pure et simple. Alors si constater ce que l'on voyait comme le nez au milieu de la figure était considéré comme faire preuve de méchanceté, où allait donc la face du monde ? C'était encore un mystère. Était-ce une raison suffisante pour lui dire qu'il n'en valait pas la peine ? Profondément susceptible, Alwyn se tordit les doigts. C'était un moyen pour lui d'exprimer un certain agacement autrement que par la parole, un moyen assez peu discret de se contenir. Pour cause, il se tordait souvent les doigts. Il se vexait très facilement. Et l’attitude d'Aldreda tendait à lui faire perdre de plus en plus facilement patience, alors qu'il était quelqu'un de calme. Seulement, son harcèlement commençait à sérieusement lui peser. Lui peser, l'agacer, à la limite de la colère. Elle usait ses nerfs, et ne le ménageait pas.

- Crois-moi, je fais vraiment des efforts pour être "sympa". Il mima des guillemets invisibles avec ses doigts qu'il avait arrêté un court instant de maltraiter. Et puis, laisse tomber. Je ne vais pas t'exhorter alors que je sais très bien ce que tu venais faire ; m'ennuyer. Comme toujours.

Il n'empêchait qu'Alwyn avait l'étrange et la désagréable sensation d'avoir régressé de plusieurs années en arrière. Il n'avait effectivement pas eu de dispute de la sorte depuis bien des années, mais il fallait dire qu'Aldreda se comportait comme une enfant, il n'était donc pas étonnant qu'Alwyn, perdant légèrement patience, se comporte également comme tel. Cette discussion ne rimait à rien, rien du tout. La verte et argent était bornée, mais, manque de chance, Alwyn l'était aussi. Il avait parfois l'impression de parler à un mur, et de se battre contre des moulins à vent. Autrement dit, il perdait son temps. Ils perdaient tous les deux leur temps. Le jaune et noir restait sur sa position, autant qu'Aldreda restait sur la sienne. Et finalement, voilà qu'il restait coincé dans le lieu le moins désirable dans lequel on pouvait rester coincer, quoique les toilettes des filles, selon une légende urbaine, étaient encore pires que celles-là, et qu'elles étaient hantées par un fantôme (mais le garçon était très sceptique, il avait peine à imaginer que des toilettes puissent être dans un était plus lamentable). Enfin, toujours est-il qu'Alwyn n'avait qu'une hâte, en finir. Seulement, la discussion, bien loin de prendre fin, en était à son avis, encore au début.

- Tu me prends pour une idiote ? Je sais qu’il est préfet, merci, c’est MON préfet. Et c’est pas parce que c’est un préfet qu’il a le droit de faire ce qu’il veut, bien au contraire. Il est censé montrer l’exemple. Et puis de toute façon, je le connais suffisamment pour savoir que jamais il n’enlèverait des points à sa propre maison, encore moins à cause de moi, je ne mérite pas tant d’attention de sa part. Pour ce qui est de la tienne… Il en enlève à tous les Poufsouffle qu’il croise, alors une vingtaine de points de plus ou de moins… personne ne verra la différence.

Mais non, mais non, encore une fois, elle interprétait tout de travers. Bien sûr que non, il ne la prenait pas pour une idiote... Elle ÉTAIT une idiote, c'était un fait avéré, qu'elle venait tout juste de confirmer dans ses propos. Oui, c'était le propre des imbéciles ; ils niaient quelque chose et faisaient juste l'inverse en parallèle. Car elle se méprenait sur plusieurs points ; tout d'abord, Ryan disposait de bien plus de droits qu'eux, car à ce poste étaient nommés des élèves en qui l'administration avait confiance. Si un face-à-face venait à se produire au cas où Quick découvrirait ce qui se tramait derrière lui, qui allait-on croire ? L'élève lambda ou le préfet ? Le choix ne présentait aucune difficulté. Par conséquent, Quick avait bien plus de droits qu'eux. Il lui suffisait juste de faire semblant, et le tour était joué, il pouvait se poser en victime facilement. Et qui serait assez stupide (ou vaillant) pour aller lui chercher des noises ? Sans compter sa position particulière, il disposait également d'une famille puissante de sang-pur et d'un important réseau d'amis, ce qui lui conférait, en toute logique, bien plus de droits qu'une personne comme Alwyn. Logique simple.

