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Bonne fin de soirée — PHOENIX & JUNIOR
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Message(#) Sujet: Bonne fin de soirée — PHOENIX & JUNIOR Bonne fin de soirée — PHOENIX & JUNIOR EmptyMar 19 Jan - 19:05



Bonne fin de soirée
ft. @Phoenix S. Reyes & C. Junior d'Archambault

Un soupir passa mes lèvres alors que je tournais une nouvelle page de mon manuel de botanique, observant avec un regard désabusé et un intérêt limité le schéma qui se dessinait devant moi. Je n’avais jamais vraiment porté cette matière dans mon coeur, c’était un fait, ça n’était que du jardinage, une perte de temps salissante qui ne nous apporterait jamais rien… J’avais attendu, des années durant, de la voir enfin disparaître de mon emploi du temps, pouvant m’adonner à la place à quelque occupation digne de ce nom, des choses qui pourraient me servir un jour et dont le travail aurait des fruits à porter. Mais non… Un miracle avait suffi à me forcer à revoir mes espoirs à la baisse… Une bonne note à un examen ridicule et l’implacable exigence parentale. Déjà que je me retrouvais obligé d’abandonner les matières essentielles à cause de mes résultats lamentables, j’aurais au moins l’obligeance de conserver toutes celles à ma portée, leur évitant ainsi d’avoir à expliquer à quiconque que leur fils passerait ses deux dernières années à se tourner les pouces… Je m’y étais plié, sage et docile, et j’avais fait l’effort de travailler davantage encore pour ne pas les décevoir ni qu’ils soient la risée de leur cercle d’amis. J’avais presque compris, dans le fond. Si ça n’avait tenu qu’à moi, j’aurais seulement gardé Divination, Vol et Runes, ce qui m’assurait des notes plus que correctes, des efforts limités et l’impression rassurante d’être bon à quelque chose, mais il fallait bien reconnaître qu’on leur aurait reproché d’avoir engendré un véritable tir-au-flanc. Ça n’était pas des cours, c’était un hobby, tout au plus. Faire l’imbécile sur un balai, boire le thé en se mirant dans une boule de cristal ou traduire quelques lignes d’une langue définitivement morte, ça ne forgeait pas un avenir, ça faisait à peine passer le temps ! Mes doigts se crispèrent sur l’ouvrage et je me retins de le fourrer dans mon sac sans aller au bout de ma lecture. J’avais un contrôle mardi, du temps à perdre et des lacunes à combler… Ce qui m’était apparu comme une demande sensée que je me devais d’accepter m’apparaissait aujourd’hui comme une preuve supplémentaire de la mainmise qu’ils avaient sur ma vie. Tout, absolument tout, n’était que leur oeuvre et tout, absolument tout, le serait sûrement jusqu’au bout. On m’offrait parfois le droit de croire que ça n’était pas le cas mais on me l’arrachait dès que j’avais le malheur de m’y accrocher un peu…

Derrière moi, les battements d’ailes d’un hibou me tirèrent de ma lecture. Je me redressai légèrement, m’appuyant sur la marche qui se tenait dans mon dos pour m'étirer au mieux et jeter un oeil en direction de leur antre sans avoir à bouger. L’odeur, plus forte encore que dans l’escalier, me fit plisser le nez alors que je scrutai avec une attention soutenue chaque volatile pour y retrouver le mien. Enfin… Le mien… Celui que j’avais emprunté à l’école dans la matinée et qui n’avait toujours pas repointé le bout de son bec. Dans d’autres circonstances, sûrement que j’aurais attendu avec une patience d’ange, laissant à mes géniteurs tout le temps qu’ils voulaient pour me répondre. Je vivais très bien sans nouvelle régulière et savais me rappeler à eux quand j’avais besoin de quelque chose. Du reste, ma mère prenait généralement soin de m’envoyer tout un tas de cadeaux, des livres aux pâtisseries, pour me rendre la vie plus douce. Mais, cette fois, chaque seconde m’était insupportable. Je comptais les heures et les minutes depuis que l’animal avait disparu, filant vers Londres, Selsey ou quelque ville française où ils avaient posé leurs valises. Je voulais qu’ils me répondent. Je voulais qu’ils me répondent ce soir. Je savais pourtant que ça n’arriverait pas autant que je savais que la réponse ne me conviendrait pas. L’injonction puérile et capricieuse qui s’était couchée sur mon parchemin ne trouverait aucun retour favorable mais ça avait été plus fort que moi. J’avais voulu essayer une dernière fois, priant tous les dieux de ce monde auxquels je n’avais jamais cru pour m’en sortir sans avoir à user de tours ignobles et de supercheries pathétiques… J’aurais aimé prétendre que ça me ressemblait mais force était de constater que si ça l’était — et ça l’était certainement — ça ne l’était pas concernant mes parents. J’avais toujours été droit, conciliant, obéissant… Tout ce qu’on me demandait de ne plus être à présent. Le hibou nouvellement arrivé termina de s’installer, quelques autres s’agitèrent à peine sur les perchoirs et tout devint silencieux. Je repris ma place initiale, appuyé contre le mur crasseux de l’escalier, les jambes étendues sur les marches qui descendaient devant moi. Il fallait être bien bête pour passer la fin de sa soirée ici, dans les courants d’air et la puanteur des fiantes… Qu’importe… Au point où j’en étais de toute façon… Et puis, l’heure n’était pas au couvre-feu, je pouvais encore espérer un peu.

Finalement, des bruits de pas se firent entendre un peu plus bas. On montait, sans l’ombre d’un doute. Je me tendis malgré moi, prêt à ramasser mes affaires et à redescendre, feignant seulement d’être venu envoyer quelque lettre… J’espérais encore sauver quelque chose alors que tout se délitait entre mes doigts depuis bien des semaines maintenant. Mais je me ravisai. Tant pis. Je n’avais pas à rougir de mon impatience ni à me justifier du décor pitoyable dans lequel je me trouvais. Qui n’avait jamais mis les pieds ici, honnêtement ? Peut-être y étais-je resté plus longtemps qu’il ne l’aurait fallu, certes, peut-être m’étais-je carrément installé dans les escaliers mais qui viendrait me le reprocher ? Je ne dérangeai ni les occupants ni de possibles visiteurs. Depuis la fin du dîner, voilà une heure bientôt, je n’avais croisé personne. Et puis ça n’était pas comme si le jugement du plus insignifiant de mes camarades pouvait avoir la moindre importance. Je fis mon possible pour me replonger dans mes révisions mais je restais focalisé sur les marches gravies et cette rencontre inéluctable dont je ne voulais pas. J’étais bien, ici. Du moins j’étais tranquille. Mais c’était bientôt fini. Ça se rapprochait. C’était tout près. Un soupir de plus et je me décalai un peu, presque en prévention. Quelques marches encore et puis tout bascula. S’il s’agissait bien en effet du plus insignifiant de mes camarades, de la plus insignifiante en tout cas, il était question de la seule que je n’aurais jamais voulu croiser, ni ici ni ailleurs : cette garce de Reyes. Mon regard accrocha le sien un instant, le soutenant avec une prétention plus grande encore que celle qu’on me connaissait d’ordinaire, l’ombre d’un sourire fier et supérieur se posant doucement sur mes lèvres.

