Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
69.99 € 139.99 €
Voir le deal

Partagez
 
[Réserve de Dragons] Nid n°4 (2/4)
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[Réserve de Dragons] Nid n°4 (2/4) Empty
Message(#) Sujet: [Réserve de Dragons] Nid n°4 (2/4) [Réserve de Dragons] Nid n°4 (2/4) EmptyDim 4 Juil - 18:35


La réserve de dragons

La visite de la réserve touchait déjà presque à sa fin... Il faut dire que tout le monde était là depuis plusieurs heures, à crapahuter d'un bout à l'autre du domaine pour ne rien louper du spectacle que les dragons avaient à offrir... Les élèves avaient commencé par se faire raconter l'histoire de cette réserve, créée en 1796 par une sorcière passionnée voulant sauver les populations de Norvégiens à Crête et de Suédois à museau court de la région persécutés par des braconniers, et malheureusement morte écrasée par l'un de ses protégés alors qu'elle avait tenté de prouver au monde que c'était une espèce domesticable, puis puis ils avaient grimpé en haut d'une colline de laquelle ils ont pu observer le vol de quelques spécimens. On leur avait même montrer rapidement un nid où trois oeufs attendaient le retour de leur mère (évidemment, ils n'étaient plus là à son retour) et comment en reconnaître l'espèce, après quoi, pour rester dans le thème, on leur avait présenté la couveuse et ses oeufs orphelins... Et là venait tout juste de s'achever la visite d'une très courte exposition durant laquelle il leur avait été présenté les utilisations des dragons dans le monde sorcier, de leur rôle de gardien à celui, moins noble, de morceau de baguette magique...

Depuis le début de la journée, ça parlait d'une surprise avant de partir et si tout le monde avait cru qu'il s'agissait du petit porte-clé ensorcelé en forme de dragon qui crachait quelques étincelles de temps en temps qu'on leur avait distribué à la sortie de l'exposition, force était de constater qu'il n'en était rien. Au lieu de prendre le chemin de la sortie, on leur avait fait emprunter un sentier qui filait droit vers une plaine immense où semblaient pousser des nids en tout point semblable à celui aperçu un peu plus tôt, des cercles de branchages de trois ou quatre mètres de diamètre... à la différence près qu'il n'y avait aucun oeuf dedans mais des dragonneaux. Un par nid, plus ou moins grand (les plus petits font à peine un mètre de haut, les plus grands un peu plus de deux mètres) mais plus ou moins calme également... Ces dragons ont été récupéré dans le cadre du démantèlement d'un trafic et sont nés quelques semaines plus tôt. Il faut donc s'en occuper puisqu'ils sont trop jeunes pour chasser et qu'ils n'ont aucun parent pour le faire...


Et maintenant...?


Bref, vous avez compris, c'est ça, la surprise !

Les plus courageux d'entre vous vont pouvoir les approcher ! En théorie, votre mission sera simple : pénétrer dans un nid, attirer le petit dragon à l'aide de nourriture et ramasser des bouses qui serviront à faire de l'engrais. En pratique, ce sera une autre paire de manche... Les dragons sont jeunes, pas toujours très rassurés, parfois agressifs, rien ne vous dit qu'ils auront envie de vous écouter... Et puis, l'odeur de la bouse, c'est pas ce qu'il y a de plus agréable, vous vous en doutez bien ! Une fois que ce sera fait, on vous demandera de remettre de la propre paille dans le fond du nid et de laisser votre dragon manger en paix.

Merci d'être quatre maximum par nid histoire que ça puisse avancer assez vite, et pas de panique, s'il en manque on en rajoutera. Répartissez-vous donc les nids et les tâches (premier arrivé premier servi) et n'hésitez pas à rejoindre vos camarades même si vous ne les connaissez pas en remplissant les groupes plutôt que de vous retrouvez tout seul dans votre coin, déjà ça vous permettra d'avancer dans votre mission et puis ça sera l'occasion de faire de nouvelles rencontres !


Comment on fait ?

Vos lancers de dé dépendront du dragon que vous avez en face de vous. Certains vous faciliteront la tâche, d'autres... beaucoup moins.

Votre dragon : Un norvégien à crête de cinq semaines (2m10 de hauteur environ), agité. Attention, un coup de patte est vite arrivé !