- Parfaitement, tu es une idiote. Alors si tu sais qu'il est préfet, pourquoi vouloir te lancer dans une telle entreprise ? Cela ne te rapportera que des ennuis, enfin ! Peu importe qu'il soit censé monter l'exemple ou non. Il fit une légère pause pour reprendre son souffle. Pour sûr, tu ne mérites pas tant d'attention de sa part. Pas plus que de la mienne. Et puis, il en vint à esquisser un sourire légèrement malsain. Il avait l'avantage d'avoir un interlocuteur peu malin. C'est drôle que tu parles des points, tiens. Poufsouffle est en tête du classement, pour information. Et ton préfet a beau user de moyens peu fair-play pour tenter de nous retarder, rien à faire. Pas de chance, on vous devance toujours. A l'avenir, choisis tes exemples quand tu as l'avantage, Aldreda Torres, sans quoi tu passes réellement pour peu intelligente.

Désormais, un réel sourire en coin assez inhabituel illuminait son visage. Qu'il aimait ça. Qu'il aimait faire passer ses camarades pour des demeurés. Qu'il aimait les leçons de morale. Et oui, tout le monde ne savait pas forcément s'exprimer tel que lui. Qu'avait-il cherché en disant cela ? Probablement rien en particulier. Simplement, il avait la satisfaction personnelle de la coincer sur son propre terrain. Elle faisait des remarques sur les points de Poufsouffle, libre à elle. Il n'empêchait que c'était Poufsouffle qui avait gagné la dernière coupe, et qui plus est qui était en tête du classement. C'était vraiment pas de bol pour elle... Et puis, elle avait dit ça de manière tellement convaincue, qu'il était encore plus agréable de lui faire entendre raison. Et même si Alwyn n'était fondamentalement pas méchant, Aldreda insistait tellement qu'il n'avait plus d'autre choix que de passer par ce stade-là. Et plus ils avanceraient dans la discussion, moins il se montrerait compréhensif. Même les nerfs les plus solides du monde auraient forcément flanché devant Aldreda Torres. Effectivement, la verte et argent ne méritait vraiment pas toute l'attention qu'Alwyn lui prêtait malgré lui...

- Tu rigoles j’espère ? Je n’ai pas besoin de toi pour me venger, je n’ai besoin de personne pour le faire, par contre toi, tu as besoin de moi pour ça. Tu es bien trop timide pour le faire toi-même, je le sais, je t’ai observé. Et on peut dire que t’es pas très futé non plus. Tu l’as cherché ce coup. Personne en dehors de toi n’aurait eu l’idée de critiquer Cecily McCarney devant lui. C’était vraiment stupide, et maintenant, t’es obligé de vivre avec cette peur de le recroiser dans les couloirs. C’est assez minable comme attitude tu ne trouves pas ?

