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Message(#) Sujet: Only scandalous desires do great things. -ft. Bluebell Only scandalous desires do great things. -ft. Bluebell EmptyLun 18 Jan - 18:16



Only scandalous desires do great things

feat. Bluebell E. Sherwin

Je ne suis pas du genre à mentir, encore moins aux gens que je respecte. Maxton a voulu savoir quel lien j’entretenais exactement avec sa soeur, alors je lui ai répondu très honnêtement. La brune est une complice aux yeux aussi intenses que les miens. C’est une provocatrice qui m’amuse. J’ai l’impression de partager ma force avec elle, l’impression même souvent, qu’elle puise dans la mienne pour nourrir la sienne. Bien sûr, je ne lui ai pas expliqué les choses ainsi, c’est à peine si je comprends ce que tout cela signifie. Mais je lui ai fais comprendre que je n’ai aucune mauvaise intention, que j’apprécie sa vision du monde, et que son cynisme est contagieux. Depuis le premier jour, depuis ce raclement de gorge gêné à l’entrée de sa salle commune, je sais que je partage quelque chose avec elle, quelque chose de quasiment indescriptible. Quand tout autant d’animosité que la sienne s’échappe d’Erin Sorensen, je sais cette dernière bien plus mauvaise encore que moi, presque imperturbable. Bluebell, sans le chercher, m’a fait voir sa part de vulnérabilité le jour même où je l’ai rencontré, une chose qui sommeille finalement en chacun de nous. Nous avons tous quelque chose qui nous rend vulnérable, et pour des personnes comme Bluebell et moi, c’est souvent notre plus grand secret. J’aime les connaître, ses vulnérabilités. J’aime en prendre note, en profiter au meilleur moment, comme j’ai profité des fleurs qui ont été envoyées à Bluebell de la part d’un parfait anonyme. Sans mauvaise intention, j’ai trouvé ça plutôt cocasse. Oui, elle est tombée, et je ne lui en ai pas tenu rigueur, ce qui fut plutôt étonnant d’ailleurs. Il faut croire qu’elle avait suffisamment excédé dans les preuves de force et d’esprit, qu’une simple cheville foulée ne ferait pas d’elle une Femme moins forte. Mais notons bien une nuance ; il y’a situation embarrassante et vulnérabilité dévoilée. Ce n’est pas tout à fait la même chose.

Depuis la rentrée, je la sens différente, tiraillée, pensive. Il n’ya qu’à voir la distance prise avec son frère, lui qu’elle accompagne à chaque cours, lui qu’elle fuit aujourd’hui en venant s’asseoir à côté de moi. Je ne suis pas naïf, bien qu’on apprécie notre cynisme mutuel pendant les cours, elle a toujours préféré s’asseoir auprès de Maxton. Moins provocante aussi, elle semble faire taire la flamme qui l’anime. Il a du se passer quelque chose pendant les vacances de Noël, et même si pour une fois mon objectif n’est pas de le découvrir, mais bien de relever la tête de la Serpentard, ma curiosité flambe. Maxton compte sur moi, il me fait confiance. Il ne pourra sûrement pas nier la part de jalousie qui le ronge, comme je ne pourrais nier savourer toute cette attention si particulière. Je l’ai invité à me rejoindre au balcon du monde ce soir, rien que nous deux. Je ne voulais franchement pas la jouer grand romantique parce que ça serait idiot, mais en lui offrant la vue de notre chalet familial, c’est le risque à prendre. Quel risque exactement ? Celui de me mettre un Sorensen à dos alors qu'ils sont la source principale de mes dernières curiosités ? La Suisse est charmante, est-ce que j’y peux franchement quelque chose ? Je suis certain que ça lui changera les idées. C’est l’air dont l’étouffée a besoin. Au diable leurs réformes, au diable le Ministre et la tentative de meurtre ratée contre lui, rien ne m’empêchera de vivre comme je l’entend. Je me réjouis déjà du jour où cette pourriture lâchera son dernier souffle, mais ce jour n’est pas encore arrivé.

J’ai mangé tranquillement, pas trop, avant de monter vers le troisième étage. Je suis sorti de table plus tôt exprès, tout en sachant que j’avais quelques petites choses à préparer. Je me suis bien sûr assuré de sortir en même temps que d’autres, histoire de ne pas trop attirer l’attention sur moi. En ses temps, mieux vaut être prudent. De plus, c’est la première fois que je m’y rend. Le balcon du monde, la salle aux mille voyages. Un sourire sincèrement heureux s’est étendu au coin de ma lèvre lorsqu’il m’est apparu. Le chalet familial à la vue imprenable sur le Chasseron et la vallée de la Sainte Croix. Retirant ma robe encombrante, me satisfaisant d’un pantalon en soie et d’un simple t-shirt noir, il était temps de préparer la cheminée et de quoi s’hydrater avant l’arrivée de Bluebell. Elle n’allait pas tarder à profiter d’un parfait remontant. Cette vue, montagneuse et blanche à cette période de l’année, cette chaleur qui s’émane d’une cheminée flambante, chaleur intensifiée par le bois des murs. Des canapés et fauteuils au double confort, un bar poncé sur lequel je dispose deux verres à vin rapidement rejoints par une bouteille de la réserve personnelle de mon Père. Cet endroit est prodigieux. Je ne me sens plus à Poudlard, j’en suis même bien loin. L’air est frais, loin d’être aussi étouffant que celui des couloirs du Château. Je n’y suis que depuis quelques minutes seulement, mais je crains déjà le moment où je vais devoir repartir. Poser le dessous de la bouteille à cette pensée, porter un regard sur deux verres à pied fraîchement servis d’un liquide rouge. Dans un timing parfait, une porte s’ouvre, et je n’ai qu’à lever la tête pour voir le visage de Bluebell entrer. Sans même lui laisser le temps d’en placer une, sans même lui laisser un instant de réflexion, j’impose ma fierté espiègle et prend, une fois de plus, le contrôle. « Je me suis dis que ça pourrait suffisamment t’aérer l’esprit. » Lui dis-je dans un sourire de confiance, lui tendant un verre à pied raisonnablement rempli. Venant de ma part, voilà une douceur rare. Une douceur qui ne demeure qu’avec elle, une délicatesse si loin de ma nature que cette dernière pourrait bien vite s’éveiller au travers. Je sourie, amicalement, mais Bluebell peut à coup sûr cerner une part de malice que je suis incapable de lui cacher. J’enchaîne alors, déterminé à inscrire cette soirée post-dinatoire dans les mémoires. « Ce n’est pas un rencard, je te rassure, mais je t'ai trouvé très pâlotte ses derniers temps, alors j'ai pensé qu’une vue sur les montages enneigées pourrait te mettre en contraste. » Le taquin qui vise autant à la détendre qu’à entrer immédiatement dans le vif du sujet. Piquant et culotté comme mec, mais toujours si souriant. Malgré cette pêche, cette énergie et ce verre rapidement tendu, je la laisse s’installer, observer, prendre ses marques. Je n’en dis pas plus, laissant planer une forme de mystère des plus chaleureux.


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Dernière édition par Faust R. Chamberlain le Mar 19 Jan - 9:55, édité 1 fois
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August P. Rowle

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Only scandalous desires do great things

Le fait est que Bluebell n’était certes pas d’humeur à entretenir une conversation digne de ce nom. Preuve en était avec Carla, devant qui elle avait affiché une faiblesse qui s’était reflétée jusqu’à la monotonie rébarbative de ses répliques. L’ironie, le piquant, les attaques, tout cela était désormais au-dessus de ses forces. Manger était déjà une rude épreuve - alors témoigner d’une vivacité rhétorique le ventre vide, qui plus est quand son esprit était à des lieux de considérer la pagaille environnante, relevait certainement d’une énergie qu’elle ne pouvait guère trouver. Bluebell était un fantôme. Noyée quelque part dans son passé, maladroitement présente dans l’instant, aveugle pour son avenir. Pourtant, elle avait accepté l’invitation de Faust, davantage terrorisée par l’idée de rester seule dans son lit que de devoir faire acte de présence. A dire la vérité, la solitude, dont elle s’était toujours contentée jusqu’à présent, était désormais pour elle un châtiment. Être seule, c’était devoir se confronter aux tumultes bourdonnants de ses pensées désordonnées. C’était devoir se tenir constamment aux aguets, comme redoutant Dieu sait quelle attaque imaginaire dans son dos. C’était manquer de s’étouffer sous le poids d’une angoisse omniprésente, écrasant ses poumons et occultant son cœur. Même son pouls semblait indiquer qu’elle appartenait davantage au monde des morts. Alors, comme toutes ces âmes errantes, elle en était réduite à la même lamentable situation : elle avançait dans une solitude aussi lourde qu’oppressive, sans pour autant être capable de se mêler aux vivants qu’elle ne pouvait plus tolérer. A vrai dire, elle n’avait plus la patience de rien, et elle ne supportait ainsi presque personne. Tout lui semblait hostile, détestable, méprisable. Les éclats furieux, les murmures enthousiastes, les regards fiers. Toutes ces exhibitions la rendaient nauséeuse, précisément parce qu’elle ne pouvait plus ressentir tout cela. Seul Faust avait su se montrer tolérable dans son monde monochrome. Peut-être parce qu’il était comme elle, dans un sens : un confus nerveux désorienté, qui se méfiait résolument de tout. Il savait se taire, également. Et c’était dans le fond tout ce dont elle avait besoin, une présence silencieuse capable, d’une certaine manière, de partager son affliction sans un mot.

