Il y a plus dans les forêts que dans les livres [Stolas]

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Il y a plus dans les forêts que dans les livres
ft. Stolas

L’ambiance n’avait jamais été aussi tendue à Poudlard et pourtant Merlin savait que le château avait eu son lot d’évènements traumatisants depuis sa création. Suite à l’attaque du faux professeur de sortilèges dans la salle de duel et l’isolation d’une partie des élèves blessés durant un mois, les sujets de conversations n’avaient pas vraiment changé et la mystérieuse bête ainsi que l’identité du faux Winslow étaient encore sur toutes les lèvres. Tout le monde allait de sa petite théorie et ne se gênait pas pour le faire savoir tandis que les Aurors semblaient ne pas vraiment avancer au beau milieu du bourbier que représentait cette affaire. Les sorties à Pré-au-Lard avaient été annulées jusqu’à nouvel ordre, le couvre-feu maintenu et certains des blessés durant l’attaque avaient été autorisés à quitter l’infirmerie au bout de plusieurs semaines tandis que d’autres se voyaient encore gardés en quarantaine à cause de leur état. Malheureusement pour les étudiants, les cours ne s’étaient pas arrêtés pour autant et les BUSEs n’avaient jamais semblées aussi proches aux élèves de cinquième année alors que les jours passaient. Londubat ne s’était pas prononcé à propos des examens aussi tout le monde supposaient qu’ils risquaient d’être maintenus, même si certains enseignants manquaient encore à l’appel. Les rumeurs qui couraient laissaient supposer que des remplaçants allaient venir le temps que durerait la quarantaine de Jones et de Mandrake cependant ces derniers n’étaient toujours pas arrivés et le retard scolaire continuait de s’accumuler. C’était à se demander pourquoi l’administration s’obligeait à maintenir l’école ouverte… Était-ce une question d’orgueil ? Nul ne le savait.

Lasse de tout ce temps perdu à l’infirmerie, Prudence avait été ravie de retrouver sa liberté et de pouvoir se déplacer à sa guise au sein de l’école. Malheureusement pour elle, même si ses blessures avaient bien cicatrisé ses plaies restaient douloureuses et elle n’arrivait pas à faire de longues promenades dans le parc comme avant sans que la douleur de sa jambe ne la rappelle à l’ordre. La jeune Gryffondor espérait sincèrement qu’elle parviendrait à guérir complètement sinon sa future carrière au sein des Aurors risquait d’être sacrément compromise avant même d’avoir commencé… Pas sûre que le Ministère s’encombre d’une estropiée incapable de valider ses BUSEs et de protéger ses amis face à un serpent monstrueusement dangereux et venimeux.

C’était donc sur ses sombres pensées que la jeune fille était partie se promener au sein du parc, plus agacée qu’autre chose de constater qu’elle n’arrivait même pas à atteindre l’enclot où se tenaient les cours de soins aux créatures magiques sans traîner la patte. Et dire qu’elle allait devoir partir pour une ronde dans les étages dès ce soir… Impossible de finir dans les temps si elle passait plus de temps à boiter qu’à faire son travail de préfète. Peut-être que Londubat finirait par la virer ? Non, pensa-t-elle avec une certaine ironie, s’il a accepté de prendre Killian – et surtout de le garder – il n’a pas intérêt de me virer !

Une brise légère agita les cheveux de Prue alors qu’elle s’accoudait contre un arbre isolé non loin de la lisière de la forêt interdite. La journée tirait sur sa fin et la brune s’apprêtait à faire demi-tour lorsqu’un mouvement à quelques dizaines de mètres d’elle retint son attention. En plissant les yeux la Gryffondor distingua une silhouette qui se dessinait près de l’orée de la forêt et elle poussa un petit soupir d’agacement : le couvre-feu n’allait pas tarder et elle n’avait aucune envie de courir avec sa patte folle derrière un imprudent qui avait décidé de s’aventurer dans la forêt interdite… Cependant elle ne portait pas cet insigne de préfet pour rien et il fallait qu’elle s’occupe de rappeler cet élève à l’ordre, même si elle mettait une heure à le rattraper !

Prenant une grande inspiration, Prue s’élança à la suite de l’inconnu, grimaçant tandis que la douleur dans sa jambe commençait à se faire sentir. Il fallait vraiment qu’elle envisage de demander une potion à Lennox pour atténuer tout ça… Si ce n’était pas rentré dans l’ordre d’ici la fin de la semaine, elle se promettait de le contacter histoire d’avoir son avis. Pour le moment, son unique objectif était d’atteindre la silhouette qu’elle voyait se rapprocher tout en gardant une certaine contenance. Que penserait l’élève qu’elle s’apprêtait à intercepter si elle se présentait devant lui en boitant comme un hippogriffe blessé… ? Sûrement quelque chose de pas très glorieux.

« Hé ! lança-t-elle lorsque l’élève fut à portée de voix, hé toi, retourne-toi s’il-te-plaît ! »

Il fallait qu’il se retourne parce que Prudence ne pouvait pas aller plus loin. La douleur s’était complètement emparée de sa cuisse et il lui était impossible de faire un nouveau pas sans grimacer disgracieusement. Mieux valait miser sur la prestance et abandonner l’idée de rattraper le retardataire.