Toute trace de sourire s'évanouit immédiatement. Oui, elle pouvait avoir de la répartie, un tant soit peu. Mais alors dans ce cas, si elle n'avait pas besoin de lui, pourquoi insister ? Qu'avait-elle a y gagner ? Rien, absolument rien ! Elle avait au contraire tout à perdre. Si elle pouvait s'occuper de ça seule, pourquoi vouloir l'embarquer dans un tel plan ? Alwyn ne lui avait rien demandé. Il n'aspirait qu'à être tranquille, et il n'estimait pas cette envie trop extravagante. Alors pourquoi ne voulait-elle pas lui accorder un peu de répit ? Cependant, ses derniers propos eurent pour effet, comme les précédents, de vexer le garçon. Qui était-elle pour proférer de telles choses ? Avait-elle au moins assisté à la scène ? Il avait simplement répondu à une provocation ! Jamais il n'avait insulté Cecily ! Jamais de la vie ! Il se remémorait la scène précisément, des images lui venant sans cesse à l'esprit, des bribes de souvenirs qui allaient et venaient de façon aléatoire. De plus, les mots "stupide", "pas très futé", et "minable", ça ne passait pas. Alwyn ne parvenait pas à les digérer, et ils lui restaient en travers de la gorge. Lui, stupide ? Non, ça, c'était les autres. Sûrement pas lui. Et minable ? Minable ? Connaissait-elle le sens de ce mot ? Minable ? Non, il n'était pas minable, pas plus que stupide. Il avait fait preuve d'un peu de courage, une rare fois dans sa vie. Il était assez couard, et, quand il faisait des efforts pour s'endurcir, on le traitait de minable. Et il n'avait pas peur. Non, il ne se cachait pas dans les couloirs. Il tendait à se faire discret, tout simplement. Il n'aimait pas se faire remarquer. Cela n'avait rien à voir avec Quick ou McCarney. Il recula d'un pas, comme si la portée des mots d'Aldreda l'avait affecté physiquement. Il perdait en fierté. Et cela ne lui plaisait pas. Avant de rétorquer quoi que ce soit, il déglutit difficilement.

- Comment peux-tu dire de telles choses ? Je n'ai pas peur de lui ! C'est faux, c'est faux, c'est absolument faux ! Je ne l'ai pas cherché. J'ai répondu à une provocation, tout simplement. Arrête de dire ça. Je ne suis pas minable. Arrête. Je ne suis ni stupide, ni minable ! Je ne suis pas timide.

Alwyn perdait ses moyens, d'une bien étrange façon. Il était passé de la position d'attaquant à victime. Retournement de situation. Coup de théâtre. Drame. Avantage perdu. Il jouait maintenant sur la défensive. Il fallait redresser le niveau en sa faveur, mais les occasions ne se présentaient pas. Il était désarçonné. C'en était fini de ses longs discours pour montrer à Aldreda qu'elle avait tord, parce que cette fois-ci, elle avait en partie raison. Et plus Alwyn en prenait conscience, moins cette pensée lui plaisait. En un sens, il n'avait jamais cherché à se prendre un coup, mais l'évocation de ce simple souvenir provoquait une douleur légère en lui. Oh oui, il se souvenait de ce que Quick lui avait fait comme si c'était hier. Il n'était pas prêt de l'oublier. Effectivement, ce n'était pas tous les jours qu'il se faisait violenter. Quick s'était mêlé de ce qui ne le regardait pas. Il s'en était prit à quelqu'un, lui même, sur un coup de tête. Cela était tout à fait contradictoire à son rôle de préfet. Même si cela lui faisait mal de l'admettre, Aldreda avait raison. Le voilà qui se retrouvait devant la verte et argent à justifier ce qu'il était ou ce qu'il n'était pas. Mais elle ne le laissa pas là. Aldreda remua le couteau dans la plaie.

- Je crois que tu ne saisis pas… J’ai réellement pas envie de te laisser seul. Alors je te le demande encore une fois, accepte mon offre. Le fait est que tu as besoin de cette vengeance, plus pour toi, pour te montrer que tu n’es pas si stupide au fond, que pour lui. Alors pourquoi tu n’acceptes pas ?

Hé bien, on pouvait dire que pour faire original, Adreda ne faisait pas original. Elle parodiait les propres paroles d'Alwyn, maintenant. N'était-elle donc plus capable de trouver elle-même l'ordre des mots dans une phrase ? La réponse était probablement négative, mais après tout, ce discours s'avérait efficace. On voyait clairement sur son visage qu'il se passait quelque chose dans la tête du garçon. A vrai dire, son cerveau réfléchissait à toute vitesse, pensant le pour et le contre. Elle parvenait à le faire douter. A lui faire voir Ryan Quick sous un autre angle. Oui, mais, finalement, à quoi tout cela mènerait-il ? N'était-ce pas un gros risque à prendre pour peu de choses ? Le jeu en valait-il vraiment la chandelle ? C'était toutes ces questions qui se soulevaient dans l'esprit du jeune homme, toutes ces choses auxquelles il réfléchissait.
Et puis, quand bien même il prendrait une décision tout de suite, rien ne le forçait à la garder plus tard. Il n'était pas en train de signer le moindre contrat, il n'était pas question du moindre engagement. On pouvait toujours revenir sur sa réponse. En tout cas, préférant savoir où il mettait les pieds, il souffla un grand coup, se détendit, contenant toutes les émotions négatives qu'il avait pu ressentir ces dernières minutes, et préféra demander à Aldreda :