Bluebell s’était installée dans un coin de la table des Serpentard, observant avec un dégoût perceptible les mets autour d’elle et les bouches friandes qui dévoraient chaque assiette avec une avidité féroce. Du bout des dents de sa fourchette, elle fit rouler un brocoli qu’elle observait depuis déjà dix minutes. En vain, l’appétit n’était pas là. Elle l’avait certainement perdu en même temps que son feu intérieur. A dire la vérité, elle ne sentait en elle plus qu’un profond et vertigineux vide. C’était peut-être pour cela qu’elle était régulièrement prise de vertiges. Relevant finalement son regard, elle inspecta brièvement la Grande Salle, et plus particulièrement la table des Gryffondors. Elle fut, bien entendu, transparente au regard de Finnbjörn, mais il fallait dire qu’elle ne s’attendait plus à rien, résolue qu’il s’était décidé à l’effacer de sa mémoire. N’était-ce pas juste, dans le fond ? Après tout ce vain acharnement, il était peut-être temps d’accepter qu’elle aurait simplement mieux fait de ne pas lutter pour s’inscrire dans ses souvenirs qu’il avait de toute façon balayés à la première occasion. Abdiquer. C’était ce qu’elle avait appris à ses dépens, et ce qu’elle avait finalement décidé de faire : elle avait abandonné son combat, rendu les armes, déserté le champ de bataille et n’entendait plus que mener une vie à nu, loin des gloires qui, de toute façon, ne lui avaient jamais été destinées. Puis elle croisa cette fois-ci deux prunelles identiques aux siennes, ce qui la figea momentanément. Son ventre se tordit, parcouru d’une vive brûlure. Repoussant son assiette devant elle, elle se leva d’un bond pour quitter la Grande Salle, soudainement prise d’une angoisse aussi violente que viscérale. Savoir qu’elle était observée, savoir qu’il continuait à garder un œil sur elle, comme on aurait voulu ficher une prisonnière, la mettait parfois en de profonds états hystériques. Ce n’était même plus de l’ordre d’une crise de claustrophobie : elle avait littéralement l’impression que le monde entier se comprimait en ces brefs échanges oculaires. Elle avait le sentiment que Maxton veillait à ce qu’elle ne quitte jamais la cage où il l’avait enfermée, condamnée à une asphyxie dans un univers où le néant ne lui concédait plus aucune lumière. Les talons de ses bottines claquant au sol, elle rejoignit le Hall où elle ralentit le pas avant de s’appuyer contre un mur, à bout de souffle. Elle manquait d’air, tout le temps, quand bien même elle se promenait dans le parc. Mais elle avait un rendez-vous à honorer, pour mieux éviter la solitude glaciale de ses draps. Se faisant violence, elle mordit sa lèvre en parcourant les étages à la recherche des balcons du monde. S’il y avait bien un aspect positif à déambuler comme une carcasse ambulante, c’était bien celle-ci : il était difficile de la remarquer. Elle qui, autrefois, bataillait corps et âme pour qu’on la regarde, n’était plus que l’ombre d’un physique qui s’était amaigri à vue d'œil. Ses joues s’étaient légèrement creusées, ses yeux, éteints, étaient cernés en témoignage de ses nuits sans sommeil. Ses vêtements semblaient flotter autour de son corps ; par ailleurs, elle n’avait plus de pantalon à sa taille, et ne portait plus que des jupes où ses collants noirs exhibaient malgré elle de longues jambes longilignes. Elle avait toujours froid. Comme si elle était insensible à la chaleur, elle sentait continuellement un souffle glacé parcourir sa peau, raison pour laquelle elle portait un ample pull gris qui couvrait jusqu’à ses phalanges. Cachée derrière son épaisse écharpe, elle glissa de la sorte jusqu’au troisième étage, les bras croisés, le regard attentif comme unique preuve de sa présence. Enfin, une fois devant les portes du lieu de rendez-vous, elle avança ses doigts jusqu’à la poignée où elle eut un bref mouvement d’hésitation. Il était encore temps de renoncer. Il était encore temps de laisser à Faust le souvenir triomphant de sa personne. Mais elle songea à la noirceur de sa chambre et se résolut finalement à entrer, préférant certainement se montrer affaiblie que de supporter une nouvelle soirée de cauchemars où sang, abandon et hurlements teintaient ses paupières de sinistres éclats.

La pièce était d’une lumière surprenante quand on venait de l’obscurité froide des couloirs. Bluebell resta un instant sur le pas de la porte, éblouie, avant de lever ses yeux qui semblèrent s’allumer une seconde alors qu’elle contemplait silencieusement le merveilleux décor sur lequel elle venait de tomber. C’était un splendide chalet, luxueux, chaleureux, où crépitait une épaisse cheminée qui l’accueillit par un craquement de bois. Le goût du mobilier, le confort des canapés n’avaient rien à voir avec la pierre et l’humidité de Poudlard derrière elle. Alors, finalement, son regard se porta devant elle, derrière la silhouette de Faust qui l’attendait ; et, cachées derrière son écharpe, ses lèvres s’entrouvrirent en un sourire de surprise. Les immenses fenêtres donnaient sur un paysage à couper le souffle ; on devinait, sous une délicate pluie de neige, les hautes formes contrastées de montagnes à perte de vue. Bluebell s’avança lentement, hypnotisée par ce décor qui lui semblait irréel en comparaison avec la monotonie grise de l’Ecosse. Les bras fermement serrés, elle ne semblait animée que par son admiration silencieuse des Alpes, qu’elle n’avait jamais vues jusqu’à présent. L’espace d’un instant, elle se sentit débarrassée du poids de la crainte et de la peur, comme si la présence des montagnes lui offrait un rempart de sécurité derrière lequel elle pouvait se sentir à son aise. Quel monstre aurait jamais pu l’atteindre dans l'intimité de ce chalet ? ”Je me suis dis que ça pourrait suffisamment t’aérer l’esprit” annonça Faust, la tirant de sa contemplation. Il lui offrait un sourire aussi amical que les lieux en lui tendant un verre de vin. Elle observa successivement la boisson, puis Faust, élégamment vêtu, avant de reporter son attention sur le verre. Il lui assura alors que ce n’était en rien un rencard, ce à quoi elle ressentit comme une pointe de soulagement, réalisant que le paysage se prêtait en effet relativement bien à un entretien confidentiel. Elle s’accorda alors un sourire plus franc, plus affirmé, qui trancha avec la pâleur de ses traits. Prenant le verre entre ses doigts, ses iris se promenèrent un instant sur les traits de son camarade. Il faisait preuve d’une étonnante sympathie, et à dire la vérité, elle ne s’était pas attendue à un tel accueil, elle qui n’avait été habituée à sa présence qu’à travers un cynisme railleur. Mais il n’y avait rien de piquant, ici. Seulement un doux feu de cheminée qui, à défaut de la réchauffer, apportait un halo doré aux mobiliers. “Merci, Faust” se contenta-t-elle de répondre avant de trinquer avec lui, goûtant du bout des lèvres le délice du vin proposé. Elle en savoura la rondeur qui coula dans sa gorge avec une chaleur bienvenue, avant de reporter son regard sur les vitres devant eux. Elle s’en approcha lentement, inexorablement attirée par la splendeur de la nature. “Tu as visé juste. C’est tout à fait le genre de paysage dont j’avais besoin.” Elle resta interdite encore un instant, portant à nouveau le verre à ses lèvres, avant de retirer d’un geste nonchalant l’écharpe qui lui couvrait jusqu’au menton. Elle la jeta sur un fauteuil à proximité, avant de tourner son visage derrière son épaule, cherchant son camarade du regard. “Tu fais bien de préciser que cela n’est qu’une entrevue amicale. C’est qu’on pourrait s’y méprendre, entre le bouquet de fleurs et ce somptueux décor arrosé de vin” annonça-t-elle alors, amusée. Mais déjà, ses prunelles retournèrent d'elles-mêmes aux flocons qui tombaient du ciel en dansant autour des pics enneigés. Il y avait quelque chose de fascinant et pourtant de profondément triste. Certainement l’idée que tout cela n’était qu’une brève illusion, alors qu’elle trouvait en ces montagnes une quiétude inespérée. Un oasis au cœur du désert. La traversée serait encore longue, d’ailleurs, elle n’aurait certainement jamais aucune fin. Chassant cette mauvaise pensée, elle but une nouvelle gorgée, songeant qu’elle avait une demande à partager au Gryffondor derrière elle. “A propos des tulipes… Pourrais-tu m’indiquer le sort que tu as utilisé pour qu’elles soient éternelles ? Je dois admettre avoir été surprise par tes capacités en botanique.” Oh, bien sûr, ce n’était qu’une formalité. Les tulipes n’avaient jamais été ensorcelées, et à vrai dire, elles commençaient déjà à faner. Mais elle était prise d’un doute depuis leur réception, un fâcheux doute qu’elle préférait éclaircir. Sa vie était bien obscure ; s’il y avait au moins un mystère qu’elle aurait pu résoudre, alors autant profiter d’un cadre aussi propice aux révélations.