Le dé pour attirer son attention : 2 chances de réussite, 3 chances d'échec et 1 chance d'échec critique (blessure)


Le premier à poster essayera d'attirer le dragon dans un coin du nid, s'il y arrive vous pourrez partir à la recherche des bouses (il y en a sept à récupérer). S'il n'y arrive pas, les autres pourront essayer de l'attirer à leur tour.
Pour chercher les bouses, vous aurez au maximum 3 chances d'en trouver une, 2 chances de pas en trouver et 1 chance que le dragon revienne vers vous (dans ce cas, il faudra reprendre les chiffres du départ pour l'attirer ailleurs), mais bien sûr, vous êtes libres de vous compliquer la tâche si vous le souhaitez ! Ceux qui veulent rajouter un échec critique avec blessure, y'a moyen, mais il faut que ça colle au dragon que vous avez à la base.

Donc oui, certains dragons peuvent vous blesser, mais vous n'allez pas mourir, ni même être amputé ou je ne sais pas quoi. Dans le pire des cas, les blessures seront un peu graves mais il n'y aura rien qui vous marquera à vie ou qui ne sera pas rapidement soignable. N'oubliez pas que les dragons sont encore bébé et les soigneurs restent à proximité pour prendre le relai en cas de gros problèmes. Tout le monde rentrera en vie et en un seul morceau !

Sur ce, je vous souhaite bon courage ! Parce qu'entre nous risquez d'en avoir besoin... Et si vous avez des questions, n'hésite pas à les poser !

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[Réserve de Dragons] Nid n°4 (2/4) Empty
Message(#) Sujet: Re: [Réserve de Dragons] Nid n°4 (2/4) [Réserve de Dragons] Nid n°4 (2/4) EmptyLun 5 Juil - 14:34



( caput draconis ♚ VOYAGE SCOLAIRE )

Mon intérêt pour les dragons s’était essoufflé dès la première demi-heure de cette visite. Les lieux étaient plaisants et la réserve s’annonçait immense — pleine de surprises ! — mais la voix insupportable de notre guide et les informations sans le moindre attrait qu’il distillait sans discontinuer avaient eu raison de mon attention. Ma patience n’avait jamais été remarquable mais j’étais probablement ce qu’il convenait d’appeler à fleur de peau depuis le début de l’été et le temps semblait prendre un malin plaisir à s’écouler bien trop lentement — sauf dans les rares cas où il s’éclipsait en un claquement de doigts. Il était impensable de mal me comporter étant donné que Grand-Père était l’organisateur de cette sortie — comme de tout ce qui composait nos vacances — aussi suivis-je machinalement le groupe, mon regard clair perdu entre les vastes étendues par delà lesquelles on distinguait, de temps à autre, une de ces majestueuses créatures dont on nous comptait l’histoire. Mon esprit glissa sur ces pages blanches tapissées d’encre qui palliaient tant bien que mal des conversations impossibles à avoir de vive voix, et mon cœur se serra d’une manière qui avait eu le temps de m’être familière depuis le début de cet été. Ravalant l’amertume et les ombres qui accompagnaient ces pensées, je reportai mon attention sur l’endroit où nous venions de nous arrêter. La fin de l’exposition était toute proche mais il fallut encore accepter un souvenir qu’une femme nous tendit l’air enthousiaste. « Pittorrresque » glissai-je à l’intention de mon frère jumeau dont la prestance accompagnait la mienne depuis le début de cette journée. Le porte-clef cracha du feu à quelques millimètres de mon nez alors que je l’avais porté à hauteur de mes yeux au fond desquels brillait un air désabusé. Un rictus étira mes lèvres et le cadeau trouva sa place au fond de ma poche.

Contre toute attente, ce n’était pas la fin de cette sortie au royaume des dragons. Notre guide nous exhorta à le suivre et mentionna, encore une fois, cette surprise qui n’attendait que nous — et que nous n’attendions plus. Au loin, un champ immense parsemé de nids habités par de jeunes dragons aux abords duquel nous nous arrêtâmes.Les plus petits étaient à peine plus grands que Kenaz ; les plus grands atteignant probablement les deux mètres. Mon rictus se transforma en un sourire plus intéressé à mesure que les explications nous parvenaient. Je ne retins que deux choses essentielles : mieux valait faire attention à ces créatures qui pouvaient décider à tout moment qu’un coup de patte griffue ou une langue de feu valait bien le dérangement et hors de question d’arriver à hauteur d’un nid en deuxième position puisque cela signifierait être de corvée de bouse. Observant les autres, je constatai qu’une majorité hésitait face au danger que représentaient les dragonneaux. Un ricanement m’échappa avant que je ne me détourne, m’avançant à pas rapides en direction d’une des bêtes les plus grandes, juste après que mes doigts se soient refermés autour d’un sachet alourdi par sa nourriture. Il en fallait plus pour me faire frissonner de peur — quand bien même il s’agissait peut-être là d’une activité en apparence innocente pour se débarrasser discrètement de quelques sang-de-bourbes.

