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[ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI]
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Message(#) Sujet: [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] EmptyDim 2 Sep - 23:39

"Allez Candlynn, sors de cette voiture !"

La fillette croisa les bras et leva le nez sans daigner bouger. Son père qui tenait la portière depuis un moment déjà commençait à s'impatienter. L'heure tournait et les gens défilaient sur le parking de la gare King's Cross sans qu'elle ne prenne la peine de poser un pied par terre. Il était 10h45 et le train partait à 11h précise. Ce train, c'était le Poudlard Express, celui qui l'emmènerait de nouveau loin de sa famille, dans cette école qu'elle avait tenté de fuir toute l'année. Au fond, elle aimait les gens qu'elle y avait rencontré, les cours qu'elle y avait reçu et le monde étrange qu'elle avait été obligée de découvrir mais tout aurait été tellement mieux si son frère avait pu venir avec elle. Sauf qu'il ne le pouvait pas... Elle secoua la tête, et caressa doucement Kolia, le boursoufflet étonnamment bleu qu'elle avait reçu en guise de cadeau d'anniversaire. Jeremiah revint avec un chariot sur lequel il déposa la lourde valise de sa soeur puis il ouvrit l'autre portière arrière avant de pousser la pauvre fille en dehors, tant bien que mal. Celle-ci résista du mieux qu'elle put mais elle dut renoncer rapidement, bien trop faible pour supporter la pression qu'il exerçait sur elle. Elle lui lança en regard noir et déposa son animal dans l'espèce de nid qu'elle avait fait avec ses tresses au sommet de sa tête. Elle s'assit sur sa valise sans se défaire de son apparente mauvaise humeur pendant que son aîné poussait le chariot. Elle soupirait toutes les trentes secondes, ce qui avait le don d'énerver toute la famille. Sa mère pestait dans son coin en regardant sa montre, alors son père s'était mis à parler en polonais ce qui n'était jamais bon signe. Lorsqu'ils entrèrent enfin dans la gare, l'horloge indiquait 10h55. Un sourire satisfait se dessina sur les lèvres de Candlynn. Ils avaient la gare à traverser, ils n'arriveraient jamais à l'heure, elle louperait le train et serait bien obligée de rester avec eux cette année. Le jeune homme accéléra le pas, abandonnant leurs parents sur place. Ceux-ci s'arrêtèrent d'eux-même, comme s'ils en avaient convenu tous les trois. Les voies 9 et 10 apparurent bien plus rapidement qu'elle ne l'aurait imaginé et son frère ne ralentit pas la cadence, fonçant droit dans le mur comme s'il avait fait ça toute sa vie. Sur le quai, les enfants avaient déserté. Il ne restait plus que leurs géniteurs qui faisaient de grands signes en direction des vitres et des portières. 10h58. Il attrapa sa soeur par la taille, feignant de ne pas remarquer ses protestations et la fit passer par la première portière ouverte qui se trouvait sur leur chemin avant d'y mettre sa valise. Il grimpa la marche, prit la fillette dans ses bras et l'embrassa sur la joue.

"Je t'aime Candy."

Elle n'eut pas le temps de l'embrasser à son tour que la porte se fermait déjà. Elle lui fit de grands signes désespérés, retenant ses larmes du mieux possible. Elle savait qu'elle ne serait pas malheureuse à Poudlard, non... Mais sa vie lui manquerait, son frère lui manquerait, le camping car lui manquerait. Et elle devrait attendre Noël pour les revoir. Noël ! Ca allait être affreusement long... Autour d'elle, les élèves s'occupaient de trouver un compartiment de libre pour le voyage mais pour l'instant c'était le cadet de ses soucis. Doucement, le train s'ébranla et commença à rouler lentement. Peu à peu, la silhouette de Jeremiah s'éloignait. Comme la première fois... La Serdaigle soupira et, une fois que son frère eut totalement disparu de son champ de vision, elle attrapa sa valise en prenant bien soin de ne pas faire tomber Kolia toujours installé dans son nid de cheveux, puis elle se mit à avancer d'un pas chancelant le long de l'unique couloir du wagon. Lors de son premier voyage à bord du Poudlard Express, elle avait eu Bailee mais là, elle ne savait pas où elle était et avec la chance qu'elle avait, il y avait fort à parier qu'elle était dans un autre wagon et qu'elle ne la retrouverait qu'une fois arrivé au château. Le château... Ca faisait deux fois de suite que son aîné se retournait lâchement contre elle, deux fois de suite qu'il la mettait de force dans ce train, deux fois de suite qu'il faisait en sorte qu'elle parte loin... Pourtant, durant les vacances, ils avaient été plus proches que jamais, elle avait espéré qu'elle pourrait de nouveau compter sur lui comme elle l'avait toujours fait mais visiblement, c'était raté. Cette année, elle trouvait un moyen de sortir de l'école et de rentrer chez elle. Elle devait trouver. Malgré ses connaissances, Bailee n'avait pas été plus brillante qu'elle sur ce coup-là. Il faudrait sûrement demander à des grands. Meredith ou Jan-Hendrik par exemple, même s'ils étaient un peu bizarre tout les deux. Il avait de grandes chances pour qu'ils en sachent davantage et qu'ils puissent leur expliquer comment partir d'ici. Après tout, si Meredith était en contact avec le Ministère de la Magie, elle devait sûrement connaître plein plein de choses ! En attendant, elle avait un autre problème. Il lui fallait trouver une place pour le trajet. Elle soupira une fois de plus, tapota gentiment le boursoufflet avant de retirer son blouson en jean qu'elle attacha négligemment autour de sa taille. Les autres élèves la regardaient un peu bizarrement en passant, certaines filles montraient ses tresses en pouffant d'un air moqueur mais elle s'en fichait éperdument. Sur son chemin, tous les compartiments étaient pleins. Tous... Sauf un. Il paraissait totalement vide. Elle ne se fit pas prier pour ouvrir la porte et entrer à l'intérieur. Elle eut tout le loisir de remarquer quelqu'un qu'elle n'avait pas vu avant.

"Bailee !" s'écria t-elle joyeusement en laissant tomber lourdement sa valise sur le sol, à mi-chemin entre le compartiment et le couloir, ce qui obligeait de nombreux élèves à l'enjamber en râlant. "Je croyais que j'te reverrais pas avant qu'on soit à Poudlard, que t'étais dans un autre wagon et tout ! Ca me fait trop plaisir de te revoir ! Trop trop plaisir !"

Elle s'était mise à sautiller joyeusement entre les deux rangées de sièges, manquant de faire tomber Kolia plusieurs fois. Oubliée la nouvelle trahison de son frère, oubliée l'année qu'elle aurait à passer loin des siens, oubliées toutes les choses qui avaient pu assombrir sa journée, elle avait retrouvé sa meilleure amie et c'était l'important. Jeremiah n'avait eu de cesse de lui répéter qu'elle avait une mauvaise influence sur elle, qu'elle devrait se trouver une autre meilleure amie, rencontrer plus de gens, de s'éloigner un peu de cette gamine capricieuse et désagréable. Aussi avait-elle passé ses vacances à répliquer que Bailee était une amie très bien, qu'elle l'aimait beaucoup et qu'il l'aimerait sûrement beaucoup aussi si seulement il la connaissait, tout en espérant secrètement qu'ils ne se connaitraient jamais suffisamment pour s'apprécier puisqu'elle n'avait pas la moindre envie de partager son frère avec sa camarade. Ni avec personne d'autre d'ailleurs. C'était son frère à elle, et à elle toute seule. Cédant aux réclamations des autres élèves, elle finit par tirer totalement sa valise à l'intérieur, observa tour à tour le porte-bagage tout en haut et sa malle avant de renoncer à essayer de l'y hisser. Elle était bien trop lourde, elle le savait, elle avait déjà eu suffisamment de mal à la tirer jusque là pour se risquer à la soulever, à grimper sur le siège et à la mettre sur le truc... Certes, elle avait beaucoup grandi pendant les vacances mais pas au point de pouvoir faire tout cela sans mal. Elle détacha son blouson et le jeta distraitement sur l'un des sièges avant d'y déposer tendrement son animal qui sautilla comme elle l'avait fait quelques secondes plutôt. Elle lui sourit et reporta son attention sur sa meilleure amie.

"Ca fait trop longtemps qu'on s'est pas vues ! Tu vas bien ? T'as passé des bonnes vacances ? T'as fait quoi ? Tu t'es bien amusée ? Et ta soeur, elle a été gentille ?"

Elle sourit plus grandement encore avant de se laisser tomber sans la moindre grâce sur le fauteuil le plus proche et de ramener ses jambes contre elle en baillant. Si elle avait pris un bon nombre de centimètres pendant ces deux mois, elle n'était pas plus féminine ni plus élégante que l'année précédente, malheureusement... Bien au contraire.
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] EmptyLun 3 Sep - 16:11

« Bailee ! »

Le sourire de la petite fille s'étira alors qu'elle entendait son père crier en courant dans tous les sens pour la chercher. Elle avait bien réussi son coup, très bien même. Elle avait emprunté le réveil posé sur la table de nuit de sa mère la veille et l'avait réglé pour qu'il sonne très tôt, beaucoup trop tôt. Avant même qu'il ne fasse jour, elle était donc en train de se préparer à partir pour la gare, bouclant sa valise sans le moindre bruit. Puis, elle était tout doucement descendue à la cave, emportant ses bagages avec elle et grimaçant lorsqu'une marche faisait plus de bruit qu'une autre. Ça n'avait pas été simple de réussir à déserter sans réveiller sa famille et il avait été encore plus dur d'attendre de longues minutes que ses parents daignent émerger du profond sommeil où ils se trouvaient. Mais ça avait valu le coup, à peine les avaient-elles entendus sauter hors du lit qu'ils couraient déjà partout en l'appelant. Évidemment, ça devait être effrayant pour eux de se rendre compte qu'ils avaient perdu leur fille de douze ans et que, visiblement, elle avait emporté ses bagages avec elle. Maintenant, la petite fille attendaient bien sagement le bon moment pour sortir de sa cachette et les dévisager avec un sourire goguenard pendant qu'ils lui passeraient le savon du siècle. Toutefois, Bailee restait très fière de sa petite blague. Seulement, les plaisanteries les plus courtes restaient les meilleures et elle restait sur ses gardes, s'apprêtant à bondir hors de sa cachette si ses parents faisaient mine de décrocher le téléphone. Elle savait par expérience qu'il n'était jamais très bon signe pour elle que la police ou les pompiers débarquent à la maison. Plus jeune, elle avait voulu leur faire le même type de blague sauf qu'elle avait choisi de se percher en haut d'un arbre immense de l'autre côté de la rue. Elle était très contente d'elle puisque de là où elle était, elle pouvait voir tout ce qu'il se passait à l'intérieur de la maison. Sauf qu'au moment de redescendre, elle s'était rendue compte qu'elle en était tout à fait incapable. Elle avait donc dû attendre bêtement que la grande échelle des pompiers vienne la descendre de son perchoir puisqu'il était bien sûr inconcevable que son géniteur utilise sa baguette en pleine rue. Au lieu d'une petite fiche triomphante, c'était un Bailee tremblante de peur qui s'était retrouvée en bas de l'arbre et elle s'était bien gardée depuis d'y remonter. Cependant, ça ne lui avait visiblement pas servi de leçon puisqu'elle s'amusait follement à l'heure actuelle bien loin d'envisager que ses parents puissent être réellement inquiets pour elle. De toute façon, c'était de leur faute, ils n'avaient qu'à pas la renvoyer à Poudlard, elle pensait avoir été très claire à ce sujet. De toute façon, Candy n'y retournerait pas, elle n'avait donc aucune bonne raison de s'y retrouver. Malgré tout ce que ses parents avaient pu lui faire, elle ne put se résoudre à rester plus longtemps assise dans la cave, il faisait froid, noir et elle sentait ses jambes s'engourdir, il était grand temps de revenir au premier. Aussi, attrapa-t-elle sa valise pour remonter les marches de l'escalier. Seulement, elle n'avait pas réalisé que l'entreprise serait nettement plus délicate dans le sens de la montée. Elle finit tout de même par réussir à remonter et elle se planta fièrement devant sa mère dont l'air totalement paniqué aurait fait de la peine à n'importe quel être humain normalement constitué.

« Bah alors, c'est pas la peine de hurler, j'étais juste-là. Ce que vous pouvez être lourds ! »


Pendant un instant, la petite fille eut la très nette impression qu'elle allait se prendre une gifle magistrale, sa mère resta plantée devant elle pendant quelques secondes avec un air menaçant qu'elle ne lui connaissait pas et qui suffisait à faire disparaître le sourire victorieux qui s'était étalé sur son visage. Cependant, Amy finit par tourner les talons sans même répondre, laissant sa fille plantée au milieu de la peste. Un instant plus tard, elle l'entendit hurler à son mari qu'il était inutile de poursuivre les recherches et qu'il devait aller s'occuper de sa fiche parce qu'elle ne la supportait plus. Cette conclusion suffit à faire monter une colère sourde chez Bailee, alors comme ça, ils voulaient tous la faire disparaître parce qu'elle était insupportable ? Ce n'était même pas vrai ! Elle était toujours gentille sauf quand elle n'avait pas envie ou lorsqu'on essayait de lui imposer Margaret mais c'était tout à fait normal, il n'y avait aucune raison pour qu'on cherche à l'évincer de cette façon, elle ne le méritait absolument pas. Loin d'éprouver ne serait-ce qu'un minimum de culpabilité, elle laissa tomber lourdement sa valise au beau milieu de la pièce et se hâta de rejoindre la cuisine. Sans décrocher un seul mot à son père et à sa sœur qui s'y trouvaient déjà, elle attrapa de quoi grignoter et couru vers sa chambre en claquant la porte pour bien montrer son mécontentement. Elle s'attendait à ce que tout se déroule comme d'habitude, son père, sa mère ou les deux allaient venir la chercher, lui parlant d'une voix douce en lui promettant monts et merveilles jusqu'à ce qu'elle consente à arrêter son caprice, sauf que cette fois-ci rien ne vint. Elle avait dépassé les limites, c'était une évidence et cette idée la mettait très mal à l'aise. Elle avait l'impression d'être une princesse déchue et elle détestait ça. Elle voulait que sa famille vienne ramper à ses pieds, ils devaient le faire ! Bailee entendait encore les bruits de pas dans la maison mais personne ne semblait se diriger vers sa chambre. Elle était coincée, elle ne pouvait pas ressortir sans passer pour une quiche, et elle avait du mal à tenir en place sans savoir ce qu'il pouvait se passer derrière la porte. Au bout de plusieurs interminables minutes, son père finit tout de même par franchir la porte. Le sourire revint instantanément aux lèvres de la petite fille avant de s'évanouir aussi vite qu'il était arrivé. Son géniteur avait une expression sévère qu'elle ne lui connaissait pas et qu'elle n'avait pas envie de voir sur son visage, mais qu'avait-elle fait pour mériter une chose pareille ?

« Va chercher tes affaires et dire au revoir à ta mère et ta sœur, je t'emmène à la gare. »


Quoi ? Mais pourquoi ? L'année dernière ils y étaient allés en famille, ils ne pouvaient pas y aller qu'à deux cette fois-ci. Bon, d'accord, pour sa première année ils s'étaient rendus à Londres la veille alors qu'ils avaient fait le choix de rester à Oxford pour cette rentrée-ci ce qui changeait un peu la donne, mais ils pouvaient quand même venir à quatre, non ? Il n'y avait aucune explication possible, sa mère lui en voulait pour sa blague de ce matin et elle avait décidé de la punir de la pire façon possible. Elle allait rester à la maison avec la petite Margaret qui se ferait une joie de l'accaparer, la vie était injuste. Cependant, la serdaigle se leva de son lit rapidement sans se faire prier, elle avait bien conscience qu'une crise serait de trop actuellement, elle devait surtout se faire oublier au plus vite, il était hors de question qu'elle s'en aille en paria alors qu'elle avait fait de gros efforts pour être sympathique cet été. Certes, c'était surtout parce qu'elle espérait avoir le droit de rester chez elle l'année suivante mais ça ne changeait rien à son comportement irréprochable ou presque. Elle s'était mise à changer uniquement lorsque ses parents avaient abordé le sujet de la rentée, elle n'avait mis que très peu de temps à se rendre compte qu'ils n'avaient pas du tout l'intention de la garder avec elle et qu'il était tout à fait inutile qu'elle fasse preuve de gentillesse surtout envers cette andouille de Margaret. D'ailleurs, pourquoi était-elle obligée de lui dire au revoir ? Elle la détestait, elle ne voulait pas la voir, et encore moins lui donner volontairement les clés de la maison. Mais pour une fois, la serdaigle n'avait vraiment pas le choix, retournant dans la cuisine, elle déposa un bisou mouillé sur la joue de sa petite sœur qui s'amusait à faire couler ses céréales dans son bol de lait. Sans décrocher un mot, elle monta les escaliers quatre à quatre pour rejoindre la chambre de ses parents, sa mère ne lui accorda qu'un faible sourire et la laissa partir sans son grand discours habituel sur les bêtises. C'est donc l'estomac noué que la petite fille rejoignit son père au salon alors qu'il l'attendait déjà devant la cheminée. Ils n'avaient pas vraiment le choix pour le transport cette année, il était impossible d'utiliser la voiture de sa mère, ils étaient trop loin de Londres et louperaient à coup sûr le train.

Lorsqu'ils arrivèrent enfin à la gare, celle-ci était déjà pleine de monde. A croire que les gens passaient leur vie à prendre le train pour se rendre d'un point A à un point B, elle ne comprenait vraiment pas comment tout cela pouvait être possible. Ils n'étaient pas mieux dans leur maison avec leur papa et leur maman ? Elle avait toujours eu du mal à quitter son chez elle et ne le faisait jamais de son plein gré. Est-ce que c'était le cas de toutes les personnes qui se baladaient avec leurs valises ? Dans ce cas, ils cachaient bien leur jeu, ils semblaient presque être de bonne humeur alors qu'elle avait l'impression qu'elle allait mourir dans quelques secondes. Loin de son préoccuper, son père entreprit de dégoter un chariot sur lequel il plaça sa lourde valise avant d'asseoir sa fille dessus sans lui décrocher un mot. Le silence commençait à devenir un peu pesant pour Bailee qui ne comprenait pas trop ce qu'elle pouvait bien avoir fait de mal. Après tout, ce n'était qu'une blague, rien qu'une petite blague, pourquoi devaient-ils tout le temps se montrer aussi coincés ? Elle se garda bien de formuler cette réflexion à voix haute et ne bougea plus jusqu'à ce qu'ils se retrouvent sur le quai. L'imminence du départ étai loin de la ravir. Son père avait pris un peu d'avance, sûrement pour l'éloigner de l'ambiance tendue qui régnait en ce moment même à la maison. La petite fille aurait presque aimé présenter ses excuses si elle en avait été capable. Seulement, son géniteur ne semblait pas avoir envie de revenir sur le sujet. Il fit monter la valise de Bailee dans l'un des wagons et porta sa fille jusqu'en haut des marches comme si elle ne pesait rien. La serdaigle avait toujours été petite pour son âge mais quand même ! Elle n'était pas un poids plume et s'étonnait souvent de voir avec quelle facilité son père parvenait encore à la faire monter sur ses épaules pour l'amuser. A sa grande surprise, il ne tourna pas les talons immédiatement. Peut-être avait-il un peu plus de mal que sa mère à lui en vouloir ? Au lieu de ça, il la serra longuement dans ses bras, bloquant l'accès au train aux nombreux élèves qui devaient encore monter à l'intérieur.

« Maman t'aime, tu sais, elle était juste un peu fâchée. On t'écrira, et on se revoit tous pour Noël, ça va passer vite. »

Bailee ne put qu'acquiescer en hochant la tête silencieusement, elle sentait les larmes lui monter aux yeux et refusait catégoriquement de laisser son père s'en apercevoir. Il n'avait pas gagné, le comportement de sa mère ne l'atteignait pas, elle était bien plus forte que ça. Et puis de toute façon, sa génitrice culpabiliserait certainement de ne pas avoir été plus chaleureuse que ça. Tant mieux ! Elle méritait de ne plus en dormir la nuit et si elle lui écrivait, la serdaigle ne lui répondrait pas pour bien lui montrer qu'elle n'en avait rien à faire d'elle. Malheureusement, cette technique avait déjà été expérimentée l'année dernière et elle n'avait pas très bien fonctionné puisque ses parents ne lui avaient rien reprochés lorsqu'elle était rentrée à la maison. Ils s'étaient contentés de plaisanter en lui avouant qu'ils avaient imaginé qu'elle s'intégrait tellement bien qu'elle ne trouvait plus le temps de leur écrire ce qui n'était absolument pas l'effet escompté. Mais bon, elle pouvait toujours tenter l'expérience de toute façon, elle était à court d'idée pour rendre la vie infernale à ses parents, elle voulait qu'ils comprennent qu'il était inutile de l'envoyer à l'école pendant encore six années supplémentaires. Pour montrer une certaine indifférence à son père, mais surtout pour éviter de se mettre à pleurer, la serdaigle tourna les talons, plantant son géniteur sur le quai alors qu'elle poussait sa grosse valise entre les compartiments. Peu d'élèves étaient déjà montés et elle n'eut aucun mal à se trouver une place, elle fit glisser sa valise sous le siège pour ne pas avoir à la hisser au-dessus de sa tête. Elle n'avait plus qu'à s'asseoir confortablement et à attendre que le train démarre. En prenant bien soin de ne pas regarder par la fenêtre de peur de constater que son père lui faisait de grands signes, ou pire, qu'il n'était même pas resté pour la voir partir, elle sortit un de ses livres de cours et entreprit de le feuilleter rapidement pour s'occuper. Elle le connaissait presque déjà par cœur, mais peu lui importait. Le problème des notes était bien le seul que ses parents n'auraient pas à son sujet. Bailee avait toujours adoré apprendre et elle s'était jetée sur ses nouveaux livres à peine rentrée du Chemin de Traverse. Pendant l'été, elle avait eu le temps de les parcourir un bon nombre de fois, aussi n'appréhendait-elle pas du tout l'année à venir. Si seulement elle avait pu rester chez elle... Il était évident qu'elle ne pourrait pas réussir plus qu'avant à s'enfuir, elle était donc condamnée à passer quelques mois supplémentaires au château et ça ne lui plaisait pas du tout. Lorsque le train s’ébranla, elle eut la satisfaction de constater qu'aucun élève n'avait osé s'approcher de son compartiment, de toute façon, le regard incendiaire qu'elle aurait lancé aurait dissuadé quiconque de le faire. Malheureusement, elle avait pensé un peu trop rapidement, la porte de son compartiment s'ouvrit brusquement alors qu'une tête qu'elle ne pensait jamais revoir un jour apparut devant elle. La petite serdaigle ne put s'empêcher de froncer les sourcils alors que celle qui était censée être son ex meilleure amie s'avançait joyeusement vers elle.

"Bailee ! Je croyais que j'te reverrais pas avant qu'on soit à Poudlard, que t'étais dans un autre wagon et tout ! Ca me fait trop plaisir de te revoir ! Trop trop plaisir !"

La petite fille eut beaucoup de mal à savoir quelle réaction elle devait adopter, elle était encore sous le choc de sa récente dispute avec ses parents, et elle n'avait pas du tout prévu d'avoir l'air enjoué et heureuse avant une bonne dizaine de jours. La cérémonie de répartition ne l'intéressait pas, voir de nouveaux mômes tout excité à l'idée d'entrer à l'école la répugnait. Et dire qu'elle avait fait partie de ceux-là l'année d'avant, heureusement qu'elle avait bien grandi et acquis la maturité nécessaire pour ne plus se faire traiter de gamine lorsqu'elle se baladerait dans les couloirs. Un coup d’œil vers Candy lui appris que sa meilleure amie avait bien changé pendant l'été, elle la dépassait maintenant d'une bonne demi-tête ce qui ne lui plaisait pas forcément. Elle avait l'habitude d'être le leader de leur groupe de deux et qui obéissait à un leader miniature ? Pas grand monde et il fallait espérer que Candlynn se souvienne des règles qu'elle avait imposée l'année passée. Toujours était-il que sa journée venait de prendre un tournant stratégique. Son envie de bouder s'était évaporée vitesse grand V et elle n'avait pas mis très longtemps à arborer une expression enjouée qu'elle conservait uniquement pour les grandes occasions. Et voir la fille qu'elle aimait le plus dans cette stupide école alors qu'elle n'était pas censée s'y retrouver était ce que l'on pouvait appeler une grande occasion. Bien qu'elle n'ait jamais voulu l'avouer à ses parents, c'était surtout parce qu'elle était sûre de ne pas revoir Candy qu'elle ne voulait pas retourner à Poudlard. Sa scolarité ne s'était pas si mal passé que ça en fin de compte mais c'était surtout grâce à la serdaigle qui égayait toutes ses journées. L'année lui aurait semblé bien triste sans sa meilleure amie aussi était-elle très contente de la retrouver. Pourtant, elle aurait pu lui dire sèchement de dégager sa valise qui bloquait le passage, chose que ne tarda pas à faire la petite fille sans qu'elle ait quelque chose à lui demander, elle aurait pu tout aussi bien critiquer son étrange coiffure et l'animal de compagnie qui l’agrémentait. Candlynn avait l'air sacrément nunuche comme ça, mais c'était sa nunuche à elle et Bailee n'avait jamais été aussi contente de la retrouver.