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Message(#) Sujet: Re: Only scandalous desires do great things. -ft. Bluebell Only scandalous desires do great things. -ft. Bluebell EmptyMar 19 Jan - 17:08



Only scandalous desires do great things

feat. Bluebell E. Sherwin

Je veux retrouver sa poigne, sa force, sa répartie cynique. Je veux revoir mon reflet dans le bleu de ses yeux, pouvoir les admirer en sachant pertinemment ce qu’ils dissimulent. Vu comme ça, on dirait que je veux retrouver tout ce qu’elle a de plus mauvais en elle. Son animosité ne nourrit pas uniquement quelque chose de mauvais, c’est ce qui fait d’elle la forte tête que j’ai rencontré. Vaincre le mal par le mal, mot pour mot, dent pour dent. J’ignore bien ce qui ronge tant Bluebell, et je suis sûrement bien loin de l’imaginer. Curieux, je le suis. Confident, un peu moins. Alors élaborer tout ceci dans le but de tout se voir confier ? Pas impossible, plutôt en option même. Elle est vulnérable en ce moment, serait-ce le moment d’en apprendre plus sur elle ou sur la famille Norvégienne qu’elle a connu toute sa vie ? Oui, ça serait idéal, quoique particulièrement lâche. Mais une certaine affection m’empêche de mettre le pied dans le plat, une petite voix m’alerte de ne pas aller si loin. Ce verre de vin que je lui tend n’est pas destiné à la faire flancher, il doit, au contraire, lui redresser la tête. Je veux retrouver ma rivale, pas profiter d’elle. J’ai déjà suffisamment de plans à mettre en place, de réponses à trouver. Pourquoi prendre le risque d’éloigner quelqu’un qu’on apprécie véritablement ? C’est ainsi, c’est écrit. J’ai le sentiment que l’amitié, l’amour, l’affection, tout ça m’est interdit. Trop de choses à régler, trop de batailles inachevées, trop de haine pour un si petit coeur. Je n'ai pas de place.

Un adorable sourire de surprise se dessine sur les lèvres de Bluebell, toujours plus loin de la malice. Mais cet éloignement est positif aujourd’hui, recherché, requit. Il me procure d’ailleurs une certaine satisfaction, fierté cachée derrière la bulle de verre remplie de vin rouge. Je la laisse observer, un moment, contempler encore si elle le désire, posant des mots sur l’endroit que j’ai choisis. Je n’ai jamais à me justifier de quoique ce soit, mais j’ai pensé bon de la rassurer. Son regard déviait entre le verre que je lui tendais et mon allure, comme déboussolée. Rien de tout ça n’a d’autre intention que celui rapidement exposé. Bluebell est sublime, mais si j’avais voulu la séduire, je l’aurais déjà fais depuis longtemps. Cela-dit je crois fort au charme naturel. Trinquer, cogner nos deux verres dans un léger bruit sourd que l’on aime entendre. Tremper les lèvres, en savourer la première gorgée toujours plus amer que les autres. Suivant Bluebell du coin de l’oeil vers la fenêtre, je me dirige vers la table basse sur laquelle je dépose mon verre. Poser mes fesses sur le canapé qui fait faces aux montagnes enneigées, sentir le visage de Bluebell se rapporter vers le mien. Je savais que ça ferait beaucoup, d’où ma justification. Mais honnêtement, si j’avais voulu faire exprès d’être romantique je n’y serais sûrement pas parvenu. « Je laisse ça à tes prétendants désespérés. » Dis-je, railleur, me penchant vers la table pour reprendre possession de mon verre. À mon sens, on peut passer une soirée entre potes autour de quelque verres de vin, au bord d’une cheminée ou non. Je dose sûrement très mal, je rappelle que mes connaissances ne sont pas les personnes les plus dociles du monde. À part complots, soirées mondaines entre hypocrites et arrières-pensées fourbes, j’ai bien l’impression que la moindre situation se rapprochant de la normalité devient impensable. Mais je ne suis pas comme ça. Moi, je fais ce que je veux et je vous emmerde. Une nouvelle gorgé coule le long de ma trachée alors que Blue renvoi son regard sur l’horizon. Qu’elle en profite seulement, moi, je m’empare du vieux journal glissé dans le porte-revues. Depuis combien de temps est-ce qu’il traine ici celui-là ? Lecture survolée du grand titre, regard filant sur la photo animée qui recouvre la première page. Une oreille écoute ma voix qui lit dans ma tête, l’autre écoute la voix de Bulebell étouffée contre les vitres de la fenêtre. Mes lèvres s’étirent toutes seules derrière mon journal, amusées, bien conscientes que son porteur n’a jamais envoyé la moindre fleure. Je ne souris pas d’amusement coupable parce qu’elle me tourne le dos. Je souris ainsi parce que je m’en fiche. M’en voudrait-elle pour si peu ? « J'aimerais te dire que je les ai recouverte d’un élixir éternel, mais je ne sais pas quand j’aurais trouvé le temps de faire ça. J’ai juste trouvé un peu nul de ne pas te les voir offrir en personne, alors je me suis un peu amusé. » J’avoue, pleinement, à ma manière, en profitant pour prouver des connaissances dont je serais presque vexé qu’elle doute. Dois-je lui rappeler qu’on peut être brillant et ne pas aimer l’école ? Me sous-estimer aura au moins déclenché le processus bien plus vite. Elle sait où taper; dans la fierté. Est-ce que je ressens le moindre sentiment de culpabilité ? Pas le moins du monde. Est-ce que ça se ressent ? Oui. C'est simplement ma vengeance contre Finn, et elle n'était même pas calculée. Aujourd'hui, la boule de nerf qui s'était formée dans ma gorge pendant le bal s'en est allée. Nous sommes quittes. Comment je sais que c'était de sa part ? Mon instinct se trompe rarement, tout comme celui de Bluebell apparemment. Le menteur est inexistant, alors que le manipulateur, lui, vit pleinement. Je sourie, provocant, faussement désolé. Chose sincère cependant, c’est le plaisir que j’ai eu à le faire. « Ça t’a fait plaisir au moins, en ce moment c’est un sentiment rare je crois. » Dis-je d'une bienveillance sincère en posant le journal sur la place à côté de moi. Message caché, mettre une fois encore la pâleur de Bluebell sur le devant de la scène. Mais pas seulement. Nous sommes plusieurs à n'en plus pouvoir ses derniers temps. Faust le voleur se transforme de lui-même en Héros. Que je plaisante ou y croit dur comme fer n’est pas ce qui importe. Tout tourne autour de la personne qui me fait face. Elle, en général si irrésistiblement attirée par la prétention, le culot, l’authenticité. Elle à qui je lance un regard aussi rassurant qu'intense-donc très peu rassurant pour certaines personnes, qu'on se le dise-, un regard typiquement mien, m’éloignant toujours plus de toute culpabilité. Je ne lui jète aucune pierre, je suis simplement aussi rustique que d’habitude. Elle ne va peut-être pas très bien, mais je doute qu'elle soit là pour se morfondre. Je veux être sa force, pas l'épaule sur laquelle pleurer. Si ça devait être le cas, autant glisser vers un peu plus d'intimité, sinon pourquoi faire. Je peux être doux, je vous assure, mais pour rappel, ce n'est pas un rencard. Au bal, la proximité fut prenante, agréable, mais de si court durée que je n'ai aucune idée de ce que ça signifiait exactement. On a beau se chercher parfois, c'était un corps contre un autre dans une situation propice, nullement le reflet de la réalité. Pas vrai ?

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Only scandalous desires do great things

Le regard résolument perdu sur les montagnes environnantes, Bluebell se demanda un instant si tout cela n’était pas simplement le Paradis. Oui, peut-être était-elle tout bonnement morte dans son sommeil, de faim, de froid, de fatigue ou de sa lente agonie, et assistait-elle tranquillement à l’élévation de son âme parmi les jardins d’Eden. La perspective d’être potentiellement décédée lui semblait à dire vrai même plus délicate que celle de retourner prochainement à l’Enfer de ses jours. Ici, au moins, pouvait-elle avoir l’impression de respirer. Sa cage avait pris l’apparence, même temporaire, d’une bulle. Une prison certes, mais où elle pouvait jouir de reliefs enneigés, de bois craquant dans la cheminée, d’un vin savoureux. Rien à voir avec l’humidité poussiéreuse du château, rien à voir avec les pourritures qui y traînaient en toute impunité. L’illusion était presque parfaite sous son regard éclairé d’un soubresaut d’énergie. Son teint diaphane semblait même plus brillant, comme une poupée de porcelaine, sous les éclats blancs de la neige tombante. Elle entendit derrière elle un verre se poser sur une surface, tandis que Faust semblait prendre ses aises sur l’un des canapés. Il mentionna alors ses prétendants désespérés, ce qui ne manqua pas de lui soustraire un léger ricanement. S’arrachant à sa douce contemplation, elle se résolut finalement à tourner le dos aux vitres pour faire face, par delà un canapé interposé, au Suisse qui avait repris son verre entre ses doigts. “Mes prétendants désespérés, rien que ça”, répéta-t-elle dans un sourire qui disparut quelques instants derrière son verre. Elle ignorait avoir même un seul prétendant ; alors au pluriel, qui plus est désespéré… L’acidité amère du vin chatouilla ses papilles alors qu’elle avalait une gorgée, le regard se promenant distraitement sur le mobilier autour d’eux. “J’imagine qu’ils doivent être particulièrement tourmentés pour ne pas me donner signe de vie.” Car aux dernières nouvelles, les seules marques d’une quelconque affection qu’elle avait reçue était bien ce mystérieux bouquet ; et quoiqu’elle ne doutait pas des capacités chevaleresques de Faust qui avait su se montrer courtois et agréable en bien des circonstances, elle ne pouvait se résoudre à croire que ce geste était signé des doigts négligents du jeune homme. Elle lui avait à nouveau tourné le dos, presque sans s’en apercevoir, pour admirer encore un instant la parfaite illusion de la neige glissant sur les pics quand il finit par avouer sa faute, d’une manière qui, elle devait l’admettre, était parfaitement culottée. Il n’hésita même pas à insister sur la noblesse de son mensonge… Bluebell entrouvrit les lèvres, avant de les refermer, comme cherchant le mot approprié à ce qu’elle ressentait. A dire vrai, elle n’était même pas en mesure de savoir si au fond d’elle-même, elle s’y était attendu, ou si elle restait indignée de ses balivernes. Après quelques instants de silence, elle quitta sa contemplation pour chercher le regard de Faust derrière elle. “Quel effronté tu fais” marmonna-t-elle finalement, quelque part entre le reproche et l’amusement implicite. Ce n’était pas lui. Son intuition première avait donc été correcte… A défaut d’être en pleine possession de ses capacités, épuisée et lasse comme elle l’était, son instinct ne l’avait tout de même pas lâchée. Elle ne quitta pas son hôte du regard, lisant dans ses prunelles une indifférence en guise de culpabilité et une douceur en gage de ses motivations. Alors elle posa un instant le verre contre ses lèvres, pianotant pensivement sur sa surface du bout des ongles, avant de se résoudre à en prendre une gorgée. Dégustant l’âpreté de sa boisson, elle se défit de joute oculaire avec le Suisse pour finalement s’approcher de la cheminée, le pas lent, comme suivant une mélodie silencieuse qui l’aurait conduite un peu par hasard jusqu’aux flammes dansant devant elle. “Je te l’accorde, c’est un cadeau qui aurait pu être offert en la présence de son expéditeur… Mais ce n’est pas une raison suffisante pour t’en approprier les honneurs” reprit-elle une fois arrivée à hauteur du feu, approchant sa main libre des bûches flambantes. Depuis les dernières vacances, elle était comme hypnotisée par le feu, certainement en mémoire des flammes qui l’avaient consumée jusqu’ici. Désormais éteinte, elle considérait les éclats ravageurs d’un regard nostalgique, comme un fantôme songerait aux gloires révolues de son vivant. Ses doigts picotèrent en signe de chaleur ; mais la glace autour de son cœur était d’une pierre qui ne prenait guère feu. Un triste sourire passa sur son visage. Maxton l’avait maudite, en bien des façons ; mais l’avoir privée de sa vitalité furieuse était certainement le pire châtiment qu’il ait pu lui infliger.

Et pourtant, il y était parvenu. Certainement parce qu’il était bien le seul capable d’avoir une telle emprise sur elle… Il s’agissait-là même du problème principal : il avait été un bourreau particulièrement doué du fait de son intime proximité. La confiance avait été aveugle, mais à quel prix ? Celui de lui faire réellement perdre la vision ? Après tout, il lui semblait désormais impossible de réellement observer le monde, se contentant de lui passer à travers. Le nouveau règlement. Les premiers signes de rébellion. Tout cela l’effleurait à peine, dans la mesure où elle n’avait plus le contact avec la réalité. Seul ce délicieux moment hors du temps lui paraissait appréciable - certainement parce qu’il s’agissait du seul rêve qu’elle fut en mesure de vivre depuis de longues semaines d’insidieux cauchemars. En fin de compte, ce seul acte ne méritait-il pas les honneurs que Faust s’était attitrés ? Alors, après quelques instants de silence, elle tourna le dos aux flammes pour s’avancer jusqu’au canapé où s’était déjà installé le Gryffondor. Elle passa derrière lui, laissant ses doigts se promener sur le tissu du canapé qu’elle longeait. Elle voulait tout ressentir ; la vue des montagnes, l’odeur du bois dans le feu, le goût du vin, le toucher du textile, comme pour mieux profiter de cette parenthèse d’oxygène. Car bientôt, elle serait de retour dans un monde fade et insipide où la nausée l’empêcherait même de se tenir droite. “Je dois tout de même admettre qu’à défaut d’être galante, ta démarche a été efficace.” Cela l'avait bien conduite à ce merveilleux chalet. Et puis, n’avait-il pas fait preuve d’honnêteté ? Il aurait pu s’enfoncer corps et âme dans le mensonge, ce à quoi il avait préféré un amusement aussi insolent que sincère. C’était bien ce qu’elle avait apprécié chez lui à leurs premiers échanges ; l’impertinence avait quelque chose de séduisant. Elle devait reconnaître par ailleurs qu’elle ne se serait elle-même pas privée de telles fourberies pour atteindre ses buts… Et si par ailleurs les siens étaient de lui faire plaisir, ma foi, elle n’allait guère le lui reprocher. D’autant qu’encore une fois, lui, avait eu le courage de lui écrire. A cette acerbe pensée, elle avala une gorgée de vin avant de contourner le rebord du canapé pour s’installer à côté du Suisse, s’asseyant nonchalamment dans l’angle où elle reposa son coude sur l’accoudoir. Laissant aller sa tête contre son poing, elle regardait Faust dans une expression impassible. Il était donc aussi sournois qu’il l’avait laissé entendre, sans pour autant se défaire de l’honnêteté qu’il revendiquait fièrement. C’était bien là la seule qualité sur laquelle Bluebell ne pourrait jamais être flexible. A force de recevoir des couteaux dans le dos, elle finissait par être intransigeante. Et trop de sang avait déjà coulé, en bien des sens. A cette pensée, elle se défit du regard pesant de Faust pour noyer ses pensées dans l’épaisseur du vin rouge… Curieux comme parfois sa mémoire lui projetait d’affreux souvenirs sanguinolents là où en revanche, son goût frétillait à la texture épaisse du liquide bordeaux. Sans s’en apercevoir, elle s’était remise à pianoter sur le verre. Peut-être était-elle tendue, mais elle devait admettre que cela n’avait rien à voir avec sa condition globale puisqu’ici, tout cela lui semblait infiniment lointain. C’était absurde car elle savait parfaitement que son angoisse et les ombres ressurgiraient sur le pas de la porte… Mais dans le drapé blanc de la neige, loin du regard oppressant de son frère, étrangère à la souillure de Poudlard, elle se sentait comme à l’abris de la cruauté de son quotidien. Alors, résolument, cette étrange nervosité n’était pas liée à sa fragile constitution. “Une question subsiste : en quoi t’intéresses-tu à mon plaisir au juste, toi l’indocile bagarreur ? Et n’essaie pas de me faire croire que tu t’inquiètes pour moi. Comme tu l'auras constaté, je perce vite les tromperies” fit-elle en prenant soin de répéter l’expression qu’il avait employée pour introduire son passé. L’espace d’un terrible instant, elle se demanda si tout ce cinéma ne venait pas justement d’une manigance de son frère qui aurait cherché à conclure un pacte avec son camarade de dortoir… Mais sa paranoïa s’étouffa sous une longue gorgée d’alcool. Il fallait qu’elle cesse de croire qu’il était partout, tout le temps, à chercher à l’étouffer comme il l’avait déjà fait. Il ne fallait pas qu’elle termine comme sa misérable mère, rongée par d’indomptables angoisses… Alors peut-être mieux valait-il plonger dans les effluves du vin, à la manière de son lamentable géniteur ? A ces pensées, elle détourna le regard, scrutant les flammes derrière la table basse. Le feu était vraisemblablement le meilleur moyen de sécher le désarroi qui menaçait constamment de la noyer.

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Message(#) Sujet: Re: Only scandalous desires do great things. -ft. Bluebell Only scandalous desires do great things. -ft. Bluebell EmptyJeu 21 Jan - 16:23



Only scandalous desires do great things

feat. Bluebell E. Sherwin

J'en fais des caisses, toujours plus prétentieux, toujours si faussement nonchalant. Je jette ma preuve d’affection à d’autres désespérés, alors que je suis, et demeurerais, celui qui l’invita à venir ici, partager du vin, échanger quelques appréciations. Des prétendants qu’elle ne soupçonne même pas. Quelqu’un lui a bien envoyé ses fleurs, non ? Quelqu’un qui semblait particulièrement offensé de la voir à mon bras au bal. C’est lui, nous le savons tous deux, lui qui l’a pousse à se questionner, lui dont elle doit également se douter. Sorensen, lui a-t’-il seulement donné signe de vie depuis ? Tout se lie, s’explique, se connecte. Et pourtant, je garde encore mes yeux bien rivés sur le journal dont je peine à retenir le premier titre tant je manque de concentration. Journal derrière lequel je sourie lorsqu’elle me pose une question aussi prévisible qu’inattendue. Mettre le pied dedans, directement, avouer sans contre-partie, faire preuve d’une honnêteté déconcertante. J’aurais pu, oui. J’aurais pu continuer sur ce chemin, continuer à mentir, baratiner tout un tas de choses. Mais ça serait idiot. Bluebell n’est pas une écervelée, loin de là. Qu'importe la situation, le moindre mot utilisé de travers fait perdre tout son sens au mensonge. Je me suis déjà enivré dans des histoires sans retours, et ce ne seront sûrement pas les dernières. Mais celle-ci serait bien inutile. Je suis doué pour mentir, mais bien plus pour être effronté. Mot qu’elle utilise d’ailleurs pour me désigner, rapportant son tranchant regard vers moi. Lever les yeux de mon papier, croiser le bleu des siens, longtemps, longuement. J’y cherche le fond de ses pensées, le moindre sentiment perceptible. Celui qui ne connaît pas la culpabilité, cherche en ce moment le moindre signe qui l’inciterait à en ressentir. La voix de Bluebell avait beau être remplie de reproche et d’amusement, on ne sait jamais véritablement ce qui se cache dans la tête d’une Femme. Je les connais, toutes si mystérieuses et complexes. L’expression de mon visage, elle, ne change pas. Dédouané de toute responsabilité, j’ajoute même une forme de compensation affective à mon acte belliqueux. Ça lui a fait plaisir, pas vrai ? Elle a pu mettre un nom sur son contemplateur, un nom qu’elle a su apprécier à sa juste valeur, alors que demander de plus ? Je la sens pensive, son verre collé contre ses lèvres, ses doigts en pianotant la surface. C’est là, que j’aimerais pouvoir rentrer dans la tête d’une Femme. Une gorgée vient rompre ses pensées, et la connexion de nos regards par la même occasion. Bluebell quitte même les bords de la fenêtre pour se rapprocher de la cheminée, un coin plus chaud, plus vivant, plus dansant, à l'antipode totale du manteau de neige qu'elle admirait jusque-là.

J’ai beau m’être justifié de la pire des façons, je me sens quelque peu réprimandé, un peu comme ma mère le ferait. Je m’en suis approprié les honneurs oui, sans ça, ils n’auraient sûrement appartenus à personne. Ça aurait été dommage. Baisser un instant les yeux sur le journal que je viens de lâcher, esquisser un point en bout de lèvre, pensif, mais toujours pas de culpabilité. Je me suis marré, ça lui a fait plaisir, alors pourquoi s’enivrer de sentiments inutiles ? Plus attiré par sa silhouette que par la nécessité d’une réponse à lui donner, je rapporte mon regard sur la Serpentard à la main tendue vers les flammes. Un instant de silence qui ne gêne pas, instant simple où je bois une nouvelle gorgé de mon verre, observant la brune du coin de l’oeil. Elle est pensive, toujours plus, un flot de pensées que je n’ai pas pour but de perturber ou rompre. Je veux les nourrir, les positiver, peut-être même me hisser à l’intérieur. Le temps de savourer cette autre gorgée, et l’attention de Bluebell se rapporte à moi. Mon visage suit le sien, suit le mouvement de son corps élégant jusqu’à ce qu’il se niche derrière moi, derrière le canapé sur lequel je suis assis. Contact rompu, mes oreilles seules la suivent, à l’écoute de sa voix, à l’attention du tissu qu’elle frôle avec ses doigts fins. Puis, sans exprimer plus de drame ou de mécontentement, elle admet que mon action honteuse aura eu du bon. Comme s’il n’y avait que ça qui comptait, comme si voler l’honneur d’un autre n’avait aucune importance, c’est à cet instant qu’une esquisse pleine en coin se dessine. « Merci. » Satisfaction personnelle, efficacité partagée dans une insubordination monstre. Je prend le mérite, encore. La brune, à nouveau dans mon angle de vue, prend place dans le coin du canapé. Chacun le sien, chacun son espace, un lieu définitivement synonyme d’une bouffée d’air frais ou rien ne nous étouffe. Des instants de calme ou la silencieuse et pensive Bluebell me scrute, si ce n'est son verre déjà presque vide. Innocemment je bois dans le mien, encore. Que peut-elle bien se demander ? Je l’ai peut-être trompé sur l’identité de l’expéditeur, mais je ne l’ai jamais trompé sur ce que je suis. Elle m’analyse ? Songe à de récents problèmes qu’elle rêverait d’enfuir ? Je me demande ce qu'elle peut bien se dire, tapotant toujours son verre, soulevant du poing sa tête trop lourde de pensées. Finalement, une question subsiste bien autour de cette petite machination sans grande conséquence. Est-ce franchement si grave ? Il se trouve que la jeune fille a encore de quoi potasser autour d’une interrogation très bien venue. La perspicace et méfiante doute. Qu’espère-t'elle entendre exactement ? "Je te kiffe, j’avais rien sous la main parce que je suis un pauvre péquenaud alors je pique les fleurs de quelqu’un d’autre pour t’avoir" ? ou "Bravo miss obvious, ton frère m'a envoyé pour que je te surveille" ? Non. Et puis c’était bien moins calculé. Et pourtant, l’excuse qui me pop à l’esprit semble réfléchie de toute pièce. Improvisée ? Oui, mais avec tellement de franchise, que ça pourrait me donner l’air calculateur.. ou génial. Selon les tenants et les aboutissants, ma vie est plus ou moins improvisée à vrai dire. J’ai improvisé les fleurs, j’ai anticipé pour ce soir, mais là, j’improvise chaque seconde. « Je te rappelle qu’on a encore une course à faire. Si je me bat contre quelqu’un, je veux qu’il soit au meilleur de sa forme, autrement ça n’en vaut pas la peine. » Hausser les sourcils dans une affirmation fidèle à mes plus profondes pensées. Tourner un peu plus mon buste vers Bluebell, poser mon genou droit sur le canapé, la cheville calée sur celui de gauche. S'exprimer plus vite, plus fort, avec plus d'entrain manipulé avec fermeté. « Même chose pour les sangs de bourbe. À quoi bon leur vendre une supériorité évidente si c’est pour troquer le cynisme contre une passivité emmerdante. » Dis-je en faisant inconsciemment glisser mes fesses sur le canapé, me rapprochant alors de son petit coin. Ce n’est pas une question, ni une proposition, c’est une affirmation tout ce qu’il ya de plus sincère. C’est fourbe, peut-être un peu violent, mais la profondeur de mon regard ne cherche aucunement à la violenter. Ça serait flippant pour n'importe qui, mais ça ne devrait pas l'être pour elle. À aucun moment je n’évoque la once d’inquiétude que j’ai pu ressentir, à aucun moment je ne lui fais savoir que Maxton m’a parlé. Il est content que Bluebell puisse avoir un soutient, mais je ne lui ai fais aucune promesse. Je suis là parce que je l’ai décidé. Je l'apprécie au fond, est-ce que c’est si dur à dire ? Disons que le cadre charmant dans lequel nous sommes ne se prête pas vraiment à des révélations de ce genre. Ça pourrait bien être mal perçu. Ça l'étonnera peut-être, mais si, je ressens une once d'inquiétude. « Comme tu peux le constater, toute action de ma part est particulièrement égoïste. C’est pour ça que tu es là ce soir, invitée à te vider la tête, sirotant du vin dans le chalet familial. » Pencher mon buste, pencher ma tête vers elle dans un élan d'affirmation, lui jeter un sourire charmant reflétant parfaitement le sarcasme dont je fais preuve. C'est non seulement terriblement sarcastique, mais en plus je réponds à la question juste après l’avoir détourné. Tout est vrai dans ce que je dis, absolument tout. C’est résumé à ma manière, mais c’est dit : J’aime notre complicité, j’aime la fureur qui vit en elle, j’aime la vivacité de son regard. Elle n’est pas elle-même en ce moment, et elle le sait. Le message derrière tout ça ? On a encore un tas d'orages à traverser. Je veux te retrouver, tu es plus forte que ça.