- Ne prends pas ça comme une affirmation de ma part. Mais que comptes-tu faire au juste contre Ryan Quick ? Si tu n'en as pas la moindre idée, tu peux m'oublier.

Leçon numéro un ; toujours se renseigner avant de donner une réponse claire. C'était une règle immuable.

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

Les toilettes de la vengeance. [Aldreda] Empty
Message(#) Sujet: Re: Les toilettes de la vengeance. [Aldreda] Les toilettes de la vengeance. [Aldreda] EmptyDim 25 Nov - 20:30

- Crois-moi, je fais vraiment des efforts pour être "sympa". Et puis, laisse tomber. Je ne vais pas t'exhorter alors que je sais très bien ce que tu venais faire ; m'ennuyer. Comme toujours.

Je risquai de m’étouffer en entendant sa phrase. Si Alwyn faisait vraiment des efforts pour être « sympa », comme il le disait si bien, alors je devais être la gentillesse incarnée. Ce qui, je le savais pertinemment, n’était pas du tout le cas. J’avais bien envie de lui rappeler qu’il m’avait limite agressé alors que je venais à peine d’entrer dans ces toilettes, et que ce n’était vraiment pas une preuve de sympathie à mon égard, mais si je faisais ça, je risquai aussi de l’entendre affirmer qu’il en avait tous les droits puisque c’était les toilettes des garçons. De toute façon, il n’y comprenait rien, même s’il avait en partie raison. Je n’avais pas que ça à faire, de venir le voir, je le faisais uniquement parce que j’aimais ennuyer le monde. Mais je n’avais aucune envie de l’ennuyer, lui. Je voulais juste qu’il me dise oui, ce n’était pas si difficile à comprendre, si ? Je passai mon temps à venir le voir en espérant qu’un jour, je pourrais obtenir une réponse positive de sa part, même si, jusqu’à maintenant, ça n’avait été qu’un cuisant échec. Je n’abandonnais pas, je n’abandonnerais jamais. Quand j’’avais pris la décision d’aller le voir la première fois, je savais que je ne m’arrêterais pas avant qu’il accepte ma proposition. Je ne pensais pas qu’il mettrait aussi longtemps avant de dire oui, cependant. Et comme c’était parti, je pouvais attendre encore longtemps avant qu’il ne flanche. Manque de chance pour lui, je ne m’arrêterais pas, pas avant que Quick ne paye l’affront qu’il m’avait fait. Et quoi de mieux que d’unir nos forces pour le faire ? Je ne comprenais vraiment pas pourquoi Alwyn ne voyait pas les choses comme moi. En ce qui me concernait, tout du moins en rapport avec Ryan Quick, il n’y avait rien de plus important que d’assouvir ma vengeance, et je demanderais bien de l’aide à mon frère, mais je n’avais pas souvenir que Quick lui ait fait quoi que ce soit.

« C’est pas vrai. Je ne t’ennuie pas toujours. Et puis, si tu acceptais, je n’aurais aucun besoin de passer mon temps à t’ « ennuyer », comme tu dis si bien. »