« Moi je pensais que tu reviendrais pas cette année ! T'es là ! C'est génial ! Mais... Comment ça se fait ? Tes parents ont pas voulu que tu restes avec eux ? »

Pour ce qui était de faire preuve de tact, le cerveau de Bailee n'avait pas dû apprendre ce que ça voulait dire. Bien sûr que sa meilleure amie aurait voulu rester auprès de ses parents et de son stupide frère, elle n'avait pas arrêté de le lui dire et malgré tout ce qu'il avait pu se passer l'an dernier, la serdaigle restait convaincu qu'il serait simple pour son amie de convaincre ses parents que Poudlard était une très mauvaise chose pour elle. Pourtant, Candy lui avait assuré qu'elle ne la laisserait pas à son triste sort mais sur ce coup-là, la petite fille n'avait pas eu vraiment confiance. Bailee avait eu beau tenter de prendre toute la place dans le cœur de Candlynn, elle savait qu'elle ne faisait pas encore, et ne ferait sans doute jamais, le poids face à son stupide frangin. Qu'avait donc Jeremiah de plus qu'elle ? Elle s'était posée la question des dizaines de fois sans parvenir à trouver une réponse, ce garçon n'était pas formidable, il n'avait pas eu l'air de trouver trop difficile la séparation puisque la serdaigle était à nouveau devant elle à présent. Peut-être s'étaient-il disputés ? Non, ça semblait bien trop beau pour être vrai, lorsqu'elle entendait son amie en parler, elle avait plus l'impression qu'ils étaient des âmes sœurs que des frères et sœurs. C'était un peu dégoûtant et ça n'arrangeait pas ses affaires, mais malheureusement, elle ne pouvait pas critiquer le frangin de sa meilleure amie. Bailee n'était pas complètement idiote, elle avait bien vu qu'il passait avant tout et elle risquait de mettre en péril leur amitié en s'autorisant à tenir des propos blessants à son sujet. De toute façon, maintenant, elle avait Candy rien que pour elle et Jeremiah ne pourrait pas venir s’interposer. Bien sûr, elle en entendrait toujours aussi souvent parler, mais elle était livre de l'écouter ou non si elle en avait envie. Son amie parlait bien assez pour deux, en général, il lui suffisait d'attendre bien tranquillement qu'elle commence une tirade sur un sujet qui lui paraissait important, comme les cookies, par exemple, et elle pouvait très bien parler toute seule sans que Bailee ait à intervenir. Cette nouvelle année allait lui donner l'occasion de reprendre ses bonnes vieilles habitude, soudainement, elle avait de plus en plus hâte de se retrouver au château.

"Ca fait trop longtemps qu'on s'est pas vues ! Tu vas bien ? T'as passé des bonnes vacances ? T'as fait quoi ? Tu t'es bien amusée ? Et ta sœur, elle a été gentille ?"


Ah non... Ça ne devait pas du tout se passer comme ça, Bailee aurait très largement préféré que sa meilleure amie parle d'elle et non pas qu'elle lui pose tout plein de questions, surtout pas sur des sujets un peu sensible à l'heure actuelle. Est-ce qu'elle avait passé de bonnes vacances ? Pas franchement, elle appréhendait la rentrée scolaire et la solitude à laquelle elle serait confrontée. Qu'est-ce qu'elle avait fait ? Joué les petites filles modèles pendant un mois avant de se rendre compte que ça ne risquait pas de changer quoi que ce soit à sa situation, elle avait passé le reste des vacances à se rattraper niveau bêtises, chose qu'elle n'avait eu aucun mal à faire. Est-ce qu'elle s'était bien amusée ? Oui, follement jusqu'à ce qu'elle fasse la bêtise de trop et qu'elle passe presque pour une terroriste venu anéantir toute sa famille. La dernière question restait quand même la plus délicate. Est-ce que sa sœur avait été gentille ? Théoriquement, elle n'était jamais méchante, mais rien que son existante suffisait à énerver sa grande sœur qui rêvait de la voir disparaître dans les plus brefs délais et pour une durée indéterminée voire même infinie si c'était possible. Malheureusement, Candlynn, avec l'amour inconditionnel qu'elle avait pour son frère ne pouvait probablement pas comprendre de quoi elle voulait parler. Alors forcément, elle aurait dû dire que Margaret avait été trop méchante, qu'elle avait passé toutes les vacances à lui jouer des mauvais tour pour la faire accuser à sa place, que le rôle de grande sœur était vraiment trop compliqué et qu'elle craignait fortement de finir ses jours dans une prison pour enfant si sa petite sœur devenait encore plus sadique avec elle. Alors qu'en vérité, c'était tout le contraire, c'était elle qui faisait toutes les bêtises qui lui passaient par la tête sans vraiment réfléchir à leurs conséquences, elle encore qui tentait de faire accuser sa petite sœur à sa place mais qui échouait les trois quarts du temps. Il faut dire que leurs caractères diamétralement opposés ne laissaient que très peu de place au doute, entre la petite Margaret, très discrète et leur tornade d’aînée, les parents de Bailee ne mettait pas dix secondes à trouver un coupable dès que quelque chose ne tournait par rond à la maison. Ça avait le don de l'agacer, d'accord, ils avaient raison, c'était bien elle la coupable, mais ils tiraient tout de même des conclusions un peu hâtive. Quand Margaret grandirait, elle se rendrait donc qu'elle pouvait tout se permettre puisque jamais personne ne la soupçonnerait de quoi que ce soit. Elle pourrait alors évincer définitivement sa grande sœur et régner en maitre sur la maison. Cette idée effrayait Bailee plus que tout, elle allait tout faire pour que ce jour n'arrive jamais, même si pour ça, elle devait faire ouvrir les yeux à ses parents en employant la force.

« Tu poses vraiment trop de questions. Raconte-moi plutôt tes vacances, tout le monde n'a pas la chance de voyager tout le temps comme toi. Et tu ne me présentes pas à ton nouvel ami ? »
Demanda-t-elle en pointant son doigt sur l'étrange bestiole de Candy.

A ceci près que Bailee avait toujours détesté être loin de chez elle, donc les voyages ne faisaient pas vraiment partie des choses qu'elle adorait, bien au contraire. Mais si ça pouvait lancer sa meilleure amie dans une conversation qu'elle entretiendrait toute seule pendant que la petite serdaigle se perdrait dans ses pensées comme au bon vieux temps, ça ne pouvait que lui faire plaisir.
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] EmptyMar 4 Sep - 23:34

« Moi je pensais que tu reviendrais pas cette année ! T'es là ! C'est génial ! Mais... Comment ça se fait ? Tes parents ont pas voulu que tu restes avec eux ? »

Pour n'importe qui d'autre, la dernière phrase de la jeune Serdaigle aurait eu pour toute réponse un regard assassin, voire une mine boudeuse jusqu'à la fin du voyage pour ne pas dire même pour les jours à venir mais s'agissant de Candlynn, et plus encore d'une Candlynn heureuse de revoir sa meilleure amie, il n'en fut rien. Elle aurait tout le temps de mal prendre une remarque similaire, pour l'instant elle trouvait cela bien stupide de réduire en miettes leurs retrouvailles simplement parce qu'elle avait eu le malheur de dire quelque chose de travers. Elle ne pouvait qu'admettre qu'elle commençait un peu à avoir l'habitude du manque de délicatesse dans les propos de sa meilleure amie, mais elle se s'en formalisait pas pour autant, reconnaissant sans mal qu'elle ne devait pas être franchement mieux. Elle parlait généralement tant qu'il y avait un moment où elle oubliait de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant, parce que c'était un peu long et que ça faisait un gros blanc au milieu de son monologue le temps qu'elle le fasse et que, du coup, les gens partaient en pensant qu'elle avait enfin fini. Quand elle essayait d'aller vite, elle se perdait dans ses comptes et devait recommencer plusieurs fois ce qui était encore plus long que d'aller doucement dès le début. Bailee ne devait pas le faire souvent non plus, donc c'était normal que parfois, elle dise des choses qu'elle aurait mieux fait de garder pour elle ou de formuler autrement. D'ailleurs, elle avait eu l'occasion de remarquer que tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler n'était pas toujours la solution miracle parce qu'on comptait les tours sans réfléchir davantage à ce qu'on allait dire et qu'on disait la même chose que si on ne l'avait pas tournée. Les gens le prenaient mal et se fichaient pas mal de savoir si on avait suivi le rituel ou pas. Au final, Bailee avait raison de ne pas le faire. Elles venaient à peine de se retrouver et voilà qu'elle lui prouvait déjà qu'elle faisait des trucs bêtes parfois. Heureusement qu'elle était là tout de même !

"Non... Ils ont pas voulu. J'ai même essayé d'être en retard mais ça a pas marché. Mon frère m'a mise dans le train quand même. J'suis sûre qu'il a comploté avec mes parents, tu t'rends compte ? Il est un peu nul des fois. Je comprends pas trop, c'était trop bien pendant les vacances et tout, c'était encore mieux qu'avant, mais il a pas voulu m'aider quand même. J'ai dit que c'était dangereux ici, que c'était pas bien, que je voulais pas y aller, tout ça tout ça mais ils ont pas cru. Mais on arrivera à s'enfuir cette année quand même. Hein oui ?"

Elles demanderaient de l'aide à des grands qui pourraient faire quelque chose pour elles et elles sortiraient enfin de là. Plus les minutes passaient plus l'idée lui semblait excellente. Elle avait eu l'occasion de parler à quelques grands l'année dernière, elle parviendrait certainement à les convaincre de leur venir en aide, quitte à faire quelque chose en échange. Elle avait cru comprendre qu'il y avait peu de grands prêts à faire quelque chose simplement pour se rendre utile et que beaucoup espérait pouvoir en tirer un intérêt. Heureusement pas tous mais avec la chance qu'elle avait, elle tomberait sur l'un d'eux et devrait faire elle ne savait trop quoi pour obtenir l'information ultime, celle qui leur permettrait de partir d'ici pour de bon. Bien sûr, ça voudrait dire qu'elles ne se reverraient plus mais quelle importance ? N'avaient-elles pas essayé pendant un an en étant conscientes de la même manière ? Si, et pourtant ça ne les avait pas empêché de chercher encore et encore. Ca ne les en empêchera pas cette année. Ou en tout cas, ça ne l'en empêcherait pas, elle. Elle espérait que sa meilleure amie la suivrait, bien entendu, mais elle n'était sûre de rien. Vers la fin de l'année, elle l'avait trouvée un peu moins investie dans leurs tentatives de fuite, comme si elle avait moins envie de partir. Après, peut-être était-ce simplement parce que gagner deux semaines n'avait pas grand intérêt mais cela suffisait à inquiéter la jeune Zuckowski. Que ferait-elle si sa meilleure amie refusait de quitter l'école ? Pourrait-elle réellement prendre la fuite en la laissant derrière elle comme si de rien n'était ? Elle n'en était malheureusement pas convaincue... Et puis, elle lui en voudrait sûrement de la laisser tomber alors qu'elle ne l'avait jamais fait jusque là. Elle avait une meilleure amie trop bien, quoi qu'en dise Jeremiah, alors elle n'avait pas vraiment envie de la voir bouder simplement parce qu'elle voulait rentrer à Oldham. Enfin, elle verrait tout ça en rentrant au château, elle pourrait essayer de tâter discrètement le terrain autour d'un paquet de cookies et aviser par la suite.

« Tu poses vraiment trop de questions. Raconte-moi plutôt tes vacances, tout le monde n'a pas la chance de voyager tout le temps comme toi. Et tu ne me présentes pas à ton nouvel ami ? »

La Serdaigle rit de bon coeur et attrapa son boursoufflet dans ses mains avant de le tendre à Bailee. Elle n'avait jamais particulièrement aimé les animaux et n'en avait d'ailleurs jamais voulu mais ses parents ne lui en avaient pas laissé le choix. Quand elle repensait à Erskine, elle n'était pas certaine que les responsabilités soient la chose qui lui allait le mieux mais la vendeuse lui avait promis que cette bête-là pouvait manger véritablement n'importe quoi et qu'il y avait peu de chance qu'il meurt facilement. Pour l'instant, elle avait dit vrai. Il finissait son assiette, aimait bien les cookies et les sucreries. Bref, c'était bien pratique. Elle qui passait beaucoup de temps à manger dans une journée trouvait toujours le moyen de le nourrir par la même occasion. Shelley et Eliasz avaient été un peu déçus de voir sur quoi s'était arrêté son choix, se demandant comment ils pourraient présenter ça aux voisins et pensant que ça ne ressemblait absolument pas à un animal, plus à un mouton de poussière coloré. Ils n'avaient cependant pas eu l'occasion de s'y opposer puisqu'elle avait été le choisir seule avec son frère, et que ce dernier trouvait la boule de poils drôle et attachante. De plus, la dame avait dit que c'était le seul bleu qu'elle avait vu un jour. Personne n'aurait le même qu'elle à Poudlard alors que tous les rats, chats, hiboux et autres crapaux se ressemblaient tous. Ils avaient néanmoins fini par s'y faire, même si elle était certaine qu'ils ne se défaisaient pas de l'idée qu'un chaton aurait été mille fois mieux. Sauf qu'elle n'aimait pas les chats. Tout le monde savait qu'elle n'aimait pas les chats. Et si elle arrêtait d'être à Poudlard un jour et qu'elle retournait à sa vie nomade, ça ne serait pas pratique de le garder à l'intérieur du camping car.

"C'est mon cadeau d'anniversaire. Il s'appelle Kolia. Kolia, ma meilleure amie, Bailee. Bailee, mon cadeau d'anniversaire, Kolia." dit-elle d'un ton solennel. "Elles étaient trop bien mes vacances ! On est restés un peu à la maison, et puis après on a été en Colombie et au Pérou. Et après on est revenu en Angleterre, et on a passé quelques jours à Londres. J'ai passé la semaine de mon anniversaire en Pologne, chez Papi et Mamie. J'ai rattrapé le retard dans mes cours moldus aussi. Et puis c'est tout. J'ai passé tout mon temps avec Jeremiah, mes parents ont fait que râler parce que plus ça allait pire c'était et tout. Mais j'm'en fiche. Je le vois jamais mon frère alors j'vais pas en plus faire comme s'il était pas là quand même. Oh ! Et tiens..."

Elle fouilla dans la poche de son pantalon et en sortit un bracelet en perles noires et rouges autour duquel elle avait noué maladroitement un ruban assorti, qui lui avait fait penser à ceux que sa meilleure amie se mettait dans les cheveux en quasi permanence. Heureusement qu'elle lui avait demandé de parler de ses vacances parce que sans quoi, elle n'y aurait plus pensé une seule seconde. Elle le lui tendit en souriant. Ce n'était pas grand chose mais elle avait tenu à ramener un souvenir de ses vacances à sa meilleure amie, ce qui avait désespéré son aîné mais rassurés ses parents. Elle était capable de se faire des amis auxquels elle tenait suffisamment pour y penser alors qu'elle était loin d'eux, c'était la preuve que son école lui faisait le plus grand bien. Elle n'avait jamais eu de mal à tisser des liens avec les gens qu'elle recontrait mais n'avait jamais vraiment eu de vie sociale. Et là, elle parlait de Bailee sa meilleure amie, et tout un tas d'autres gens dont ils ne se souvenaient pas toujours des noms. La séparation ne semblait pas être facile à vivre mais une fois que leur fille parvenait à en faire abstraction, cette nouvelle école avait un impact positif sur l'ensemble de sa vie. Si on oubliait le besoin qu'elle avait en rentrant de rester collée à son aîné en tout circonstance, allant jusqu'à squatter son lit quasiment tous les soirs "parce qu'après, elle ne le verrait plus pendant plusieurs mois".

"Ca vient d'un village près de Trujillo, ils ont dit que ça portait bonheur."

Candlynn ne pensait plus un seul instant aux questions qu'elle avait posé à la jeune fille, bien trop occupée à repenser à ses propres vacances pour cela... Et dire que les prochaines seraient à Noël. Ca allait être affreusement loin Noël...
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] EmptyJeu 6 Sep - 8:03

"Non... Ils ont pas voulu. J'ai même essayé d'être en retard mais ça a pas marché. Mon frère m'a mise dans le train quand même. J'suis sûre qu'il a comploté avec mes parents, tu t'rends compte ? Il est un peu nul des fois. Je comprends pas trop, c'était trop bien pendant les vacances et tout, c'était encore mieux qu'avant, mais il a pas voulu m'aider quand même. J'ai dit que c'était dangereux ici, que c'était pas bien, que je voulais pas y aller, tout ça tout ça mais ils ont pas cru. Mais on arrivera à s'enfuir cette année quand même. Hein oui ?"

Ah zut, Bailee avait bêtement envisagé que sa meilleure amie puisse avoir mis ses envies d'évasion de côté, mais visiblement ce n'était pas le cas du tout. Pourtant, elle était sur la bonne voie, elle avait déjà l'air de se détacher un peu de son frère ou en tout cas de parvenir à lui en vouloir un minimum. Candlynn avait une nette tendance à vivre en permanence dans le monde des pitiponks roses où tout le monde était beau et gentil et où rien de mal n'arrivait jamais. Les méchantes personnes, ça n'existait pas, c'était bien connu, tout le monde était parfait même si son frangin avait une nette tendance à être un petit peu plus parfait que les autres. Cette vision des choses avait le don d'énerver profondément la petite serdaigle qui ne comprenait pas du tout comment on pouvait aussi facilement se voiler la face. Certes, Jeremiah était peut-être quelqu'un d'exceptionnel même si Bailee se permettait la plupart du temps de douter fortement de cette information, mais ce n'était pas pour autant qu'elle devait s'accrocher à lui de cette manière. Elle devait bien apprendre à faire sa vie sans son frangin, il ne serait pas toujours là pour l'épauler. Cependant, la serdaigle ne disait jamais grand chose à ce sujet, et c'était pour cette raison qu'elle ne pouvait que féliciter son amie de réussir à ouvrir enfin les yeux par elle-même chose qu'elle avait attendu pendant un temps infini. En même temps, et même si ça agaçait fortement la petite fille, elle ne pouvait que reconnaître que Jeremiah avait eu raison d'agir ainsi. En refusant d'aller prendre le train, Candy gâchait une scolarité qui semblait plutôt bien lui réussir puisque l'école ne semblait pas du tout être un frein à son épanouissement. La plupart du temps, elle était plus enjouée et enthousiaste que les autres et Bailee n'avait encore trouvé personne qui puisse rivaliser avec sa meilleure amie. Elle avait fini par penser que la petite fille n'avait plus tant envie que ça de quitter les lieux, qu'elle s'était habituée à l'absence de son frère et que de toute façon, la présence d'une nouvelle amie dans sa vie avait réussi tant bien que mal à combler le vide qui s'était creusé dans son petit cœur. Mais non, la serdaigle tombait de haut, comme toujours, elle avait été bien inspiré de lancer ce sujet dès le début du voyage, elle n'avait plus besoin de douter ni de formuler dans sa tête des espoirs qui resteraient vains quoi qu'ils arrivent. Mais le sujet restait délicat, elle ne voulait pas prendre le risque de blesser la petite fille et c'était ce qu'elle allait faire si elle lui avouait avoir revu sa vision des choses.

« Bah... Je ne sais pas trop. L'an dernier, on s'est quand bien même amusées, non ? Et puis, je crois qu'on a presque tout essayé, je vois pas ce qu'on pourrait faire d'autre pour réussir à sortir, je sais pas, vraiment pas. T'es pas contente de revenir ici... ? » Demanda-t-elle anxieusement avant d'ouvrir et de refermer la bouche, hésitant à ajouter une information qu'elle jugeait pourtant capitale. « Avec moi ? »

La petite fille avait la très nette impression de marcher sur des œufs, et elle trouvait ça particulièrement désagréable. Non, elle n'avait pas envie de dire à Candlynn qu'elle lui avait beaucoup manqué cet été et qu'elle voulait rester auprès d'elle à Poudlard et non pas rentrer à la maison, de tels aveux lui paraissaient totalement inconcevables. A croire qu'elle était la seule à avoir constaté que le retour au monde réel avait été particulièrement déprimant. Bien sûr, elle était contente de rentrer à la maison, de pouvoir recommencer à jouer les petites reines en martyrisant un peu sa sœur tout en tentant d'être assez gentille pour obtenir le droit de rester à la maison, mais à côté de ça, elle avait toujours ressenti un manque qui ne partait pas. La soirée de fin d'année lui avait paru être la plus longue de toute sa vie. Sa meilleure amie avait eu l'air de bien s'amuser sans elle alors que la serdaigle craignait de se mettre à pleurer quasiment en permanence dès qu'elle posait les yeux sur elle. Donc, finalement, revoir Candy dans le train avait été une véritable bénédiction et elle ne pensait pas qu'une chose pareille puisse lui arriver, mais si sa meilleure amie devait mettre les voiles alors qu'elle serait à peine arrivée au château, il y avait fort à parier qu'il serait très difficile pour Bailee de s'en remettre vraiment rapidement. Elle n'avait jamais croulé sous le poids des amis, autant parce qu'elle était insupportable que parce qu'elle n'avait jamais cherché à se faire de véritables amis tout au long de l'année. Elle en avait une et ça lui suffisait amplement. A quoi ça pourrait bien lui servir de faire semblant de se lier d'amitié avec tout un tas de personnes qui n'avaient jamais compté pour elle et qui ne compteraient probablement pas plus cette année. Candy était différente, elle était drôle, attachante, exaspérante, et agaçante à la fois, mais c'était sa meilleure amie quand même, elle n'avait pas besoin de faire semblant de quoi que ce soit avec elle, elle était à moitié dans la lune les trois quarts du temps et ça ne la dérangeait pas le moins du monde, ou en tout cas, ça ne semblait pas. Peut-être que si l'occasion se présentait, elle ferait un peu plus d'efforts cette année. Après tout, ses camarades de classes n'étaient pas des monstres et il y en avait bien dans cette masse grouillante et ennuyante quelques uns qui valaient la peine qu'on s'intéresse à eux. Bailee n'en était pas franchement convaincue, mais elle avait déjà eu peur de perdre sa meilleure amie une fois, réalisant non sans mal que sans elle, elle serait plongée dans une solitude quasi permanente. Elle n'avait pas franchement envie de passer ses prochaines vacances d'été à se demander si oui ou non elle allait se retrouver toute seule et abandonnée à la rentrée. Pour l'instant, la question ne se posait pas vraiment puisque Candlynn était à ses côtés et qu'à moins de sauter du train en marche, elle ne pourrait pas s'enfuir dans l'immédiat, mais la serdaigle préférait prendre des précautions cette fois-ci, les cours lui permettraient peut-être de s'ouvrir un peu.

"C'est mon cadeau d'anniversaire. Il s'appelle Kolia. Kolia, ma meilleure amie, Bailee. Bailee, mon cadeau d'anniversaire, Kolia. Elles étaient trop bien mes vacances ! On est restés un peu à la maison, et puis après on a été en Colombie et au Pérou. Et après on est revenu en Angleterre, et on a passé quelques jours à Londres. J'ai passé la semaine de mon anniversaire en Pologne, chez Papi et Mamie. J'ai rattrapé le retard dans mes cours moldus aussi. Et puis c'est tout. J'ai passé tout mon temps avec Jeremiah, mes parents ont fait que râler parce que plus ça allait pire c'était et tout. Mais j'm'en fiche. Je le vois jamais mon frère alors j'vais pas en plus faire comme s'il était pas là quand même. Oh ! Et tiens...Ca vient d'un village près de Trujillo, ils ont dit que ça portait bonheur."

Bailee jeta un coup d’œil intriguée à sa meilleure amie alors que celle-ci semblait être sur le point de lui révéler quelque chose d'important. En voyant le bracelet que lui tendait Candlynn, elle réalisa bien vite qu'elle était complètement à côté de la plaque. Pourtant, il avait été très simple pour elle d'envisager que la serdaigle ait pu découvrir une superbe carte aux trésors qu'elle gardait toujours sur elle pour que personne ne la lui vole. Après tout, ça aurait bien ressemblé à la petite fille, enfin petite, il fallait le dire vite. Bailee avait la très nette impression d'avoir quitté quelqu'un de normal pour se retrouver avec une asperge, chose qu'elle ne formulerait jamais à voix haute de peur que sa meilleure amie prenne tout ce qu'elle disait au pied de la lettre et aille se regarder dans le miroir pour se rendre compte par elle-même de la couleur prise par son visage. Finalement, la serdaigle commençait à très bien connaître son amie et même avec les deux mois de vacances qui s'étaient écoulés, elle avait l'impression de retrouver la même personne avec simplement un physique quelque peu différent ce qui était tout à fait normal. Pourquoi n'avait-elle pas grandi alors qu'elle allait avoir treize ans dans quelques jours ? Cette question sans réponse l'énervait d'autant plus que Candlynn était plus grande qu'elle alors qu'elle était tout de même beaucoup plus jeune. Bailee se voyait sans problème s'attacher par les cheveux en haut de son lit pour réussir à grandir plus vite. Il devait bien exister une solution pour ce genre de choses, en plus ce n'était pas du tout comme si elle n'était pas une grande fille dans sa tête, bien au contraire, elle avait mérité quelques centimètres en plus, c'était certain. Au pire, elle les demanderait dans la prochaine lettre qu'elle écrirait à ses parents. La serdaigle en oubliait complètement qu'elle était censée être en froid avec eux et que, par conséquent, elle ne voulait ni leur écrire ni leur parler jusqu'aux prochaines vacances. Ses bonnes résolutions n'avaient même pas tenu le temps du voyage mais elle s'en contrefichait. Ce n'était pas comme si elle en avait parlé à quelqu'un, personne ne pourrait lui reprocher de ne pas avoir tenu sa parole. Et puis, comment ferait-elle si elle ne pouvait pas envoyer une lettre de réclamations à ses parents lorsqu'elle en aurait envie ? Il fallait bien qu'ils lui servent à quelque chose et qu'elle fasse en sorte qu'ils n'aient pas le temps de l'oublier avant son retour prochain à la maison.