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Le feu crépitait doucement, selon une berceuse flamboyante et doucereuse. Les flammes s’élançaient, timides, vers la voûte de pierre, léchant à peine quelques roches noircies par le temps, dans une danse qui tirait progressivement vers un rouge aussi envoûtant que le murmure du bois calciné. Bluebell ne parvenait plus à défaire son regard de ce spectacle, peut-être par admiration, peut-être par lassitude. Le feu était la seule véhémence qui lui restait, comme si cet élément vivait pour elle par procuration, comme si la chaleur qui s’en dégageait équilibrait le froid de son être. La tête légèrement penchée, elle laissait les pensées s’abattre sur elle au rythme éloquent des propos du Suisse à ses côtés. Son accent avait des tonalités qui semblaient suivre une valse silencieuse. Leur relation avait toujours été de la sorte ; ils dansaient l’un avec l’autre, avec leurs mots, avec leur ironie, avec leur perception houleuse d’un monde qu’ils méprisaient. Ce duo avait ainsi des sonorités gracieuses, nobles, arrogantes, qui lui avaient arraché bien des sourires de plaisir. Néanmoins, en ce début de soirée intime, leur pas de deux avait quelque chose de dissonant. Peut-être la désinvolture et la raillerie du Gryffondor s’opposaient-elles trop fermement à la vulnérabilité et à l’inquiétude de la jeune fille, peut-être l’illusion réconfortante des lieux contredisait-elle trop violemment la noirceur de ses songes. Bluebell esquissa un sourire rêveur à la réponse de son camarade, lequel évoqua leur course sous la pluie. En effet, elle n’aurait plus l’entrain ni le dynamisme dont elle avait fait preuve cette journée-là. Qu’importe sa cheville ; elle avait retrouvé, l’espace d’un infime instant, la frivolité enfantine qu’elle pensait avoir perdue sous les décombres d’une terrible rancœur. Mais qu’en resterait-il, aujourd’hui ? Pourrait-elle s’adonner à une telle légèreté quand il lui semblait être cloisonnée sous terre ? Faust ne s’était sans doute pas encore aperçu qu’il lui serait désormais impossible de se montrer à son meilleur jour, puisque de toute évidence, elle ne vivait plus que de longues et chaotiques nuits. Il poursuivit alors sur les sang de bourbes, ce qui arracha une silencieuse grimace à Bluebell. Les vermines étaient loin d’être sa priorité dans la liste des malheurs dont elle avait à se plaindre. Mais aussitôt, Faust parla d’une passivité emmerdante, ce à quoi elle tourna finalement son visage pour croiser le regard du jeune homme. Elle s’aperçut alors qu’il s’était légèrement avancé, comme il savait si bien le faire dans la nonchalance séductrice qui le caractérisait. Si elle en avait pris l’habitude, au point de se montrer elle-même tactile là où elle avait souvent favorisé la pudeur et le retrait auprès d’autres, la dureté de sa remarque pourtant lâchée avec indifférence la fit légèrement reculer, s’enfonçant un peu plus contre le dossier. Les iris glacées du jeune homme semblaient éclaircies par la tempête de neige extérieure, comme si la clarté du temps se reflétait dans son regard amusé. Mais à cette moquerie Bluebell refléta un regard aussi interrogateur que blessé. Les sourcils froncés, elle entrouvrit ses lèvres, comme cherchant une réponse appropriée. Elle en fut incapable, privée comme elle l’était de tout éclat, et confirmant de fait les dires du Suisse. Elle était effectivement assénée d’une passivité aussi affligeante qu’ennuyante. Comment diable était-elle passée de la hargne enivrante à un vide aussi asphyxiant ? Elle avait accepté l’invitation de Faust, lui permettant par extension d’assister à sa déchéance ; néanmoins, dans cette part de confiance inconsciente qu’elle lui avait confiée, elle se rendait compte qu’elle n’était peut-être pas tout à fait prête à s’exposer ainsi aux regards fiers de ceux qui, contrairement à elle, étaient encore capables de trouver un sens dans la prospérité de leur quotidien. A cette pensée, elle détourna aussitôt le regard comme pour mieux se soustraire au jugement implacable de Faust, et se plongea dans son verre qu’elle vida d’une seule gorgée. L’âpreté de l’alcool engourdit sa gorge qui s’était comme nouée. Elle n’avait plus aucune estime d’elle-même. Et ce n’était que dans cette fragilité qu’elle comprit combien elle déambulait dans un monde aussi sauvage qu’impertinent, celui-là où elle s’était pourtant aventurée sans aucune terreur si longtemps. “Tu m’avais habituée à plus de compliments. Mais j’imagine que je ne pouvais guère prétendre à plus de sympathie que tu ne m’en as déjà accordée” répondit-elle finalement d’un étrange ton. Le vin, le chalet, le mensonge sur les fleurs, tout cela pour lui annoncer qu’il la trouvait affreusement pesante ? Il était roi dans l’art du cynisme, et à nouveau, il avait souligné l’étendue de son vile potentiel.