Non, mais oh ! Je n’allais certainement pas le laisser parler, certainement pas pour dire de telles choses à mon sujet. Qu’est-ce qu’il pouvait être énervant celui-là. Je fis la même chose que lui, à savoir mimer les guillemets quand je prononçais le mot ennuyer. Il commençait vraiment à m’énerver celui-là, il ne pouvait pas simplement… je ne sais pas moi… dire oui ? N’importe qui l’aurait fait, surtout face à moi. Une jeune fille toute mignonne avec un regard pénétrant, et des yeux de biches à qui on ne peut rien refuser. Dès le départ, il avait été évident pour moi qu’Alwyn aurait tout de suite accepté. Bon, bien sûr, je ne le connaissais pas encore assez à l’époque pour en être certaine, je ne savais rien de son côté entêté à souhait. Mais il avait dû remarquer que moi aussi je l’étais. La question était de savoir combien de temps tiendrait-il face à moi, parce qu’il était évident que je n’allais pas lâcher l’affaire. Lui ne le savait peut-être pas encore, mais il en aurait la preuve, si ce n’est pas aujourd’hui, peut-être demain, ou dans un semaine. Mais un jour, il acceptera, j’en étais convaincue.

- Parfaitement, tu es une idiote. Alors si tu sais qu'il est préfet, pourquoi vouloir te lancer dans une telle entreprise ? Cela ne te rapportera que des ennuis, enfin ! Peu importe qu'il soit censé monter l'exemple ou non. Pour sûr, tu ne mérites pas tant d'attention de sa part. Pas plus que de la mienne. C'est drôle que tu parles des points, tiens. Poufsouffle est en tête du classement, pour information. Et ton préfet a beau user de moyens peu fair-play pour tenter de nous retarder, rien à faire. Pas de chance, on vous devance toujours. A l'avenir, choisis tes exemples quand tu as l'avantage, Aldreda Torres, sans quoi tu passes réellement pour peu intelligente.

Je vais me le faire celui-là, ce n’était pas possible autrement. Je me forçais à respirer lentement, pour ne pas lui sauter dessus et l’étrangler dans la minute. Il avait osé, je dis bien osé me traiter d’idiote. Nan, mais pour qui se prenait-il celui-là ?! Je n’étais pas une idiote. Mais je pouvais parfaitement faire comme si, s’il le voulait tant que ça. Alors, comment pense une idiote ? Ah, suis-je bête, elle ne pense pas avant de parler, un peu comme Alwyn en fait… Oui, lui devrait vraiment réfléchir avant de se lancer dans un discours philosophique aux termes incompréhensibles par quiconque ayant un esprit autre que le sien. Alwyn espérait peut-être paraître plus intelligent qu’il ne l’était réellement en usant de mots si… enfin bref ! Il devrait vraiment se rendre compte que son discours, au lieu de me contredire, faisait justement tout le contraire. Et le mieux, c’est que j’en oubliais presque qu’il m’avait traité d’idiote. Presque j’ai dit, pas totalement.

« D’accord. Supposons un court instant que je sois une idiote. Est-ce que tu accepterais plus facilement ma proposition si tu savais que je n’avais pas toutes mes facultés mentales ? Oh, et de nous deux, ce n’est pas moi qui passe pour la moins intelligente. » Je soupirai avant de lui expliquer le fond de ma pensée. « Puisque, justement, Poufsouffle est en première place dans le classement, ça en revient exactement à ce que j’ai dit, personne ne verra la différence si tu faisais perdre des points à ta maison. Et évite d’utiliser mon nom pour t’adresser à moi, ce n’est pas en ayant des paroles qui te font sentir supérieur, que tu l’es réellement. »

L’envie de lui jeter un sort me démangeait de plus en plus, mais je ne voulais pas m’attirer plus d’ennuis que je n’en aurais si quelqu’un – s’il vous plait qui vous voulez, sauf Ryan quick – me trouvait dans les toilettes des garçons avec un garçon. Bah, oui, il pourrait s’imaginer des choses, et le simple fait de songer à ce que quelqu’un puisse imaginer qu’Alwyn et moi… Eurk ! Ça me donnait envie de vomir tout ça. De toute façon, le premier qui penserait ça de moi se retrouverait dans une bien mauvaise posture. Déjà que pour penser ça, il fallait être atteint psychologiquement, ensuite parce que je ne le laisserai certainement pas sortir de ces toilettes avant de lui avoir effacé ses souvenirs. Et puis, même si par tous les hasards, il arrivait à partir et qu’il lancerait une rumeur me concernant, mon frère irait le tuer pour avoir mal parlé sur moi. Donc, autant dire que je ne risquais vraiment rien de ce côté-là. Sauf si bien sûr c’était un préfet – pitié pas Ryan Quick – ou bien un professeur qui me surprenait ici. A ce moment, je pourrais dire adieu à mon week-end libre, et bonjour les retenues et enlevage de points…

