C'était enfin la rentrée ! Après des vacances passées à être en grande partie obligé de rester enfermé chez lui simplement parce qu'il avait eu le malheur de faire une course de balais dans les couloirs de Poudlard avec Cooper peu de temps avant la fin de l'année, il allait enfin pouvoir retrouver une vie normale, loin des rediffusions des dessins animés qu'il passait ses journées à regarder, vautré dans le canapé, une vie faite de sortie nocturne, de feux d'artifice dans les couloirs, de recherche de passages secrets. Il allait enfin pouvoir redevenir lui-même, loin de la surveillance de ses parents qui semblaient veiller à ce qu'il y ait toujours quelqu'un sur son chemin lorsqu'une idée brillante se mettait à germer dans sa tête. C'était désormais terminé ! Il serait libre de faire ce qu'il voulait. Enfin presque... Il y aurait bien quelques préfets pour se dresser sur sa route, notamment s'il se décidait à faire sauter les toilettes des filles, mais il y avait toujours eu quelques préfets pour lui mettre des batôns dans les roues et l'envoyer en retenue... Enfin, si Cooper avait eu le rôle fut-il un temps, il pouvait toujours espérer que quelqu'un de son entourage l'ait également. Il n'en attendait pas le moindre privilège, bien loin de là, simplement de pouvoir négocier, ce qui n'était pas possible avec Jefferson. Il essayait toujours, pourtant, même après cinq ans mais le résultat était minable. Au mieux il parvenait à décaler une retenue lorsqu'il en avait plusieurs dans le week-end, mais guère plus. Si Astride avait réussi à récupérer la place de l'autre blonde de Barbie, il y avait peut-être une chance de s'en tirer sans trop de problème. Il l'espérait en tout cas. Elle était chouette Astride... Même s'il n'avait pas eu de ses nouvelles de toutes les vacances. Elle avait dû exceller à ses BUSEs, obtenir des notes dignes de McGonagall en personne, et son portrait serait affiché en grand dans la salle des professeurs afin que ces derniers puissent se souvenir qu'il y avait encore des bons élèves dans l'école. Il n'y avait pas qu'elle, bien sûr, il y avait toute une concentration de têtes d'ampoule dans la Bibliothèque de ce qu'il en avait compris... La copine de Cooper, la meilleure amie d'Astride; Hecate si ses souvenirs étaient bons, et il devait sûrement y en avoir d'autres... Gabriel aussi, mais c'était pas vraiment juste un intello, il était cool Gabriel. D'ailleurs, peut-être que ce serait lui, le préfet de Gryffondor ? Ca lui semblait un peu étrange mais après tout pourquoi pas. Il trouvait qu'il le méritait, mais le pauvre risquerait de mal le vivre. Non... Ils ne lui auraient probablement pas fait ça, le but n'était pas de faire mourir des élèves. Il ne lui restait plus que quelques heures à tenir avant de savoir si sa vie scolaire risquait d'être compromise ou si, au contraire, elle pourrait reprendre de plus belle dès les portes du château passées...

Les Spencer arrivèrent enfin sur le quai 9 3/4. Le Poudlard Express était là, attendant bien sagement que l'heure du départ sonne enfin. Des centaines de familles s'étendaient en adieux plus ou moins déchirants, il n'était pas rare de voir des larmes couler sur les joues des enfants comme des parents. Ce n'était pas son cas. Marchant deux bons mètres devant sa soeur et ses géniteurs, Flynn cherchait des yeux des têtes connues, des gens avec qui passer le voyage jusqu'au château. Il y avait bien ici ou là des camarades avec lesquels il avait déjà partagé une conversation ou une heure de colle mais rien d'extraordinaire. Aucune trace de Meredith, d'Astride, de Gabriel, de Drake... Ils étaient bien quelque part, mais où ? Tout le problème était là. Et il n'avait pas véritablement le temps de faire toute la voie de long en large pour mettre la main sur l'un d'entre eux. Ils n'étaient pas en retard, du moins pas encore, mais le temps de dire au revoir à ses parents, il serait probablement l'heure de monter à bord. Il les retrouverait à l'école. Soupirant malgré tout, il finit par ralentir la cadence, se laissant rattraper par sa famille qui cherchait quant à elle, un wagon qui n'était pas encore bondé pour que les deux adolescents puissent y grimper. Ils finirent enfin par s'arrêter devant l'un d'eux. Le Gryffondor s'apprêtait à embrasser sa mère avant de monter dans le train sans s'attarder davantage mais son père en décida autrement puisqu'il l'attrapa par le bras et le traîna légèrement à l'écart. Si c'était encore pour lui faire la morale quant à son comportement irresponsable, ce n'était pas la peine, il y avait le droit tous les ans et ça n'avait jamais rien changé jusque là. A croire que ça l'amusait de répéter le même discours à chaque rentrée, peut-être espérérait-il encore que ça ne serait pas vain ? Ca l'étonnait mais ce n'était pas impossible, après tout ça devait être le rôle des parents de croire que leur gamin allait enfin reprendre la route du droit chemin.