« Oh... Ben... Merci. Il est très joli, j'en reviens pas que tu aies pensé à moi. »

La petite fille ne s'attendait vraiment pas à ça. Elle qui croyait ne pas du tout revoir son amie, n'avait pas pris une telle initiative. C'était un peu bizarre d'ailleurs que Candlynn ait réussi à penser à elle alors qu'elle avait enfin retrouvé sa vie, ses habitudes et son Jeremiah, mais ça avait quelque chose de rassurant. Bailee s'empressa donc de passer le bracelet autour de son poignet, tendant le bras vers sa meilleure amie pour lui montrer le résultat avec un sourire jusqu'aux oreilles.
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] EmptyVen 7 Sep - 20:49

« Bah... Je ne sais pas trop. L'an dernier, on s'est quand bien même amusées, non ? Et puis, je crois qu'on a presque tout essayé, je vois pas ce qu'on pourrait faire d'autre pour réussir à sortir, je sais pas, vraiment pas. T'es pas contente de revenir ici... ? Avec moi ? »

Ah zut... Ca ne faisait pas vraiment partie de ses plans, ça, que Bailee ait complètement changé d'avis sur la question. Bien sûr qu'elle avait eu des doutes, bien sûr qu'elle avait compris en fin d'année qu'elle ne voulait plus vraiment partir mais elle avait continué d'espérer que ce n'était simplement parce que c'était la fin de l'année. Ca ne devait être que parce que c'était la fin de l'année ! Elles devaient fuguer et retrouver leur vie respective en dehors de l'école, c'était toujours ce qui avait été convenu et elles avaient toujours été d'accord là-dessus... Candlynn n'avait pas la moindre envie de passer encore six années tout entières à Poudlard, une année c'était déjà long, elle s'était certes amusée et tout ce qui allait avec mais elle n'avait pas plus envie que cela de rester enfermée à l'intérieur du château à attendre bien sagement qu'il soit l'heure d'aller manger, ou d'aller en cours, ou d'aller manger, ou d'aller se coucher, ou d'aller manger. Elle ne comprenait pas vraiment sa meilleure amie pour le coup mais elle ne pouvait pas vraiment lui dire qu'elle n'était pas totalement contente de revenir. Aussi ne savait-elle plus vraiment quoi dire et se contentait pour le moment d'hocher et de secouer distraitement la tête dans un capharnaüm de signaux contradictoires. C'était bien l'une des premières fois où elle ne savait plus quoi dire. Et c'était quelque chose de bien désagréable qu'elle n'était pas pressée de revivre. Elle passa maladroitement une main dans ses cheveux, ce qui défit le nid de Kolia, laissant tomber ses deux longues tresses sur ses épaules sans qu'elle ne daigne le remarquer réellement. Elle ne voulait pas être méchante avec Bailee mais elle ne voulait pas lui mentir non plus. Que c'était compliqué d'être en deuxième année, elle préférait largement lorsqu'elle était en première ! Il suffisait de suivre sa meilleure amie en mangeant des cookies et en dessinant ce qu'elle voyait et puis c'était à peu près tout. Là, à peine avait-elle mis un pied dans le train qu'il lui fallait déjà beaucoup réfléchir. C'était un peu nul tout de même... Il fallait espérer qu'elle n'ait pas à faire ça trop souvent, ce n'était pas ce qu'il y avait de mieux dans la vie. Il lui fallait pourtant répondre à sa meilleure amie, ce n'était pas très poli de rester là à bouger la tête dans tous les sens, ce qui ne voulait plus rien dire du tout.

"Oui, on s'est bien amusées mais mon frère il était loin et j'aime pas quand il est loin... Je suis sûre qu'on peut, on a dû zapper un truc. Peut-être qu'en demandant de l'aide à des autres gens grands on pourrait sortir...? Ils sont un peu gentils quand même et... Ils doivent savoir des trucs puisqu'ils sont grands. J'ai visité une maison en Pologne et bah y'avait des passages secrets tout partout et même un qui permettait d'aller dehors sans passer par la porte, y'a peut-être des comme ça à Poudlard et on les a pas vu parce qu'on les connaissait pas et tout et tout."

Elle tenta de lui offrir un faible sourire, incertain. Elle ne voulait pas qu'elle le prenne mal, ni même qu'elle boude parce qu'elle avait toujours envie de rentrer chez elle malgré tout. Et puis, qu'est-ce qu'elles feraient si elles ne cherchaient plus un moyen de s'enfuir ? Elle y avait pensé à ça ? Elles n'allaient pas attendre sagement dans leur salle commune que le temps passe quand même ! Elles avaient un château tout entier pour terrain de jeu, et la jeune Zuckowski était persuadée qu'elle n'en avait quasiment rien vu en plus. Elle voulait découvrir tout le château, tous ses passages secrets puisqu'elle était désormais sûre et certaine qu'il y en avait et que ce n'était pas que dans les livres... Elle craignait que Bailee ne préfère rester à étudier, à lire ou à faire elle ne savait trop quoi d'autre... Chercher à sortir de l'école était au fond ce qui les avait rapproché au début puisqu'elles avaient été animées par la même envie de mettre les voiles, mais ne serait-ce pas ce qui allait finir par les éloigner ? Non, non, non. Ce n'était pas possible parce que rien ni personne ne pourrait jamais l'éloigner de Bailee. Ni Jeremiah, ni les retenues, ni les passages secrets, ni les vacances, ni une possible fuite... Absolument rien. C'était sa meilleure amie pour la vie après tout, non ? Et une meilleure amie pour la vie ça ne disparaissait pas comme ça. Peut-être qu'en la voyant chercher, elle aurait envie de chercher également ? Ou alors elle la laisserait chercher toute seule et irait se faire des autres meilleures amies... Ce serait nul tout de même, elle n'avait pas envie que la Serdaigle ait une autre meilleure amie. Elle pouvait avoir tous les amis du monde si ça lui faisait plaisir mais sa meilleure amie ça devait être elle pour toujours de toute la vie tout entière et même des petits bouts après ! Mais si elle partait sans elle, elle aurait sûrement une autre meilleure amie pour la vie puisqu'elle ne serait plus là, ici, au château mais loin un peu partout sur Terre... Cette pensée l'attrista mais elle s'efforça de l'effacer de son esprit. Pour l'instant elle était là, et c'était tout ce qui comptait.

"Je croyais que tu voulais encore... Tu voudras plus jamais ? Plus jamais jamais jamais ?"

Son sourire s'était un peu fané mais elle tâchait de conserver malgré tout sa bonne humeur, même si la grande majorité de ses projets pour l'année à venir venaient de prendre un sacré coup dans l'aile. Ca ne faisait rien. Elle n'avait de toute façon pas eu l'intention de partir dès ce soir, il lui restait un peu de temps pour trouver une solution digne de ce nom. Elle haussa finalement les épaules, plus pour elle qu'autre chose, et soupira en regardant un instant les paysages qui défilaient devant la fenêtre. Elle n'y avait pas trop fait attention la première année, que ce soit à l'aller ou au retour et elle n'était pas convaincue d'y faire plus attention cette année mais si elle pouvait, comme maintenant, y jeter un coup d'oeil de temps en temps ce serait sûrement une bonne chose. Comme pourrait-elle savoir par où partir si elle n'avait jamais regardé ? Bon, d'accord, ça ressemblait à des champs, des champs et encore des champs mais qu'importe, il fallait savoir quand même. Et si par malheur Bailee ne partait pas avec elle... Non, ça n'arriverait pas, ça n'arriverait pas, ça n'arriverait pas, il n'y avait pas de raison pour que cela arrive alors ça n'arriverait pas. Jamais.

« Oh... Ben... Merci. Il est très joli, j'en reviens pas que tu aies pensé à moi. »

La gamine haussa de nouveau les épaules. Elle aurait dû penser à qui alors ? A Meredith ? A Jan-Hendrik ? Et à tous les autres gens qu'elle avait rencontré le dernier jour ? Peut-être. Mais elle avait pensé à eux aussi un petit peu, pour en parler à Jeremiah, mais moins parce qu'ils n'étaient pas sa meilleure amie, juste des gens grands. Sa meilleure amie était mieux, et elle n'avait pas cessé de parler d'elle tout le temps. Sa famille devait finir par la connaître aussi bien qu'elle-même le pouvait, ce qui lui faisait plaisir puisqu'ils n'avaient pas vraiment l'occasion de la côtoyer. Elle rendit son sourire à l'aînée des Browning et commença à jouer distraitement avec Kolia, lui appuyant doucement sur la tête avec un doigt si bien qu'il couinait comme un jouet pour chien, ce qui avait le don de la faire rire à chaque fois. Il lui en fallait peu, très peu...

"Au début, j'voulais te ramener un bébé lama, c'est trop mignon les bébés lamas, mais ma mère a dit que c'était pas possible parce que tu pourrais pas le garder chez toi... Et je voulais t'écrire aussi mais j'ai pas pensé à te demander ton adresse, alors j'ai pas pu. Mais j'ai ramené la carte postale quand même, tu la voudras ? C'est normal que j'ai pensé à toi pendant mes vacances quand même enfin je crois, t'es ma meilleure amie, j'en ai pas trente six mille !"
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] EmptyDim 9 Sep - 13:07

"Oui, on s'est bien amusées mais mon frère il était loin et j'aime pas quand il est loin... Je suis sûre qu'on peut, on a dû zapper un truc. Peut-être qu'en demandant de l'aide à des autres gens grands on pourrait sortir...? Ils sont un peu gentils quand même et... Ils doivent savoir des trucs puisqu'ils sont grands. J'ai visité une maison en Pologne et bah y'avait des passages secrets tout partout et même un qui permettait d'aller dehors sans passer par la porte, y'a peut-être des comme ça à Poudlard et on les a pas vu parce qu'on les connaissait pas et tout et tout."

La petite fille pinça les lèvres, déçue par la réponse de sa meilleure amie, avant de se coller le nez à la fenêtre pour soi-disant regarder le paysage. Et dire qu'elle avait pensé que Candlynn serait heureuse de la revoir... Il y en aurait eu au moins une et franchement, elle n'aurait pas craché dessus. Mais non, quelles que soient les personnes qu'elle aimait et souhaitait garder dans sa vie, il y avait toujours quelque chose qui n'allait pas. Soit ils voulaient la faire partir loin d'eux, soit ils voulaient s'en aller loin d'elle. Dans les deux cas, elle avait la très nette impression d'être de trop et c'était particulièrement désagréable. Pourquoi est-ce qu'ils tenaient tous autant à se débarrasser d'elle ? Était-elle si difficile à supporter que ça ? Pourtant, elle avait eu l'impression d'être gentille avec Candy et si elle pouvait être odieuse avec ses parents, c'était surtout parce qu'ils avaient une très nette tendance à privilégier Margaret à elle et qu'il lui fallait montrer son désaccord d'une façon ou d'une autre. Et puis, sa meilleure amie avait eu l'air assez contente de la voir dans ce compartiment et si elle n'avait pas voulu être en sa compagnie, elle aurait très bien pu continuer sa route sans s'arrêter, il y avait de forte chances pour que Bailee n'y prête pas la moindre intention. Persuadée que son amie ne reviendrait pas, elle n'avait absolument pas pensé à la chercher, à quoi pouvait-il bien lui servir de regarder tous les élèves un par un dans l'espoir d'apercevoir quelqu'un qui devait se trouver à l'autre bout du monde ? A rien, c'était bien ce qu'elle pensait et elle avait été si heureuse en réalisant que finalement, Candlynn revenait quand même cette année. A croire que quelqu'un voulait à tout prix lui gâcher la vie, elle avait été heureuse pendant un dixième de seconde, savourant des retrouvailles qu'elle pensait ne jamais connaître. Alors, bien sûr que non elle n'avait pas envie de trouver ce fichu passage secret lui permettant enfin de retrouver sa liberté, elle était bien à Poudlard, elle s'était enfin trouvé une véritable amie alors qu'elle n'en avait jamais eu durant toute son enfance. Elle avait été trop occupée à se battre contre tout le monde et à en vouloir à la terre entière pour réaliser qu'elle pourrait peut-être sympathiser avec les enfants de son âge. Mais si Candy voulait vraiment partir, il lui serait tout à fait impossible de chercher à la retenir et c'était bien dommage.

« Ouais, t'as bien zappé un truc. Si tu pars, c'est moi que tu reverras plus. On ne peut pas toujours tout avoir. »


Maintenant, il lui paraissait évident que son frère comptait bien plus qu'elle aux yeux de Candlynn, et elle détestait ça. D'accord, ils avaient un lien de sang, ils se connaissaient depuis des années et ils avaient une certaine complicité probablement plus due à leur absence de camarades de classes ou d'amis avec lesquels jouer qu'à une similarité de caractère. Mais justement ! L'année scolaire que sa meilleure amie venait de vivre aurait dû lui ouvrir les yeux sur les liens qui l'unissaient à Jeremiah, elle aurait dû se rendre compte qu'il n'était pas si parfait que ça et que son univers ne pouvait pas être consacré à une seule et même personne qui ne partagerait pas toute sa vie. Il y aurait bien un moment où son frangin déciderait de prendre son envol. Elle ne savait pas du tout quel âge il avait, mais s'il était plutôt agréable pour un enfant de vivre dans un camping car et de découvrir le monde, un adolescent devait avoir plus de mal à se faire à ce mode de vie. Enfin, elle pensait certainement ça parce qu'elle détestait voyager et qu'elle en aurait vraiment voulu à ses parents s'ils avaient tenus à la déraciner quasiment en permanence, l'obligeant à abandonner un quotidien qu'elle aimait comme il était et qu'elle n'avait pas du tout envie de modifier. Seulement, elle ne devait pas être trop loin de la réalité, Jeremiah n'allait pas passer la totalité de son existence dans ce stupide camping car, il allait probablement vouloir faire des études universitaires et renouer avec le monde réel, il finirait par se rendre compte tôt ou tard qu'il pouvait faire des études et peut-être même rencontrer des personnes qu'il apprécierait, il se marierait aurait des enfants parce que c'était comme ça que se terminait toutes les histoires qu'elle avait lu étant petite et qu'elle ne connaissait pas d'autre fin que celle-ci. Sauf que dans tous les jolis contes de fées, on ne parlait pas de la petite sœur collante qui décidait de rester vivre aux côtés de son frère et de sa petite famille, donc ce n'était pas tout à fait possible. Candlynn ne semblait malheureusement pas le réaliser, et elle était certainement prête à gâcher leur amitié pour que Jeremiah ne parte pas loin d'elle, c'était bien dommage. Bailee n'était même pas sûre de réussir à se faire d'autres amis ensuite, et elle ne voyait pas comment elle réussirait à gérer une solitude quotidienne. Elle avait beau dire qu'elle était quelqu'un d'indépendant et qu'elle n'avait besoin de personne, l'absence de contact humain allait être vraiment difficile à gérer pour elle. Il fallait qu'elle s'organise avant le départ de sa meilleure amie. Avec un peu de chance, elle resterait encore un an avec elle, si elle n'avait pas réussi à s'enfuir une première fois, elle n'y arriverait sans doute pas la deuxième.

"Je croyais que tu voulais encore... Tu voudras plus jamais ? Plus jamais jamais jamais ?"


Jamais... Comme si elle pouvait réellement le savoir ? Beaucoup de choses pouvaient encore changer dans sa vie. Pour l'instant, elle était bien consciente d'avoir perdu une bataille, mais la guerre n'était pas terminée et si elle avait décidé de rester à l'école et de se faire oublier au moins pour le début de l'année, elle ne savait pas du tout de quoi son avenir serait fait et si elle pourrait envisager à nouveau de récupérer son papa et sa maman. Pour le moment, Margaret avait réussi à lui voler ses parents, elle semblait très à l'aise dans la maison et au centre des toutes les attentions, pile ce que Bailee redoutait, mais la petite reine pouvait facilement se faire détrôner, il fallait juste qu'elle trouve le bon moyen de lui piquer sa couronne. L'année précédente, elle avait tenté tout un tas de stratagèmes divers et variés pour attirer l'attention de ses parents vers elle, mais aucun d'eux n'avaient fonctionnés. Ils avaient eu l'air plutôt content de la retrouver, mais lorsqu'elle était rentrée chez elle, la petite fille s'était tout de suite rendu compte que Margaret avait envahi son espace vital. Il n'y avait pourtant aucune preuve matérielle et ses parents semblaient se comporter comme d'habitude avec sa petite sœur, mais il y avait eu quand même quelques changements et elle ne pouvait pas passer à côté. D'abord, il y avait toutes les activités que Bailee avait l'habitude de faire uniquement avec sa mère, c'était elle qui l'accompagnait au supermarché le mercredi et qui avait le droit de mettre la pièce de monnaie dans le chariot et même de monter dedans ce qui lui permettait d'attraper les paquets de céréales au chocolat qui étaient sur les étagères du haut. Maintenant, Margaret les accompagnait au supermarché et une fois sur deux, c'était elle qui avait le droit de mettre la pièce dans le chariot et encore elle qui montait dedans pendant que son ainée trainait les pieds à côté. Évidemment, sa mère lui disait qu'elle avait tort de se mettre dans des états pareil, qu'elle aurait dû être ravie de voir que sa petite sœur suivait ses traces et tentait de tout faire pour lui ressembler, mais Bailee ne voyait pas les choses de cette façon. Elle n'arrivait qu'à se dire que pendant deux mois, elle devait partager sa mère en deux pour que cette imbécile de Margaret puisse en avoir un peu pour elle mais que pendant tous les mois de cours qu'elle passait à Poudlard, sa sœur devait pouvoir mettre cette fichue pièce dans le chariot toutes les semaines, si bien qu'arrivé à la fin de l'année, elle avait été nettement plus privilégiée que Bailee. Mais évidemment, ses parents se voilaient la face et ne voyaient pas les choses comme ça. Il aurait été bien inutile de leur expliquer, ils auraient encore et toujours pris la défense de sa petite sœur, et c'était vraiment lassant.

« Je vois pas pourquoi j'aurais envie de partir, je n'ai plus aucune raison. J'ai pas de Jeremiah, moi. »

Et elle n'en voulait pas. La petite fille ne comprenait pas du tout comment sa meilleure amie pouvait être aussi accro à son frère, il était plutôt banal finalement, d'accord il avait un certain talent pour le dessin et ce n'était pas rien, mais au delà de ce don, il n'était qu'un garçon comme tous les autres, pas mieux, pas moins bien, juste affreusement normal. En plus, il ne pouvait même pas faire de magie, son quotidien devait être beaucoup moins amusant que celui de sa petite sœur et il n'était pas apte à comprendre tout ce qu'elle vivait et faisait à l'école. Alors qu'est-ce qu'elle lui trouvait ? Et surtout pourquoi voulait-elle retourner avec lui alors qu'elle avait l'air de se plaire à l'école et d'aimer rencontrer de nouvelles personnes ? Ça paraissait totalement illogique de vouloir se renfermer dans une bulle totalement hermétique sous prétexte qu'elle pensait devoir rester avec une seule personne tout au long de sa vie. Oh bien sûr, peut-être que dans la tête de sa meilleure amie, tout paraissait différent, elle devait se dire qu'elle pourrait emmener Bailee avec elle, qu'elle n'aurait pas de choix à faire et qu'il serait très simple d'avoir une plus grande roulotte pour que la serdaigle puisse partager son quotidien. Mais il fallait qu'elle se mette dans le crâne, et très vite, que ce n'était pas le genre de vie qui conviendrait à son amie. Elle avait une famille aussi et même si elle détestait sa petite sœur, elle n'avait pas l'intention d'abandonner ses parents aux griffes de ce tyran, et puis elle avait sa chambre, ses habitudes, toutes ses jolies robes dans une armoire qu'elle avait décorée elle-même avec des autocollants de toutes les couleurs. Bailee n'était pas prête à abandonner tout ça pour se jeter dans l'inconnu même si c'était sa meilleure et sa seule amie qui le lui demandait. Et puis, pourquoi est-ce que ça ne pourrait pas être l'inverse tout simplement Candlynn pourrait arrêter de se balader à droite et à gauche pour simplement venir garer sa maison devant chez elle et elles auraient le droit de se voir tous les jours ! Bien sûr, la présence permanente de Jeremiah poserait problème au début, mais la serdaigle était presque certaine de réussir à s'y habituer s'il ne parlait pas trop et restait la plupart du temps dans son coin. Ou alors, elle concocterait un véritable emploi du temps militaire à Candlynn pour qu'elle parvienne à partager son temps entre eux deux. Le reste de la journée, elle pourrait toujours lire puisqu'elle adorait ça et ne comptait pas délaisser cette activité sous prétexte qu'elle avait enfin une amie. Bailee avait pour ambition de lire tous les livres qui existaient dans le monde et bien que sa mère ait essayé à de nombreuses reprises de lui prouver que c'était tout à fait impossible, la petite fille croyait toujours qu'elle y arriverait sans aucun problème.

"Au début, j'voulais te ramener un bébé lama, c'est trop mignon les bébés lamas, mais ma mère a dit que c'était pas possible parce que tu pourrais pas le garder chez toi... Et je voulais t'écrire aussi mais j'ai pas pensé à te demander ton adresse, alors j'ai pas pu. Mais j'ai ramené la carte postale quand même, tu la voudras ? C'est normal que j'ai pensé à toi pendant mes vacances quand même enfin je crois, t'es ma meilleure amie, j'en ai pas trente six mille !"

Un bébé lama ? Vraiment ? Et elle disait ça sérieusement ? Un sourire joyeux illumina le visage de la petite fille qui avait enfin l'impression de retrouver sa meilleure amie. Elle était capable de débiter des énormités grosses comme elle avec un sérieux des plus déstabilisant. Comme si elle allait sérieusement pouvoir élever un bébé lama... Déjà, il aurait fallu que ses parents acceptent de lui réserver un bout de jardin parce qu'à Poudlard, ce genre d'animal ne devait pas figurer sur la liste de ceux qui étaient autorisés. Ensuite, ils auraient dû le nourrir et s'en occuper parce qu'elle ne pouvait pas être à la maison tous les jours pour s'en charger elle-même. Mais le problème c'est que ce n'était pas un tout petit animal qu'on pouvait mettre dans une cage au moment des vacances, bien au contraire, il leur aurait fallu payer les frais de vétérinaire quand il serait tombé malade ainsi qu'une nounou pour lama au cas où ils auraient à partir en week-end. Et puis d'ailleurs, qu'est-ce que ça pouvait bien manger un lama ? De la salade comme les tortues ? Du steak-haché peut-être ? Bailee n'en avait absolument aucune idée et il y avait fort à parier que son bébé lama n'aurait jamais connu la chance d'arriver à l'âge adulte. En revanche, la petite fille était ravie que Candlynn ait pensé à lui écrire. Elle aussi avait longuement pensé à son amie pendant les vacances et ne s'était pas du tout attendue à ce que sa super copine fasse de même. Après tout, si elles s'étaient rapprochées au départ, c'était surtout parce que leurs mamans avaient renoué à la gare et qu'elles étaient montées dans le train ensemble juste à cause de ça. En discutant un peu, elles avaient réalisé qu'elles avaient le même objectif pour cette année scolaire, à savoir, rentrer chez elle. Très vite, elles s'étaient mises à faire des recherches et à tenter tout et n'importe quoi pour réussir à revoir un peu plus tôt leurs familles respectives. Mais finalement, cette charmante amitié aurait très bien pu être une relation intéressée. Après tout, Candy ne connaissait rien au monde magique et devait souvent lui poser des questions pour réussir à tout comprendre, alors une fois qu'elle était rentrée chez papa et maman, elle n'avait plus besoin de ses services et il n'était pas nécessaire qu'elle pense encore à Bailee. Mais malgré le fait qu'elles ne soient pas en mesure de se revoir si l'une d'entre elle réussissait à ne pas remettre les pieds au château, Candlynn avait quand même envisagé qu'elles réussissent à reprendre contact, et c'était assez rassurant. Seulement, Bailee ne se faisait pas d'illusion, cette année ressemblerait en tous points à la précédente, à ceci près qu'elle ne participerait sûrement pas aux tentatives de fuite de son amie, si ce n'était pour tenter de les faire échouer. D'un seul coup, la rentrée lui paraissait beaucoup moins enthousiasmante.

« Bah moi aussi, j'ai pensé à toi, mais je croyais que j'étais plus ton amie parce que tu ne reviendrais jamais à l'école et qu'on pourrait plus se revoir. »

C'était d'une telle logique, comment Candlynn avait-elle pu passer à côté de ça ? Elle s'était tranquillement contentée de penser à elle en se disant qu'elle la retrouverait à la rentrée alors qu'elle espérait justement ne pas être dans ce fichu train à ce moment précis ? Il y avait quelque chose qui clochait, vraiment, seulement la serdaigle aurait bien été incapable d'expliquer véritablement ce qui la dérangeait.
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] EmptyMar 11 Sep - 12:47

« Ouais, t'as bien zappé un truc. Si tu pars, c'est moi que tu reverras plus. On ne peut pas toujours tout avoir. »

Alors qu'elle s'apprêtait à rajouter elle ne savait quel détail super important quant à son nouveau plan, elle referma aussitôt la bouche sans prononcer le moindre mot, fixant son amie sans bouger. Elle resta là, assise bêtement sur son siège, comme si quelqu'un avait appuyé sur pause. Son visage avait perdu toute trace de sa bonne humeur habituelle, affichant seulement une perplexité parfaite. Candlynn finit par baisser les yeux, aussi perdue que mal à l'aise. Mais l'année dernière, c'était la même chose non ? Si elles avaient réussi à fuir, elles ne se seraient plus vu très souvent, et pourtant ça ne les avait pas empêché d'essayer encore et encore de trouver cette maudite sortie... Bien sûr qu'elle n'était pas pressée d'avoir à se séparer de sa meilleure amie mais maintenant ou dans six ans, il n'y avait guère de différences, seulement un résultat étrangement similaire. Et puis, ça faisait partie de l'ordre des choses, dans sa tête du moins, d'avoir à quitter les gens avec qui on tissait des liens. Elle n'avait jamais été habituée à passer autant de temps avec une seule et même personne, Jeremiah ne comptant pas. Normalement, elle avait une amie pendant deux ou trois mois et puis elle disparaissait de sa vie pour tout le reste de celle-ci, ça ne l'empêchait pas de continuer à s'attacher à des gens parce que c'était tout de même important. Pourquoi les choses devraient-elles être différentes avec Bailee ? Surtout différentes maintenant alors qu'elles avaient consenti toutes les deux à suivre le cours normal d'une amie dans la vie de la Serdaigle en y mettant rapidement un "terme" pour divergeance de chemin. Ca n'avait pas marché, d'accord, et alors ? Il ne fallait pas rester sur un échec, sa mère le lui disait souvent, que lorsque ça ne marchait pas, il fallait réessayer encore et encore jusqu'à ce qu'arrive enfin le moment béni où l'on parviendrait à passer au dessus de la difficulté. Mais comment le pourrait-elle si elle se retrouvait toute seule ? Elle n'avait pas vraiment envie d'imposer ni sa présence ni son absence à sa meilleure amie, mais elle n'avait pas davantage envie de rester cloîtrer ici pendant que sa famille continuait sans elle la vie merveilleuse qu'ils avaient toujours menée tous les quatre. Devait-elle donc réellement laisser faire cette injustice simplement parce que son amie avait finalement changé d'avis durant les vacances ? Elle n'en avait pas envie ! Il avait toujours été question de fuir, et ça lui avait toujours paru être une aventure excitante en plus ! C'était comme dans les livres, ou dans les films, sauf que cette fois, ce serait réel. Elles devraient faire face à plein de dangers super dangereux, et risqueraient de mourir plein de fois mais comme dans les films et bien ça se terminerait bien et elles se feraient un câlin sur la quai de la gare avant qu'elles ne partent chacune de leur côté. C'était un peu triste, elle l'admettait bien volontiers et les choses tristes elle ne les aimait qu'à moitié, mais c'était comme ça qu'elle avait toujours envisagé son avenir à Poudlard et non à rester assise sagement à la bibliothèque qu'il soit l'heure de retourner en cours.

"Mais on avait dit que..."

Elle ne termina pas sa phrase, se contentant de secouer doucement la tête comme pour lui demander d'oublier ces quelques mots. Si elle avait su que ça se passerait comme ça, elle se serait cachée dans son armoire, ou elle serait montée dans le grand arbre du jardin mais elle n'aurait certainement pas accepté de monter dans cette fichue voiture et de prendre ce fichu train et d'entrer dans ce fichu wagon en attendant d'arriver dans cette fichue école ! Qu'elle lui manquait, sa vie d'avant. Tout avait toujours été très simple, là à peine venait d'elle de réenfiler son rôle de sorcière qu'elle devait faire face à plein de choses compliquées dont elle se serait bien passée. La jeune Zuckowski décida alors qu'être une sorcière c'était nul et qu'elle n'aimait plus ça. Elle voulait rentrer chez elle, et continuer à vivre partout sans jamais être obligée de rester longtemps dans un endroit qu'elle n'aimait pas, parce qu'elle venait de décider également que Poudlard c'était tout pourri et qu'elle n'aimait plus non plus. Et tant pis si Bailee n'était pas d'accord, et tant pis si elle ne comprenait pas, et tant pis si elle faisait la tête, et tant pis si elle ne pouvait plus jamais la revoir, et tant pis aussi tout plein de trucs qu'elle n'avait pas le courage de penser parce que c'était assez triste et nul comme ça. Elle avait fait tout plein d'efforts pour que tout se passe toujours bien, elle pouvait parfois poser des questions un peu bêtes et parler un peu trop mais elle voulait vraiment que sa vie provisoire au château soit merveilleuse, justement parce qu'elle était provisoire. S'il lui fallait maintenant rester pour toujours, ou au moins six ans mais ça s'apparentait à toujours de toute manière, et bien les choses allaient bien changer. Elle voulait rentrer, qu'elle trouve la sortie toute seule ou qu'on la mette dehors. Elle n'était pas sûre que ses parents et que son frère seraient ravis de la voir si elle était renvoyée mais ils ne pourraient rien faire contre ça et seraient obligés de la garder avec eux et de ne plus jamais la renvoyer à l'école. Elle ne savait pas bien comment on pouvait se faire renvoyer puisque l'année dernière il y avait eu des élèves qui avaient essayé d'en tuer d'autres et un des deux étaient restés à l'école quand même, ce qui signifiait qu'il fallait peut-être réussir à en tuer un pour de vrai pour être mis dehors sauf qu'elle avait pas envie de finir ses jours en prison, parce que la prison c'était encore plus pourri que Poudlard et qu'elle pourrait jamais rentrer chez elle. Il ne fallait pas oublier que le but principal n'était pas de sortir du château mais de retrouver ses proches. Sortir pour être enfermée ailleurs ne l'intéressait pas le moins du monde. Elle ne comprenait pas comment Bailee pouvait vouloir rester ici sans voir ses parents, ou alors juste à Noël et à Pâques et aux grandes vacances. Ca faisait trois mois dans l'année, c'était bien trop peu ! Bien sûr que sa soeur allait pouvoir prendre le contrôle chez elle, si elle n'y était que trois mois par an, c'était normal ! Elle n'était pas tout à fait convaincue qu'une soeur puisse être méchante mais elle intégrait doucement l'idée que sa meilleure amie n'ait pas eu de chance au loto des petites soeurs.

« Je vois pas pourquoi j'aurais envie de partir, je n'ai plus aucune raison. J'ai pas de Jeremiah, moi. »

D'un coup, elle se retrouva particulièrement partagée. Devait-elle être contente que sa meilleure amie admette enfin que son frère était merveilleux et qu'elle avait de la chance de l'avoir et qu'elle aurait très certainement réagi comme elle à sa place ou alors devait-elle se formaliser qu'elle lui reproche d'avoir envie de le retrouver alors que c'était tout de même son frère et qu'il n'y avait rien de plus normal au monde que de vouloir le rejoindre ? Elle n'en savait absolument rien. Aucune des deux possibilités ne lui semblait être bien, aussi préférait-elle ne rien choisir du tout. Elle ne le prenait ni bien ni mal, elle se contentait de le prendre puisque ça, elle n'en avait pas le choix. Peut-être que si elle avait bien voulu faire des efforts avec Margaret elle aussi aurait eu envie de la retrouver. Depuis qu'elles se connaissaient, Candy ne l'avait pas entendu prononcer le moindre mot gentil au sujet de sa cadette, la faisant passer pour le pire monstre de l'histoire des monstres en permanence. D'accord, elle n'était peut-être pas aussi parfaite que Jeremiah pouvait l'être, elle voulait bien le croire puisqu'il lui arrivait elle-même de se demander si son aîné la percevait de la même manière qu'elle pouvait le faire et elle finissait immanquablement par réaliser que non, il ne le pouvait pas puisqu'elle n'était pas si bien que lui ce qui coupait court à ses débats intérieurs, alors peut-être qu'en effet la plus jeune des Browning n'était pas un ange, qu'elle avait des défauts et qu'elle n'était pas toujours très gentille mais avec des efforts, elle était convaincue que tout aurait pu aller bien mieux entre les deux soeurs et que sa meilleure amie aurait eu envie de sortir de la même manière. Elle ne prit pas la peine de faire part de son raisonnement à cette dernière puisqu'elle allait sûrement se mettre en colère et garder le silence jusqu'à ce qu'elles arrivent, voire même plus tard, et que même si elles n'étaient pas toujours d'accord, elle n'avait pas du tout envie de la voir bouder. Parfois, elle avait l'impression qu'elle n'était pas d'accord avec elle juste pour le simple plaisir de ne pas l'être. Comme là, par exemple. Elle aurait très bien pu ne pas changer d'avis et faire comme elles avaient toujours fait l'année derrière, mais non. Ca aurait été trop beau et tout ce serait passé trop bien. Maudite deuxième année ! Elle reporta son attention sur Kolia, qui n'était pas aussi compliqué que la petite fille. Et dire qu'elle s'était fait une joie de la retrouver, qu'elle avait été des plus heureuses de la voir dans ce compartiment-là, et qu'elle avait même avoué devant elle que son aîné n'était pas toujours aussi extraordinaire qu'il en avait l'air. Elle aurait mieux faire de rester accrochée à lui de toutes ses forces et de refuser de monter s'il ne l'accompagnait pas, et comme il ne pouvait pas l'accompagner, elle n'y serait jamais allée. C'était trop tard pour faire quoi que ce soit maintenant. Mais ce n'était qu'une question de temps.

« Bah moi aussi, j'ai pensé à toi, mais je croyais que j'étais plus ton amie parce que tu ne reviendrais jamais à l'école et qu'on pourrait plus se revoir. »

Dans d'autres circonstances, elle aurait trouvé bien triste que son amie en soit venue à penser ça, mais là tout de suite maintenant, ça lui paraissait simplement ridicule. Elle venait après tout de lui fermer au nez toutes les portes des projets qu'elles avaient eu en commun durant une année presque tout entière, et il fallait en plus qu'elle soit super trop triste pour elle ? Bah pas cette fois. Elle n'avait plus envie de n'être que la gamine qui la suivait partout en la trouvant trop bien tout le temps et qui disait oui dès qu'elle voulait faire un truc plutôt qu'un autre et tout et tout. Elle le ferait peut-être plus tard, mais pas là. Elle voulait la forcer à rester enfermée dans l'école ! Comment elle pouvait faire ça ? C'était trop méchant, trop indigne d'une meilleure amie pour la vie ! En fait, c'était peut-être juste une amie, ou une copine, ou une camarade de dortoir, ou une camarade de classe, ou une fille qu'elle aimait bien mais pas une meilleure amie pour la vie. Reconsidérant une nouvelle fois cette hypothèse, elle préféra tout de même tirer un trait dessus parce que c'était vraiment pas chouette de plus avoir de meilleure amie alors que Bailee était une meilleure amie très bien. Sauf là. Mais les gens très bien faisaient parfois des choses pas très bien. Son frère ne venait-il pas de la mettre de force dans ce train ? C'était bien une preuve suffisante ça ! Elle se perdit de nouveau dans le paysage qui défilait devant ses yeux. Elle aurait bien aimé que quelqu'un rentre dans le compartiment et s'asseoit avec elles. Elle n'avait pas très envie de devoir faire la tête longtemps, elle n'était pas douée pour faire la tête. Elle finissait toujours par avoir envie de dire un truc pas très drôle qui la faisait rire quand même pour détendre l'atmosphère et repartir sur une autre discussion, plus joyeuse. Mais là, elle ne pouvait pas. Elle voulait qu'elle reste ici sans voir Jeremiah simplement parce qu'elle avait plus envie de partir ! Sans voir Jeremiah ! Sans le voir du tout du tout, qu'aux vacances ! C'était affreux ! Ca devrait être puni par le règlement des meilleures amies. Et si ça n'existait pas et bien faudrait l'inventer pour l'occasion !

"C'est nul c'que tu dis." fit-elle remarquer d'un ton neutre, bancal et peu convaincant, comme si elle tâchait de ne pas être de bonne humeur alors qu'elle en avait pourtant envie. "Y'a pas une loi qui dit qu'on est plus ami avec quelqu'un parce qu'on le voit pas aussi souvent que d'habitude. J'ai une copine en Pologne, et une autre à Sliven, j'les vois pas souvent mais c'est mes copines quand même. J'vois pas pourquoi ça aurait pas été pareil avec toi. Si t'étais plus mon amie, c'est parce que t'aurais plus voulu l'être, pas parce que c'était logique."
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"Mais on avait dit que..."

Que quoi ? Pourquoi est-ce qu'elle s'arrêtait au milieu de sa phrase ? Sa meilleure amie était si bavarde d'habitude, il pouvait lui arriver de débiter des discours entiers sans chercher à savoir si ça intéressait ou non son interlocuteur du moment que ça lui permettait d'aller au fond de sa pensée. Et là, voilà qu'elle se coupait dans son élan au bout d'à peine une phrase, comme si elle avait l'impression d'en avoir trop dit alors que finalement, elle n'avait rien dit du tout. Bailee n'était pas certaine d'aimer ce brusque changement de comportement. D'accord, elle avait l'habitude de penser que Candy était trop bavarde et qu'elle ferait du bien à tout le monde s'il lui arrivait de se taire un peu pour laisser les autres parler voire même profiter d'un silence réparateur. Mais ce n'était pas le cas aujourd'hui, elle était loin, bien loin de penser une chose pareille. Une dispute avec Candy alors qu'elles venaient à peine de se retrouver n'avait rien de très enthousiasmant, bien au contraire, elles auraient dû être ravies de se retrouver, ravies de pouvoir faire encore un bout de chemin ensembles en tant qu'amies. Et peut-être qu'à la fin de cette année, elles seraient un peu moins bêtes et penseraient au moins à échanger leurs adresses, ça pourrait être utile si sa meilleure amie ne revenait plus à l'école et qu'elles n'avaient plus vraiment l'occasion de se revoir. Sauf que ce n'était pas de sa faute si cette conversation débouchait sur une dispute. Ce n'était pas elle qui avait avoué vouloir repartir au plus vite pour rentrer chez elle et que ce soit vrai ou non, Candlynn devait bien reconnaître qu'elle n'avait pas fait preuve de beaucoup de tact à ce niveau-là. D'accord, son frangin était peut-être le garçon le plus merveilleux du monde et à cause de ça elle avait envie de le retrouver au plus vite parce qu'il lui manquait vraiment trop mais à côté de ça, elle aurait pu au moins se montrer ravie d'être encore un peu avec elle au lieu de mettre sur place des projets de fuite à peine montée dans le train. La serdaigle venait d'avouer que c'était son frère qui l'avait poussée dans le train en plus, il n'y avait pas plus déloyale comme façon de faire ! Bailee avait envie de lui hurler d'ouvrir les yeux, que dans son cas, c'était une admiration à sens unique, que Jeremiah se fichait bien de savoir qu'elle allait être loin de lui pendant neuf mois, mais elle savait aussi que si elle s'aventurait sur ce terrain-là, elle perdrait définitivement son amie qui ne supportait pas qu'on touche à un cheveu de son merveilleux grand-frère. En aucun cas, elle ne devait laisser la déception l'envahir, à quoi s'attendait-elle ? Que Candy pleure de joie en la revoyant, elle n'avait déjà pas envie de revenir cette année, elle avait été bête de penser que sa présence puisse y changer quelque chose et maintenant elle devait faire avec que ça lui plaise ou non.

« Que quoi ? Qu'on essaierait de s'enfuir toute l'année dernière jusqu'à ce qu'on y arrive ? Bah on a pas réussi, pas du tout et puis mes parents m'aiment plus et j'ai pas l'intention de partir. Si tu as envie de retrouver ton frère, je t'aiderais, mais moi, je veux rester à l'école. »

Enfin, l'aider c'était un bien grand mot. Bailee avait surtout l'impression que si elle refusait de s'impliquer dans ce projet de fuite, elle verrait beaucoup moins sa meilleure amie qu'avant et si elle ne devait l'avoir pour elle que quelques jours encore, elle comptait bien en profiter un maximum sans laisser personne la lui prendre. En plus, Candy avait avoué qu'elle comptait sur l'aide des grands pour réussir à s'échapper et elle aurait bien besoin de son aide pour y parvenir, c'était une évidence. La petite fille aurait beaucoup trop tendance à faire des bêtises pour qu'elle la laisse se débrouiller seul, et puis si aucun grand ne voulait lui donner la solution, elle serait bien capable d'aller trouver un professeur pour lui demander le chemin le plus court pour se rendre à Londres. Après tout, elle avait bien divulgué à la plupart des personnes qu'elle croisait leur envie de fuir le château, désir qui devait rester confidentiel, dans la mesure du possible. Au moins, elle pourrait la conseiller si elle l'épaulait. Seulement, Bailee aurait quand même bien envie de l'envoyer sur une fausse piste pour éviter qu'elle parvienne à partir trop vite. D'un côté, elle ne se faisait pas trop de soucis puisqu'elles avaient passé un an à explorer une bonne partie du château à la recherche d'une issue de secours, mais de l'autre, elle se disait que si Candy demandait de l'aide, chose qu'elles n'avaient jamais tenté jusqu'à maintenant, elle avaient quand même un peu plus de chances d'y arriver. Si la serdaigle était bien trop fière pour aller supplier qu'on lui donner un coup de main, ce n'était probablement pas le cas de sa meilleure amie qui n'hésiterait pas à harceler tous les plus grands jusqu'à ce que l'un d'entre eux lui donne une réponse convenable à sa question voire même qu'il lui montrer comment mettre en application un éventuel plan de fuite. Tout cela ne lui inspirait pas confiance, mais si elle mettait son grain de sel là-dedans, la petite fille était à peu près sûre qu'elle parviendrait à retarder la fuite de Candlynn voire même à l'éviter totalement. Ce n'était probablement pas se comporter comme une véritable amie que de vouloir la retenir de force, mais la petite fille n'en avait plus rien à faire, avant de se comporter comme toute meilleure amie potable, elle voulait surtout pouvoir être heureuse et sans la petite serdaigle à ses côtés, il lui apparaissait très clairement que c'était quelque chose de totalement impossible. Jamais elle n'aurait eu à en arriver là si Candy avait eu un peu plus de jugeote, donc c'était de sa faute et elle n'y pouvait rien, rien du tout. Avec un peu de chance, la petite fille ne remarquerait jamais qu'elle avait essayé de lui mettre des bâtons dans les roues et elles resteraient de bonnes amies pendant encore de longues et heureuses années. Mais ça ce n'était que la conclusion follement optimiste de cette histoire.

"C'est nul c'que tu dis. Y'a pas une loi qui dit qu'on est plus ami avec quelqu'un parce qu'on le voit pas aussi souvent que d'habitude. J'ai une copine en Pologne, et une autre à Sliven, j'les vois pas souvent mais c'est mes copines quand même. J'vois pas pourquoi ça aurait pas été pareil avec toi. Si t'étais plus mon amie, c'est parce que t'aurais plus voulu l'être, pas parce que c'était logique."

Mais qu'est-ce qu'elle pouvait en avoir de ses autres crétines d'amies ? Elle ne pouvait pas les comparer, tout simplement parce que c'était elle sa meilleure amie et qu'il ne pouvait y en avoir qu'une seule dans la vie. Tant mieux si elle avait des copines aux quatre coins du monde, mais si elle avait prévu de les voir une fois tous les trente-six du mois, les dites copines auraient zappé son existence dans très peu de temps, c'était une évidence. Après, si elle pensait qu'elle pouvait vivre dans le monde des Bisounours où toutes les personnes qu'elle avait rencontré devenaient des amies pour la vie avec lesquels elle pourrait partager un moment lorsqu'elle passerait de nouveau dans la bonne ville, elle se mettait le doigt dans l’œil. Ce qui était difficile avec les fins d'amitié, c'était probablement les séparations subites et brutales, mais après, lorsque la copine avait été oubliée pour de bon, elle ne devait probablement pas manquer plus que ça. Seulement, Bailee n'avait pas du tout comme intention de laisser sa meilleure amie prendre le large. En onze ans d'existence, c'était la première fois qu'elle avait envie et qu'elle parvenait réellement à se faire une véritable amie, ce qui était un exploit pour la petite fille. Certes, elle avait probablement trouvé une personne de très bonne composition puisqu'elle acceptait presque tous ses défauts sans jamais émettre la moindre protestation, mais c'était une raison supplémentaire pour la forcer à rester à ses côtés. Des Candlynn, il ne devait pas y en avoir deux comme elle au château et il était vitale qu'elle conserve son exemplaire, en chercher un autre lui demanderait des efforts supplémentaires qu'elle n'était pas prête à fournir. Sinon, il y avait peut-être une solution de substitution, à savoir se débarrasser de Jeremiah. Mais pour cela il faudrait qu'elle trouve comment commettre le crime parfait et niveau efforts ça allait certainement lui demander de se remuer un peu trop les neurones. Et puis, aussi insensible soit-elle, elle culpabiliserait forcément en voyant sa meilleure amie se mettre à pleurer toutes les larmes de son corps sans parvenir à s'arrêter. Bien qu'elle ne sache jamais que c'était elle qui avait commis ce crime abominable, il ne serait pas simple pour Bailee de se défaire de cette culpabilité qui la rongerait tant qu'elle n'aurait pas vu la tristesse de la petite fille disparaître. Visiblement, il fallait qu'elle trouve une solution un peu moins bancale et un peu plus radicale que celles qu'elle avait envisagées jusqu'à maintenant. Attacher Candy à elle avec un sortilège ? C'était une idée à creuser et si sa meilleure amie faisait mine de bouder pendant tout le reste du trajet en train, ça lui donnerait totalement le temps d'y réfléchir.

« Bah ouais, mais réfléchis un peu, tu l'as dit toi-même, tu connaissais même pas mon adresse, comment tu aurais voulu qu'on se voit même de temps en temps ? »
Demanda-t-elle vaguement sarcastique. « Le monde est grand, je ne crois pas assez aux miracles pour imaginer qu'on aurait pu se revoir un jour. »

Et elle trouvait ça triste, vraiment très triste, sinon pourquoi se serait-elle montrée aussi malheureuse à la soirée de fin d'année ? Certes, sa meilleure amie n'avait pas été témoin de sa crise de nerf, mais elle n'était pas idiote pour ne pas comprendre ce qu'elle avait pu ressentir à ce moment là. Mais ce qui agaçait le plus la petite fille dans toute cette histoire, c'était sans doute l'indifférence de Candy à son égard. Maintenant qu'elle était sûre d'avoir plus ou moins un an pour réussir à la garder auprès d'elle, ça changeait un peu la donne. Elle avait largement le temps de lui donner envie de rester auprès d'elle, et bien sûr, elle y arriverait.
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] EmptyLun 8 Oct - 15:48

« Que quoi ? Qu'on essaierait de s'enfuir toute l'année dernière jusqu'à ce qu'on y arrive ? Bah on a pas réussi, pas du tout et puis mes parents m'aiment plus et j'ai pas l'intention de partir. Si tu as envie de retrouver ton frère, je t'aiderais, mais moi, je veux rester à l'école. »

Elles avaient pas réussi parce qu'elles ne s'y étaient pas bien prises. Elles avaient tout voulu faire toute seules et ce n'était visiblement pas la bonne méthode. Il fallait demander de l'aide, rien d'autre. Il y avait tellement de gens qui savaient plein de trucs à propos du château qu'en une petite semaine à peine elles seraient dehors. Mais c'était visiblement compromis. Et autant dire que c'était bien nul. C'était vrai qu'elle avait passé une super année à Poudlard, qu'elle s'était amusée, qu'elle avait rencontré des gens chouettes, qu'elle avait appris des trucs bien et tout et tout, mais ce n'était pas pour autant qu'elle avait envie d'y rester jusqu'à ses dix-sept ans. Dix-sept ans ! Alors qu'elle n'en avait que douze ! Ca faisait encore cinq ans à rester enfermée ici, cinq ans pendant lesquels il pouvait se passer plein de trucs auxquels elle s'assisterait pas, cinq ans qui pouvaient tout de même changer toute sa vie si elle se contentait d'attendre que le temps passe... Bailee se rendait-elle vraiment compte de tout ça ? Elle en doutait fortement... Elle aurait toujours envie de partir, et de partir vite. Enfin... Elle ne pouvait malheureusement pas faire grand chose à part espérer qu'elle finirait par rechanger d'avis et retrouver leurs bonnes vieilles habitudes de l'année dernière sans pour autant y croire vraiment. Et puis c'était stupide de dire que ses parents ne l'aimaient plus, tous les parents du monde aimaient leurs enfants, il n'y avait pas de raison que les siens dérogent à cette règle. Ils aimaient Bailee autant qu'ils aimaient sa soeur, c'était juste elle qui disait le contraire parce que ça l'arrangeait et que ça la confortait dans son idée qu'il fallait détester sa cadette. Sa dernière phrase lui tira sans mal un soupir alors qu'elle secouait doucement la tête. Elle pouvait très bien se débrouiller toute seule. Si elle n'avait pas envie de partir, elle n'était même pas obligée de l'aider à le faire. Elle pouvait très bien se contenter de vivre sa vie d'écolière le plus normalement du monde en se faisant tout plein d'autres amis qui n'auraient pas envie de partir et qui ne l'embêteraient pas avec leurs rêves de fuite. Candy soupira de nouveau et reporta son attention sur sa meilleure amie, avec un air vaguement hautain qui ne lui ressemblait pas.

"Non. C'est bon. J'ai pas besoin d'aide."

Sa voix s'était faite vaguement plus sèche qu'elle ne l'aurait imaginé, la déception de voir que les plans qu'elles avaient échafaudés toute l'année précédente n'avaient en fin de compte été qu'une grosse blague. Qui sait, peut-être même n'y avait-elle pas cru du tout ? C'était possible, non ? L'aînée des Browning s'était peut-être même enfoncée dans une histoire dont elle n'avait jamais voulu, tâchant de s'en défaire comme elle le pouvait en faisant capoter toutes leurs tentatives de fuite en espérant qu'elle finirait par se lasser face à tous ces échecs... Non, ce serait un peu bizarre quand même, c'était souvent Bailee qui décidait qu'il était temps de prendre la fuite, elle l'aurait pas fait si c'était pas ce qu'elle voulait. Elle l'aurait laissé espérer rester chez elle après les vacances de Noël, pas plus. Elle s'était retenue de lui faire part de son raisonnement quant à l'amour que lui portaient ses parents, elle n'aurait de toute façon pas été d'accord et ça aurait été un nouveau motif de dispute et elle n'avait déjà pas envie de se disputer avec Bailee une fois, ce n'était pas pour le faire deux. Candlynn avait d'ailleurs l'impression que c'était la première fois qu'une telle chose arrivait. Elles n'étaient pas toujours d'accord mais généralement, elle finissait par acquiescer bien sagement pour éviter que sa meilleure amie ne se mette à bouder. Bien sûr, elle aurait très bien pu faire la même chose cette fois-ci, mais c'était tellement différent qu'elle ne pouvait pas s'y résoudre. Elle n'avait pas envie de renoncer à cette liberté qui était quelque part en dehors des murs du château, à ses espoirs de retrouver ses proches pour de bon et non simplement pour quelques jours en attendant de devoir retrouver cette prison dorée. Et si ça impliquait devoir être en désaccord avec la Serdaigle et bien, elle était prête à le faire. Enfin, elle voulait le croire en tout cas... Elle n'avait pas le droit de vouloir l'empêcher de revoir sa famille tout simplement parce qu'elle ne voulait pas revoir la sienne. Cette nouvelle année était décidément bien nulle, elle aurait mieux fait de ne jamais avoir commencé puisque c'était comme ça !

« Bah ouais, mais réfléchis un peu, tu l'as dit toi-même, tu connaissais même pas mon adresse, comment tu aurais voulu qu'on se voit même de temps en temps ? Le monde est grand, je ne crois pas assez aux miracles pour imaginer qu'on aurait pu se revoir un jour. »

La jeune Zuckowski soupira avec lassitude tandis qu'elle balançait négligemment ses jambes d'avant en arrière d'un geste un peu nerveux. Cette conversation était on ne pouvait plus désagréable. Qu'elle aurait aimé y échapper, ne pas avoir trouvé ce compartiment ou encore que Jeremiah la pousse de force dans un autre wagon. Et dire qu'elle avait été si contente de retrouver sa meilleure amie... Jamais elle n'aurait pu imaginer que le bonheur serait de si courte durée. Pourquoi avait-il fallu qu'elle soit une sorcière ? Elle n'avait rien demandé à personne et aurait très bien pu s'en passer, continuant avec plaisir sa vie de fille moldue tout à fait normale, restant avec son frère jusqu'à la fin des temps. Mais non, il avait fallu qu'on lui impose un autre quotidien, dont le caractère temporaire paraissait s'estomper un peu plus à chaque jour. Elle avait été très bien sa vie jusque là, jusqu'à ce que ce nouveau monde ne décide d'en faire partie et avec lui tous les problèmes et toutes les questions compliquées qu'il avait amené. C'était décidément trop injuste ! Dans le compartiment, le silence se faisait pesant, simplement brisé par les couinements du train. Fichu train ! La gamine s'affala un peu plus dans son siège et soupira de plus belle alors qu'elle reposait les yeux sur sa camarade. C'était définitif, elle se serait bien passée de cette nouvelle année. Et si sa meilleure amie ne voulait plus lui parler parce qu'elle voulait toujours partir ? Ou si elle faisait comme si y'avait rien alors qu'elle était triste ? Et si elle la boudait pour toujours quand elle aurait trouvé comment sortir ? Elle ne pourrait pas la bouder pour toujours, n'est-ce pas ? Les meilleures amies pour la vie, ça ne boudait pas pour toujours, ça n'avait pas le droit normalement, hein ? Oh, bien sûr elle n'en savait vraiment rien, elle n'avait jamais eu de meilleures amies pour de vrai, mais elle l'espérait fortement. Elle n'avait pas envie de se rendre compte que Bailee lui faisait vraiment la tête pour de bon... D'un autre côté, elle pouvait pas bouder simplement parce qu'elle voulait retrouver son frère. C'était son frère après tout, elle le connaissait depuis plus que toujours alors qu'elles se connaissaient, elles, depuis un peu plus d'un an seulement. C'était pas comparable. Elle pouvait pas lui demander de faire comme si Jeremiah ne comptait pas. Non, elle ne pouvait pas.

"Oui, bah moi j'y crois. Le monde il est p't'être grand mais on s'est retrouvées sur le quai l'année dernière alors j'vois pas pourquoi ça l'aurait pas refait un jour. Et puis, j'suis pas débile, j'serais venue à la gare pour te voir. T'es obligée d'y passer de toute façon."

Elle finit par tendre le bras laborieusement, s'étalant sur les sièges à côté d'elle et attrapa son sac dans lequel elle avait mis tous les trucs importants dont elle aurait sûrement besoin avant de pouvoir fouiller dans sa valise. Elle y avait mis de quoi s'occuper pendant le trajet en voiture, mais ça n'avait pas été très utile puisqu'elle avait passé plus de temps à jouer aux cartes avec son aîné qu'à dessiner ou lire les bandes dessinées qu'il lui avait donné. C'était étrange parce que malgré la quasi certitude d'une séparation plus que proche et non désirée, le voyage jusqu'à Londres avait été tellement plus mieux que le début de celui jusqu'à Poudlard... Alors que là, la seule chose qui pouvait poser problème quant à la suite était qu'il n'y ait pas de pudding au dîner mais il y avait fort à parier que ça ne serait pas le cas et qu'en plus, elle pourrait s'en remettre relativement facilement si par malheur ça l'était. Elle fouilla un moment dedans, poussant sans ménagement le bazar qui pouvait bien régner à l'intérieur et finit en sortir un paquet de cookies qu'elle tendit à la Serdaigle.

"T'en veux ? J'ai des sucettes à la cerise ou chewing-gums à la banane sans quoi. Ils font la langue jaune, c'est marrant."
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] EmptyMar 9 Oct - 20:33

"Non. C'est bon. J'ai pas besoin d'aide."

Le ton sec de sa meilleure amie la fit sursauter bien malgré elle. Bailee n'avait pas du tout l'habitude d'entendre qui que ce soit lui parler sur ce ton, et les rares personnes qui avaient essayé de le faire s'en étaient mordues les doigts. Cependant, c'était différent avec Candlynn, elle n'avait pas envie de lui reprocher quoi que ce soit, ou de lui faire payer sa mauvaise humeur. En l'occurrence, elle avait plus l'impression qu'elle allait se mettre à pleurer qu'autre chose et cette sensation était affreusement désagréable. Elle aurait aimé l'envoyer sur les roses, lui dire de parler sur un autre ton avant de se mettre à bouder jusqu'à ce qu'elle vienne lui supplier de ne pas lui faire la tête. Sauf que ça lui semblait tout à fait impossible à l'heure actuelle. Si elle faisait sa mauvaise tête, rien ne lui disait que Candy resterait dans leur compartiment. Il y avait de fortes chances pour qu'elle ramasse son sac et sa valise et s'en aille sans lui dire un mot de plus. Est-ce qu'elle était capable de la bouder longtemps ? La petite fille n'en avait aucune idée puisque c'était la première fois qu'elle voyait sa meilleure amie s'énerver contre elle. En temps normal, elle n'avait absolument rien contre les disputes mais là, c'était tout à fait différent. Et dire qu'elles s'énervaient simplement parce qu'elles ne voulaient pas être l'une sans l'autre finalement et qu'en définitive, elles allaient réussir à ne plus se parler du tout même en restant ensemble, c'était un peu triste. Ce n'était pas du tout ce que voulait Bailee et pour une fois, elle était tout à fait prête à s'écraser si ça lui permettait de récupérer la petite fille. Il était hors de question qu'elle descende de ce train sans qu'elles ne se soient véritablement réconciliées. C'était quand même possible, non ? Seulement, la serdaigle ne savait pas comment s'y prendre, elle avait l'habitude de ne pas flancher, et de laisser la plupart des personnes avec lesquelles elle se disputait venir ramper à ses pieds. Elle pouvait alors choisir la durée de la dispute le temps qu'elle allait mettre à pardonner ainsi que tout un tas d'autres choses. Ça lui donnait l'impression de pouvoir contrôler tout ce qu'il se passait autour d'elle et évidemment, elle adorait ça. Margaret avait toujours été sa victime numéro un, la pauvre petite se donnait toujours un mal fou pour réussir à obtenir ne serait-ce qu'un sourire ou un peu de considération. Elle était un peu bête de ne pas avoir encore compris qu'elle n'obtiendrait jamais rien de son ainée, mais après tout, c'était son problème pas celui de Bailee. Sauf qu'il fallait qu'elle réalise que tout le monde n'avait pas le caractère trop facile de sa petite sœur, si le monde avait été peuplé uniquement de centaines de petites Margaret, elle aurait eu la vie facile, voire un peu trop facile, mais ce n'était malheureusement pas le cas. En l'occurrence, Candy venait de lui prouver qu'elle pouvait avoir sa propre opinion et qu'elle n'allait pas lui obéir jusqu'à la fin de ses jours. Le choc était rude, mais une fois encaissé, Bailee parvenait presque à se convaincre que la rébellion de sa meilleure amie n'était probablement pas une mauvaise chose. Au moins, elle allait devoir faire des compromis, ça ne lui arrivait pas souvent.

« Mais... On a toujours tout fait ensemble... »

La petite fille se sentait étrangement désemparée. Elles avaient l'habitude de ne jamais se retrouver l'une sans l'autre. Bailee ne quittait jamais la salle commune sans sa meilleure amie sauf cas de force majeur et elle détestait l'idée qu'elles soient séparées un peu plus souvent à l'avenir. Candy ne voulait même pas de son aide... Elle allait passer une bonne partie de ses journées à vadrouiller dans le château pour trouver une porte ou un passage secret quelconque lui permettant de quitter définitivement Poudlard, et elle ferait tout cela sans que Bailee intervenir ou donner son avis. Elles allaient forcément passer beaucoup moins de temps ensemble que l'année dernière. Elles se verraient dans le dortoir avant de se coucher, pendant les cours qu'elles avaient en commun puisqu'en deuxième années elles n'avaient pas eu à choisir d'options et donc pas à se séparer, et peut-être même à l'heure du déjeuner si elles parvenaient à être dans la Grande Salle au même moment, mais le reste du temps... Pour avoir essayé de prendre la fuite pendant une année entière, la petite fille savait très bien qu'échafauder des plans d'évasion prenait un temps fou. Déjà à deux, elles pouvaient passer des après-midi entiers à explorer le parc du château dans sa totalité, elles avaient alors deux paires d'yeux pour tenter de repérer la moindre issue possible, mais quand Candy serait toute seule elle prendrait certainement deux fois plus de temps et elles se verraient alors deux fois moins souvent. A moins qu'elle parvienne comme elle l'avait envisagé à convaincre un grand de l'aider. C'était peu probable, ils avaient pour la plupart bien mieux à faire que d'aider une gamine un peu trop bavarde à s'évader de l'école, mais elle savait bien que beaucoup pourraient vouloir profiter de la situation pour lui faire du chantage et lui promettre monts et merveilles si elle les aidait à son tour. Bailee ne voulait pas qu'une chose pareille arrive. Il fallait bien reconnaître que Candlynn était particulièrement naïve, elle ne devait pas s'attirer des ennuis simplement parce qu'elle avait accepté de faire les yeux fermés ce qu'un élève plus grand lui demandait et pourtant, ça lui ressemblerait tout à fait. Enfin, ce n'était pas comme si elle pouvait y faire quelque chose. Sa meilleure amie venait de lui interdire de s'impliquer de près ou de loin dans tout ce qu'elle ferait pour réussir à sortir du château. Bailee se retrouvait donc pieds et poings liés, et elle détestait ça. Bien sûr, elle savait très bien qu'elle ne prendrait pas vraiment en compte cette interdiction, elle trouverait n'importe quel prétexte pour venir mettre son nez dans les affaires de la petite fille et vérifier qu'elle n'était pas en train de faire n'importe quoi. Elle pourrait aussi la suivre lors de ses excursions dans le château et vérifier qu'il ne lui arrivait absolument rien, mais il fallait bien reconnaître que ça aurait été nettement plus simple pour elle si elle avait eu tout simplement l'autorisation de participer à ses recherches même en tant que simple spectatrice... En aurait-elle été véritablement capable ? Bailee doutait fort de pouvoir réussir à se taire et à observer, elle avait bien trop tendance à vouloir donner son point de vue en permanence et elle ne savait pas si elle pourrait s'en empêcher. A tous les coups, ça finirait par énerver Candy qui lui demanderait d'arrêter de participer à ses expéditions. Quoi que... Ce n'était pas parce que sa meilleure amie venait de lui prouver qu'elle pouvait être un peu moins gentille et adorable que d'habitude qu'elle allait rester comme ça toute l'année, si ? A tous les coups, elle redeviendrait la fille qu'elle avait rencontré sur le quai de la gare l'année précédente. La serdaigle gardait espoir, il n'y avait aucune raison pour que cette année se déroule moins bien que la précédente. Si elles n'avaient pas réussi en s'y mettant à deux, à quitter l'école, il y avait de fortes chances pour que Candlynn n'y parvienne pas toute seule. Évidemment, Bailee ne pouvait pas s'empêcher d'avoir de sérieux doutes à ce sujet, mais avec un peu de bonne volonté, elle parviendrait certainement à se convaincre qu'elle avait totalement raison.

"Oui, bah moi j'y crois. Le monde il est p't'être grand mais on s'est retrouvées sur le quai l'année dernière alors j'vois pas pourquoi ça l'aurait pas refait un jour. Et puis, j'suis pas débile, j'serais venue à la gare pour te voir. T'es obligée d'y passer de toute façon."

La petite fille laissa échapper un soupir, lassée de devoir faire entrer des évidences dans la tête de sa meilleure amie. Alors comme ça, elle ne voyait pas du tout pourquoi il leur aurait été impossible de se revoir ? En renonçant à sa scolarité à Poudlard, Candy devaient certainement renoncer à être une sorcière et l'accès au train de lui serait probablement plus autorisé, mais bon c'était un léger petit détail que sa meilleure amie ne semblait pas avoir pris en compte, parmi tant d'autres d'ailleurs... Avait-elle réalisé qu'elle prenait le train seulement deux ou trois fois dans l'année ? En plus, sur le quai il y avait toujours une tonne de monde sur le quai et si elles avaient réussi à se retrouver deux fois déjà en deux ans, c'était simplement par chance et ça ne se reproduirait certainement pas à chaque fois. Donc Candlynn envisageait sans aucun mal de ne réussir à la voir qu'une fois tous les deux ans plus ou moins et ça semblait lui convenir parfaitement. Pourtant, à l'heure actuelle elles avaient l'habitude de se voir presque tous les jours. Bailee avait trouvé insupportable l'absence de sa meilleure amie pendant les premiers jours de vacances qu'elle avait eu à passer loin d'elle. Bien sûr, elle avait fini par s'y faire, d'autant plus qu'elle s'était imaginée pendant deux mois qu'elle ne reverrait jamais la petite fille, mais elle n'était pas une grande fan de cet éloignement prolongé. Apparemment Candy était beaucoup moins attachée à elle qu'elle n'avait pu l'imaginer. Elle savait pertinemment que son grand frère passerait toujours en premier, ça paraissait presque normal puisqu'ils s'étaient toujours bien entendus et avaient passé de longues années ensembles, cependant Bailee s'était tout de même imaginée qu'il restait une petite place pour elle dans le cœur de sa meilleure amie et ce n'était visiblement pas le cas. Cette rentrée était bien la plus nulle qu'elle aurait à supporter. Et encore, ce n'était pas terminé, elle allait devoir écouter le discours de rentrée avec plus ou moins d'attention, regarder sa meilleure amie manger un peu de tout sans se préoccuper de ce qu'il pouvait se passer autour d'elle alors qu'elle même aurait l'estomac bien trop noué pour avaler quoi que ce soit. Le repas lui paraîtrait probablement interminable et lorsqu'elle pourrait enfin prendre le chemin de la salle commune, il y avait fort à parier que Candlynn viendrait avec elle et ne cesserait de lui parler jusqu'à ce qu'elle parvienne enfin à s'endormir. Chouette perspective. En temps normal, Bailee adorait entendre la petite fille lui raconter sa vie en long en large et en travers, ça lui permettait d'avoir un agréable bruit de fond et de temps en temps elle parvenait à sortir de ses pensées pour écouter ce que son amie lui racontait. En plus, elle avait beaucoup de chance d'avoir une amie telle que la serdaigle, elle ne semblait pas du tout être vexée par le manque d'attention de son amie et ne s'arrêtait pas souvent de parler. C'était plutôt agréable. Sauf que toute cette bonne humeur l'agaçait, elle avait presque l'impression d'être narguée. Pourquoi une possible séparation ne la faisait pas autant souffrir qu'elle ? Était-elle vraiment son amie ou se contentait-elle de la suivre pour ne pas être toute seule ? Bailee se surprenait à douter de tout alors que Candy était de loin la gamine la plus adorable qu'elle connaisse, jamais elle n'aurait pu se comporter en opportuniste comme la plupart des élèves du château, si ? La serdaigle refusait d'y croire, mais une petite voix dans sa tête commençait à lui souffler qu'elle avait peut-être mis le doigt sur une information intéressante. Une chose était sûre, elle avait hâte que ce voyage se termine, si la conversation devait se poursuivre sur cette lancée il y avait fort à parier qu'elles finissent par ne plus s'adresser la parole du tout.

« D'accord, on se verra à la gare alors. J'espère que tu auras une chouette vie, tu l'auras bien méritée, tu fais tout plein d'efforts pour arriver à la retrouver. »

Bailee avait pris le parti d'arrêter de contredire sa meilleure amie. Elle n'était pas du tout d'accord avec cette histoire de gare et elle trouvait même cette idée affreusement stupide. Seulement, Candlynn semblait camper sur ses positions et il y avait fort à parier que même son argumentation logique ne parviendrait pas à la faire changer d'avis à ce sujet. Sauf qu'elle n'avait pas du tout réalisé qu'en choisissant de se ranger du côté de la petite fille, elle aurait la nette impression d'être en train de lui faire ses adieux. Pourtant, c'était bien ce qu'il se passait actuellement, elle venait de donner purement et simplement l'autorisation à la serdaigle de mettre les voiles dès qu'elle le pourrait pour aller retrouver la petite vie agréable qu'elle avait toujours voulu avoir. Seul petit détail, elle ne faisait pas partie de cette vie-là et quoi que puisse en dire Candy, elle savait très bien que ça ne serait jamais le cas. Bailee sentait les larmes lui monter aux yeux, mais elle refusait catégoriquement de les laisser couler, il n'y avait que les faibles qui pleuraient lorsqu'ils étaient tristes, et puis de toute façon, ce n'était même pas vrai, elle n'était pas triste. Si sa meilleure amie avait envie de l'abandonner c'était son problème, elle n'avait rien fait pour que ça arrive mais elle pouvait très bien vivre sans la serdaigle elle était assez grande pour se prendre en main. Évidemment, c'était facile à dire mais elle n'en était absolument pas convaincue. Elle avait toujours associé Poudlard avec sa meilleure amie et se voyait difficilement arpenter les couloirs du château sans qu'elle soit à ses côtés. Certes, elle n'était pas encore partie, il y avait de fortes chances pour qu'elle mette au moins un mois à trouver quelqu'un pour l'aider et encore plus de temps à réussir véritablement à s'échapper, en plus, elle ne partirait certainement pas sans lui dire au revoir, si ? La serdaigle n'en était plus tout à fait sûre. Elle avait bien compris qu'elle ne comptait pas du tout pour Candy et ça lui ressemblerait tout à fait de la laisser en plan sans la prévenir tellement elle aurait hâte de revoir son frangin adoré si parfait et toujours irréprochable. Comme quoi, elle avait eu tout à fait raison de le détester, il le méritait plus que n'importe qui. A cause de lui, elle allait perdre la seule personne qu'elle ait jamais réussi à aimer et c'était bien plus douloureux qu'elle n'aurait voulu l'avouer. Être aussi impuissante n'était pas très plaisant pour Bailee, elle avait envie de faire quelque chose, ne serait-ce que secouer sa meilleure amie pour réussir à la faire redescendre sur terre. Au lieu de ça, elle regarda tristement le bracelet qu'elle lui avait offert quelques minutes plus tôt. C'était bien cruel de sa part de lui faire croire qu'elle avait une importance quelconque dans sa vie alors que manifestement ce n'était pas le cas. Elle avait quand même tenu à la rassurer avant de lui enfoncer un couteau dans le dos, une chose était sûre la blessure était profonde.

"T'en veux ? J'ai des sucettes à la cerise ou chewing-gums à la banane sans quoi. Ils font la langue jaune, c'est marrant."

Pour toute réponse la petite fille remonta les genoux contre sa poitrine et enroula ses bras autour d'eux avant d'y enfouir sa tête. Ce trajet en train était bien le plus nul qu'elle ait jamais eu à vivre. En général, Bailee ne pleurait pas vraiment de tristesse, elle se contentait de verser des larmes de colère quand une dispute avec sa sœur ou ses parents allait trop loin, ou encore des larmes de crocodile lorsqu'elle voulait que quelqu'un soit puni à sa place, mais cette fois-ci les larmes qui roulaient maintenant sur ses joues avant de tomber sur ses collants étaient bien dues à son chagrin.
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] EmptyMer 7 Nov - 22:37

« Mais... On a toujours tout fait ensemble... »

Candlynn haussa doucement les épaules alors que son regard se perdait entre les arbres qui filaient à toute allure devant elle. Elle le savait bien qu'elles avaient toujours tout fait ensemble, c'était d'ailleurs bien pour cette même raison qu'elle s'était attendue à une année aussi merveilleuse que la précédente, sans s'imaginer une seule seconde que la jeune Browning montrerait enfin son vrai visage. Elle voulait la garder tout pour elle, l'empêcher de revoir sa famille et son frère simplement parce qu'elle n'avait pas la chance d'avoir une soeur aussi parfaite que Jeremiah pouvait l'être. Elle avait envie de lui en vouloir mais d'un autre côté pas trop. Elle la comprenait sans mal. Elle aurait sûrement été jalouse aussi, à sa place. Son frère était formidable, c'était normal de vouloir en avoir un tout pareil et d'espérer faire foirer les liens extraordinaires qu'elle entretenait avec lui puisque sa meilleure amie ne pouvait pas prétendre à un dixième de ce qu'elle avait. Mais ce n'était pas une raison ! Et puis, parti comme c'était, Bailee allait finir par lui reprocher tout ça alors que c'était elle qui avait dit qu'elle ne voulait plus partir ! Or c'était là un morceau important des choses qu'elles faisaient ensemble l'année précédente, ce qui voulait tout de même dire que c'était elle qui ne voulait plus qu'elles fassent tout ensemble. Si elle ne voulait pas partir, et lui reprochait d'espérer encore finir par mettre les pieds en dehors du château, il n'y avait pas grand risque à parier qu'elle ferait tout son possible pour la retenir, pour faire tomber à l'eau chaque tentative de fuite, elle n'était pas non plus complètement stupide, elle voyait ça gros comme une maison. En même temps, Candy n'avait jamais eu vraiment en tête que quitter l'école signifiait réellement quitter son amie, elle imaginait qu'elles garderaient contact, qu'elles se reverraient quand même, que leur amitié n'en serait en rien troublée. Elles ne se verraient simplement plus tous les jours comme c'était le cas à Poudlard, rien de pire. Mais visiblement, elle s'était un peu trompée, ou en tout cas d'après ce que l'autre Serdaigle avait dit.

"Ouais, bah on devait partir ensemble aussi je te rappelle. J'vois pas pourquoi j'continuerai à chercher à le faire avec toi si c'est pour finir toute seule dehors tu vois."

Ce n'était plus une gamine de toute façon, elle pouvait très bien réussir tout d'abord à sortir du château, puis à retrouver son chemin jusqu'à la gare d'où elle suivrait les rails du Poudlard Express jusqu'à Londres avant de rejoindre Oldham et d'attendre bien sagement que sa famille repasse par la maison familiale entre deux voyages. Elle ne savait pas encore comment elle ferait pour manger pendant tout ce temps mais elle pourrait sûrement faire une très grosse réserve de cookies avant de partir comme ça elle pourrait au moins tenir quelques jours, et puis elle pourrait essayer d'envoyer un hibou à ses parents avant de quitter Poudlard, histoire de ne pas avoir à attendre trop longtemps qu'ils ne reviennent en Angleterre. Ce serait tout de même dommage de mourir sur le pas de sa porte parce que ses réserves de nourritures avaient été décimées tout de même ! L'idée qu'un tel voyage puisse être risqué pour une enfant de douze ans ne lui traversa même pas l'esprit. C'était évident qu'il ne lui arriverait rien puisqu'il ne lui était jamais rien arrivé. Au pire, les gens qu'elle croiserait l'aideraient, rien de plus. Les choses graves, elles ne se passaient qu'à la télé, ou dans les journaux mais elle ne les lisait pas de toute façon. Elle serait sûrement très fatiguée lorsqu'elle arriverait, parce qu'elle aurait beaucoup marcher, et que même si elle comptait faire du stop en arrivant à Londres, le voyage serait long et épuisant quand même...

"Je suis une grande fille, je peux très bien y arriver toute seule..." déclara t-elle, absente, plus pour elle que pour son interlocutrice.

Non, elle n'était pas forcément totalement convaincue par ce qu'elle avançait mais ça n'avait aucune importance. Elle y arriverait, parce qu'elle avait pas le choix, parce qu'il y avait Jeremiah qui l'attendait sûrement quelque part à l'heure qu'il était même si c'était lui qui l'avait forcée à l'abandonner, parce qu'il lui fallait prouver à sa meilleure amie qu'elle n'était pas qu'une idiote juste bonne à la suivre en parlant dans le vent, parce qu'il lui fallait rentrer chez elle, parce que sa vraie vie n'était pas dans cette école, parce que depuis aujourd'hui c'était nul d'être une sorcière... Parce qu'il y avait mille et une raisons d'y arriver. Elle se remit à caresser Kolia avec un désintérêt total, observant ses doigts se perdent dans ses poils bleus sans y faire très attention. Si jamais elle quittait le monde magique pour toujours, elle pourrait le garder au moins ? Elle n'était pas très sûre mais après tout, il avait vécu un bout des grandes vacances dans le monde moldu alors il y avait de fortes chances pour que ça soit le cas. Elle n'avait pas envie d'être obligée de l'abandonner, le pauvre n'avait pas de famille bleue comme lui, il était tout seul et différent dans son magasin, il n'avait sûrement pas envie d'y retourner. Elle releva machinalement les yeux vers sa meilleure amie. Peut-être que c'était tout bêtement le cas avec elle aussi...? Même si elle avait une famille, elle se sentait peut-être pas forcément très à sa place et c'était pour ça qu'elle ne voulait pas y retourner...? Etait-elle vraiment prête à l'abandonner ? Non, probablement pas... Elle venait à peine d'ouvrir la bouche lorsque Bailee reprit la parole. Elle la referma aussitôt et reposa les yeux sur le boursouflet.

« D'accord, on se verra à la gare alors. J'espère que tu auras une chouette vie, tu l'auras bien méritée, tu fais tout plein d'efforts pour arriver à la retrouver. »

Ses doigts se resserrèrent brusquement sur la boule de poils qui couina d'une manière plaintive mais la jeune Zuckowski n'y fit pas attention le moins du monde. Alors c'était comme ça que ça se finirait ? Elle lui souhaiterait bonne chance et leurs chemins se sépareraient là ? C'était bien la peine de passer une année toute entière à parler de meilleures amies et tout ce qui allait avec si c'était pour se dire au revoir dès le trajet en train. Elle hocha distraitement la tête, lui donnant pour toute réponse qu'un abandon pur et simple de toute discussion. A quoi bon, de toute façon ? Bailee ne voulait plus partir, et elle voulait retrouver son frère, il n'y avait aucune issue qui puisse leur être favorable à toutes les deux. Ca ne servait à rien de continuer sinon à les éloigner encore davantage et c'était loin d'être ce qu'elle voulait. Elle avait déjà l'impression d'avoir perdu sa meilleure amie, elle n'avait pas spécialement envie d'en avoir la moindre preuve. Un soupir s'échappa tandis qu'elle s'affalait un peu plus dans son siège en reprenant ses caresses sur la tête de son étrange animal. Qu'elle était nulle cette nouvelle année ! Si elle avait su, elle se serait cachée quelque part, ou serait grimpée dans le grand arbre du jardin là où personne ne pouvait venir la chercher, n'importe quoi pour un peu que ça lui fasse louper ce fichu train. Elle serait encore persuadée que sa meilleure amie était formidable, et qu'elles se reverraient toujours parce que c'était des meilleures amies pour la vie. Mais maintenant, c'était plus le cas... Elles n'étaient pas des meilleures amies pour la vie, juste des meilleures amies pour l'école visiblement... C'était nul.

Alors qu'elle avait tenté de passer à autre chose, au moins pour sauver un tant soit peu le reste du voyage, la gamine n'avait même pas pris la peine de lui répondre, se contentant d'enfouir sa tête dans ses bras. Candlynn resta à la fixer, interdite, un moment sans savoir quoi faire. Elle boudait ? Elle dormait ? Elle ne voulait plus lui parler ? Elle préférait même plus la regarder tant elle ne l'aimait plus ? C'était possible ça ? Son coeur loupa un battement à cette idée, laissant une sensation d'étrange vide s'emparrer d'elle. Non, c'était sûrement pas possible, hein ? Les secondes passaient sans que rien ne se passe dans le wagon. Le paquet de cookies ouvert était posé sur ses genoux, sa main sur le bord prête à se servir mais étonnamment, elle n'avait plus faim. Elle le referma machinalement et le poussa sur le siège à côté sans jamais quitter sa meilleure amie des yeux. Le vide ne passait pas, s'accuentuant à chaque instant. Pourquoi est-ce qu'elle ne bougeait pas ? Pourquoi est-ce qu'elle ne disait rien ? La Serdaigle finit par se reprendre, se redressa et après maintes hésitations, elle se leva et alla s'asseoir près de son amie, la prenant dans ses bras le plus timidement du monde. Ca ne lui ressemblait pas pourtant, d'être timide. Elle ne put s'empêcher de remarquer au passage que Bailee sentait drôlement bon. Elle resserra doucement son étreinte, au risque de se faire jeter, ça ne faisait rien. Elle n'aimait pas du toute cette situation, ni l'atmosphère étrange et pesante qui en découlait. Que tout ça cesse vite.

"Je t'aime beaucoup tu sais ? J'ai pas envie qu'tu sois plus ma meilleure amie, ou qu'on se voit plus, ou qu'on se parle plus, ou qu'on passe plus de temps ensemble quand on est pas obligées, et tout et tout. J'veux qu'on soit meilleures amies pour toujours, et que tout soit comme l'année dernière parce que c'était trop bien l'année dernière. J'suis désolée. Je voulais pas te rendre triste. Pardon. Tu veux bien qu'on fasse la paix ? J'aime pas quand j'ai l'impression que tu boudes..."

Elle se retint de lui promettre qu'elle ne partirait pas, parce qu'elle n'était pas sûre de pouvoir la tenir et qu'elle avait tout de même envie d'essayer. Juste d'essayer... Savoir qu'elle le pouvait, si elle le voulait. Même plus tant l'abandonner, juste être sûre de pouvoir rentrer lorsqu'elle le voudrait vraiment. Et peut-être aussi lorsque Bailee accepterait de l'accompagner, comme elles l'avaient toujours prévu.
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"Ouais, bah on devait partir ensemble aussi je te rappelle. J'vois pas pourquoi j'continuerai à chercher à le faire avec toi si c'est pour finir toute seule dehors tu vois. Je suis une grande fille, je peux très bien y arriver toute seule..."

Bailee ouvrit et referma la bouche plusieurs fois, cherchant ce qu'elle pourrait bien répondre à ça. Elle n'avait jamais vu sa meilleure amie être aussi méchante avec elle et elle était complètement désarmée face à cet excès de colère. La personne en face d'elle aurait été n'importe qui d'autre que Candlynn, la petite fille n'aurait pas hésité une seule seconde à lui rabattre le clapet avant qu'elle n'ait pu ajouter le moindre mot, mais voilà, sa meilleure amie n'était pas n'importe qui et chaque mot qu'elle prononçait s'enfonçait dans son cœur comme une monstrueuse aiguille. Elle détestait cette situation, détestait que Candy ait trouvé le courage de lui tenir tête même après qu'elle lui ait fait comprendre que se disputer avec elle ne pouvait lui apporter que des ennuis. En vérité, Bailee n'avait aucune envie qu'un conflit éclate entre elle et son amie. C'était la première fois qu'elle tenait à quelqu'un à ce point-là et elle avait trop peur de la voir partir pour laisser éclater une quelconque colère. En vérité, celle-ci bouillonnait dans la tête de la serdaigle. Après tout ce qu'elle avait fait pour la petite fille, elle voulait quand même l'abandonner et elle trouvait ça horrible de sa part. Toute l'année dernière, elle lui avait remonté le moral quand sa famille et sa vie de moldue lui manquait trop, elle l'avait écouté parler de Jeremiah pendant de longues heures alors que son frangin ne l'intéressait absolument pas et elle avait fait tout son possible pour la préserver de tous les dangers qu'elle pouvait rencontrer au château. Tous les grands n'étaient pas spécialement fréquentables et elle savait fort bien qu'elle ne pouvait pas laisser Candy se débrouiller toute seule plus de dix secondes sans qu'elle ne finisse par tomber entre leurs griffes. Et maintenant, voilà que sa meilleure amie choisissait quand même de l'abandonner pour retrouver sa superbe petite vie des plus parfaites dont elle ne faisait visiblement absolument pas partie, à l'évidence. Mais Bailee ne voulait pas laisser fuir celle qui comptait le plus dans sa vie, c'était impossible. Sauf que cette conversation ne menait à rien, elles tournaient en rond, restant chacune campée sur ses positions. Candy voulait partir et rien ne semblait pouvoir la détourner de son objectif. La serdaigle, quant à elle ne voulait absolument pas que sa meilleure amie ne l'abandonne et pour rien au monde elle ne voulait l'aider dans son entreprise. Elle ne voulait pas rentrer chez elle pour retrouver sa crétine de sœur et ses parents qui l'avaient visiblement oublié, et puis à quoi lui servirait-il de fuir avec Candy ? Elles seraient de toute façon obligées de se séparer au final pour retourner dans leurs foyers respectifs et son amie finirait par faire comme si elle n'avait jamais existé. C'était triste, bien triste et la petite fille aurait aimé faire entendre sa voix une fois de plus pour essayer de la convaincre de la stupidité de ce qu'elle avançait. Seulement, elle se rendait bien compte que ça ne servirait à rien pour le coup. Il valait mieux laisser tomber cette histoire. Son amie partirait et elle ne pourrait rien faire pour la retenir, voilà tout. C'était la vie et parfois elle pouvait être bien cruelle, surtout avec elle visiblement.

« Très bien. » Capitula-t-elle sur un ton sec.

Ce n'était pas parce qu'elle donnait son accord qu'elle pensait réellement ce qu'elle disait, bien au contraire. La petite fille ne voyait pas pourquoi elle aurait donné sa bénédiction à sa meilleure amie alors qu'elle n'en avait absolument pas envie. Qu'attendait-elle ? Qu'elle acquiesce joyeusement et continue à sourire comme si de rien n'était ? Ce n'était absolument pas possible, Bailee n'était pas très douée pour faire semblant dans ces moments-là. La situation lui échappait depuis le début, elle avait toujours un train ou deux de retard sur ce qu'il se passait et peinait à trouver les mots pour répondre à sa meilleure amie. A chaque fois que Candy ouvrait la bouche, elle était toujours surprise par le ton employé et par les mots qu'elle sortait. Elle mettait toujours beaucoup trop de temps à les assembler pour former des phrases et même après ça, elle devait les retourner et les retourner encore dans sa tête dans l'espoir d'en trouver la signification. Lorsque c'était chose faite, elle avait toujours la nette impression d'être complètement désarmée et elle détestait ça. Elle voulait que cette conversation se termine, que le train entre en gare et qu'elles puissent séparer leurs chemins pour aller au château chacune de leurs côtés. Cette rentrée serait certainement la pire de toute son existence. Elle allait probablement passer tout le diner à regarder son assiette les yeux dans le vide sans avaler le moindre aliment. Elle en serait bien incapable de toute façon, son ventre était étrangement noué et elle avait l'impression que la tristesse lui serait la gorge au point qu'elle ait du mal à respirer de temps à autres. Ensuite et seulement après de trop longues heures, elle pourrait enfin regagner son lit et se retourner pour ne pas avoir à dévisager les cheveux de sa meilleure amie qui dépasseraient certainement de sa couverture. Elle ne dormirait probablement pas, se contentant de ruminer cette conversation pendant des heures et des heures sans parvenir à trouver le sommeil. Elle n'avait aucune envie que ça se passe comme ça mais elle n'avait aucune idée de la façon dont elle pouvait changer les choses. A la maison, lorsque son père, sa mère ou sa sœur voulaient s'opposer à elle, elle se contentait de bouder jusqu'à ce que les choses changent et ils finissaient automatiquement par capituler et par lui accorder tout ce qu'elle voulait, mais avec Candy tout était différent. Sa meilleure amie avait toujours été particulièrement sociale, elle parlait à tout le monde et ne semblait pas avoir besoin d'elle. Alors si jamais elle se mettait à bouder, Bailee était convaincue que la serdaigle n'hésiterait pas à aller voir ailleurs sans même perdre une seconde pour essayer d'arranger la situation. La petite fille avait l'impression d'être face à un énorme mur qu'elle ne parviendrait jamais à escalader et elle avait beaucoup de mal à s'en sortir. Plus elle réfléchissait, plus il lui semblait qu'il n'y avait pas de réelle solution à son problème et la petite fille en était de plus en plus attristée. A croire qu'elle était dans une impasse et que quelqu'un dans le ciel prenait un malin plaisir à lui rendre la vie impossible. Instinctivement, la serdaigle se tourna vers le ciel comme si elle allait pouvoir y voir un petit diable en train de se moquer d'elle, mais évidemment ce ne fut pas le cas. Elle était certainement stupide de se faire autant de soucis et elle aurait voulu qu'un moment pareil ne lui arrive jamais. Seulement, il fallait faire avec, ça irait probablement mieux dans quelque jour, les blessures finissaient toutes par se refermer tôt ou tard.

"Je t'aime beaucoup tu sais ? J'ai pas envie qu'tu sois plus ma meilleure amie, ou qu'on se voit plus, ou qu'on se parle plus, ou qu'on passe plus de temps ensemble quand on est pas obligées, et tout et tout. J'veux qu'on soit meilleures amies pour toujours, et que tout soit comme l'année dernière parce que c'était trop bien l'année dernière. J'suis désolée. Je voulais pas te rendre triste. Pardon. Tu veux bien qu'on fasse la paix ? J'aime pas quand j'ai l'impression que tu boudes..."

La petite fille releva la tête du côté opposée à sa meilleure amie pour tenter de lui dissimuler les quelques larmes qui coulaient encore sur ses joues. Elle avait l'impression qu'il s'était passé une éternité avant que Candlynn ne vienne la prendre dans ses bras et elle avait eu peur un moment qu'elle ne soit partie. Pourtant, elle n'avait pas fait exprès de pleurer, pas du tout, elle ne cherchait pas à être consolée et aurait nettement préféré que la petite fille ne la surprenne pas à verser toutes les larmes de son corps, cependant, elle ne pouvait s'empêcher de trouver agréable que son amie se soit déplacée pour la consoler. Finalement, elles n'étaient peut-être pas aussi en froid qu'elle avait pu l'imaginer, c'était plutôt positif. La serdaigle essuya brièvement les traces de ses pleurs sur son visage avant de se tourner vers la petite fille, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres. Elle aurait donné n'importe quoi pour que la situation s'arrange entre elles deux et elle était touchée par les paroles de son amie. Apparemment, elle n'avait pas avoué vouloir repartir pour la blesser, pas du tout. Elles voulaient qu'elle reste son amie toute sa vie et non pas qu'elle disparaisse pour qu'elle puisse aller retrouver sa famille sans s'encombrer d'une amie qu'elle n'aimait pas vraiment. La petite fille était légèrement rassurée, voire même plus que ça. Elle avait eu tort de douter de Candy. Après tout, elle lui avait prouvé pendant un an qu'elle pouvait être l'amie idéale, la personne sur laquelle elle pourrait toujours compter et il y avait peu de chances qu'elle retrouve une amie aussi chouette un jour. Elle ne comprenait pas du tout comment elle avait pu balayer ça d'un seul coup sans écouter son cœur et se remémorer les bons moments qu'elles avaient pu passer ensemble. En même temps, c'était sans doute normal de craindre de perdre une fille si extraordinaire. Candlynn avait l'air si persuadée que sa place n'était pas à Poudlard qu'elle avait eu de quoi se faire des frayeurs. Même si Bailee était convaincue de la franchise de sa meilleure amie lorsqu'elle lui disait ne pas vouloir se séparer d'elle. Mais évidemment, si Candy choisissait de repartir, rien ne serait plus comme avant et ça lui faisait extrêmement peur. Elle ne voulait pas qu'elles puissent s'éloigner chaque jour de plus en plus au point de ne plus avoir de choses à se dire lorsqu'elles se retrouvaient. Alors non, elle n'avait pas envie de faire la tête à sa meilleure amie, bien au contraire, mais jamais elle ne lui réussirait à lui faire changer d'avis par rapport à son départ. Quoi qu'il arrive, Bailee ne voudrait jamais de cette séparation. Si la serdaigle voulait partir, elle le ferait, mais elle n'aurait jamais son accord pour ça, et ça lui paraissait tout à fait normal. Certains diraient qu'elle était simplement trop bornée pour accepter les choix de ses amis, mais elle pensait simplement qu'elle aimait Candy et qu'elle voulait que leur amitié dure encore de longues années, ce n'était pas un crime et elle n'avait aucunement l'intention d'y renoncer.

« Je ne boude pas. » Avoua-t-elle bien malgré elle. « C'est juste que... Tu me manquerais tellement si tu n'étais plus là, moi aussi je veux que tu sois ma meilleure amie pour toujours et qu'on se sépare jamais, jamais, jamais. »

Pour le coup, ça ne lui ressemblait pas du tout. Elle n'avait pas l'habitude de pleurer pour de vrai, de se montrer sincère ou même d'éprouver un sentiment de vide lorsqu'elle était abandonnée. D'habitude, la colère prenait bien vite le dessus et elle se contentait de haïr la personne concernée sans chercher le moins du monde à la comprendre. Mais cette fois-ci tout était bien différent et elle n'étais pas sûre d'aimer beaucoup ça. Bailee se redressa légèrement pour poser sa tête contre l'épaule de sa meilleure amie. Pour le moment, elle était là et c'était tout ce qui comptait, même si elle devait l'abandonner plus tard, il ne fallait surtout pas qu'elle s'en préoccupe maintenant. Cette rentrée allait se passer aussi bien que la précédente, elles continueraient à passer de super moments ensemble et se montrerait inséparables. Tout du moins, la serdaigle l'espérait fortement.
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] EmptyMar 13 Nov - 21:06

« Très bien. »

Le cœur de la Serdaigle parut aussi déstabilisé qu'elle face à ces deux mots, si bien qu'il loupa un battement et laissa une étrange sensation de vide s'installer. Celle-là même qui l'avait déjà prise pour cible l'année dernière alors que Jeremiah l'avait soudainement trahie et mise dans ce train. Elle ne pouvait pas laisser tomber si facilement ! Elle n'avait pas le droit d'admettre qu'elle pouvait finalement partir si elle le voulait, que la vie continuerait avec ou sans elle de la même manière. C'était probablement vrai puisqu'en fin de compte, elle n'était pas franchement indispensable à l'épanouissement de qui que ce soit mais tout de même, elle pouvait se retenir de le lui faire comprendre. De faire au moins semblant de vouloir la garder à ses côtés encore un moment. La réalité s'imposa finalement : elle n'avait pas le droit de faire comme son frère. Peut-être lui en voulait-elle plus qu'elle ne l'avait imaginé jusque là ? Candlynn se retint tout de même de faire part de cette réflexion aussi désagréable que dérangeante à sa meilleure amie, elle était censée bouder et puis, elle n'était même plus certaine qu'elle était encore réellement sa meilleure amie. A cette pensée, son cœur se manifesta de nouveau. Il ne semblait pas d'accord non plus. Comment Bailee pourrait être autre chose que sa meilleure amie ? Et si elles ne se parlaient plus du tout, ou alors juste pour se passer le sel à table lorsque personne d'autre ne pourrait le faire ? Qu'elles en arrivaient à s'ignorer totalement, à ne ressentir plus rien d'autre qu'une indifférence sans précédent ? Non... Hein non ? Ça ne pouvait pas arriver. Non... Ça n'arriverait pas. Elle se souvenait sans mal des larmes qu'elle avait versé l'année précédente et de cet abandon au dessus duquel elle avait eu bien du mal à passer... Elle ne voulait pas revivre tout ça... Elle ne parvenait pas vraiment à se faire à l'absence de son aîné mais elle faisait désormais partie d'un quotidien qui ne l'avait pas dérangé plus que ça durant de nombreux mois. Bien sûr qu'elle avait toujours voulu sortir, bien sûr qu'il lui manquait très souvent, mais au final elle n'était pas la fille la plus malheureuse du monde, elle avait su s'en sortir et de ce qu'elle en avait compris, sa famille s'en sortait tout aussi bien. Si tout recommençait, ce serait de sa faute. Entièrement de sa faute. Et elle le savait particulièrement bien. Mais elle ne pouvait tout de même pas renoncer à sa vie d'avant simplement pour éviter d'avoir à supporter une autre absence, si ? Dans tous les cas, il manquerait quelqu'un... Sauf que son frère était le seul responsable de son départ, à deux ils auraient pu se liguer contre leurs parents et faire en sorte qu'elle le loupe, ce train ! Ce qu'il n'avait strictement pas fait... Et là, Bailee avait essayé de la faire renoncer à prendre la poudre d'escampette. Est-ce qu'elle avait ressenti la même sensation bizarre qu'elle en comprenant qu'elle voulait l'abandonner ? Peut-être qu'elle était en train de rendre sa meilleure amie aussi triste qu'elle ne l'avait été à cause de son frangin... Sa gorge se serra tandis qu'elle tâchait de faire comme si de rien n'était, lançant malgré elle de longs et insistants regards en direction de l'autre Serdaigle. Elle ne voulait pas qu'elle soit triste, et encore moins à cause d'elle. Elle était en train de tout faire rater alors que l'année n'avait même pas encore officiellement commencée... Comment pouvait-elle être aussi bête ? Au final, elle n'avait peut-être pas l'apparence d'un légume, mais elle avait très certainement hérité de leur cerveau. Elle ne voyait pas d'autre explication. A la place de sa meilleure amie, elle n'aurait jamais accepté d'être amie avec elle. Ça devait être dur ! Bon, d'accord, elles ne s'étaient jamais vraiment disputées et elle faisait tout son possible pour être une bonne amie mais visiblement, elle n'était pas très douée. Peut-être que Bailee devait faire toujours plein d'efforts pour réussir à la supporter et que c'était pour ça qu'elle consentait finalement à la laisser partir ? Elle le lui aurait sûrement dit si elle était aussi nulle quand même. Elle n'aurait sûrement pas attendu qu'elle trouve un passage pour filer pour la pousser dedans et s'en débarrasser, ça ressemblait pas beaucoup à l'amie qu'elle connaissait.

Et puis toute la bonne volonté qu'elle pouvait bien mettre à tenter de sauver les apparences, de continuer à bouder parce qu'elle avait le droit parfois elle aussi même si elle ne savait plus bien comment elles en étaient arrivées là s'envola en fumée à la vue d'une Browning bien trop silencieuse pour rester là sans rien faire. La voir ainsi à moitié cachée dans ses bras était tout simplement insupportable et même si elle avait voulu bouder et se rebeller un temps soit peu contre le chef de leur meute de deux, elle n'était pas assez déterminée pour continuer sur cette voie-là alors qu'elle pouvait perdre sa meilleure amie. Elle préférait de loin s'écraser, faire comme s'il n'avait jamais été question de partir, de l'abandonner, d'aller retrouver Jeremiah loin de Poudlard. Elle était de toute façon bien plus douée pour ça... Bien sûr, son caractère doux et facile à vivre s'était largement envenimé pendant les grandes vacances, elle n'était plus vraiment la petite fille docile et relativement obéissante qu'avaient connue ses parents mais elle n'avait pas envie d'être le même semblant de peste avec Bailee. Ses parents ne pouvaient pas décider un matin de plus être ni son père ni sa mère parce qu'elle n'avait pas été gentille avec eux alors que sa meilleure amie pouvait très bien se lever un jour en décrétant qu'elle était trop enquiquinante pour rester avec elle comme elle le faisait d'habitude. Dans cette histoire, elle avait beaucoup plus à perdre qu'à gagner et si en général elle se fichait pas mal de voir arriver la défaite ou la victoire, elle n'avait pas la moindre envie de voir la Serdaigle se faire la malle à cause d'un comportement trop bête, d'une dispute inutile, ou d'une différence de point de vue un peu trop encombrante. Avec elle, elle resterait la même Candy qu'elle avait été l'année dernière, toujours prête à la suivre dans elle ne savait trop quelle aventure, ne se fâchant jamais de parler dans le vide, l'embêtant toujours autant à vouloir tout dessiner tout le temps dès qu'il y avait un truc qu'elle n'avait jamais vu avant... Ça avait marché comme ça l'année dernière, il n'y avait pas de raison que ça ne soit plus le cas. En s'approchant de la jeune fille, son cœur s'était emballé, battant à un rythme incroyable. La crainte de se faire virer méchamment parce qu'elle lui en voulait, certainement. Après tout, elle ne lui avait pas demandé son avis et il y avait fort à parier qu'elle ne lui aurait pas donné son accord si elle avait pris la peine de le lui demander. Toutefois, l'appréhension se dissipa rapidement une fois tout contre elle. Elle ne se souvenait pas avoir été aussi proche de la Serdaigle rien qu'une fois. Elles n'avaient jamais semblé être de grandes adeptes des câlins, bisous et autres trucs de bébés. Enfin, elle n'avait jamais eu l'impression d'être un bébé lorsqu'elle embêtait son frère lorsqu'il était occupé jusqu'à ce qu'il daigne arrêter ce qu'il faisait pour la prendre dans ses bras mais c'était probablement différent. Entre frères et sœurs, ça ne devait pas compter pareil. Là, il ne s'agissait pas de son frangin mais de sa meilleure amie, et elle ne savait pas vraiment si c'était des choses qui se faisaient mais l'idée d'une réponse négative ne fit que traverser son esprit sans même s'y arrêter. Peut-être qu'être des meilleures amies pour la vie, c'était un peu comme être des sœurs ? C'était possible. Elle n'avait jamais vraiment creusé cette option mais ça semblait presque logique. Contre toute attente, la jeune Browning ne la vira pas. De longues secondes avaient filé avant que Candlynn ne se fasse à cette idée. Elle ne lui en en voulait donc pas vraiment. Pas assez pour ne pas vouloir qu'elle s'approche en tout cas. Si la situation avait été différente, elle se serait certainement permise de sautiller un peu partout dans le wagon pour faire partager sa joie mais ça signifiait s'éloigner et elle n'en avait absolument pas envie. Le sourire de sa meilleure amie en fit sans mal renaître un sur ses lèvres. Elle ne l'avait pas perdue. Elles avaient juste traversé une petite zone de turbulence, comme il y en avait sûrement un peu partout tout le temps. Les amitiés pour la vie et les voyages en avion ne devaient pas être les seules choses qui en connaissaient. Ou alors le monde aurait été injuste mais il lui semblait, à cet instant en tout cas, qu'il ne l'était pas tant que ça. Tout rentrait doucement dans l'ordre mais elle était certaine de ne jamais vouloir recommencer, revivre ça, manquer de la perdre une nouvelle fois. Enfin, s'il lui suffisait de ne plus parler de départ pour éloigner tout nuage, elle devrait probablement en être capable. Et tenter discrètement de trouver une sortie quand même, juste au cas où... Au moins pour visiter Pré-Au-Lard ? Peut-être que Bailee serait d'accord pour aller au village, même si elles n'en avaient pas le droit ? Et une fois qu'elle serait dehors... Non, non, non. Elle venait tout juste de se remettre de leur première vraie dispute, inutile de s'enfoncer un peu plus dans les causes de celle-ci. Elle pouvait très bien passer quelques mois sans même imaginer mettre le nez en dehors de l'enceinte du château. Oui, elle le pouvait. Elle le devait également. Pour elles. Pour elle.

« Je ne boude pas. C'est juste que... Tu me manquerais tellement si tu n'étais plus là, moi aussi je veux que tu sois ma meilleure amie pour toujours et qu'on se sépare jamais, jamais, jamais. »

Son cœur fit un bond dans sa poitrine à cet aveux. Bien entendu, elle l'avait tout de même un peu compris puisqu'elle n'avait pas cherché à la faire garder ses distances, ni même à lui trouver qu'elle faisait la tête mais en avoir ainsi la certitude était tout de même on ne pouvait plus rassurante. Et puis, elle voulait toujours qu'elles soient meilleures amies même si elle n'avait pas été une amie parfaite sur ce coup-là. Même mieux, elle voulait être sa meilleure amie pour toujours. C'était quand même trop bien. La jeune Zuckowski était parfaitement d'accord avec cette idée-là, ne jamais avoir d'autre meilleure amie qu'elle, avoir toujours une place dans sa vie pour elle, et rester en contact jusqu'à ce que la mort les sépare, tout ça tout ça. Elle resserra discrètement son étreinte. C'était un bon programme, certainement le meilleur dont elle ait pu entendre parler à Poudlard. Comment aurait-elle pu rêver meilleure deuxième rentrée ? Elle ne regrettait plus d'avoir été à l'heure contre son gré, elle n'en voulait plus tant à son frère de l'avoir trahie une nouvelle fois non plus. Ça en valait la peine. Elle retrouvait sa meilleure amie, et avait l'impression d'être plus proche d'elle qu'elle ne l'avait jamais été jusque là, comme si cette dispute avait pu les rapprocher d'une quelconque manière. Elle rentrerait chez elle aux vacances de Noël, mais avant cela, elle ne parlerait plus de quitter le château. Peut-être chercherait-elle quand même une issue, peut-être même que Bailee serait d'accord pour l'y aider, comme elles l'avaient fait toute l'année d'avant, mais elle ne l'abandonnerait pas. Les joues de Candy s'empourprèrent légèrement lorsqu'elle posa sa tête sur son épaule tandis que sa main allait machinalement lui caresser les cheveux, comme le faisait son aîné lorsqu'elle n'allait pas très bien ou qu'elle était fatiguée. Oui, ça devait être ça; être meilleures amies pour la vie, c'était un peu comme être des sœurs à la différence près qu'on avait pas le même nom, pas le même sang, pas les mêmes parents, qu'on habitait pas au même endroit, qu'on se ressemblait pas, qu'on avait pas les mêmes souvenirs de quand on était petits, qu'on faisait pas partie de la même famille... C'était peut-être pas exactement la même chose en fait mais elle n'avait pas envie de se limiter à ce genre de détails pas très utile ni très important de toute façon. Pour aujourd'hui ce serait tout pareil et le monde serait très bien ainsi. En même temps, Bailee ne lui avait pas encore demandé de retourner s'asseoir en face, c'était bien la preuve que c'était un peu pareil. Sauf qu'elle n'était pas très proche de sa sœur alors elle devait peut-être pas être très habituée à faire des câlins à sa sœur, ce qui risquait de poser un petit problème si c'était vraiment tout pareil comme elle essayait de s'en convaincre tant bien que mal depuis qu'elle s'était assise sur ce siège-là. Zut. Elle n'avait pas pris en compte cette partie de l'histoire avant ça, ce qui était un peu dommage quand on y pensait puisque dans un cas comme celui-ci, il était largement préférable qu'être meilleures amies pour la vie n'ait strictement rien à voir avec être des sœurs. Elle ne voulait pas devenir une Margaret deux, même si elle n'avait rien contre la Margaret numéro un.

