Episode 1 - Rencontre des parents, 1985.C'est une douce soirée d'été. Le soleil arrose encore le jardin de Michael de ses chauds rayons lorsque les premiers invités arrivent. Il ferme les yeux, goutant à ses derniers instants de tranquillité. Cette semaine devait arriver chez ses parents la famille Marx au complet : oncles, tantes, cousins éloignés, tous ces gens qu'ils ne pouvaient supporter. Il soupira longuement, se demandant comment il allait survivre à ces longues journées surement alimentées par des remarques à répétition. Ce n'était pas un mauvais garçon, rebelle ou quoi que ce soit, mais la seule chose qu'il détestait dans sa vie était certainement sa famille. Sangs purs de générations en générations, ils ne pouvaient tolérer les moldus et les sangs mêlé. Pourtant, Michael avait toujours été contre ces idéaux idiots et discriminatoires. Pour lui, chacun était différent, mais chacun avait la même valeur. Et la fait que les siens ne pouvaient accepter cela l'énervait au plus haut point.
"Michael ! Dépêche toi d'installer les chaises !"
Le jeune homme lança un regard noir à sa mère par-dessus la balcon et sortit de la maison. L'air dehors était particulièrement chaud, même en cette fin de journée. Le ciel était sans nuage et d'une jolie teinte orangée. Il s'avança dans la longue allée de graviers, puis sortit sa baguette de sa poche. En deux temps trois mouvement, le tour est joué : mobilier rangé, tables dressées, chaises installées. Satisfait, Michael retourna vers la maison.
Il grimpa quatre à quatre les marches de l'escalier de la grande bâtisse, puis poussa la porte de sa chambre. Le jeune vivait à Londres, près du chemin de traverse, mais était retourné vivre chez ses parents le temps des vacances d'été : la torture. Il n'avait pas eu une enfance facile : entre l'éducation sévère et rude de sa mère, son père absent et sa scolarité plus que houleuse, il fut bien heureux d'acheter son premier appartement : l'indépendance, enfin. Mais de ruptures en ruptures, il avait perdu foie en lui et ne vivait que par obligation. Il ouvrit la porte de son armoire d'adolescent, fouilla dedans quelques instants et en sorti un short, une cravate et une chemise. Un coup de peigne plus tard et le voilà dehors, devant la porte, attendant les premiers invités.
Quelques minutes plus tard, il entend s'élever au loin des voix. Il reconnaît avec joie celle de sa cousine Abigaël, puis avec moins celle de sa grand-mère. Mais, étonnement, au milieu de ces intonations et ces visages si familiers, il en reste un qu'il n'arrive pas à identifier. Au centre des deux femmes se trouvent une jeune fille, d'à peu près son âge, au visage parsemé de tâches de rousseurs et aux cheveux couleurs du feu. Epaté, il reste debout devant la porte, les yeux grands ouverts devant tant de beauté. Mais lui-même est séduisant : des cheveux bruns en bataille, des yeux d'un bleu profond, grand… Et l'alchimie est rapide entre les deux enfants.
"Bon Michael, tu fous quoi ?"
Sortit de sa transe par les mots si aimables de sa cousine, le jeune homme sourit et saute dans ses bras.
"Pff… ça fait tellement longtemps qu'on t'as pas vu ici Abi !"
Ils s'embrasse gentiment et Michael adresse un bonjour plein de mépris à sa grand-mère.
"Tu ne me présente pas ?" Dit-il en lançant un regard entendu à la jeune fille. Celle-ci réagit avec un petit sourire amusé. "Si si bien sûr ! Mary, Michael, Michael, Mary." Ils restent quelques instants les yeux dans les yeux, un sourire niais aux lèvres. Ils savent à ce moment précis qu'ils ne se sépareront jamais, et que l'éternité commençait maintenant.
Episode 2 - Naissance, 2001. Au beau milieu de l'hôpital court un homme. Un homme heureux, un homme comblé, un voleur de temps. Derrière lui trois enfants. Deux jumelles de petite taille, des rubans roses dans les cheveux, et un garçon d'à peu près 7 ans. La course est folle : couloirs, salles, cafétarias, tout passe à une vitesse hallucinante. C'est assez spectacle assez amusant, cette petite famille qui ne veut s'arrêter, renversant tout sur son passage. Mais enfin, ils poussent une porte battante et se stoppent net. Au fond de la salle se trouve, allongé sur un lit confortable, Mary Marx.
"Mary !" s'écrie l'homme.
"Maman !" s'écrient à l'unisson les jeunes jumelles.
"Bébé !" lance le jeune homme.
Tous se précipitent au chever de la femme, fatiguée, et du bébé endormi. Mais les cris s'arrêtent et tout se calme à la vue de l'enfant, blottie dans les bras de sa mère. Tous versent une petite larme, émus devant tant d'amour.
"C'est… C'est une fille…" balbutie Michael.
"Bienvenue, Rose…" murmurent les enfants dans un souffle.
Le soleil brille dans les cœurs de la famille Marx, tandis qu'il pleut des cordes au dehors. Le ciel est gris et l'air glacé. Pourtant, rien ne peut faire diminuer, ne serait-ce que d'un iota, la joie de chacun. Michael, l'homme désespéré rejeté par une société trop dure, a réussi. Il le sait, cet enfant symbolise la liberté, l'union de deux mondes que l'on croit si différent. Cette enfant, il l'aimera toute sa vie de tout son cœur, et elle sera chérie, accompagnée par des parents aimants dans chaque décisions, chaque choix. Et elle, comme ne l'a pas pu être son père, sera libre de faire ce qu'elle veut, libre d'être qui elle veut.
Episode 3 - Baguette, 2012.Je saisis le pot de cendres et rentre dans la cheminé. Un regard inquiet vers ma famille plus tard, je suis toujours là, tétanisée. Mais le regard rassurant de papa me ramène à la réalité et je lance d'une voix claire :
"Chemin de Traversse !" Mevoilà, quelques instants plus tard, secoué par un important flux de sorciers sur un sol pavé.
"Maman ! T'es où ?" Lançais-je, paniquée. Je jette autour de moi des regard inquiets.
"Maman !""Calme toi !" Lança la femme tant recherchée.
"Ouuf, je te trouvais plus, j'ai eu peur ! On y va ?"Je suis actuellement âgée de 11 ans déjà, et trépigne d'impatience. Aujourd'hui, le grand jour. J'ai vécu entourée de sa famille pendant ces onze années, mais à présent venait le moment d'entrer à Poudlard. Si j'avais été heureuse durant toute son enfance, que avais passée à jouer avec mes frères et sœurs, je n'étais pas vraiment triste de quitter ma famille de temps de la première période de cours. A vrai dire, plutôt excitée. Poudlard ! J'allais enfin pouvoir découvrir l'endroit de mes rêves. Matthew était rentré en cours il y a à peu près quatre ans, mais maintenant, c'était mon tour.
Je pris la main de ma mère qui l'emmena à pas de course à travers boutiques, librairies, animaleries. A vrai, dire, je n'écoutait pas tellement ce que disaient les vendeurs car, perdue dans mes pensées, n'importait pour moi que l'achat de ma baguette. C'est ainsi que, robes, livres, et un chat sous les bras, mère et fille arrivèrent dans la boutique tant attendue d'Ollivandeur.
"Je te laisse ici…" Lança ma mère d'un ton doucereux.
Je regardais la femme s'éloigner, dos à moi, me laissant seule face à l'inconnu. Heureusement à mes côtés siégeait Merlin, mon chat, qui aujourd'hui et plus tard m'épaulera dans ces moments difficiles.
"Hum… Bonjour ?" Je cherche des yeux le vendeur, et pousse un soupir d'agacement en le voyant apparaître comme par magie en face de moi.
"Vous pouvez m'aider à choisir ma baguette, s'vous plait ?" L'homme me regarda d'un air plein de mépris. "Ce n'est pas le sorcier qui choisit la baguette, mais la baguette qui choisit le sorcier Mademoiselle…"
"Marx ! Je m'appelle Marx ! Comment faire maintenant ?" Dans l'atmosphère poussiéreuse et sombre de la boutique, je ne me sentait pas à l'aise. Impatiente et effrayée, je ne savais que faire. Il me semblais être dans un univers différent, dans cet endroit que je ne connaissais pas. Tandis qu'au dehors, ma famille n'attendait que moi. Je suivit les conseils du vendeur, et d'un pas léger, m'avança vers les boîtes de bois de bruyère. Pourquoi ? Je ne savais pas, mais me sentait particulièrement attirée vers une en particulier. Sans ouvrir l'emballage, je saisis la baguette et la tendit en vendeur. D'après lui, celle que j'avais choisie signifiait la passion, et elle était assez facile à maîtriser. Je ne savais pas si s'était une bonne, ou une mauvaise nouvelle, mais jusqu'à présent, tout allait bien pour moi, mon chat, et mon fidèle morceau de bruyère.
Episode 4, répartition, 2012. "Bouge toi Rose, tu fous quoi encore ?!" Lance le frère ainée aimable au possible, âgé de 18 ans. C'était la première fois pour lui qu'il passait septembre hors de Poudlard, et malgré le fait qu'il n'en montrait rien, il était particulièrement triste.
"Laisse là dire aurevoir aux parents, Matthew…. Tu peux pas attendre trente secondes ?" Alys, 15 ans, et sa jumelle, Alyssa.
"Si j'attends encore trente secondes, c'est le train qui va partir, alors vos gueules vous voulez bien ?"
Les deux jumelles prirent un air offusqué mais rirent discrètement devant la grimace que j'adressais à mon frère. Une dernière embrassade de mes parents, et je montais dans le train.
"Bisous Matthew, m'oublie pas !"
"Ouais c'est ça, casse-toi hein !"
Je formais un cœur avec mes doigts lorsque je vis couler sur ses joues une petite larme. Ma manière à moi de lui dire que je l'aimerais toujours. Je souris à mes parents, et lança ma valise sur la moquette rouge. Puis je suivis Alys et Alyssa dans les dédales des wagons. Je ne connaissais personne, alors je remerciais Papa et maman de s'être rencontrés, et d'avoir engendré deux jumelles assez populaires. Au moins, je ne me ferais pas maltraitée dès le premier jour. Elles promirent à leurs amies de les retrouver pour la cérémonie de répartition, préférant passer du temps avec moi avant le grand moment. Nous choisîmes un compartiment vide, et nous y installâmes à la vitesse de l'éclair.
"Alors… T'as peur ?" Me lança Alyssa, un sourire mesquin au bout des lèvres.
"J'sais pas trop…. Je t'avoue que j'ai pas tellement envie d'atterrir chez ces mauviettes de Gryffondor."
"Roooh, stresse pas, au pire tu finiras à Pouffsouffle…"
Je pouffe, justement. Dehors défilent les paysages que j'ai toujours rêvé de voir, mais la fatigue d'un lever à 4heures m'oblige à fermer les yeux et laisser tomber ma tête sur le siège rouge et bleu.
***
"Bouge toi Rose ! C'est l'heure !"
J'ouvre les yeux avec difficulté, gardant sur le visage les traces d'une nuit non rattrapée. Au dehors, je l'aperçois, grand, majestueux. Je souris.
"Allez Marx, dépêche, tu t'es même pas habillée !"
Je jette un coup d'œil sur ma tenue : une paire de basket rouges, un short bleu et un tee-shirt vert. Il est clairement temps que je change de style. Je lance un regard noir à mes sœurs et me mets de dos pour enfiler la robe noire typique des élèves de Poudlard. Je garde mes chaussures, puis suis Alys et Alyssa à l'extérieur.
***
"Marx Rose !"
Je prends mon courage à deux mains et, veillant à ne pas tomber, je m'avance vers le tabouret. Je cherche d'un regard inquiet les têtes rassurantes de mes sœurs qui, assisent à la table des Serdaigle, me jette un coup d'œil plein de courage. Mais le destin n'a pas voulut que je les rejoigne. Et je ne sais si j'en suis triste ou non, mais maintenant, au près de ma seconde maison, je me sens bien.
"Serpentard !"
Je me lève et m'apprête à rejoindre ma maison, inquiète de l'avis de mes sœurs. Mais je les vois, assises à une autre table, qui me sourient et me font de grands signes ravis. Je saute de joie et m'installe, prête.
Episode 5, bye Poudlard ! Juillet 2019.C'est fini. Je monte à bord de mon train de retour, des souvenirs pleins la tête. Il y a sept ans déjà, j'étais assise ici, au même endroit. La boucle est fermée à présent. Je laisse ma place aux générations futures qui, tout comme moi, vivront dans l'enceinte du château les plus beaux moments de leur vie. Mais chaque chose a une fin, et comme chaque corps retourne à la poussière, je retourne dans mon train. Chaque jour à Poudlard fut un cadeau pour moi qui ne savait que faire. Je regarde une dernière fois ce château que j'aime temps, sans rien pouvoir faire d'autre que regretter. Il s'éloigne, de plus en plus vite et moi, je me rapproche de l'âge adulte. Une nouvelle fois dans ma vie, je suis perdue, complètement.
Je pousse un long soupir. Mes amis voulaient rester un dernier jour, car chacun savait que faire plus tard, mais moi, rien. Je ne me suis intéressée qu'aux potions pendant toute ma scolarité, alors autant dire que ça va être bien compliqué. Je passe la porte du wagon, puis m'installe, seule, dans un petit compartiment. Je me souviens parfaitement de la première fois que je suis arrivée ici, mais à vrai dire, je n'ai pas la tête aux souvenirs malheureusement. Je mets mes lunettes, ouvre la tablette du train et sort de ma valise un lourd dossier gris. Depuis que je sais que je ne voudrais rien faire d'autre à part des potions, j'ai répertorié dans ces feuilles tous les métiers possibles et imaginables. Espérons seulement que je ne finisse pas apothicaire dans l'allée des embrumes…
Je passe le trajet à éplucher mon dossier, puis range le tout à l'approche de la gare. Je m'adosse sur mon siège et verse une petite larme. Plus rien ne sera comme avant à présent, j'en ai bien peur. J'empoigne ma valise lorsque j'aperçois le si familier quai 9/4. Je cherche des yeux quelqu'un que j'aurais put reconnaître, mais personne. Je suis décidément seule. Je sors de ma malle mon téléphone et appelle mon père.
"Papa ?" dis-je.
"Je suis arrivée, vous êtes où ?" "Nous sommes à la maison, Rose. Tu as besoin de quelque chose ?"
Je hausse les sourcils.
"Non, non, tout va bien !"
"Rentre quand même tu veux ?"
Je raccroche avant d'avoir répondu, énervée. Bien sûr que je rentre, je n'ai nul par d'autre où aller.
***
Je pose ma valise sur mon lit, fatiguée. Je redécouvre avec plaisir une chambre qui est à nouveau complètement mienne : plus de dortoirs, plus de jeux le soir, plus de rires jusque tard… Plus de Poudlard. Ma mère ouvre doucement la porte.
"Quoi ?" lui dis-je d'une voix faible. Elle s'assoit à côté de moi, sur mon lit, et passe une main dans mes cheveux.
"Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ?"
Je hausse les épaules.
"Je ne pense pas que quelqu'un sache vraiment ce qu'il veut faire à la sortie de Poudlard, maman."Je mens. Bien sûr que tout le monde sait, sauf moi. Pour la première fois, je suis perdue.
Episode 6, hey Poudlard, aout2025. 23 heures. Je sors ma baguette et ouvre la lourde porte de mon appartement, de la fatigue plein les yeux. Il pleut des cordes dehors, et ma petite ballade s'est rapidement transformée en enfer. Cela fait maintenant cinq ans que je travaille comme apothicaire dans une petite ville magique d'Angleterre. Enfant, je n'aurais jamais imaginé avoir un quotidien si barbant. Je suis certes entourée de mes amis, mais je m'ennuie à mourir. Chaque jour, c'est la même chose. Une routine barbante dont je me suis lassée dès les premières semaines.
Je rentre dans la pièce principale, spacieuse mais sans aucune décoration, ni touche personnelle. Je ne sais pas pourquoi, mais je tente de me convaincre par ces petits détails que cette période de ma vie n'est que provisoire, que je m'en sortirais un jour. Ceci dit, je sais pertinemment que c'est impossible. Je pose mon sac et mon parapluie sur le meuble d'entrée et m'affale dans le canapé. D'un coup de baguette j'allume la cheminée, puis attrape un livre. Un lumos plus tard et me voilà occupée à une tout autre activité : l'apprentissage de nouvelles potions.
Mais je suis rapidement interrompue dans mon activité par l'arrivée en trombe d'un hibou. J'ai à peine le temps d'ouvrir la fenêtre que le voilà en plein dans l'appartement. Je m'avance, intriguée. Il tient dans son bec une lettre cachetée du sceau si connu de Poudlard.
"Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel…" Murmurais-je, intriguée.
Cela fait quelques mois déjà que j'ai envoyé ma demande, puis passé mon entretien, et j'ai toujours pensé qu'ils ne m'avaient pas prise. Je saisis la lettre, prépare un bol d'eau et quelques friandises pour l'oiseau et retourne dans le canapé. Je l'ouvre minutieusement, espérant que ce ne soit pas encore une farce de Matthew.
"Par Merlin !" m'écriais-je.
"Qu'est-ce que c'est que ça ?!"Auraient-ils... Auraient-ils acceptés ?! Je saisis la lettre, ma baguette et une veste en jean et transplanne illico chez mes parents où sont regroupés ma famille. Je devais arriver une semaine plus tard, mais voilà en avance. Avant de dire bonjour à quiconque, je cours vers mon père et lui tends la lettre.
"Bonjour peut-être Rose ?" S'écrie tout le monde à l'unisson. Il les fait taire d'un mouvement de main.
"Tu vas y aller ?" me murmure-t-il ? Je m'assois à ses côtés, pendant que tout le monde me fixe. "
Tu penses que je devrais ?" Il me regarde droit dans les yeux. "Sincèrement, c'est la meilleure chose qui aurait put t'arriver, Rose, profites en."
***
Alors me voilà, valise à la main, en ce jour de rentrée des classes. Je suis prête pour la mienne, de rentrée. Poudlard est à nouveau ma maison et c'est la meilleure chose qui aurait put m'arriver, comme dit mon père.