Et avec ça, un verre de lait ? ft. Blake S. Lennox

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Blake S. Lennox & Ula O'Domhnaill

Et avec ça, un verre de lait ?

Attraper un verre de 50cl, le placer sous le robinet, le pencher légèrement, tirer sur la poignée, laisser doucement s'écouler le liquide d'or, retirer le trop plein d'écume et servir le tout. Voilà ce que l'irlandaise faisait depuis ce matin. Servir des pintes de bière et de bieraubeurre à la chaîne. Il y avait du monde ce jour-là dans la taverne et le boulot ne manquait pas. De temps à autre elle passait un coup d'éponge sur le comptoir mais des années d'alcool et de houblon coulant sur le bois avaient imprégné le plan de travail qui restait toujours un peu collant malgré les nettoyages et les désinfections permanentes. Bref, la journée battait son plein.

Ula jonglait avec les verres et zigzaguait entre les tables, un plateau toujours plein à la main. Elle prenait les commandes, servait, ramassait l'argent et engueulait les clients trop bourrés ou voulant faire crédit auprès du patron. Manque de bol, le bouledogue irlandais veillait au grain. Une salopette en jean noire trop grande et un pull vert canard lui aussi trop grand, la jeune femme semblait sortir d'une autre époque. Sa paire de vans trouées aux pieds, elle était à son aise.

Le rush, l'adrénaline, les situations stressantes, c'était un peu son pécher-mignon. Elle aimait courir partout, devoir faire des tournées en un temps record, les engueulades avec les clients relous, les rushs du matin pour que tout soit prêt pour l'arrivée des premiers clients. Elle aimait aussi rentrer dans son placard de Pré-au-Lard, prendre une douche bien chaude pour laver tous les soucis de la journée, et se coucher en étant bien fatiguée pour profiter d'un sommeil suffisamment réparateur pour renchainer sur la journée du lendemain.

L'irlandaise avait aussi bonne mémoire et avait tendance à se souvenir de chacun de ses clients. Elle se souvenait généralement de ce qu'ils avaient l'habitude de prendre, et si au bout de deux ou trois verres ils commençaient à être quelque peu bourrés. Pourtant, à chaque nouveau client, l'irlandaise voyait en lui un nouveau défi, une nouvelle personnalité à cerner. Une grosse voix l'arracha à ses pensées.

- "Hé, serveuse ! Une autre !" - dit-il sans lever la tête vers l'irlandaise

Elle se tourna vers lui et reconnut le client. Oh et elle l'identifia très rapidement. Ce type était déjà venu une fois et, bourré, avait tenté d'importuner la jeune femme. Mauvaise idée. Elle s'approcha alors de lui et se pencha vers son interlocuteur.

- " Ben alors... Je croyais que tu avais compris la leçon la dernière fois, non ? "

Le type releva la tête et offrit un visage boursouflé et rougit par l'alcool. Ses yeux s'écarquillèrent en voyant la brunette et d'un bond il se releva. Essoufflé par cet effort soudain, il fouilla ses poches et balança une poignée de monnaie sur la table, attrapa son sac et quitta la taverne en bousculant l'un des clients en passant.

- " C'est ça ! Et remets pas les miches ici sinon je te découpe en quatre ! " - beugla t-elle à travers la taverne.

Le volume sonore étant tellement fort à cet instant, que peu remarquèrent la fuite du couard face à la serveuse. Cette dernière, satisfaite de son action, éclata de rire et déclara tournée générale à tout ceux qui l'entendraient.

Ce boulot, c'était ce qu'elle aimait, et parfois elle se rendait compte que pour rien au monde, elle ne souhaiterait l'échanger.

Un calme relatif étant revenu, elle retourna à ses affaires, sans noter l'arrivée d'une personne en particulier... C'est en se retournant qu'elle le remarqua face au comptoir, et, dans un élan de bonne humeur, lui demanda :

- " Je te sers un verre de lait ? " - dit-elle sur un ton qui se voulait humoristique et taquin.

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Ula & Blake

Et avec ça, un verre de lait ?

