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Pique-niquer au sommet du monde - [Stolas]
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Message(#) Sujet: Pique-niquer au sommet du monde - [Stolas] Pique-niquer au sommet du monde - [Stolas] EmptyVen 3 Mai - 10:03

L'ambiance, au château, était insupportable. L'infirmerie était toujours inaccessible, personne ne savait vraiment ce que les victimes avaient. On entendait bien parler d'empoisonnements, d'hallucinations et de sérieuses blessures mais on n'en savait pas plus. Même au sein du personnel. Avril avait décidé d'envoyer une lettre à Gretel, qui, justement, se trouvait mise en quarantaine. Elle ne savait pas si la jeune fille lui répondrait, elle ne savait même pas si elle recevrait sa lettre. Plus personne ne pouvait sortir du château. Les élèves devaient être accompagnés pour aller en cours extérieurs. La motivation n'était pas là, il était compliqué pour les professeurs restants de donner de bons cours dans cette optique. Si les élèves n'avaient pas d'amis dans l'infirmerie, ils s'inquiétaient tout de même de savoir qui avait bien pu prendre l'apparence de Winslow. Et là encore, il s'agissait d'un mystère. Pour Avril, il était évident qu'il ne pouvait pas s'agir d'un élève, même de dernière année. Les sorts qui maintenaient la porte fermée étaient bien trop complexes. Les soupçons se tournaient donc vers un des professeurs ou des aurors en faction au château. Après tout, ils avaient bien arrêté un auror il y a quelques semaines, son coéquipier devait bien en être un autre aussi, non ? Les questions se bousculaient et même si le serpent avait été tué, les inquiétudes planaient encore.

Avril avait bien fait le tour de la Grande Salle, changée en dortoir commun, pour tenter de rassurer les plus jeunes et d'écouter les peurs de certains. Beaucoup de bouches restaient fermées. Peu d'élèves se laissaient à la confidence et osaient lui parler de leurs craintes. Elle n'insistait pas, comme à son habitude, mais elle se faisait tout de même suffisamment présente pour qu'ils n'oublient pas qu'elle était une oreille attentive. Par moment, elle choisissait de se retrouver seule, la présence d'autant de monde et d'autant de mauvaises ondes finissaient inlassablement par l'offusquer.
Ce soir ne faisait pas exception à la règle. Alors que la Grande Salle s'était retransformée le temps du repas, alors que tout le monde s'était installé pour manger aussi bien que les autres jours, Avril s'était simplement fait un petit panier en passant par les cuisines et avait fui. Même si les repas étaient plus conviviaux que les autres moments, elle avait décidé de ne pas manger en bas ce soir. Le temps d'une soirée, elle avait envie de s'envoler et de rêver. Elle aurait très bien pu prendre du temps avec Nathanaël, après tout, maintenant que les choses s'étaient accélérés entre eux, ils avaient bien des choses à découvrir l'un de l'autre. Mais elle avait préféré prendre ce temps pour elle et pour s'isoler un peu. Ce n'était pas dans son habitude, elle qui avait toujours eu besoin de se retrouver dans la foule et de s'entourer d'un grand nombre de personne. Mais ce soir, elle avait besoin de prendre du recul et de profite d'un silence simple et apaisant.

Habillée d'une robe bleue avec ses talons quotidiens, elle porta son panier de garniture dans la tour d'Astronomie. Elle ne s'y connaissait pas en constellations. Elle n'avait jamais vraiment compris l'intérêt de cette science. Mais les étoiles n'en restaient pas moins attrayantes. Les couloirs étaient silencieux et sombres. Il n'y avait que quelques aurors qui faisaient des rondes, Avril leur faisant un petit signe de tête quand elle les croisait. La tour d'astronomie était la plus haute tour du château. En-dehors des heures de cours, la tour était normalement interdite d'accès. Avril savait bien que cette interdiction n'était qu'un vague problème, beaucoup d'élèves s'y retrouvaient. Après une longue montée, la cracmole finit au sommet. Un vent frais vint s'engouffrer gentiment dans ses cheveux détachés et Avril eut un léger frisson. Ils avaient beau être au mois d'avril, l'été n'était pas encore à leurs portes.
L'étudiante sortit une veste de son panier et finit par s'installer sur le banc du milieu de la tour. Il y avait quelques nuages dans le ciel, empêchant les étoiles de briller convenablement. Elle posa le panier à ses côtés et lança un regard à l'horizon. Le soleil était couché depuis une petite demie-heure maintenant, le noir s'était installé à sa guise et il n'y avait que de faibles rayons lunaires qui parvenaient à s'immiscer entre les nuages. Elle soupira. Ce ciel était aussi triste de l'ambiance de la Grande Salle. Elle resta là, un moment, dans le silence de la nuit, les yeux dans le vague. Elle ne pensait à rien en particulier, elle laissait simplement le vide s'infiltrer en elle, comme pour la soulager d'un monticules d'idées et de pensées. Les secondes se firent longues, se transformant petit à petit en minutes. Une larme, toute simple, coula doucement sur sa joue. Elle était unique, seule et aussi perdue que la jeune femme.

Un bruit la sortit de son moment, lui rendant ses esprits. Un regard en arrière suffit pour voir un jeune élève passer la porte de la tour. Il ne devait pas s'attendre à trouver quelqu'un ici. Les lumières de l'intérieur éclairèrent le visage du garçon, l'étudiante croisa son regard.

Bonjour Stolas. Tu viens chercher un moment de solitude ici ?

Elle lui fit un petit sourire. Rien, dans le visage de la cracmole, ne pouvait trahir cette larme qui s'était échappée. Elle lui fit un signe de s'approcher, montrant du menton, le panier toujours intact à ses côtés.

Je ne sais pas si tu as mangé, tu veux te joindre à mon pique-nique ?

Elle ne s'était pas attendue, elle non plus, à rencontrer quelqu'un ici, ce soir. Mais Avril restait prévoyante, elle avait tout de même pris de quoi manger pour trois jours. Sait-on jamais qu'elle ne soit sujette d'une crise de boulimie ici, seule en haut de cette tour.
Elle savait le garçon méfiant envers les adultes. Malgré elle, elle percevait beaucoup de traits chez les jeunes, simplement en les observant. Elle avait également accès à leur dossier, reprenant leur antécédents familiaux, leurs résultats aux examens et les appréciations des professeurs. Elle avait passé le plus clair de son temps, cette année, à étudier chacun de ces dossiers. Avril avait déjà quitté Poudlard quand Stolas avait commencé à étudier ici. Il ne l'avait pas connue comme assistante bibliothécaire. Pour lui, elle n'était que la stagiaire psychologue, ni plus, ni moins. Ils ne s'étaient jamais adressés la parole.

Ne t'inquiète pas, je ne vais pas te déranger trop longtemps, je suis juste venue ici pour manger tranquillement mais je ne reste pas. Tu peux t'installer, je serai vite partie, je ne vais pas t'ennuyer.

Ils n'avaient pas besoin de parler, s'il ne le souhaitait pas. Elle resterait là simplement le temps de son repas. C'était du moins son idée. Elle commença alors à déballer son panier, sortant tour à tour de la charcuterie, du poulet basquaise encore chaud, une salade de pomme de terre et des fruits. Une bouteille de vin fit également son apparition, elle lança un haussement d'épaules au regard du quatrième année avant de lui sortir, également, une simple bouteille d'eau. Elle sortit un couteau qui prit l'initiative, seul, de découper le saucisson tandis qu'elle reposa son dos contre celui du banc. Un regard vers le ciel lui indiqua que les nuages commençaient à se faire de moins en moins présents, révélant, petit à petit, quelques étoiles plus ou moins brillantes. Elle ne connaissait pas les constellations. A la limite, elle savait reconnaître la Grande et la Petite Ours. Malgré sa curiosité, elle ne s'était jamais intéressée à l'astronomie. Elle aimait simplement profiter du spectacle que donnaient les étoiles et les planètes entremêlées. Le couteau se rangea seul une fois le saucisson découpé. Avril attrapa un morceau de saucisson pour elle avant de proposer le plateau au gamin. Il pouvait bien se faire plaisir, non ?


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Message(#) Sujet: Re: Pique-niquer au sommet du monde - [Stolas] Pique-niquer au sommet du monde - [Stolas] EmptyVen 3 Mai - 12:56

Avril June
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Toujours aussi peu enclin à se mêler aux autres, Stolas a décidé de sauter le repas du soir pour aujourd'hui. Il a déjà passé la journée à supporter ses camarades en classe, il va devoir les supporter durant la nuit dans la Grande Salle, et il est tout simplement hors de question pour lui de les côtoyer davantage pour l'instant. C'est un coup à le rendre complètement cinglé. Il a passé l'heure du repas dans la Salle sur Demande, s'entraînant aux sortilèges offensifs sur des mannequins qui n'ont rien demandé. Disons que ça lui a permis d'évacuer un peu de son énergie. Voire beaucoup. C'est qu'utiliser la magie est épuisant, et il n'y est pas allé de main morte. Un sortilège de plus et il s'écroulait de fatigue. N'ayant aucune envie de se retrouver inconscient dans une salle reculée de Poudlard - instinct de survie oblige - il a fini par ranger sa baguette magique pour prendre le temps de souffler un peu.

S'il aurait très bien pu retourner directement à la Grande Salle pour s'allonger sur son matelas de fortune et dormir comme une masse jusqu'au lendemain matin, l'idée d'entendre à nouveau le brouhaha produit par ses camarades lui donne mal au crâne par avance. Il s'est donc résigné à ne pas y retourner pour le moment. Il a besoin de calme, et surtout, de solitude. C'est ainsi qu'il décide de se rendre dans la tour d'Astronomie. Il a toujours aimé observer les étoiles. Sa mère lui a donné cette passion lors de leurs nombreux campings en forêt quand il était petit. Ils s'allongaient tous les deux côte à côte dans une clairière, un feu de bois et des sacs de couchages pour les tenir au chaud, et ils regardaient les étoiles pendant des heures et des heures. Aucun d'eux n'y connaissait quoi que ce soit, les constellations étaient pour eux de simples noms étranges. Mais ça ne les empêchait pas de voir des formes dans le ciel étoilé, et l'imagination, ainsi que leur complicité suffisait amplement à créer des histoires toutes plus fantastiques les unes que les autres. Stolas adorait s'endormir, tombant de fatigue, avec la voix de sa mère parlant de Cerbère étoilé gardien fabuleux de la Galaxie. Elle était peut être moldue, mais elle restait magique à ses yeux.

A chaque fois qu'il se retrouve dans la Tour d'Astronomie, en observant les étoiles, il repense à tous ces moments avec nostalgie et tristesse. Il ne parle jamais de sa mère, ni de son décès. Mais à chaque fois qu'il la retrouve ainsi, uniquement pour quelques instants, il se laisse aller. Il s'autorise à n'être qu'un gamin de quinze ans complètement paumé. Et seul. Mais ce soir, tandis qu'il gravit les dernières marches de la tour, une surprise l'attend. Quelqu'un est déjà là, sur le banc. Et quand la silhouette se tourne vers lui, il reconnaît la stagiaire psychologue. C'est bien sa veine de tomber sur un membre du personnel alors qu'il n'a clairement pas le droit d'être là. Elle le salue pourtant sans la moindre remontrance, et même avec un sourire. Le Serpentard reste cependant totalement muet, hésitant encore à redescendre pour trouver un autre endroit.

Il la toise quelques instants, et la voilà qui lui propose de la joindre pour manger. Il doit bien admettre qu'après son entraînement dans la Salle sur Demande et le fait qu'il ait sauté le repas, plus le sport de grimper toutes ces marches... Il est totalement affamé. Et exténué. Il n'a pas franchement le courage de repartir descendre une volée de marches pour l'instant. Et malgré sa méfiance habituelle, il s'approche en acquiesçant doucement. "Pourquoi pas." Evidemment, il ne laisse paraître aucun enthousiasme, il ne faut pas trop lui en demander. Mais il vient s'asseoir sur un bout du banc, laissant une distance raisonnable entre lui et la jeune femme. Il n'est pas très à l'aise. Il n'a pas l'habitude qu'un premier contact avec quelqu'un se passe si bien. En douceur. Ce n'est pas son mode de fonctionnement, et il n'a pourtant aucune envie de créer un conflit ici. Peut être que pour une fois, il peut simplement laisser les choses se passer correctement.

Le vent frais s'engouffre dans l'uniforme du garçon. Il n'a pas pris la peine de se changer après sa journée de cours. Il regrette cependant légèrement de ne pas avoir pris de veste, c'est qu'il ne fait pas bien chaud, en altitude la nuit. Mais ce n'est pas grave. June dit qu'elle ne le dérangera pas longtemps, simplement le temps de manger. Il répond par un simple haussement d'épaules. Sa compagnie n'a pas l'air d'être la plus désagréable de Poudlard, malgré son statut de stagiaire psychologue. Ouais, il n'a jamais beaucoup apprécié les psy, il s'en méfie comme de la peste. Mais tant qu'elle n'essaie pas d'entrer dans sa tête, il peut la supporter sans problème. Il la regarde sortir de la nourriture pour quinze de son petit panier avec un léger sourire. C'est plus de la prévoyance à ce niveau-là, c'est carrément une peur de l'apocalypse. Il attrape une rondelle de saucisson sur la planche, un simple "Merci." passe ses lèvres. Il n'a jamais été très bavard, et l'endroit se prête davantage au calme selon lui. Il mastique la rondelle qui ne fait qu'ouvrir son appétit tout en gardant les yeux rivés sur le ciel et les étoiles qui se découvrent peu à peu, encore timide en ce mois d'avril, et son estomac se fait alors entendre d'un grognement affamé.

Il lance un regard accompagné d'un sourire gêné à la demoiselle. C'est limite si son corps ne demandait pas par lui-même l'autorisation de se jeter sur la nourriture qui n'est pas à lui. Mais plutôt que de demander, il se contente de quelques mots supplémentaires. "C'est cool, de pas me prendre la tête parce que j'ai pas le droit d'être ici." Cela sonnerait presque comme un remerciement venant de sa part. Son regard dévie sur la bouteille de vin. Il ne boit pas énormément d'alcool. Il faut dire qu'il n'a que quinze ans, ce serait grave. Mais ça ne l'empêche pas d'avoir envie d'essayer de se mettre la tête à l'envers de temps en temps. Juste pour oublier. Changer de vie pour quelques heures. Changer de monde. Il doute cependant de pouvoir abuser de la gentillesse de la jeune femme au point de pouvoir taper dans son vin pour se coller une murge.
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Dernière édition par Stolas Hopkins le Lun 6 Mai - 19:02, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Pique-niquer au sommet du monde - [Stolas] Pique-niquer au sommet du monde - [Stolas] EmptyDim 5 Mai - 11:39

Au fur et à mesure des minutes, la nuit se faisait de plus en plus noire. Le froid s'installait doucement, obligeant la jeune femme à ajouter une couche sur ses épaules. Elle avait prévu le coup, elle savait bien que ce soir ne serait pas un soir d'été. Les beaux jours étaient encore loin. Elle s'était perdue dans le vide, laissant les moindres petits angoisses s'envoler pour aérer son esprit. Sa respiration était calme, ses muscles détendus. Après tout, elle était venue en haut de cette tour pour cette raison : se détendre. Elle avait besoin de se sortir tout ça de la tête pour repartir de plus belle, sourire de nouveaux aux élèves, les rassurer. Il fallait qu'elle garde la face, la tête haute et surtout, ce sourire qui la caractérisait. On ne pouvait pas voir une Avril angoissée ou triste, ça ne devait pas exister. Elle incarnait les rayons de soleil, c'était son rôle de redonner espoir, sourire et rire aux enfants. Elle était là pour ça. Pour ça, il fallait qu'elle prenne un peu de temps seule pour retrouver ses forces. Ca ne prendrait pas trop de temps, juste le temps pour elle de se faire un petit repas, en haut de la tour d'astronomie.

Elle ne resta pas seule bien longtemps. La porte s'ouvrit et un regard suffit pour apercevoir le jeune garçon vert et argent. Il fut plus surpris qu'elle, elle aperçut une pointe d'hésitation dans son regard. Elle l'invita à s'asseoir près d'elle, lui proposant un petit repas à lui aussi. Elle avait pris en suffisance, ils ne manqueraient de rien. Quelques secondes de silence s'installèrent, sûrement le temps pour que le gamin pèse le pour et le contre. Il finit par accepter, Avril lui fit un nouveau sourire. Les études scientifiques moldues montraient que se forcer à sourire provoquait un relargage d'endorphines, induisant spontanément un sentiment de bien-être. Comme quoi, se forcer à sourire rendait heureux. Le garçon, lui, ne sourit pas. S'il accepte de s'installer aux côtés de la blonde, il ne montre cependant pas un grand enthousiasme à partager son repas. Elle ne va pas lui en vouloir, après tout, quand elle avait son âge, elle n'appréciait pas partager son repas avec le cadre professoral non plus.
Avril ressentit le malaise du garçon, il était tendu. Elle lui promit de ne pas rester longtemps tout en sortant le repas. Un petit sourire se dessina sur les lèvres de Stolas. Parfait, il allait peut-être commencer à se détendre. Il est vrai qu'Avril avait toujours pris l'habitude de faire beaucoup à manger. Cuisinière dans ses moments perdus, elle se retrouvait très souvent avec un trop grand nombre de crêpes, un gâteau au chocolat pour vingt ou encore des muffins pour quatre jours. Elle en mangeait, certes, une bonne partie, mais la grande majorité finissait offert à ses amis et protégés. Cela lui manquait, souvent, de ne pas cuisiner pour ses anciennes colocataires. Ici, le repas avait été préparé par les elfes mais Avril avait pris, à son habitude, une trop grande quantité. Ce n'était pas si grave, elle garderait le tout pour un autre jour, sans doute congèlerait-elle le restant pour une envie soudaine un soir à 23h. Finalement, heureusement que le garçon était arrivé, il allait pouvoir l'aider à diminuer son panier.

