Tandis que les bruits de pages et de plumes résonnent dans le silence de la bibliothèque, je m’avance tranquillement vers ma place habituelle, un livre et plusieurs magazines à la main. Depuis le début de l’année, gagner la bibliothèque le vendredi après-midi afin d’avancer dans mon projet est devenu un rituel que je prends un certain plaisir à réaliser. Je me procure grâce à la section « étude des moldus » les derniers journaux de leur monde et je me plonge rapidement dans ma lecture, traquant la moindre information susceptible de me servir un beau jour. Après tout, pour mieux appréhender sa cible il faut être bien préparé, bien informé. De quoi aurai-je l’air lorsque je présenterai mes propositions de lois et de réformes, une fois bien placé au Magenmagot, si je ne suis même pas capable de citer mes sources ? D’un bon à rien, probablement. Or, je suis tout sauf un bon à rien.
Alors que je poursuis mes lectures, portants cette fois sur le Ministère de la Magie et les différentes façons de faire voter et accepter des lois, je jette rapidement un coup d’œil à ma montre. Nous avons convenus, Phoenix et moi-même, de nous retrouver aux alentours de dix-sept heures, une fois son cours de métamorphose terminé afin de procéder à sa première séance d’entraînement en matière de légilimancie. Un léger frisson me parcourt le corps tandis que je l’imagine pénétrer sans aucune difficulté mon esprit mais je me reprends rapidement. Je sais très bien pourquoi je me suis proposé pour servir de cobaye quant à ses capacités magiques, et bien que l’idée de quelqu’un s’introduisant dans mon esprit reste tout aussi détestable qu’au premier jour, je reste convaincu d’avoir pris la meilleure décision. Cela me paraît impensable de laisser une personne dotée d’un tel don évoluer parmi nous sans avoir la moindre idée précise quant à ses capacités réelles, et cela me permettra d’être fixé. De plus, la présence de la jeune femme n’est pas désagréable, bien au contraire, et j’admets apprécier les moments passés en sa compagnie. Son audace certaine et la détermination que l’on peut lire dans son regard font d’elle une femme plutôt sûre de ses ambitions, des qualités qui ne me laissent définitivement pas insensible.
Je secoue à nouveau la tête ; il n’est pas encore l’heure de notre rendez-vous et j’ai encore beaucoup à faire si je veux me maintenir à jour concernant mes recherches. Ce n’est pas le moment de m’égarer : j’ai déjà perdu bien assez de temps avec toute l’agitation qui règne actuellement au château… Quand je pense que je ne peux même plus profiter de la quiétude de la bibliothèque passée vingt-heures à cause de ces stupides mesures de sécurité... Sans parler de mon parcours habituel de course qui fait le tour du lac et que je me vois obligé d’éviter désormais. Je me retiens de soupirer : tout ça à cause d’une pauvre idiote de Serpentard. Fort heureusement, aucun Auror n’était venu me déranger pour le moment avec d’éventuelles questions et j’espère que cela continuera ainsi. Non pas que je n’ai pas envie d’aider les autorités mais j’ai clairement bien mieux à faire que de participer à l’hystérie collective digne de cette école de bas niveau. Contrairement à beaucoup ici, j’ai de véritables objectifs et je ne peux pas me permettre de m’en laisser détourner à la moindre occasion. Je me replonge donc dans la lecture de mon énorme grimoire, une plume à la main et prêt à prendre toutes les notes que je jugerai nécessaires. Au bout d’une vingtaine de minutes ainsi penché au-dessus de mon livre, je jette à nouveau un coup d’œil à l’heure et un sourire étire mes lèvres tandis que je repense à ce que m’avait dit Phoenix lors de notre rencontre cet été. Si elle savait que j’avais passé l’après-midi assis là à la bibliothèque de Poudlard, il est fort probable qu’elle me traite à nouveau de grand-père !
Je continue ma lecture pendant environ une heure avant qu’il ne soit temps de gagner la salle vide où nous devons nous retrouver avec la Gryffondor. D’un coup de ma baguette d’ajoncs je renvoie les livres et journaux que j’ai emprunté à leur emplacement habituel avant de quitter les lieux d’un pas rapide. Hors de question d’être en retard ! Je n’ai que trois étages à gravir avant de retrouver l’immense aile du château où se trouvent les anciennes salles de cours, désormais inutilisées. Je m’avance vers l’une d’elle et jette un œil à l’intérieur : l’endroit est plutôt propre et la luminosité est correcte grâce aux immenses fenêtres qui occupent un pan de mur entier. Je m’approche de ces dernières afin d’y jeter un coup d’œil rapide. Bon, il y a certainement mieux que la vue sur le parc et la cime des arbres enneigées mais après tout difficile de performer au sein d’une école si… rustique. Je pose mes affaires sur l’un des pupitres de bois avant de retourner m’accouder contre le mur à côté des fenêtres afin d’attendre Phoenix. Du coin de l’œil j’aperçois un binôme d’Aurors occupé à patrouiller autour de la forêt interdite. Comme si une créature des profondeurs pouvait débouler à tout moment d’un bois… Parfois, je me demande vraiment où je suis tombé.
Un léger brouhaha en provenance du couloir me parvient aux oreilles et je me tourne vers la porte. Les cours doivent sûrement s’être terminés et Phoenix ne devrait plus trop tarder désormais ! J’en profite pour me redresser et ajuster ma robe de sorcier aux couleurs des Serdaigles. Hors de question de faire mauvaise impression devant la lionne !
« Phoenix ! m’exclamé-je alors qu’elle pénètre dans la pièce dans un tourbillon de boucles dorées, rrravi de te rrrevoirrr. J’espèrrre que le prrrofesseurrr Stanhope ne t’a pas trrrop épuisée et qu’il te rrreste un peu d’énerrrgie ! »
Comme lors de notre rencontre à Notting Hill, je m’approche d’elle et lui emprunte délicatement le poignet afin de la saluer d’un baisemain avant de la libérer et de la laisser prendre ses aises dans la salle vide.
Les choses s'aggravent de nouveau à Poudlard, à croire que nous vivons dans un cycle sans fin. Si mon père vivait encore avec nous, je suis persuadée qu'il nous aurait retiré sur le champ de cette maudite école pour nous protéger, mais ma mère est une gourde sans cervelle qui croit quand le ministère lui dit que nous ne risquons rien parce que de super aurors sont là pour nous protéger. Pour mettre en prison mon père, ils sont très bons, pour protéger des gamins dans une école douteuse, il y a tout de suite moins de monde. Ils étaient où il y a deux ans quand on a été séquestré avec Blackman ? Ils prétendent qu'ils ont eu aussi leur lot de surprises et de problèmes mais je suis persuadée qu'ils mentent et qu'ils n'en foutaient pas une. On ne peut pas leur faire confiance, ce ne sont que des charlatans. Suffit de voir notre professeur de DCFM pour le comprendre. Vous allez croire, en lisant ça que je regrette l'absence de mon père et vous auriez bien tort. En fait je n'hésite pas à me servir de lui pour descendre ma mère, il faut bien qu'il serve à quelque chose de temps en temps. Enfin bref, je suis heureuse de ne pas être une misérable née moldue, mais plutôt une riche héritière ... enfin ancienne riche héritière en quête d'une rédemption. Personne ne se fait d'illusion, ils vont encore être les cibles de tout ce bordel. Est-ce que ça me brise le coeur ? Pas particulièrement, il faut toujours des victimes dans une guerre, je préfère que ça soit eux que moi. Et puis c'est ce que ces lettres disaient, non ? On va retrouver notre place à la fin et dieu sait que c'est ce que je rêve depuis toujours. Et si ces pro sang-purs peuvent m'obtenir gain de cause dans ma propre bataille, alors je signe sans problème. Evidemment, ça ne se fera pas du jour au lendemain, mais j'aime à croire qu'avec du temps et de la patience j'arriverai à quelque chose de positif pour moi. Egoïste ? Oui, mais personne n'a prétendu le contraire.
Après mes cours, je dois rejoindre le beau Hannibal pour une séance d'entrainement. J'aurais préféré qu'il me compte fleurette pendant quelques heures mais j'imagine que l'un n'empêchera pas l'autre. On ne va pas se mentir, j'ai un peu hâte de le retrouver. Autant parce qu'il est d'une compagnie agréable que parce que je n'ai pas envie d'aller en cours. Le seul intérêt des soins aux créatures magiques c'est le beau professeur. Et l'intérêt de la métamorphose c'est ... ah ben il n'y en a pas ! Un vieux fantôme décrépie de 500 ans, je m'en passerai volontiers. Enfin bon, j'imagine que son cours est plus intéressant que celui d'histoire de la magie ou de botanique. Les heures s'égrainent avec beaucoup trop de lenteur à mon goût et je perds très facilement le fil des cours. Les remarques de Finn me décrochent régulièrement des sourires et me permettent de tenir jusqu'au bout. On ne peut pas nier que la candeur de Sleibhin aide aussi à faire passer les cours. J'adore l'écouter s'effrayer pour un rien ou imaginer un truc débile. Un simple mot peut nous la faire dérailler pendant une demi heure. C'est un peu mon passe temps favoris quand je m'ennuie. Et je dois bien avouer que j'en ai pas mal abusé aujourd'hui, mais il faut bien ça pour arriver en vie à 17h. Quand la sonnerie retentit, je suis aux anges. Evidemment, impossible de dire à Finn pourquoi j'arbore ce sourire. La dernière fois à Halloween, j'ai bien cru qu'il allait me faire un scandale. Visiblement, Monsieur n'apprécie pas que son frère me tourne autour ... ou que je tourne autour de son frère, pour être honnête ce n'est pas très clair cette histoire. Je le vois bien que ça ne l'enchante pas, mais que peut-il y faire ? Il me connaît, je ne m'accroche jamais, alors pourquoi s'inquiète-t-il autant ? Je range lentement mes affaires et discute tranquillement avec une de nos camarades de classe, comme si personne ne m'attendait. Ce n'est qu'un stratagème pour le faire poireauté un peu, il faut savoir se faire désirer à ce qu'il paraitrait !
Une fois que j'ai estimé le temps d'attente suffisant, je finis par saluer ma camarade et par m'en aller. J'ai dit à Finn que j'allais rejoindre un garçon, sans préciser qui. Il me connaît, je courate à droite à gauche, il n'a donc pas été si étonné que ça par la nouvelle. Je me sers d'eux pour qu'ils fassent mes devoirs en général. Evidemment, un simple sourire et quelques papillonnement d'yeux ne suffisent pas mais je sais donner de ma personne quand il le faut. Après j'ai 14 ans, ne vous attendez pas à des choses bien poussées non plus. Je dois faire quelques salles vides avant de tomber dans celle où se trouve Hannibal. Un vrai jeu de piste si vous voulez mon avis, mais le trésor en vaut la chandelle ! "Hannibal !" Dis-je d'une voix séductrice, en le laissant me prendre la main pour me faire un baise main. "J'ai pu faire une sieste pour être en pleine forme, sois rassuré !" Dis-je en plaisantant. Difficile de dormir dans ce cours, non pas que l'envie n'est pas présente, mais il n'est pas aussi propice que certains autres cours dirons nous. "Et toi ? Tu es prêt ? Tu as mis en ordre tes pensées ?" Dis-je d'un ton taquin en glissant ma main droite sur sa joue, pour m'amuser un peu. Personne n'a dit qu'on ne pouvait pas allier plaisir et travail !
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Au moment où Phoenix pénètre dans la salle elle arbore comme à son habitude son air enjôleur et un grand sourire auquel je m’empresse de répondre. Bien que cela fasse plusieurs mois désormais que je la côtoie un peu plus fréquemment j’ai toujours du mal à réaliser qu’elle a le même âge que les jumeaux. Elle fait tellement plus… plus beaucoup de choses que Finnbjörn et Erin qu’il m’est difficile d’assimiler qu’elle n’a que quatorze ans. La cubaine possède une assurance et une confiance en elle dignes des plus grandes et ce n’est pas sans me déplaire, bien au contraire. Je pense que s’il s’agissait simplement d’une belle jeune fille qui se contentait de papillonner sans en avoir plus que ça derrière la tête je ne serais pas aussi réceptif à ses charmes. J’ai toujours été attiré par les sorciers qui semblent savoir où aller et qui suivent un chemin bien clair dans leur esprit, quitte à y laisser des plumes en cours de route afin de s’assurer de parvenir à leur fin. Je n’aime pas les geignards et les incompétents incapables de voir plus loin que le bout de leur nez et trop occupés à se plaindre pour réaliser de grandes choses. Il n’est donc pas étonnant que lorsqu’une personnalité telle que Phoenix se présente à moi je veuille bien lui accorder de mon temps afin d’en apprendre plus sur elle. J’ai bien remarqué à la dernière soirée organisée par l’école à l’occasion d’Halloween que mon cadet semble agacé par notre proximité et je compte bien lui en toucher deux mots prochainement. Non pas que son petit côté protecteur envers son amie ne soit pas touchant toutefois je n’aime pas trop avoir affaire à son jugement en permanence et croiser son regard hargneux à chacune de mes rencontres avec la Gryffondor. Je n’ai besoin de la bénédiction de personne pour mener la vie que j’entends et encore moins de celle de Finnbjörn même si cela doit lui déplaire. Il est grand temps de remettre les pendules à l’heure avec mon frère et j’espère avoir l’occasion de le faire rapidement.
Alors que je relâche la main de Phoenix après l’avoir saluée comme il se doit, je tends l’oreille en l’entendant prendre la parole à propos de ses activités de l’après-midi.
« C’était une idée avisée, répondis-je afin de faire écho à la plaisanterie de la jeune fille, il n’est pas question de trrrop t’épuiser pourrr une prrremièrrre séance. Sinon tu rrrisques de ne plus vouloirrr recommencer ! »
En effet je n’apprécie par trop l’idée de devoir débarquer à l’infirmerie en soutenant une Phoenix vidée de toute énergie à la suite de notre entraînement. Difficile de justifier tout ça auprès de l’infirmier Lennox sans se faire remarquer… Or je préfère rester discret en ce qui concerne mes activités extra-scolaires, même s’il n’y a pas de réelles raisons d’y voir malice. Avec ce qui se passe en ce moment au château ainsi que la présence des Aurors ce n’est pas vraiment le moment d’apprendre à toute l’administration que Phoenix s’entraîne à développer ses dons de légilimancie. Vue leur incompétence ils pourraient se faire de fausses idées… Et ce n’est clairement pas la bonne période pour ça. Je sens déjà suffisamment les regards inquisiteurs de certains élèves dévier vers le badge en forme de goutte qu’il m’arrive régulièrement de porter, inutile d’en rajouter.
La main de Phoenix m’effleurant la joue me ramène au moment présent et je lui offre un sourire en coin avant de répondre à sa question. Une fois encore, j’apprécie son audace.
« Norrrmalement tu ne devrrrais rrrien trrrouver d’inconvenant pourrr une jeune fille de ton âge, lancé-je d’une voix taquine, mais qui sait… »
J’hausse les épaules et fais mine de soupirer avant de me diriger vers l’une des tables qui se trouve non loin de nous. J’ai fait quelques recherches sur le sujet afin de préparer notre entraînement et je pense savoir par quoi commencer. J’ai déjà prévu de penser à des choses prédéfinies tandis que Phoenix tentera d’accéder à mon mental afin d’éviter qu’elle ne tombe sur des choses compromettantes. Je n’ai strictement aucune compétence en occlumancie et je serai donc bien incapable de faire quoi que ce soit une fois qu’elle aura atteint un bon niveau en matière de légilimancie. Toutefois en attendant que son entraînement ne progresse je peux tenter de maîtriser mes pensées sur des choses évidentes et peu complexes afin d’éviter une fouille mentale trop approfondie… Et de lui permettre de progresser de façon plus efficace par la même occasion.
« Je me suis rrrenseigné et je pense que le plus simple pourrr commencer serrrait de maintenirrrr un contact visuel ainsi qu’une cerrrtaine prrroximité, commencé-je d’une voix posée, au fil des séances on pourrra s’éloigner et rrromprrre le contact pourrr voirrr si tu arrrrives à maintenirrr le lien. De mon côté je tenterrrai tout d’aborrrd de me concentrrrer surrr des pensées simples et brrrèves que tu pourrrrras plus facilement capter. Avec le temps, j’essayerrrai de ne penser à rrrien de parrrticulier pourrr que tu aies plus de trrravail à accomplirrr en matièrrre de fouille… Qu’en penses-tu ? »
Malheureusement la bibliothèque de Poudlard – aussi incomplète que l’école n’est désolante – n’abrite pas énormément de livres à ce sujet et il m’a été difficile de me renseigner correctement. J’imagine que la Réserve doit contenir plus de grimoires à propos de ce type de magie mais je n’en ai malheureusement pas l’accès. Inutile selon moi de faire croire à mes enseignants que je cherche des informations que l’on ne trouve que là-bas… Mon image est aussi importante – sinon plus – que ma soif de connaissance et je préfère faire profil bas, surtout en ce moment. Au besoin je contacterai Grand-Père et lui demanderai des sources un peu plus fiables que les quelques grimoires consultés à Poudlard. Je suis certain qu’il saura m’aider, comme à chaque fois même s’il me posera forcément des questions. Je préfère tenter de m’informer au moins concernant les bases à propos de ce type de magie : inutile de se lancer tête baissée dans l’inconnu au risque de faire face à une situation non prévue et ingérable.