- Comment peux-tu dire de telles choses ? Je n'ai pas peur de lui ! C'est faux, c'est faux, c'est absolument faux ! Je ne l'ai pas cherché. J'ai répondu à une provocation, tout simplement. Arrête de dire ça. Je ne suis pas minable. Arrête. Je ne suis ni stupide, ni minable ! Je ne suis pas timide.

Je reculai légèrement sous le coup de l’étonnement. Alors là, je ne l’avais vraiment pas vu venir. La seule raison pour laquelle il aurait pu agir ainsi, c’était parce que j’avais entièrement raison et qu’il ne voulait pas se l’avouer. Mais je le savais que j’avais raison, ce n’était vraiment pas la peine de chercher à nier les faits. Des faits plus que voyants d’ailleurs. Il n’y avait vraiment que lui pour ne pas les soupçonner un seul instant. N’importe qui dirait la même chose que moi sur Alwyn, je n’avais aucune responsabilité dans son pétage de câble. Si ce n’est que je lui avais dit en face ce que tout le monde pensait de lui tout bas. Il pouvait bien hurler et tout ce qu’il voulait, la vérité ne changerait pas uniquement pour que monsieur puisse protester comme bon lui semble.

« J’ai touché un point sensible, on dirait. Peu importe qui a commencé la guerre, le fait est qu’elle est toujours d’actualité, et que ce n’est pas en prônant la non-violence que ton cas va s’arranger. Alors accepte un peu qui tu es, ce que tu es, ça pourrait nous faire gagner un peu de temps. »

Nan mais. Il fallait vraiment tout lui expliquer à celui-là. Incroyable. Toujours obliger de se justifier et tout. Il ne pouvait pas accepter une fois dans sa vie que quelqu’un d’autre que lui pouvait détenir la vérité ? Désespérant… Je refusais de penser au fait que si quelqu’un d’autre que moi avait raison, je refuserais de le croire aussi, après tout, ce n’était pas de moi dont on parlait, mais de lui. Alors, il n’y avait aucune raison pour que je me mette subitement à penser que, de toute façon, si c’était de moi dont on parlait, je refuserais catégoriquement d’en entendre parler. Ça n’avait aucun sens.

- Ne prends pas ça comme une affirmation de ma part. Mais que comptes-tu faire au juste contre Ryan Quick ? Si tu n'en as pas la moindre idée, tu peux m'oublier.

Comment dire que je n’avais absolument aucune idée de ce que je comptais faire ? Je ne pouvais pas lui dire ça comme ça, il s’en irait et il était hors de question que je laisse passer ma chance de cette façon. Réfléchis Aldreda, réfléchis ! Je devais juste trouver une idée géniale d’ici trente secondes, ou alors il saurait que je gardais le silence pour une bonne raison. Je n’avais vraiment aucune idée de ce que je pourrais bien faire subir à Ryan, en fait, je n’avais jamais vraiment songé à une idée de vengeance jusqu’à maintenant.

« Je compte lui faire regretter son geste. Tu sais ? Me venger. »

Au moins, ça me laissait un peu plus de temps pour trouver une idée, puisqu’il répliquerait, j’en étais sûre. Après tout, il ne m’avait pas explicitement demandé de lui expliquer mon plan diabolique pas encore prêt. Et je ne comptais pas lui en donner les moindres détails avant qu’il ne soit sur le point de dire oui.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé



À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

Les toilettes de la vengeance. [Aldreda] Empty
Message(#) Sujet: Re: Les toilettes de la vengeance. [Aldreda] Les toilettes de la vengeance. [Aldreda] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Les toilettes de la vengeance. [Aldreda]
Page 1 sur 1

Sauter vers: