[LIBRE] L'énigme de l'aigle

Laisser les méninges se creuser

Un coup contre la porte de la salle commune et les yeux du heurtoir s'ouvrirent.

- Quel est l'ennemi le plus intelligent des Basilics ?

Blaze soupira. Au moins deux ou trois fois par jour, c'était le même cirque : toquer à la porte et le heurtoir en forme de tête d'aigle vous posait une énigme plus ou moins difficile selon s'il était ou non de bonne humeur. En cas de bonne réponse, la porte s'ouvrait, sinon l'animal restait muet et la porte close.

C'était marrant la première fois mais clairement fallait pas être pressé... ni rentrer bourré. Le pire avait été qu'il s'était fait prendre une fois, sorti en escapade nocturne et incapable de trouver la solution à l'énigme, le concierge lui était tombé dessus alors qu'il aurait eu cinquante fois le temps de lui échapper si cette stupide tête avait bien voulu lui donner la solution.

Blaze se gratta la tête. L'ennemi du Basilic, c'était le coq, non ? Le chant du coq tuait les Basilic, mais pourquoi le plus intelli...?

- Un miroir. S'il se voit dedans il se tue lui-même et le miroir est intelligent parce qu'il réfléchit.

- Bien vu Mansfield.

Et la porte s'ouvrit, le laissant accéder au dortoir. Il avait presque passé le perron quand une idée lui vint. La pièce était vide, silencieuse. On était en début d'après-midi, la plupart des autres élèves étaient soit en cours soit dehors à profiter du soleil et lui, il avait la salle commune pour lui tout seul. Pour lui tout seul...

Un début d'idée venait soudain de germer dans le fond de son crâne, début d'idée qu'il ne tarda pas à dérouler, laissant apparaitre un plan incroyablement machiavélique. Il tenait son occupation pour la journée.

Faisant demi-tour, Blaze repassa la porte en sens inverse, la referma puis toqua au heurtoir. Celui-ci rouvrit les yeux.

- J'étais demain mais je serai aussi hier.

C'était facile mais plutôt que de crier la réponse, Blaze la prononça tout bas :

- Aujourd'hui...

La porte ne frémit pas. Il répéta alors plus haut.

- Aujourd'hui !

- Finement réfléchi Mansfield.

Et la porte s'ouvrit pour la deuxième fois... et peut-être dernière de la journée. Un regard de chaque côté du couloir lui confirmant que personne ne se trouvait dans les parages, il sortit sa baguette de sa robe et la pointa vers le heurtoir.

Quel sortilège lancer ? Un têtembulle ? Trop visible. Ou alors...

Il s'éclaircit la gorge, se concentra et annonça :

- Assurdiato.

Aussitôt une sorte de voile s'échappa de sa baguette pour aller recouvrir la tête avant de disparaitre. Désormais, cette dernière serait incapable d'entendre le moindre son - et donc la moindre réponse - venu de l'extérieur. Il suffirait alors d'observer toute la maison Serdaigle se casser les dents sur la prochaine énigme que poserait le heurtoir.

De fait, Blaze s'en alla se poser dans un coin un peu à l’écart, dans l'encadrement d'une fenêtre qui lui permettait de rester relativement discret, et sortant l'un de ses manuels de cours, attendit que sa première victime se pointe devant la porte.

Il n'eut d'ailleurs pas trop à patienter qu'un élève soulevait le heurtoir et que ce dernier prononçait son énigme.

- Qu'est-ce qui est aussi haut qu'un troll, aussi large qu'un troll, qui ressemble à un troll mais est plus léger qu'une plume ?

Blaze ricana. C'était facile, et la situation en serait d'autant plus drôle.

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L'énigme de l'aigle

La journée c'était plutôt bien déroulée jusqu'à présent et après une petite demi-heure de solitude dans une des salles abandonnées du château à danser, me voilà de retour devant les portes de ma salle commune. J'adore ces moments de battement dans la journée où je peux en profiter pour me défouler un peu avant de reprendre les cours. Je sais que certains de mes camarades détestent ce genre de coupures, mais moi j'aime bien. J'en profite bien souvent pour me défouler un peu ou alors pour me couper de Poudlard en m'évadant au balcon du monde ou j'en profite pour avancer mes devoirs pour les jours suivants, histoire de passer une soirée plus tranquille que prévue. Souvent, je passe ces moments en compagnie de mon meilleur ami, parfois d'Artemis quand Noah veut travailler de son côté ou seule quand j'ai envie de danser. Je n'ai rien contre l'idée d'avoir du public, mais j'apprécie ces moments de solitude, on ne va pas se mentir, ça fait du bien parfois de se reconnecter à son moi intérieur. Et puis, pour ne rien cacher, la vie à Poudlard n'est pas toujours de tout repos. Certaines personnes prennent un peu trop plaisir à me rendre la vie impossible pour une raison qui m'échappe. Si encore j'étais du genre à aimer chercher la merde, je pourrais comprendre ce retour de bâton, mais pour le coup, je suis plutôt du genre à aimer rester dans mon coin, alors je trouve ça un peu injuste qu'on s'en prenne à moi aussi gratuitement. M'isoler me permet donc de les fuir au maximum et de passer un meilleur moment.

En arrivant vers la porte de ma salle commune, je n'aspire qu'à une chose, rejoindre mon dortoir pour attraper des vêtements de rechange avant d'aller prendre une bonne douche. Ca va me faire un bien fou de sentir la chaleur de l'eau, autant pour me réchauffer que pour détendre mes muscles. Mais voilà, les choses ne se déroulent pas comme je l'aurai voulu et me voilà coincée devant la porte de ma salle commune. Comme d'habitude, je frappe à la porte pour faire apparaître les yeux du heurtoir et attendre patiemment l'énigme du jour. Il ne me faut pas très longtemps avant de trouver la réponse, la force de l'habitude j'imagine. “Son ombre ?” Lui dis-je, quasiment sûre de ma réponse. Aucune réaction de la part de la porte, pas de confirmation, rien, elle reste totalement silencieuse. “Son ombre ?” Repris-je un peu plus fort, ne comprenant pas pourquoi il ne se passait rien. Toujours rien. “Mais qu'est-ce qu'il se passe ? Youhou !! ” Je vais finir par me demander si j'étais invisible ou si on ne me jouait pas un mauvais tour. Etait-ce une caméra cachée ? Je fis un rapide tour d'horizon pour voir si un petit malin était caché quelque part en train de se foutre de moi, mais je ne vis rien, pas au premier coup d'oeil en tout cas. Ce n'est qu'après m'être acharnée un peu que je finis par décider d'aller chercher le concierge pour qu'il m'aide à rentrer dans ma salle commune et c'est après quelques pas que je finis par remarquer un élève dans un coin d'une des fenêtres, armé d'un de ses manuels de cours. Je me dirigeais vers lui, reconnaissant un garçon de ma maison “Salut ! Pardon de te déranger mais j'ai l'impression qu'il y a un problème avec la porte de notre salle commune ... Je me sentais un peu bête, espérant que le problème ne venait pas de moi mais bien de la porte. Vous imaginez si elle s'ouvre avec lui ? La honte...

