En Vadrouille...

Stolas en a assez de rester enfermé, coller aux autres élèves. Avant toutes ces histoires, il pouvait au moins s'évader après les cours, profiter du parc et de son calme, aussi relatif soit-il. A présent, le voilà cloîtré à l'intérieur en compagnie de personnes qu'il aime tout autant éviter, c'est à dire tout le monde dans ce fichu château. Il se retrouve alors à errer comme une âme en peine dans les couloirs, sans même savoir où aller. Lorsqu'il était plus jeune, cela l'excitait de pouvoir explorer Poudlard et tous ses moindres recoins, mais aujourd'hui, la curiosité enfantine a laissé place à la lassitude instaurée par les habitudes.

Il a donc plus ou moins retrouvé ses vieux démons, préférant encore tout faire pour agacer ses pairs plutôt que de succomber à l'ennui profond qui le guette. Qu'est-ce que ça peut lui foutre à lui, des attaques de Serpent Géant, des abrutis en quarantaine et des menaces anonymes ? A-t-il une tête à pouvoir se soucier des autres alors même qu'il a ses propres problèmes ? Non, vraiment, cette atmosphère pesante ne l'atteint pas, sûrement parce que son empathie s'est fait la malle le jour où sa mère est morte. Quel intérêt de se soucier des autres s'ils finissent tout de même par disparaître ? Souffrir n'est pas fait pour lui, il le laisse avec joie à tous ces imbéciles qui lui servent de camarades.

Tandis que ses pas le mène au sixième étage, la seule et unique chose qui lui vient à l'esprit est d'aller dans la Salle sur Demande pour s'entraîner à lancer quelques sortilèges. Notamment des sortilèges offensifs, évidemment, histoire de se défouler sur quelques mannequins à défaut de pouvoir le faire sur des premières années. Il a besoin de se débarrasser de toute cette énergie en lui, de toute cette colère aussi. Il ne peut plus faire autant de sport que ce dont il a l'habitude, un simple footing autour du lac semble être trop demandé à présent. Quelle école pitoyable. Comment est-il sensé se canaliser alors même qu'on ne lui en donne pas les moyens ? Il ne faut pas s'étonner s'il finit par craquer complètement.

Même les escaliers semblent avoir perdu leur sens de l'humour, puisqu'il parvient à l'étage voulu sans encombre. Mains dans les poches, il avance sans se presser. Et pourtant, voilà qu'il aperçoit une silhouette devant la porte visée. Il fronce les sourcils. Qui a eu l'idée de venir jusqu'ici pour gâcher encore plus sa journée, sérieusement ? En s'approchant, il reconnaît Shepherd, la fille de Serdaigle qui se prend pour la nouvelle Rita Skeeter. Elle pense sans doute être une journaliste engagée, mais tu ne vois en elle qu'une commère avide de faire parler d'elle.

Arrivé à sa hauteur, tu remarques qu'elle vient justement d'afficher un nouvel article. Tu ne lui adresses pas le moindre mot, juste le temps de lire les choses en diagonale. Et tu finis par poser ton regard suffisant sur elle, la reluquant de haut en bas avec mépris. "Parfait ça... Les chiottes commençaient justement à être à court de PQ." C'est totalement gratuit, l'article n'est pas si mauvais, simplement trop gentil à son goût. Mais il s'ennuie, et étant donné que la porte de la Salle sur Demande vient d'apparaître devant elle, elle vient visiblement de l'empêcher d'avoir son petit entraînement. Alors elle vient de se transformer en défouloir à Hopkins. Tant pis pour elle, mauvais endroit, mauvais moment.