Sans accorder un regard de plus à ceux qui me suivraient — ou ne le feraient peut-être pas : un dragon, passait encore, mais que dire de se retrouver face à deux êtres capables de vous enflammer sur un coup de tête ? — j’allai jusqu’à proximité du nid sur lequel j’avais jeté mon dévolu. Une forte odeur de bouse m’arracha un reniflement de dégoût. Ce qu’il ne fallait pas faire pour trouver le temps un peu moins long… Une pensée amusée se faufila, emmenant avec elle l’air profondément écoeuré que Finn devait arborer à son tour. S’il avait décidé de me rejoindre, il ne me restait que quelques secondes de silence avant de profiter de ses délicieux commentaires à l’ironie savoureuse. La silhouette reptilienne de l’animal se dressa. Il semblait agité, l'œil aux aguets et le corps à l'affût du moindre danger. Mon sourire se fit sardonique alors que je m’approchai d’un pas de plus, ma main plongeant dans le sac en toile pour en tirer un rat mort. L’odeur était désagréable mais il en fallait plus pour me rebuter ; l'œil du dragonneau brillait d’une certaine agressivité mais il en fallait plus pour m’arrêter. « Parrr ici » fis-je en norvégien. Je renouais avec notre langue maternelle sans bouder mon plaisir depuis que nous étions arrivés à Durmstrang et me plaisais à l’employer au quotidien, comme cela aurait dû être si Grand-Père n’avait pas préféré nous envoyer à Poudlard. Et ça n’était pas les quelques rudiments enseignés dans la semaine qui pouvaient permettre aux ignares qui nous accompagnaient en majorité de comprendre toutes les subtilités de notre bel idiome.

Mes doigts pâles refermés autour de la queue du rat mort agitèrent le corps flasque de l’animal sous les yeux brûlants du dragon, tandis que mes pas contournaient son nid pour tenter de l’attirer dans un coin de ce dernier. Ses narines se dilatèrent, ses pupilles s’étirèrent… mais sa curiosité s’arrêta-là. Un grognement sourd fit trembler son poitrail qu’il tourna brusquement dans la direction opposée, celle qui voyait se dessiner une silhouette venue me tenir compagnie. Ce cher Thaddeus. Une pointe âcre, quelque chose de corrosif et insidieux, vint exciter mon orgueil avec une familiarité qu’il était le seul capable d’éveiller. « Tiens ! » Mon exclamation accompagna mon geste qui envoya virevolter le cadavre du rongeur dans la direction du Serpentard. « Je crrrois que tu l’intérrresse. Essaye donc de l’attirrrer verrrs toi » poursuivis-je, mon éternelle raillerie soulignant mon ton mordant. Aussi âpres soient les sentiments qui m’agitaient face à Thaddeus Rowle, il n’en restait pas moins un pair qu’il était de bon ton de côtoyer… Tant que cela restait le moins souvent possible.


@Thaddeus C. Rowle

( Pando )
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[Réserve de Dragons] Nid n°4 (2/4) Empty
Message(#) Sujet: Re: [Réserve de Dragons] Nid n°4 (2/4) [Réserve de Dragons] Nid n°4 (2/4) EmptyLun 5 Juil - 20:15

dans la gueule du dragon
Thaddeus, @Erin B. Sørensen, le dragonneau et les autres


Cette réserve de dragons m’avait intrigué au plus haut point et je voyais cette sortie comme le parfait échappatoire d’une autre prison dans laquelle je m’étais jeté comme un imbécile. À avoir si rapidement fui la maison comme un lâche, j’en étais presque venu à regretter ces vacances que j’aurais préféré passer autrement que dans le froid. Durmstang avait un prestige que je ne pouvais ignorer, mais l’existence entre ces murs paraissait si vétuste et si terne que la propre morosité de Londres que j’avais toujours connue en venait à me manquer. Impossible de manger à sa faim, impossible de retrouver le confort d’une maison bien meublée et bien chauffée, impossible d’attendre l’arrivée de la nuit pour amoindrir l’éclat de mes problèmes avec leur jour perpétuel. L'architecture, du moins, les musées de la ville et le cadre pittoresque de l’école réussirent à remonter quelque peu la barre pour que je puisse en retirer une satisfaction toute égoïste dans les choses qui n’intéressaient que moi. L’uniforme, même, ne m’allait pas si mal et avait le mérite de tenir chaud. Et cette réserve donc, qui accueillait deux espèces de dragon en un seul endroit depuis plusieurs siècles, bla bla bla… La grimpette n’avait pas particulièrement fait partie de mon programme, aussi avais-je préféré observer que d'écouter les explications d’un guide peu charismatique. Un botruc aurait réussi à capter plus l’attention que lui, mais nous avions mieux : nous avions des dragons à voir voler dans le ciel. Secrètement, j’espérais que l’un d’eux crache un jet de flamme au-dessus de nos têtes et nous offre un spectacle valant la peine d’être imprimé dans nos rétines. Il n’en fut rien, malheureusement, et l’organisation crut bon de nous présenter le subtilisation et l’appropriation de trois œufs qui se retrouvaient désormais sans famille. La dure loi de la nature, pourrions-nous dire. Les choses n’avaient jamais été bien différentes dans les expériences que j’avais faites à mon échelle, d’où mon intérêt pour cette visite de fin de voyage - une boîte en verre à ciel ouvert.

Je n’avais que peu d’attente pour la soi-disante surprise qui nous attendait à la fin de l’exposition - on était souvent déçu des choses imprévues - et je dus retenir un long soupir à la distribution du porte-clé. Était-ce la surprise, n'était-ce pas la surprise ? Qu’importe. L’objet n’était ni beau ni utile et je n’en avais aucune utilité même esthétique. Je m’apprêtai à le jeter quand le gadget cracha une étincelle ou deux de sa gueule de dragon miniature… Peut-être ferait-il plaisir à Thomas ? Peut-être jouerait-il avec comme l’insupportable bambin qu’il était, le tordant, l’étirant, le mordant… Certainement qu’il n’en mourrait pas, mais une petite blessure serait si vite arrivée s’il commençait à mettre le porte-clé dans sa bouche que je jugeai qu’il valait mieux garder le jouet. Tout partirait d’une si bonne intention… Amusant. Rien ne valait un véritable dragon de taille adulte pour faire partir en fumée tous ses soucis, mais je saurais me contenter de celui-ci. Surtout lorsque l’on n’avait rien d’autre sous la main.

Pourtant la véritable surprise se révéla se trouver ailleurs. Si la marche supplémentaire me fit grimacer, elle devint tout de suite plus supportable à l’approche de différents nids où des dragonneaux folâtraient, s’agitaient, attendaient de devenir de grands et puissants dragons une fois à l’âge adulte. Des orphelins, comme les œufs de tout à l’heure. À croire que l’indépendance était la réponse à tout et la seule solution possible, mais après tout, peut-être était-ce le cas. Je ne refusais pas d’y croire. Il était plus compliqué de grandir et de se développer sans attache, mais des petits dragons n’iraient pas réfléchir jusque-là. Ces nids et les personnes s’occupant d’eux, voilà tout ce qu’ils devaient connaître et ne connaîtraient jamais, visiblement. Sous cet angle, ces créatures devenaient un brin pitoyables, mais je n’oubliais pas qu’un jet de flamme ou un coup de patte mal placé était vite arrivé. Et lorsque l’on nous proposa de s’approcher d’eux, de les nourrir et de nettoyer leur nid, j’enjoignai secrètement les saints d’amocher salement un de ces sang-de-bourbes qui nous accompagnaient. Savait-on jamais. Et je refusais de rater le spectacle si un tel miracle advenait vraiment, alors je pris la direction d’un des nids sans une grande conviction. Je n’étais visiblement pas le premier arrivé et il était hors de question que je m’amuse à chercher et ramasser des bouses de dragon de mes propres mains. Prenant appui là où je le pouvais, je regardai la tentative de s’accaparer l’attention du dragon avec une concentration discutable.

Erin Sørensen - puisqu’il s’agissait d’elle - agitait un rat mort sous le museau du norvégien à crête, sans grande réussite, et le bâillement qui me prit fut bien plus intéressant l’espace de quelques secondes. Je ne disais pas non à ce qu’elle perde plus qu’un bout de peau dans son essai infructueux, mais je n’y croyais point. Cette fille était coriace, et s’il y avait quelqu’un ici capable de tenir tête à un dragonneau, c’était malheureusement elle. Il ne me restait plus qu’à attendre qu’une pauvre victime daigne nous rejoindre et tente sa chance pour espérer un peu de spectacle. Enfin, si l’on avait daigné me laisser tranquille. « Tiens ! » Et cette gourgandine lança le bout de viande mort dans ma direction sans que le dragon ne tente de se jeter dessus. Le rat me serait arrivé en pleine figure si je ne l’avais pas rattrapé à temps et je me demandai si elle ne l’avait tout simplement pas fait exprès. « Toujours aussi délicate », fis-je à son intention. « Je crois que tu l’intérrresses. Essaye donc de l’attirrrer verrs toi. » Et, effectivement, la créature regardait dans ma direction si bien que je ne pus retenir une pique à l’attention de la Poufsouffle. « Déçue de ne pas capter l’attention d’un dragon, ma chère ? » S’il était obnubilé par la nourriture que je tenais par la queue, il n’en bougea pas d’un millimètre vers mois, continuant de renifler et de rester dans son coin. « Viens là, mon beau. » Il ne s’agissait de rien que je n’avais pas déjà fait : agiter l’appât devant ses prédateurs naturels pour les allécher… les attirer… les analyser. Dire que, dans quelques mois à peine, ce dragonneau serait capable de faire jaillir ses premières flammes, de brûler ses premières touffes d’herbes, de marquer le monde et de faire partir en fumée une partie de ce dernier. L’incendie me revint en mémoire - une image imprimée dans le fond de ma rétine que je ne voulais pas oublier - et dans la superposition de la réalité et de mon fantasme, je crus voir le norvégien à crête approcher dans ma direction. Mais il n’en fut rien. « A-t-il seulement faim, celui-là ? » Clairement, il paraissait aussi peu emballé que je ne l’étais par la situation. « Tu veux réessayer peut-être ? » lui dis-je avec un ton laissant sous-entendre que, même comme ça, elle n’y arriverait pas.
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[Réserve de Dragons] Nid n°4 (2/4) Empty
Message(#) Sujet: Re: [Réserve de Dragons] Nid n°4 (2/4) [Réserve de Dragons] Nid n°4 (2/4) EmptySam 10 Juil - 16:44



( caput draconis ♚ VOYAGE SCOLAIRE )

Face à moi, le dragon dépliait son long cou reptilien, alléché par l’odeur exquise de cadavre qui se dégageait du sac que je portais du bout des doigts. Ses mouvements alanguis d’une paresse trompeuse cachaient bien mal la dangerosité de ses réflexes aussi vifs qu’ils pouvaient s’avérer mortels. C’était une créature fabuleuse et se trouver si proche de ce spécimen — aussi jeune soit-il — n’enlevait rien à la férocité que son espèce dégageait. Ses narines dilatées par l’appétit reniflaient avidement les parfums de chair morte que je laissais dans mon sillage ; ses yeux de serpent ne perdaient pas une miette de mes mouvements. Curieux mais méfiant, ses pattes labouraient le sol de son nid en quatre rangées de griffes agitées. L’accent râpeux du norvégien accéléra le mouvement de balancier de sa longue queue écailleuse mais ce ne fut pas suffisant pour qu’il me suive dans un coin de son abri. Un grondement sourd aux sonorités menaçantes se mit à vibrer de son puissant poitrail et il tourna presque aussitôt la tête en direction d’une silhouette qui nous rejoignait. Le teint pâle et le pas traînant, son œil manquant de vivacité, c’était bien évidemment Thaddeus. Qui d’autre pouvait dégager une telle mollesse assortie à une froideur qui devait régner jusque dans les tréfonds de son cœur ? En réponse au ressentiment que sa vue m’inspirait, un sourire mauvais étira mes lèvres. D’un geste leste, je propulsai le rongeur mort dans sa direction. Bonne âme, je le prévins tout de même du cadavre virevoltant qui lui arrivait dessus et il eut le réflexe de le rattraper. « N’est-ce pas ? Je savais que mon attention te ferrrait plaisirrr. Vous êtes parrrfaitement assorrrtis. » Puis, d’un geste du menton, je lui désignai le dragonneau qui contenait toute sa frustration de ne pas être présentement entrain de se délecter d’un savoureux repas — il ne devait pas comprendre pourquoi deux humains s’amusaient à se le passer alors que lui mourrait d’envie de le dévorer — et qui n’avait toujours pas fait un pas dans une direction ou dans une autre. À moins que sa bouse ne vaille de l’or et qu’il se refuse à abandonner son trésor, il n’y avait aucune raison pour que cette créature résiste éternellement à l’appel de la nourriture.