« Mais j'suis là. Et j'serais encore là demain, et après-demain, et après-après-demain, et tout et tout. J'ai plus trop envie d'partir en fait. Déjà que j'ai pas trop aimé les vacances parce que t'étais pas là et que je pouvais pas t'écrire, ni te téléphone — t'as un téléphone d'ailleurs ? — alors je crois que ce serait trop nul si c'était pour toujours. On pourra p't'être passer les vacances de Noël ensemble ? Et celle d'après ? Et un bout de celles d'été ? Hein, hein, tu voudrais bien ? Comme ça, on se séparerait presque jamais jamais jamais. »

Bon, elle n'avait pas pensé une seule seconde qu'il n'y avait pas qu'elles deux au monde, que leur famille respective n'avait peut-être pas envie de passer leur vie ensemble simplement pour leur faire plaisir mais ce serait tout de même bête que leurs mamans soient amies sans que ça ne puisse leur servir à quoi que ce soit. Elles seraient sûrement d'accord pour passer un peu de temps ensemble, et le reste des gens, bien gentiment, suivrait sans faire d'histoire. Elle ne doutait pas un seul instant que son père n'aurait rien contre l'idée, content de faire plaisir aux deux femmes de la famille, et qu'en lui faisant les yeux doux, Jeremiah finirait par capituler, non sans bouder un peu histoire de bien lui montrer qu'il n'était pas ravi de la voir passer encore plus de temps avec cette gamine dont l'influence n'était pas des plus bénéfiques. Après, elle saurait sûrement faire avec. Elle aurait sa meilleure amie donc il pourrait bien bouder un moment que ça ne changerait pas le cours de sa vie. Ça ne serait pas comme s'il n'y avait que lui dans celle-ci et qu'il lui fallait absolument retrouver sa présence au plus vite pour ne pas devenir complètement folle. Bon, d'accord, elle n'aimerait pas davantage mais elle pourrait penser à autre chose qu'à la mauvaise humeur de son aîné. L'idée lui paraissait excellente ! Il fallait qu'elle en parle à ses parents dès qu'elle rentrerait au château. Peut-être que sa mère serait d'accord pour tout mettre en place pendant qu'elle serait sagement à l'école, contre la promesse de ne pas recevoir de lettres qui disaient qu'elle avait été envoyée en retenue pour avoir trop rêvassé en cours ou pour avoir fait un dessin sur le parchemin d'un contrôle ? Elle réussirait sûrement à jouer les élèves modèles jusqu'à Noël si elle savait qu'il y avait une telle récompense à la clé ! Il ne serait plus question de regarder par la fenêtre en attendant que l'heure passe, ni même faire des gribouillages au lieu de prendre des notes ou alors à se laisser aller à reproduire les peintures de son livre d'Histoire au lieu d'écouter son professeur... Ce serait sûrement difficile mais pour pouvoir réunir ses deux vies le temps des vacances, elle voulait bien faire tous les efforts du monde. Elle n'avait toujours pas eu l'avis de sa meilleure amie sur la question mais ça lui paraissait tellement impossible qu'elle n'approuve pas avec un sourire radieux qu'elle ne voyait même pas l'intérêt d'avoir la certitude que ça pouvait lui convenir également avant de se faire des films, de laisser son imagination créer les meilleures vacances du monde. Bien sûr qu'elle serait d'accord. Après tout, ça revenait à mettre en application ce qu'elle venait elle-même d'avouer vouloir. Elles ne seraient presque jamais séparées. Et Jeremiah finirait sûrement par apprécier Bailee, puisque s'il ne l'aimait pas, c'était simplement parce qu'il ne la connaissait pas. Et inversement. D'accord, elle n'était pas convaincue d'avoir envie de les partager, mais ça ne durerait pas longtemps et il n'y avait pas grand risque à parier qu'ils ne passeraient pas leur vie à s'écrire, ni même qu'ils deviendraient à leur tour des meilleurs amis pour la vie. Peut-être que la Serdaigle finirait par comprendre à quel point il était génial et qu'elle l'aimerait un peu trop bien mais c'était à peu près le seul problème qu'il pouvait y avoir. Ce n'était pas insurmontable. Ils ne seraient jamais amoureux, tout ça tout ça, donc c'était bon. Bien sûr, elle n'avait aucune preuve là encore mais elle n'en avait pas besoin. Une meilleure amie ça tombait pas amoureuse du frère de sa meilleure amie, c'était pas possible. Tout comme un frère pouvait pas tomber amoureux de la meilleure amie de sa sœur, parce que c'était encore plus mal. Il devait y avoir des lois qui l'interdisaient, ou quelque chose dans le genre. Peut-être ferait-elle mieux, tout de même, de demander à ses parents confirmation. Juste au cas où. Ils étaient tellement trop bien tous les deux que ça semblait presque logique que si c'était pas illégal, ça pouvait arriver.

« J'aimerais trop pouvoir te montrer ma chambre ! Ma mère a un peu râlé au début des vacances parce que j'ai arraché un bout du papier peint sur un mur pour faire un dessin de nous mais c'est pas grave. J'avais pas de photo alors j'ai fait comme j'ai pu... J'ai ramené mon appareil photo cette année, d'ailleurs. J'espère qu'il va marcher. Mais je crois pas trop... J'ai entendu je sais plus où que les trucs moldus marchaient pas à Poudlard... C'est pas toi qui me l'as dit ? Enfin bref, comme j'avais plein de photos de mon frère partout et pas de toi et bah j'ai improvisé. J'trouve que ça fait joli moi. Mais pas mes parents... Et puis, t'étais un peu là comme ça... »

Elle ne put s'empêcher de rire un peu bêtement à la fin de sa phrase, comme s'il s'agissait là d'une bêtise un peu plus grosse que les autres alors qu'au fond, ce n'était probablement pas la pire de sa vie... Elle ne s'en souvenait pas puisqu'elle disait tellement de choses dans une journée qu'elle en avait oublié la moitié en allant se coucher mais ça lui semblait tout de même étrange que ça puisse être ça, la pire, alors que ce n'était même pas tant une bêtise... Candlynn soupira doucement et sourit de plus belle. Tout était vraiment comme avant. Rien n'avait changé. C'était un peu comme si elles ne s'étaient jamais disputées.

« D'ailleurs, j'ai ramené une peluche géante de bébé lama, parce que je pouvais pas en avoir un vrai, parce qu'on pouvait pas le garder à la maison et qu'on savait pas ce que ça mangeait les lamas et que je serais pas là pour m'en occuper et tout. Mais c'était drôle, elle prenait presque toute la place dans le camping car, mon frère arrêtait pas de se plaindre, de dire que j'étais trop grande et tout. Mais je l'ai gardé quand même. Elle sert à rien mais j'l'aime bien. Elle prend un peu toute la place dans ma chambre aussi, parce qu'elle est un peu minus mais ça m'gêne pas. Enfin, si tu viens un jour, on la mettra dans celle de Jeremiah, elle aura plus de place pour faire sa vie de peluche en plus. »
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[ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] EmptyDim 18 Nov - 17:57

« Mais j'suis là. Et j'serais encore là demain, et après-demain, et après-après-demain, et tout et tout. J'ai plus trop envie d'partir en fait. Déjà que j'ai pas trop aimé les vacances parce que t'étais pas là et que je pouvais pas t'écrire, ni te téléphone — t'as un téléphone d'ailleurs ? — alors je crois que ce serait trop nul si c'était pour toujours. On pourra p't'être passer les vacances de Noël ensemble ? Et celle d'après ? Et un bout de celles d'été ? Hein, hein, tu voudrais bien ? Comme ça, on se séparerait presque jamais jamais jamais. »

D'un seul coup, Bailee se sentait un peu stupide d'avoir réagi au quart de tour sans même prendre le temps de vérifier si la décision de sa meilleure amie était définitivement prise ou non. Finalement, il avait suffi d'une simple petite crise de larmes pour qu'elle revienne sur sa décision et décide de rester avec elle. Peut-être aurait-il était juste nécessaire de dialoguer un peu, paisiblement, sans se tirer dans les pattes et elles en seraient arrivées à la même conclusion facile et évidente. Elles étaient faites pour s'entendre et pour être des amies tout au long de leur vie. Elle devait être bien ridicule maintenant et Candlynn était probablement en train de se moquer d'elle intérieurement pendant qu'elle la serrait dans ses bras. Après tout, elle aurait bien raison de le faire. Elle au moins, savait que même si une dispute avait lieu entre elles, elle ne serait pas toute seule. La serdaigle avait toujours été apprécié de tous, il aurait suffi qu'elle aille quémander l'amitié d'autres petits camarades pour l'obtenir aussitôt. Bailee n'osait pas imaginer ce qu'il adviendrait d'elle si ça devait se dérouler comme ça. Elle se voyait déjà prendre son petit-déjeuner en solitaire dans la grande-salle, se retrouver toute seule lorsqu'il faudrait former des binômes de travail. Ça ne lui plaisait pas du tout, elle n'avait pas la moindre envie d'être la gamine bizarre qui était toujours dans son coin parce que personne ne l'aimait et que lui adresser la parole n'était absolument pas quelque chose que feraient la plupart de ses camarades de classe. En définitive, elle serait traitée comme une mal-propre alors que pourtant, elle était quelqu'un de très gentil qui gagnait à être connue... Bon, d'accord, ce n'était pas forcément vrai. Elle devait bien avouer qu'elle n'avait pas été la plus aimable des élèves depuis qu'elle était arrivée à Poudlard. En même temps, elle n'avait pas franchement eu à l'être. Elle connaissait déjà une fille formidable et n'avait pas besoin de s'intégrer parmi les autres parce qu'elle savait qu'elle ne serait jamais seule. En vérité, elle n'en avait pas la moindre idée parce qu'elle venait juste de rencontrer la petite pleurnicheuse qu'elle avait épaulé dans le train. Mais elle savait déjà qu'elles auraient à partager leur dortoir pendant plusieurs années et qu'elles étaient capables de bien s'entendre. Même si elle parlait beaucoup et qu'elle était un peu trop proche de son grand-frère, la petite pleurnicheuse lui avait fait plutôt bonne impression et c'était plutôt rare, il fallait qu'elle en profite. Alors peut-être avait-elle évincé un peu trop rapidement ses autres petits camarades, mais ça ne la dérangeait pas du tout, ou en tout cas, ça ne l'avait pas dérangé jusqu'à cette fameuse dispute. Si tout semblait s'être désormais arrangé entre elle, la serdaigle avait tout de même l'impression d'avoir reçu un électrochoc très désagréable. Elle devait changer, seulement, c'était plus facile à dire qu'à faire.

« Bah oui, j'ai un téléphone. Mais on pourra s'envoyer des hiboux aussi, parce que moi, j'aime bien écrire et que quand j'envoi des trucs que j'écris, j'oublie moins de choses que quand je téléphone. A chaque fois que je raccroche, je me dis que j'ai oublié de dire un truc important. » Débita-t-elle d'une seule traite avant de s'autoriser à prendre une pause pour respirer. « Je suis sûre que ma maman voudrait bien que vous passiez Noël chez nous, vous pourriez vous garer dans le jardin, je sais déjà ce que je t'offrirais comme cadeau, ça serait chouette ! »

La petite fille ne se souvenait pas avoir déjà parlé autant une seule fois dans sa vie. Ça lui faisait tout drôle de parvenir à débiter autant de mot dans un laps de temps aussi court. Plusieurs fois déjà, elle s'était demandée comment faisait Candlynn pour parler autant et elle n'avait jamais trouvé de réponse à sa question. Et pour cause, elle-même se contentait du strict minimum, pesant chacune de ses phrases pour qu'elle contienne le moins de mots possibles et imaginables. A croire qu'elle était tout bonnement incapable de faire des phrases de plus d'un certain nombre de mots. Ou alors, elle avait sans doute l'impression qu'on avait un nombre de mots attribué pour une vie entière et qu'il était totalement impossible de pouvoir le dépasser. Dans ce cas, elle avait choisi de consacrer son enfance à l'écoute pour emmagasiner le maximum de connaissances pour pouvoir le transmettre à d'autres lorsqu'elle serait à l'âge adulte. Alors que si elle parlait beaucoup pendant son enfance, non seulement, elle n'apprenait rien d'enrichissant puisqu'elle passerait son temps à parler de sa propre vie qui n'avait, il faut bien l'avouer, pas le moindre intérêt, mais en plus, elle n'aurait plus de mots pour ses vieux jours, ce qui la contraindrait à écouter des gens qu'elle connaissait à peine lui faire la conversation pendant qu'elle essaierait de s'endormir pour ne pas avoir à écouter. Bailee avait déjà dû se rendre dans une maison de retraite avec sa maman. Elle rendait visite à une de ses anciennes institutrices qu'elle avait beaucoup aimé et avec laquelle elle était resté en contact pendant de nombreuses années, mais uniquement par mail. En apprenant qu'elle était en fin de vie, elle avait voulu aller lui présenter ses deux adorables filles et lui dire au revoir dans les formes. Évidemment, la serdaigle avait essayé de râler, de dire qu'elle n'avait aucune envie d'y aller et que ça l'enquiquinait follement de devoir voir une vieille qu'elle ne connaissait même pas et avec laquelle elle ne pourrait même pas jouer. Sauf qu'en arrivant dans la maison de retraite, elle n'avait plus eu la moindre envie de se plaindre. Tout lui semblait particulièrement froid. Jamais elle ne voulait vivre dans un endroit pareil, avec tout plein de gens comme ça, le mieux était sans doute de mourir avant. En plus, sa maman avait passé des heures à discuter avec cette vieille femme, en demandant ensuite à Bailee et Margaret de venir se présenter. Si l'ainée des Browning avait refusé tout net, sa petite sœur avait essayé de s'exécuter, un peu impressionnée quand même par cette femme qu'elle ne connaissait pas. Pour une fois, les deux sœurs étaient à peu près d'accord, elles trouvaient toutes les deux que cet endroit n'était pas du tout bien et elles avaient hâte de pouvoir s'installer de nouveau à l'arrière de la voiture pour pouvoir rentrer à la maison le plus vite possible. Mais à croire que cette expérience ne lui avait pas suffi finalement. Bailee était encore capable de faire de longues phrases et même si elle s'étonnait elle-même de ce regain de voix, elle n'était pas forcément mécontente. Ça ne durerait sans doute pas, elle ne croyait plus au père Noël depuis longtemps, mais pour le moment, elle comptait bien en profiter au maximum.

« J'aimerais trop pouvoir te montrer ma chambre ! Ma mère a un peu râlé au début des vacances parce que j'ai arraché un bout du papier peint sur un mur pour faire un dessin de nous mais c'est pas grave. J'avais pas de photo alors j'ai fait comme j'ai pu... J'ai ramené mon appareil photo cette année, d'ailleurs. J'espère qu'il va marcher. Mais je crois pas trop... J'ai entendu je sais plus où que les trucs moldus marchaient pas à Poudlard... C'est pas toi qui me l'as dit ? Enfin bref, comme j'avais plein de photos de mon frère partout et pas de toi et bah j'ai improvisé. J'trouve que ça fait joli moi. Mais pas mes parents... Et puis, t'étais un peu là comme ça... »

Pour toute réponse, Bailee se contenta de resserrer son étreinte autour de sa meilleure amie. Finalement, ce trajet en train n'était pas aussi nul qu'elle l'avait imaginé. Elle se fichait que sa meilleure amie parle toujours trop, qu'elle ne fasse pas trop attention à elle, parfois, qu'elle la mette en retard en cours parce qu'elle voulait absolument passer par les cuisiner pour prendre un cookie. Elle était là, toute proche et c'était tout ce qui comptait pour le moment. En temps normal, elle aurait certainement froncé les sourcils pour mieux réfléchir à cette histoire d'appareil photo, elle aurait ensuite plongé la main dans son sac pour voir si elle n'avait pas, par le plus grand des hasard, un livre sur le sujet et dans le cas contraire, elle aurait pris soin de le rédiger sur un post-it pour ne pas oublier de se rendre à la bibliothèque pour régler la question. Elle ne savait pas trop comment marchaient les appareils photos moldus. Sa mère en possédait pourtant un qu'elle utilisait souvent lorsqu'elle était avec ses filles pour immortaliser des moments qu'elle voulait inoubliables, mais jamais elle n'avait autorisé les deux enfants à l'emprunter parce qu'il était soi-disant fragile et de très bonne qualité. Elle ne voulait surtout pas qu'il soit cassé sinon ça risquerait de la gêner dans son travail. Bailee s'en fichait un pue, elle devait bien reconnaître que les photos moldues étaient beaucoup moins bien que celles des sorciers. Son père lui en avait ramené plusieurs du ministère lorsqu'elle était petite, et elle avait toujours trouvé trop génial de voir les bonhommes qui bougeaient dans des cadres. Les photos de sa maman semblaient bien ternes en comparaison, mais comme c'était sa passion, Bailee avait eu assez de jugeote pour ne rien dire à ce sujet, se contentant simplement de se faire sa propre opinion lorsqu'elle regardait les différents clichés. Une chose était sûre, elle ne serait jamais photographe lorsqu'elle serait plus grande. D'accord, pour le moment, elle n'avait aucune idée du futur métier qu'elle allait exercer, mais elle était au moins sûre et certaine de pouvoir en éliminer quelques-uns sans attendre. Déjà, tous les métiers dangereux où elle risquait de se faire tuer, comme pompier, policier, Auror... Il était absolument hors de question qu'elle coyote le danger en permanence. Elle était déjà terrorisée par les monstres qui se trouvaient sous son lit, ce n'était pas en plus pour s'élancer à leur poursuite, elle trouvait bien plus intelligent de les fuir. Après, il y avait tous les métiers salissant. Elle prenait bien soin de toutes ses tenues vestimentaires, ce n'était pas pour les ruiner chaque jour de la semaine parce qu'elle devait patauger dans la boue en tant que chercheuse, jardinier ou elle ne savait trop quoi. Pour le moment, ce qui la tenterait vraiment serait de devenir lectrice professionnelle, mais elle savait tout de même qu'elle avait peu de chance d'aboutir, puisque sa mère lui répétait sans cesse que ce n'était pas un vrai métier. Une chose était sûre, elle allait probablement trouver quelque chose dans les livres, puisqu'il était évident qu'elle appréciait plus la compagnie de ceux-ci que celle des humains. A part Candlynn évidemment, mais c'était sans doute parce que la petite fille était quelqu'un de tout à fait exceptionnel. Peu de gens avaient la chance d'avoir une meilleure amie aussi fantastique que la sienne, elle commençait à en prendre conscience désormais.

« D'ailleurs, j'ai ramené une peluche géante de bébé lama, parce que je pouvais pas en avoir un vrai, parce qu'on pouvait pas le garder à la maison et qu'on savait pas ce que ça mangeait les lamas et que je serais pas là pour m'en occuper et tout. Mais c'était drôle, elle prenait presque toute la place dans le camping car, mon frère arrêtait pas de se plaindre, de dire que j'étais trop grande et tout. Mais je l'ai gardé quand même. Elle sert à rien mais j'l'aime bien. Elle prend un peu toute la place dans ma chambre aussi, parce qu'elle est un peu minus mais ça m'gêne pas. Enfin, si tu viens un jour, on la mettra dans celle de Jeremiah, elle aura plus de place pour faire sa vie de peluche en plus. »

La petite fille arriva quand même à glousser, entre deux reniflements, imaginant fort bien une peluche lama géante dans le camping car familial. Candlynn était fidèle à elle-même, toujours aussi... Cinglée. Il fallait l'avouer, sa meilleure amie avait toujours eu un sérieux grain. Ses idées étaient toutes plus loufoques les unes que les autres, sauf que lorsqu'elle en parlait, elle semblait toujours être affreusement sérieuse. Ça avait été le cas lorsqu'elles avaient voulu s'enfuir de l'école l'année passée et qu'au lieu de ça, elles étaient tombé sur une gryffondor appelée Meredith qui les avait écouté bavasser pendant de longues minutes. Elle se souvenait vaguement d'une histoire de légumes géants et des discours assez étranges de sa meilleure amie à ce sujet. Sauf que la grande asperge n'avait pas eu l'air d'être choquée le moins du monde par le comportement bizarre de la petite fille. Bailee aurait aimé que ce soit le cas, non pas qu'elle voulait que Candy soit rejetée par les autres élèves, absolument, mais elle avait tendance à se montrer un peu égoïste. Elle avait une amie plus que formidable et elle aurait aimé qu'elle soit à elle, rien qu'à elle, en permanence. Il n'y avait aucune raison pour qu'elles ne s'entendent pas pendant toute leur vie donc elle n'avait aucune raison de se chercher d'autres amies, bien au contraire. Bailee partait du principe qu'il n'était pas hyper agréable d'être tout seul mais qu'on avait pas besoin d'avoir quinze milles amis pour être heureux. Elle avait déniché la perle rare et ne comptait pas faire une croix dessus aussi facilement. Or, il y avait fort à parier que si d'autres personnes apprenaient à connaître sa formidable amie, elles voudraient la lui voler et il était hors de question qu'elle laisse faire une chose pareil. Certains pourraient appeler ça de l'égoïsme, mais elle préférait nettement se dire que c'était simplement une mesure préventive. Elle voulait préserver Candy des tentations du monde extérieur, voilà tout. Plus tard, lorsqu'elles seraient plus grande, la serdaigle la remercierait certainement d'avoir aussi bien veillé sur elle, il n'y avait aucune raison pour qu'elle lui reproche de l'avoir forcée à entrer dans une sorte d'amitié exclusive dont elle ne voulait absolument pas. Mis à part aujourd'hui, elle ne s'était jamais plainte, elle n'avait donc pas eu l'impression d'étouffer auprès d'elle et voulait probablement y rester pendant encore de longues et heureuses années. Son projet de fuite semblait être bien loin pour le moment et même si Bailee n'en était pas tout à fait convaincue, elle préférait pour le moment, éloigner la petite partie d'elle-même qui se permettait encore de douter, histoire de savourer un peu plus leurs retrouvailles si longtemps attendue. Elle se maudissait encore de n'avoir pas su se montrer sous son meilleur jour alors qu'elle aurait dû être juste ravie de retrouver celle qui lui avait tant manqué pendant ces deux mois de vacances et qu'elle croyait ne jamais revoir. Heureusement, il n'était pas trop tard pour bien faire et la petite fille était bien décidée à savourer la présence de son amie à ses côtés, à présent.