La reprise n'avait pas été facile, mais après quelques jours pour se remettre dans le bain, j'étais de nouveau totalement opérationnel ! Il ne faut pas croire qu'il n'y a que les gamins qui ont dû mal à reprendre les bonnes vieilles habitudes après 2 mois de vacances, les adultes aussi. J'ai passé 2 mois à faire tout et son contraire, mais absolument pas de soin quelconque, alors vous pensez bien que ça fait bizarre de se lever tôt pour soigner les petits bobos du quotidien. Bon, je mens, j'ai pratiqué quelques sorts de soin mineur par ci par là mais rien de bien sensationnel. Mais heureusement que la reprise était somme toute assez calme, j'ai pu me remettre correctement dans le bain ! J'ai croisé mes habitués, moins nombreux que les années précédentes j'ai remarqué. Pour certains, c'est plutôt bon signe, ça tend à prouver qu'ils ont progressé dans certaines de leurs peurs et qu'ils vont beaucoup mieux aujourd'hui, pour d'autres c'est plus étrange. Certains suivent un traitement lourd, dû à des malades génétiques, s'ils ne sont pas venus me voir cela signifie qu'ils ont quitté Poudlard. Et c'est bête à dire parce que je ne les connaissais pas forcément personnellement tous, mais ça fait quelque chose de se dire que je ne les reverrais jamais. Est-ce qu'ils vont bien ? Est-ce qui ne leur ait rien arrivé ? Je sais qu'Isidore a décidé de quitter volontairement le château pour retourner dans le monde moldu. C'est son choix, j'espère murement réfléchi. Je sais qu'on n'est pas tous fait pour vivre dans ce monde, c'est comme ça. J'ai cru comprendre qu'il n'était plus heureux ici, qu'il ne trouvait plus sa place, j'espère qu'il la trouvera ailleurs. Sa mère sera au moins soulagée de l'avoir de nouveau avec elle et pourra veiller sur lui. Mais pour les autres, je n'en ai aucune idée, je suppose qu'à l'occasion, je poserai la question à leur directeur de maison, histoire de voir s'ils en savent plus !

Aujourd'hui c'est la première sortie à Pré-au-Lard de l'année et je dois avouer que je suis plutôt emballé à cette idée. En général en début d'année, je peux profiter d'une sortie, en hiver c'est un peu plus compliqué et je peux de nouveau y retourner vers le printemps - été dans le froid nous quitte enfin. J'ai eu quelques malades, mais rien de bien grave. Une crise de foie, une farce qui a mal tourné et une mauvaise chute. Cela m'a permis de bien combler ma journée et de me laisser le champ quasiment libre pour le reste de la journée. Je suis passé voir Aaron pour papoter un peu et puis vu qu'il n'était pas motivé à m'accompagner, je suis allé à Pré-au-Lard seul. Je croiserais bien quelques profs dans le coin, je suis sûr qu'Irina est fourrée au magasin de Quidditch ! Le temps est assez clair pour la journée et ça fait du bien de marcher tranquillement dans les rues du village. Je croise quelques élèves avec qui je papote un peu, ils me racontent leurs vacances, on échange quelques plaisanteries et on se sépare. Je les aime bien ses gamins, ce sont de chouettes gosses pour la plupart ! Il y a toujours une ou deux exceptions, mais c'est surtout à cause de l'éducation. Les gamins vont forcément avoir des idées de merde si leurs parents sont un peu débiles à la base. Mais soit disant qu'on ne peut pas dire ça comme ça. Enfin bref ! Je croise même Tasha avec ses copines. Je lui fais un signe de la main mais sans plus, je ne veux pas la déranger avec ses amies. Je m'engouffre aux Trois Balais, prêt à être accueilli comme il se doit par la pétillante Ula ! Je m'installe au bar, comme à chaque fois et j'attends qu'elle se retourne pour remarquer ma présence. Je ne suis pas du genre petit gabarit, on sait rapidement que je suis là ! "Allez chiche !" Dis-je en plaisantant. J'aime bien le lait, alors en vrai, je m'en tamponne, ça me changera. "Si t'as les petits gâteaux qui vont avec, tu seras un ange !" Repris-je en lui lançant un clin d'oeil. Le fait que j'ai arrêté l'alcool depuis 2 ans et demi ne lui était pas inconnu. Je ne suis pas discret sur le sujet, c'est plutôt une belle fierté d'avoir pu arrêter. Evidemment ça aurait été cool que je ne tombe pas accro, parce que parfois ça me manque un peu, de boire un verre ou deux, sans tomber dans l'excès. Mais je ne le ferais pas, parce que même si je me sais fort, on ne sait jamais. Rien ne me dit que je ne perdrais pas le contrôle sans le vouloir et je n'ai aucune envie de mettre la vie de ces gamins en danger à cause de mon inconscience. Et puis c'est suffisamment compliqué avec ma fille pour en rajouter une couche.

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Blake S. Lennox & Ula O'Domhnaill

Et avec ça, un verre de lait ?

Ula et Blake se connaissaient plus ou moins depuis que l'irlandaise avait accepté et commencé son job aux Trois Balais. A chaque fois qu'il venait, il ne prenait pas d'alcool. Bien sûr cela l'avait titillée et sa curiosité l'avait poussée à lui poser la question fatidique : pourquoi venir dans un pub et ne pas prendre une goutte d'alcool ? Sa réponse fut tout à fait admirable et l'irlandaise avait pris un coup ce jour-là. Il avait lutté contre son alcoolisme, pour lui et pour son entourage. Quoi de plus inspirant qu'un tel redressement face aux vices de l'alcoolisme ? Elle n'avait malheureusement pas le même tempérament et encore moins la volonté de vouloir s'en sortir. Ils étaient devenus amis et Ula avait un jour fini par lui parler de son passé à elle. La perte d'Isaac, ses cicatrices et son alcoolisme notoire.

Elle avait commencé à boire réellement à Poudlard sous la mauvaise influence de certains copains. Enfin, selon ses dires. La plupart de son groupe d'amis avaient eu tendance à penser que la Gryffondor ÉTAIT la mauvaise influence. Mais ça, Ula ne l'admettrait jamais. Fierté oblige et mauvaise foi assurée. Néanmoins, son débit de boisson était restreint. C'est en rentrant à la fac que les choses s'étaient gâtées. Ula prenait goût aux sorties, aux soirées et autres évènements donnant libre court à quelques beuveries intéressantes.

Son cas s'était nettement aggravé après la mort d'Isaac. Elle buvait sans s'arrêter, s'enfermant chez soi et ne mangeant que quelques bols de riz blancs pour caler son estomac tout en déambulant comme un zombie chez elle à la recherche d'une quelconque occupation. Même ses potions ne l'attiraient plus, si bien qu'il avait fallu jeter bon nombre d'ingrédients périmés... Depuis, elle avait tenté de ralentir la chose, repassant à son rythme universitaire. Pas glorieux mais un peu mieux. Alors Ula prenait sur elle lorsqu'elle sentait les coups de blues arriver. C'est la manière 'jolie' pour parler de rechute. Depuis son arrivée à Pré-au-Lard, elle allait mieux et boire n'avait plus une connotation de cache-misère mais désormais de plaisir.

Devant la réponse enjouée de Blake, Ula attrapa une bouteille de lait frais dans le frigo du bar et en rempli un verre entier. A côté, sur une petite assiette brune, elle déposa quelques biscuits afin de pousser la blagounette jusqu'au bout.

- " Monsieur est servi ! " - dit-elle en ricanant.

Néanmoins, en voyant le lait bien frais, elle fut prise d'une envie de produits laitiers. Après tout, elle courait partout depuis le rush du soir et avait le gosier bien sec si bien qu'elle se versa un verre à son tour. Elle contempla quelques secondes le blanc immaculé de la chose et l'avala d'un trait.

- " C'est pas si désagréable que ça en fait... " - ajouta-t-elle, une moustache blanche bien en évidence.

Elle passa le dos de sa main sur ses lèvres afin d'en retirer la moustache. Finalement, c'était surtout la fraîcheur du breuvage qui lui avait fait un bien fou. Ula s'accouda alors en face de l'infirmier et croisa les doigts.

- " Alors, ça donne quoi cette rentrée ? Pas trop de boulot ? " demanda-t-elle.

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Ula & Blake

Et avec ça, un verre de lait ?

Je l'aimais bien cette Ula, elle était rafraichissante. Oh évidemment, elle avait des problèmes comme n'importe qui et comme tout un chacun, il y avait des jours avec et des jours sans mais dans l'ensemble, c'était une jeune femme plein d'énergie à qui il ne fallait pas se frotter. On pourrait croire que sa petite taille et son allure fluette ne ferait peur à personne mais son côté irlandais compensait pour le reste, croyez le bien. Je l'ai vu plus d'une fois virer des clients trop alcoolisés qui étaient allés trop loin et ils ne revenaient jamais demander leur reste. Personnellement ça me faisais bien marrer, surtout parce que d'une part, j'ai été déjà ce genre de client relou par le passé et d'autre part, parce qu'aujourd'hui ça ne risque pas de m'arriver et c'est tant mieux. Oh qu'elle me vire parce que je la saoule, c'est possible, mais ça ne viendra pas de l'alcool, ça vous pouvez en être sûr. Je n'ai pas touché une goutte d'alcool depuis 2 ans et demi et je m'y tiens. Certains verraient d'un mauvais oeil que je fréquente quand je le peux les trois balais ou n'importe quel autre pub mais pas moi. Je n'ai rien contre ce genre de lieu, bien au contraire, c'est souvent là qu'on rigole le plus. Alors certes la tentation est beaucoup plus grande ici, c'est évident, mais ce n'est pas en fuyant le problème que je vais le régler. Je ne dis pas, au début je n'y allais pas, parce que je ne me sentais pas apte à pouvoir tenir le coup face à la tentation. Mais aujourd'hui, j'aime à croire que je suis capable de passer une soirée avec des amis qui boivent, dans un lieu dédié à cet effet où je ne ressentirais pas l'envie. Oh je ne dis pas, parfois je me dis qu'un verre ne me tuerait pas et que je ne suis plus dans le même état d'esprit que quand j'ai plongé dans l'alcool, mais j'ai fait trop de chemin pour prendre le risque. Je pourrais peut-être reboire comme avant, sans excès, comme je pourrais retomber dans ce travers et je n'offrirais pas ce spectacle aux enfants et surtout pas à ma fille. Je me suis fait la promesse que jamais elle ne me reverrait dans cet état là et je tiens à la respecter. Au moins j'en aurais tenue une, c'est toujours ça de pris, même si ça ne me rachètera pas pour le reste.