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Laisser les méninges se creuser

Depuis le coin de fenêtre où il s'était posé, Blaze ne pouvait pas manquer une miette des tentatives répétées mais inutiles de sa camarade. Exactement comme il l'avait prévu, le heurtoir semblait rester sourd aux réponses, refusant de desceller la porte d'entrée. Sourd, il l'était d'ailleurs littéralement suite au sortilège du jeune homme.

Si d'ordinaire Blaze appréciait fanfaronner après ses plaisanteries, celle-ci était encore loin d'être terminée et le garçon n'entendait pas révéler le pot au rose aussi facilement. Aussi fit-il mine de se replonger studieusement dans son manuel, donnant l'impression de n'avoir rien perçu de ce qui se passait au niveau de leur entrée secrète.

Ce fut seulement lorsque Daria s'approcha dans l'idée de le confronter qu'il consentit à lever le nez de sa lecture, lui offrant son regard le plus innocent comme s'il venait de se réveiller d'un sommeil profond.

- Hm ?

Il adressa un sourire avenant à la jeune fille et referma son manuel avec une petite moue, ayant l'air de faire une concession à sa camarade en prenant le temps de s'occuper du problème.

- Attends on va voir ça.

Il se redressa et passant à côté de Daria, s'approcha de la porte. Pour la troisième fois de la soirée, celle-ci délivra son énigme à laquelle Blaze répondit sans sourciller.

- Une ombre, non ?

Et pour la seconde fois, la porte resta muette, faisant hausser un sourcil hypocrite au jeune homme.

- Spé... c'est peut-être pas la bonne réponse ?

Il jeta un regard ennuyé à la jeune fille.

- C'est chaud, j'ai mon augurey à l'intérieur, il va paniquer si je rentre pas, c'est encore un bébé...

En vérité, l'oiseau dormait toute la journée et ne sortait de son nid que pour les averses ou lorsque Blaze décidait de s'occuper de lui. Le jeune homme ne s'en faisait donc aucunement pour l'animal qui ne se rendrait pas compte de son absence avant plusieures heures, voire le lendemain matin lorsqu'il constaterait que son petit déjeuner venait à manquer.
Mais pour le moment, Blaze ne savait pas s'il pousserait la plaisanterie jusqu'à obliger tous ses camarades - et lui avec - à passer une nuit à la belle étoile ou plus vraissemblablement dans la Grande Salle sur des sacs de couchage.

- Tu crois qu'elle est pétée ? Ce serait con quand même, mille ans que Rowena a ensorcelé la porte et c'est sur nous que ça tombe. ricana-t-il.

En soupirant, il passa un bras derrière sa nuque, mimant une intense réflexion.

- On va chercher Lindberg ou on essaye de régler ça nous-mêmes ?

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L'énigme de l'aigle

J'étais partagée entre l'envie que cette maudite porte s'ouvre et ne s'ouvre pas. Je m'explique. J'avais envie d'aller prendre une douche, mon t-shirt était mouillée par ma transpiration et j'avoue que je commence à avoir légèrement froid. Et puis soyons honnête, on a tous envie d'aller prendre une douche après avoir fait du sport, je ne déroge pas à la règle croyez le bien. Et puis j'ai envie de me poser un peu avant de reprendre les cours, profiter d'un moment de calme pour continuer mon roman avant d'attraper mes affaires de cours pour rejoindre Noah dans notre salle de cours. Mais d'un autre côté, si la porte s'ouvre ça signifie que je ne suis définitivement pas aidée ou que quelqu'un se joue encore de moi et je ne suis pas d'humeur pour ça. Vraiment, je voudrais qu'on me laisse tranquille, je n'ai rien demandé à personne, ça serait sympa qu'on m'oublie l'espace d'un instant. Il y a plein d'élèves dans cette école, pourquoi constamment s'acharner sur moi ? Et puis j'aurai l'air fine si la porte s'ouvre sans difficulté, non pas que l'avis de Blaze compte réellement mais si je pouvais ne pas passer pour une idiote, ça m'arrangerais. Du coup je suis un peu partagée entre l'envie que cette mauvaise blague se termine et l'envie de ne pas passer pour une simple d'esprit qui a visiblement été envoyé dans la mauvaise maison. Déjà il n'a pas l'air de se moquer de moi quand je lui parle du problème avec la porte, proposant immédiatement d'aller voir ce qu'il se passe. Il aurait pu rire tout de suite, même gentiment, en me demandant si j'avais bien répondu à l'énigme, mais il ne s'est pas permis et je lui en suis reconnaissante.

Il va même jusqu'à proposer d'aller voir ce qu'il se passe. Il aurait très bien pu me dire de me débrouiller toute seule, que ce n'était pas son problème, qu'il fallait que j'aille voir les autorités compétentes, qu'il était occupé ou autre chose de ce genre. Au lieu de ça, il prend un peu de son temps pour m'aider et je trouve ça cool. Bon, vous allez me dire, s'il y a vraiment un problème avec la porte, ça l'impactera tôt ou tard lui aussi, parce que c'est aussi sa salle commune aux dernières nouvelles. La porte se réveille à nouveau et nous donne son énigme et comme moi quelques instants plus tôt, il répond "l'ombre". Déjà on est d'accord sur la réponse, ce qui tend à prouver que je ne suis pas si stupide que ça et que ça ne vient pas de moi. La porte ne bouge pas, comme précédemment. Blaze trouve ça étrange et me demande si c'est bien la bonne réponse. “Je ne pense pas que ce soit la réponse le problème. Si ça n'avait pas été la bonne réponse, elle nous aurait dit qu'on se trompait, là elle ne réagit absolument pas, comme si elle ne nous entendait pas, c'est très étrange.” Il m'est déjà arrivée de me tromper, comme nous tous, mais à chaque fois elle me signifiait mon erreur, là elle ne réagit absolument pas, comme si elle n'avait pas entendu notre réponse. Est-ce possible ? En tout cas Blaze commence à réaliser l'ampleur de la situation. Si on ne peut plus rentrer dans notre salle commune, tout ce qu'on y a laissé à l'intérieur risque d'y être coincé pour un moment. Je prends conscience que j'ai de la chance dans mon malheur, aucun animal ne m'attend à l'intérieur, personne n'est dépendant de moi, ce qui n'est pas le cas pour Blaze visiblement. “Ne t'inquiètes pas, on va trouver une solution !” La situation était étrange et pas très agréable mais il n'y avait pas de quoi s'inquiéter pour le moment.

Il me demande si je pense qu'elle est cassée et j'avoue que je hausse les épaules. Ca serait quand même le comble qu'elle nous lâche maintenant, mais en même temps, après mille ans, c'est peut-être normale qu'elle bug un peu. Est-ce qu'ils font des révisions de chacune des portes des salles communes avant chaque rentrée, pour vérifier que tout est ok ? Il me demande ensuite s'il veut qu'on aille voir Lindberg ou si je souhaite qu'on règle ça nous même. Je tourne un regard étonné vers lui. “Comment ça régler ça nous même ? On ne sait même pas ce qu'elle est. On risque d'aggraver les choses en tentant des trucs .... non moi je serais plutôt d'avis d'aller voir le professeur Lindberg ou le concierge, eux seront quoi faire !” Et puis surtout, s'ils dérèglent encore plus la porte, ça serait leur responsabilité et non la mienne et ça, ça m'arrange. Je ne veux pas que l'ensemble de notre maison soit contre moi parce que j'ai tenté de jouer aux plus maligne. J'ai juste envie de rentrer dans ma salle commune, c'est tout. Et puis je ne vois pas comment on peut régler ça nous-même, on ne sait pas ce qu'elle a. Je doute qu'on soit assez calé en magie pour la réparer. Il aura beau adorer penser être plus fort que les autres, aux dernières nouvelles c'était un ado comme un autre...

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Laisser les méninges se creuser

Difficile de rester sérieux et de ne pas ricaner en jouant une telle comédie mais des années d'hypocrisie avec ses profs avaient fini par rôder Blaze à la pratique et il parvenait encore à garder un air sérieux voire préoccupé. D'ailleurs, ça avait l'air de fonctionner un peu, son petit couplet sur l'augurey resté à l'intérieur - comme en fait certainement un paquet d'animaux avec lui - semblait faire mouche puisque Daria donna l'impression de s'en soucier en essayant de le rassurer.

Elle acueillit plus froidement par contre sa proposition de s'en charger eux-même. Blaze haussa les épaules. Il n'aurait pas été contre essayer quelques sortilèges amusants ou raconter des bêtises à la poignée avant que les profs ne s'en mêlent mais si sa camarade voulait absolument les impliquer, ça n'était pas gênant. Il hocha donc la tête avant de grimacer.

- Ok mais bon... j'ai pas trop envie de demander à Duncan, là, c'est un vrai connard ce mec tu vois ?

Depuis l'année dernière il était très en froid avec le garde-chasse et homme à tout faire du château mais ce qui l'inquiétait surtout c'était que si Duncan se ramenait, il risquait de faire le lien entre la présence du jeune homme et cette étrange situation. Lindberg lui était plus... disons qu'il pensait encore que Blaze était un élève sérieux et appliqué. Bien plus facile de jouer la fausse naïveté en sa présence, donc.

Il sortit un morceau de papier de sa poche ainsi qu'une plume et un encrier et en quelques instants eut écrit un petit mot qu'il ensorcela pour l'envoyer voleter à travers les étages comme le reste du courrier.

- Bon, il devrait pas tarder j'imagine, j'espère juste qu'il est pas en cours...

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Lettre envoyée ici.
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Ayant dit cela, il foura ses mains dans ses poches et s'adossa contre la pierre du château, fixant la jeune fille avec curiosité. Il ne l'avait pas immédiatement remarqué mais elle semblait revenir d'une séance de sport - certainement pas du quidditch en tout cas - vu les traces de transpirations et ses cheveux humides. Blaze pouvait comprendre qu'elle ait hâte de rentrer dans la salle commune, du coup.

- Daria, c'est ça ? demanda-t-il tout en sachant d'avance la réponse. Tu reviens du sport ?

Il lui offrit une grimace compatissante. Jouer au chevalier servant alors même qu'il était responsable de son malheur était pour Blaze le comble de l'amusement, et si personne ne découvrait qu'il était derrière tout ça il pourrait même se faire bien voir.

- Tu vas attraper froid comme ça, tu veux ma veste ? Moi ça va, hein, t'inquiète.

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L'énigme de l'aigle

Nous nous mettons d'accord pour prévenir un adulte. Je ne préfère pas prendre de risque en voulant jouer à la plus intelligente, ça risquerait de se retourner contre moi et il en est hors de question. Je ne suis pas de celle qui ressent de toute façon le besoin de briller auprès des autres, je le vis très bien d'être dans l'ombre et de ne pas faire de vague. J'aime bien rester dans mon coin et faire ma petite vie, sans rien demander à personne. Et même si je sais que Blaze n'a pas cette réputation, il n'insiste pas et consent à contacter un adulte, mettant malgré tout un droit de véto sur Duncan. Visiblement ils n'ont pas l'air de bien s'entendre tous les deux, pour une raison que j'ignore et sincèrement, je m'en fous un peu. Des adultes compétents dans cette école, il y en a à foison, si on n'en contacte pas un, on a les autres sous le coude. “Heu ... Non je ne vois pas ... mais il a plein d'adultes compétents dans cette école, on peut se tourner vers qui tu as envie, je ne suis pas difficile.” Clairement je m'en fous, tant qu'on se tourne vers quelqu'un. Le choix se porte donc sur le professeur Lindberg. Blaze sort ses affaires pour lui écrire rapidement un petit mot, l'enchante et je le regarde s'en aller rapidement en direction de notre professeur. Espérons qu'il ne sera pas occupé pour le moment, sinon nous risquons d'attendre longtemps et je risque de rater le début de mon prochain cours. “J'espère aussi, j'ai cours dans moins d'une heure, je ne peux pas me permettre d'arriver en retard !” Je ne suis pas comme certains de mes camarades qui s'en moquent d'arriver en retard en cours ou de ne pas s'y rendre du tout. Ils font ce qu'ils veulent, je ne suis pas ici pour les juger, mais je doute que jouer les rebelles les aides pour leur avenir. Mais j'imagine qu'on a tous des priorités différentes et que penser à son avenir n'est pas une priorité pour tout le monde.