« Pas le moins du monde, trrrès cherrr » répliquai-je tout en croisant les bras sous ma poitrine, prête à assister à un spectacle renversant. Si d’aventures cet animal encore bien jeune pouvait se méprendre et faire du Serpentard sa nourriture… Il était tout à fait possible que mon habituelle vigueur soit plus lente à se manifester lorsque viendrait le moment de le sauver. Mon ricanement souligna toute l’inefficacité de ses mots doux et se prolongea jusqu’à ce qu’il relève les yeux vers moi. « Comme c’est mignon. Mais tout ce qu’il y a de plus inefficace. » Entre nous, le dragonneau ne se décidait toujours pas à pourchasser de ses assiduités l’objet de son appétit. Son inaction arracha finalement un grognement mécontent au Serpentard. « Peut-êtrrre que c’est l’odeurrr qui le rrrebute » fis-je d’un air désinvolte qui ne visait absolument pas le rat mort entre les doigts de Thaddeus, mais plutôt ce dernier. Délaissant les moqueries pleines de mauvaise foi, j’abandonnai le sac plein de nourriture à mes pieds après en avoir tiré deux autres cadavres. Il était bien heureux que j’ai pensé à enfiler mes gants en cuir ce matin. « Voyons voirrr. » Le premier rat s’éleva en cloche entre le dragon et moi, amorçant sa descente de manière à ce qu’il n’ait qu’à ouvrir grand la gueule pour que son déjeuner atterrisse entre ses crocs aiguisés. Mais ça ne l'intéressait pas. Ses yeux suivirent brièvement la course du cadavre flasque avant de se poser sur celui que je tenais toujours entre mes doigts. Le temps d’un battement de cils et ses crocs se refermaient sur sa proie, emportant avec eux mon gant et quelques lambeaux de peau.

Mes lèvres sifflèrent un juron dans ma langue maternelle. Pas sous le coup de la douleur — elle n’afflua pas immédiatement — non, mais une paire de gant délestée de sa moitié ne servait plus à grand-chose. « Ce n’est visiblement pas l’appétit qui lui manque. » Mon ton grinçant chantait tout mon mécontentement et mon regard brillant de hargne se posa sur le dragon dont la langue fourchue caressait justement les babines. Seulement alors, une sensation de brûlure m’enveloppa le poignet. Mes yeux clairs glissèrent sur ma manche malmenée et sur les sillons rougeâtres qui maculaient le bas de mon bras. Mes doigts avaient été épargnés — ce cuir était décidément de très bonne facture — mais la peau tendre n’avait guère résisté à la mâchoire puissante de l’animal. Ce n’était pas agréable, loin de là : la chair à vif au contact de l’air froid semblait brûler avec deux fois plus d’intensité. Pourtant, une lueur de plaisir sauvage éclaira mes prunelles qui contemplait ma peau marquée. Si seulement j’avais eu le droit de sortir ma baguette pour faire ravaler sa férocité à ce dragonneau… Quelque chose me disait que les guides et gardiens de la réserve ne me laisseraient pas faire comme je l’entendais. « Vas-tu fairrre une nouvelle tentative ou es-tu trrrop peurrreux pourrr t’y rrrisquer ? » Mon air de défi taquinait sciemment l’orgueil du Serpentard. Tandis qu’il se décidait, je pliai et dépliai mon bras, vérifiant que rien de trop grave ne lui était arrivé et décidai que ça n’était pas le cas. La plaie saignait abondamment mais ça n’était pas si profond et mes mouvements n’accentuaient guère la douleur.

@Thaddeus C. Rowle

( Pando )
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé



À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[Réserve de Dragons] Nid n°4 (2/4) Empty
Message(#) Sujet: Re: [Réserve de Dragons] Nid n°4 (2/4) [Réserve de Dragons] Nid n°4 (2/4) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
[Réserve de Dragons] Nid n°4 (2/4)
Page 1 sur 1

Sauter vers: