Lara&Lulla ♦ My Loving Friend

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Voilà maintenant plus de quatre heures que Lulla était arrivée à Pré-Au-Lard. Elle avait eu le temps de faire beaucoup de choses, d'ailleurs, ne savant pas où se trouvait Meredith, ni même si elle était déjà arrivée. Certes, elle aurait pu très vite le savoir, mais elle avait tout simplement oublié de regarder dans la chambre temporaire de l'autre Rouge & Or pour savoir si il y avait ses affaires ou pas. Ce qu'elle savait, c'était seulement que la tente était vide lorsqu'elle y était entrée à son arrivée pour déposer son bagage lourd de quelques tonnes, au moins - Non, Lulla n'était jamais du genre à exagérer quoi que ce soit. Depuis qu'elle avait quitté Missie, jeune fille qu'elle ne connaissait pas en tant qu'élève du château mais qu'elle avait appris à connaître en tant que camarade de vacances durant les minutes qu'elle avait passée en sa compagnie, elle s'était mise à errer un peu partout dans le Camping et dans Pré-Au-Lard, pour voir comment les choses étaient agencées. Bien entendu, elle aurait très bien pu regarder sur le plan qu'on lui avait fourni à son arrivée aux Trois-Balais, mais elle préférait de loin prendre ses marques dans la vie réelle, et non essayer de s'en sortir avec un bout de papier. L'orientation, c'était son truc, mais il fallait avouer qu'elle n'aimait pas vraiment garder le nez collé à sa feuille en marchant au hasard : ce qu'elle adorait était l'observation, pouvoir regarder ce qu'il se passait autour, les gens qui s'installaient au Camping ou dans le village, les préparatifs, les personnes parlant de la finale ... Les rires, les conversations, les retrouvailles des élèves, aussi. Tout ce qu'elle avait vu en tant que spectatrice la ravissait. Après tout, elle aussi avait des gens à revoir, et ces visions ne faisaient qu'accentuer l'envie de serrer les gens qu'elle aimait dans ses bras. C'était d'ailleurs le but de son expédition près du lac, hormis le fait, qu'elle voulait voir à quoi ressemblait le château et les environs, vu de ce côté là de la berge. Il n'était presque pas visible, seulement le haut de la tour d'Astronomie se voyait bien, sinon, il était caché par des collines et des bâtiments. Mais rien que le voir fit naître dans ses yeux une myriade de petites étoiles: elle était tellement bien au château que jamais elle ne voudrait le quitter. Pourtant, elle savait que ce souhait était utopique: dans deux ans, elle devrait dire adieu à tout ça, et dans un an, elle perdrait Lara.

Lara. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle était en train d'attendre près du lac. Ne sachant pas très bien quoi faire pour retrouver sa meilleure amie, elle lui avait envoyé un hibou mentionnant qu'elle aimerait la retrouver près du lac à la tombée de la nuit : elle aimait beaucoup le ton que prenait le ciel lorsque le soleil disparaissait peu à peu derrière les nuages, et aimait partager ce moment avec la brune qu'elle chérissait de tout son coeur. La Di Cavour lui avait d'ailleurs répondu en lui confirmant qu'elle serait là. Elles se connaissaient depuis bien avant l'école, ou du moins, l'été précédent. Pour Lulla, cela semblait une décennie. Comme si elle avait toujours connu Lulla. Elle ne s'imaginait pas devoir l'enlever de sa vie, et la voir pratiquement tout le temps pendant deux mois lui faisait véritablement plaisir.

Encore une fois, la deuxième Lionne était en retard. Si elle ne la connaissait pas aussi bien, Lulla aurait été irritée, mais elle s'y attendait. Tout lui semblait beau, acceptable. Elle était à Pré-Au-Lard, un des lieux qu'elle chérissait le plus, dans une période qu'elle aimait tout autant, entourée de la plupart des gens qu'elle fréquentait: quoi de plus enthousiasmant ? C'est sur cette pensée que, comme une fleur, sa meilleure amie débarqua. Elle ne l'avait pas vue depuis à peine quelques jours, mais pour la Caldin, cela lui paraissait des mois, tellement elle en avait perdu l'habitude, avec le château. Se levant de la pierre sur laquelle elle s'était assise, et qu'elle trouvait, somme toute, assez confortable, elle lui sauta dessus, ses cheveux roses virevoltant tout autour de son visage, un grand sourire éclairant celui-ci.

" Je te pardonne ton retard pour cette fois, parce que tu m'as quand même manqué. "