« Tu sais que c’est bientôt l’heure du couvre-feu ? dit-elle lorsque l’élève fut à sa hauteur, va falloir rentrer avec moi au château et pas continuer vers la forêt. »

Elle croisa les bras tout en dévisageant l’inconnu. Ils ne s’étaient jamais rencontrés avant aujourd’hui et selon l’insigne qu’il portait sur sa robe de sorcier, il appartenait à la maison Serpentard. Prudence avait hâte d’entendre ce qu’il avait à dire et attendit donc qu’il daigne prendre la parole.

HARLEY-

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Prudence J. Anderson

Il y a plus dans la forêt que dans les livres

Stolas est bien heureux que la quarantaine des blessés par l'attaque ait été levée. Non pas qu'il se soucie le moins du monde du sort des pauvres convalescents, son égoïsme naturel l'y rend complètement indifférent, mais bien parce que certaines autres restrictions ont été levées. Comme celle de ne pas sortir du château sans être accompagné. C'est aussi avec le plus grand plaisir qu'il s'est décidé à aller se balader tranquillement dans le parc de Poudlard, seul, afin de profiter des quelques rayons que le timide soleil a à lui offrir. Il a surtout repris son entraînement, à l'écart de tous. Autant dire qu'après sa course autour du lac pour une petite remise en forme et ses quelques exercices de renforcement musculaire, il se sent bien mieux. Exténué, mais enfin pour une bonne raison.

Transpirant, il profite de cet état de bien-être que lui procure cette séance de sport en se promenant sans réel but. Et pourtant, ses pas le mènent non loin de la lisière de la Forêt Interdite. Cette dernière lui a toujours fait de l'oeil, notamment grâce à toutes les créatures fantastiques qu'elle abrite. Passionné par ces dernières, cela fait maintenant quatre ans qu'il hésite à franchir le pas. S'il n'a jamais fait grand cas des règles, l'adolescent n'est pas suicidaire, et il sait pertinemment que la Forêt regorge de dangers. Dangers qu'il a préféré éviter jusqu'à présent, malgré ses bonnes compétences magiques, qu'elles soient offensives ou défensives. Il n'est qu'un étudiant de quatrième année, et bien que cette dernière touche à sa fin, il n'est toujours pas persuadé d'avoir le niveau nécessaire pour affronter ce qu'il pourrait trouver dans ce lieu.

Il observe la lisière des bois, de longues secondes, pesant le pour et le contre. Et finalement, il prend sa décision. Ce soir, il va franchir le pas. Sa main se dirige vers la poche de sa robe de sorcier, pour vérifier que sa baguette s'y trouve bien. En bon petit sorcier, il ne la quitte jamais, mais sentir le bois magique dans la paume de sa main le rassure. Il est prêt, il le sait, il le sent. Ou du moins, il parvient à s'en persuader. Il n'a pas l'intention de s'enfoncer bien loin dans les profondeurs de la forêt, juste suffisamment pour espérer croiser un hippogriffe sauvage. Ou mieux encore, un Sombral. Il a la faculté de voir ces créatures depuis ses huit ans et la mort de sa mère. Il lui a tenu la main lors de ses derniers instants à l'hôpital. Il a entendu le dernier souffle quitter ses lèvres. Et cet instant restera à jamais graver dans sa mémoire comme étant le pire souvenir de sa vie. Mais comme toute chose, elle a également un bon côté. Et avoir la faculté de voir les Sombrals en est une à ses yeux. Ces chevaux ailés de la mort le fascinent. Peut-être parviendrait-il à en dresser un ?

Il n'y croit pas trop, d'autant plus qu'il n'est pas équipé pour une telle quête. Il lui faudrait de la nourriture, quelques morceaux de viande bien sanglants, et il n'est là en possession que de sa seule baguette magique. Mais peu importe. Ce serait... Une reconnaissance des lieux. Simplement pour trouver une clairière qui pourrait correspondre à leur habitat. Simplement pour s'en approcher un peu, les observer de loin. Mais alors qu'il veut se mettre en route, une voix plus loin le surprend. Il se retourne, davantage par réflexe que pour obéir à la fille qui l'appelle. Elle reste en retrait, mais il reconnaît la préfète des rouges et or. Il ne parvient pas à remettre un nom sur son badge. Peu importe, il n'a pas l'intention de faire ami-ami avec elle. D'autant plus qu'elle a l'air de vouloir l'empêcher de mener à bien sa petite balade du soir. Il fait tout de même l'effort de s'approcher pour la toiser de son habituel regard méprisant.

Elle n'a pas l'air au top de sa forme. Peut-être faisait-elle partie des blessés ? Il serait bien incapable de le dire, et d'ailleurs il s'en moque totalement. Il hausse les épaules. "Rentre si tu veux, j'ai des trucs à faire." Un regard en coin, et le voilà qui se détourne sans plus d'explication. Il n'a jamais cru en l'autorité des préfets, et n'a pas l'intention de commencer aujourd'hui. D'autant plus maintenant qu'il a une idée en tête. Têtu comme il est, l'en dissuader risque d'être compliqué.

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