Il y a comme un arrière goût d'interdit dans cette rencontre, j'adore. Pourtant nous ne faisons rien de mal et nous n'enfreignons aucune règle imposée par l'école, mais nous savons tous les deux que Finn n'aime pas l'idée que nous nous voyons en dehors de soirées officielles. Je connais suffisamment mon meilleur ami pour ne pas y voir une quelconque jalousie dans ce comportement. Il m'apprécie énormément, je n'en doute pas, mais pas de cette façon. S'il devait tomber amoureux de quelqu'un, je l'imagine plus se tourner vers Sleibhin que vers moi et je n'en porte pas ombrage soyons honnête. Je l'adore et il est très charmant mais il est bien loin d'arriver à la cheville de son frère aîné. C'est aussi amusant que frustrant de le voir réagir de cette façon. J'ai l'impression de voir un enfant capricieux qui boude parce qu'on lui a enlevé un de ses jouets. Même s'il n'y joue pas avec ou pas avec autant de passion que son jouet préféré, il ne supporte pas qu'on le prive de la possibilité d'en dépendre comme il le souhaite. Malheureusement pour lui, il va devoir s'y faire, Hannibal et moi n'avons pas l'intention de nous plier à ses petits caprices et cette rencontre en est la preuve. Après, nous n'avons pas décider de nous retrouver pour fricoter dans un coin - ce qui ne me déplairait pas, soyez-en assuré - mais pour m'aider à améliorer mon don de légilimencie encore faible. "Je ne baisse pas facilement les bras, n'aies crainte !" Lui répondis-je en lui offrant un sourire assuré. Avec tout ce qu'il m'est arrivé dans ma vie, si j'avais baissé les bras à la première difficulté venue, je serais devenue comme ma mère, une lâche. Je me bats toujours pour redorer le blason de ma famille et pour retrouver ma situation d'avant. Et on ne va pas se mentir on ne me facilite pas beaucoup la tâche. Ma famille américaine ne veut rien avoir à faire à nous et ignore tous mes courriers. Je suis persuadée que si je sonnais à leur porte aujourd'hui, ils ne prendraient même pas la peine de m'ouvrir. La famille de mon père est bien trop humiliée pour accepter de nous parler. Ils ont honte de ce qu'a fait mon père et ils détestent ma mère de nous avoir enlevé à eux. En nous expatriant au loin, elle nous a privé de nos deux familles, merci maman ! Je veux leur prouver que je ne suis pas la digne fille à ma mère et que je saurai mériter leur pardon et leur soutien, le moment venu. Ils verront de quel bois je me chauffe et seront fière de pouvoir dire qu'ils font parti de ma famille, j'en fais le serment ! Mais il est évident que je ne fais pas tout ça pour récupérer ma famille, mais pour récupérer mes privilèges, rien de plus. Je ne joue pas dans le sentimentalisme, tous ceux qui me connaissent bien le savent !
Je lui demande sans plus de cérémonie s'il est prêt à commencer et s'il a remis en ordre ses idées. Après tout, je vais tenter de rentrer dans son esprit, l'idée c'est que je vois ce qu'il accepte de me montrer dans un premier temps. J'ai besoin de son aide, je ne veux pas être trop invasive rapidement, sinon il ne va plus vouloir jouer avec moi ! Il me "rassure" en me disant qu'il a tout mis en ordre et que je ne devrais pas être choquée par ce que je vais pouvoir voir ... en théorie. Le voilà bien provocateur ... c'est étrange, mais loin d'être déplaisant. "J'ai hâte de le découvrir !" Lui répondis-je en prenant une voix intéressée, légèrement séductrice. Je le vois s'éloigner pour s'approcher de tables un peu plus loin. Je le suis docilement, me demandant ce qu'allait m'annoncer mon professeur particulier aujourd'hui. Je hoche la tête quand il me dit qu'il s'est renseigné - non sans blague ?! venant de lui c'est tellement étonnant ... ou pas - et qu'on pourrait commencer par maintenir un contact visuel tout en restant assez proche. J'aime beaucoup l'idée et je ne m'en cache pas. "Une certaine proximité ? Intéressant ... et de quel ordre ?" Lui demandais-je taquine et amusée, histoire que je sache à quoi m'en tenir, cela va s'en dire. Je suis ravie de l'entendre dire qu'il y aurait d'autres séances de ce genre. Evidemment, ce qu'il propose est très bien et j'imagine qu'on peut tester pour voir si ça fonctionnera. Mais je accrochais à l'idée qu'on va être amené à se revoir régulièrement et ça me plait vraiment beaucoup. Je hoche de nouveau la tête. "Ca me semble être un bon programme, à voir comment tout cela va se dérouler maintenant." Lui dis-je en lui offrant un nouveau sourire.
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Je ne peux que sourire en réponse au commentaire de la Gryffondor. En effet, bien que je ne la connaisse finalement pas tant que ça je pense pouvoir affirmer qu’elle n’est pas du genre à baisser les bras. Il suffit de l’observer un peu à la dérobée pour se faire une idée : l’air aussi déterminé que charmeur, le menton redressé et le regard vif, inutile d’être légilimens pour en conclure que Phoenix sait tout donner pour parvenir à ses fins. J’apprécie grandement ce trait de personnalité et je dois bien admettre que j’ai hâte de la voir à l’œuvre, aujourd’hui. J’aime évaluer les autres dans toutes sortes de situations et celle-ci sera inédite concernant la jeune fille. Comment réagira-t-elle face à l’exercice ? Saura-t-elle faire suffisamment le vide dans son esprit afin de contrôler son pouvoir ? Se laissera-t-elle décourager ? Tant de questions auxquelles j’ai hâte de trouver des réponses ! Au final je ne sais lequel de nous deux est le plus enthousiaste par rapport à notre petite rencontre ; Phoenix afin de développer ses dons, ou bien moi et ma petite curiosité maladive ? En tout cas une chose est sûre, ces petites heures passées ensembles promettent d’être instructives.
« Ça je n’en doute pas. » glissé-jé doucement à l’intention de mon interlocutrice sans me départir de mon sourire.
Notre conversation se poursuit et chacun de nous se montre de plus en plus taquin vis-à-vis de la situation. J’arque un sourcil devant l’audace de la jeune fille qui est loin de me déplaire. Quelque chose me dit que cette séance d’entraînement promet d’être plus enrichissante que prévue… Au moins si nous ne parvenons pas à développer ses capacités en matière de légilimancie nous aurons une activité autre toute trouvée ! Je sens que Phoenix me suit tandis que je m’éloigne un peu en direction des pupitres de bois et la jeune fille ne bronche pas alors que je lui débite les résultats de mes recherches. J’espère malgré tout que cette première séance portera ses fruits, je n’ai pas envie de passer pour un incapable – que ce soit aux yeux de Phoenix ou de quiconque d’ailleurs – et je me remémore rapidement mes différentes lectures à ce sujet. Je pense n’avoir rien oublié, et si nous procédons ainsi la Gryffondor devrait parvenir à établir une brève connexion mentale au bout de quelques essais. De mon côté il me suffit de me concentrer sur quelque chose de simple et d’assez puissant, comme une pensée liée à une émotion ou à un ressenti. D’après mes différentes sources la lecture est plus simple s’il s’agit soit d’une préoccupation intense soit de quelque chose de récent. Difficile de comprendre exactement ce que les auteurs de ces grimoires veulent dire, néanmoins je pense avoir saisi la subtilité. Pour le premier essai de Phoenix je pense me concentrer sur l’un des cours de la matinée. Le souvenir sera probablement assez frais pour être facilement captable par mon interlocutrice… Du moins, je l’espère.
Je ne peux rester impassible face à la provocation à peine déguisée de la cubaine aussi m’empressé-je de revêtir un sourire que j’imagine charmeur avant d’effacer le mètre qui nous sépare. Une fois planté ainsi face à elle j’ancre mon regard sombre dans le sien sans me départir de ma risette.
« Disons que… commencé-je tout en laissant traîner ma main sur son avant-bras, je pensais à quelque chose du genrrre ? J’imagine que ce soit êtrrre suffisant pourrr un début. »
Si la demoiselle souhaite s’aventurer sur ce terrain je suis ravi de l’y suivre. Je suis le premier à adorer joindre l’utile à l’agréable et difficile en ce moment même de trouver quelque chose de plus agréable que la jeune Gryffondor et sa tignasse blonde. J’ose espérer que nous parviendrons malgré toute notre petite parade à entraîner correctement Phoenix. Je ne veux pas qu’elle s’imagine qu’il s’agissait là d’un prétexte afin de l’attirer dans un recoin sombre pour s’encanailler… Ce n’est clairement pas mon genre. Lorsque j’ai envie de jouer de mes charmes je m’efforce de faire ça de façon moins pittoresque et plus subtile qu’en proposant une rencontre pseudo-professorale. Mais si notre petite entrevue doit prendre ce chemin, je ne m’en offusquerai clairement pas.
« Je pense que niveau prrroximité et contact visuel on est au point, lancé-je sur un ton taquin sans lâcher l’adolescente des yeux, je vais me concentrrrer surrr une pensée simple et rrrécente, et tenter de ne penser qu’à ça, en te laissant librrre accès… Tu te sens d’attaque ? »
J’adresse un clin d’œil aguicheur à mon interlocutrice sans me départir de mon sourire. Les choses sérieuses vont pouvoir commencer et je présume que Phoenix doit avoir hâte de tester et surtout de développer son don. Je me demande si elle trouve beaucoup d’occasions de s’entraîner au sein de Poudlard… Peut-être lors des cours quand elle s’ennuie ? Ou bien le soir, dans son dortoir, lorsque ses colocataires sont occupées à autre chose ? Du moins c’est comme ça que je procèderai si j’étais à sa place personnellement.
Je m’efforce donc de me répéter en boucle le sujet du cours d’histoire de la magie de la matinée : la place de la Grande-Bretagne dans la reconstruction post deuxième grande guerre. Pensées simples et efficaces, qui parlent à tout le monde et donc plus faciles à capter car elles feront certainement écho à Phoenix. J’imagine que ce sera suffisant pour une première tentative. Toutefois je dois bien avouer qu’il m’est au final plus difficile de rester totalement concentré et impassible ainsi disposé que ce que je n’aurais cru : la proximité et l’audace de la jeune fille me laissant en effet tout sauf indifférent.
HARLEY-
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(#) Sujet: Re: Leçon particulière [Phoenix] Sam 5 Jan - 19:20
Hannibal & Phoenix
Leçon particulière
J'espère bien qu'il n'en doute pas. Non pas que l'avis de Hannibal compte réellement pour moi au point de me rendre malheureuse si je venais à le décevoir, mais malgré tout, d'une certaine façon il compte quand même. Après tout, il est le digne héritier d'une famille de pro sang pur. Si j'ai son approbation, on peut imaginer que le reste de sa famille suivra, ainsi que leurs connaissances. Si j'ai Hannibal dans la poche, j'ose espérer que le monde sorcier, celui dont j'aspire tant, s'ouvrira de nouveau à moi. Pas le vulgaire monde banal des sorciers médiocres, mais de l'Elite. Evidemment, le fait qu'il me plaise joue également dans la balance. S'il ne me voyait que comme une gamine décérébrée et facilement manipulable, je pourrais l'avoir mauvaise. Mon orgueil ne le supporterait pas, on ne va pas se mentir. On ne joue pas avec moi, c'est moi qui joue avec vous, nuance ! Ma famille serait sidérée de me voir penser ainsi. Je ne vois plus les gens comme ce qu'ils sont vraiment, mais comme des moyens d'arriver à mes fins. Ils ne sont que des leviers que j'abaisse pour me frayer un passage dans le monde que nous avons perdu. A leurs yeux, je suis certainement un être sans cœur, prête à tout pour parvenir à mes fins et peut-être que d'une certaine façon c'est vrai. Mais à qui la faute ? Qui m'a fait devenir ce que je suis aujourd'hui ? J'imagine qu'on n'a rien sans rien. Pourtant, au fond de moi, je sais que c'est faux. Il est vrai que je refuse l'idée qu'on me dévie de mon objectif, mais quand je vois les Sorensen ou Alexis, par exemple, je vois les personnes et pas uniquement des outils pour mon élévation. Après tout, je suis consciente qu'une fois au sommet, j'ai besoin de gens pour m'entourer et qu'ils seront là. Alors il vaut mieux les voir tel qu'ils sont vraiment ! Ca évite les déceptions ! J'offre un sourire charmeur à mon interlocuteur, sans prendre la peine de lui répondre. Pour lui dire quoi de toute façon ? Il me semble que tout est dit ! Passons donc à la suite.
Il me parle de proximité et comme l'élève appliquée que je suis, je lui demande plus de précision. C'est que c'est important pour la suite des événements, vous comprenez, ça serait bête de ne pas demander et d'échouer par la suite. Je le vois se rapprocher de moi, pour mon plus grand plaisir et de glisser sa main sur mon avant bras. Pour un début, c'est plutôt intéressant, tant que soit bien d'accord que c'est pour commencer. Son regard plongé dans le mien me fais un petit quelque chose. Il est quand même sacrément beau, on ne va pas se mentir. Non pas que ça m'étonne, en général, les enfants Sorensen ont une certaine classe et un certain charme que beaucoup pourraient leur envier. Mais Hannibal, plus que les autres, est beau. Est-ce parce qu'il a deux ans de plus que moi qu'il me fait cet effet. C'est vrai, je ne joue plus dans ma catégorie, mais dans celle supérieure. Si j'arrive à l'accrocher à mon palmarès, il sera le garçon le plus âgé que j'aurai eu dans mes filets jusqu'à présent. Alors certes, j'ai 14 ans, j'ai le temps pour ça, mais quand même, je trouve que c'est un beau début. On n'en est pas encore là, je vous l'accorde, mais l'idée me fait légèrement frissonner. "Pour commencer c'est plutôt pas mal …." dis-je en prenant un air détaché, comme si ce contact physique ne me faisait strictement rien. Sachons nous tenir, ne lui rappelons pas que je suis plus jeune que lui, ça pourrait lui remettre les idées en place et je détesterais ça. Je fais plus âgée que mon âge, autant en profiter, non ? Alors certes, j'imagine qu'il suffit de parler avec moi pour se rendre compte que je n'ai pas l'âge que je prétends avoir, mais qu'importe, tant que je fais illusion, c'est tout ce qui compte.
Je souris quand il dit qu'on est au point niveau proximité et contact visuel. Oui, j'imagine qu'on est plutôt bon … pour le moment du moins. Je hoche la tête en guise de réponse. Oui, j'ai hâte de savoir à quoi il pense, on ne va pas se mentir. Je m'attends un peu à tout pour dire vrai. Après tout, j'ai bien compris que ce cher Hannibal est du genre à être sérieux et appliqué dans ses études, alors il serait capable de penser à quelque chose qu'il a étudié récemment ou un livre mortellement ennuyeux qu'il a lu, sur les lois ou un truc du genre. Mais peut-être que ma présence l'aura un peu déstabilisé et qu'il pensera à moi. On peut rêver, non ? Je souris à son clin d'oeil. Oh oui débride toi ma petite tête d'ampoule, tu es encore plus désirable quand tu te laisses aller à rentrer dans mon jeu. J'imagine que c'est le moment pour moi de travailler un peu. Pourtant j'aurai bien continuer ce badinage un peu plus longtemps. Je me redresse un peu, prend un ai sérieux, me racle la gorge mais ne peux m'empêcher de me rapprocher légèrement, très légèrement, juste histoire de … Je pose mes mains de chaque côté de son visage et je plonge avec plaisir mon regard dans le sien. Surtout Phoenix, concentre toi. Ce n'est pas le moment de me ridiculiser ... "J'y vais !" Dis-je sérieusement. C'est certainement la première fois qu'il me voit sérieuse. Qu'il profite du spectacle, j'ignore si ça durera ...
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1 >> Réussite totale, par le plus grand des miracles et une grande concentration, Phoenix arrive à entendre clairement la pensée d'Hannibal. Quelle classe 2 >> Elle capte très légèrement quelque chose, pas suffisant pour savoir ce que c'est, mais c'est un début. En se concentrant un peu plus, peut-être qu'elle arrivera à ses fins. Encore un petit effort jeune fille ! 3 à 6 >> Est-ce que c'est la proximité d'avec Hannibal ou juste qu'elle est nulle ? Allez savoir, ce qui est sûre c'est qu'elle n'entend rien du tout !
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Le Hasard
À SAVOIR Arrivé(e) le : 28/06/2011 Parchemins rédigés : 12956 Points : 141 Crédit : (c) Septimus Veturia
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(#) Sujet: Re: Leçon particulière [Phoenix] Sam 5 Jan - 19:20
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Je prends le sourire de Phoenix pour une réponse et je le lui retourne au passage. J’apprécie sa façon de ne pas s’encombrer de fioritures lorsque ces dernières sont inutiles. À quoi bon relancer une conversation terminée ? Je connais beaucoup de sorciers autour de moi gênés par le silence qui suit une discussion qui s’étouffe. Personnellement, je n’en fais pas partie. Je trouve que l’on apprends beaucoup sur ses interlocuteurs même lorsqu’ils ne parlent pas ; il suffit de savoir observer leur gestuelle, leur regard et leur réaction pour se faire une idée du genre de personne qu’ils sont. Ici, par exemple, je peux affirmer sans grande crainte de me tromper que Phoenix est parfaitement à l’aise dans cette vieille salle de classe. Sa façon de laisser courir son regard autour d’elle, son sourire qui ne quitte pas son visage, son port de tête droit et digne… Rien ne l’effraie dans notre entrevue et j’en suis ravi. Non pas que je ne sois pas sensible à un brin de timidité toutefois j’ai toujours été plus attiré par les forts caractères. Les personnes capables de tenir tête en restant droits et en soutenant le regard, voilà typiquement le genre de sorciers dont j’aime m’entourer. Le petit Maxime, de Serpentard, est un peu de cette trempe… Même s’il semble glisser vers une mauvaise pente en ce moment. Fort heureusement il a encore le temps de se rattraper et de ne pas me décevoir. Je pense qu’un grand avenir est possible pour ce garçon, si seulement il apprend à appliquer les codes de la société sorcière… Je conçois que l’on puisse être agacé par la présence des sang-de-bourbes et autres impurs cependant il faut savoir se montrer assez intelligent pour ne pas le montrer. Surtout vu les circonstances actuelles…
Alors que j’explique avec le plus grand soin la façon dont va se dérouler la séance, la Gryffondor semble m’écouter, ses grands yeux ne me quittant pas une seconde. Bien, en plus d’être une forte tête elle semble déterminée à réussir ! Encore une autre qualité. Je laisse ma main courir un instant sur son avant-bras sans me départir de mon sourire. Phoenix ne semble pas embêtée le moins du monde par mon approche plutôt directe et cela me rassure ; hors de question de la mettre mal à l’aise. Je ne suis pas le genre de garçon à insister lorsqu’il réalise qu’il n’a aucune chance. Je sais utiliser mes charmes et flirter lorsque j’ai besoin de quelque chose que je ne peux obtenir qu’ainsi mais je suis assez lucide pour ne pas me créer de problèmes. À quoi bon, après tout ?
« Je suis rrravi de l’entendrrrre ! » répondis-je d’une voix amusée à mon interlocutrice avant de reprendre une posture un peu plus académique. Après tout le but principal est d’entraîner Phoenix à développer ses dons de Légilimens et non de l’encanailler dans un coin sombre !
Il est désormais temps de se lancer dans ce fameux exercice et la jeune Gryffondor semble se reconcentrer avant de s’y mettre. J’aimerais pouvoir l’aider plus qu’en étant un simple cobaye toutefois je n’ai aucune idée de la façon dont elle procède pour utiliser son don, aussi mes conseils seront probablement inutiles. Elle sait sûrement mieux que moi quoi faire, mieux vaut donc la laisser agir tranquillement sans la déranger. Je ne bronche pas tandis qu’elle pose ses mains non loin de mon visage et je retiens un haussement de sourcil enjôleur : ce n’est pas le moment de la perturber ! Je dois admettre que j’ai hâte de voir si elle va réussir. Ce genre de magie demande un certain niveau et j’admire sa capacité à la maîtriser aussi jeune. Personnellement je pense que je n’aurais jamais réussi à ne serait-ce que percevoir les pensées d’un autre sorcier du haut de mes quatorze ans. Cela me tiraille un peu de l’admettre mais, par bien des aspects, Phoenix m’impressionne. J’ai du mal à me dire que je suis passé à côté d’une telle personnalité pendant quatre ans à étudier côte à côte à Poudlard. À l’avenir je tendrais bien plus l’oreille en ce qui concerne les amis de mon frère… Entre la petite Norgarstein et son père si influent et maintenant Phoenix et ses dons je suis servi !
Je hoche la tête tandis que ma partenaire du jour m’annonce se lancer. Je fais tout mon possible pour rester concentré sur la même et unique pensée : celle du cours de ce matin. Ce souvenir est frais, facile d’accès et plutôt simple, je pense qu’il s’agit du meilleur pour commencer son entraînement. J’attends en essayant de rester décontracté, ce qui est assez difficile lorsque l’on sait que quelqu’un est actuellement en train d’essayer de fouiller son esprit et j’attends. Je ne sais pas exactement ce que j’attends, d’ailleurs ? Est-ce que le fait de fouiller ma mémoire réactivera mon souvenir ? Est-ce que je dois me rendre compte de l’intrusion de Phoenix ? Je n’en ai strictement aucune idée aussi me contenté-je de rester bien immobile et aussi docile que possible.
« Alorrrrs ? demandé-je au bout de quelques minutes à la Gryffondor qui avait la mine un brin déconfite, cela n’a pas fonctionné ? Peut-êtrrre que mon souvenirrr n’était pas assez perrrcutant. J’ai choisi les courrrs de ce matin en pensant qu’ils serrraient assez rrrécent pourrr qu’il te soit facile d’y accéder… Peut-êtrrre que ce n’était pas la bonne démarrrche. As-tu une meilleurrre idée ? »
Je suis un peu déçu car j’ai le sentiment d’avoir ma propre part de responsabilité dans cet échec. J’ai sûrement pris la mauvaise décision en choisissant ce fameux souvenir, il va falloir que je trouve mieux pour les entraînements suivants.
« Je peux essayer de me concentrrrer surrr quelque chose de plus brrref ? lui lancé-je en fronçant les sourcils, comme une simple pensée, ou un rrrressenti ? »
Si la Gryffondor est prête à ré-essayer, je le suis également. Cette fois-ci je pense me concentrer sur ce qui se trouve juste devant moi : les jolies boucles blondes de la jeune fille et son sourire en coin. Peut-être que si mon souvenir la concerne directement l’exercice sera plus facile ?
HARLEY-
HRP:
Excuse-moi mille fois du retard
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(#) Sujet: Re: Leçon particulière [Phoenix] Ven 25 Jan - 12:57
Hannibal & Phoenix
Leçon particulière
La honte. C’est le sentiment que je ressens en cet instant. Pas uniquement, elle est accompagnée de quelques amis : la déception et le sentiment d’échec. En cet instant, le badinage me passe au dessus et je dois faire face à un échec cuisant. J’ai tout bien fait comme il faut et je n’arrive à rien. Même pas un vague sentiment de toucher à quelque chose. Pas un sentiment étrange qu’il se passe quelque chose. Rien. Et j’ai beau ne pas encore m’y connaître beaucoup dans le domaine, je sens bien que ce n’est pas normal. J’ai un contact physique et visuel avec lui et je me concentre du mieux que je le peux, alors c’est quoi le problème ? Je sais que c’est un don qui se travail et non qui s'acquiert à la naissance mais j’ai l’impression d’avoir tout fait comme il faut. Je suis déçue d’avoir échouée. C’était pourtant une possibilité, l’hypothèse la plus évident même, mais ça ne m’empêche pas d’être déçue. Je n’aime pas l’échec, c’est un sentiment que j’ai du mal à supporter. Il me rend triste et en colère. Cela me rappelle que ma vie n’est qu’une succession d’échecs et que quoi que je dise ou fasse, rien n’y change. A croire que je ne suis pas faite pour réussir, pour rester au top. Je pourrais essayer autant que je le voudrais, je ne parviendrai à rien. Et c’est frustrant de se dire ça, parce que je refuse cette idée. Je suis une battante, je suis un être supérieur. Je le sais, je le sens au fond de moi, hors de question de me contenter de la médiocrité, je ne veux que l’excellence. Et je sais que l’excellence se mérite, c’est une récompense à ceux qui ont vraiment bossé dur pour l’atteindre. Alors peut-être n’ai-je pas assez travaillé, n’ai-je pas assez donné de ma personne pour y parvenir, je ne sais pas…
J’essaye de ne pas montrer ma déception. Je pense arriver à garder un visage neutre, histoire de ne pas montrer que j’ai échoué lamentablement. Mais je ne pense pas avoir réussi à cacher ce sentiment de frustration au fond de mes yeux. On peut être capable de se contrôler, il y a toujours une partie de nous qui nous trahie, d’une façon ou d’une autre. Je pourrais espérer qu’Hannibal ne le remarque pas, après tout, tout le monde n’est pas forcément un fin observateur. Mais nous nous trouvons assez près tous les deux, il y a quand même un peu plus de chance qu’il voit cette petite lueur au fond de mon regard que j’essaye de cacher à tout prix. Après tout, nous avons plongé nos regards l’un dans l’autre. Pourtant je garde un ton un peu guilleret, pour ne pas dramatiser et pour prétendre que ce n’est pas grave. Après tout, ce sont des choses qui arrivent. On ne peut pas toujours réussir, sinon pourquoi prendre la peine de s’entraîner ? "Alors … rien !" dis-je simplement. S’il pose la question c’est qu’il a bien compris que rien ne s’était passé. Fort heureusement, Hannibal étant bien élevé, ne met pas immédiatement la faute sur moi et prend une partie de la responsabilité. Je trouve ça très attentionné de sa part. Partons donc du principe que c’est en grande partie de sa faute, après tout pourquoi pas ? Rien ne nous dit que ce n’est pas le cas, le problème ne vient peut-être pas de moi après tout ! "Peut-être vaut-il mieux que tu laisses tes pensées vagabonder au gré de leurs envies. Il m’est déjà arrivé de percevoir des choses sans que les gens soient conscients que je les espionne. C’est peut-être ça la clé !" Ce n’est pas dit qu’il y aura plus de résultat mais j’imagine qu’on peut essayer. Je n’étais pas forcément aussi proche des gens que je le suis de lui et ils ne me faisaient aucun effet, soyons honnête, mais il faut bien commencer par quelque chose. Peut-être qu’il suffit que je retente ma chance sans rien changer, mais dans le doute, autant essayer de trouver d’autres solutions. Espérons que celle-ci fonctionne. "Allez, je recommence !" dis-je avec le sourire alors qu’au fond de moi j’avais les nerfs !
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1 >> Réussite totale, visiblement la clé c’est de ne pas se concentrer sur ses pensées … enfin faut-il le supposer en tout cas ! Phoenix rentre dans la tête d’Hannibal est voit ... 2 >> Elle capte très légèrement quelque chose, pas suffisant pour savoir ce que c'est, mais c'est un début. En se concentrant un peu plus, peut-être qu'elle arrivera à ses fins. Encore un petit effort jeune fille ! 3 à 6 >> Bon ben quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ! Soit ce n’est pas la bonne méthode, soit pas le bon jour, mais en tout cas pour le moment, elle ne voit rien du tout !
Dernière édition par Phoenix S. Reyes le Ven 25 Jan - 12:58, édité 1 fois
Le Hasard
À SAVOIR Arrivé(e) le : 28/06/2011 Parchemins rédigés : 12956 Points : 141 Crédit : (c) Septimus Veturia
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(#) Sujet: Re: Leçon particulière [Phoenix] Ven 25 Jan - 12:57
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Je ne bronche pas tout en attendant une réaction voire un commentaire de Phoenix. Étant personnellement très à cheval sur ma propre réussite je serais moi-même plutôt agacé d’avoir échoué à sa place. Aussi m’efforcé-je de lui offrir le visage le plus réconfortant possible en attendant qu’elle me livre ses impressions. Peut-être est-ce de ma faute ? Peut-être que je ne me suis pas plongé dans les bons livres, que je n’ai pas étudié la bonne méthode ? Personnellement j’en doute et je mets plutôt cet échec sur le compte de la dextérité que demande une telle pratique magique. Rien d’étonnant à ce que la jeune Gryffondor ne maîtrise pas encore totalement cette façon de procéder. Pour avoir parcouru plusieurs grimoires traitant de la chose lors de mon temps libre à la bibliothèque j’ai cru comprendre qu’il fallait plusieurs années afin de parvenir à une maîtrise totale de la légilimancie. Même les plus grands sorciers ont eu besoin d’entraînement, j’imagine donc que l’échec a été leur quotidien à eux aussi avant d’atteindre la perfection. Même si je suis plutôt attiré par la réussite, je sais reconnaître les personnes se donnant les moyens d’y parvenir et la jeune fille face à moi en fait clairement partie. Même si je ne la connais pas encore par cœur, je pense pouvoir dire qu’elle fait partie de ces sorciers prêts à tout pour parvenir à leur fin, quitte à essuyer des déceptions en chemin. Bien entendu, un caractère fort comme le sien implique également un égo malmené par ce type d’évènement mais j’ose espérer que je vais parvenir à lui changer les idées.
Lorsque la Gryffondor prend la parole, ma suspicion quant à notre premier essai se confirme et j’hoche la tête avant de lui offrir un sourire encourageant. Étant moi-même incapable de réussir ce genre de prouesses magiques je serais bien mal placé pour faire un quelconque commentaire négatif.
« Tu as sans doute rrraison, lancé-je en fronçant le nez, je pense que fixer mes pensées surrr quelque chose de prrrécis bloque peut-êtrrrre finalement plus mon esprrrit qu’autrrre chose… Je vais essayer d’êtrrre un peu plus librrrre pourrr notrrre prrrochain essai. »
Difficile de ne penser à rien mais je pense être capable d’y parvenir. Je suis plutôt du genre à contrôler en permanence mes pensées et à faire le vide dans mon esprit mais j’imagine que l’opposé n’est pas si difficile à obtenir. Il me suffit de ne penser à rien, laisser mon esprit divaguer vers la Norvège, Grand-Père, mes parents restés au pays ou encore ma relation conflictuelle avec mon frère. Au final c’est bien plus simple que prévu et je me retrouve donc à rêvasser tout en gardant un œil sur Phoenix qui semble s’apprêter à tenter une deuxième percée dans mon subconscient. Je suis un peu gêné à l’idée qu’elle y découvre des pensées aussi intimes mais j’imagine qu’elle n’y prêtera pas grande importance, bien trop concentrée sur l’exercice. Je m’efforce de ne pas me concentrer sur la jeune fille et ses tentatives d’intrusion dans mon esprit et je prends de grandes respirations afin de rester le plus détendu possible. Peut-être que je suis le problème, après tout ? Peut-être qu’au plus profond de moi, la peur d’être découvert et analysé me submerge tant que je bloque toute tentative de la part de Phoenix ? Vu le peu de connaissance que je possède en matière d’occlumancie cela me paraît peu probable mais après tout Finnbjörn nous a déjà bien surpris en se mettant à parler Fourchelang du jour au lendemain… Il est bien connu que les dons magiques se réveillent plus facilement dans les familles de sang noble et pur.
Suite à la seconde tentative de ma jeune coéquipière, je me retiens de lever un sourcil inquisiteur, avide d’en savoir plus. Phoenix ne réagit pas et je peux remarquer qu’elle semble encore bien concentrée et peut-être un poil crispée. A-t-elle réussi à percevoir quelque chose et tente-t-elle d’en entendre plus ? Ou bien s’agit-il là du deuxième échec de l’après-midi pour notre petit duo ? Aux vues de sa mine déconfite, je penche plus pour la seconde option. J’attrape délicatement ses mains et plonge mon regard dans le sien avant de lancer d’un ton jovial afin de détendre l’atmosphère :
« Je pense que je ne suis pas le bon cobaye, peut-êtrrre que ce que j’ai lu à la bibliothèque n’était pas assez prrrécis et qu’à cause de moi nous employons la mauvaise méthode… Veux-tu fairrre une pause ? »
Je désigne d’un signe de tête mon sac en cuir de dragon posé sur l’un des pupitres de la salle. J’ai pris soin d’empaqueter quelques restes ce midi afin de me sustenter durant mes heures de travail à la bibliothèque mais je serais ravie de les partager avec Phoenix si cela pouvait faire revenir son doux sourire.
« Accio ! » m’exclamé-je en agitant ma baguette en direction de mon sac, faisant parvenir droit dans ma main une part de pudding au chocolat ainsi qu’une de tarte à la mélasse. Je les présente à Phoenix afin de la laisser choisir celle qui lui fait le plus envie.
« J’admets qu’elle n’est pas aussi bonne que celle que fait Grrrand-Mèrrre, lui dis-je en désignant la tarte à la mélasse, mais elle rrrreste corrrecte. Il faudrrra que tu y goûtes à ta prrrochaine venue chez nous à Notting Hill, tu m’en dirrras des nouvelles ! »
Je me saisis du gâteau restant et croque dedans tout en scrutant discrètement ma camarade. J’ai envie de profiter de cette occasion pour apprendre à mieux la connaître, loin de Finnbjörn et de son regard accusateur.
« Cela fait longtemps que tu t’intérrrresses à la légilimancie ? demandé-je avec un intérêt sincère, tu as eu des facilités à t’y mettrrre ? À prrrrogrrresser de toi-même ? »
Deuxième frustration de la journée et certainement pas la dernière. Je sais que la légilimencie n’est pas facile et qu’il faut beaucoup de temps, de concentration et d'entraînements pour parvenir à maîtriser cet art, mais il n’empêche que même si les échecs font partis de l’apprentissage, je déteste ça. Je trouve ça tellement frustrant de ne pas arriver à mes fins. Je sais que la volonté ne suffit pas toujours et qu’il faut savoir user d’un minimum de patience mais je devrais au moins avoir un minimum de résultat. Je devrais entendre quelque chose, ne serait-ce qu’un bourdonnement, ressentir une sensation étrange, quelque chose. Mais là rien. Il ne se passe strictement rien et je déteste ça. Je sais que ce n’est pas inhabituel, que ça arrive souvent, mais je m’en moque, j’aurai aimé que ça ne m’arrive pas à moi. Certainement parce que je me crois supérieure aux autres alors que je ne le suis pas. On m’a élevé comme une élite, une fille au dessus des autres, alors oui, j’ai imaginé pendant un temps que j’arriverai à mieux faire que les autres, à parvenir sans difficulté à mes fins mais j’imagine que ça ne se passe pas comme ça dans la vie. Et vous savez quoi ? Je déteste profondément ça. Je gère très difficilement la frustration. J’ai plus ou moins toujours ce que je souhaite et quand je ne l’ai pas, je m’emploie à essayer de l’obtenir. Et ce genre d’échec me renvoie à mon passé, à mon père, à ma vie d’avant, à tout ce qu’on m’a arraché par cruauté. Alors oui, peut-être que j’ai l’air d’être une fille capricieuse et cruelle, mais la vérité c’est que la vie l’a été en première, je ne fais que lui rendre la monnaie de sa pièce.
Heureusement que je suis avec Hannibal et pas n’importe quel pécore du coin. Il a l’air d’être compréhensif et gentil. Il ne me juge pas ou en tout cas il n’en montre rien. Il aurait le droit de me juger, je le fais personnellement et mon jugement est sans appel : je suis nulle. Il essaye de trouver des explications, prenant gentiment les torts sur lui. C’est peut-être lui, peut-être n’est-il pas le bon cobaye. J’imagine qu’il n’y a pas de bons ou de mauvais cobaye, enfin je ne pense pas mais qui sait, peut-être ai-je tort. Je hausse les épaules, je ne sais pas vraiment quoi lui dire et je suis trop énervée et frustrée pour faire semblant que ce n’est pas grave. Je m’éloigne un peu de lui, marchant un peu dans la pièce. "Oui, peut-être que c’est préférable de faire une pause !" J’imagine que ça ne me fera pas de mal de toute façon. Actuellement, je n’arrive à rien, une pause sera peut-être salvateur. J’essaye de reprendre une attitude normale, cachant sous une couche de mensonge ma mauvaise humeur. Tout va bien aller. Je respire tranquillement, j’inspire profondément et j’essaye de faire le vide en moi. Ca va aller… Il me montre son sac et le ramène à lui via un sortilège d’attraction. J’esquisse un vague sourire. C’est un début, ne m’en demandez pas trop. Je fais déjà mon possible pour prendre sur moi. J’imagine que si j’étais avec quelqu’un d’autre qu’Hannibal, soit j’aurai été plus efficace pour reprendre contenance, soit je serais partie, préférant être seule.
Je reviens vers Hannibal et il me présente deux pâtisseries. Il me propose de choisir celle qui me ferait le plus envie. Se noyer dans le sucre n’est pas une bonne idée, pas pour ma silhouette mais qu’importe, cela ne me fera pas de mal au moral en tout cas. Je choisis le pudding au chocolat. Le chocolat me fera beaucoup plus de bien que la mélasse, soyons honnête. "Avec plaisir. J’ai eu l’occasion de rencontrer ton grand-père mais jamais ta grand-mère." Lui dis-je pour faire la conversation, tout en dégustant le pudding. Je n’ai jamais vraiment raffolé de ce genre de pâtisserie mais disons que je trouve qu’au chocolat, c’est ce qui passe le plus. Et une fois de temps en temps, ça passe. Je suis curieuse de connaître un peu mieux sa famille. Non pas que je fais partie de ce genre de filles qui, quand elle a un crush sur un garçon, imagine toute sa vie avec lui, comme s’il était son prince charmant. Mais ils sont influents dans le monde dans lequel nous venons, il est important de connaître ses alliés. ”Comment est-elle ?" Lui demandais-je, curieuse. Lui s’intéressa un peu plus à moi, ce qui était loin de me déplaire. Est-ce que ça fait longtemps que je m’intéresse à la légilimencie ? Ai-je eu des difficultés à m’y mettre ? Ce sont de bonnes questions, même si elles ne sont pas aussi intéressantes que certaines autres. ”Depuis toujours. J’aurai aimé naître avec un don spécifal, comme métamorphomage, par exemple. Mais la nature en a voulu autrement. J’ai décidé très tôt de lui faire un pied de nez en devenant spéciale par moi-même. Je n’ai jamais été être une fille normale, lambda, mais j’imagine que tu l’as rapidement compris par toi-même. " Dis-je en plaisantant. Il est difficile de passer à côté de ce détail quand on apprend à me connaître. J’aime sortir du lot. ”Mais c’est quand j’ai décidé de reprendre les rênes de ma vie et que j’ai voulu renouer avec mon ancienne vie que je me suis dit que c’était important de devenir légilimens, pour me faciliter la tâche..." Pas vraiment compliqué à comprendre que ça allait me servir dans mon ascension. ”Ce n’est pas évident de s’y mettre quand on n’y connaît rien et qu’on a personne qui peut vraiment nous aider. Mais avec de l’acharnement et beaucoup de volonté, j’ai malgré tout réussi à m’y mettre dedans. La théorie est allée assez vite, la pratique c’est une toute autre histoire. Parfois j’y arrive, parfois … non !"
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(#) Sujet: Re: Leçon particulière [Phoenix] Sam 2 Mar - 20:55
Leçon particulière ft. Phoenix
D’un coup d’œil je peux déceler un pli de frustration sur le front de Phoenix et je détourne poliment les yeux. Je ne suis personnellement pas fan de l’échec et je peux comprendre son ressenti actuellement. J’ai été habitué dès mon plus jeune âge à viser l’excellence et à toujours n’envisager que la réussite, d’où ma difficulté à gérer mes propres échecs. Je dois admettre que la Gryffondor réussi plutôt bien à masquer ses expressions et je lui envie pendant quelques secondes son visage lisse et imperturbable. Si je m’étais retrouvé dans pareille situation, j’imagine que je me serais emporté et que ma véritable nature aurait fini par reprendre le dessus… Un petit frisson désagréable me parcourt et je préfère me focaliser sur autre chose, comme par exemple changer les idées de la jolie jeune fille déçue qui se trouve en face de moi. Elle m’annonce être d’accord pour faire un break et je lui accorde un petit sourire en coin que j’espère réconfortant. Après tout, il ne s’agit là que de notre première séance et difficile d’imaginer une réussite totale dès le premier essai. N’ayant jamais côtoyé de legilimens avant elle je ne peux baser mes connaissances que sur les livres que j’ai lu et je ne sais pas vraiment évaluer les compétences de ce genre de sorcier. La seule chose qui est sûre selon moi est qu’il s’agit d’une forme de magie bien particulière et surtout très complexe, d’où la probable difficulté que rencontre actuellement Phoenix.
Tandis que j’attire jusqu’à moi mon sac en cuir de dragon, je remarque que la Gryffondor semble toujours préoccupée et j’espère que je parviendrai à lui rendre le sourire au cours des prochaines minutes. Je préfère la voir fraîche et taquine que dans cet état quasi morose. La conversation s’oriente ensuite sur Grand-Mère et je souris en entendant les paroles de mon interlocutrice.
« C’est une femme intérrressante, dis-je en attrapant la tarte à la mélasse, et une sorrrcièrrre rrredoutable. »
En effet, si Grand-Père dégage une sorte d’aura naturelle imposant le respect, c’est encore autre chose qui semble se dégager de mon aïeule lorsqu’elle rentre dans une pièce. C’est un peu comme si l’on pouvait sentir la magie brute émaner d’elle. Je ne suis pas aussi proche d’elle que Judith, n’ayant jamais révélé un talent quelconque pour les potions mais j’apprécie néanmoins de passer du temps en sa compagnie et d’apprendre grâce à elle. Sa vision des choses et sa façon d’agir est plus discrète et perfide que Grand-Père mais elle n’en reste pas moins des plus puissantes !
J’écoute la question de Phoenix et je prends mon temps avant de répondre. Difficile de décrire correctement ma grand-mère… Je pense qu’il faut la côtoyer pour s’en faire une idée.
« Judith pourrrait cerrrtainement mieux t’en parrrler que moi, elles sont trrrès prrroches toutes les deux, commencé-je en posant ma part de tarte sur l’un des pupitres de bois, mais c’est une grrrande sorrrcièrrre. Elle peut parrraîtrrre discrrrète à prrremièrrre vue mais elle a su se hisser à une place imporrrtante dans notrrre société. Pas de la même façon que Grrrand-Pèrrre, ils sont bien différrrents à ce niveau. Son domaine de prrrédilection rrreste l’ancienne magie, je ne crrrois pas avoirrr rrrrencontrré quelqu’un qui l’égale à ce niveau. »
Je m’interromps un instant et récupère ma tarte. Difficile de trouver quelqu’un de plus compétent que Grand-Mère en ce qui concerne les rites anciens en effet… Il suffit de voir les miracles qu’elle a réussi à accomplir concernant les jumeaux à qui les plus éminents des médicomages n’accordaient que quelques années… Leur santé reste malgré tout précaire néanmoins tout le monde est bien conscient que sans ma grand-mère ils ne seraient plus de notre monde.
« Je pense que tu l’apprrrécierrrais, conclué-je finalement en me tournant vers Phoenix avec un sourire, la prrrochaine fois que tu viendrrras chez nous je te la prrrésenterrai. »
La discussion s’oriente ensuite vers les dons de la jeune fille et je l’écoute attentivement. Je suis impressionné par la détermination dont elle semble avoir fait preuve depuis son plus jeune âge ; Phoenix m’a toujours paru déterminée et ambitieuse et d’après ce que j’apprends elle semble l’être depuis toujours.
« En effet… » répondis-je en lui offrant un clin d’œil un brin provocateur lorsqu’elle me tend une petite perche.
Son raisonnement est plus que correct : lorsque l’on souhaite atteindre les sommets, savoir lire les esprits de ses congénères est un atout bien précieux. J’admets volontiers que ce don me serait plus qu’utile si j’intègre le Magenmagot un jour. Qui sait, peut-être que ces séances d’entraînement avec Phoenix me permettront d’en apprendre plus et de potentiellement développer cette aptitude un jour prochain ? Je garde cette éventualité dans un coin de mon esprit tout en continuant d’écouter les paroles de Phoenix.
« Eh bien quelle déterrrmination Miss Rrrreyes ! Je suis imprrressionné et admirrratif, peu de sorrrciers au sein de cette école ne peuvent prrrétendrrre à une telle volonté, ni à ce genrrre de capacités d’ailleurrrs. Je suis sûrrr que si tu continues ainsi tu finirrras parrr maîtrrriser à la perrrfection cette aptitude. »
Je pense ce que je dis ; je ne suis pas le genre d’homme à complimenter à tout va mais je sais aussi reconnaître le talent lorsque je l’aperçois. Phoenix possède une force morale certaine et je suis sûre qu’elle ira loin en continuant ainsi. Cela me change des geignards et des incompétents que je côtoie depuis mon entrée au sein de cette école… J’aime les sorciers ayant la capacité de voir en grand, et de se projeter un peu plus loin qu’à leurs ASPICs et autres formalités… Comme si la simple réussite de cet examen permettait d’ouvrir toutes les portes… Je me retiens de soupirer et me contente de croquer à nouveau dans ma part de tarte. Je n’ai pas envie de penser à toutes ces choses qui m’exaspèrent, ce n’est clairement pas le moment et j’ai bien mieux à faire.
« Il faut toujourrrs savoirrr viser plus haut et plus loin que ce à quoi nous sommes initialement destinés, terminé-je après quelques minutes de silence, selon moi c'est à ça que l'on distingue les bons sorrrciers des excellents. »
HARLEY-
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(#) Sujet: Re: Leçon particulière [Phoenix] Mar 19 Mar - 12:53
Hannibal & Phoenix
Leçon particulière
Hannibal est vraiment un garçon adorable. Il ne montre aucun amusement à la situation et détourne même poliment les yeux pour ne pas froisser mon égo. Il est parfait ! Et je ne dis pas uniquement ça parce que je le trouve vraiment craquant ou alors qu’il vient d’une famille influente. Il est vrai qu’il a plusieurs atouts qui ne peuvent que me plaire, on ne va pas le nier, mais si on va au delà de mes intérêts, il reste un garçon des plus intéressants. Il est intelligent, beau, drôle, gentil, patient et serviable. Que voulez-vous de plus ? Parfois je me demande pourquoi il n’y a pas plus de filles qui lui courent après. Bon, vous allez me dire, ça m’arrange, ça fait moins de compétition, mais ça me paraît vraiment étrange. J’imagine que cette histoire de badge rouge doit refroidir quelques ardeurs et pour les autres, elles doivent vouloir que ça reste secret. De toute façon je ne laisserai personne me ravir son attention. Tant que j’aurai décidé d’être à ses côtés, personne n’arrivera à ma cheville, vous pouvez en être sûr ! Il m’offre un sourire en coin quand j’accepte de faire une petite pause dans notre entraînement et il attrape son sac pour me proposer de manger un morceau. En soit je n’ai pas particulièrement faim mais on sait tous que quand on est frustré, on mange sans faim, surtout quand il s’agit de dessert. Je le regretterai plus tard et maudirai Hannibal pour cet instant de faiblesse, mais pour le moment je m’en moque et je me rapproche de lui pour m’attaquer à son pudding au chocolat.
La conversation se dirige assez naturellement sur la Grand Mère d’Hannibal. J’ai déjà eu l’occasion de rencontrer leur Grand Père mais jamais elle et je suis curieuse d’en savoir plus sur leur aïeule. Je n’arrive pas à l’imaginer comme une faible femme qui n’est là que pour faire figuration. Mon petit doigt me dit que c’est une femme forte qui agit dans l’ombre. Vous savez, c’est le cas de beaucoup de femmes d’hommes puissants. On l’ignore souvent mais s’ils en sont arrivés au sommet à un moment de leur vie, ce n’est pas uniquement grâce à eux, mais aussi à ces femmes qui peuplent leur vie. Ce sont leurs mères, soeurs ou femmes, qui dirigent dans l’ombre et les aident au mieux. Et je la vois comme ça, même si j’ignore si c’est vrai ou si c’est juste ce que j’ai envie de croire. Selon Hannibal, c’est une femme intéressante et redoutable. Ca reste assez vague, certes, mais au moins ça me rassure dans l’image que j’ai d’elle. Elle ne tient pas le rôle de potiche, ça me rassure. C’est, je dois bien l’avouer, ma plus grande peur. Devoir incarner ce rôle pour pouvoir parvenir à mes fins. Devoir éteindre ma nature pour faire plaisir à un homme puissant qui ne me veut que pour l’apparat. D’un côté, on ne pourra pas dire que je n’ai pas réussi à arriver à mes fins si je suis au bras d’un homme puissant. Mais si c’est ça la récompense, le supporterai-je ? Ca je l’ignore. Mais vu que je n’en suis pas là, cela ne sert à rien de se prendre la tête avec cette éventualité pour le moment et revenons-en à la discussion. Selon Hannibal toujours, c’est Judith qui la connaît le mieux, mais à l’écouter, c’est vraiment une femme intéressante et intrigante. "L’ancienne magie ?" Demandais-je, sans trop savoir ce que ça voulait dire. Vous savez, mes connaissances ne sont pas aussi étendues que celles des Sorensen. Du coup j’ai un peu du mal à voir de quoi il est question. J’imagine bien que la magie a évolué avec le temps, mais j’aimerai juste qu’on m’éclaire sur la forme qu’elle a pu avoir avant. Les propos que tint Hannibal me firent plaisir. Déjà parce que je n’ai aucun doute sur le fait qu’une femme comme sa grand-mère ne peut-être qu’une femme intéressante que je pourrais apprécier, voire même respecter. Et ensuite parce qu’il parle de la prochaine fois où je viendrais chez eux, ce qui ne peut que me faire un petit quelque chose. C’est stupide, j’en conviens, mais qu’importe. Après, que je l’apprécie, je n’en ai aucun doute, faut-il encore que ce soit réciproque et qu’elle ne me trouve pas trop sotte. D’ailleurs est-ce que son grand-père m’apprécie ? Ca serait dommage que j’ai grillé mes chances avec eux sans même m’en rendre compte. J’ai bien peur que mon amitié avec les enfants Sorensen ne suffisent pas à pardonner mes potentielles erreurs. "Je n’ai aucun doute sur le fait que je vais l’apprécier. Il faut juste espérer que ce sera réciproque !" Je n’ai pas peur de lui partager mes doutes, ils sont après tout justifiés. Et puis si j’ai Hannibal de mon côté le jour où je la rencontrerai, je suis sûre que ça ne pourra qu’être positif. Peut-être pourrait-il préparer le terrain pour moi, quelque chose dans ce genre.
Je souris, flattée, quand il confirme que je ne suis pas une fille ordinaire et qu’il me lance un clin d’oeil. Oui, je ne suis peut-être pas ordinaire pour beaucoup de chose, mais quand le garçon sur lequel on craque nous fait ce genre de compliment et de clin d’oeil, on ne peut que sentir ses joues rougir de plaisir. Les compliments pleuvent, j’ai l’impression que c’est mon anniversaire. J’aime, on ne va pas se mentir, il peut continuer à me flatter toute la journée s’il le veut, je ne m’en lasserai pas. ”Quel vilain flatteur ! On pourrait se demander ce que tu cherches à obtenir avec cette avalanche de compliments !" Dis-je en plaisantant. Je ne doute pas un instant qu’il le pense, je n’ai pas la sensation qu’il soit le genre de personne à complimenter autant sans le penser. Mais j’ai envie de jouer un peu. Je veux voir si je lui plais autant que je le crois … ou que je l’espère. Et au vu du nombre d’échecs que j’ai essuyé aujourd’hui, je veux au moins finir sur une note positive, agréable, une belle victoire en somme. Je m’accoude donc sur la table, le regard insistant, un brin aguicheur ou en tout cas c’est l’idée que je veux faire passer, j’ignore si ça fonctionne ou pas. ”Et toi, que vises-tu ? " Lui demandais-je curieuse. J’étais assez d’accord avec lui cela dit. Les gens se limitent un peu trop et n’arrivent pas à voir plus loin que le bout de leur nez. Ils sont tout le temps en train de prétendre ne pas y arriver ou que c’est trop difficile. Si je les écoutais, je ne ferais rien de ma vie et n’aurais aucun rêve parce que rêver ça ne sert à rien et vouloir atteindre des sommets quand on est à mon niveau, c’est utopique. Pour eux, une ado de 14 ans ne peut pas aspirer à de grandes choses ou doit forcément attendre d’être adulte pour commencer. Alors que je ne vois aucune vraie raison pour ne pas commencer le plus tôt possible pour ma part. Alors je ne sais pas si je deviendrais une grande sorcière ou si je ferais de grandes choses mais au moins j’aurai essayé, j’aurai suivi mes rêves et je m’en serai donné les moyens.
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Ma proposition semble avoir détendu l’atmosphère et Phoenix me paraît même moins agacée par la tournure qu’ont pris les choses. J’imagine qu’il faut savoir prendre sur soi pour gérer deux échecs à la suite et la Gryffondor maîtrise ses émotions à la perfection, laissant à peine paraître son agacement. À sa place je doute que j’aurais réussi à garder un visage aussi impassible… Décidément cette fille possède de nombreuses qualités qui lui serviront afin de gravir les différents échelons de la sphère sociale. Je ne doute pas qu’elle finira haut placée au sein de la société sorcière d’ici quelques années ; avec une ambition comme la sienne et de tels moyens de parvenir à ses fins, Phoenix Reyes sera certainement l’une des sorcières les plus influentes, ou du moins quelqu’un s’en rapprochant. J’espère ne pas être trop loin de tout ça afin de le constater de mes propres yeux, j’ai toujours aimé suivre l’ascension des sorciers qui s’en donnent les moyens. À l’inverse, je prends également beaucoup de plaisir à voir les incompétents s’écraser comme ils le méritent.
Je me lance ensuite dans une description ni trop détaillée ni trop brève de Grand-Mère, ce qui est en soi assez compliqué. À bien y réfléchir je pense qu’il s’agit de la sorcière la plus compétente que je connaisse et ce à bien des égards mais aussi la plus complexe. Difficile donc de résumer son curriculum vitae en si peu de mots tout en lui rendant les hommages qu’elle mérite. J’espère que ma description a suffi à Phoenix pour cerner à peu près le genre de femme qu’est mon aïeule. Aux vues de son visage sérieux et intéressé j’imagine que je dois avoir réussi à capter son attention. Elle s’empresse d’ailleurs de m’en demander plus à propos de l’ancienne magie. Je m’assois un peu plus confortablement et croise les bras tout en réfléchissant ; difficile de décrire une chose pareille sans incriminer Grand-Mère dans des rituels plus qu’illégaux… Non pas que j’imagine Phoenix aller tout répéter au premier venu, mais j’ai pour principe de ne faire confiance à personne, même pas à la fille qui me plaît. Je vais faire court tout en lui donnant le plus d’informations possibles à propos de cette fameuse magie que sait manier Grand-Mère car je peux comprendre que cela l’intéresse.
« C’est une forrrrme de magie que l’on prrratique sans baguette, commencé-je en ancrant mon regard dans celui de la Gryffondor, c’est en quelque sorrrte la magie brrrupte qui occupe tout l’espace et que seuls les plus puissants et sages des sorrrciers arrrrivent à manier. Il faut vrrraiment avoirrr un bon niveau de magie pourrr parrrvenirrr à la sentirrr et surrrtout à l’utiliser. »
Je m’interromps un moment pour trouver un exemple concret afin d’illustrer mes propos. Je trouve toujours une explication plus percutante lorsqu’elle est associée à une image qui parle à la personne mais dans ce cas précis c’est un peu compliqué. Je ne suis pas forcément le mieux placé pour parler de tout ça, après tout je n’ai fait qu’assister – et de loin – aux rituels dirigés par Grand-Mère. Je ne les ai pas vécu et encore moins pratiqué, donc difficile d’expliquer en détails ce qu’est l’ancienne magie. Les seules choses que je connais à ce propos sont issues des livres que m’a fait lire Grand-Père afin de parfaire mon éducation ainsi que des quelques informations que ma grand-mère m’a confiée au détour d’une conversation à propos de ses aptitudes.
« Pourrr rrrrésumer il existe une magie qui entourrre chacun d’entrrre nous et qui s’active parrrfois lorrrsqu’un sorrrcier la rrrréquisitionne, en quelque sorrrte. Tout le monde peut utiliser cette magie de manièrrrre inconsciente, parrr exemple lorrrsque l’on sauve la vie d’un autrrre sorrrcier, en rrrevanche rrrarrrres sont les mages capables de l’invoquer à la demande afin de rrréaliser cerrrtains rrrites anciens. »
Une fois encore, je me tais afin de laisser Phoenix intégrer toutes ces informations. J’en profite pour croquer à nouveau dans ma part de tarte et de laisser le goût de la mélasse envahir ma bouche. Une fois ma bouchée avalée, je me tourne à nouveau vers la Gryffondor en lançant :
« Est-ce que j’ai été assez clairrr ? m’inquiété-je avec un petit sourire interrogateur, je ne pense pas qu’il existe des livrrres trraitant de tout ça à Poudlarrrd, c’est un sujet un peu trrrrop complexe pourrrr le niveau de l’école. »
Notre discussion sur Grand-Mère continue et je suis amusé de voir Phoenix s’inquiéter quant au fait de lui plaire. Mon aïeule, bien que plus discrète que mon grand-père, garde toujours un œil sur nos connaissances et si Phoenix n’avait pas trouvé grâce à ses yeux il ne fait aucun doute qu’elle se serait opposée à sa venue lors de la soirée de fin d’été. Après tout, elle côtoie Finnbjörn depuis leurs débuts à Poudlard et je me doute bien qu’elle et Grand-Père se sont renseignés sur sa famille et sa personnalité depuis ce temps. Bien entendu je peux aussi comprendre ses interrogations : difficile de prévoir la réaction d’une personne à son égard sans l’avoir rencontrée.
« Je ne doute pas que ce serrra le cas ; elle sait rrreconnaîtrrre une femme qui en veut et qui sait où elle va, dis-je d’un ton taquin, et d’aprrrrès ce que j’ai comprrris, c’est ton cas n’est-ce pas ? »
Je lui adresse à nouveau un demi-sourire en coin avant de détourner le regard. Je n’ai pas trop l’habitude de mener aussi longtemps – et sans intérêt autre que celui de la séduction – ce petit jeu et je me demande parfois où ceci va nous mener. Je ne gagne rien à m’acoquiner avec Phoenix, et j’imagine qu’il en est de même pour elle puisqu’elle a déjà accès à ma famille via Finnbjörn, et pour la première fois de mon existence je ne sais pas vraiment où je vais. Toute ma vie durant j’ai eu l’impression de calculer chacune de mes actions, de réfléchir aux buts de toutes mes relations sans exception afin de me garantir d’arriver là où je le voulais. Avec Phoenix, c’est différent. Certes, j’ai besoin de garder un œil sur son don de legilimens mais ce serait mentir de dire que sa compagnie ne m’est pas agréable. Je me demande bien où nous allons au bout du compte, elle et moi.
Tandis que la Gryffondor renchérit à mes commentaires sur sa personnalité, je ris doucement en me penchant vers elle, repoussant mes inquiétudes loin de moi. J’aurai largement le temps d’y réfléchir plus tard, à tête reposée.
« Rrrien du tout, je ne fais que mettrrre en évidence la rrréalité, répondis-je en rentrant dans son jeu et en laissant mon regard se perdre un instant sur son visage, je ne suis pas de ce genrrre voyons... »
Je me demande ce que penserait mon frère s’il nous voyait à chafouiner de la sorte. J’imagine qu’il manquerait de s’étrangler tout en arborant son visage aussi outré que pâle des mauvais jours. Je ne comprends pas vraiment ce qui l’agace dans tout ça mais ce n’est certainement pas une raison suffisante pour m’empêcher de côtoyer Phoenix. Après tout, quoiqu’il arrive cela ne l’empêchera pas de rester amie avec mon frère et de continuer de le voir. À croire qu’il me prend pour un minot de troisième année… J’ai toujours su compartimenter correctement ma vie, même si chacune de mes amourettes étaient surtout menées dans un but bien précis, je ne vois donc pas ce qui l’interpelle. Je ne me fais aucun souci par rapport à d’éventuels sentiments qu’il nourrirait de son côté pour la Gryffondor : le jour où le cœur de Finn battra pour quelqu’un n’est pas encore arrivé. J’imagine qu’il doit encore s’agir d’un de ses complexes d’infériorité ou de lutte permanente entre frère à laquelle il aime tant jouer.
La question de Phoenix m’interpelle et je me tourne vers elle tout en poussant un petit soupir, le temps de trouver comme formuler ma réponse. Ce n’est un secret pour personne que je vise le Magenmagot une fois sorti de Poudlard mais peu de personnes connaissent les subtilités de mon plan.
« Là où tout se joue selon moi ; le Ministèrrre et plus parrrticulièrrrement le Magenmagot, dis-je en triturant ma robe de sorcier, je pense qu’il est impossible de rrremanier une société et de vouloirrr fairrre évoluer les choses si l’on ne se situe pas soi-même là où les fondements se décident. Comment vouloirrrr changer les bases-mêmes de notrrre société sans passer parrr les lois et la justice ? Aprrrès avoirrr étudié de nombrrreuses choses je suis convaincu que c’est la meilleurrre façon de fairrre pourrr que notrrrre monde continue de prrrospérrrer et pourrr le prrrotéger d’éventuelles calamitées. »
Je dois bien avouer que les termes “ancienne magie” ne m’évoquent rien de bien concret. J’ai bien dans l’idée que la magie évolue avec son temps, mais de là à savoir ce qu’il y avait avant, c’est une toute autre histoire. Et vu que jusqu’à présent, ça ne m’était d’aucune utilité, je n’ai jamais cherché à en savoir plus sur le sujet. Mais je dois bien avouer que puisque c’est ramené sur le tapis, autant se renseigner un peu. Je ne voudrais pas découvrir plus tard que ça aurait pu me servir mais que je ne me suis pas renseignée à temps. Je ne suis peut-être pas la fille la plus intelligente de cette école, mais j’ai suffisamment à coeur mes intérêts pour faire des efforts quand le besoin s’en fait sentir. Et là ça m’interpelle un peu. Certainement parce que je sais sa famille influente et que s’ils le sont c’est certainement pour une bonne raison. Il commence à m’expliquer et au début, c’est un peu vague. Je comprends sans trop comprendre. J’ai compris l’idée que c’est une forme de magie qui est pratiquée sans baguette et rien que cette idée me plait. Je savais que c’était possible mais j’avoue que j’ignore totalement comment on est censé s’y prendre. Je comprends aussi l’idée que seuls ceux qui maîtrisent vraiment la magie et sont doués en sortilèges peuvent se pencher sérieusement sur la question. Après, à savoir comment ils font, c’est une toute autre histoire. Je hoche la tête mais j’imagine qu’Hannibal a vu dans mon regard que je n’avais pas tout compris puisqu’il continue sur sa lancée en tentant de m’expliquer un peu plus en détails cette histoire. Bon pour être honnête je n’ai pas mieux compris, voire il m’a presque perdu avec cette histoire de sauver la vie ou de vouloir l’utiliser avec des rites anciens. En gros, on parle de sortilèges informulés ? Quelque chose dans ce genre là ou pas du tout ? Quand il me demande s’il a été assez clair, je ne peux que lui offrir un sourire un peu amusé. "Non pas vraiment, mais j’aime ton application à vouloir m’expliquer les choses." Dis-je en riant un peu. Je suis peut-être plus sotte que je ne le pensais, je ne sais pas. "En gros on parle de sortilèges informulés ou c’est tout autre chose ?" Lui demandais-je de but en blanc.
Je pourrais me sentir gênée de ne pas comprendre ce qu’Hannibal tentait de m’expliquer mais ce ne fut pas le cas. Le sujet était bien trop intéressant et sérieux pour que je laisse mon orgueil prendre le dessus en feignant d’avoir tout compris. Ce qui est dommage néanmoins c’est d’apprendre que si je veux pouvoir me documenter dessus, il ne faudra pas que je compte sur la bibliothèque de Poudlard pour ça. ”Evidemment, quand un sujet est intéressant, on ne peut pas se renseigner dessus !" Dis-je un peu peu dégoûtée. On me reproche souvent de ne pas m’impliquer dans mes études et là où j’accepterai de faire un effort pour enfin ouvrir un livre, on m’apprend que je ne trouverai rien sur le sujet ici. Quelle école inutile. La discussion continua sur sa grand-mère et je découvris une femme fort intéressante. On est loin de l’épave qu’est ma mère. Avant, j’aurai pu mettre en avant mes grands-mères mais aujourd’hui le coeur n’y est pas. Ma mère nous a séparé de notre grand-mère paternel parce qu’elle avait le malheur de vivre dans le mauvais pays et ma grand-mère maternelle a préféré nous renier tous pour sauver sa réputation. J’imagine que j’en aurai certainement fait de même à sa place, mais la question n’est pas là. Je suis rassurée quand j’entends Hannibal prétendre que je ne risque pas de la décevoir puisque j’incarne le genre de femme qu’elle apprécie. Mon sourire s'élargit face au nouveau compliment du jeune homme. ”Il faut bien des gens comme moi, qui savent quelle direction prendre pour que les moutons puissent suivre sans réfléchir !" Dis-je d’un ton amusé. Suis-je vraiment un leader ? Je ne saurai le dire. Non pas que je n’aurai pas les épaules assez solides pour ça, bien au contraire, mais je sais qu’on vit dans un monde où une femme qu’on respecte est bien souvent une femme mariée à un homme puissant. C’est triste, mais c’est comme ça. Mais rien ne m’empêche de faire une alliance qui soit aussi bénéfique pour mon futur époux que pour moi. De toute façon je n’ai jamais pensé un seul instant que j’aimerai mon mari, à mes yeux l’amour ne sert à rien. Celui de mes parents m’a un peu trop dégoûté pour que je sois devenue une sentimentaliste. Pourtant je ne peux nier qu’Hannibal m’attire vraiment et pas uniquement parce qu’il fait parti d’une famille importante. Après j’imagine que ça aide grandement et que je n’aurai jamais posé le regard sur lui s’il n’avait pas été digne d’intérêt. Et c’est plutôt un soulagement au final. Si je dois me faire prendre au jeu, je préfère encore que ça soit pour quelqu’un qui en vaut vraiment le coup et pas pour un vulgaire pécore qui aurait croisé mon chemin. Ma mère prétend que quand l’amour frappe à notre porte, on ne s’y attend pas mais que c’est vraiment merveilleux. Je me souviens lui avoir répondu que je préfère encore m’abstenir de lui ouvrir.
J’aime ce qu’il se passe entre nous. L’atmosphère est quelque peu électrique, une certaine alchimie se dégage de notre relation. J’aime passer du temps en sa compagnie et je crois que c’est réciproque. Sinon, pourquoi se donnerait-il tant de mal pour que je me calme ou pour apprendre à me connaître ? Si je n’étais qu’une amie à son frère et sa soeur, il se contenterait de quelques échanges courtois, sans prendre la peine de me voir en tête à tête, loin de tout le monde. Et il ne minauderait pas autant non plus. Après je ne vais pas lui jeter la première pierre, je suis la première à le faire. Mais c’est un garçon plus âgé que moi et beau, forcément que je vais minauder, que voulez-vous que je fasse d’autre ? Mon sourire s'agrandit et je sens mon coeur battre un peu plus vite. J’aime définitivement ce tête à tête et je suis prête à oublier durant un instant que j’ai échoué dans mon entraînement. ”Si ce n’est que ça alors tu peux continuer !" Dis-je en plaisantant. Je plonge mon regard dans le sien, avec beaucoup de plaisir. Là, en cet instant, je me dévouerai bien pour faire le premier pas, mais j’ai peur qu’à trop me précipiter, je me prenne un mur. Et si j’avais mal compris les signaux et que je me faisais des idées ? Et si son seul intérêt était mon don de légilimens. Bon, vous allez me dire que si ce n’est que pour ça, il doit être bien déçu parce que pour le moment je n’ai pas beaucoup brillé de ce côté là. Je lui demande ce qu’il veut faire plus tard et il m’apprend qu’il veut devenir Magenmagot. Viser le Ministère ne m’étonne pas vraiment de lui et j’avoue que ce projet tient plutôt bien la route. Je vois qu’il y a bien réfléchi aussi de son côté et que tout est calculé d’avance. J’aime définitivement cet aspect là de sa personnalité. Je sais que beaucoup déploreraient son manque d’impulsivité ou de fantaisie mais moi j’aime l’idée qu’il soit quelqu’un de réfléchi, qui n’agit pas bêtement et qui sait ce qu’il veut. ”Quel beau projet ! Je te souhaite de réussir. Et si tu te retrouves face à des gens qui n’ont pas les mêmes idées que toi, comment comptes-tu faire changer les choses ?" Je ne doute pas un instant qu’il n’y arrivera pas. Il m’a l’air aussi déterminé que moi et inventif. Et je ne le pense pas assez naïf pour croire qu’en arrivant à devenir magenmagot, il arrivera en un tour de main à changer les mentalités. Mais je serai curieuse de savoir comment il compte s’y prendre.
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Parler de tout ce dont est capable Grand-Mère me ramène inexorablement vers les différents sacrifices auxquels j’ai plus ou moins assisté depuis la naissance des jumeaux. Il est clairement trop tôt pour parler de tout ceci avec Phoenix et je préfère la laisser dans l’ignorance concernant ce sujet. Après tout, il s’agit presque d’un tabou familial et je pense que si quelqu’un doit évoquer ce sujet avec elle un jour en détails Finnbjörn serait la personne la plus appropriée. Mon frère voit déjà notre « relation » d’un mauvais œil, inutile de lui donner d’autres raisons de battre le fer ! Je chasse donc loin de mon esprit les images des corps mutilés des différents moldus utilisés pour les sacrifices afin de prolonger l’espérance de vie de ma sœur et de mon frère et j’offre un sourire à mon interlocutrice. Ses interrogations sont légitimes et j’espère réussir à l’éclairer du mieux que je peux… Il m’est toujours difficile d’aborder un sujet épineux auprès d’un néophyte et je n’ai pas envie de donner à la jeune Gryffondor l’image d’un beau-parleur prétentieux et incapable de lui expliquer les bases alors qu’elle semble s’intéresser à ce sujet. Malheureusement nous n’avons pas choisi le thème le plus simple à décortiquer et je prends le temps de réfléchir à la façon de formuler les choses tout en écoutant ses interrogations. Au moins elle est honnête et avoue que mes explications ne l’ont pas vraiment aidée à saisir la chose.
« Excuse-moi si je t’ai perrrdue, dis-je d’un ton sincèrement navré, je vais tenter d’êtrrre plus clairrr si c’est possible. »
Je soutiens un instant son regard tout en cherchant le meilleur moyen de rebondir sur ses questions.
« Pas exactement, disons que tout le monde – ou du moins tout sorrrcier suffisamment puissant – peut avoirrr rrrrecourrrs à des sorrrtilèges inforrrmulés si l’envie l’en prrrend, expliqué-je en m’adossant contre mon siège, alorrrs que la vieille magie nécessite des connaissances spécifiques et une façon différrrente d’utiliser la magie, même si théorrriquement tout le monde peut également l’utiliser et qu’elle peut éventuellement se prrratiquer sans incantation scandée. »
Je sens que mon explication est encore plus hasardeuse que les précédentes et je fronce les sourcils, un peu agacé par ma propre prestation. Ce n’est clairement pas dans mes habitudes d’être si peu clair et j’espère parvenir à me rattraper afin de ne pas laisser Phoenix sur sa faim.
« Pourrr êtrrre plus simple, si tu souhaites utiliser un inforrrmulé tu devrrras t’entrrraîner et t’exerrrcer jusqu’à obtenir la maîtrrrise parrrfaite, ne fairrre qu’un avec ta prrroprrre magie jusqu’à ce que la simple pensée de ton sorrrt soit suffisante pourrr le jeter, commencé-je le front plissé, alorrrs que la vieille magie c’est plutôt… Utiliser la magie envirrronnante et ses prrrincipes contrrre lesquels on ne peut lutter, et rrréussirrr à s’en serrrvirrr à ses prrroprrres fins. »
Je soupire, conscient que mes nouvelles tentatives afin d’expliquer le type de magie dont est férue ma grand-mère ne sont guères plus claires. Je comprends l’interrogation et l’incompréhension de Phoenix, difficile de saisir ce genre de notion sans jamais en avoir entendu parler auparavant. Après tout, personne ne nous enseigne à Poudlard que la magie se trouve partout dans l’Univers ainsi que les différents moyens d’interagir avec cette dernière. Même si je me considère comme un sorcier de très bon niveau il me serait complètement impossible d’utiliser cette magie afin d’accomplir mes souhaits si l’envie m’en prenait tant ceci nécessite des études poussées et une compréhension parfaite de ce qu’est la magie au sens pur et brut. Je me tourne à nouveau vers Phoenix, bien décidé à ce qu’elle reparte de notre entrevue en ayant acquis quelques notions grâce à moi sur ce sujet qui semble l’intéresser.
« En grrros il faut avoirrr conscience que la magie est parrrtout et qu’elle rrrégie notrrre monde sans que nous en ayons nous-mêmes consciences, terminé-je d’un ton déterminé, et qu’il faut êtrrre un trrrès bon sorrricier, voirrre un experrrrt en cette forrrme de magie pour rrréussir à interrragirrr dirrrectement avec ce flux si parrrticulier. L’un des exemples connus concerrrne Harrrry Potterrrr et la prrrotection que sa mèrrre lui a prrrodigué face au Seigneurrr des Ténèbrrrres : le fait de se sacrrrifier à la place de quelqu’un d’autrrre et d’y laisser sa vie offrrre au surrrvivant une prrrotection magique indéniable et plus puissante que n’imporrrrte quel Prrrotego ou autrrre sorrrtilège commun. Evans n’en avait cerrrtainement aucune idée néanmoins elle a fait appel à une notion d’ancienne magie de manièrrre « automatique ». En rrrevanche lorrrsque Dumbledorrre a érrrrigé des barrrièrrres magiques autour de Potterrrr les années suivantes, il a dirrrectement interrragi avec l’ancienne magie afin de le prrrotéger à nouveau, ce qui nécessite un savoirrr et une connaissance différrrente de celle utilisée par Evans. Tu me suis ? Je comprrrends que ce soit compliqué, et pourrr êtrrre honnête ma grrrand-mèrrre t’expliquerrrait tout ceci mieux que moi. Une rrraison de plus qui te pousse à la rencontrrrer ! »
J’imagine que mes derniers exemples ont fini de la perdre et je suis un peu déçu de moi-même. Ce n’est pas vraiment l’image que j’ai envie d’offrir à la Gryffondor et j’espère qu’elle saura passer outre cette maladresse de ma part… Son indignation face à la politique de l’école me fait rire et j’hoche la tête avec force : cette censure de la part de Londubat est aussi exaspérante que ridicule. Comment peut-on promettre une formation de qualité à ses élèves en les empêchant d’avoir accès au savoir le plus élémentaire ? Fort heureusement, Grand-Père s’est occupé de notre éducation jusqu’alors et je n’ai pas à me plaindre d’éventuelles lacunes, contrairement à la moitié de cette école d’incapables…
« En effet tout ceci est déplorrrable… soupiré-je en roulant des yeux, j’ai quelques livrrres à Notting Hill qui trrraitent du sujet, je pourrrai demander de me les fairrre parrrvenirrr et te les prrrêter si tu as envie d’en savoirrrr un peu plus à prrrropos de tout ça. »
J’ai quelques livres basiques dont Grand-Père s’est servi pour mon éducation à ce propos et j’imagine que Phoenix y trouvera toutes les réponses aux questions qu’elles se posent.
J’acquiesce en entendant son commentaire : j’approuve totalement cette façon de voir les choses. Le monde est peuplé de personnes qui subissent leur vie de manière passive et ce dernier ne serait rien sans des sorciers comme ma famille ou comme Phoenix qui ont décidé d’y être acteurs.
« Je suis bien d’accorrrd, lancé-je d’un ton taquin, heurrreusement que ce genrrre de perrrsonnes existent pourrr nous donner une rrraison à nous-même d'être ! »
Chacun à leur façon les membres de ma famille ont pour habitude de diriger les foules, que ce soit dans l’ombre, comme ma Grand-Mère ou Judith, ou bien grâce à leur façon de parler, leurs connaissances bien placées et leur don pour plaire, comme Grand-Père et moi. La façon de procéder d’Erin et Finnbjörn est un peu plus chaotique mais je suis certain qu’ils parviendront également à leurs fins au bout du compte. Mon frère ne s’est jamais vu dirigeant du monde magique et ma sœur préfère assouvir ses pulsions sanguinaires choses que je ne comprends pas vraiment cependant tant qu’ils ne salissent pas le nom de ma famille je ferme les yeux. J’espère juste qu’ils occuperont des fonctions à la hauteur de leurs origines malgré les éventuels accidents de parcours qu’ils connaitront en cours de route.
L’ambiance entre nous change légèrement au fur et à mesure de notre discussion, devenant un peu plus… Intime. Je suis un peu troublé par la dimension que prend notre entraînement mais je le masque efficacement. J’ai toujours su rebondir et cacher mes attentions et aujourd’hui ne sera pas une exception. Je dois bien admettre que l’avis de Finnbjörn nous concernant me trotte en permanence dans la tête : les rapports avec mon frère ont toujours été houleux et compétitifs mais je n’ai pas envie de rajouter une fille dans l’équation. Je sais qu’il n’éprouve strictement rien pour Phoenix mais sa véhémence à l’égard de nos rapprochements me fait réfléchir ; j’imagine qu’il n’a pas envie de tout mélanger, et je peux le comprendre. Au moindre désaccord dans notre relation, il pourrait perdre son amie et le soutien qu’elle lui apporte et tout ceci pourrait se retourner contre ma famille. Je dois donc agir avec réserve et de façon réfléchie, comme j’en ai l’habitude depuis toujours. Néanmoins ce serait me mentir que de nier l’attirance que je commence à éprouver pour la blonde et je ne compte pas non plus m’empêcher de vivre à cause de mon frère. Je pense être suffisamment grand pour faire la part des choses et Phoenix, bien que motivée à évoluer au sein de la société, ne semble pas nous vouloir de mal. Je préfère donc effacer durant un instant le visage désapprobateur de Finnbjörn afin de suivre mes propres désirs.
« Rrravi de l’entendrrre carrr je ne compte pas arrrrêter… »
Je soutiens son regard rieur et effleure doucement sa joue du doigt. L’entraînement en matière de légilimencie est sorti de ma tête pour le moment et je me contente de fixer Phoenix, un petit sourire au coin des lèvres. Que va-t-il se passer entre nous, désormais ? Allons-nous continuer ce petit jeu taquin à chacune de nos rencontres ? Phoenix va-t-elle se lasser de ma compagnie d’adolescent trop intellectuel ? Mon discours sur la vieille magie l’aura-t-elle complètement rebutée ? J’ai été élevée avec certaines manières et je n’imposerai jamais ma compagnie à une jeune femme qui ne me le permet pas aussi préféré-je rester un peu en retrait, du moins pour le moment… Ce n’est pas le genre de relation dont je me sers pour parvenir à mes fins, comme avec Robin ou avec d’autres, et je n’ai pas envie de précipiter les choses en sortant ma carte de séducteur.
Lorsque nous évoquons mon envie d’intégrer le Ministère ainsi que mon éventuelle future carrière au sein du Magenmagot, Phoenix me souhaite de réussir et je lui souris. J’espère aussi que tout ceci se concrétisera même si je ne doute pas de mes nombreux atouts.
« Je pense qu’il est toujourrrs possible d’amener les gens à parrrtager nos opinions, il suffit juste de savoirrr bien forrmuler ses phrrrrases. Parrr exemple, tout le monde n’est pas en faveurrr de l’exterrrmination des loup-garrrous mais aucun sorrrcier censé ne laisserrrrait ses enfants se fairrre morrrdrrre, tu me suis ? Il suffit de savoirrr jouer surrr cette corrrde jusqu’à ce qu’ils pensent parrr eux-mêmes êtrrre pourrr l’exterrrmination des loup-garrrous. »
HARLEY-
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(#) Sujet: Re: Leçon particulière [Phoenix] Sam 4 Mai - 11:19
Hannibal & Phoenix
Leçon particulière
Il s’excuse sincèrement de m’avoir perdue et je trouve ça vraiment adorable de sa part, mais pas franchement étonnant. Hannibal est le genre de garçon gentleman, qui aime expliquer les choses clairement pour démontrer son aptitude à gérer toutes les situations. Il est brillant et veut qu’on le sache. Si son interlocuteur ne comprend pas, il ne part pas du principe que l’autre idiot, mais que la faute lui revient. C’est plutôt une bonne façon de voir les choses, si nos professeurs pouvaient partir de la même idée, ça serait révolutionnaire. Mais bon, ne leur en demandons pas trop, ils ne sont déjà pas très compétents dans leur domaine respectif, si on commence à le leur signaler, ça risque d’être l’anarchie. Je hoche la tête quand Hannibal propose de s’expliquer plus clairement, rebondissant sur les questions que j’ai pu lui poser. Visiblement ce sont bien deux choses totalement distinctes. Il m’explique le concept des sortilèges informulés et du fait qu’avec le pratique et un certain talent, n’importe qui en général peut y parvenir. Evidemment le “n’importe qui” est mis entre guillemets parce que si tu es une quiche en sortilèges, il est évident que ça risque d’être vraiment plus compliqué. Et j’imagine que malgré l’acharnement, à un moment donné, quand tu n’obtiens toujours pas de résultats, tu finis par abandonner. Il enchaîne ensuite avec la vieille magie, bien plus compliqué à maîtriser que les sortilèges informulés. J’imagine donc que c’est le cran au dessus, le challenge ultime. Je hoche la tête lentement. Dans l’idée, je comprends. Mais ça reste encore vague. Disons que sur le principe je vois de quoi on parle, mais sans les détails ou des exemples, je n’avance pas vraiment. C’est une magie extrêmement difficile à maîtriser, qui demande beaucoup de talents, de patience et une capacité à maîtriser la magie. Mais concrètement ça donne quoi ? Surtout que là il vient de parler d’incantation à scander et là, je retourne littéralement dans le brouillard ! "D’accord mais ça donne quoi concrètement ? Tu as des exemples de vieilles magies ?" Lui demandais-je de but en blanc.
Cela a l’air de le perturber vraiment que je ne comprenne pas. J’ai presque envie de lui dire que ce n’est pas la fin du monde, que c’est très récurrent dans les cours et que nos profs s’en remettent très bien. Mais je trouve ça adorable de sa part et ça m’amuse un peu, alors je le laisse se triturer les méninges pour me chercher des façons différentes de m’expliquer les choses. Il finit par arriver au moment le plus intéressant : des exemples. Il me parle de Potter et du fait que sa mère l’a protégé via son sacrifice. Comme quoi, quand on sait ça, ça fait réfléchir au côté pseudo héros de ce type. S’il est toujours en vie aujourd’hui, c’est uniquement grâce à ses proches qui ont lutté pour le protéger. Héros en carton ! "Et on peut faire quoi d’autres en dehors des sortilèges de protection ?" Lui demandais-je sans détour. Cette histoire m’intriguait beaucoup. Non pas que je me sentais capable de pouvoir maîtriser un jour cette forme de magie mais ça pouvait être intéressant de savoir qu’elle existe et qu’il existe aussi des sorciers pour la maîtriser. L’idée s’est plus de s’entourer de ces personnes, plutôt que d’espérer vainement de réussir à maîtriser cette forme de magie. Je ne suis pas naïve comme fille, je connais suffisamment mes compétences pour savoir qu’elles ont leur limite et que très clairement, je n’aurai jamais le niveau pour y parvenir, même en m’y mettant sérieusement. Je peux toujours tenter de perdre mon temps à tenter de maîtriser les sortilèges informulés, mais je n’irai pas plus loin. Enfin, pour le moment je vais plutôt me concentrer sur mon don de légilimencie, ça sera déjà une bonne chose. Tu penses que tu serais capable un jour de maîtriser cette forme de magie ?" lui demandais-je curieuse. S’il y avait bien un sorcier dans cette école que je crois capable d’un tel exploit, c’est bien lui. En plus, si sa grand-mère maîtrise cet art, j’imagine qu’elle peut très bien lui enseigner les bases. Ca ne fera pas tout, c’est évident, mais c’est toujours mieux quand on est bien entouré !