Je prends la plaisanterie au vol et mets au défi Ula de me servir un verre de lait, avec des gâteaux. On n'est pas encore à Noël mais on peut bien se faire un petit plaisir, non ? Ula me prend au mot et me sert un grand verre de lait et décide de m'y accompagner à son tour. Et dieu qu'elle a une grande descente, je n'aimerai pas la faire en vélo, croyez le bien ! "Quelle descente !" Dis-je en plaisantant. Il vaut mieux que ce soit du lait que de la bière ou de l'alcool plus fort. C'est meilleure pour sa santé. "Et c'est bon pour la santé !" Bon après certains ne digèrent pas bien le lait et là je veux bien croire que ça ne soit pas particulièrement top pour la santé mais j'aime à croire que ce n'est pas le cas de Ula. Elle s'essuie les traces de lait qu'elle a sur la lèvre supérieure et me demande comment c'est passée ma rentrée. Je m'accoude confortablement contre le comptoir tout en attrapant mon verre de lait. "Ecoute pour le moment c'est assez tranquille. Je ne doute pas que le rythme va augmenter au fur et à mesure que le froid va arriver et les entraînements et matchs de quidditch mais pour le moment c'est une reprise en douceur !" Lui répondis-je avec le sourire. J'espère que cette année va être encore plus tranquille que l'année dernière et que notre cher directeur aura décidé d'arrêter de prendre des initiatives maladroites. Je sais que ce n'est pas un mauvais bougre et qu'il essaye vraiment de bien faire mais j'aimerai qu'on soit avisé de ses idées en avance, juste histoire de pouvoir le conseiller au mieux. Après tout, on forme tous une équipe, autant agir comme tel. "T'as pris des vacances ? Et le retour des élèves t'enchantent-ils ?" Lui demandais-je en souriant.

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Blake S. Lennox & Ula O'Domhnaill

Et avec ça, un verre de lait ?

Tiens c'est vrai ça.... Avait-elle eu des vacances cette année ? Des vraies vacances ? Pas tellement en soi. Elle était retournée chez ses parents à Dalkey et elle avait fait ce qu'elle savait faire de mieux : servir des pintes. En y réfléchissant, elle n'était jamais partie en vacances. Même avec Isaac d'ailleurs. Avant l'accident, ils mettaient drastiquement de côté pour pouvoir s'acheter un appartement et partir en vacances à l'autre bout du monde.

- " Des vacances ? Je ne sais pas ce que ça veut dire... " dit-elle en riant. - " Je suis partie chez mes parents à Dalkey pour les aider au pub familial. Là-bas l'été c'est la saison du tourisme donc c'est le moment où ils ont le plus de monde. "

Et pour les élèves, était-elle prête ? Oui et non. En fait, elle était habituée et ils n'osaient pas trop venir l'embêter durants son travail, d'une part parce qu'elle avait autre chose à faire, et d'une autre part parce qu'ils savaient pertinemment que c'était tout bonnement une mauvaise idée. Ni plus, ni moins. Après, en y réflechissant, d'aussi loin qu'elle se souvienne, elle n'avait pas tellement eu de problème avec les élèves, au contraire. Parfois même, il y avait eu des rencontres enrichissantes comme Prudence. D'ailleurs, comment vivait-elle sa rentrée ? Ula espérait que tout se passerait bien pour elle. D'autant plus qu'elle aurait de très bons professeurs cette année, comme Nathanael.

- " Les élèves... Je dirais que leur retour m'enchante d'une certaine manière oui ! Je préfère mille fois les avoir eux, leur tasse de thé ou leur bierreaubeurre que les ivrognes habituels. Et puis ça me rappelle des souvenirs. " dit-elle en haussant les épaules.

Elle ne cesserait jamais, sans doute, de le ressasser, mais elle avait aimé Poudlard. Son ambiance, sa magie omniprésente, cette atmosphère inégalable... L'irlandaise avait surtout une préférence pour la période d'Halloween. Les banquets étaient splendides et les citrouilles volantes valaient le détour.

- " D'ailleurs, tu avais été à Poudlard non ? Je ne me souviens plus... " demanda-t-elle.

Quand la jeune femme avait été envoyée chez les Gryffondor, personne ne fut étonné. Le Choixpeau n'eut même pas le temps de toucher à ses cheveux que la décision fut prise instantanément. Certains disaient même qu'il était impossible que ce soit une autre maison. Aucune n'aurait convenu... Et aucune n'aurait pu la supporter sans doute. Quelle autre maison aurait accepté de repeindre les murs de la salle commune en secret après une expérience une fois de plus ratée ? Sans doute pas les Serpentard en tout cas... Elle songea, l'air rêveur à ses années d'études.

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Ula & Blake

Et avec ça, un verre de lait ?

Il fut un temps où moi aussi j'ignorais ce que le mot vacances voulait dire. Mais il est vrai que depuis que je travaille à Poudlard, j'ai tendance à me rappeler sa signification et j'aime bien, on ne va pas se mentir. Bon la première année a été naze parce qu'on était envahie par des mangemorts, mais l'année suivant a été plutôt tranquille. Bon, je ne prétends pas que notre directeur n'a pas fait un peu n'importe quoi, mais j'imagine que ça n'a pas été facile pour lui et qu'il a fait comme il a pu. Je n'ai pas envie de lui jeter la pierre, je ne sais pas ce que j'aurai fait à sa place. Certainement pas comme lui, ça je le sais, mais j'aurai pu faire d'autres petites conneries aussi. Parfois il nous passe des idées aberrantes dans la tête sans qu'on comprenne pourquoi. C'est en tout cas ce que j'ai envie de me dire. "Barman de génération en génération à ce que je vois !" Dis-je en souriant. Je n'ai pas suivi les traces de mon père personnellement, mais par contre j'ai suivi d'une certaine façon celles de ma mère, il faut croire que l'image que nous renvoie nos parents peut parfois nous guider dans nos propres choix. Je ne me voyais pas joueur professionnel, comme l'a été mon père, avant de se blesser, mais je me voyais parfaitement soigner les gens, comme le faisait ma mère. Alors évidemment étant moldue, on n'a pas les mêmes techniques, mais l'idée de base reste la même. Je n'ai jamais été très proche de mon père, raison pour laquelle je n'ai jamais persévéré dans le Quidditch. Ca et le fait que je pense sincèrement que je n'avais pas le même niveau que lui. On ne va pas se mentir, je n'ai pas le gabarit pour le quidditch et j'aimais pas suffisamment ça pour me donner à fond. C'était amusant et j'ai passé de super moment, mais j'aspirais à autre chose et je suis satisfait de mon choix ! Et elle, l'est-elle ? "Une envie profonde de faire le même taff que tes parents ou c'est le premier truc qui t'es tombé sous la main après tes études ?" Lui demandais-je, curieux.

Je lui demande si elle est prête à revoir la bouille des gamins. Ce sont de chouette gosses dans l'ensemble, même si certains se laissent un peu trop influencer par leurs parents, il est difficile de les juger pour le moment. Je suis bien conscient que certains vont mal tourner et qu'ils vont avoir des idées tordues, comme leur famille, mais dans l'ensemble, j'espère que beaucoup deviendront de bonnes personnes. J'imagine qu'il faut de tout pour faire un monde, certains s'en sortiront très bien, d'autres un peu moins bien. Certains vont galérer toute leur vie et d'autres faire des choses extraordinaires. Je sais qu'en général, ils se comportent assez bien dans mon infirmerie. Vous allez me dire, ils n'ont pas vraiment le choix s'ils veulent être soignés. Bon évidemment, je ne vais pas arrêter de les soigner parce que ce sont de petits merdeux, mais je ne vais pas les laisser faire leur loi sous prétexte que je ne suis pas un prof. Je suis un membre du personnel, j'ai autant le droit de les recadrer si le besoin s'en fait sentir et prévenir leur directeur de maison si vraiment ils vont trop loin. Mais je suis curieux de savoir comment ils se comportent ici. Après tout, ils ne peuvent pas être collé ici, sauf s'ils font n'importe quoi devant leurs professeurs. Visiblement ça à l'air de bien se passer, tant mieux. Elle me pose une question assez amusante. En soit je pourrais venir d'une autre école, ce n'est pas impossible, mais je suis écossais de base, je suis forcément allé à Poudlard quand j'étais gamin. Après je sais que je parle beaucoup de ma mère et de mes origines, on peut donc se dire que j'ai été dans une école, en rapport avec Hawaii, mais non. "Team Gryffondor mon chou !" Lui dis-je en souriant. J'aimais bien ma maison et pas uniquement parce qu'elle était aussi celle du trio de choc. J'ai toujours été fière d'être gryffondor, parce que j'aimais les valeurs de ma maison. "T'as été dans laquelle ?" Lui demandais-je curieux.