« Je crois qu'un lama ça mange de l'herbe, du foin, ce genre de choses, un peu comme un poney. » Déclara-t-elle avec sérieux. « Je voulais avoir un poney, mais ma maman a pas voulu alors j'ai fait un caprice, mais j'ai pas eu mon poney. On pourrait chercher des livres sur les lamas à la bibliothèque, comme ça, on leur montrera qu'on pourrait s'occuper de notre lama si on en avait un. »

Bailee n'avait jamais été une grande amoureuse des animaux, mais elle ne les détestait pas non plus. Étrangement, à l'heure actuelle, elle aurait probablement décroché la lune rien que pour voir sa meilleure amie heureuse. Elle était tellement désolée d'avoir provoqué cette dispute qu'elle aurait trouvé n'importe quel moyen d'arranger les choses et prouver à quel point elle regrettait d'avoir été aussi stupide. A cause d'elle, leur rentrée avait failli être un formidable gâchis. Fort heureusement, elle avait une meilleure amie absolument formidable sur laquelle elle pouvait compter pour résoudre un conflit. Si elle devait partager son désir d'adopter un lama pour lui prouver à quel point elle tenait à elle, la petite fille n'hésiterait pas une seule seconde à lui donner un coup de main. Peut-être que finalement, elles avaient trouvé un moyen de continuer à vivre de belles aventures toutes les deux.
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] [ANNEE 2018 - 2019] Deux mois, ça peut durer une vie parfois. — [FINI] EmptyDim 25 Nov - 23:23

« Bah oui, j'ai un téléphone. Mais on pourra s'envoyer des hiboux aussi, parce que moi, j'aime bien écrire et que quand j'envoie des trucs que j'écris, j'oublie moins de choses que quand je téléphone. A chaque fois que je raccroche, je me dis que j'ai oublié de dire un truc important. Je suis sûre que ma maman voudrait bien que vous passiez Noël chez nous, vous pourriez vous garer dans le jardin, je sais déjà ce que je t'offrirais comme cadeau, ça serait chouette ! »

Candlynn ne fut pas inquiétée une seule seconde par le flot impressionnant de paroles que venait de débiter son amie, d'ordinaire tellement si silencieuse. Après tout, il lui semblait normal que les mots finissent par forcer un peu le passage dans sa bouche. Elle les imaginait sans mal comme des dizaines et des centaines, peut-être même des milliers, de petits bonhommes qui attendaient bien patiemment leur tour pour sortir, il devait y avoir un jour et une heure inscrite quelque part sur un petit papier, comme un billet de train, sauf que Bailee ne les laissait quasiment jamais sortir puisqu'elle ne disait quasiment jamais rien, aussi la file de mots s'était allongée, allongée, allongée, jusqu'à ce que les bonhommes mots commencent à s'énerver comme c'était le cas à la caisse des supermarchés quand la caissière n'allait pas assez vite, et donc les mots avaient commencé à pousser, et pouf! ils avaient finalement réussi à sortir, plus nombreux que d'habitude. Dans la bouche de sa meilleure amie, la file de mots s'était un peu réduite. Elle sourit à cette pensée, contente et soulagée pour les mots qui allaient bientôt pouvoir recommencer à attendre tranquillement leur tour. Elle était tout de même rassurée sur ce coup-là que personne ne puisse l'entendre penser, elle était convaincue que personne ne pourrait jamais comprendre ce qu'il se passait dans sa tête, pas même sa meilleure amie aussi géniale puisse t-elle être. On finirait par la prendre pour une folle parce que tout le monde savait que les mots n'étaient pas des petits bonhommes et qu'ils ne le deviendraient uniquement lorsque le Père Noël n'existerait plus. Autant dire que ça n'était pas près d'arriver. Ce qui l'étonna en revanche fut l'air d'évidence qu'elle eut en lui apprenant qu'elle avait en effet le téléphone. Comment était-elle censée le deviner ? Elles avaient des vies totalement différentes, Bailee avait même su avant de recevoir sa lettre qu'elle irait à Poudlard alors que ce n'était pas son cas, comment pouvait-elle savoir avec certitude que la famille Browning avait un téléphone, et mieux, savait comment s'en servir. Ce n'était pourtant pas bien compliqué mais elle avait cru comprendre en se baladant dans les couloirs que tout le monde ne savait pas faire, en particulier les élèves qui venaient de grandes familles de sorciers. Elle avait entendu dire que certains se croyait supérieur aux moldus mais si on se basait sur leur incapacité à user un minimum de la technologie, il fallait reconnaître que c'était un peu raté. Enfin, elle n'avait jamais pris la peine d'aller le leur dire, non pas parce qu'elle en avait peur ou quoi que ce soit, simplement parce qu'ils risqueraient d'être triste et qu'elle n'aimait pas quand les gens étaient tristes par sa faute. Bien sûr, elle était humaine, alors ça lui arrivait de dire des trucs pas gentils, comme à tout le monde, mais elle préférait éviter, et ne le faisait jamais sans la moindre raison. Et aujourd'hui, pire que tout, elle avait rendu triste sa meilleure amie, qui ne lui avait strictement rien demandé, si ce n'était de se comporter comme une amie digne de ce nom, ce qu'elle avait été incapable de faire. Fort heureusement, elle ne semblait pas lui en vouloir beaucoup, reprenant leur conversation comme si elles ne s'étaient jamais disputées, comme si tout avait toujours été pour le mieux dans le meilleur des mondes. L'entendre suivre son délire de vacances ensemble ne put qu'achever d'éloigner les restes des nuages qui avaient plané sur leur amitié une poignée de secondes plus tôt. Elle était d'accord, et même mieux, elle paraissait croire que sa mère n'aurait rien contre le fait d'être accompagné pour les fêtes. Le coeur de la jeune Zuckowski s'était emballé, elle s'imaginait déjà passer des jours et des jours avec Bailee, loin des contraintes des cours, loin des règles de l'école, loin des autres élèves et des professeurs. Il n'y aurait plus qu'elles deux dans un petit monde à part le plus clair du temps. Qu'elle avait hâte ! Elle écrirait à sa mère dès ce soir pour lui demander si c'était possible, s'ils pouvaient pour de vrai passer les vacances de Noël chez les Browning, et elle irait dans la volière le lendemain matin, avant d'aller prendre son petit-déjeuner. A moins qu'elle prenne le risque de s'aventurer dans les couloirs cette nuit-même, pour être sûre que sa lettre arrive au plus vite. Ils seraient sûrement à Oldham, ce qui arrangerait les choses pour mettre au point des vacances si c'était réellement envisageable. D'un autre côté, il n'y avait pas de raison que ça ne le soit pas. Ils restaient très souvent dans leur maison anglaise durant les fêtes de Noël puisqu'il y avait généralement la famille de sa mère qui venait les y rejoindre, à l'exception de l'année précédente où, pour récompenser Candlynn d'avoir passé un trimestre tout entier dans une école loin des siens, ils s'étaient rendu en Bulgarie, puis en Pologne. Alors au fond, quelle différence il y avait d'être à Oldham ou d'être à... D'être où d'ailleurs ? Elle ne savait même pas où vivait sa meilleure amie ! Et si elle lui avait dit un jour, elle avait totalement oublié. Enfin, ce n'était probablement pas dramatique. Elle aurait sûrement l'occasion de lui demander lorsqu'elle rédigerait sa lettre, ou de toute façon, il y avait fort à parier que sa mère le sache puisqu'elle était amie avec la maman de Bailee. Ca allait grandement simplifier les choses. Elle pourrait laisser leurs mamans se débrouiller entre elles pendant qu'elle continuerait sa vie d'élève le plus normalement du monde. Bien sûr, elle ferait attention à ne pas aller en retenue et à ne pas avoir de mauvaises notes, ni à se faire enlever de points, ni à se faire renvoyer, ni à essayer de s'enfuir. Enfin, elle ferait attention à tout ça après ce soir, lorsqu'elle serait rentrée bien sagement de la volière au beau milieu de la nuit, sûre et certaine que le hibou qui porterait son précieux parchemin aurait bien compris l'adresse, quitte à lui murmurer plusieurs fois à l'oreille pour ne pas que sa voix trahisse sa présence, et à partager ses cookies avec lui. A moins que les hiboux préfèrent les chewing-gums à la banane ?

« Oui, on s'écrira si tu veux. J'aime bien écrire mais je fais souvent des grosses tâches d'encre tout partout, et c'est tout moche alors je dois recommencer plein de fois... Et puis, souvent je pense à des trucs mais le temps d'écrire le truc d'avant bah j'ai oublié l'autre, quand je parle, ça le fait pas parce que je dis plein de trucs vite comme ça tout sort de ma tête quand ça y arrive et y'a pas de trucs qui décident de rentrer chez eux parce que j'les ai pas dit tout de suite. Ce serait trop bien si on pouvait passer Noël ensemble ! On pourrait faire plein de batailles de boules de neige, et tout et tout ! Et on pourra faire une bûche de Noël aux cookies. C'est trop bon, t'as déjà goûté ? J'vais écrire à mes parents ce soir pour leur demander s'ils sont d'accord et tout, et j'l'enverrai tout de suite comme ça ils la recevront demain matin et on aura une réponse vite et si c'est oui ce serait trop bien ! »

Candy rit toute seule en imaginant les vacances merveilleuses qu'elles pourraient passer toutes les deux. C'était toujours un peu difficile de quitter Bailee pour rentrer lors des petites vacances, même l'année dernière. Pourtant, elle avait été contente de rentrer à Noël, et aux autres vacances, et même un peu aux grandes vacances même si elle savait que deux mois ce serait très long mais sa meilleure amie lui manquait encore et toujours. Alors si elle pouvait et rentrer et voir Bailee, tout ça en même temps, ce serait les meilleures vacances du monde que le monde ait jamais donné à une petite fille et elle serait, de ce fait, la fille la plus heureuse que le monde n'aurait jamais connue. C'était une chouette perspective et même sans réelle certitude, elle ne pouvait qu'en s'en réjouir d'avance. Ce serait trop bien, et à la rentrée elle irait le raconter à tous les gens qu'elle croiserait, comme cette pauvre fille de troisième année à côté de laquelle elle s'asseyait souvent le matin et à qui elle racontait tout ce qui lui passait par la tête entre deux bouchées de petit-déjeuner. Elle avait jusque là eu la décence de ne pas l'envoyer sur les roses même si elle s'était mise à ricaner l'année précédente lorsqu'elle lui avait raconté que le Père Noël semblait aimer les gâteaux puisqu'il finissait toujours ceux qu'elle mettait dans une assiette près du sapin, et que contrairement à ce qu'on pensait, les rennes n'aimaient pas l'eau, ni le lait, mais le jus de pomme pétillant. Loin de se vexer, elle s'était contentée de penser que c'était un ricanement nerveux, histoire de palier au choc que lui avait procuré cette découverte. Après tout, c'était normal, les gens s'étaient toujours fait de fausses idées sur la question, aussi se faire annoncer aussi brusquement la vérité devait être déstabilisant. La culpabilité n'avait pas mis longtemps à la rattraper cette fois-là, c'était pourquoi elle s'était bien gardée de continuer à faire des révélations du genre... Pourtant, elle en avait tout un tas sur le lapin de Pâques et la Fée des Dents. Elle en avait d'ailleurs déduit cette année qu'ils devaient tous être sorciers puisqu'ils parcourraient le monde en un temps record. Avant cela, elle avait toujours cru qu'ils avaient des avions privés ultra-rapides mais comme quoi, même elle, elle pouvait se tromper sur des choses très simples. Elle avait hâte de voir comment les Browning préparaient la venue du Père Noël tout de même. Comme c'était excitant ! Elle, elle devait mettre un pyjama de Noël, avec un renne dessus, et aller se coucher tôt après avoir préparé à manger pour les pauvres voyageurs et mis ses chaussures sous le sapin. Généralement, Jeremiah l'accompagnait et ils riaient jusqu'à ce que les cloches accrochées aux cous des rennes se mettent à tintinnabuler loin dans le ciel. Alors ils faisaient semblant de dormir et écoutaient religieusement ce qu'il se passait dans le salon. Une fois, elle avait surpris la voix du Père Noël ! Mais son frère dormait pour de vrai, alors il l'avait loupé, et il n'avait jamais voulu la croire... Pourtant, elle le savait, elle. Elle se prenait déjà à espérer que les traditions chez sa meilleure amie n'étaient pas trop différentes de celles de chez elle, histoire de ne pas être trop perdue...

« Je crois qu'un lama ça mange de l'herbe, du foin, ce genre de choses, un peu comme un poney. Je voulais avoir un poney, mais ma maman a pas voulu alors j'ai fait un caprice, mais j'ai pas eu mon poney. On pourrait chercher des livres sur les lamas à la bibliothèque, comme ça, on leur montrera qu'on pourrait s'occuper de notre lama si on en avait un. »

La Serdaigle stoppa tout mouvement, arrêtant même de respirer un instant le temps d'analyser correctement les paroles de Bailee. Les informations mirent un peu de temps à monter au cerveau mais lorsque ce fut fait, elle ne put s'empêcher de se lever d'un bond et de se mettre à sautiller partout dans le compartiment non sans une certaine hystérie, sous le regard épuisé de Kolia. Elles allaient avoir un lama ! Elles allaient avoir un lama ! Un lama ! Un lama, un vrai lama, qui fait tout comme les lamas, qui ressemble à un lama, qui vit comme un lama, parce que c'était un lama ! Mais il faudrait qu'il soit bébé alors... Oh oui ! Elles allaient avoir un bébé lama ! A cette pensée, elle se remit à sautiller de plus belle en riant, ses longues tresses bougeant dans des mouvements brouillons et décalés. Si elle avait su, un jour, qu'elle adopterait un lama avec sa meilleure amie, elle ne l'aurait jamais cru ! Elle finit par se calmer au bout de longues minutes et revint s'asseoir près de l'autre Serdaigle, un sourire enfantin, ravi, heureux et mais aussi légèrement désolé attaché à ses lèvres. Elle ne savait pas comment elle faisait pour tout savoir tout le temps comme ça, mais elle était vraiment très intelligente. Même sa mère n'avait pas su ce que mangeaient les lamas, c'était pour dire ! A moins qu'elle l'ait su mais qu'elle n'ait pas voulu le dire pour ne pas avoir à adopter de bébé lama...? C'était possible aussi, mais si tel était son but, et bien elle s'était faite avoir puisqu'elle le savait désormais, et qu'elle aurait son lama ! Une fois l'excitation passée, elle se remit à penser à ce qu'elle venait d'entendre. Elle n'avait pas eu le droit d'avoir un poney... Mais c'était trop triste ! C'était gentil les poneys en plus ! Surtout les roses... Elle en avait jamais vu en vrai mais lorsqu'elle était plus jeune, lors d'un voyage aux USA, elle avait rencontré une fille de son âge qui lui avait dit qu'ils étaient super rares alors ils les gardaient pour les gens très très très riches, comme les enfants de la Reine d'Angleterre. Elle n'avait jamais eu l'occasion de vérifier mais regardait autant que possible les défilés pour voir s'il n'y en aurait pas un qui avait exceptionnellement eu le droit de sortir... Manque de chance, ce n'était jamais le cas, mais elle ne désespérait pas. Il y aurait un jour où elle pourrait voir ces fichus poneys roses. Et peut-être même des bleus, qui sait ? Elle n'avait jamais entendu parler de poneys bleus mais l'espoir faisait vivre. Et le bleu c'était quand même plus joli que le rose. Ceci expliquant cela, il devait forcément en avoir un bleu. Peut-être même était-ce son poney, et qu'il l'attendait quelque part dans le monde ? Inutile d'en parler tout de suite à la jeune fille, elle finirait par être de nouveau triste en repensant au poney qu'elle n'avait pas eu... En même temps, les caprices ne résolvaient jamais rien de ce qu'elle en avait compris. La preuve, elle avait fait un caprice pour avoir des mèches bleues, elle n'en avait pas, elle avait fait un caprice pour rester dans la voiture, elle se retrouvait dans le train et Bailee avait fait un caprice pour avoir un poney, elle avait dû faire sans... C'était la triste réalité. Pour le lama, elles devraient trouver une autre technique. Une technique qui marcherait à coup sûr !

« J'savais pas qu'il y avait des livres sur les lamas à la bibliothèque ! C'est trop bien ! » s'exclama Candlynn en évitant de préciser qu'elle ne risquait pas de le savoir vu le peu de temps qu'elle y passait par mois... « On va avoir un lama ! Tutudu tutudu ! On va avoir un la-ma-ah-ah-ah ! Un lamaaaa ! »

A peine eut-elle le temps de terminer sa chanson qu'un grand, qui était sûrement à Serdaigle également puisque son visage lui disait quelque chose sans qu'elle ne parvienne à se souvenir quoi, ouvrit la porte de leur compartiment et passa la tête à l'intérieur pour leur dire qu'il était temps d'enfiler leurs uniformes puisqu'elles allaient bientôt arriver à destination... En fin de compte, ce voyage n'avait pas été aussi catastrophique qu'il s'annonçait, bien au contraire. Il était encore plus mieux que le précédent et Candy ne regrettait plus le moins du monde d'avoir été forcée à monter dans le train. C'était une nouvelle année extraordinaire qui se dessinait devant elle, et elle avait bien envie d'en profiter. Et de visiter Pré-au-Lard avant la fin de l'année... Elle pouvait bien sortir, si elle rerentrait après, non...?
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« Oui, on s'écrira si tu veux. J'aime bien écrire mais je fais souvent des grosses taches d'encre tout partout, et c'est tout moche alors je dois recommencer plein de fois... Et puis, souvent je pense à des trucs mais le temps d'écrire le truc d'avant bah j'ai oublié l'autre, quand je parle, ça le fait pas parce que je dis plein de trucs vite comme ça tout sort de ma tête quand ça y arrive et y'a pas de trucs qui décident de rentrer chez eux parce que j'les ai pas dit tout de suite. Ce serait trop bien si on pouvait passer Noël ensemble ! On pourrait faire plein de batailles de boules de neige, et tout et tout ! Et on pourra faire une bûche de Noël aux cookies. C'est trop bon, t'as déjà goûté ? J'vais écrire à mes parents ce soir pour leur demander s'ils sont d'accord et tout, et j'l'enverrai tout de suite comme ça ils la recevront demain matin et on aura une réponse vite et si c'est oui ce serait trop bien ! »

La petite fille fronça brièvement les sourcils, inquiète quant aux conditions climatiques qui les attendraient lorsqu'elles seraient à Oxford. Depuis qu'elle était née, elle ne se souvenait pas avoir eu droit à de la neige à chaque fois et il serait bien malheureux que la pauvre petite Candlynn soit déçue de découvrir l'herbe verdoyante et les arbres sans feuilles avec aucune trace blanche, même des plus minimes. C'était un vrai problème qu'elle ne pourrait pas résoudre en hurlant ou en tapant des pieds jusqu'à ce qu'on s'empresse de faire ce qu'elle voulait. S'il y avait bien une chose qu'elle ne pouvait pas vraiment contrôler, c'était bien la météo et bien qu'elle ait trouvé difficile de l'accepter au début, elle s'était vite rendue compte que ses caprices n'étaient pas pris en considération par monsieur soleil et madame pluie qui se contentaient de l'ignorer royalement. Pourtant, lorsqu'elle était petite, il lui était souvent arrivé de gronder les nuages menaçant qui se retrouvaient malencontreusement au-dessus de la maison alors qu'elle aurait voulu faire du vélo. Mais ses sourcils froncés et ses remontrances ne suffisaient pas à convaincre les dits nuages de rester loin d'elle et de son lieu de résidence. Par contre, lorsqu'elle devait sortir en promenade au parc avec sa maman et sa petite sœur alors qu'elle n'avait pas envie d'y aller, elle pouvait être certaine que le soleil serait au rendez-vous pour faciliter leur épanouissement au sein de la nature. Comme quoi le climat britannique semblait prendre un malin plaisir à nargue les petites filles capricieuses. En gros, il ne fallait surtout pas qu'elle espère voir de la neige pendant les vacances de Noël, si elle voulait véritablement en voir apparaître un jour ou l'autre. En plus, Candlynn avait raison, ça serait super trop génial si elles pouvaient passer leurs vacances toutes les deux mais en plus avec un joli duvet blanc dans le jardin. Elles pourraient investir l'espace derrière la maison pour lancer un véritable concours de bonhomme de neige amusant avec trophée à la clé que Bailee espérait bien remporter. La petite fille était bien évidemment mauvaise joueuse, le contraire aurait été étonnant compte tenu de son sale caractère qui ne se faisait jamais oublié plus de vingt bonnes minutes. La serdaigle avait une horloge interne pour ces choses-là. Lorsqu'elle se rendait compte que les adultes qui l'entouraient étaient susceptibles de la confondre avec une enfant modèle, elle se faisait un plaisir de leur rappeler qu'elle était ce qui se rapprochait le plus d'un cauchemar sur pattes. Ses colères mutantes étaient assez mythiques pour qu'elle parvienne à faire fuir toutes les baby-sitters que ses parents avaient vainement tentés d'engager. Au moins, elle avait rendu un fier service à sa petite sœur en lui épargnant de devoir passer des soirées entières avec un adolescent boutonneux incapable de se souvenirs des prénoms des deux enfants qu'il gardait et très occupé à scruter l'écran de leur écran de téléphone portable dès fois qu'une nouvelle de la plus haute importance vienne s'afficher à un moment donné dans la soirée. La petite Margaret avait bien de la chance finalement, elle pouvait être le petit ange de la famille tout en échappant au désagrément engendrés par son jeune âge. Être la cadette, c'était vraiment le pied.

« Je ne sais pas s'il neigera à Oxford pour Noël. » Avoua la petite fille comme si c'était un grave problème existentiel. « Mais pour le reste, il n'y aura pas de problèmes. Mes parents me feront sûrement promettre de ne pas faire de caprices, mais c'est des petites vacances, alors ça ira. »

Deux semaines sans faire de caprices, en était-elle vraiment capable ? La petite fille n'en était pas sûre, mais il était évident que ça dépendait grandement des conditions dans lesquelles se passeraient ses vacances. Si Candy restait collée à ses baskets, désireuse d'apprendre tout ce qu'elle faisait de son quotidien et comment elle passait ses journées lorsqu'elle était toute seule chez elle. En plus, elle allait pouvoir montrer sa chambre à sa meilleure amie, lui présenter une à une toutes ses peluches, discuter dans le noir au moment de s'endormir et avoir des fous rires pendant les repas en créant des bonhommes dans leurs purées de pommes de terres. Bailee était toujours très fière de pouvoir montrer son univers. Elle avait choisi elle-même son « lit de grande » lorsque sa maman avait décrété qu'elle était trop âgée pour dormir dans un lit à barreau et c'était aussi elle qui avait choisi le tapis posé sur le parquet et le papier peint au mur, elle n'allait pas manquer de le faire admirer à sa super-copine-pour-la-vie qui aurait plutôt intérêt à faire mine d'être intéressée par toutes ces jolies choses si elle ne voulait pas se faire bouder pendant la durée totale du séjour. Mais les choses pouvaient se passer d'une toute autre façon. Déjà, il se pouvait éventuellement que Candlynn et Margaret s'entendent super bien et que cette dernière décide de leur coller aux basques pendant toutes les vacances, lançant de grands sourires en direction des deux serdaigles dans l'espoir de faire partie de leur petite bande de deux à la fin de des semaines de folies. No way, il était impossible qu'elle se retrouve avec elles un jour, sa petite sœur était la dernière personne avec laquelle elle voulait bien faire des efforts. Déjà, elle était prête à parler à plusieurs élèves de sa maison pour essayer de passer un peu moins pour une asociale que d'habitude, mais il ne fallait quand même pas pousser mémé dans les orties, la frangine restait l'ennemie publique numéro un et le resterait encore un bon bout de temps. Seulement, il pouvait se passer encore pire que ça, Candy pouvait être trop heureuse de retrouver son grand-frère, alias le-dieu-vivant-à-sa-frangine et complètement oublier jusqu'à son existence. Là, pour le coup, elle aurait beaucoup de mal à tenir sa promesse, elle aurait envie de faire la plus grosse colère de toute son existence et ne se priverait pas de montrer à quel point elle pouvait crier fort si la situation durait un peu trop longtemps à son goût. Mais bon, cette vision un peu négative des vacances merveilleuses qu'elle envisageait ne réussissait en rien à ternir son enthousiasme. Elle imaginait déjà les bons moments qu'elle passerait en compagnie de la petite fille, ça serait forcément merveilleux et elle retournerait à l'école avec des souvenirs plein la tête et une irrépressible envie de recommencer dès que l'occasion se présenterait, peut-être même dès l'été suivant si leurs deux familles s'étaient assez bien entendues pour ça. Donc, il fallait absolument qu'elles arrivent à se créer des vacances de rêves si elles voulaient rester proches assez longtemps même lorsque sa meilleure amie serait sortie de Poudlard. Le mieux était évidemment qu'elle y reste, mais Bailee savait que même la manipulation affective ne suffirait pas à la tenir éloignée de son grand-frère pendant les six années qu'il leur restait. Tant pis, elle allait trouver un plan B, elle avait totalement confiance en ses capacités.

« J'savais pas qu'il y avait des livres sur les lamas à la bibliothèque ! C'est trop bien ! On va avoir un lama ! Tutudu tutudu ! On va avoir un la-ma-ah-ah-ah ! Un lamaaaa ! »


Bailee éclata de rire, ravie de son petite effet. Elle était toute contente de pouvoir faire plaisir à sa meilleure amie et de pouvoir réaliser un de ses rêves, aussi enfantin soit-il. Bon, montrer qu'elle était d'accord avec son petit projet ne signifiait certainement pas qu'elle allait pouvoir le réaliser finalement, elles en étaient encore loin. Il fallait trouver de bons arguments pour convaincre leur famille respectives et la petite fille savait déjà que ça serait compliqué. Elle pourrait faire un lettre énumérant les avantages qu'elle voyait à avoir un lama à la maison. Déjà, il ne serait pas tout le temps à la maison puisque Candlynn aurait le droit de l'avoir un peu pour elle. La garde alternée était une excellente chose s'ils décidaient de partir en vacances et ne pouvaient plus le garder avec eux. En plus, ils feraient des économies de tondeuse à gazon si, comme elle en était persuadée, c'était bel et bien un mangeur de trucs verts et pas trop, trop bons. Ses parents ne refuseraient pas si elle leur exposait très sérieusement ces deux arguments. Parce que très franchement, elle n'en voyait pas d'autres. Bien sûr, elle pouvait leur promettre de faire des efforts pour être de meilleure humeur tout ça, tout ça, mais elle était totalement sûre que ça ne durerait pas et ses parents n'étaient certainement pas aussi naïfs au point de croire qu'ils pouvaient acheter sa bonne humeur avec un simple bébé lama. Bref, ce combat pour l'adoption de l'animal en question ne faisait que commencer et elle était presque sûre qu'il serait très difficile d'en sortir vainqueur. Elle pourrait toujours essayer les larmes, la grève de la faim et les caprices en dernier recours, mais elle n'était même pas certaine qu'ils soient efficaces pour le coup. Lorsqu'elle faisait des colères pour de petites choses anodines de la vie quotidienne, ses parents avaient tendance à capituler nettement plus vite que lorsqu'elle demandait qu'ils lui décrochent la lune. Cependant, la petite fille n'eut pas vraiment le temps de se poser plus de question à ce sujet. Une grande asperge de sexe masculin passa la tête par la porte de leur compartiment pour leur signaler qu'il était grand temps d'enfiler leurs robes de sorciers. La petite fille s'exécuta sans mot dire, un léger sourire au lèvres. Cette conversation ne s'était pas aussi mal terminée qu'elles auraient pu s'y attendre. D'une amitié sur le point de voler en éclat, elles avaient réussi à planifier de chouettes vacances. Si leurs disputes devaient tout le temps se terminer de cette façon, Bailee n'avait rien contre le fait d'être confrontée à ce genre de situations un peu plus souvent. Mais il était hors de question qu'elle pleure une nouvelle fois. Elle avait bien trop honte de s'être laissée aller, jamais elle ne voulait être confrontée de nouveau à ça.

*Et c'est reparti.* Soupira intérieurement Bailee.

Elle était à la fois blasée d'avance, enthousiaste et très nerveuse à l'idée d'entamer une nouvelle année à Poudlard. Elle n'avait pas eu trop le temps d'y repenser pendant ce trajet en train, elle était bien trop excitée à l'idée de revoir sa meilleure amie pour se dire que cette rentrée allait être un peu angoissante malgré tout. Nettement moins que l'année précédente puisqu'elle allait dans un endroit qu'elle connaissait déjà bien pour retrouver des enseignants et des camarades qu'elle avait déjà vu un certain nombre de fois. Seulement, alors que le train ralentissait, le ventre de la petite fille se nouait légèrement. Désireuse de ne pas trop penser à l'appréhension qu'elle pouvait ressentir, Bailee s'acharna à rassembler toutes ses affaires afin d'être prête à descendre du train. C'était définitivement parti pour une nouvelle année.
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