Madame, soufflai-je avec un accent français parfait mais débordant d’un dégoût si grand qu’il m’était impossible de le contenir en entier. Je savais que le mariage avait été repoussé — j’espérais encore pour ces pauvres Sørensen qu’elle mourrait dans d’atroces souffrances avant qu’il ne soit célébré — mais peu importait en soi qu’elle soit déjà ou qu’elle devienne. Quel déplaisir de te croiser ce soir.

Pourtant, ma voix restait fidèle à elle-même, polie, presque aimable, comme si je venais de la saluer de la plus charmante des manières. Cette journée était interminable et désagréable au possible, voilà que le hasard se chargeait de me la rendre plus horrible encore. Quoi que j’ai pu faire, dans cette vie comme dans une autre, j’étais à peu près certain que ça ne méritait en rien un acharnement similaire… Mais soit. Nous étions dans la volière, à l’entrée de celle-ci tout du moins, elle avait parfaitement le droit d’être là… Et elle n’aurait aucune raison d’y rester bien longtemps. C’était juste un autre mauvais moment à passer…
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Message(#) Sujet: Re: Bonne fin de soirée — PHOENIX & JUNIOR Bonne fin de soirée — PHOENIX & JUNIOR EmptyVen 22 Jan - 14:15



Bonne fin de soirée

ft. Junior
Installée à la table de la salle commune, mon regard se perd dans les flammes dansantes de la cheminée. Je viens à peine de terminer ma lettre pour mes grand-parents paternel. J'ai l'impression que cela fait une éternité que je ne leur ai pas écrit et à bien y réfléchir, ce n'est peut-être pas totalement faux. Après notre exil, nous avons commencé une correspondance eux et moi, histoire que je garde un lien avec eux et avec mes racines. Mais plus le temps passé et plus cela devenait difficile de rester régulière dans mes réponses. Autant parce que j'avais d'autres priorités que parce que je commençais à être lasse de me battre continuellement avec eux au sujet de mon père. Non, je ne voulais pas lui parler, ni lui écrire et cela ne servait à rien d'insister. Oui, peut-être que je le regretterais un jour mais pour l'heure c'est ma décision et j'aimerai qu'ils la respectent. J'en avais marre qu'ils reviennent constamment à la charge, alors j'ai espacé lentement mes réponses, jusqu'à ne quasiment plus leur écrire. Je recevais toujours leurs lettres mais il était assez rare que je prenne la plume pour leur répondre, au grand dam de ma mère qui me rappelait, à chaque fois que je rentrais, qu'ils attendaient de mes nouvelles et que je devais cesser de faire l'enfant capricieuse. Un jour, ils ne seraient plus là et ça sera trop tard pour leur écrire, leur faire plaisir. Ils sont vieux, ils sont loin de nous, leur fils est en prison, pourquoi n'étais-je pas plus gentille avec eux ? Tout ce qu'elle me disait rentré par une oreille et ressortait par l'autre, aveuglée par mon arrogance et ma stupidité. Est-ce qu'aujourd'hui je regrette d'avoir été si cruelle avec eux ? Oui, je crois. Peut-être était-il temps que je prenne la plume pour m'excuser.

Et pour être totalement honnête avec vous, il n'a pas été facile de trouver les mots juste pour m'excuser, certainement parce que je ne suis pas une grande adepte de cette pratique. La grande Phoenix Reyes ne s'excuse pas, elle piétine tout sur son passage et continue à avancer, la tête haute, sans un regard en arrière. Elle espère naïvement que les autres resteront malgré tout à ses côtés. Evidemment, la réalité est tout autre et aujourd'hui, plus que jamais, la grande Phoenix Reyes est plus seule que jamais. Je ne l'avouerai jamais, mais cette solitude me pèse. Tout ce que j'avais mis du temps à construire c'est effondré comme un vulgaire jeu de cartes. Alors oui, j'ai eu ce que je convoitais tant, je vais épouser Hannibal, mais à quel prix ? J'ai vendu ma liberté et mon âme à une famille qui ne fera qu'une bouchée de moi au moindre écart de conduite. Et quoi que je fasse, quoi que je puisse dire, ils ne me pardonneront jamais et ne m'accepteront jamais vraiment au sein de leur famille. Je suis vouée à n'être qu'une pauvre pièce rapportée sans grande valeur et sans aucun pouvoir. Et si Hannibal mourrait, je n'ose imaginer le sort qu'on me réserverait... Mais j'essaye de ne pas y penser, ce n'est pas vraiment le moment. Nous ne nous sommes pas encore dit oui après tout. Même si je n'ai aucun doute sur la finalité de cette histoire, les choses ne sont pas encore faites, certainement au grand plaisir de ma famille qui voit peut-être une chance de pouvoir contre-attaquer. Comment ? Je l'ignore mais je leur fais confiance pour trouver. Est-ce pour ça que je tente de renouer contact avec la famille de mon père ? Peut-être...