Elle lui proposa de la charcuterie, il la remercia. Pour le moment, comme elle s'en était doutée, il n'était pas très bavard. Ce n'était pas gênant pour elle, elle n'avait pas besoin de parler ce soir non plus. La rondelle de saucisson qu'elle venait de prendre fut rapidement avalée tandis qu'un estomac se fit entendre. Avril haussa un sourcil, surprise, en direction du garçon. Habituellement, c'était le sien qui grondait le plus fort. Il lui adressa un petit sourire gêné, elle eut un petit rire en lui tendant de nouveau la planche à charcuterie. Qu'il se serve, après tout, tout cela était là pour ça.
Quelques mots finirent par sortir de sa bouche. C'était la première fois qu'elle l'entendait parler autant. Elle acquiesça un instant, interceptant son regard sur la bouteille de vin.

Il y a des interdictions qui me semblent normales de franchir en certaines périodes de l'année. Aujourd'hui est un bon jour pour venir s'isoler en haut de cette tour. C'est dommage que les nuages soient de la partie, mais je ne vais pas t'interdire de fuir la foule de la Grande Salle. Pas ce soir, en tout cas.

Elle lui fit un nouveau sourire. Il fallait savoir s'adapter. C'était une obligation dans ce bas monde. Avec ces derniers événements qui avaient tendu tout le château, avec la présence des aurors, la disparition de Charli, la mort du serpent, Avril n'avait tout simplement pas le courage d'engueuler un élève pour une bête interdiction. Il n'était pas ici pour sauter dans le vide ni pour y faire la fête. Il était venu s'isoler et ça, elle pouvait parfaitement le comprendre.

N'espère pas que je te serve un verre de vin par contre. Le poulet, par contre, ça tu as le droit !

Et avec un regard pétillant d'amusement, elle lui servit une assiette de poulet et de salade de pommes de terre. Elle en remplit une seconde pour elle-même et commença à manger tout en lançant un nouveau regard vers le ciel.

Je ne m'y connais pas en astronomie. Je viens ici simplement pour profiter de la lumière des étoiles. Est-ce que le professeur Soussa vous a déjà appris toutes les constellations, en quatrième année ?

Le calme en haut de la tour était tel que la question d'Avril semblait flotter dans l'air. C'était une question ouverte. Elle ne l'obligerait pas à se lancer dans une grande réponse s'il ne le souhaitait pas.


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Message(#) Sujet: Re: Pique-niquer au sommet du monde - [Stolas] Pique-niquer au sommet du monde - [Stolas] EmptyMar 7 Mai - 19:06

Avril June
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L'estomac de Stolas s'étant rapidement fait entendre, la jeune femme n'attend pas bien longtemps avant de lui tendre une nouvelle fois la planche de charcuterie. Deux autres rondelles de saucisson disparaissent ainsi dans la bouche de l'adolescent qui espère calmer un peu cette faim qui le tiraille. S'il est étonne de la présence de la stagiaire en psychologie ici, il en vient presque à se dire que ce n'est pas bien grave. Il voulait certes être seul à la base, mais une présence douce et qui ne s'impose pas ne fait pas de mal. Tant qu'il évite tout conflit en cet endroit qui pour lui ne fait que remonter des souvenirs nostalgiques, ça lui va? Et peut-être même est-il soulagé de ne pas être complètement seul, même s'il ne l'avouerait jamais. Il lui adresse un léger sourire lorsqu'elle lui explique pourquoi l'interdiction de venir jusqu'ici ne lui semble pas des plus importantes à faire tenir. Cette recherche de solitude sans pour autant réellement vouloir briser les règles semble une évidence pour elle, et pourtant, le jeune Serpentard n'en démord pas : beaucoup auraient réagi différemment, le faisant redescendre fissa. Et pour cela, il lui est reconnaissant, bien qu'il préfère une nouvelle fois garder le silence.

Sacrée habitude qu'il a là. On pourrait presque croire qu'il a peur de payer chaque mot qu'il prononcer, préférant donc les économiser et les utiliser avec parcimonie. Il a pourtant toujours été ainsi, du moins depuis ses huit ans. A Poudlard, il a toujours été ce gamin renfermé et totalement associable, celui qui se tient loin des autres. Lors de ses premières années, il était comme invisible. Il ne parlait pas, si ce n'est pour se défendre de ceux qui pensaient que sa solitude était une faiblesse, ou pour donner quelques réponses dans les cours qui l'intéressait. Il était bon élève, et faisait sa route de son côté. Mais cela fait bien deux ans que les choses ont changées. La crise d'adolescence est passée par là, et le besoin de faire ses preuves, le besoin de se montrer est devenu le plus fort, le poussant à défier le règlement sans se soucier des potentielles conséquences. Il faut dire qu'au début, seule une liberté totale le menait. Il faisait ce qu'il voulait quand il le voulait, et mettait un point d'honneur à ne jamais se faire attraper. A présent... Il lui arrive de chercher à se faire prendre, juste pour pouvoir énerver préfets et Professeurs. Juste pour leur montrer à quel point il peut être une épine dans le pied pour peu qu'il l'ait décidé. Et voir les réactions qu'il obtient en face.

Ce soir, il n'avait pas l'intention de se faire prendre, et même s'il l'a été, ce n'est pas grave. Parce que June semble pouvoir réfléchir par elle-même, elle ne suit pas aveuglément des règles qui n'ont pas lieu d'être. Elle accepte cette liberté que tu as prise, et n'a nullement l'intention de te la retirer. Sauf en ce qui concerne le vin visiblement. Tu hausses les épaules avec un sourire en coin. Ce n'est pas comme si tu ne t'en doutais pas. Tant pis, ça t'aurais bien aidé à dormir cette nuit. Mais tu vas quand même pouvoir profiter des quelques étoiles qui habillent le ciel de leur brillante présence, tandis que le vent pousse quelque peu les nuages gênants la vue. "J'm'en doutais un peu pour le vin. Le poulet ça me va aussi." Comme quoi, il peut lui arriver de ne pas avoir envie d'être chiant. Il attrape l'assiette tendue avec un signe de tête comme remerciement, et n'attend pas plus longtemps pour avaler plusieurs bouchées de nourriture. La salade est délicieuse, mais ne vaut pas le poulet. Stolas adore la viande, et la volaille ne fait pas exception. Il prend sur lui pour ne pas tout simplement dévorer son assiette en quelques secondes, histoire d'avoir l'air plus ou moins civilisé.

La question de la jeune femme le surprend légèrement. Ne devrait-elle pas connaître les constellations, ayant elle-même suivi les cours d'Astronomie ? Il ignore totalement que, malgré une ascendance sorcière, June n'a elle-même aucun pouvoir. Puisqu'elle est là aujourd'hui, il est évident à ses yeux qu'elle a suivi une scolarité au château. Et elle ne semble pas si âgée que cela, aussi devrait-elle se souvenir de ses propres cours. D'autant plus qu'il ne peut répondre sans avouer clairement son manque total d'investissement en ce qui concerne le cours d'Astronomie. Et certains autre. Mais ce n'est pas comme si il en avait honte, il assume pleinement. Un haussement d'épaule accompagne sa réponse. "La majorité oui. Mais j'saurais pas dire lesquelles. Je déteste l'idée de voir les étoiles comme un sujet d'étude. J'me contente de les regarder en imaginant des histoires, c'est vachement plus intéressant comme ça. Mais vous avez bien eu des cours d'Astronomie aussi, non ?" A moins que les élèves des années précédentes aient eu la chance de ne pas avoir l'Astronomie dans leurs cours obligatoires. Là, il les envierait grandement.
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