VOL

7ème

Le cours des septièmes années, Irina l’avait pensé et repensé, essuyant plusieurs déceptions avant de parvenir à un schéma de cours qui lui plaisait bien. Il allait être question d’un cours assez spécial, mais elle restait la prof, unique détentrice du choix de la marche à suivre. C’est donc en début d’après-midi qu’elle vit arriver l’équipe des élèves dont elle avait maintenant l’habitude. Elle attendit quelques minutes pour s’assurer que tout le monde soit là pour prendre la parole : « Bien, bonjour ! Avancez, un peu, s’il vous plaît. Alors pour aujourd’hui, quoi de prévu ? La direction m’ayant refusé la présence de joueurs professionnels sur le terrain pour que vous puissiez les observer à l’œuvre et pratiquer un peu, ce sera pour une autre fois. Nous allons nous contenter de nos seules présences et j’aimerais recevoir chacun d’entre vous dans un petit entretien pendant que les autres seront à la pratique. Sachez qu’on vous demandera un niveau assez élevé lors de l’épreuve des ASPIC et qu’il n’est pas rare que les notes ne soient pas aussi suprêmes que celles que vous prévoyez peut-être d’obtenir. A l’Université, les profs observeront vos notes pour vous admettre à leurs cours, mais sachez qu’un 70% est considéré comme une note excellente, représentative de 7 années d’efforts dans un cours qui dépend aussi parfois de facteurs extérieurs : le temps, les capacités physiques. Au cours de la discussion, je chercherai à savoir: Pour quelle(s) raison(s) vous avez opté pour l’option vol jusqu’en septième année. La question peut vous paraître bête voire tardive, mais c’est ainsi. Vous me direz également ce que représentent le vol et le Quidditch, pour vous. Je chercherai ensuite à savoir si vous envisagez simplement de poursuivre le Vol en cas d’inscription à l’Université ou si vous vous dirigez-même vers un cursus sportif. Enfin, vous me direz si vous avez connaissance des différents clubs qui existent et qui vous permettent de poursuivre le Vol et le Quidditch indépendamment de vos études. C’est enregistré ? En attendant que votre tour vienne, vous allez aujourd’hui faire la course ! Un parcours simple, 4 joueurs et des obstacles. Vous pouvez traverser autant que vous le voulez et choisir les adversaires de votre choix, cela va de soit. Pas d’imprudence ! Soyez responsables, merci ! » Sur ce, la jeune femme appela le premier élève qu’elle avait bien l’intention de faire parler. Irina n’avait aucune idée des intentions de la plupart des élèves, par rapport au Quidditch et au vol, elle voulait aujourd’hui éclaircir les choses et pourquoi pas les aider.

Précisions pour la pratique du cours:

“cours de vol février” &
Oui j'ai 19 ans, oui je suis le deuxième type le plus âgé de cette classe, et pourtant, je n'ai aucune envie de répondre à ses questions barbantes. Pourquoi ? Parce que ça me concerne. Parce que je dois parler de moi, de mes ambitions, autrement dit, de ce qui est privé. Ce n'est pas tant privé si on part du principe que la carrière professionnel et le sport sont exhibés aux yeux de tous. Ça reste un tête à tête indésiré. Mais je m'y tiendrais quand même, et je le ferais avec sérieux, tout comme la majorité de mes devoirs de cette année. Depuis le mois de Septembre, depuis mon retour en 7ème année, je fais très attention à ne pas frôler l'échec. Non, autant pour moi, l'an dernier, je l'ai carrément touché.

Honnêtement, maintenant que j'y pense, je n'ai jamais songé à une carrière sportive dans le Quidditch. Est-ce que j'ai vraiment le niveau ? J'étais bon gardien. Avec mes grandes mains j'attrapais presque tout ce qui voulait passer à travers les anneaux. En tant que poursuiveur je me débrouille aussi. Mais dans le sport comme dans la vie, je n'ai pas d'attache, pas de fixation. Il n'empêche cependant pas au Quidditch de m'apporter ce dont la vie est incapable. Puisque madame Soussa veut des réponses honnêtes, je vais les lui donner. La saluer du haut de mon mètre 93, répondre à la première question - légèrement chiante - de son palmarès. Mettre de côté avec force cette envie folle de lui dire ce que je pense sur ce sujet très privé. Mystérieux jusqu'au bout, mais pas aujourd'hui. Jeter un regard à gauche et à droite pour m'assurer que personne d'autre n'entend notre discussion. C'est entre elle et moi, c'est tout. « Je suis quelqu'un de volatile Madame Soussa, je tiens pas en place, je disparais, je réapparais, je m'eclipse, je débarque, ou je me fais carrément pas remarquer. Alors me retrouver dans les airs, contre le vent, c'était une option supplémentaire. Tout le monde aujourd'hui vous dira que le vol ou le Quidditch, leur permet de relâcher la pression, de se libérer, de changer d'air, mais moi je vous le dis très sérieusement ; je suis un autre homme quand je suis sur un balai. Je me sens loin de tous ceux qui restent en bas et se retrouvent réduits à la taille d'une fourmi. Quand j'ai un souaffle en main, je sais que je vais pouvoir mettre toute ma colère dedans, tirer ou l'attraper avec force. C'est pour ça que j'ai rejoins l'équipe. Je savais que j'allais devoir me sociabiliser, mais je savais surtout que j'allais pouvoir externaliser ma colère. C'est peut-être pas vraiment ce que vous vouliez entendre.. » Très sérieux, très direct, les mots s’enchaînant avec fermeté, mais pourtant, presque pas la moindre expression sur mon visage. Je me sens mal quand je parle de moi, c'est comme ça aussi. Enchaîner ensuite sur le sujet précédent, mains liés devant moi, bras collés contre mon corps. « J'ai redoublé mon année parce que je savais pas à quoi me résoudre. Un cursus sportif c'est une option envisageable, je dois avouer que j'y avais pas vraiment pensé avant... Je connais quelques clubs, les plus connus, ceux dont on entend souvent parler. Mais sinon je connais aucune option, aucune voie vers le cursus professionnel, je me suis jamais renseigné. Je suis même pas sûr d'avoir le niveau pour ça. » Honnête en toute simplicité, à nouveau. Je cherche pas à attiser de la pitié, je dis clairement ce qui est, et puis c'est tout. Mon avenir, je l'ai réfléchis après le défi lancé à Cruz. J'ai décidé de me trouver un petit boulot et de me débrouiller. Mais un cursus sportif ? Est-ce que ça signifie ; sortir les billets ? Si c'est ça, la réponse est non. Dire bye bye à Papa et à son argent sale, c'est tout ce que je veux réussir. Si je ne le mérite pas carrément. Bref, c'est bon, je peux y aller maintenant ? Est-ce que je peux arrêter de déballer mon caractère qui définit malheureusement mes choix et mes conditions de vie, voir même mon enfance de pauvre enfant au besoin d'un psychologue ? En vérité, je crois avoir apprécié cette discussion. Avant de partir je lui ai lâché un sourire en coin. De ma part, c'est l'expression même d'une certaine admiration, ou d'une reconnaissance.

Enfourcher mon balais, prêt pour une course auprès de trois clampins morts de rire pour rien. C'est de monter sur un balai qui te poile autant tête à claque ? Non, je n'ai pas le souaffle en main pour externaliser. Mais bon, j'abuse un peu. Je ne suis pas en colère, je suis juste gonflé. C'est un Luca désagréable et fermé aujourd'hui, un enchaînement de situations qui provoquent ce mur indestructible. N'en voulez pas à un type fermé d'avoir détesté s'ouvrir. En vrai ? Je crois que ce que je déteste le plus, c'est d'avoir apprécié...


(Tapez pas )
1 : Luca finit premier à la course, mais il s'en fou !
2 – 3 : Il finit 2ème, mais il s'en fou !
4 – 5 : Il finit 3ème… au moins, c’est pas dernier ! Mais bon, il s'en fou.
6 : Aïe, Luca finit dernier à la course… mais il s'en fou.

code by solosands

Un nouveau cours de vol, et celui-ci s’annonçait quelque peu différent des précédents. Avec les ASPICs qui approchaient, on pourrait s’attendre à se concentrer au maximum sur la pratique, mais il semblerait qu’il y avait d’autres sujets tout aussi importants au terme de cette scolarité. D’entrée de jeu, elle nous annonçait qu’elle avait prévu d’amener des joueurs professionnels, mais avec le climat actuel du château, l’arrivée de personnes extérieures n’était forcément pas la bienvenue. A la place, nous allions avoir une petite discussion chacun de notre côté en parallèle de la pratique sur laquelle elle remit une couche au sujet des attentes. Mais forcément, c’était l’entretien qui était le plus intriguant, et elle ne tarda pas à nous en dire plus. Et il porterait sur une question que je m’étais posé au début de la scolarité, mais qui avait fini par tomber un peu aux oubliettes. Pourquoi j’avais suivi les cours de vol hein ? Je sais qu’au début, on avait un autre prof, mais de là à s’en inquiéter en septième année… Enfin, elle a sûrement ses raisons. Et plus encore, il s’agissait de savoir si l’on prévoyait de continuer dans cette branche ou pas. Intéressant. Pratiquant un peu, je pris donc la suite après Anthea et Luca.

« Bonjour ! Alors, pourquoi j’ai pris l’option vol. Disons que ça m’a bien plus pendant l’année où c’était obligatoire. Après tout, outre apprendre les bases du vol, je suppose que la découverte du sport est un des intérêts de cette année obligatoire, et ça a marché pour moi. Le simple fait de voler est plutôt grisant en soi, le sport est sympa, il n’y avait pas de raisons que je me prive de ma dose de sport dans la semaine, vu qu’on a de toute façon assez de temps pour bosser à côté. Et ça m’a également permis de rentrer dans l’équipe de ma maison avec laquelle on a pu bien s’amuser. »
Ensuite, seconde question.
« Cela étant, tout ça c’est un cours que j’aime et un passe-temps qui me plaît, mais je ne compte pas vraiment me diriger vers un cursus sportif. » enchaînais-je en me frottant la nuque d’une main. Je suppose bien qu’elle n’allait pas nous en tenir rigueur, mais ça faisait un peu bizarre de rejeter sa matière ainsi en face d’un prof. « A l’université, je compte me diriger dans un cursus de potionniste. Donc pour le vol, ce sera comme ici à Poudlard, si j’ai l’occasion d’avoir des cours optionnels sans avoir à me diriger dans un cursus sportif, ce sera avec joie que je m’y inscrirais. Je dirais même plus que j’espère pouvoir jongler entre les cours de l’université, les révisions, et un peu de vol entre tout ça. »
Et enfin la dernière question, un peu plus ouverte.
« Je ne suis pas trop au courant des clubs amateurs par contre, et je ne me suis pas vraiment renseigné sur les grands clubs ayant une division junior non plus… Je suis plus au courant des clubs professionnels, mais du coup à ce niveau-là je me contenterai de continuer à supporter les Frelons de Wimbourne de loin. »

L’entretien terminé, je repassais à la pratique, reprenant du début étant donné le peu que j’avais fait avant cette discussion. J’enfourchais mon balai, et on est reparti.