Je ne suis pas une victime même si j'aime à le prétendre en ce moment. Je suis une battante et j'ai toujours eu quelques atouts dans ma manche. Il n'est pas venu le temps de baisser les bras, mais bien de continuer à se battre. Si j'arrive à renouer les liens avec ma famille paternelle, j'aurai des alliés de mon côté, en qui je pourrais avoir confiance. Mais pour cela, il faut que je choisisse habilement mes mots. Après relecture de ma lettre, je suis assez satisfaite de son contenu. Je me suis permise de l'écrire ici, aux yeux de tous parce qu'il existe peu de personnes dans cette école capable de lire l'espagnol. C'est bien triste de ne pouvoir parler ma langue comme je le voudrais mais au moins je peux écrire mes lettre n'importe où personne ne pourra les comprendre. J'hésite un peu, est-ce que j'attends demain pour l'envoyer ou est-ce que je me motive pour qu'elle parte maintenant ? J'avais encore un peu le temps avant le couvre-feu, je ne voyais pas de raison de repousser le moment de son départ. Je me levais donc, cacheta soigneusement la lettre, rangea mes affaires dans mon sac et rejoignis mon dortoir pour poser mon sac. J'attrapa une cape chaude, histoire de ne pas attraper la mort en chemin et c'est armée de ma lettre que je sortie de ma salle commune, sans un regard en arrière. Je n'ai pas croisé Finn ce soir, mais il n'y a rien de bien étonnant à cela. Avant, nous passions régulièrement nos soirées ensemble, aujourd'hui c'est à peine si on se croise. Je n'ai pas envie de ramper à ses pieds, pas pour l'heure en tout cas. J'ai obéis aux ordres de son grand-père et j'ai glorifié sa famille - sans pour autant en penser un mot - je ne vois pas ce que je peux faire d'autre pour lu faire plaisir. Je suis peut-être une traîtresse, mais quand on voit de qui s'entourent les jumeaux, je me dis qu'il n'y a rien de bien étonnant à ça. Nous sommes tous une bande de gamins arrogants et prétentieux, nous croyant au dessus de la masse. Il était évident que tôt ou tard, l'un de nous poignarderait les autres pour ses propres intérêts. C'est moi qui est ouvert le bal, certes, mais je ne doute pas un instant que d'autres suivront...

Je monte tranquillement les marches qui me mènent à la volière. Je distingue de loin une silhouette assise sur lesdites marches. Je soupire, on ne peut pas être tranquille dans cette maudite école, il faut encore que des importuns viennent squatter la volière pour je-ne-sais-trop quelle raison. Il me faudra arriver à distance raisonnable pour reconnaître les traits de ce bon vieux Junior. Mon regard s'accroche au sien quelques instants, avant que je le laisse glisser autour de lui. Est-il seul ? Est-ce seulement possible ? Le toutou à sa majesté Erin n'est pas au pied de sa maîtresse ? Comme c'est étrange... "D'Archambault !" l'apostrophais-je sans aucune trace de respect dans le timbre de ma voie. Pour le coup, j'aurai préféré n'importe quel troufion qui grouille dans cette école que de le croiser lui. S'il y a bien une personne qui a le don de me faire sortir de mes gongs, c'est bien lui. Un jour je lui ôterais ce sourire supérieur qu'il arbore toujours en ma présence. Je rêve du jour où je lui arracherai le coeur... "Le déplaisir est partagé .... Etrange de ne pas te voir au pied de ta maîtresse ... mais j'imagine que tu as l'ouïe assez fine pour entendre quand elle te sifflera !" Répliquais-je en lui rendant son sourire satisfait. Je n'ai jamais vraiment compris ce qui les lié tous les deux mais assurément rien de sain ou de normal. D'une part, parce qu'on parlait d'Erin et rien de normal pouvait la lier à qui-que-ce-soit. Et d'autre part, parce qu'avec le temps, il était difficile d'en croiser un sans qu'il soit constamment fourrer avec l'autre, c'était à se demander s'ils ne dormaient pas ensemble. Etais-je jalouse de leur "amitié" ? Pendant un temps, je l'étais, aujourd'hui je la lui laisse avec plaisir !


HARLEY-
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Message(#) Sujet: Re: Bonne fin de soirée — PHOENIX & JUNIOR Bonne fin de soirée — PHOENIX & JUNIOR EmptyDim 31 Jan - 17:53



Bonne fin de soirée
ft. @Phoenix S. Reyes & C. Junior d'Archambault

Il y avait des journées qui ne valaient décidément pas grand chose, des journées, comme celle-ci, dont on ne voyait pas le bout… Des journées qui avaient le chic pour se transformer en mois et en semaines, interminables. Depuis la rentrée, depuis un peu avant, même, le temps avaient cessé de s’écouler, s’étirant inlassablement. Je n’avais même pas espoir que la missive tant attendue mette un terme à ce jeu qui ne me plaisait en rien, je savais que ça ne serait pas le cas, qu’on ne m’offrirait pas si facilement la victoire… Au nom de quoi ? D’intérêts qui m’étaient propres ? D’envies que personne ne partageait ? De rêveries adolescentes auxquelles on n’accordait pas le moindre crédit ? Mon père avait été clair : la famille d’abord. Si, par hasard, ce que je voulais coïncidait avec leurs projets, tant mieux, sinon mon avis n’était nullement requis, je n’avais qu’à courber sagement l’échine et accepter le sort qui m’était réservé. De toute façon, je n’étais pas à plaindre. J’avais tout ce qu’un jeune homme pouvait désirer et si je n’étais pas en mesure de m’en rendre compte, c’était parce que j’avais été trop gâté et que l’ingratitude dont je faisais preuve dépassait l’entendement. D’un côté, j’avais pleinement conscience que c’était la vérité. Sûrement que, dans d’autres circonstances, j’y aurais trouvé mon compte ou que, tout du moins, j’aurais fait avec… Mais là, j’en venais presque à attendre un nouveau refus pour m’autoriser — non sans une once de culpabilité — à le contrer. Rares étaient les fois où je m’étais lancé dans une entreprise moins convaincante… Probablement que mon isolement, cette attente exilée dans un coin reculé du château, aurait pu alléger un peu la lourdeur de cette soirée mais il n’en fut rien. On apprend très vite à se défaire de tout espoir, à Poudlard, chaque instant pouvant se montrer plus insupportable encore que le précédent. Des pas dans l’escalier, une rencontre inévitable et le minois de Reyes dont la seule vue me donna la nausée plus encore que l’odeur épouvantable des fiantes qui pourrissaient quelques marches plus haut. De toute l’école, il avait fallu que ça soit elle qui entreprenne cette ascension, elle qui vienne assassiner ma tranquillité avec un sadisme qui n’était sûrement plus à prouver.