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Blake S. Lennox & Ula O'Domhnaill

Et avec ça, un verre de lait ?

Toute sa vie avait été régie par l'alcool, de près ou de loin. Son père était un alcoolique notoire, son grand-père l'était aussi et ses arrières-grands-pères tout autant. Ce n'était pas un alcoolisme que l'on pouvait considérer comme négatif. Il n'y avait jamais eu d'accident, et cela se limitait à parfois quelques cuites. Ula avait simplement dépassé de très loin tous les records familiaux, et non sans honte pour sa mère. Après tout, qu'est-ce qui était pire que d'avoir une fille buvant trop, se laissant emporter par les flots trop tumultueux de la vie ? Pas grand chose en l'état actuel des choses. Brenna avait plusieurs fois tenté d'expliqué à sa fille que, non, boire comme un trou ne faisait pas d'elle quelqu'un de plus costaud ou de plus résistant face aux épreuves de la vie, au contraire. Au contraire... Parfois, il arrivait au couple O'Domhnaill de se demander si un autre boulot aurait pu éviter à l'irlandaise de s'échouer lamentablement contre les degrés parfois trop puissants. Peut-être que s'ils avaient ouverts une librairie, les choses auraient été différentes ?

A y réfléchir, peut-être pas finalement. Les pubs, les tavernes et autres gargotes étaient dans le sang de la famille d'Eliott depuis des générations, même s'il s'agissait de lieux moldus. Le couple avait été prédestiné à ouvrir un établissement à leur tour. Il en serait sans doute de même avec Ula. C'était peut-être pour cela qu'elle avait décroché de ses études : le fil inextricable du destin. La jeune femme avait failli rompre ce fil pour tisser le sien mais son sang avait persévéré à la pousser vers la boisson et le service...

- " Mon père et ses ancêtres ont plus ou moins toujours été dans le milieu oui. Je crois que je n'ai pas pu lutter contre ça. J'ai fait cinq ans d'études des potions, j'étais pas mauvaise. Mais on revient toujours à ses origines comme on dit ! " dit-elle sur un ton faussement enjoué. - " Et toi alors, qu'est-ce qui a fait que tu as voulu aider les gens ? " - s'empressa-t-elle d'ajouter pour changer de sujet.

D'aussi loin qu'elle se souvienne, l'irlandaise n'avait jamais eu la moindre idée de ce qu'elle souhaitait faire en étant grande. A l'école, la question l'agaçait plus qu'autre chose. Elle ne comprenait pas non plus comment on pouvait avoir la certitude que l'on allait faire le travail de ses rêves un jour. Cela lui semblait être une idée totalement abstraite. Pourtant certains y étaient parvenus, difficilement ou non. Elle, elle avait simplement suivi la voie de la facilité. Les potions, c'était la seule matière dans laquelle elle s'en sortait parce qu'elle appréciait la chose. C'était aussi simple que cela. Aujourd'hui, Ula pensait souvent : "j'ai raté le tournant." En fait, elle avait plus ou moins tout loupé. Mais c'était comme ça après tout.

Elle admirait les personnes comme Blake qui semblait s'épanouir dans leur travail, qui avait trouvé la bonne voie et qui trouvait un certain équilibre. Ce n'était pas une chose aisée mais quand on y arrivait, on semblait être un héros aux yeux des gens qui n'avaient pas trouvé leur "vitesse de croisière".

- " C'est vrai ?? J'y étais aussi ! Je ne pense pas que nous ayons été camarades durant les mêmes années... Loin de moi l'idée de dire que tu es vieux hein, mais pas loin non plus. " - ajouta-t-elle en ricanant, l'air taquin. - " La meilleure des maisons ! La plus cool aussi. "

Ula gloussa, ressassant quelques souvenirs éparses...