Elle allait se lever et quitter ce moelleux canapé afin de retourner se confronter au froid des couloirs quand il reprit, joueur, en appuyant sur son ironie. Bluebell croisa alors à nouveau le regard de son camarade, qu’elle contempla un long moment, comme pour y lire ce qu’elle n’avait pas été capable de percevoir. Le vin, la fatigue, la nervosité ? Depuis quand avait-elle même perdu le sens de l’ironie ? Secouant lentement le visage, comme elle aurait nié une vérité, elle fit glisser le verre entre ses doigts avant de le reposer sur la table basse devant eux. Un sourire aussi gêné que résolu souleva les commissures de ses lèvres hésitantes. “Navrée” glissa-t-elle d’une voix si basse qu’elle en sembla rauque. Elle releva alors ses prunelles, le visage légèrement baissé pour mieux se soustraire au regard de son interlocuteur, lequel ne devait pas comprendre en quelle honneur elle s’était ainsi montrée rebutée. Par delà ses longs cils, le bleu de son regard semblait incertain, à l’image de sa propre perdition. “Il faut croire que tu es si égoïste que tes capacités de communication, aussi ironiques soient-elles, en sont affectées.” Elle releva alors tout à fait le visage, un léger sourire pointant sur le bout de ses lèvres. Elle avait toujours le teint pâle, le regard troublé, mais les vestiges de sa force cinglante semblaient poindre sur ses traits las, comme une malade aurait montré un frêle signal de vie. Décontractant ses muscles tendus, elle se défit du canapé contre lequel elle s’était enfoncée en gage de son excuse, acceptant plus docilement la présence de Faust. Elle maudissait cette tension continue de ses nerfs, comme si elle était en permanence sur ses gardes et incapable de profiter des plus délicieux moments. Alors, elle porta son regard sur la neige au loin, qui lui rappelait combien en ce bref instant elle pouvait enfin profiter d’un peu d’air. N’était-ce pas le but de leur entrevue ? “Quoiqu’évasive, je vais accepter ta réponse à mon interrogation. Après tout, nous sommes identiques sur ce point : incapables d’admettre la moindre faiblesse.” La faiblesse qu’il se préoccupe d’elle, la faiblesse qu’elle soit incapable de faire preuve de la moindre contenance. Aussi se releva-t-elle, avançant sur la pointe des pieds vers le bar comme elle aurait craint de faire trop de bruit, pour finalement s’emparer de la bouteille de vin qu’elle ramena près du canapé où elle s’installa à nouveau. Remplissant son verre, elle versa également un complément dans le verre de Faust, avant de poser la bouteille et de se tourner tout à fait vers le jeune homme. Incapables d’admettre la moindre faute, la moindre humanité. Et pourtant… Pourtant, n’était-ce pas évident ? Cachant son sourire tremblant d’un amusement amer, elle porta son verre à ses lèvres avant de siroter une première gorgée qui conforta la chaleur trouble qui se dégageait progressivement dans l’épaisseur de son sang. “As-tu jamais souffert, Faust ?” Sa demande s’échappa impunément de sa gorge pour flotter, gracile, dans la délicate atmosphère de leur rencontre. Ses prunelles s’étaient implantées dans le regard de son partenaire, comme elle avait auparavant observé le feu derrière lui. Elle resta ainsi, interdite, obnubilée par la réponse que lui apporterait Faust. Elle avait l’impression de dériver au large, transportée par sa propre vacuité et les effluves du vin ; et pourtant, elle semblait s’accrocher, résolument, aux mots qui franchiraient bientôt les lèvres du sombre jeune homme.



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Message(#) Sujet: Re: Only scandalous desires do great things. -ft. Bluebell Only scandalous desires do great things. -ft. Bluebell EmptyLun 12 Avr - 17:33



Only scandalous desires do great things

feat. Bluebell E. Sherwin

Me sous-estimerait-elle encore ? Elle ne devrait pas être si touchée par mes mots. Violents peut-être, je la pensais habituée à un minimum de brutalité, surtout venant de ma part. Que lui est-il arrivé ? Pourquoi est-elle si froide, si distante, si vide de vivacité exacerbante ? Le lien avec son frère est devenu étrange, et je comprends mieux aujourd’hui pourquoi il est venu me parler d’elle. Loin d’être la raison de sa présence ici, elle n’est là que pour me permettre de plonger à nouveau mon regard dans un bleu flamboyant. Au lieu de ça, je parviens à la blesser en quelques mots. Je vois une parcelle de cette blessure sur son visage, sur les doigts qui tiennent si faiblement le verre à moitié rempli de vin. Je ne semble pas prêt à lui accorder plus de sympathie que ça, ce qui est totalement faux bien sûr. J’y suis allé trop fort, mais le plus naturellement possible. Elle n’a déjà plus la force d’encaisser mon venin et c’est là tout le problème. Cette chose qui cloche éloigne toujours un peu plus la Femme presque parfaite qu’elle représente à mes yeux. L’alcool de son verre se vide sous mon regard, ses prunelles fuient les miennes un instant propice, et le bleu de mes iris s’abaissent sur mon verre avec la responsabilité de faire renaître un petit coeur déchu.

Mon égoïsme est évident. Mais dans un jour comme celui-ci, où ma prétention compte autant que l’état d’esprit de Bulebell, difficile de fuir le naturel. Au lieu de dire les choses clairement, je les exprime à ma manière, avec une certaine provocation. L’assurance, toujours cette assurance, celle qui nous a rapproché. L’ironie dont elle est navrée, ironie qu’elle ne perçoit plus avec amusement. Même le chalet en lui-même la faire sourire plus que moi. C’est presque vexant, mais ça fait réfléchir. Puis un sourire m’est enfin accordé, si inattendu, que je remarque à peine le piquant de ses mots. Je sais ce que je suis, je n’ai pas la communication parfaite, mais avouons tout de même qu’au niveau de la réception le niveau a légèrement baissé. Je la regarde se redresser quelque peu, détendre son dos jusque là recroquevillé contre le dossier. C’est parce que je m’étais rapproché ? Je ne bouge plus d’un poil, toujours tourné vers elle, mes grandes mains toujours si fortement accrochées à mon verre de vin. Voilà, elle y vient. Elle sait que les choses ne sont pas évidentes à dire lorsqu’elles ne sont pas dites avec force. Elle qui semblait si persuadée que mon inquiétude ne l’avait pas mené ici, souhaiterait-elle finalement l’entendre ? Je la regarde se lever, filer vers la bouteille, portant un regard vif sur sa silhouette, plus par réflexe. Comme si c’était plus simple lorsqu’elle ne regarde pas, les mots défilent, seuls. « Et si tu avais tort et que j’étais réellement inquiet pour toi ? Ça concorderait. Le plus profond de ma pensée, mais incapable de l’admettre. » Hausser les épaules avec nonchalance, lever mon verre à moitié vide, trinquer dans le vent lorsqu’elle se tourne à nouveau vers moi. Boire le reste du rouge amer, occuper mes lèvres à quelque chose de vivifiant. Je n’ai rien admis directement, mais c’est comme si c’était fait. C’est fait à l’instant même où elle me ressert.

C’est autre chose. Autre chose lui bouffe l’esprit, hante subitement ses lèvres. Imprévisible, inattendu. Le vin vient à peine de se verser dans les verres, que la conversation semble s’inspirer de sa robe rouge et sombre. C’est à penser, à me remémorer un temps, que mon visage s’endurcit à mon tour. Il me suffit d’y penser pour flancher le temps d'une seconde, cumulant le vin coulant, la bonne compagnie, la vulnérabilité à fleur de peau. Mon frère. Son décès fut ma seule et réelle souffrance. Cracmole fuyard que la mort mystérieuse semble avoir trouvé en Norvège. Si ce n’est son regard fou et déstabilisant figé sur moi, une pensée vers les Sorensen me ramène à moi rapidement. Hausser les sourcils d’un désarroi contrôlé, se racler la gorge en le dissimulant vainement derrière une gorgée de vin. Elle attend ma réponse avec un regard puissant que je ne pensais pas revoir de si tôt. « Une fois. Il faut avoir déjà souffert pour pouvoir le souhaiter à d’autres. » Cette question n’est sûrement pas banale, ni posée par hasard. Alors pareil est la mienne. Je lui jette le même regard. Intense, en attente d'une réponse peu banale à une question si personnelle. J'ai l'impression que le haut de mon corps se rapproche inconsciemment d'elle, mais nos yeux se parlent avec une telle clarté, que ce n'est sûrement qu'une illusion. « Est-ce que tu souffres ? » Elle peut le ressentir. Le cynisme qui s’éloigne, la préoccupation réelle, la sympathique que j’ai pour elle. Elle peut croire en ça, en mon naturel. Mon aura assurée et ferme persiste peut-être, mais c'est à cet aura qu'elle aime se confronter... ou s'accrocher.