"Tâche de te tenir tranquille cette année. Ta mère se fait un sang d'encre à chaque lettre portant le nom de l'école, elle craint que l'une d'entre elles finisse par lui apprendre qu'il t'est arrivé quelque chose et que tu as été transféré à Saint-Mangouste."

Le rouquin leva les yeux au ciel en soupirant avec lassitude. Il ne lui était jamais rien arrivé jusqu'ici, enfin rien de grave du moins, il n'y avait pas de raison que ça arrive un jour ! Il avait dévalé les escaliers de la Tour d'Astronomie et s'en était tiré avec un court séjour à l'infirmerie, c'était bien la preuve qu'il n'irait pas à Saint-Mangouste de si tôt. Madame Pomfresh était douée pour réparer les élèves, et elle ne posait pas des masses de questions sur les bêtises qui l'amenaient, que ce soit une mauvaise chute, un combat avec une créature quelconque dans la forêt ou un sortilège qui avait mal tourné. Elle se contentait de le remettre sur pied, de lui faire la morale également et de le laisser recommencer. Parfois, elle prenait même la peine de répondre à ses questions sur les potions et sortilèges qu'elle utilisait dans les cas extrêmes, ce qui l'intéressait toujours beaucoup. Il avait maintes fois espérer se faire assez mal pour avoir à essayer la potion Poussos mais il n'y était jamais parvenu. Un simple sortilège suffisait à réparer les fractures qu'il parvenait à s'occasionner tout seul, pour son plus grand déplaisir. Il lança un vague regard par dessus son épaule. Les élèves commençaient à monter dans le train. Il allait bientôt partir et ils n'étaient même pas encore à bord ! Il se dégagea doucement de l'emprise de son père et reporta son attention sur celui-ci. Il n'avait pas l'intention de devenir un élève modèle, ça devait être bien ennuyeux, trop pour pouvoir être supportable pendant une année toute entière. Et puis, il avait été sage pendant les vacances, c'était bien assez comme ça.

"Il m'arrive jamais rien d't'façon. J'lui écrirai s'tu veux, elle verra bien qu'j'suis toujours vivant et tout." déclara t-il en haussant les épaules alors qu'il retournait auprès de sa mère et de son aînée. "On y va ?"

Fiona n'avait sûrement pas l'intention de passer son voyage en sa compagnie mais ça ne faisait rien, c'était plus par politesse qu'autre chose. Il n'attendit d'ailleurs pas de réponse de la part de cette dernière qu'il enlaçait sa génitrice avant de lui plaquer un baiser sur la joue et d'en faire de même avec son paternel. Il ouvrit rapidement son sac pour vérifier que Ducky, son crapaud, était toujours là puis il mit son balai sous son bras, attrapa sa valise et la tira tant bien que mal à l'intérieur du wagon. Il fit bêtement signe à ses parents par la fenêtre comme le faisait la grande majorité des élèves jusqu'à ce qu'une sonnerie annonce le départ du train. Les portes se refermèrent enfin et le train commença à avancer lentement. C'était bon, il retournait au château ! Loin d'être triste de cette énième séparation, il arborait un sourire excité, ravi de reprendre ses bonnes vieilles habitudes, de retrouver son dortoir, ses amis, son emploi du temps certes bancal mais ô combien agréable. Peu à peu, les silhouettes de ses géniteurs rétrécirent jusqu'à disparaître totalement de son champ de vision. Autour de lui, les élèves rentraient tant bien que mal dans les compartiments, bavardant joyeusement, visiblement contents de se retrouver après deux mois de séparation. Qu'ils avaient de la chance de s'être retrouvés entre amis dans le même wagon... Il se poussa un peu pour laisser passer un groupe de gamines de deuxième ou troisième année et finit par se tourner vers sa soeur. Elle était toujours là, et paraissait aussi abandonnée qu'il pouvait bien l'être. Pour l'un comme pour l'autre, la loterie des wagons ne semblait pas être excellente. Il remonta son sac sur son épaule et tenta vainement de prendre un air détaché alors qu'il était un peu attristé pour elle qu'elle se retrouve loin de ses amies sans penser réellement qu'il était dans le même cas. Ca lui semblait moins grave que pour elle.

"On fait quoi ? On passe l'voyage ensemble ou t'préfères pas ? J'crois qu'y'a un compartiment vide tout au bout sans quoi."

Et voilà. Nous étions de nouveau en septembre. C'était de nouveau la rentrée. Cet été avait été bien calme pour Fiona, qui n'avait presque pas quitté la maison familiale. Juste une ou deux semaines disséminées entre juillet et aout pour aller voir ses amies. Le reste du temps, elle s'était contentée de leur écrire. La plupart d'entre elles n'avaient pas passé l'été en Grande Bretagne, elles étaient parties en vacances avec leurs parents. L'une à Paris, l'autre quelque part en Allemagne... L'une d'entre elle était même partie jusqu'en Amérique ! Elle allait en avoir des choses à lui raconter ! Fiona était impatiente, et en même temps, un peu jalouse. Cet été, elle n'avait rien à raconter. Oh, si, elle pouvait toujours se plaindre de la façon dont Flynn avait fait sa larve pendant deux mois, à regarder la télévision – ce qui avait commencé à la rendre folle. Dès qu'elle mettait le nez dans le salon, elle voyait son petit rouquin de frangin affalé dans le canapé, à regarder des dessins animés, et des séries abrutissantes. Et ça, ça n'avait pas du arranger son esprit déjà bien peu développer. Ah, il ne risquait pas de devenir plus sérieux ou plus intelligent comme ça !
Bon, certes Fiona n'avait pas été beaucoup plus constructive. Elle avait essayé de sortir, le plus souvent possible, mais elle connaissait Ballycastle dans ses moindres recoins, et s'ennuyait à force de parcourir les mêmes rues jour après jour. Alors, finalement, elle s'était achetée des tas de livres – des romans, et des livres de sorcellerie – et avait passé ses vacances à les dévorer. A tel point qu'elle se sentait maintenant prête à faire des miracles en potion ! Cette année, elle allait sûrement être première de sa classe dans cette matière !

Enfin, pour en revenir à l'instant présent, la famille Spencer venait de traverser le mur qui les mènerait au quai 9 ¾. Fiona ne put retenir un petit frisson. Elle n'aimait pas vraiment passer à travers ce mur, angoissée qu'elle était que le mur devienne un jour solide et qu'elle s'y heurte violemment. Elle ne parlait jamais de ce petit instant de panique qui arrivait à chaque rentrée. Personne ne le savait. Mais si elle l'avait dit à sa mère, elle aurait su qu'elle pensait la même chose.
La foule était dense, des tas de familles étaient au bord du quai, faisant leurs adieux pour les mois à venir. Fiona eut un petit sourire compatissant à l'égard des premières années qui quittaient souvent leurs parents pour la première fois. C'était toujours un peu difficile. Pour elle aussi ça avait été difficile, la première fois. Bien qu'au final cette expérience ait été plus que bénéfique ! Et puis, c'était en grimpant dans le train qu'elle avait rencontré ses premières amies, qui depuis l'étaient toujours... D'ailleurs, Fiona ne les voyait pas. Elle avait beau tourner la tête dans tous les sens, aucune trace d'elles. Dire qu'elle ne les avait pratiquement pas vues de l'été, et voilà qu'elles ne l'avaient pas attendue pour grimper dans le train... Quelque part, elle se sentait un peu vexée.
Sa mère lui prit doucement le bras, exerçant une petite pression dessus alors qu'ils rattrapaient Flynn. Elle tourna la tête vers sa génitrice, et lui adressa un sourire. Elle nota du coin de l'oeil que son père entraînait Flynn un peu à l'écart, alors qu'ils venaient de trouver un compartiment vide. Profitant du moment où elles étaient seules, Faith Spencer posa sa main sur la joue de sa fille, plantant son regard dans le sien.

« Fiona, fais moi plaisir, cette année. Surveille ton frère. » Fiona soupira, mais sa mère ne lui laissa pas le loisir de se plaindre, comme elle comptait le faire. Car oui, Fiona passait son temps à surveiller son petit frère, qu'elle le veuille ou non. Car quand elle tentait de se débarrasser de lui, il surgissait toujours de l'angle d'un couloir ! « Et je veux aussi que tu me promettes de faire un effort avec lui. Ne sois pas trop dure avec lui, il est plus jeune que toi. Et il t'aime ! » ajouta-t-elle, alors que sa fille aînée levait les yeux au ciel. « Je ferai un effort, promis » finit-elle par dire, sous le regard insistant de sa mère. Oui, elle ferait un effet, mais seulement si Flynn cessait de lui casser les pieds ! Mais cela sembla suffire, car sa mère l'enlaça tendrement, alors que son père et son frère revenaient auprès d'elles. Elle embrassa rapidement son père, et fit les promesses habituelles, d'être sage, de leur écrire, d'avoir de bonnes notes, avant de replacer son sac à dos sur son épaule, et de saisir sa valise pour emboiter le pas à Flynn et grimper dans le train. Elle se plaça à côté de son frère et fit signe à ses parents, jusqu'à ce que les portes se ferment.