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Ula & Blake

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Revient-on toujours aux origines ? Peut-être, peut-être pas. Pour être honnête, je n'en suis pas si sûr qu'elle. Non pas que ça n'arrive pas, bien au contraire, mais je ne pense pas que ce soit une généralité. Je sais que certains voient comme une tradition de reprendre l'entreprise familiale et si c'est leur voeu le plus cher, j'en suis ravi pour eux. Mais cela ne doit pas devenir une obligation et un poids à porter. Aujourd'hui, nous vivons beaucoup plus longtemps, cela signifie donc que nous travaillons aussi plus longtemps. 40 ou 50 ans dans un métier qu'on n'aime pas, ça doit être un sort bien cruel je trouve. Après je peux comprendre que la pression familiale soit si grande qu'il est difficile de s'y soustraire, mais je trouve ça triste pour les personnes qui y sont contraintes et je souhaite qu'elles trouvent le bonheur ailleurs. Mais je sais que beaucoup ont plus d'ambition que ça et arrivent à réaliser leurs rêves. Ils s'élèvent, que ce soit socialement parlant ou intellectuellement. On n'aspire pas forcément à faire le même métier que nos parents et il est normal de se battre pour faire autre chose. Mais j'imagine que certains abandonnent, baissent les bras, à force d'essuyer des échecs ou à la première difficulté venue. Et j'aime à croire qu'ils arriveront à être heureux, d'une façon ou d'une autre. "Pourquoi avoir arrêté si tu n'étais pas si mauvaise ?" J'ai du mal à comprendre comment on peut se donner du mal pendant 5 ans dans des études aussi difficiles et tout abandonner du jour au lendemain. Pas sans explication en tout cas. Après je peux bien comprendre que finalement ça ne lui plaisait pas, c'est une explication qui pourrait s'entendre, mais est-ce vraiment ça ? Je pense qu'elle l'aurait dit si ça avait été le cas."Ma mère est une infirmière moldue. C'est elle qui m'a donné cette envie. Il faut croire que j'avais ça dans le sang. Du plus loin que remonte ma mémoire, j'ai toujours voulu venir en aide aux gens et les soigner étaient je pense une vocation !" Je ne me souviens pas avoir eu envie de faire autre chose. Pourtant, je n'ai pas vécu avec ma mère bien longtemps, mais il faut croire qu'elle m'a transmise sa passion, d'une façon ou d'une autre et aujourd'hui je ne regrette absolument pas d'avoir choisi cette voie, je suis toujours persuadé que c'était la meilleure chose à faire.

Je bois et mange mes gâteaux, tranquillement installé au bar. Je profite de ce moment de répit avant de retourner à mes obligations. Je sais que plus on avancera dans l'année et moins j'aurai le temps. L'hiver apporte toujours son lot de rhume et de maladies en tout genre, mais je préfère ça que soigner des enfants blessés, à cause de mauvais traitements. Visiblement, je suis en compagnie d'une compatriote. Je lève donc mon verre de lait en son honneur, avant d'en avaler une gorgée ou deux. Non, définitivement, on ne s'est pas croisé, aucun doute à avoir dessus. J'ignore son âge mais je sais que Ula est encore une enfant par rapport à moi. Elle doit avoir tout au plus 23 ou 24 ans, alors que je viens de fêter mes 36 ans il n'y a pas si longtemps que ça. Est-ce que je me sens vieux pour autant ? Non, pas vraiment. Je suis encore une enfant sur beaucoup d'aspects de ma vie et j'espère que cela continuera bien longtemps. Si on doit vraiment être vieux à 36 ans, alors je n'ose pas imaginer à quoi on est censé être comparé à 60 ou 80 ans. Des reliques ? J'imagine que si j'arrive à cet âge aussi avancé, je serais très certainement chanceux. Il faut espérer que si c'est le cas, ce soit avec une santé de fer, sinon je préfère encore largement passer l'arme à gauche bien avant mon déclin ! "Je ne suis pas vieux, c'est toi qui sort à peine de l'adolescence. Je suis sûr que tu as retiré tes couettes il y a peu !" Dis-je en plaisantant. "Ca te manques la vie à Poudlard ?" Lui demandais-je curieux. On ne va pas se mentir, d'une certaine façon ça m'avais manqué un peu. Mais je suis ravi d'y être retourné en tant qu'adulte, plutôt qu'en tant qu'adolescent. Je pense que j'aurai beaucoup moins aimé l'expérience. Mais on ne peut nier que c'est une époque qui me plairait de revivre par moment et il y a beaucoup de gens que j'aimerai revoir aussi !

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Blake S. Lennox & Ula O'Domhnaill

Et avec ça, un verre de lait ?