Parfois j'aimerai bien être comme eux, faire ce que bon me chante, mais j'ai constamment la voix de ma mère qui résonne dans la tête pour me dire d'être une élève sérieuse et appliquée, qu'elle ne m'a pas élevé pour que je n'en fasse qu'à ma tête et que je gâche toutes mes chances d'avoir un avenir brillant. Si j'ai le malheur d'avoir une mauvaise note, vous pouvez être sûr que j'en entends parler à mon retour à la maison, voire parfois avant quand elle prend le temps de répondre à une de mes lettres. Mais envoyer des hiboux, ce n'est définitivement pas son délire et même encore aujourd'hui, elle a du mal à se plier à cette obligation. Et puis vous comprenez, ça pourrait faire jaser de nous voir utiliser des hiboux, nos voisins ne le comprendraient pas. Nous voilà à devoir se contenter d'attendre l'arriver de la cavalerie. Blaze prend ses aises en mettant ses mains dans ses poches, s'appuyant contre le mur derrière lui. Moi je reste bêtement les bras ballants, ne sachant pas vraiment quoi faire en attendant. Visiblement il connaît mon prénom. En soit ce n'est pas si étonnant que ça, après tout nous partageons la même maison et nous n'avons qu'une année d'écart, mais quand même, ça me fais toujours quelque chose quand quelqu'un se rappelle de mon prénom. Je sais que c'est bête, mais c'est plus fort que moi. “Oui, c'est ça ... Et oui, je reviens d'une séance de danse dans une des salles vides de cet étage.” Lui répondis-je en esquissant un petit sourire. Par contre quelle ne fut pas ma surprise en lui voyant me proposer sa veste. J'avoue que je ne m'y attendais pas et je resta bête quelques secondes avant de répondre, un peu gênée “C'est gentil mais je ne veux pas salir ta veste ...” Répliquais-je en tentant vainement de ne pas rougir, mal à l'aise. J'avoue que je commence à avoir un peu froid et elle ne serait pas de refus, mais je ne voudrais pas la mouiller ou lui laisser une vieille odeur de transpiration, ça ne se fait pas.

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Blaze esquissa une fausse grimace quand Daria mentionna avoir un cours dans une heure. Désolé mais vu comment s'engageait la situation, elle risquait fort de devoir s'y rendre dans cette tenue, à moins d'une intervention géniale de Lindberg ou d'un élan de pitié de sa part ce qui n'était pas à l'ordre du jour puisqu'au fond il trouvait tout cela vraiment trop amusant.

Comme on jouerait au théâtre, Blaze trouvait son plaisir dans le fait de posséder une information qu'il était seul à connaitre - ici son méfait - et d'aller à l'inverse de ce qu'on pouvait attendre de lui. Il se prit donc de faire la conversation à Daria, comme s'il lui importait de lui changer aimablement les idées, trouvant délicieux de s'improviser en même temps bourreau et protecteur.

Il hocha donc la tête d'un air sincèrement curieux quand elle lui confia pratiquer la danse, ce qui n'était d'ailleurs pas inintéressant. Les élèves de Poudlard pouvaient venir de tout un tas d'horizons différents et donc pratiquaient un grand nombre d'activités, d'autant que les faucltés magiques du collège leur offraient facilement tout ce dont ils pouvaient avoir besoin : salle et matériel de pointe. La seule chose qui manquait parfois était d'autres élèves pour partager sa passion.

Mais la réaction qu'il espérait arriva juste après lui avoir galamment proposé sa veste pour ne pas qu'elle attrape froid. Même si elle essaya de le cacher, le trouble de la jeune fille se voyait gros comme ça et Blaze avait une idée un peu précise des clichés qu'il avait à sa disposition pour faire rougir une fille, surtout si elle était un peu impressionnable. En prenant des années il découvrait qu'il aimait de plus en plus en jouer et malgré sa relation avec Skyler qui était finalement la première, il avait peu de scrupules à jouer de son charme dès qu'il en avait l'occasion.

- Sois pas ridicule. répliqua-t-il d'un ton amusé. Elle a survécu à la boue des entrainement de quidditch, c'est pas toi qui va l'achever crois moi.

Et d'un geste rapide il ôta son vêtement pour se retrouver en chemise avant de le tendre à Daria. Puis, comme si ce n'était rien du tout, il croisa les bras d'un air assuré avant de rembrailler sur leur conversation précédente.

- C'est cool pour la danse ! dit-il d'un enthousiasme non feint. Ca fait longtemps que tu rpatiques ? Et tu n'as trouvé personne pour t'accompagner ? C'est quand même dommage de faire ça seule...

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L'énigme de l'aigle

On pourra dire ce qu'on voudra sur Poudlard, s'il y a bien une chose dont je suis sûre c'est qu'on ne s'y ennuie jamais. Il arrive toujours quelque chose, que ce soit positif ou négatif, on est souvent arrêté par un imprévu qu'on doit gérer. Les escaliers qui refusent de nous emmener au bon étage, des portes qui refusent de s'ouvrir, des professeurs qui décident de faire cours à un autre lieu de rendez-vous que celui initial pour une raison X ou Y, des tests en tout genre. Je crois que c'est ce que j'aime ici, c'est un peu vivre une nouvelle aventure chaque jour, même si elles ne sont pas toutes agréables à vivre, il faut bien l'avouer. Je me serais par exemple bien passé de l'incendie qui a ravagé Poudlard ou du Serpent géant qui nous a attaqué pendant des mois. Mais bon j'imagine que c'est la loterie, on ne peut pas toujours être gagnant. Vous voyez, j'essaye toujours de trouver le positif dans une situation négative, ça me permet de garder le moral et d'avancer. Ce n'est pas toujours évident, bien entendu, mais c'est préférable à voir la vie en noir H24, ne pensez-vous pas ? Après, il est évident que je ne suis pas quelqu'un de très courageux ou de très aventurier. J'aime les aventures et comme tout le monde, ça m'attire beaucoup, mais j'ai peur du danger et des conséquences qui peuvent en découler, alors il est vrai que j'y réfléchie à deux fois avant de m'aventurer dans une nouvelle histoire. Comme ici, j'aurai pu balayer du revers de main la proposition de Blaze, quant à contacter un professeur et estimer qu'on était à la hauteur pour réparer la porte. Mais les conséquences seraient désastreuses si jamais on échouait. Je refuse d'être virée pour une porte défectueuse, alors autant assurer mes arrières.

Blaze me propose gentiment de me prêter sa veste, le temps qu'on arrive à rentrer de nouveau dans notre salle commune pour que je puisse aller prendre rapidement ma douche. J'ai encore espoir d'avoir le temps d'en prendre une avant d'aller en cours. Toutes mes affaires sont dans la salle commune, si je dois me rendre en cours, je devrais demander à Noah de me passer une feuille parchemin, une plume et de l'encre, en plus de me partager son manuel. Je ne doute pas un instant qu'il accepterait, mais je n'ai pas franchement envie d'aller en cours sans avoir pris une douche. Si mon odeur n'est pas pestilentielle et n'incommodera certainement personne, elle m'incommodera moi et me mettra mal à l'aise et je n'ai pas envie de passer une heure à être gênée par tout ça. Je sais que c'est ridicule, mais j'aime bien apparaître sous mon meilleur jour. Les rumeurs vont vite à Poudlard et un simple faux pas peut-être rappelé pendant des mois et ça, il en est hors de question. Certes, au moins on me connaîtrait mais j'ai pas envie d'être populaire par mon impopularité. Je décline poliment la proposition de Blaze, qui insiste quand même. Je finis par hocher la tête, passant une mèche de cheveux derrière mon oreille en baisser les yeux “D'accord, si ça ne te dérange pas ... je veux bien !” J'ai pas vraiment envie de mourir de froid mais en même temps j'ai pas non plus envie de lui salir sa veste. Mais vu que ça ne le dérange pas, pourquoi continuerai-je à refuser ? Il enlève sa veste et me la passe. Je l'enfile rapidement et apprécie immédiatement sa chaleur.

Il rebondit ensuite sur la danse et j'esquisse un sourire ravi quand il me dit que c'est cool d'en faire. Vous allez me dire, on ne m'a jamais dit que c'était un sport naze, mais il n'empêche que ça reste toujours agréable quand quelqu'un vous dit qu'il trouve ça cool. Il me demande depuis combien de temps j'en fais et je prends quelques secondes pour réfléchir “Hum... Depuis que je suis toute petite... je ne sais plus exactement, mais je crois que j'ai dû commencer quand j'avais ... 4 ans ?” Je ne connais plus mon âge exact quand j'ai commencé la danse. Je sais que j'ai toujours aimé "danser", mes parents m'ont toujours dit que dès que j'entendais de la musique ou que je voyais ma mère danser, je bougeais dans tous les sens. J'ai ça dans la peau il faut croire. “Ma mère est danseuse étoile... enfin elle l'était, maintenant elle donne des cours au Royal Ballet de Londres.” Même si ma mère n'est pas une personne facile à vivre et qu'elle m'a toujours rendue la vie "impossible", je reste malgré tout très fière de son parcours. Elle s'est toujours donnée à fond pour réussir et pour atteindre son rêve, elle n'a jamais baissé les bras, ni laisser qui-que-ce soit lui dire que c'était impossible, qu'elle n'y arriverait jamais. J'aimerai parfois avoir sa hargne et son courage, surtout dans un monde aussi dur que peut l'être la danse. “Non, je n'ai rencontré personne qui pratique la danse malheureusement...” Lui répliquais-je avec une légère moue triste. En toute honnêteté, je me suis fait à cette idée depuis longtemps, mais il est vrai que ça aurait été sympa de pouvoir partager ça avec quelqu'un. “Tu n'aurais pas envie de danser ?...” Lui demandais-je en plaisantant, bien consciente qu'il allait me répondre non.

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Laisser les méninges se creuser

Blaze hochait maintenant la tête attentivement, presque comme s'il avait été en cours. En fait, c'était clairement son petit numéro de bon élève qu'il ressortait à Daria, avec peut-être un soupçon d'hypocrisie en moins... enfin, si on excluait qu'il se foutait littéralement de sa gueule en prétendant compatir à des malheurs qu'il avait lui-même provoqué. Mais sa camarade était une élève comme lui et donc à part s'attirer sa sympathie il n'avait pas vraiment d'enjeu à l'écouter et de toute façon Blaze savait se montrer sincèrement curieux des autres quand il s'en donnait les moyens.

Le jeune homme avait en effet cette tentation d'être bon en tout, de tout savoir, et si un secret lui échappait ou une connaissance lui résistait, il le prenait personnellement. Cela incluait également ce qu'il y avait dans la tête des autres et s'il ne s'était jamais vraiment intéressé à la danse jusque là, le simple fait que Daria lui en parle suffisait à l'intriguer. Pire, une petite voix au fond de sa tête commençait doucement à lui souffler que, sans doute, si l'envie lui en prenait, il pourrait certainement être bon dans ce domaine, après tout ça ne devait pas être très difficile et puis rien ne lui résistait vraiment, du moins jamais éternellement.

Il fronça d'ailleurs les sourcils d'un air sérieux quand la jeune fille expliqua qu'elle pratiquait depuis sa petite enfance, ce qui, il fallait bien l'avouer, devait lui donner une sacrée expérience. Mais tout cela s'expliqua parfaitement par la profession de sa mère ce qui tira à Blaze un sourire intéressé.

- Danseuse étoile ? Trop cool ! Elle s'appelle comment ?

Puis, parce qu'il s'était complètement pris au jeu, il reprit la parole.

- Et c'était de la danse moldu ou sorcière ? En fait, je ne sais pas s'il y a une différence d'ailleurs... Toi tu pratiques ça comment ?

Volait-elle dans les airs ? S'était-elle à moitié métamorphosée en cygne ? Beaucoup de choses étaient possibles en vérité et si elles n'existaient pas, Blaze se portait volontaire pour les inventer. Après tout, il avait toujours des idées géniales.

Il hocha de nouveau la tête d'un air compatissant devant la moue de sa camarade lui confiant qu'elle était la seule du château à sa connaissance à s'adonner à cette passion, ce qui était dommage mais prévisible, la population de Poudlard n'était pas si nombreuse que cela et les gens préféraient souvent le quidditch et les échecs, deux activités traditionnelles du monde des sorciers, que les sports plus connotés "moldus".

Puis il haussa les épaules à sa question, d'un air amusé.

- Et pourquoi pas ? C'est compliqué ?

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L'énigme de l'aigle

Je suis un peu surprise par sa question, c'est bien la première fois qu'on me demande le nom de ma mère. Après je ne le connais pas, peut-être qu'il connait quelques noms de danseuses étoiles, mais mon petit doigt me dit que non. Du coup je me demande pourquoi il veut savoir son nom. De toute façon, qu'il s'y connaisse un peu ou pas du tout, je ne vois aucune raison de lui cacher son nom, ce n'est pas un secret d'état. “Beth Shelby.” Lui répondis-je simplement. Ma mère, même avant leur divorce, a toujours gardé son nom de jeune fille. Une fois, elle m'avait expliqué que c'était parce qu'elle était connue sous ce nom là et que c'était compliqué de changer, ça pourrait perturber certaines personnes. Je sais que certaines personnes accolent le nom de leur conjoint au leur à leur mariage, mais visiblement ce n'était pas au goût de ma mère. Je crois qu'il était important pour elle d'être connue sous son nom de jeune fille et pas sous celui de son mari, comme un besoin de reconnaissance ou quelque chose comme ça. Ma mère a toujours été quelqu'un d'assez indépendant, ce n'est pas pour rien qu'elle a refusé de changer ses habitudes quand je suis née, comme si avoir un enfant ne devait pas être une raison suffisante pour mettre sa carrière entre parenthèse. Certains y verraient une forme d'égoïsme et je crois que durant un temps, j'y ai cru aussi. Aujourd'hui, je vois les choses un peu différemment. C'est un être passionné par son travail et c'est un travail qui demande beaucoup de temps et de rigueur, difficile de concilier une vie de famille avec ça. Est-ce que j'ai souffert de son absence ? J'imagine que oui. Mais je peux vous dire qu'elle a compensé cette absente depuis lors et j'avoue que c'est même trop. Elle m'étouffe par sa présence, ça en devient insupportable. Avoir découvert que j'étais sorcière et que j'allais passer les trois quart de l'année dans un pensionnat a été la meilleure chose qui aurait pu m'arriver, croyez le. J'adore ma mère mais j'ai de plus en plus de mal à supporter son emprise qu'elle tente d'avoir sur ma vie.

“Mes parents sont moldus !” Dis-je sans honte. Je sais qu'ici, il faut faire attention à ce qu'on dit, surtout quand on est né moldu, mais je n'ai pas le souvenir que Blaze ait quelque chose à faire de mon ascendance et je n'ai pas honte de mes origines. Peut-être que je me trompe et je vais rapidement le regretter, mais je n'ai pas envie de passer mon temps à marcher sur des oeufs et à éviter de dire que je suis née moldue. De toute façon ce n'est un secret pour personne, même le nouveau le sait. “Je ne sais pas s'il y a une différence ... J'imagine. D'ailleurs je serais curieuse de voir ce que ça donne une danse sorcière, ça doit être impressionnant à voir !” Dis-je en esquissant un sourire. Je ne me suis jamais penchée sur la question. Je pratique la danse moldue depuis ma tendre enfance et vu que je ne partage cette passion avec personne ici, je dois bien avouer que je ne me suis jamais demandée à quoi ressemblait la danse sorcière. Est-ce que les danseuses virevoltent dans les airs ? Est-ce qu'elles lancent des sorts pour que des flocons de neige tombent sur elles ou jaillissent d'elles ? Ca me donne vraiment envie de me pencher sur la question. Quand il me répond qu'il n'est pas totalement contre, je le fixe surprise. Est-ce qu'il plaisante ? Il a l'air, mais en même temps ça serait tellement cool qu'il veuille essayer. “Difficile... je ne sais pas, disons que ça demande beaucoup de discipline et des heures d'entraînement.” Je ne saurais dire si c'est vraiment difficile. Je dirais que ce n'est pas impossible à celui qui s'en donne les moyens. De là à ce qu'il se transforme en danseur professionnel, j'en doute, mais qu'il sache exécuter quelques pas de danse, voir une chorégraphie entière sans que ce soit catastrophique, je pense sincèrement que c'est faisable. Après ça dépend de lui, de son implication, de sa volonté de bien faire les choses. “Je peux te montrer à l'occasion ...” Reprise-je en esquissant un sourire. Rien ne l'oblige à s'embarquer dans cette aventure mais je peux lui montrer quelques pas de danse, à lui de voir si ça lui plait ou pas !

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Laisser les méninges se creuser

Beth Shelby, voila un nom qui ne parlait absolument pas à Blaze. En même temps, il aurait été bien incapable de citer celui de la moindre danseuse, vivante ou morte, sorcière ou moldue. En fait, c'était presque comme si tout cet univers venait soudainement d'apparaitre dans son esprit, parce que Daria l'y avait convoqué, une phrase, une information avait suffit à l'intéresser à un sujet pour lequel d'ordinaire il n'aurait même pas consacré une seconde de son temps. C'était parce qu'elle représentait quelque chose d'important pour sa camarade que la danse venait soudain de prendre cette dimension nouvelle : curieuse, mystérieuse. Et rien ne plaisait autant à Blaze que le mystère.

- Ah d'accord je comprends. affirma-t-il d'un ton de professionnel quand sa camarade expliqua que ses parents étaient deux moldus, avant d'ajouter : Tu m'étonnes, ça doit être dingue ! T'imagines avec les gens qui s'envolent, la métamorphose, les effets pyrotechniques... il y a un potentiel de fou !

Souriant soudain d'un air un peu rêveur, il avait mis son imagination en mouvement et se représentait désormais un ballet bâtard, fait de clichés classiques et d'éléments plus contemporains qui n'avaient pas grand chose à y faire, le tout agrémenté de flamme, de lumières, de prestations aériennes et de danseurs et danseuses qui changeaient de forme en accompagnant la musique... oui vraiment, ça devrait avoir de la gueule.

De fait, oui, il était tenté. Sans doute pas tenté par l'idée de se plier à de longs exercices et mois entiers d'entrainement, mais dans une énième expression de ses complexes de supériorité Blaze s'imaginait bien être bon très vite, presque tout de suite et donc que lui serait accessible sans efforts cet espèce de spectacle fantasmé et jouissif, fait d'innovations visuelles, de tours de force magiques et d'expérimentation physique qui toujours l'avaient séduit.

Il avait donc facilement balayé l'avertissement de Daria, précisant qu'un résultat un peu significatif nécessiterait automatiquement une grande discipline et des heures d'entrainement pour hocher la tête d'un air confiant.

- Ba écoute, ouais, donnons nous rendez-vous ! Ca doit être vachement intéressant ! En plus, si tu pratiques la danse moldu, je suis sûr qu'il y a moyen de réfléchir à améliorer un peu le truc avec des sortilèges et des astuces.

Si ça remarque pouvait sembler un peu condescendante, il ne s'en était pas aperçu. Pour Blaze, tout était plus intéressant avec de la magie et c'était en toute honnêteté qu'il se proposait d'apporter son aide à sa camarade pour "améliorer" comme il le disait, le rendu final. Après tout, si Daria était sans aucun doute une bonne danseuse, Blaze lui était un bon magicien, de son point de vue en tout cas, et toute collaboration ne pourrait se terminer qu'avec un certain brio !

La question étant réglée, il se retourna vers la porte. Lindberg n'était toujours pas en vue et peut-être parce que connaitre un tout petit peu mieux Daria avait suffit à effleurer sa culpabilité, il envisagea une seconde d'annuler son sortilège ni vu ni connu et mettre fin ici à cette petite plaisanterie. Malheureusement pour elle, le jeune homme savait cloisonner sa curiosité et sa malice et il repoussa immédiatement l'idée d'en finir là. D'un haussement des épaules faussement las, il secoua la tête.

- Ça a l'air foireux la porte pour le moment, on ferait mieux d'envisager qu'elle ne va pas s'ouvrir tout de suite, désolé.

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L'énigme de l'aigle

Aucune remarque sur ma mère, c'est qu'il ne la connait pas, comme je me l'étais supposée. Mais il n'y a rien d'étonnant à ça, je doute qu'il y ait des passionnés de danse dans le coin, de danse moldue encore moins et j'en attendais pas tant de la part d'un garçon de toute façon. Et j'avoue que cette conclusion me dérange un peu. Moi qui prône toujours l'ouverture d'esprit, qui n'ait de cesse de prétendre que la danse n'est pas uniquement un monde féminin, qu'il existe d'excellents danseurs également et que certains sont devenus très célèbres, je me rends compte que malgré toute ma bonne volonté, les clichés ont encore une emprise sur mon jugement. Je m'y refuse, bien évidemment, mais c'est visiblement plus fort que moi. Je ressens une pointe de colère contre moi-même et surtout contre mon jugement faussé. Blaze a tout à fait le droit de s'intéresser à la danse, comme il a le droit de ne pas s'y intéresser, ce n'est pas uniquement une histoire de sexe. Je chasse cette idée de mon esprit pour me raccrocher à la conversation. Je hoche la tête, totalement d'accord avec lui. Si la danse sorcière est aussi impressionnante qu'on se l'imagine tous les deux, ça doit être un spectacle merveilleux. Je trouve déjà que la magie, quoi qu'absente concrètement parlant dans la danse moldue, arrive quand même à nous transporter grâce à la grâce des danseurs, à leurs costumes, leurs chorégraphies et la musique. Mais si on rajoute vraiment une bonne dose de magie au milieu de tout ça, ça doit être à couper le souffle. Et maintenant que j'ai ça en tête, j'ai vraiment hâte de pouvoir en voir de mes yeux. “Arrêtes, maintenant que tu en parles, je meurs d'envie de voir un spectacle de danse sorcière ...” Dis-je en esquissant un sourire émerveillé, les yeux pétillants. Je suis quelqu'un qui m'emballe très facilement et pour à peu près tout et son contraire, mais là, je sentais mon coeur bondir et se serrer en même temps dans ma poitrine. Je voulais impérativement voir ça et je me demandais si à Londres, il existait ce genre de spectacle. “Tu crois qu'il y a des compagnies qui se produisent sur scène à Londres ?” J'étais bien consciente au fond qu'il ne devait pas mieux le savoir que moi, mais j'avais espoir qu'il connaisse mieux ce monde que moi. Et quand je parle de ce monde, je parlais du monde magique et non pas du monde de la danse, cela va s'en dire.

Si condescendance il y a dans les propos de Blaze, je ne le vis absolument pas. Tout ce que je retenais de ce qu'il venait de dire, c'était qu'il était partant pour qu'on se retrouve une autre fois pour voir ensemble comme améliorer cet art que je pratique déjà pour le rendre plus sorcier. Et en toute honnêteté, je n'y voyais aucun inconvénient. J'aime la danse moldue, c'est ma première passion et quoi qu'il arrive, je la pratiquerai toujours. Autant parce que j'aime ça que parce que ma mère est une moldue et que c'est elle qui me l'enseigne. Mais si on pouvait rajouter quelques effets pour rendre ça encore plus impressionnant, qui serais-je pour dire non ? Et puis si au final Blaze trouvait son compte dans cette histoire et qu'il apprenait à danse - on peut rêver non ? - j'étais gagnante sur toute la ligne. Alors je hochais la tête, le sourire toujours scotché à mes lèvres, plus impatiente que jamais. “Avec grand plaisir !” Je ne savais pas comment on allait s'y prendre, ni si c'était dangereux, mais j'essayais de ne pas trop y penser et d'imaginer le résultat final. Et c'étais dans cet esprit un peu rêveur que j'accueillie la remarque de Blaze. Je crois que j'étais encore trop perchée sur mon petit nuage pour me rendre compte de la situation actuelle. Je ne pourrais pas prendre ma douche avant d'aller à mon prochain cours, pire encore, je n'aurai pas mes affaires pour mon prochain cours. Pour le moment je ne pensais qu'à la danse et c'est avec un simple haussement d'épaules que je m'installais à même le sol, encore l'esprit embrumé. “Tant pis, j'imagine que c'était écrit !” Je m'excuserai auprès de mon professeur et auprès de Noah et puis voilà. Ce n'est pas comme si c'était réellement de ma faute si je n'ai pas pu rentrer dans ma salle commune et si jamais mon professeur ne me croit pas, il pourra toujours demander au professeur Lindberg qui pourra attester de ma bonne foi. “Tu as cours toi après ?” Lui demandais-je en resserrant les pans de sa veste contre moi.

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Laisser les méninges se creuser

Un sourire franc s'était dessiné sur le visage de Blaze quand il constata que Daria partageait son enthousiasme. Ah, il y avait donc vraiment moyen d'en faire quelque chose ! La magie avait cela de fascinant qu'elle répondait beaucoup à l'imagination et l'habilité du sorcier, rient n'était réellement impossible si l'on savait assez subtilement contourner les règles et les formules traditionnelles, si l'on faisait travailler ses méninges. Du moins était-ce ce qu'avait toujours pensé Blaze et jusque là il n'avait jamais vraiment trouvé de réelle limite au potentiel de ses fantasmes, si ce n'est pragmatiquement la difficulté des sortilèges et parfois un simple manque de connaissances théoriques.

Il haussa néanmoins les épaules quand sa camarade lui demanda s'il pensait qu'il existait des compagnies de danse à Londres, honnêtement il n'en avait pas la moindre idée. Même pour habiter sur le Chemin de Traverse où l'on voyait souvent affichés sur les murs les annonces des divers événements qui rythmaient la société sorcière, ne s'étant jamais intéressé au sujet des balets il n'avait aucun souvenir de l'existence de telles représentations.

- Franchement... je sais pas. Le monde magique est quand même relativement petit au final, c'est pas dit qu'il y ait assez de monde pour une compagnie...

Ainsi c'était malheureux mais certains arts restaient l'exclusivité d'une petite élite voire n'étaient même pas représentés chez les sorciers. Blaze pensait par exemple à la peinture vivante, véritable monopole de quelques noms bien précis dont celui de leur enseignant de potion, mais il allait de même pour certains types de magie, d'élevage de créatures sans parler des sports comme le football qui étaient tout simplement absents au point que la plupart des sang-purs n'en aient tout simplement jamais vraiment entendu parler.

- Enfin ça veut dire que tu seras peut-être la première du coup ?

Ajouta-t-il avec malice. Le projet était donc lancé et la conversation largement rentabilisée, restait quand même que vis-à-vis de la porte ils en étaient toujours au même stade, c'est à dire nul part. Après en avoir fait la remarquer, précisant que les choses n'allaient certainement pas s'améliorer sans l'intervention d'un enseignant, Daria répondit avec philosophie et Blaze hocha la tête.

- Un cours, oui, mais pas tout de suite, heureusement que j'ai mon sac avec moi.

Il eut une grimace faussement désolée pour la jeune fille.

- Tu me rendras la veste une autre fois, t'inquiète. Au pire si un prof me demande pourquoi j'ai pas la mienne, je dirai que j'ai joué au chevalier sevant.

HRP:

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L'énigme de l'aigle

Je n'avais jamais vu le monde magique comme un monde si petit pour être totalement honnête. Mais peut-être que c'était parce que je ne venais pas de ce monde et que pour moi, tout était nouveau. A mes yeux, il était immense et plein de surprises, mais peut-être vais-je me rendre compte, quand je l'aurai parcouru, que Blaze avait raison et qu'il n'était pas si grand que ça. Qu'importe, cela n'entache pas mon enthousiasme, qu'il existe une compagnie de danse ou non n'est pas si important. Après tout, s'il n'en existe pas, c'est peut-être une idée à développer dans l'avenir. Je ne dois pas être la seule à être passionnée par la danse. Si j'arrive à rassembler plusieurs danseurs et un chorégraphe, je suis sûre qu'on pourrait monter la première compagnie de danse sorcière. Alors évidemment, si notre monde est aussi petit que Blaze le prétend, on risque d'avoir un public très limité, mais ne peut-on pas espérer un avenir un peu plus ouvert sur le monde moldu ? Après tout, n'est-il pas venu le temps de nous révéler aux moldus et enfin ouvrir notre monde pour le partager avec eux ? Je languis ce jour avec beaucoup d'impatience car j'ai espoir qu'un jour, mes parents et moi fassions partis d'un même et unique monde, sans plus aucune barrière entre nous. “Je suis prête à relever le défi en tout cas !” Répliquais-je en esquissant un sourire. Je n'ai jamais eu peur des challenges, bien au contraire. Je suis quelqu'un de très appliquée, passionnée et travailleuse, je suis persuadée d'avoir toutes les qualités requises pour être la première danseuse sorcière. Je ne serais peut-être pas la plus talentueuse, mais si je peux ouvrir la voie à d'autres, alors je suis prête à relever mes manches. Evidemment, sur le papier ça a l'air si simple, ce qui sera loin d'être le cas en réalité, mais si Blaze me prête main forte, je suis sûre qu'on pourrait arriver à faire quelque chose. Ne serait-ce que réaliser une représentation pour l'école ? L'idée commence lentement à se former dans mon esprit. J'ignore quand on serait en mesure de proposer l'idée à l'école et si on serait capable de faire quelque chose, mais ça pourrait être sympa...

Je me perds dans mes rêveries et soudainement, l'absence de mon sac ou mon incapacité à aller prendre ma douche avant mon prochain cours me paraissent bien dérisoire. Evidemment, je m'excuserai platement auprès de tout le monde et j'expliquerai la situation, cela va s'en dire, mais j'ai la tête trop pleine de rêve pour laisser l'angoisse m'envahir. Ce n'est pas un si gros drame, je suis sûre que ça passera tout seul. Je me contente de hocher la tête quand Blaze m'annonce que je pourrais lui rendre sa veste plus tard. J'avoue que cela m'arrange, j'aurai eu peur de mourir de froid sans ça. Evidemment, Noah ou mon professeur m'aurait certainement prêté une veste pour me tenir chaud, mais il vaut mieux que je garde celle-ci, j'y ai déjà transpiré dedans. “Merci...” Je n'étais pas trop consciente de l'heure exacte mais je savais une chose, j'allais devoir rejoindre très prochainement ma salle si je ne voulais pas en plus arriver en retard. Visiblement notre cher professeur était en cours étant donné que nous ne l'avions pas vu jusqu'à présent. Tant pis, j'imagine que je devrais attendre de finir mon cours pour espérer retourner dans mon dortoir afin de prendre enfin ma douche. Je me lève lentement “Je vais commencer à rejoindre ma salle, je ne pense pas que le professeur Lindberg arrivera avant que mon cours ne commence...” Je tourne mon regard vers la porte de notre salle commune. Dommage, je n'aime pas trop les imprévus, mais je suis contente d'avoir pu passer ce mauvais moment avec quelqu'un, cela m'a permis de ne pas trop paniquer. “Merci pour tout et bonne fin de journée à toi !” Lui dis-je en lui offrant un beau sourire, avant de tourner les talons pour m'en aller.

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