En tout cas je garde l’idée de demander plus de précisions à sa grand mère dans un coin de ma tête. J’imagine qu’aborder ce genre de sujets pourrait me faire gagner quelques points auprès d’elle. Il faudra me montrer curieuse, mais pas trop pressante dans mes questions, histoire de ne pas passer pour une gamine orgueilleuse qui se croit au dessus des autres. Ce n’est pas parce que c’est vrai que ça fait bon genre de l’étaler au grand jour. Je hoche la tête quand il me propose de me ramener des ouvrages traitant du sujet qu’il a chez lui. En règle générale, je ne m’intéresse pas à tout ça et je reste très loin des livres, mais je ferais une exception pour cette fois. Autant parce que ça a l’air de lui faire plaisir, que parce que je passe pour une fille intelligente et curieuse auprès de lui. Mais on ne peut nier que le sujet m’intéresse vraiment, au delà du fait que je gagne des points dans l’estime de mon beau brun. Je ne sais pas si je comprendrais grand chose, mais ça pourrait m’aider à avoir une ou deux bases pour discuter avec sa grand-mère. Au moins je ne passerais pas pour une écervelée. Oui, je calcule toujours tout et si, parfois c’est fatiguant. Mais que voulez-vous, c’est plus fort que moi. Et puis c’est rassurant de pouvoir maîtriser son environnement au maximum. Il est évident qu’il y aura toujours un pourcentage d’imprévu, mais tant qu’on arrive à le limiter, on peut éviter les dégâts. En attendant, le sujet dévi sur le fait que nous sommes ambitieux, tandis que les autres se laissent juste vivre. Je ne peux qu’être d’accord avec lui, nous pouvons profiter pleinement de notre potentiel que parce qu’ils suivent comme des moutons. Si nous étions tous pareil, comment sortir du lot ? Comment savoir qui dirige et qui se laisse diriger ? Un monde où l’égalité serait parfaite ? Quelle horreur. ”C’est vrai ! Heureusement qu’ils n’ont pas conscience que c’est grâce à eux que les dirigeants peuvent être à la tête de la société. S’ils ne les écoutaient pas naïvement et prenaient conscience de leur importance, les choses seraient bien différentes !" Dis-je d’un ton un peu sérieux, avant d’offrir un sourire amusé à Hannibal. Ce n’est pas demain la veille qu’ils en prendront conscience. Et même quand il y a une lueur d’espoir, elle s’éteint aussitôt. Pour être honnête, de toute façon, je préfère diriger dans l’ombre. On déteste toujours les dirigeants, parce que les gens ne sont jamais contents de ce que l’on peut faire pour eux, estimant que ce n’est jamais assez. Mais quand, officiellement, tu n’as aucun pouvoir, ils n’ont aucune raison de te détester. Et puis je doute d’arriver à faire suffisamment de hautes études pour pouvoir diriger un pays. Par contre il ne faut aucune étude pour me marier avec l’un d’entre eux, celui avec le plus de potentiel idéalement.
Je sens mon coeur battre un peu plus vite et mes joues se teinter légèrement de rouge quand je sens ses doigts glisser sur ma joue. Dieu que je me maudis d’être aussi sensible, ça en est triste à mourir. Mais c’est une pulsion naturelle que malheureusement je ne peux pas contrôler, à mon plus grand regret, croyez le bien. J’ai un peu honte d’offrir un spectacle aussi désolant à Hannibal et espère qu’il me pardonnera cet élan de sentiment. Je me retiens fort heureusement de ne pas me pencher vers lui pour l’embrasser. Non pas que je ne le veux pas, bien au contraire, mais je ne veux pas mêler sentiments et relation. Je sais que ça va de pair et que si je devais véritablement tomber amoureuse d’Hannibal, je ne pourrais rien y faire, mais tant que j’arrive encore à me contrôler, tout ira pour le mieux. J’imagine qu’en l’état, je ne crains pas grand chose, nous ne faisons que flirter et nous amuser, rien de plus. Même si j’avoue, j’aimerai que ça aille plus loin, sans pour autant être sûre que ce serait raisonnable. Je lui offre un sourire séducteur pour tenter de faire oublier ce manque de contrôle de ma part, feignant que rien ne s’est passé en moi. Heureusement que c’est Hannibal et qu’il est digne d’intérêt. Imaginez que je sois troublée par un moins que rien ? La honte. Rien que d’y penser, ça me retourne l’estomac et préfère oublier rapidement cette histoire. Fort heureusement pour moi, nous parlons d’avenir et plus spécifiquement du sien. Son projet est louable et j’espère qu’il atteindra son but. Mais je suis curieuse de savoir comment il compte s’y prendre pour arriver à faire changer les choses. Parce que changer les choses alors qu’on est seul dans son camp, c’est un peu de l’ordre de l’impossible, non ? Son point de vue était intéressant mais je trouvais ça un peu facile. Sur le papier, c’est top, mais est-ce que ça fonctionne vraiment dans la vraie vie ? Je ne dis pas qu’il n’est pas à la hauteur de manipuler son monde, mais certaines personnes sont plus difficile à manipuler que d’autres. ”Je comprends …. Sur le papier c’est joli, ça fait rêver. Mais j’imagine que dans la vraie vie, ce n’est pas aussi simple. Certains esprits sont facilement manipulables, mais ils ne le sont pas tous. Et tu rencontreras toujours de l’opposition. Si ce n’est pas auprès de tes pairs, ce sera auprès du peuple." Comme je l’ai dit, les gens aiment détester leur gouvernement. Il pourra faire ce qu’il peut pour les aider, ils auront toujours quelque chose à lui reprocher. L’homme est ainsi fait. Mais dans l’idée, je comprends ce qu’il essaye de me dire et j’aime beaucoup sa façon de penser. ”Est-ce que c’est vrai d’ailleurs qu’il y a une de ces bestioles à Poudlard ?" Lui demandais-je un peu dégoûtée. J’ai vaguement entendu cette histoire, sans vraiment savoir si c’était vrai ou non et qui ça concernait.
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(#) Sujet: Re: Leçon particulière [Phoenix] Dim 30 Juin - 12:30
Leçon particulière ft. Phoenix
Je constate avec un certain soulagement que Phoenix ne paraît pas agacée par la tournure que prend notre conversation. Je sais que je peux parfois sembler barbant – tout comme mes centres d’intérêt – et ce n’est pas vraiment l’image que j’ai envie de renvoyer à la jeune Gryffondor. Difficile pour moi de discuter d’un tel sujet sans savoir où se situent les bases de mon interlocuteur et sans préparation aucune. Si je suis plus tout à l’aise à l’oral, il me faut tout de même un petit temps de préparation lorsqu’il est question d’un sujet aussi vaste et pointu que l’ancienne magie… Surtout que ce n’est pas mon domaine de prédilection mais plutôt celui de Grand-Mère ! Mon aïeule aurait certainement mieux réussi que moi à trouver des exemples concrets afin d’illustrer ses propos tout en reprenant les bases avec Phoenix. Je pourrais lui demander de plus amples informations la prochaine fois que je la verrai si le sujet intéresse vraiment la jeune fille. De la sorte, mon prochain exposé à ce sujet sera bien mieux préparé et facile à suivre tant pour elle que pour moi ! Fort heureusement mes explications à propos des sortilèges informulés me paraissent plus claires et je crois capter dans l’expression de la blonde qu’elle me suit, cette fois-ci. En même temps il s’agit d’un sujet bien plus connu et plus facile à aborder. La vieille magie est un mélange de légende, d’histoire et de véritable savoir durement acquis… Difficile finalement de savoir comment résumer tout ceci en restant clair, concis et surtout efficace ! Finalement Phoenix me demande des exemples concrets de vieille magie et je prends le temps de réfléchir en fronçant légèrement les sourcils.
« La plus connue de tous carrr rrrelatée dans les livrrres d’histoirrre concerrrne bien entendue la magie liée à l’amourrr qu’a utilisé Lily Potterrrr pourrrr prrrrotéger son fils du Seigneurrr des Ténèbrrrres comme on l’a dit plus tôt, commencé-je, il s’agit d’une vieille méthode magique de prrrotection trrrès difficile voirrre impossible à contourrrner carrr la prrrotection rrréside dirrrectement dans l’essence même de l’individu prrrotégé. C’est pourrrrquoi Potterrrr était intouchable pourrr le Seigneurrr des Ténèbrrres jusqu’à ce que ce dernier utilise une autre forrrme de magie pour rrrevenirrr à la vie en se serrrvant du sang du Surrrvivant. Ainsi, la prrrotection léguée parrr Evans coulait également et irrroniquement dans les veines de son meurrrtrrrier ! Cet exemple est aussi célèbrrrre que simple à rrrésumer mais toute ceci n’en demeurrrre pas moins complexe… Il s’agit donc d’une forrrme de vieille magie liée aux sentiments et au sacrrrifice, quand la magie même se mêle avec l’âme et la volonté d’une perrrsonnne pour érrrriger une prrrotection des plus puissante. Toujourrrs en citant l’exemple Potterrrr, on rrretrrrouve aussi la magie liée à la famille, si je puis dirrrre. En effet la prrrotection laissée parrrr Evans, mêlée à celles crrréées parrr la suite parrr Dumbledorrre, était d’autant plus puissante lorrrrsque Potterrrr était héberrrgé par sa famille moldue. Le sang de sa mèrrrre coulait également indirrrrectement dans les veines de sa sœurrrr moldue et donc, en parrrtageant le foyer de cette derrrnièrrre, la magie qui entourrrait Potterrr était rrrenforcée. Alors que, bien entendu, pas une once de magie n’habitait Pétunia Evans. »
Je prends le temps de m’arrêter, conscient que tout ceci est très compliqué à suivre. Malheureusement ce type de magie ne ressemble à rien à ce que l’on nous apprend ici, à Poudlard, où tout est décortiqué et analysé avant d’être expliqué de long en large et en travers. Le principe même de cette ancienne magie est qu’elle utilise toute essence afin de se propager et de puiser sa force… Alors que la magie actuelle, concentrée par les baguettes et sortilèges prononcés, ne puisait sa source que directement dans les pouvoirs du sorcier l’utilisant. Il s’agissait vraiment de deux façons différentes de pratiquer la magie et malheureusement je pense ne pas être la personne la mieux placée pour en faire saisir les subtilités à Phoenix.
« En grrrros, pourrr prrratiquer la magie telle que nous la connaissons, il faut avant tout êtrrre un sorrrcier capable de prrratiquer la sorrrcellerrrie grâce à cette forrrce surrrnaturrrelle qui coule dans nos veines, terminé-je en ancrant mon regard dans celui de Phoenix, un moldu ne pourrrrait pas utiliser une baguette magique ni fairrre appel à la magie orrrdinairrrre. Alorrrs que tout ceci diffèrrrre un peu concerrrnant l’ancienne magie qui puise sa puissance dans l’essence même de toute chose, et qui peut donc, en théorrrie, s’appliquer de manièrrre indirrrecte aux moldus. Il s’agit en fait d’utiliser en quelque sorrrte une forrrme brrrrute de magie, alorrrrs que celle que nous prrratiquons tous les jours est « contrrrôlée » et « façonnée » dans un but bien prrrécis. »
Je conçois que mes explications ne sont guère plus claires que les précédentes et je me retiens de me soupirer. Je n’aime pas faillir à ma mission et c’est exactement l’impression que j’ai en ce moment précis : Phoenix m’a posé des questions et j’ai été incapable de lui répondre clairement afin de l’aider à comprendre… Cette sensation – fort heureusement rare – n’en demeure pas moins déplaisante. Difficile aussi d’entrer dans le vif du sujet en lui expliquant que si Finnbjörn et Erin sont vivants à l’heure actuelle c’est parce que Grand-Mère utilise ce genre de magie afin de les maintenir en vie, en puisant dans la force vitale de moldus répugnants… Tout ceci est bien trop… Familial pour le partager avec tout le monde !
« En dehorrrrs des sorrrtilèges de prrrotection, qui sont les plus connus grrrrâce à Harrry Potterrrr, on rrretrrrouve une autrrre forrrme de cette magie qui lie intimement deux sorrrciers lorrrsque l’un a sauvé la vie de l’autrrre. C’est un peu plus discrrrret que la magie employée par Evans, et sûrrrement bien plus courant que ce que l’on crrrroit, carrr il suffit de sauver la vie d’un autrrre sorrricer, et ce parrrr n’imporrrte quel moyen. Cela va du fait de lui éparrrgner la vie lorrrs d’une mise à morrrt à la simple action de tirrrer quelqu’un en arrièrrre en l’empêchant de tomber sous les rrrroues du Magicobus, parrr exemple. Ainsi, la vie des deux sorrrciers se rrretrouve intimement liée et il existe une dette magique ineffaçable pourrr l’un des deux vis-à-vis de son sauveurrr. »
Cette magie-là me paraît déjà plus simple à expliquer. Il s’agit tout simplement d’une forme de donnant-donnant élémentaire plus aisée à saisir. J’imagine qu’autour de nous certains sorciers y ont été exposés sans même le savoir et qu’ils ressentent, sans pouvoir l’expliquer, un besoin inexplicable d’être redevable de quelle que manière que ce soit. J’imagine qu’il doit encore exister bon nombre d’aspects de cette magie qui me sont inconnus et qui régissent sans que je ne le sache nos vies et je trouve cela tout aussi passionnant qu’intimidant. Finalement, sommes-nous réellement maîtres de nos actions ? Ou bien est-ce que chacune d’elle se retrouve dictée par une source de magie aussi puissante qu’invisible ? Je n’aime pas savoir que je ne suis pas le propre maître de mon destin et penser à tout ceci commence un peu à m’inconforter. Je ne veux pas me mettre à penser comme les moldus et à croire en une puissance supérieure quelle qu’elle soit ! Je retiens un petit rire jaune et préfère me reconcentrer sur Phoenix et ses questions.
« Honnêtement je ne sais pas, j’imagine que, comme n’imporrrte quel sorrrcier, je pourrrrrais êtrrre amené à y fairrre appel sans m’en rrrendre compte toutefois… Toutefois en maîtrrrriser les aspects les plus pointus afin de pouvoirrr la magner à sa guise… J’imagine qu’il s’agit-là de l’apprrrentissage de toute une vie. »
Je sais que Grand-Mère n’a pas appris tout ceci en un claquement de doigt et qu’il lui a fallu de nombreuses années avant de devenir la sorcière redoutable qu’elle est aujourd’hui. Après tout, difficile d’apprendre à manier une magie que l’on ne décèle même pas… Grand-Mère ne s’étale jamais vraiment sur la manière dont s’est déroulé son apprentissage et j’admets ne pas m’être montré insistant à propos de tout ceci. Non pas que le sujet ne m’intéresse pas mais je connais mes aïeuls : lorsqu’ils sentiront le besoin de nous raconter en détails certaines choses, ils le feront. Et si Finnbjörn et Erin se montrent plutôt impatients et peu enclins à laisser du temps au temps, je sais quant à moi mieux me tenir. Je pourrais questionner Judith l’air de rien, je sais qu’elle passe énormément de temps avec Grand-Mère à parler de potions et autres mixtures magiques et qui sait, peut-être qu’elle en sait un peu plus sur tout ceci également. Je ne suis pas dupe et je sais très bien que chaque action de mes grands-parents vis-à-vis de nous avait un but précis afin de nous préparer à devenir les meilleures versions de nous-mêmes qu’ils ont toujours espéré voir un jour. Peut-être que dans la discrétion la plus totale, Grand-Mère prépare Judith à suivre ses traces sur cet aspect-là également, qui sait ? Je me renseignerai discrètement la prochaine fois que je passerai du temps avec ma cadette, tout ceci a le don d’éveiller ma curiosité.
La conversation s’oriente ensuite sur la façon qu’on les gens de se laisser bercer par leur propre existence sans chercher à en devenir les maîtres. Tout ceci est si triste… Et en même temps nécessaire : tout le monde ne peut être un leader, et heureusement. Nous sommes peu à être né animé de cette capacité à rassembler les foules et à se hisser discrètement mais sûrement vers les sommets, et c’est une qualité que j’apprécie retrouver chez Phoenix. Même si j’aime être le maître au milieu de mon entourage, je suis ravi de retrouver quelqu’un qui me ressemble et avec qui je peux discuter d’égal à égal. Chose que j’ai plutôt l’habitude de ressentir en compagnie de ma famille en temps normal. La présence de Phoenix dans ma vie actuelle apporte une petite dose de piquant que je suis ravi de retrouver lorsque nos chemins se croisent, me demandant de temps à autre où est-ce que tout ceci nous mènera…
« Tu as rrraison, malheurrreusement peu de perrrsonne arrrrrive à avoirrr ce genrrre de rrrréflexions… soupiré-je en m’adossant contre ma chaise, la majorrrité du peuple a prrris l’habitude de laisser les autrrres décider pourrr eux, à un tel point que cela leurrr parrraît norrrmal désorrrmais… Trrriste. »
Triste, mais aussi utile. Je n’ai pas été façonné dans ce moule et je serai pour ma part ravi d’aider les indécis à suivre la voie que j’aurai tout bonnement et simplement tracé pour eux. Je sais que la route sera longue pour moi, mais je ne doute pas qu’un jour, j’arriverai à mes fins.
Alors que nous nous rapprochions de manière un peu plus intime, je suis supris de me sentir troublé par cette proximité entretenue avec Phoenix. Je ne suis pas insensible au charme d’une jolie demoiselle mais je n’ai pas pour habitude d’être perturbé par mes propres émotions. J’imagine que trouver en quelqu’un une alliée potentielle me fait un peu tourner la tête, sans oublier que la jeune amie de mon frère a d’autres atouts non négligeables qu’il m’est difficile de ne pas remarquer. J’apprécie tout particulièrement – même si je ne l’admettrai jamais – ses cheveux aux reflets blonds qui encadrent son visage fin telle une crinière. Je trouve que cela lui donne encore plus de caractère et j’admets que ça ne me laisse pas indifférent. Par mes aïeux, si Grand-Père me voyait ainsi en train de minauder, que penserait-il ? Il s’agit bien là d’un des seuls sujets qu’il n’a jamais abordé avec aucun de nous, comme s’il savait que nous saurions nous tenir… Je repousse l’image de Kaspær dans un coin de mon esprit et tourne à nouveau vers la Gryffondor. Sans vraiment réfléchir, je me penche vers elle et effleure discrètement ses lèvres d’un baiser chaste et rapide avant de reprendre une posture un peu plus adéquate. Je n’ai jamais eu honte de mes émotions auparavant et je venais de décider en une fraction de seconde que cela ne serait pas le cas non plus la concernant. Je prendrai le temps de réfléchir à tout ça plus tard mais pour le moment, je ne regrette en rien mon geste et j’espère qu’il en est de même pour ma camarade.
Un peu troublé, j’essaye de me rappeler ses dernières paroles avant de renchérir en prenant une petite inspiration afin de me reconcentrer pleinement.
« C’est sûrrr, on ne peut pas appliquer les mêmes techniques surrr tout le monde, c’est pourrr ça qu’à côté de tout ceci il faut rrrester irrrréprochable pourrr que mêmes les plus dubitatifs n’aient rrrrien contrrre nous et surrrtout, prrrrogrrresser trrrès doucement, ne pas brrrûler les étapes. Je suis convaincu qu’en prrrocédant ainsi et en s’entourrrant des bonnes perrrsonnes, rrrien n’est impossible. Il faut juste du temps, un plan solide et surrrtout de grrrosses capacités de rrréflexion. »
Je sais que tout ceci peut paraître simpliste mais au final il n’en faut pas bien plus que ça pour se faire une place intéressante. Là où beaucoup échoue c’est qu’il ne faut pas se montrer impatient : s’il y a besoin de travailler une personne des années durant, eh bien il suffit de prendre son mal en patience et de continuer, inlassablement et sans rien laisser paraître. À partir du moment où le masque se fissure il est trop tard. Mieux valait donc jouer la carte de la sûreté.
« Il parrraît, répondis-je en fronçant le nez d’un air mécontent, d’aprrrès ce que j’ai entendu c’est une jeune de chez Poufsouffle. Je ne comprrrends pas vrrraiment la politique de cette école à ce prrropos. Le danger est bien réel, malgrrrré ce que veut nous fairrre crrrroirrre Londubat. »
J’hausse les épaules. Depuis le temps, les piètres tentatives des directeurs successifs pour s’occuper de Poudlard ne m’attristent même plus. La médiocrité est devenue reine au sein de cette école et plus rien n’y changera quoi que ce soit.
Toujours un brin troublé par ce qui s’était passé quelques minutes plus tôt je m’apprête à ré-aborder le sujet lorsque des bruits me parviennent du couloir. Je jette un coup d’œil à ma montre et hausse les sourcils, sincèrement surpris :
« C’est l’heurrrre du dîner, annoncé-je en me tournant vers Phoenix, le temps passe bien trrrop vite en votrrre compagnie Mademoiselle Rrrreyes ! »
Ce qui n’était pas faux. Je n’ai clairement pas vu ces heures passer et je me demande bien jusqu’à quand nous serions restés là si un bruit ne nous avait pas rappelé à l’ordre. C’est aussi cocasse que troublant, il faut bien l’admettre.
« J’espèrrre que je ne t’ai pas déçue, lancé-je le front plissé, à prrropos de l’entrrraînement je veux dirrre… Je ne sais pas si ma façon de fairrre était la plus pédagogique ni la plus adaptée. »
Je n’aimerais pas qu’elle trouve quelqu’un d’autre pour s’exercer ou bien qu’elle ne veuille plus me voir après ma petite échappée de tout à l’heure. Bien entendu, je ne suis pas en sucre et je m’en remettrai mais ce serait mentir de dire que cela ne m’embêterai pas un peu… Je rassemble rapidement mes affaires et vérifie que nous n’avons rien oublié dans la vieille salle de classe tout en attendant que Phoenix en fasse de même.
J’essaye de comprendre ce qu’il est en train de me dire mais de nombreuses questions me submergent. Je n’arrive en fait pas vraiment à visualiser comment cela fonctionne au juste la vieille magie. Autant c’était très clair quand il s’agissait des sortilèges informulés, autant là ça reste très vague et très obscure surtout. Et je ne blâme pas Hannibal pour ça, je sais qu’il fait son possible pour me faire comprendre les rouages de cette ancienne magie, mais ne la maîtrisant pas lui-même, je comprends que ce ne soit pas toujours facile à expliquer. Il continue à me parler de cette histoire avec Potter et le sort de protection de sa mère. Selon ce qu’il me dit, une fois que le sort est lancé, il est difficile de le contourner, raison pour laquelle le Seigneur des Ténèbres n’a jamais pu le vaincre. Pas de bol pour lui que l’une de ses nombreuses victimes soit suffisamment douée en magie pour réussir un tel tour. Il me relata la façon qu’il a eu de tenter de contourner ce problème, en se servivant du propre sang de Potter. Tout cela est d’un glauque, je ne vous explique pas. Je me dis que le mec s’est quand même pas mal acharné pour rien. A sa place, si je constatais que je ne pouvais pas le déglinguer le gamin, je laissais les autres le faire pour moi, il y en a bien un qui y serait arrivé. Et puis si la magie ne fonctionne pas, il y a d’autres façons de tuer quelqu’un. "Un bon poison aurait été plus efficace que toutes ces vaines tentatives !" Dis-je d’une voix un peu blasée. Je sais que c’est facile à dire maintenant que l’histoire est terminée, mais quand même on ne peut nier qu’il s’y est pris comme un manche le seigneur des ténèbres et qu’au lieu de vouloir faire compliqué pour démontrer qu’il était le meilleur sorcier de tous les temps, un coup en traître et il serait encore de ce monde ! Comme quoi parfois il vaut mieux s’asseoir sur son égo et jouer les salopards sans coeur. Ce n’est pa classe mais ça a au moins le don d’être efficace.
Je crois que je n’étais pas prête finalement de m’aventurer sur ce genre de conversation, bien trop complexe pour mon pauvre cerveau. C’est que je ne le stimule pas assez pour être honnête. Autant j’étais assez sérieuse dans mes études avant d’aller à Poudlard, autant j’ai tout laissé tomber quand j’ai vu la situation dans laquelle je me trouvais. Expatriée, sans argent, sans aucune réputation, dans une école pour pécores, j’avais définitivement touché le fond et j’avais la sensation qu’on m’offrait une pelle pour continuer à creuser. Et puis pour être honnête cela prend du temps de devoir magouiller pour obtenir ce que l’on veut. Je dois apprendre à tirer les bonnes ficelles, reconnaître les bons partis, savoir jouer sur les apparences, rester maîtresse de moi-même en toutes circonstances, c’est du boulot. Je pense que ça me sera plus utile que de connaître l’histoire de la Mandragore ou du château. Après, il est évident que ce n’est pas ici qu’on va apprendre ce genre de choses, heureusement qu’il y a des gens comme Hannibal pour relever un peu le niveau. Raison pour laquelle j’essaye de suivre au maximum même si ce n’est pas évident. L’idée de base est acquise, il faut être un sorcier pour pouvoir maitriser la magie traditionnelle. Là, il ne m’apprend rien. Mais visiblement ce n’est pas le cas de l’ancienne magie et c’est là où je ne pige pas grand chose. "Mais ça veut dire quoi ? Que les moldus pourraient la pratiquer aussi ?" Demandais-je d’un air choqué. J’ai du mal comprendre, je ne vois pas d’autres explications, parce que sinon ça serait un comble que ces êtres inférieurs puissent avoir accès à ce type de magie.
Hannibal continue sa petite explication et sans vraiment m’en rendre compte je bois ses paroles. Je ne comprends pas tout, certes, mais mine de rien ça reste un sujet intéressant. Peut-être l’est-il aussi parce que c’est lui. Mon dieu, ce serait d’un cliché si c’était vraiment le cas et il faudrait que je me reprenne. Hors de question de devenir une pauvre petite adolescente sans cervelle qui ne sait plus réfléchir dès qu’un garçon rentre dans sa ligne de mir. Je vaux mieux que ça et je pense qu’Hannibal mérite mieux également. Malgré tout, je continue à l’écouter sagement. Il m’explique que cette magie peut lier intimement deux personnes entre elles. Je dois avouer que j’ignorais tout cela et cela me choque un peu. Autant l’idée peut-être intéressante si c’est moi qui sauve la vie de quelqu’un, autant il est hors de question que je sois liée à quelqu’un d’autre sous prétexte qu’on m’aura sauvé la vie, et puis quoi encore ? ”Mais ça signifie quoi concrètement ? Est-ce que ça a un impact sur la vie des deux personnes ? Ou ils sont juste liés mais sans plus d’intérêt que ça ?" Si mes profs étaient ici ils ne me reconnaîtraient pas. Je n’ai jamais posé autant de questions en cours et pour cause, ce n’est pas aussi intéressant. Hannibal m’explique ensuite que comme n’importe quel sorcier, il pourrait faire appel à cette forme de magie sans même en être conscient, ce que je commence un peu à comprendre et j’imagine que ça explique comment Evans l’a utilisé, elle ne devait pas savoir qu’elle allait sauver son fils avec son sacrifice. ”Mais du coup Evans n’était pas consciente de ce qu’elle faisait … si ?" J’imagine que ce n’est pas une partie de l’histoire qui est connue, vu que la principale intéressée est morte en tentant de sauver son fils. Mais j’imagine qu’on peut le deviner, non ? Etait-elle une sorcière puissante ou plutôt banale ? J’avoue ne m’être jamais arrêté sur leurs histoires à tous, m’en moquant éperdument.
J’imagine sans mal que c’est un apprentissage de toute une vie et que s’il veut vraiment la maîtriser un jour, il va falloir qu’il se donne du mal. Mais j’ai confiance, il est plutôt bien entouré, s’il le voulait vraiment, je suis persuadée qu’il y arriverait. Me voilà devenue sa première supportrice, alors qu’au final je le connais à peine le mec. Pitoyable. Il faut que je calme mes ardeurs, ce n’est quand même pas le premier garçon qui me plaît, pourtant je n’ai jamais réagi de cette façon. C’est certes un très bon parti et je pourrais aisément me dire que quitte à tomber amoureuse, autant que ce soit d’Hannibal que du premier pécore du coin, mais tout de même, je n’ai pas prévu de tomber amoureuse, donc il faut que je calme le jeu, dans ma tête du moins. La discussion dévie sur un sujet beaucoup plus simple que le précédent. Les gens sont stupides et agir en moutons les rassure, on le sait, il faut juste faire avec et en profiter au maximum. Je hausse les épaules en souriant, si ça peut leur faire plaisir de se faire marcher dessus constamment, grand bien leur en fasse j’ai envie de dire. La suite est beaucoup plus perturbante et m’aide en rien à me donner envie de calmer le jeu. J’avais eu très envie de me pencher pour l’embrasser, qu’on se le dise, mais je m’étais retenue, un peu à contre coeur. Je ne voulais pas apparaître comme une fille facile - ce que je suis pourtant - ou lui donner envie de fuir. Mais j’avoue que je ne m’attendais pas à ce qu’il se penche pour m’embrasser. Le baiser est fugace et à peine prononcé, pour être honnête, mais bien existant malgré tout. Je reste sur ma faim, certes mais au moins c’est un début. C’est lui qui a ouvert le jeu et non moi. Je reste sans voix une fraction de seconde, ne sachant pas trop comment réagir à tout cela avant de me reprendre. Mes joues sont un peu chaude, j’imagine donc qu’elles doivent être un peu rosée, mais on aura qu’à mettre ça sur le compte de la surprise. Je ne peux m’empêcher d’esquisser un sourire en coin, satisfaite. Il m’a embrassé. Un baiser ne m’aura jamais autant perturbé que celui-là, pourtant il est bien l’un des plus chaste que j’ai reçu dans ma vie. Comme quoi Hannibal a vraiment l’art de me surprendre et de m’émouvoir, sans que je le veuille vraiment.
La discussion reprend après quelques secondes de silence, nécessaire pour qu’on se remette tous les deux de ce baiser. J’essaye de ne pas trop y penser sinon je sens que mon sourire pourrait s’agrandir plus et il est hors de question que je souris comme une débile. Je tâche donc de ranger cette histoire dans un coin de ma tête, me promettant d’y repenser plus tard. Je hoche la tête en l’écoutant. L’idée de base est intéressante et sur le papier, c’est très séduisant, mais est-ce si facile à réaliser ? Je ne pense pas. Malgré tout je le pense suffisamment intelligent et avoir suffisamment les pieds sur terre pour le savoir. Il fera le nécessaire pour parvenir à ses fins et je suis d’accord sur le principe, il faut savoir s’entourer des bonnes personnes. Pour l’hypocrisie, je le sais très doué, il sait cacher son jeu, ça ne sera pas un réel challenge pour lui. ”Je suis sûre que tu t’en sortiras très bien !" Je pourrais dire que je recommence à être cruche mais la vérité c’est que je le pense vraiment, au delà de ce que je peux ressentir pour lui. Je le sais équilibré et avoir les pieds sur terre. Je le sais patient et calculateur, il a tous les atouts qu’il faut pour parvenir à ses fins. Il m’apprend qu’il y a un loup garou dans l’école. J’avais entendu des rumeurs sur le sujet mais j’avoue que j’avais bien du mal à le croire. ”Si Londubat était un bon directeur, ça se serait depuis le temps ! Une poufsouffle ? Cette maison n’était déjà pas haute dans mon estime, mais elle ne fait que chuter d’instant en instant." Elle n’était déjà pas très haut, là elle creuse littéralement. Contente de ne pas avoir fini chez eux, je plains sincèrement cette pauvre Erin.
Je vois Hannibal regarder sa montre et m’annoncer qu’il est l’heure du repas. Déjà ? Je n’avais pas vraiment vu le temps passer et visiblement lui non plus, ce qui est plutôt une bonne chose. J’esquisse un sourire charmeur quand il me le dit. Il s’excuse à sa manière pour l’entraînement, comme si c’était de sa faute. C’est adorable de sa part de vouloir prendre la responsabilité de cet échec, mais il est malheureusement mien. Je ne sais pas comment je vais faire, mais il va falloir que je trouve une solution pour m’entraîner. Peut-être choisir un autre cobaye, Hannibal me trouble peut-être trop pour parvenir à mes fins. Mais je n’ai pas envie de le lui dire, parce qu’au fond de moi, même si je sais que ce n’est pas raisonnable, j’ai envie de continuer à avoir une excuse pour passer du temps avec lui. Je balaye ses excuses d’un revers de main ”Ne t’inquiète pas, j’imagine que ça arrive souvent au début. Il faut juste que je sois patiente et que je continue à m’entraîner, voilà tout !" Dis-je en souriant. Là où j’avais la mort dans l’âme au début, ce n’est plus du tout le cas, à croire que ce chaste baiser a balayé tout cela. Il rassemble ses affaires et je fais pareil. Je sais que ça sonne la fin de notre petit tête à tête mais comme je l’ai dit plus tôt, je reste sur ma faim et je déteste ça. Et vu que c’est de sa faute, j’estime qu’il me doit bien ça. Je pose mon sac sur la table, m’approche de lui et d’un geste assuré, je pose mes deux mains autour de son visage, me mets sur la pointe des pieds et je dépose mes lèvres sur les siennes. Là où c’était un baiser rapide et chaste la première fois, cette fois-ci il est beaucoup plus passionné. Je déteste être frustrée, vous comprenez. Je finis par m’éloigner, m’essuyant le bord des lèvres, avant d’attraper mon sac. ”Je n’aime pas le sentiment d’inachevé !" Me contentais-je de dire d’un petit ton mutin. Nous nous dirigeons tous les deux vers la sortie et je me sens presque pousser des ailes. Ce sentiment m’est étranger et je le trouve aussi agréable que perturbant. Je ne suis pas sûre en fin de compte que ce soit une si bonne idée que ça de traîner avec ce garçon. Pourtant, malgré tout, je continuerai à le faire...
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