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Le hasard fait parfois bien les choses. [Fiona]
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Message(#) Sujet: Le hasard fait parfois bien les choses. [Fiona] Le hasard fait parfois bien les choses. [Fiona] EmptyJeu 6 Sep - 12:26

Tout élève normalement constitué aurait émergé doucement le lendemain de son arrivée à Poudlard. La soirée avait été longue entre les retrouvailles avec les petits camarades, l'installation dans les chambres, la découverte des changements pourtant très peu visibles à l'intérieur du château et l'inspection minutieuse des nouveaux professeurs qui enseigneraient cette année. Sauf qu'Astride n'était pas franchement quelqu'un de normal. Depuis la veille, elle n'arrêtait pas de penser à l'excellent repas qu'on leur avait servi pour la rentrée. La nourriture était une des choses qu'elle appréciait le plus à l'école, ce n'était pas du tout comme à la maison, elle avait l'impression d'être au restaurant presque tous les jours, et rien que pour ça, elle pouvait se lever très tôt le matin pour être certaine de pouvoir profiter de son petit-déjeuner autant qu'elle le voulait. Et autant commencer dès le début, la poufsouffle s'était donc levée très tôt afin de se retrouver presque toute seule dans la Grande Salle ce matin. Rares étaient les élèves qui s'y trouveraient et elle pourrait commencer à attaquer son bouquin d’Études des Runes le plus rapidement possible. Bon, elle avait déjà dû le lire au moins une fois pendant les vacances d'été mais elle avait entraperçu son nouveau professeur hier soir et la sévérité de ses expressions l'incitait à retravailler ses cours sans plus tarder. A l'abri du brouhaha permanent qui régnait aux heures de pointes, elle allait pouvoir se concentrer sans être obligée de camper à la bibliothèque dès la première journée de cours. De toute façon, son emploi du temps allait lui permettre de commencer plus ou moins doucement, Astride voulait avoir le temps de retrouver Hecate qu'elle n'avait malheureusement pas pu voir la veille puisqu'elles n'étaient pas dans la même maison et que son nouveau rôle de préfète l'obligeait à prendre soin des premières années pour éviter qu'ils se perdent dans les couloirs.

Posant doucement ses pieds sur le sol pour éviter de faire craquer le parquet, la jeune fille se leva et tâtonna dans le noir pour dégoter son uniforme. Sans lumière, difficile de dire si elle avait réellement réussi à attraper un collant de la bonne couleur, mais Astride s'était toujours un peu fichue d'avoir l'air de sortir du lit ou d'être pomponnée comme si elle allait à une soirée chic. Une fois ses affaires réunies, la poufsouffle fila rapidement dans la salle de bain, attrapant au passage sa trousse de maquillage. Malgré les difficultés qu'elle avait à ressembler vraiment à une fille, elle avait fini par s'habituer à ce petit rituel matinal que lui avait presque imposé sa mère pendant les vacances. Non pas qu'elle ait l'impression d'être beaucoup plus belle ou plus désirable ainsi, mais au moins, elle était sûre que personne ne la dévisagerait d'une manière étrange en se demandant si elle était vraiment une fille ou s'ils avaient simplement un vrai problème de vue. Au final, elle n'avait pas spécialement envie d'être regardée, mais elle aurait aimé qu'on puisse se retourner sur son passage pour une autre raison que parce qu'elle était vraiment très bizarre ou parce qu'elle emportait toujours sous son bras une bonne dizaine de bouquins, manquant de les faire tomber sur le sol à chaque pas. Malheureusement, si elle devait prendre la peine d'avoir l'air jolie tous les matins, elle allait perdre un temps précieux qu'elle aurait pu passer à manger un croissant supplémentaire ou toute autre chose qui l'aurait tenté lorsqu'elle serait descendue. Mais peu importe, la poufsouffle s'habilla rapidement, ajustant habillement un des nombreux serre-tête qu'elle avait apporté cette année avec elle. Celui-ci était assorti aux couleurs de sa maison et elle avait mis un temps fou à le trouver. Sa mère avait bien essayé de la faire se coiffer un peu mieux, mais Astride détestait avoir à se battre avec ses cheveux, elle n'avait réussi qu'à lui faire porter un serre-tête, puisque la jeune fille trouvait que ça lui donnait l'air intelligente. C'était sans doute dans sa tête, mais elle n'y prêtait pas forcément attention, pensant tout simplement que son avis était celui qui comptait le plus. Tant qu'elle était bien dans sa peau, tout allait pour le mieux.

