[SUJET COMMUN] Une rentrée qui ne va pas plaire à tout le monde

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une rentrée qui ne va pas plaire à tout le monde

Siwan & les adultes

Le changement de sujet à table s’était fait assez facilement malgré les différences entre eux et le principal sujet de discussion qui touchait toutes les lèvres, même celles des élèves. Le tout s’était fait sur un ton de confidence, pour ne pas s’attirer les foudres de la directrice, juste à côté, en accordant si peu d’importance à l’élection de son mari. Siwan n’avait aucune rancune envers la directrice, elle l’aimait même plutôt bien - et pas seulement parce qu’elle lui avait donné le poste -, mais elle n’irait pas l’inviter à boire un coup, un soir, afin de parler des prochaines réformes qui allaient être faites. La galloise préférait encore demander à ses cartes ce qui était susceptible de se passer qu’autre chose. Les sujets épineux et polémiques comme ça, aussi lâche était-ce, elle préférait les esquiver - que ce soit avec une pirouette comique qu’une franche honnêteté comme elle le faisait ce soir avec le professeur van Aken. Éminent personnage, ce van Aken, avec qui elle n’aurait jamais cru trouver plaisir à discuter comme elle était en train de le faire. Enfin, si on pouvait appeler ça une discussion puisqu’elle était principalement la seule à parler. Mais, en même temps, il lui avait posé une question un tant soit peu intéressante et loin de la politique, alors Siwan se faisait un plaisir lui répondre. D’autant plus que la question se posait vraiment. Quel était son rôle, mis à part de les surveiller, de les aider, de les guider, de les réprimander quand il fallait et de les discipliner quand il n’y avait plus le choix ? Leur donner un coup de pouce pour gagner la coupe. Les Serpentard étaient une maison noble, pleine de capacités et sûrement assez débrouillarde pour obtenir ce qu’elle voulait ; si elle s’en donnait seulement la peine. Il leur fallait juste une récompense plus concrète que l’honneur de gagner la coupe. De nos jours, un bibelot doré qu’ils ne pouvaient même pas ramener à la maison n’apportait pas grand-chose pour s’assurer une place dans la vie active et assurer leur futur. Pas étonnant qu’ils consacrent leur énergie sur des sujets plus intéressants et importants à leurs yeux. Tout ça, Siwan le comprenait bien. Et malgré n’avoir jamais elle-même apporté une grande importance à la collecte de points mais plutôt au fait d’en faire perdre aux autres, le professeur van Aken mettait son doigt sur quelque chose : comment les faire converger vers cet objectif ?

— Si j’en crois les derniers résultats de la coupe, Poufsouffle me semble un ennemi tout désigné.
— C’est exact, oui, aussi étonnant que cela puisse être.

Qui aurait parié sur Poufsouffle ? Sûrement pas elle. Ils avaient ce qu’ils fallaient, bien sûr, mais comparé aux verts et argent, ils étaient… bien trop « gentils » pour remporter quelque chose. Les générations changeaient. Un peu comme tout finalement. Il fallait s’adapter.

— Ma foi, si Serpentard manque de cohésion, il ne tient qu’à nous de lui en donner, ne pensez-vous pas ?
— Je le pense, en effet. Cet homme avait totalement raison, évidemment.
— Une sortie d’un week-end, un système de tutorat, des activités internes, les idées ne manquent pas me semble-t-il.

Oh, comme elle aimait déjà le peu qu’elle voyait de cet homme. Finalement, il venait de faire exactement ce qu’il fallait qu’elle fasse avec les Serpentard : lui donner un objectif à suivre pour se bouger. Ce n’était que la suite logique des choses : le plus vieux guidait le plus jeune qui guidait les plus petits ensuite. Une telle perspective des choses pouvaient la mettre en colère et la rendre aussi fermée qu’une huître car van Aken ne faisait pas encore partie de son entourage proche, mais pas ce soir. Ce soir, le désespoir laissait place à une tolérance immense. Et puis, comme ils l’avaient si bien dit : la cohésion avant l’isolation. La galloise trinqua et porta son verre à ses lèvres. La phrase de son collègue faillit lui faire recracher son vin.

— Sinon, en tant que professeure de divination, prédisez-leur la victoire. Cela devrait les motiver.
— Par Myrddin, non ! s’exclama-t-elle en retenant un fou rire. Ce serait le meilleur moyen pour qu’ils n’en fichent pas une en pensant que la victoire est gagnée d’avance, je vous assure.

Tout le monde faisait l’erreur : penser que le destin était figé dans le marbre. Elle pouvait effectivement leur prédire une victoire, mais seulement s’ils travaillaient pour et continuaient de travailler pour même après la prédiction. La divination restait une matière assez logique, quand on y pensait bien. Ce n’était pas en n’en branlant pas une qu’ils allaient récupérer la coupe.

— Je suis sûre que les menacer de leur faire boire les potions ratées dans vos cours serait une bien meilleure motivation.

(c) DΛNDELION

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