Il n’y avait rien que je souhaitais plus au monde que d’effacer de ses lèvres fielleuses son sourire supérieur. Quelle déception ça avait été de voir que sa chute n’était que de courte durée ! J’imagine que ça avait au moins eu le mérite de me faire ouvrir les yeux sur les Sørensen qui, alors que je les avais toujours vus comme la famille sorcière par excellence, l’exemple à suivre et l’influence derrière laquelle se ranger, ne valaient finalement guère mieux que nous autres. Les apparences étaient maîtrisées mais affreusement trompeuses et je m’étais laissé berner avec une facilité déconcertante. Peut-être avais-je plaqué sur eux la perfection que j’avais toujours déceler chez Erin ? Ça n’était pas impossible… Le piédestal s’était effondré, emportant avec lui le peu de membres qui parvenaient encore à s’y maintenir… Même la Poufsouffle, pour qui j’avais toujours eu une admiration sans borne, avait perdu de son éclat. Les souvenirs de cette porte claquant derrière elle, la chaleur de sa vengeance persistant encore au coin de mes lèvres, suffisaient à le ternir un peu plus à chaque fois qu’ils me revenaient en mémoire… Et elle, cette vaurienne de la pire espèce, était sûrement l’image la plus parlante de tout ce qui pouvait bien clocher chez eux. Les justifications de Finnbjörn n’avaient aucune prise sur le mépris que m’inspirait son entrée prochaine dans leurs rangs. Qu’importe les histoires politiques, qu’importe tout ce qu’il pouvait prétendre encore : ça n’avait ni sens ni excuse. Et quelque part, j’aurais au moins aimé qu’il l’admette. Je ne savais même pas pourquoi je m’accrochais à ce « d’accord » à peine soufflé sur un champ de ruines, toutes nos familles, qu’elles l’avouent ou non, se retrouvaient derrière une même définition des noces, une définition où primaient raison et intérêts familiaux… Elle aurait sûrement fini par comprendre… Si elle en avait encore eu quelque chose à faire… Force était de constater que l’amitié fade qui nous liait depuis des semaines maintenant tendait à hurler qu’il n’en était rien. Des années parfaites balayées si facilement… J’étais incapable qui de la tristesse ou de la déception l’emportait sur le reste. J’avais beau lui en vouloir tant pour la distance que pour son départ infâme de l’autre soir, elle me manquait plus que je n’aurais jamais su le dire. Elle me manquait même plus encore à chaque instant que nous passions ensemble dans cette distance mesurée et superficielle qui ne nous ressemblait en rien.

D'Archambault !

Quelle perspicacité ! Je n’en attendais pas tant d’une décérébrée dans son genre ! Remettre un nom sur un visage croisé chaque jour depuis six ans, ça devait au moins relever de l’exploit ! Je ne pris pas la peine de lui faire l’honneur de quitter mon siège de fortune, ne donnant pas à sa présence une importance suffisante pour cela. Mieux encore, je repris l’air de rien mes aises sur la marche, bouchant vaguement le passage comme si elle n’avait jamais été là.

Le déplaisir est partagé…

Un signe de tête poli m’échappa, dans une parodie de courtoisie trop exagérée pour ne pas être remarquée, comme si ça avait pu me toucher. D’ordinaire, nous nous évitions. Au mieux, nous supportions un mot ou deux lorsque le choix s’avérait inexistant… En société ou auprès des jumeaux… Autrefois, en tout cas. Ça faisait bien une éternité que je n’avais pas été forcé de passer rien qu’une véritable seconde en sa compagnie — depuis cet été — et j’aurais aimé que ça continue ainsi. Ne pouvait-elle pas aller déranger quelque hibou malchanceux et déguerpir au plus vite ? Elle polluait mon air, le rendant plus nauséabond encore par sa seule présence.

Etrange de ne pas te voir au pied de ta maîtresse... mais j'imagine que tu as l'ouïe assez fine pour entendre quand elle te sifflera !
Je ne doute pas que personne n’ait jamais eu assez de considération pour toi pour t’interpeller autrement qu’en sifflant, répliquai-je dans un sourire patient, celui-là même que j’aurais eu avec un enfant trop simple d’esprit, mais entre amis, on utilise nos prénoms. J’imagine que tu n’en as pas assez pour être familière de ces manières mais, qui sait, peut-être que ça viendra un jour...?

Mon ton est ouvertement paternaliste, un brin condescendant peut-être mais peu importait. Je n’étais même pas sûre qu’elle ait vraiment eu un seul ami un jour vu la facilité avec laquelle le monde lui avait tourné le dos… Erin l’avait haï plus que je ne l’avais jamais vue haïr qui que ce soit et si son frère s’était montré plus mesuré, m’avait-elle dit, il était évident que les liens qui les avaient unis un jour n’étaient plus que de l’histoire ancienne. Peut-être parviendrait-elle à ses fins, peut-être réussirait-elle à se faire introduire dans ce cercle familial qu’elle convoitait tant mais à quoi bon si tout ce qu’elle pouvait en obtenir n’était qu’une menace constante planant au-dessus d’elle à chaque instant…? Nous savions tous les deux qu’ils étaient prêts à tout, aussi mieux valait être du bon côté si on voulait vivre sans avoir à vérifier à deux fois son verre à chaque repas de famille…
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Message(#) Sujet: Re: Bonne fin de soirée — PHOENIX & JUNIOR Bonne fin de soirée — PHOENIX & JUNIOR EmptyLun 8 Fév - 14:45



Bonne fin de soirée

ft. Junior
J'aurai voulu me rendre à la volière sans croiser personne et en repartir aussi vite que j'en étais venue. Ce n'est pas trop demandé à ce que je sache mais il faut croire qu'à Poudlard, même les petits souhaits ne sont jamais exaucés. Pire encore, en plus d'y croiser quelqu'un, il faut que ce soit une personne que je hais du plus profond de mon être. Depuis notre première année, nous ne pouvons pas nous encadrer lui et moi et les années n'arrangent en rien notre mésentente. Il est toujours là, avec ses grands airs, à me toiser du regard, à me parler comme si j'étais une simple d'esprit, à me rabaisser comme si je n'étais pas digne de respirer le même air que lui. Tout ça parce que ma famille a chuté socialement parlant avant notre arrivée en Grande-Bretagne et que par conséquent, il s'estime supérieur à moi. Ca l'a toujours contrarié que les jumeaux aient pu m'accorder leur amitié et leur confiance et j'avoue sans mal que ça me faisais plaisir de le narguer. Mais aujourd'hui, il n'y a plus d'amitié qui nous lie les uns aux autres ce qui doit grandement lui faire plaisir. Evidemment, je me garde bien de croiser sa route au maximum, histoire de ne pas à avoir à supporter sa face de rat. J'ai déjà bien à faire à gérer la haine de sa copine, pas besoin d'en rajouter une couche. Mais on ne peut pas toujours tout prévoir et parfois certaines rencontres sont imprévisibles. J'aimerai pouvoir prétendre que nous sommes par chance deux personnes civilisées qui savons nous tenir, mais la vérité c'est que nous ne pouvons pas nous croiser sans nous balancer quelques horreurs à la figure, mais avec le sourire, bien évidemment ! Faut-il espérer que ça ne durera pas trop longtemps, histoire de ne pas me faire perdre du temps inutilement. Qu'il n'ait rien à faire de ses journées, sauf attendre qu'Erin le siffle, je l'entends bien, mais certains ont une vie et j'aimerai bien ne pas prendre racine dans le coin.