Enfin prête, la jeune fille ressortit de la salle de bain pour se retrouver dans une pièce encore sombre. Ses camarades de dortoir auraient été bien inspirées de se lever un peu plus tôt pour qu'elle ait moins de mal à réunir ses affaires. Fort heureusement, elle aperçut rapidement sa baguette qu'elle avait dû poser par réflexe sur sa table de nuit. Elle l'attrapa et s'en servit pour attirer ses livres à elle d'un simple geste. L'un d'entre eux la frappa en pleine tête, déclenchant une série de jurons bien mérités. En même temps, qui avait l'idée stupide d'utiliser un sortilège d'attraction dans le noir ? Elle n'avait pas été très intelligente sur ce coup-là. La jeune fille dut se baisser pour tout récupérer avant de les fourrer rapidement dans son sac qui paraissait toujours bien trop petit pour contenir la totalité de ses affaires. Réfléchissant une seconde pour être sûre de n'avoir rien oublié, la poufsouffle prit la direction de la salle commune toujours en prenant soin de ne réveiller personne. Pourtant, avec le bruit qu'avait fait le livre sur son crâne, elle aurait probablement pu réveiller le dortoir entier et non pas seulement celui des sixièmes années. Portant la main à son front, elle palpa l'endroit du choc, s'attendant à rencontrer une bosse d'une dizaine de centimètres d'épaisseur, mais non, il n'y avait rien. Demain, ça serait probablement différent mais Astride n'avait pas la chance de bénéficier d'un bac à glaçons portatif qu'elle aurait pu utiliser pour soigner son front douloureux. Tant pis, après tout, ça ressemblait à une blessure de guerre, non ? Les gens penseraient probablement qu'elle avait eu simplement du mal à viser en voulant sortir d'une pièce et qu'elle s'était pris le mur au lieu de passer par la porte. Mais bon, ce n'était pas comme si elle avait déjà une image fabuleuse auprès des autres élèves, quoi qu'elle puisse faire, elle avait tout de même très peu de chances d'empirer les choses.

Comme elle l'avait pressenti, la Grande Salle était pratiquement déserte, tout le monde devait être soit en train de dormir, soit en train de se lever doucement pour se préparer à descendre. Par réflexe, la jeune fille s'approcha de la table des poufsouffles et s'y laissa tomber sans aucune grâce, lâchant son sac bien trop lourd au pied du banc. Elle dut se pencher pour trifouiller à l'intérieur et en tirer le bouquin qu'elle avait prévu de lire ce matin. La poufsouffle le posa à côté d'elle avant de se servir copieusement de tout ce qui se trouvait sur la table. Au moins, aucun de ses amis n'était là pour se moquer d'elle en voyant la quantité de nourriture qu'elle était capable d'ingurgiter. Tant pis si elle grossissait, le stress lui servirait bien assez tôt de coupe-faim et elle perdrait tous les kilos qu'elle avait accumulé pendant l'été et qu'elle continuerait certainement à prendre pendant tout le mois de septembre. Au pire, si quelqu'un arrivait, elle aurait déjà bien entamé sa nourriture et pourrait presque se permettre de se resservir sans s'attirer des regards amusés. Et puis, de toute façon, elle se fichait éperdument de ce que tout le monde pouvait penser d'elle. La poufsouffle saisit sa fourchette et entama son assiette, tout en tournant les pages de son livre de sa main restante. Évidemment, le bord des pages ne tarda pas à se couvrir de taches grasses qui ne partiraient probablement jamais. La jeune fille n'avait jamais été très soigneuse avec les ouvrages qu'elle possédait et plus les pages étaient cornées, plus le livre avait de l'importance à ses yeux. Astride ne mit pas longtemps à se plonger tout entière dans sa lecture, occultant complètement ce qu'il pouvait se passer autour d'elle, jusqu'à ce qu'un bruit dans son dos la fasse tourner sa tête. Une autre fille venait de passer, faisant tomber sur son passage ce qui semblait être un agenda. Levant la tête vers sa camarade, elle se rendit compte qu'elle s'éloignait toujours, probablement parce qu'elle ne s'était rendue compte de rien. Délaissant, un peu à contrecœur, son assiette encore à moitié pleine, la poufsouffle attrapa l'agenda et courut derrière la jeune fille pour la rattraper.

« Eh ! Attends ! » Cria-t-elle à moitié essoufflée après avoir parcouru seulement deux mètres, ce qui fit se retourner les deux ou trois élèves qui se trouvaient là. « T'as laissé tomber ça derrière toi. »

Étonnamment, la personne qui se trouvait en face d'elle lui disait vaguement quelque chose sans qu'elle puisse se souvenir réellement de l'endroit où elle l'avait déjà vu. En même temps, ça faisait maintenant six longues années qu'elle se trouvait dans cette école, elle avait dû croiser un bon nombre de têtes sans pour autant adresser la parole aux personnes à qui elles appartenaient. Au moins, Astride aurait fait sa bonne action de la semaine, c'était déjà ça.
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