Fiona vit bien l'air heureux sur le visage de son petit frère. Il était ravi de retourner à Poudlard. Oh, elle l'était aussi, bien sûr... Mais l'absence de ses amies faisait comme un vide autour d'elle. Un groupe de deuxième années les dépassa pour rentrer dans un compartiment, et le cœur de la jeune fille se serra un peu. Ca paraissait peut-être excessif, mais Fiona n'était pas grand chose sans ses fidèles amies. Cela se voyait sur son visage de poupée, qu'elle n'était pas très contente de la situation. Ses sourcils étaient légèrement froncés, la mine un peu basse, les coins de sa bouche tombaient légèrement. Lorsque Flynn remit son sac sur son épaule, cela sembla la tirer de sa mélancolie, et elle se composa un masque d'indifférence. Mais cela ne tromperait certainement pas le plus jeune des Spencer. Tout comme la tentative de ce dernier pour feindre un air détaché n'avait pas convaincu Fiona.

Il proposait de passer le voyage avec elle. Ce n'était pas ce dont elle rêvait, mais pour lui non plus. Bon, et puis, ce serait le bon moyen de respecter la promesse qu'elle avait faite à sa mère ! Au moins, elle aurait Flynn sous les yeux pour veiller à ce qu'il ne fasse pas de bêtises tout de suite. Elle acquiesça donc à son cadet. « Allons-y. » dit-elle simplement. Elle prit sa valise dans une de ses mains, son sac dans l'autre, et avança à travers le wagon jusqu'à ce compartiment du fond.

En effet, il était totalement vide, lorsque la jolie rouquine l'ouvrit. Elle posa sa valise dans le filet à bagage, tout comme son frère, et s'installa sur la banquette face à lui. Le train avançait déjà à vive allure. Elle regarda un instant le paysage flou à cause de la vitesse, avant de reporter son regard sur Flynn. « Et tes amis ? » demanda-t-elle, simplement. Sa voix était étrangement douce. Elle semblait compatissante pour lui. Après tout, ils étaient tout deux abandonnés. Cela allait surprendre Flynn, pensa-t-elle distraitement. Cela faisait des mois qu'elle n'avait plus eu une voix aussi douce à son égard. La dernière fois remontait d'ailleurs au dernier voyage de Flynn à l'infirmerie, où elle était venue, inquiète pour le gronder.
Parfois, Fiona ressemblait vraiment à sa mère !

Sa soeur n'avait pas l'air particulièrement emballée par l'idée mais elle accepta tout de même. Après tout, ils étaient dans le même bateau tous les deux, aussi entourés qu'un pitiponk au milieu d'un troupeau de scroutts. Il fallait s'y faire, c'était la vie. Au moins, ils étaient deux. C'était toujours mieux que d'aller chercher une place ailleurs au milieu de plein de gens qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Bien qu'il soit relativement sociable et qu'il n'ait jamais eu le moindre problème à aller vers les autres, c'était toujours plus simple lorsqu'il y avait une solution de secours, quelqu'un de déjà connu avec qui rester. Et puis, c'était Fiona, pas n'importe quelle crétine de l'école non plus. Ce n'était pas pour autant qu'il l'imaginait bien au dessus des autres filles qu'il connaissait, loin de là, mais elle avait le mérite d'être sa soeur, et rien que pour ça, elle ne pouvait qu'être vaguement mieux. Celle-ci prit la direction du fond du wagon, là où il avait désigné le compartiment quelques secondes plus tôt. Il la suivit tant bien que mal, essayant de ne pas éborgner un camarade à coup de balai ou ne pas écraser le pied de l'un d'entre eux avec sa valise qu'il tirait derrière lui sans y prêter grande attention. Elle ouvrit la porte et s'engouffra à l'intérieur. Flynn l'imita aussitôt, prenant même la peine d'installer sa valise sur le porte-bagage pour éviter qu'elle ne traîne en plein milieu de la petite allée, ce qui n'était pas courant chez lui. D'ordinaire il s'en servait comme table d'appoint pour préparer une bêtise à faire dès son arrivée mais là, les choses étaient un peu différentes. Il pouvait difficilement se permettre de faire comme si son aînée n'était pas là, continuant sa vie le plus normalement du monde sans se soucier un instant ni de sa présence, ni de son avis. Il finit par se laisser lourdement tomber sur l'un des sièges, s'y affalant en bâillant. Si le silence qui s'était installé n'était pour l'instant pas des plus gênants, il ne pouvait qu'espérer que ça ne durerait pas éternellement. Qu'est-ce que ça devait être long, un voyage tout entier sans prononcer le moindre mot !

« Et tes amis ? »

Oh bah ça allait, il n'avait pas eu à attendre longtemps pour qu'il y ait autre chose à écouter que les hurlements réguliers et désagréables des roues sur les rails. Il était cependant bien difficile de trouver quelque chose à répondre à ça. Si tout se passait normalement, ils étaient là quelques parts, dans un autre wagon. Sans quoi... Il lui faudrait sûrement s'en faire d'autres à la rentrée. C'était un passage quasi-obligatoire de toute façon puisque ses deux principaux acolytes avaient pris le large une fois leurs ASPICs passés. Que les heures de colle feraient vides sans Cooper et Scipion avec qui les partager ! Cette pensée le fit soupirer doucement alors qu'il laissait sortir Ducky de son sac. Le crapaud coassa plusieurs fois, fit quelques bonds et alla s'installer dans un coin sans les déranger davantage. Le Gryffondor eut néanmoins tout le loisir de remarquer que le sortilège qui avait accidentellement rendu l'animal orange bien des années auparavant commençait à se dissiper puisqu'une tache verdâtre apparaissait sur sa tête. Il lâcha enfin le batracien des yeux, s'intéressant de nouveau à sa frangine. Peut-être attendait-elle réellement une réponse même si celle-ci semblait des plus évidentes ? Il haussa négligemment les épaules et regarda dehors à son tour. Ils n'étaient pas partis depuis bien longtemps, pourtant toute trace de la ville avait déjà disparue. Dans quelques heures, il retrouverait le château, ses calèches étranges qui avançaient toute seule et son quotidien rassurant d'élève de Poudlard.

"J'sais pas." admit-il enfin. " 'Doivent être ailleurs dans l'train."

En réalité, il ne faisait que l'espérer puisqu'il n'en avait concrètement aucune preuve. Le rouquin n'avait que très rarement de nouvelles de ses amis sorciers durant les vacances scolaires, si bien qu'il ne pouvait jamais affirmer avec certitude qu'il reverrait Machin, Truc ou Bidule à la rentrée. Il avait vaguement eu des nouvelles d'Astride grâce à Hecate qu'il avait rencontré par hasard au Chemin de Traverse mais c'était là le seul contact qu'il avait obtenu avec Poudlard. Il ne cherchait d'ailleurs jamais à arranger la situation, se complaisant sans mal dans ses vacances moldues avec tous les garçons de sa rue, bien plus intéressé par une partie de foot improvisée que par une correspondance longue et fastidieuse. Enfin, cette année il avait plutôt fait un larvage intensif mais ça ne faisait rien. Ca ne l'avait pas gêné le moins du monde et c'était en grande partie à cause de ses parents de toute façon. Comme si le punir pour avoir failli mourir dans une course de balai au beau milieu des couloirs de l'école était une réaction utile ! Ca n'avait fait que lui donner davantage envie de bouger, de se dépenser, de faire tout ce qu'il n'avait pas pu faire pendant les vacances. Après deux mois passés à rester plus ou moins sage, il fallait bien changer tout ça ! Son emploi du temps le lui permettrait certainement. Ce n'était pas avec les notes qu'il avait obtenues à ses BUSEs qu'il croulerait sous les heures de cours, heures de cours dont il sècherait certainement une bonne partie, comme tous les ans depuis qu'il avait mis les pieds à Poudlard. Avec un peu de chance, il pourrait reprendre sa place d'assistant auprès du Professeur Londubat et continuer à patauger légalement dans le lac après le couvre-feu pour tuer des plantes violentes expertes en arts martiaux.

"C'bizarre de pas t'voir avec tes copines. J'pensais qu'vous deviez vous retrouver avant d'monter. Comme d'hab' quoi."

En y réfléchissant bien, il ne trouvait pas beaucoup de moments où il avait croisé sa soeur toute seule comme ça pouvait être le cas-là. Ca avait certainement dû arriver en cinq ans mais ces instants-là ne l'avaient pas particulièrement marqué. Elle avait l'air d'un pauvre mouton loin de son troupeau et c'était aussi étrange que désagréable. Ils étaient généralement en train de se chercher dès que l'occasion se présentait mais il n'aimait pas beaucoup voir son aînée abandonnée ainsi, d'autant plus qu'elle n'avait pas l'air de le vivre à merveilles malgré l'indifférence dont elle tâchait de faire preuve. Une indifférence qui sonnait faux sans qu'il ne sache réellement pourquoi. Il s'étira et se relaissa tomber nonchalamment dans son siège avant de s'amuser distraitement à marcher sur l'un de ses lacets défaits. Ce n'était plus vraiment dans ses habitudes de se retrouver ainsi face à sa frangine, il peinait à trouver quoi lui raconter, surtout en sachant que le voyage durait plusieurs heures. Il espérait pour elle qu'une de ses merveilleuses copines finissent par sortir miraculeusement d'un compartiment voisin pour venir lui tenir compagnie mais il en doutait fortement. Difficile de faire à Fiona la liste détaillée des méfaits qu'il comptait effectuer tout au long de l'année pour rendre chèvre leur cher concierge. Elle lui ferait certainement la morale, comme le faisait sa mère, son père, ses professeurs... Il n'était pas certain d'avoir envie de commencer l'année ainsi. Ca arriverait bien assez tôt, avec les retenues et les volées de points en moins.