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August P. Rowle

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Only scandalous desires do great things

A mesure que les secondes s’écoulaient, à la manière du liquide bordeaux roulant par gorgée dans sa poitrine, il semblait à Bluebell que le monde environnant perdait de sa consistance pour ne laisser subsister que de vagues formes moins sévères que la rigueur figée de la réalité. L’ivresse avait quelque chose de réparateur. Déposant un voile trouble sur son regard, les contours, les formes et les mouvements étaient dotés d’une incertitude qui arrondissait les angles, polissait les imperfections, consolidait les éclats. Le décor se montrait plus doux, moins net, et ses songes suivaient cette même dématérialisation, laissant chacune de ses considérations s’évaporer au-delà de ses inquiétudes. C’était dans cet état d’esprit vaporeux et léger qu’elle avait signé une réconciliation avec Erin, accueilli les aveux de Carla, et qu’elle écoutait désormais les propos étrangement sincères de Faust. Le jeune homme, dans sa vision désinhibée, lui paraissait à vrai dire même plus doux que sa large carrure et son dur regard le laissaient paraître. Elle avait déjà ressenti cette part tapie de son être, cette bienveillance cachée au-delà d’une insolence charnière. Elle avait même effleuré cette humanité du bout des doigts lorsque sa main s’était ancrée dans les phalanges du Gryffondor à l’occasion d’une remarquable valse pour le bal de Noël. Mais maintenant que le vin coulait entre ses veines et que le confort du feu apportait un peu de chaleur au froid mordant de ses jours, maintenant que son arrogance était morte au profit d’une vulnérabilité à peine étouffée pour ne pas afficher publiquement ses plaies ouvertes, maintenant que toute son existence s’était renversée au profit d’un quotidien sans relief et d’un abandon asphyxiant, la présence de Faust lui parut comme une preuve du soutien qu’il peinait à dévoiler derrière une ironie sans mordant. Il l’admit. Il s’inquiétait pour elle. Il était incapable de l’exprimer clairement, tout comme elle était incapable de mettre un mot sur cette situation. Devait-elle être satisfaite, devait-elle se sentir humiliée, aurait-elle dû s’en aller et quitter le cocon qui les recueillait, aurait-elle dû se laisser aller à un lâcher prise encore plus évident ? Personne n’avait jamais ressenti, à part son frère, une once d’inquiétude pour elle. Bluebell avait grandi sur le champ de bataille, parmi des ennemis souhaitant sa chute et des alliés ne désirant que la gloire. Qu’en était-il de l’espace laissé à la préoccupation, aux soins, à l’indulgence ? Ne sachant que répondre devant la sincérité pourtant muette de Faust, Bluebell préféra se terrer dans une nouvelle gorgée de vin. A défaut d’avoir hérité du visage dur et angulaire de son géniteur, elle avait récupéré le support de l’alcool pour mieux tenir devant la nervosité. Faust l’imita, buvant une gorgée dans une posture aussi nonchalante que désintéressée, comme si l’exercice lui avait paru particulièrement aisé. Par tous les dieux, était-elle donc la seule à ressentir cette étonnante tension ? Elle avait cru s’habituer à cette sensation, mais voilà que son ventre se serra à nouveau. Rien à voir avec la peur au ventre qui la collait depuis le début de l’année. Au contraire, le vin avait apporté des effluves d’une chaleur et d’une aisance surprenantes et électriques. Elle s’était finalement approchée à nouveau du canapé, la bouteille en main, pour resservir son verre et celui de son camarade. Il n’y avait certainement rien de raisonnable dans ce geste ; mais Bluebell n’avait guère envie d’épiloguer sur une raison qui lui avait échappé depuis longtemps, ne vivant plus que par instinct. Terreur. Survie. Ivresse, pour mieux se délecter de cette parenthèse illusoire qui, à mesure que le temps avançait, lui semblait délicieusement nécessaire. Plus leur conversation évoluait, plus il lui semblait se défaire du lourd manteau de mal être qui l’avait accompagnée jusqu’alors. Elle avait commis l’erreur de se vexer à la précédente remarque de Faust, avant de s’apercevoir stupidement qu’elle avait simplement mal réagi ; il était désormais temps de balayer toutes ses appréhensions pour enfin savourer cette occasion en or de sortir de l’obscurité humide du château.

Le moelleux du canapé la conforta dans sa modeste ambition, tandis que le regard porté par le Gryffondor la poussa vers de nouveaux horizons. Après tout, en six mois, il lui semblait ne toujours rien connaître du Suisse ; et si son cynisme et son intelligence étaient savoureux, Bluebell ne pouvait s’empêcher de percevoir dans l’humanité qu’il étouffait une dangereuse flamme qu’elle n’avait jamais été capable de s’expliquer. Secrets, confidences ou tabou, quelque chose venait rehausser l’impertinence du jeune homme en faveur d’une facette sombre dont la bienveillance retenue n’était qu’un reflet. Bluebell en avait toujours été convaincue ; à moins que le vin ne fasse flotter cette présomption dans son inconscience accrue. Alors, un peu brutalement, un peu follement, elle lui demanda s’il avait jamais souffert ; sa mâchoire se crispa alors très brièvement, imperceptiblement, pour finalement le tapir derrière un raclement de gorge qui arracha un sourire victorieux à la Serpentard. Touché. Faust semblait se contrôler pour enfoncer un peu plus la trace de vulnérabilité. Son regard transperçant qui ne quittait plus ses prunelles et avide de retrouver la lueur qu’elle venait d’y apercevoir. Il acquiesça finalement, en n’accordant que trop peu de mots pour assouvir sa curiosité. Bluebell était si concentrée par les traits du jeune homme qu’elle ne s’aperçut même pas qu’il s’était doucement rapproché d’elle. “Une fois” répéta-t-elle en écho, comme si ces mots pouvaient évoquer un quelconque souvenir miroitant dans le regard penché au-dessus du sien. Ses nouvelles interrogations se suspendirent sur le bout de ses lèvres, ne sachant si elle pourrait obtenir si facilement des réponses. Il lui retourna alors la question, ce qui eut l’étrange effet de défaire ses iris des siennes pour mieux contempler son visage, comme si la réponse se serait trouvée sur le creux de ses joues, la saillance de ses pommettes, le carré de sa mâchoire. “Je crois” lâcha-t-elle finalement en retrouvant le bleu de son regard. “Mais je fais parfois face à un tel vide qu’il me semble au contraire ne plus rien ressentir” ajouta-t-elle dans un souffle, comme ses pensées se seraient échappées de son esprit sans qu’elle puisse les retenir. “Et je crains ce néant plus que la souffrance elle-même” conclut-elle dans un murmure. En effet, y avait-il pire pour une harpie que de perdre la flamme de sa colère ? Les plus grands héros pouvaient avoir peur et être blessés ; mais aucun d’eux n’avait jamais abandonné. Or, Bluebell avait le sentiment d’avoir rendu les armes. Privée de désir, d’éclat, d’ambition, il lui semblait déambuler dans une obscurité terrifiante où même le chagrin paraissait plus tendre. Pourrait-elle jamais s’habituer à ce vide, à cette vacuité, à cette insipidité ? Maxton, avec sa folie, avait emporté ses dernières forces. Et il ne lui restait que le vin rouge pour mieux remplir un corps affamé, des rêves éteints, une solitude épuisante. Peut-être y avait-il une solution. Bluebell n’était guère parvenue à l’entrevoir ; mais elle ne pouvait envisager de poursuivre le reste de sa vie de la sorte. Torturée par ses souvenirs, affaiblie par sa douleur, elle n’avait pas été en mesure de chercher un but, une envie, ou un moyen d’enfin faire taire les voix qui murmuraient dans le creux de ses oreilles. Mais Faust, au-dessus d’elle, ainsi désinvolte, ainsi railleur, semblait avoir surmonté son trouble, peu importe son origine. Il avait su retenir le poids de sa souffrance pour la contenir derrière des lèvres moqueuses, un regard provocant, un ton arrogant. La flamme qui brillait dans ses prunelles témoignait de sa survie, de son impétuosité, de l’irascibilité qui avait vaincu. Relevant légèrement le visage, marquant l’éclat qui venait de poindre au travers de ses songes enhardis par un alcool qui se mêlait à ses battements de cœur, elle interrogea longuement Faust du regard. “Comment as-tu retrouvé ta force ?” lui demanda-t-elle finalement afin d’apporter un soutien à la lueur de ses yeux. Aussi insensé soit son mouvement, elle crut que, peut-être, il existait une potion, un sort, ou un moyen pragmatique de supprimer sa crainte et lui souffler la colère de vivre qu’il lui manquait.


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I bet you're too terrified
to try your best
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