Pour être honnête, je n'étais pas prête psychologiquement à le croiser ici. Je ne me suis donc pas mise en condition pour supporter ses remarques. Mais je ferais de mon mieux pour, non pas cacher mon déplaisir de le voir, mais bien cacher le fait qu'il puisse m'atteindre, volontairement ou non. Il est hors de question qu'il puisse se targuer de m'avoir blesser d'une quelconque façon. Il est hors de question qu'il gagne une quelconque bataille contre moi, mon égo ne le supporterait pas, ni ma fierté. Il les piétine bien assez comme ça en général pour lui offrir une quelconque victoire. J'espérais sincèrement qu'une fois mariée et loin de Poudlard, je n'aurai plus à supporter sa présence, même si cela devait certainement être un désir utopique. Soyons réaliste, il était inséparable d'Erin, je ne voyais pas comment il en serait autrement loin des murs de cette école. J'espérais toujours une dispute entre eux, qui les séparait à jamais, mais jusqu'à présent, ça n'était jamais arrivé. Je n'ose imaginer l'humeur exécrable d'Erin, mais entre nous, est-ce que ça changerait vraiment quelque chose pour moi ? Je ne crois pas. J'en étais parfois à me demander si je n'allais pas, un de ces quatre, envoyer une lettre anonyme à sa famille pour leur parler de l'influence néfaste qu'Erin pouvait avoir sur leur fils. Avec de la chance, ils se sentiraient assez concernés par tout ça pour tenter de protéger leur fils des Sorensen et enfin m'enlever le poids de sa présence dans mon existence. Même si pour le moment, on se croisait rarement, je savais qu'une fois qu'on aurait quitté Poudlard, je risquais de devoir supporter plus souvent sa présence et ça me déplaisais déjà au plus haut point. Je sais qu'on en était pas encore là mais mieux vaut prévenir que guérir. Si je devais gérer la fratrie Sorensen et lui, je n'allais pas m'en sortir, autant donc agir en amont pour m'enlever une épine du pied.

Mais avant de me pencher sur la question, il allait d'abord falloir que je me débarrasse de lui et que, si possible, je lui enlève son sourire satisfait. Il a l'art de me taper rapidement sur les nerfs et il le sait. J'espère au moins que j'ai le mérite de faire de même. En tout cas on ne peut lui enlever le fait qu'il a du répondant et qu'il sait où frapper. L'amitié est un sujet délicat pour le moment, on ne peut pas réellement dire que j'ai eu beaucoup de chance dans ce domaine récemment. Peut-être que c'est en partie de ma faute, c'est vrai, mais on ne m'enlèvera pas l'idée que si mon amitié avec les jumeaux étaient aussi solides qu'elle ne le paraissait, ils ne m'auraient pas tourner le dos aussi rapidement. Erin me hait sans que je comprenne réellement pourquoi et Finn attend certainement que je rampe à ses pieds pour me pardonner. Pour ma part, mon silence ne mérite pas tant de cinéma de leur part. Qui a raison, qui a tort ? Je l'ignore et pour le moment je ne me pose guère plus la question. "Quand je vois l'amitié que tu entretiens avec Erin, je me dis qu'il est préférable d'être seule. Vous ressemblez plus au bouffon et à sa reine qu'à deux personnes qui entretiennent une amitié sur un pied d'égalité." Seule, au fond je ne le suis pas réellement, je peux encore compter sur Willow. Certes, personne n'est au courant et la situation est parfois tendue entre nous mais jusqu'à preuve du contraire, elle est la seule qui ne m'a pas encore tourné le dos. Pour combien de temps ? Je l'ignore. Lasse de voir sa tronche et peu encline a avoir envie de continuer notre discussion, je m'avance d'un pas et me plante devant lui "Tu comptes élire domicile ici ou tu vas enfin décarrer de ma route ?" répliquais-je, prête à lui marcher dessus au besoin. Comme je l'ai dis plus tôt, je n'ai pas envie de passer ma soirée ici et pour être honnête, je me moque complètement des raisons qui le poussent à s'être installé ici pour la soirée. Attend-t-il quelqu'un ? Attend-t-il un signe de la part d'Erin ? J'ai bien du mal à imaginer une autre raison que quelque chose en rapport avec mon ancienne meilleure amie, il faut bien l'avouer. Il aura beau dire ce qu'il veut sur moi mais je n'ai pas la sensation qu'il ait guère plus d'amis que j'en avais à l'époque. Et quand ils se seront lassés de lui, il se retrouvera dans la même situation que moi. C'est peut-être pour ça qu'il rampe autant au pied d'Erin, pour être sûr qu'elle ne se lasse jamais de lui.


HARLEY-
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Message(#) Sujet: Re: Bonne fin de soirée — PHOENIX & JUNIOR Bonne fin de soirée — PHOENIX & JUNIOR EmptyMer 17 Fév - 21:11



Bonne fin de soirée
ft. @Phoenix S. Reyes & C. Junior d'Archambault

J’avais espéré conserver encore un moment ma tranquillité… un long moment, même… Jusqu’à la réponse de mes parents, si seulement elle venait. Plus les minutes passaient, plus j’en doutais. Demain, peut-être… Il faudrait l’espérer. Je n’avais aucune envie d’avoir à les supplier ou, pire encore, à m’abaisser à d’autres registres qui m’avaient toujours été moins familiers. J’avais bien conscience qu’il me faudrait sûrement m’y risquer mais, dans l’état actuel des choses, je n’étais pas convaincu par cette idée… Erin ne m’offrait que son indifférence, c’était à peine si nous nous parlions encore… C’était étrange d’avoir passé ces derniers jours à faire exactement comme nous avions toujours fait — pour sauver les apparences, peut-être ? — alors qu’il n’y avait rien d’autre qu’un froid polaire et impersonnel pour animer les heures partagées. Il fallait espérer que ça ne dure pas trop longtemps… C’était insupportable. Ça rappelait les heures les plus sombres de notre amitié… en pire… Ça avait l’air tellement plus dramatique, cette fois-ci, tellement plus insurmontable… Et comme si ça n’était pas assez compliqué à supporter ainsi, comme si de voir la relation la plus importante de ma vie me filer entre les doigts sans que je ne sache quoi faire pour la retenir, il fallait que le destin s’acharne et me colle dans les pattes la demoiselle la plus antipathique de tout le château ! Il y avait très peu de gens que j’appréciais sincèrement, c’était un fait. Mais il y en avait également très peu que je détestais du plus profond de mon être, une haine farouche et méprisante qui m’obligeait à faire fi du sang… Je me fichais éperdument de savoir que celui de Reyes était pure, elle me paraissait toujours juste plus digne d’attention qu’un moldu… mais moins qu’un elfe, évidemment. Je n’avais jamais compris ce qu’elle pouvait bien apporter aux jumeaux ou à leur aîné… Elle n’était rien, elle ne valait rien, elle ne méritait rien. Mais personne n’avait jamais voulu me croire alors j’avais fini par arrêter de lutter, attendant sagement dans l’ombre que vienne un jour l’heure de sa chute… Et quelle chute ! Ah que j’avais profité de ce piédestal brisé et des liens anéantis ! Que j’avais pris plaisir à écouter Erin cracher sur cette ancienne amie sans avoir à me retenir de rajouter de l’huile sur le feu ! Mais ça n’avait pas duré… bien au contraire… De paria, elle était devenue promise… Finnbjörn avait eu beau prétendre que ça n’était qu’une histoire politique, j’y voyais la pire des faiblesses. Les Sørensen n’étaient pas mieux que les autres. Tous leurs grands airs, tous leurs beaux discours, ça n’était rien d’autre que de la poudre aux yeux ! La déception avait été violente. Quoi qu’il soit jamais passé entre nous, je les avais tous toujours tenus en très haute estime, les respectant bien plus que je ne respectais mon propre père et pourtant… Comment avais-je pu me fourvoyer à ce point…? Je n’en savais rien…

