Sisters stick together

Une sortie avec sa sœur. SA SŒUR. Cela pouvait représenter la normalité, une habitude… mais c’était bien quelque chose de spécial pour Irina qui n’avait jusqu’alors vécu que pour le Quidditch et la carrière. La vie lui réservait, depuis l’année dernière, un nombre incalculable de surprises….et passer du temps avec sa sœur - qui était devenue sa collègue de boulot – était l’une des choses qu’elle n’aurait pas imaginé faire aussi régulièrement. Les deux jeunes femmes s’étaient plongées dans l’ambiance de Pré-Au-Lard, annonçant déjà la période d’Halloween tant attendue (ou redoutée, selon le point de vue…). Un plaisir de s’échapper un peu du château même si Irina ne se sentait pas parfaitement délestée de son rôle de prof. Les yeux des deux jeunes profs trainaient quand même en direction des quelques élèves présents… un réflexe qu’il était bien difficile de lâcher en présence d’étudiants.

Entendre Yarah lui dire de regarder dans une direction précise poussa Irina à tourner les yeux vers la vitrine et ce qu’elle lui montra lui donna envie de rire. Elle n’avait pas plus kitch, bien sûr ! Mais la mignonnerie de l’instant était bien présente. Irina aurait pu se moquer de Yarah si elle ne comprenait pas parfaitement le ressenti de sa sœur. Elle pensait à sa fille… une petite qu’elle laissait derrière elle au profit du boulot (tout comme Irina l’avait fait avec Bianca…) et dont elle ratait sûrement un bon nombre de nouveaux progrès. Yarah n’en montrait rien, pour l’instant, mais Irina ne cessait de se demander si le déchirement était aussi profond qu’il l’avait été pour elle, l’année dernière, alors que Bianca n’avait pas encore l’âge d’être à Poudlard. Préférant ne pas y venir tout de suite, elle haussa les épaules avec un petit sourire en la suivant à l’intérieur de la boutique. Des tas et des tas de petits objets magiques et non magiques faisaient clairement envie, mais Yarah suivit son instinct, achetant finalement la licorne qu’elle avait vue en premier. Irina, de son côté, jeta son dévolu sur 5 petits bracelets composés d’un cordon noir et d’une petite pierre qui changeait de couleur en fonction de l’envie de la personne qui le portait. Puis, elle énonça à Yarah : « Emma, Livia, Talia, Sanela et Bianca. Le compte est bon ! Honneur aux filles…aux cousines. » Bien sûr, Irina savait que la petite Talia était encore jeune, qu’elle n’allait pas la voir tout de suite, au même titre que les jumelles, et que donc, elle ne pourrait rien lui offrir dans l’immédiat, mais elle glissa tout de même le petit sac dans sa poche, bien décidée à faire choisir à ses nièces – ainsi qu’à sa fille – un petit bracelet.

A la sortie de la boutique, Yarah lui proposa quelque chose qui lui fit bien plaisir et c’est avec amusement qu’elle répondit : « Hum, tu me demandes si j’ai envie d’une bieraubeurre, mais je sais parfaitement que TU as envie d’une bieuraubeurre et que tu attends que je te dise oui. Alors OUI, allons-y ! J’ai des choses à te raconter… en plus. » Irina imita sa sœur et lui attrapa le bras pour l’emmener vers les Trois Balais, le petit stop de leur moment qui ne faisait que commencer. « Tiens, regarde ! Là-bas, ça me semble pas mal pour éviter les oreilles indiscrètes ! » C’était mieux que rien, en tout cas. Irina traîna sa sœur vers une table un peu à l’écart et qui n’avait pas encore de voisins et le serveur leur demanda ce qu’elles voulaient alors qu’elles avaient à peine eu le temps de s’asseoir. La bieuraubeurre était commandée, la licorne et les petits bracelets bien en poche. Irina lança alors la conversation en disant : « Jackob t’a donné des nouvelles récentes des petits ? » Irina croisa les doigts de ses deux mains sur la table, attendant de pouvoir avoir un verre devant elle pour occuper ses doigts. « Il va bien, lui aussi ? » Le regard inquiet ne pouvait pas échapper à Yarah. La jeune femme comprendrait sûrement qu’Irina faisait référence à l’attentat qu’il y avait eu au Ministère. Son beau-frère y travaillait… Que Yarah ne lui dise rien à ce propos était en soit une bonne nouvelle, mais Irina préférait s’en assurer, attendant que sa sœur lui en dise plus. De son côté, elle avait aussi beaucoup de choses à dire à sa sœur, mais parler et se dévoiler n’était pas quelque chose d’habituel, chez Irina ; Lancer la conversation vers Yarah était une parfaite entrée en matière.