"T'savais que Papa et Maman recevaient des lettres de l'école, toi ? J'avais jamais fait gaffe, j'pensais qu'c'était toi qui caftais tout. Ils devraient envoyer qu'les trucs de rentrée, c'serait vachement mieux."

Ainsi, les amis de Flynn étaient ailleurs dans le train... Et il n'avait pas l'air des masses convaincu par ses propres mots. Un sourcil roux se haussa, donnant une teinte surprise au visage de Fiona. C'était étrange, son petit frère était toujours occupé à faire les quatre cent coups avec ses amis, et pourtant, lorsqu'ils le laissaient seul comme ça, cela n'avait pas l'air de le déranger plus que ça. Ce fait, bien qu'était parfaitement établi dans l'esprit de la jolie Serdaigle n'en était pas moins étonnant pour elle. Il agissait toujours ainsi, elle avait constaté que de tout l'été, il n'avait pas vraiment envoyé de lettres, contrairement à elle qui était toujours avec une plume dans la main et un parchemin dans l'autre... Fiona avait toujours aimé être entourée. Du plus loin qu'elle se souvienne, elle avait toujours eu des amis autour d'elle, des tas de copines avec qui passer du temps, avec qui rire, et à inviter chez elle. Même à Poudlard, elle avait eu cette capacité à très vite devenir proche de ses colocataires de dortoir.

Les mots de Flynn vinrent faire écho aux pensées de Fiona. Bizarre. Oui, c'était le mot juste. Bizarre de la voir seule. Parce que chaque année, sitôt arrivée au quai 9 ¾, Fiona retrouvait sa troupe habituelle, et passait le voyage avec eux. Mais pas cette année. C'était la dernière, elle faisait ce dernier voyage de rentrée seule. Quelque part, son cœur se serra un peu à cette pensée. Ses amies devaient se trouver avec leurs petits copains, sûrement. Oui, voilà l'explication la plus logique à cette absence qui étouffait la jeune fille. Mais elle n'en montra rien. Détournant son regard de son petit frère, elle regarda à travers la vitre le paysage défiler, en haussant légèrement les épaules. « Ouais, tu sais... Parfois les choses changent » dit-elle simplement. Les choses changeaient souvent. Pour tout le monde. Fiona était assez mélancolique à l'idée de quitter Poudlard à la fin de l'année. Après tout, elle aimait cette école, et devoir la quitter, entrer dans le monde des adultes l'effrayait un petit peu.

Un instant de silence passa, alors que la jolie septième année regardait distraitement par la fenêtre, perdue dans ses pensées. Elle ne voyait que des arbres et des champs à perte de vue. Il était dingue de se dire qu'ils avaient quitté Londres si peu de temps auparavant... La voix de Flynn fut à nouveau ce qui la tira de ses songes. Elle reporta son regard sur lui, un sourcil haussé, avant de lever les yeux au ciel. Parfois, Flynn était vraiment un crétin ! « Bien sûr que je le savais. » Et – bien que son frère l'ignore – jamais Fiona n'avait rapporté à leurs parents les actes stupides de leur fils. Ses mauvaises notes, oui. Mais, c'était pour son bien ! S'il lui arrivait de louper un devoir, Fiona espérait toujours que leurs parents trouveraient les mots pour le motiver à travailler plus dur la fois suivante. Ce qui ne marchait pas. Et une fois, elle avait raconté à ses parents aussi, qu'il s'était retrouvé en retenue pour insolence envers un professeur. Mais jamais elle ne leur disait les bêtises dangereuses, comme d'aller se balader dans la forêt interdite en pleine nuit, ou la course de balais. L'école s'en chargeait. Et c'était normal. « Tu croyais vraiment que l'école n'allait pas les prévenir, alors que tu étais inconscient à l'infirmerie ? » C'était une question rhétorique, bien sûr.

Fiona avait posé un regard mêlé d'inquiétude et de contrariété sur son petit frère. C'était un idiot, qui se mettait toujours dans des situations stupides. Et elle détestait au plus haut point que l'on vienne la prévenir que Flynn était à l'infirmerie parce qu'il avait fait une chute dans les escaliers de la tour d'astronomie. Ah, ce jour là, la jolie rousse ne risquait pas de l'oublier ! Elle était en train d'étudier – enfin, elle étudiait tout en regardant de loin ce type mignon de Serpentard, à la bibliothèque. Et puis, on était venu lui dire que Flynn avait fait une mauvaise chute, qu'il était aux mains de Mme Pomfresh. On lui avait dit qu'il n'y avait pas d'inquiétude à se faire, mais elle était quand même allée voir. Flynn ne l'avait pas vue, dans l'encadrement de la porte, inquiète à surveiller qu'il s'en remettrait. Non, il était trop occupé à jacasser avec l'infirmière sur les actions de telle ou telle potion.

« Tu sais Flynn, tu devrais faire plus attention », continua Fiona, le regard planté dans celui de son frère. Elle se tenait droite, les mains croisées sur ses jambes. « Si Papa et Maman sont en colère contre toi, c'est parce qu'ils ont peur. Et je sais ce que tu vas me dire » interrompit-elle, en voyant Flynn ouvrir la bouche. « Tu maîtrises, il ne t'arrivera rien ! Mais ce n'est pas vrai. Un jour, il pourrait t'arriver quelque chose de grave. » Fiona détourna le regard, une nouvelle fois. Elle n'avait pas voulu paraître si inquiète dans ses mots, mais n'avait pas pu s'en empêcher. Elle avait aussi peur que ses parents, parfois.

« Ouais, tu sais... Parfois les choses changent »

Ces simples mots le perturbèrent plus que de raison. Bien sûr que les choses changeaient parfois, il avait eu mille et une fois l'occasion de s'en rendre compte mais il avait toujours eu l'impression que certaines d'entre elles étaient vouées à rester intactes jusqu'à la fin des temps, comme s'il y avait des forces étranges et invisibles qui les poussaient à conserver encore et toujours le même aspect, peut-être pour ne pas trop déstabiliser les pauvres humains, il n'en savait rien et ne s'était jamais posé véritablement la question. Et parmi ces choses-là, il y avait "voir ma soeur avec ses copines partout et tout le temps", or là ce n'était pas le cas, et admettre que tout pouvait changer jusqu'à ça était particulièrement désagréable. C'était un peu comme reconnaître que les hippopotames pouvaient voler, bref, ça remettait finalement beaucoup de chose en question. Il ne put s'empêcher de penser que l'année prochaine il ne la verrait d'ailleurs plus partout tout le temps, que ce soit avec ses copines ou sans elles puisqu'elle aurait tout simplement quitté Poudlard. Depuis qu'il était entré au château, il avait toujours imaginé qu'il serait ravi de retrouver son statut de fils unique, pour une année au moins, mais peut-être avait-il fait un peu trop tôt de plan sur la comète ? Même s'ils ne s'entendaient pas toujours à merveille, elle restait une présence familière et rassurante au sein de l'école et la savoir loin serait certainement bien plus insupportable qu'il ne l'aurait cru. Un peu plus et il se serait levé pour aller lui faire un câlin, mais c'était généralement le genre de chose qu'il faisait dans les couloirs pour l'embêter et il n'avait pas envie que sa bonne intention soit prise pour une provocation supplémentaire, aussi minime soit-elle, c'est pourquoi il ne bougea pas d'un millimètre.

"Hmm... J'sais."

Il n'osait même pas imaginer l'état de sa mère à la rentrée prochaine. Son fils en liberté, seul et sans surveillance, pendant toute une année. Ca allait être un carnage. Enfin, pas pire que les autres années mais elle ne cesserait sûrement de le penser qu'une fois qu'il en serait sorti. Enfin, encore fallait-il qu'il obtienne des notes suffisantes à ses ASPICs. Quoi qu'encore il avait plus envie de laisser tomber l'espoir d'avoir des résultats acceptables et de prendre son envol malgré tout. Ce n'était pas comme s'il avait eu l'intention de faire de grandes et longues études de toute manière. En voyant Fiona lever les yeux au ciel, il ne put s'empêcher de ricaner bêtement. Ouais, elle savait visiblement, et le monde entier devait le savoir également à en croire son expression quasiment désespérée face à tant de stupidités. Peut-être l'aurait-il su s'il s'était davantage intéressé aux conséquences qu'aux bêtises elles-mêmes. Bien sûr, il n'avait jamais pris cette peine. Pourquoi faire ? Ce n'était que des sanctions qui se ressemblaient toutes et s'il avait survécu à toutes les premières, les autres n'avaient rien de plus remarquables. Comment aurait-il pu deviner qu'on prévenait ses parents en permanence de ses moindres faits et gestes ? On ne les prévenait pas quand il allait en cours, on ne devrait pas le faire davantage lorsqu'il allait à l'infirmerie.

« Bien sûr que je le savais. Tu croyais vraiment que l'école n'allait pas les prévenir, alors que tu étais inconscient à l'infirmerie ? »

Eh ! Il ne fallait tout de même pas exagéré, il n'était pas souvent inconscient à l'infirmerie. La plupart de ses séjours là-bas n'avaient été que de courtes durées, une heure ou deux, pour une mauvaise chute, une explosion de chaudron, ou un ratage de feu d'artifice. D'accord, il lui était arrivé d'y être amené sans qu'il ne puisse se souvenir ni comment ni par qui, comme lors de sa première année, alors qu'il avait voulu grimper sur le Saule Cogneur. Il se souvenait ne pas avoir réussi, et puis plus rien. Lorsqu'il avait ouvert les yeux, il était allongé sur un lit à l'infirmerie, depuis plus d'une journée d'après Madame Promfresh elle-même, mais il n'avait jamais réussi à obtenir plus d'information que ça. C'était arrivé aussi une fois, lorsqu'il avait tâché de sortir d'une salle de retenue en passant par la fenêtre alors que son surveillant avait le dos tourné. Heureusement il n'était qu'au premier étage mais la chute avait été douloureuse et les conséquences légèrement désastreuses. Il n'avait jamais essayé d'échapper à une retenue depuis, comme quoi il lui arrivait tout de même d'apprendre de ses erreurs. Rarement, certes, mais tout de même...

"Bah... Ouais ? J'pensais qu'ils avaient mieux à faire en fait..."

Il ne voyait pas bien quoi mais prévenir ses parents des retenues et autres infractions qu'il pouvait bien faire n'avait jamais fait partie des priorités qu'il prêtait au corps enseignant et encore moins à la direction. Enfin d'un autre côté ça ne semblait pas particulièrement étonnant mais il n'avait jamais entendu ses camarades de retenue se plaindre des remontrances de leurs parents. Et pourtant, il en avait eu des camarades de retenue différents... Peut-être que les parents en question s'en fichaient purement et simplement ? Si c'était le cas, il ne savait pas s'il devait considérer qu'il avait de la chance ou non d'avoir des géniteurs soucieux de ce qui pouvait bien lui arriver durant l'année. C'était sûrement mieux comme ça, même s'ils devaient s'inquiéter pour rien à longueur de temps. Il ne lui était jamais rien arrivé de grave, enfin rien de très grave, ce qui supposait que ça ne servait à rien de se faire régulièrement un sang d'encre à son sujet.

« Tu sais Flynn, tu devrais faire plus attention »

Le rouquin releva les yeux vers la Serdaigle, souriant malgré lui en la voyant si sérieuse. Elle lui faisait de plus en plus penser à leur mère, il ne pourrait que s'étonner à moitié qu'elle finisse par l'attendre à la sortie de sa salle commune tous les matins pour l'emmener par la main jusqu'en salle de classe et s'assurer qu'il y allait bel et bien tous les jours, et à chaque heure de chaque journée. C'était presque étrange qu'elle s'en soit abstenue jusque là. Il s'apprêtait à lui dire qu'il n'avait aucune raison de faire plus attention que d'habitude, qu'il ne pourrait rien lui arriver tant qu'il était à Poudlard parce que l'infirmière était douée et tout ça mais elle reprit la parole, aussi la laissa t-il reprendre sans chercher à l'interrompre, un peu comme il faisait avec leur génitrice en fin de compte. Elles ne pourraient en tout cas jamais nier qu'elles étaient de la même famille !

« Si Papa et Maman sont en colère contre toi, c'est parce qu'ils ont peur. Et je sais ce que tu vas me dire : tu maîtrises, il ne t'arrivera rien ! Mais ce n'est pas vrai. Un jour, il pourrait t'arriver quelque chose de grave. »

Le Gryffondor soupira et reporta son attention sur le paysage qui défilait. Encore et toujours ces mêmes champs, ces mêmes arbres... Il n'était pas complètement débile, il savait très bien pourquoi ses parents étaient régulièrement en colère, pourquoi ils ne se faisaient pas prier pour lui envoyer plusieurs beuglantes dans l'année et pourquoi ils leur arrivaient de le punir également quand il rentrait pour les vacances, il se doutait bien que ce n'était pas simplement parce qu'ils ne savaient pas quoi faire de leur journée et que de pourrir un peu les siennes les amusait. Néanmoins, l'inquiétude de la voix de sa soeur le dérangea plus encore. Que ses parents s'inquiètent c'était une chose, c'était un peu leur rôle de toute façon, mais pas le sien. Elle devait vivre sa vie tranquillement sans se soucier des bêtises qui peuplaient la sienne. Mais visiblement, c'était raté. Il finit par reposer son regard sur elle, un sourire finalement désolé sur les lèvres.

"Je crois qu'Maman a pris possession de ton corps tout l'temps d'ta dernière phrase." plaisanta t-il, sans grand entrain cependant. "Mais j'sais bien, mais j'm'en rends compte qu'après. Les idées, elles paraissent bonnes au début, elles l'sont juste un peu moins quand ça tourne mal..."

Il haussa finalement les épaules, feignant l'indifférence. Ca ne devait pas être particulièrement convaincant mais ça ne faisait rien. Il n'était pas particulièrement enthousiaste à l'idée de reconnaître qu'il pouvait prendre peur aussi quand ça finissait par être catastrophique, ou qu'il était désolé de lui imposer ça, bref d'être plus honnête qu'il ne pouvait l'avoir été jusque ici.