Quand je vois l'amitié que tu entretiens avec Erin, je me dis qu'il est préférable d'être seule. Vous ressemblez plus au bouffon et à sa reine qu'à deux personnes qui entretiennent une amitié sur un pied d’égalité.
Allons, allons… Range donc cette jalousie, veux-tu, c’est affreusement déplacé.

J’étais bien aise qu’elle ne sache rien. Nous jouions parfaitement la comédie… Et s’il était sûrement possible pour nos proches de comprendre que quelque chose clochait — Finnbjörn, à la limite, s’il était en mesure de lever un instant les yeux de son nombril — le reste du monde se faisait berner en beauté… Nous déjeunions toujours ensemble, nous nous installions toujours à côté en cours… Notre amitié à l’agonie continuait d’exister… à moitié… parce qu’aussi douloureux que ce soit, c’était toujours plus simple que d’y mettre un terme… Et puis, peut-être finirait-elle par me revenir. Mon coeur s’était emballé alors qu’elle l’avait comparée à une reine… J’avais fait mon possible pour ne rien en laisser paraître. Elle ne savait rien de ce qui nous unissait. Elle n’en avait jamais rien su. Elle était trop idiote pour comprendre l’étendue de notre relation, l’évidence que ça avait toujours été. Elle vivait seulement mue par ses intérêts, par ce qu’on pouvait lui apporter… Nous étions bien au-dessus de ça. Nous l’avions toujours été. Aussi je me fichais bien d’être pris pour son bouffon, je savais qu’elle, elle ne m’avait jamais vu ainsi. Ou, en tout cas, jusque là… Les certitudes se fendillèrent légèrement.

Après, ça n’est pas non plus comme si les amis se bousculaient à ton portillon. Alors, oui, autant que tu le prennes ainsi, ça t’évitera bien des tracas.

Un hochement de tête m'échappa, comme si je comprenais ce qu'elle vivait et appréciait de la voir avoir une réaction si sage... Si seulement elle avait pu préférer se jeter sous les roues du Poudlard Express, à la place !

Ça n’est pas trop difficile de n’avoir personne sur qui compter ? De savoir que l’humanité se fiche éperdument de ton existence ? Tu pourrais mourir demain que personne ne remarquerait la différence… C’est d’une tristesse…

Un sourire faussement compatissant flotta un instant sur mes lèvres. Oh, elle prétendrait sûrement qu’Hannibal, son cher Hannibal, son merveilleux Hannibal n’en avait pas rien à faire de son sort mais, là encore, j’aimais en douter. Ou alors il était parfaitement idiot. J’avais toujours eu un doute sur ce point… Bien des années plus tôt, il m’était apparu comme un dieu ou quelque chose qui s’en rapprochait. L’aîné que je n’avais jamais eu, sûrement porteur de toute la sagesse du monde, les jumeaux semblaient avoir tant d’estime pour lui que je m’étais rangé à l’avis général, le laissant grimper sur un piédestal sûrement illégitime… Et puis il s’était laissé prendre dans les filets de cette harpie et il n’avait plus eu l’air qu’un sombre et faible crétin. À quoi bon avoir l’air si brillant si on se faisait avoir par la première manipulatrice à croiser sa route…? Elle s’avança un peu et se planta devant moi. Mon sourire se fit plus arrogant, emprunt de défi.

Tu comptes élire domicile ici ou tu vas enfin décarrer de ma route ?

Je levai les yeux au ciel avec une exagération toute particulière. Mon dieu, ce vocabulaire… Elle n’avait aucune classe, aucune élégance… Elle aurait pu grandir dans un bidonville plein d’impurs que ça n’aurait étonné personne. Est-ce que seulement sa future belle-famille avait conscience de la honte qu’elle allait ramener avec elle et étaler sur leur nom ?

Au risque de te décevoir, je n’ai pas l’intention de bouger pour l’instant, non… Mais ne te gêne surtout pas, il y a un raccourci juste là, déclarai-je en désignant d’un geste vague la fenêtre qui se découpait dans le mur et éclairait faiblement notre portion d’escalier. Je ne voudrais pas te retenir plus longtemps, surtout… J’ai été ravi de te croiser. Ra-vi.

Cette dernière phrase et ma voix plus ironique que jamais avaient des airs de doigt d’honneur verbal. Qu’elle fasse donc demi-tour et aille embêter quelqu’un d’autre. Elle n’aurait aucun mal à trouver une pauvre victime qui n’a pas envie de la voir pour me remplacer, ça ne faisait aucun doute !
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Message(#) Sujet: Re: Bonne fin de soirée — PHOENIX & JUNIOR Bonne fin de soirée — PHOENIX & JUNIOR EmptyLun 1 Mar - 16:12



Bonne fin de soirée

ft. Junior
Je lève les yeux au ciel, affichant un air blasé, même si au fond, ce n'était que pour dissimuler qu'il marquait peut-être un point. Encore que c'était bien moins vrai aujourd'hui que ça ne l'était à une certaine époque, quant Erin et moi pouvions encore nous targuer d'être amies. A cette époque, j'étais jalouse de les voir si proche tous les deux et je détestais l'idée qu'elle puisse autant avoir envie de passer du temps avec lui au détriment de notre amitié. Aujourd'hui il faut bien avouer que je m'en tamponne un peu, préférant rester le plus loin possible d'Erin et de son envie d'en finir une bonne fois pour toute avec moi. Tout ça parce que je ne me suis pas confiée immédiatement à elle après avoir appris mon mariage arrangé avec Caleb, c'est totalement disproportionnée vous en conviendrez, mais est-ce vraiment si étonnant venant d'elle ? Pas vraiment ! "C'est si adorable de ta part de croire naïvement que qui que ce soit puisse être jaloux de vous ..." Je n'ai jamais vraiment compris le lien qui les unissait et je me demande aujourd'hui comment ils feront quand ils seront mariés avec d'autres personnes. L'accepteront-ils ? Exigeront-ils de se marier ensemble pour ne pas à avoir à endurer la séparation ? Ou alors n'est-ce là qu'une amitié ou amourette d'adolescents qui disparaitra dès leur départ de Poudlard ? J'imagine que le premier à se lasser de l'autre ce sera certainement Erin, je ne vois pas cette tâche avoir le courage de pouvoir vivre sans elle. Et s'ils souhaitent se marier ensemble, leur famille respective acceptera-t-elle cette union ? Autant je n'ai que très peu de doute de la part des Sorensen, autant il y a de forte chance que ça ne passe pas auprès des d'Archambault. Maintenant je peux me tromper mais mon petit doigt me dit que ça risque d'être plus dur de leur faire entendre raison sur cette union. J'imagine que l'avenir nous le dira.

Je tourne mon regard de part et d'autre de lui avant de répliquer "C'est vrai que tu es l'exemple même du mec sociable. Il y a toujours une foule de gens autour de toi..." Que ce soit ce soir ou en général, on ne peut pas réellement dire qu'il soit beaucoup entouré. En dehors d'Erin et parfois de Finn, je crois ne l'avoir jamais vu avec qui que ce soit d'autre. Et j'imagine sans mal que le jour où les jumeaux lui tourneront le dos, il n'aura lui non plus, plus personne vers qui se tourner. A croire que nous ne sommes pas si différent l'un de l'autre, même si ça fait mal de l'avouer. Est-ce cette amitié avec les jumeaux qui est toxique pour la sociabilisation ou n'est-ce là que le fruit de tempérament un peu trop orgueilleux et indépendant ? Allez savoir. J'esquisse un sourire amusé avant de répliquer de nouveau "Je ne sais pas, je ne me sens pas concernée mais si jamais un jour tu expérimentes, surtout n'hésites pas à me partager ton expérience, j'en serais ravie ! " Garder le sourire et prétendre ne pas se sentir concerné, ce sont les bases pour tenter de garder la face. Au fond, je ne mens pas, je ne me sens pas concernée dans le sens où j'ai encore Willow pour me soutenir dans cette école, mais il faut bien avouer que la disparition de mes meilleurs amis à mes côtés m'a beaucoup chamboulé et j'ai eu du mal à m'en remettre. Si on combine à ça le fait que ma famille me déteste, que je n'ai aucune nouvelle de ma mère malgré mes nombreuses lettres et que la famille de Caleb doit me détester profondément, il faut bien avouer qu'il y a de quoi se sentir seule. Mais là où il a tort c'est que si je venais à mourir, tout le monde le saurait et s'en réjouisserait très certainement, on est donc loin d'une mort passée totalement inaperçue. Après est-ce mieux ? Franchement j'ai un doute. Après je serais morte, que les gens pleurent ou s'en balancent, qu'est-ce que je m'en tamponne, je ne serais plus là pour le voir de toute façon !

Bon, ce n'est pas que cette conversation me fatigue mais presque. Ce n'est pas comme si nous nous plaisions à converser ensemble et je commence à être lasse de voir sa tronche. Comme je l'ai dit, moins je le vois et mieux je me porte. Il est donc venu l'heure des adieux et pour ça, il faut qu'il se décide à s'enlever de ses escaliers. Il a loué sa place ? Les a acheté ? C'est pitoyable de tenir tant à rester ici, au milieu des courants d'air, près de la fiente d'oiseaux. Si c'est son délire, grand bien lui en fasse mais moi j'aimerai passer, qu'il le veuille ou non. Il me montre la fenêtre, en guise de soit disant de raccourci et après un vague soupir, je lève une nouvelle fois les yeux au ciel avant de lui accorder un sourire vaguement amusé "Tu sais, on m'a toujours dit que le chemin le plus court était toujours la ligne droite, alors je vais me contenter des escaliers et te laisser la fenêtre si tu y tiens tant !" Le plaisir est partagé ... ou pas mais qu'importe, de toute façon ce n'était pas comme s'il était vraiment sincère de son côté. S'il ne veut pas faire d'effort, je n'en ferais pas de mon côté non plus. Je ne compte pas rebrousser chemin pour revenir plus tard et lui céder la victoire. Je ne compte bien évidemment pas passer par la fenêtre, le suicide c'est trop commun et je ne vais pas tenter de l'enjamber pour ne pas le déranger, ce n'est pas mon genre, je compte au contraire m'imposer et le faire céder en premier. Je lève donc mon pied et lui marche à moitié dessus, essuyant au passage ma chaussure sur son pantalon. Si je lui ai fait mal, tant mieux, sinon j'aurai au moins le plaisir de l'avoir souillé. "Oh mille excuses, je suis tellement maladroite. Attends, laisse moi te nettoyer ..." Répliquais-je en sortant ma baguette. Je suis bien consciente que je n'ai pas le droit mais j'attends de voir sa réaction avant de décider si j'enfreins le règlement pour ses beaux yeux ou si ça suffira pour gagner cette manche.


HARLEY-
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Message(#) Sujet: Re: Bonne fin de soirée — PHOENIX & JUNIOR Bonne fin de soirée — PHOENIX & JUNIOR EmptyMar 30 Mar - 14:46



Bonne fin de soirée
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J’aurais bien voulu savoir pourquoi le destin s’acharnait à ce point sur moi. Oh, je n’étais pas un ange, bien sûr, je ne l’avais sûrement jamais vraiment été mais tout de même ! De ma vie je n’avais jamais rien fait d’assez atroce pour mériter un tel châtiment ! D’abord l’ignorance glaciale d’Erin et maintenant la présence affreuse de cette gueuse ? C’était injuste ! Mais ça n’était pas non plus comme si j’avais le choix. Soit je la supportais aussi longtemps qu’elle polluerait mon air, soit je partais et lui offrais la victoire. Plutôt mourir ! J’étais là en premier, c’était à elle de déguerpir ! Elle leva les yeux au ciel, mon air se fit plus innocent. Elle finirait bien par se lasser, de toute façon.

C'est si adorable de ta part de croire naïvement que qui que ce soit puisse être jaloux de vous…

Mon sourire s’agrandit, un brin prétentieux. Objectivement, je ne doutais pas que notre amitié puisse faire des envieux. Je ne prétendais pas que nous en étions nous-mêmes la cause, loin de là, mais pouvoir compter aveuglément sur quelqu’un au point où nous avions pu compter l’un sur l’autre n’était pas donné à tout le monde. Les liens qui nous unissaient avaient été si étroits, la connaissance de l’autre si grande que les mots en devenaient parfois inutiles, les regards et les silences infiniment plus parlant que les longs discours. Quoi qu’elle soit, quoi qu’elle ait été, j’étais à peu près certain qu’aucun élève de cette école ait eu la chance d’expérimenter pareille relation. Et je n’aurais su dire, à cet instant précis, si c’était une bonne ou une mauvaise chose. D’un côté, c’était extraordinaire de se sentir si proche de quelqu’un, de ne connaître aucune limite dans cet abandon à l’autre… Je ne regrettais rien de nos bêtises qui m’avaient donné l’impression d’être plus vivant que jamais, de nos étreintes qui avaient toujours suffi à chasser les angoisses, de nos baisers qui laissaient un goût de chance infinie… Mais d’un autre, la chute était effrayante, je me retrouvais seul au monde, accroché à ce repère qui s’éloignait pourtant à grands pas. Tout avoir voulait dire aussi tout perdre et, peut-être que si j’en avais eu conscience avant, je me serais arrangé pour que mon univers tourne différemment, pour qu’elle en soit une partie et non le centre. Je sais aujourd’hui que je n’en pensais rien et que, quand bien même on m’aurait offert la possibilité de recommencer, j’aurais recommencé exactement de la même manière. Il était question d’Erin, après tout !

C'est vrai que tu es l'exemple même du mec sociable. Il y a toujours une foule de gens autour de toi…
Une foule ? Dieu merci, non ! la corrigeai-je comme si la conversation était autre chose que des bassesses ridicules. Je reconnais volontiers avoir peu d’amis mais ça a le mérite d’être des vrais. Enfin… Si tu vois de quoi je parle, bien sûr, j’ai cru comprendre que c’était une notion qui t’échappait.

Si j’étais à peu près sûr de pouvoir poser ce terme sur la Poufsouffle — encore que, ces derniers temps tendaient à me donner tort — j’étais loin d’être aussi convaincu par les autres. Finnbjörn me paraissait affreusement étranger, le semblant de rapprochement qu’il y avait eu avec Caleb n’existait que parce que nous avions une ennemie commune, Carla était trop dispersée pour m’y accrocher davantage, la méfiance qui existait avec Faust ne laissait plus grande place à autre chose… Je n’étais pas vraiment mieux loti qu’elle, en réalité, j’avais juste la chance de pouvoir encore le cacher. Pour combien de temps…? Seul le destin le savait, j’espérais seulement que ça serait aussi longtemps que possible. Hors de question d’avoir à perdre la face devant elle !

Je ne sais pas, je ne me sens pas concernée mais si jamais un jour tu expérimentes, surtout n'hésites pas à me partager ton expérience, j'en serais ravie !
Tu n’es pas concernée, évidemment…

Si mon sourire se voulait exagérément compatissant, mon ton était en tout point semblable à celui qu’on emploierait face à un enfant en train de débiter des mensonges. Condescendant et infantilisant au possible. Honnêtement, qui lui restait-il ? Peut-être Bluebell Sherwin avait-elle eu vaguement pitié ou qu’elle avait eu momentanément besoin d’un faire-valoir — la décadence de Reyes devait flatter sa grandeur, peut-être — mais il n’y avait nulle amitié derrière tout ça. Comme si Sherwin était en mesure de ressentir quoi que ce soit de plus que du mépris pour un semblable ! Qu’importe ses belles paroles du début d’année, belles paroles auxquelles elle n’avait jamais donné vie soit dit en passant, je ne doutas pas un seul instant qu’elle ne vivait que par et pour ses intérêts. En attendant, la lassitude commençait à se faire sentir. Combien de minutes assassinées depuis qu’elle était arrivée ? Ne pouvait-elle pas rebrousser chemin et arrêter de me déranger ? Je tâchai de lui faire comprendre qu’elle n’était pas la bienvenue ici et que je ne comptais pas faire le moindre effort pour rendre sa venue plus agréable mais il fallait croire que les pauvres neurones atrophiés dont elle était dotée ne lui permettaient pas de comprendre le message.

Tu sais, on m'a toujours dit que le chemin le plus court était toujours la ligne droite, alors je vais me contenter des escaliers et te laisser la fenêtre si tu y tiens tant !
Et bien descends-les donc et cesse enfin de m’importun-

Mais je n’eus pas le temps de terminer ma phrase qu’elle bougea à nouveau et força le passage. Son pied se posa sur le tissu sombre de mon pantalon, effleurant douloureusement ma pauvre cuisse à l’intérieur. Je dardai sur elle un regard des plus assassins et dus faire un effort surhumain pour ne pas la faire redescendre brusquement toutes ces marches qu’elle venait de monter. Personne ne m’avait vu ici sinon elle, son cadavre en bas de l’escalier n’aurait jamais pu me dénoncer.

Pauvre idiote ! crachai-je en me relevant presque d’un bond. Je savais que tu avais passé ta vie dans la fange mais j’avais eu le malheur de croire que tu t’élevais au moins au-dessus des truies !
Oh mille excuses, je suis tellement maladroite. Attends, laisse moi te nettoyer…

Je tirai ma baguette de ma poche d’un geste instinctif à la vue de la sienne. C’était donc à ça qu’elle voulait jouer ? Venger un affront qu’elle avait elle-même commis par un duel interdit ? Si elle pensait que je ne la voyais pas venir, la garce ! Mon arme restait pointée sur elle, prête à attaquer au premier mouvement douteux.

N’y pense même pas, Reyes, ou alors ce sera la dernière chose que tu feras dans cette école.

Est-ce qu’on voudrait toujours d’elle quand elle aurait terni son honneur par un renvoi sans gloire ? Quand sa chère baguette serait à tout jamais brisée, faisant d’elle à peine mieux qu’une cracmol de la pire espèce ? Elle serait sûrement bien moins charmante, la gueuse, bien moins mariable également… C’était à elle de voir.
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