Ula n'avait jamais vraiment aimé les études, l'école, le fait d'avoir toujours des devoirs ou quelques dossiers à rendre. Avec son diplôme en poche, elle avait au moins de quoi trouver du boulot. Pourtant, une autre raison se cachait derrière cet abandon. Brenna - sa mère - avait remarqué avec les années que la jeune irlandaise dissimulait une faible estime de soi à l'arrière d'un masque de bagarreuse fière et aventureuse. En vérité, Ula n'imaginait pas être capable de faire quelque chose d'autre que de servir des bières dans des pubs miteux. Voilà tout.

- " Je ne sais pas. J'avais pas spécialement envie de faire encore plusieurs années d'études. " - fit-elle en haussant les épaules.

Il était vrai qu'elle avait provoqué une déception sans nom chez certains de ses professeurs lorsqu'elle leur avait annoncé que ses études s'arrêtaient là. Sans doute l'irlandaise avait-elle eu peur de décevoir ? Au fond, elle avait surtout eu peur d'attrister ses parents en empruntant une autre voie que celle qu'ils avaient emprunté. Ula s'était souvenue de la désillusion à peine voilée sur le visage de sa mère puis sur celui de son père. Alors elle s'était résignée à abandonner ses rêves secrets qui la présentaient comme une apothicaire de renom, une inventrice chevronnée de potions en tout genre, sauvant des vies, améliorant le quotidien, le rendant plus amusant, ce genre de chose. Mais le destin en avait voulu autrement.

- " Je crois que quand certaines choses sont dans le sang, il est bien difficile d'y échapper. "

A 28 ans, la jeune femme ressemblait toujours à une gamine dans ses bons jours. Dans ses mauvais jours, elle prenait quelques années de plus. Elle n'avait jamais vraiment été mature et peut-être le deviendrait-elle seulement en atteignant la ménopause. Et encore... Dans sa famille, on avait tendance à dire du côté des moldus qu'elle était la digne fille de son père : le sérieux n'existait pas dans son vocabulaire. En repensant des fois à son enfance, elle aurait voulu avoir un petit frère ou une petite soeur afin de pouvoir jouer et se chamailler avec un semblable. Elle se serait battue pour protéger son cadet et serait apparue comme le modèle à suivre. Mais visiblement, la douleur de l'accouchement avait fait faire pas mal de cauchemars à Brenna qui se remerciait un peu trop souvent d'avoir refusé de concevoir un deuxième morveux. En plus, l'énergumène qui fait déjà partie de sa vie lui donnait assez de fil à retordre comme ça.

- " Hé j'ai 28 ans je te signale ! J'ai bientôt 30 ans ! En plus j'ai jamais porté de couettes. " - fit-elle indignée. - " Je crois que Poudlard me manque effectivement. J'aimais bien cette ambiance, cette omniprésence magique que je n'ai plus quand je rentre chez moi. C'était la belle vie, sans soucis. Si on me proposait d'y retourner, je ne dirais sans doute pas non. Et toi alors ? "

En se redressant pour s'étirer, elle fit glisser un verre du comptoir et le rattrapa de justesse avant que celui-ci ne vienne s'écraser contre le sol. Bon dieu ce qu'elle était maladroite... Ula reposa la choppe près de l'évier et soupira de soulagement. Pas de casse... pour cette fois. Derrière Blake, la ferveur s'était calmée et les clients savouraient leur bièraubeurre,leur jus de citrouille, leur thé ou leur chocolat chaud agrémenté de chocogrenouilles.

- " Tu veux quelque chose d'autre à boire ? Je crois qu'il doit me rester du jus de citrouille bien frais, ou je peux te faire un thé au lait épicé... " - proposa-t-elle, un sourire franc dessiné sur ses lèvres.

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Ula & Blake

Et avec ça, un verre de lait ?

Je lève les yeux au ciel. C'est quoi cette excuse bidon mon dieu ? J'ai pas spécialement envie de faire encore plusieurs années d'étude ? Mais elle en était consciente du nombre d'années d'étude en partant dans son domaine, ce n'est pas comme si ça avait été tenu secret et qu'on leur a balancé un beau jour "surprise, il vous reste encore 5 ans !" Non, ça ne marche pas comme ça. Du coup j'ai un peu du mal à comprendre cette raison et je pense sincèrement que ça cache autre chose. Qu'elle n'est pas envie d'en parler, ça je peux facilement le comprendre, mais qu'elle ne balance pas un mensonge aussi gros à la place, c'est un peu ridicule. Et la suite de ses propos me fait un peu ricaner. Alors comme ça c'est parce que le truc de serveur, c'est dans son sang ? J'y crois moyennement. Non pas que c'est pas un noble métier ou un avenir convenable. Avoir son propre bar c'est très bien, ça demande pas mal de gestion et c'est plutôt cool d'avoir sa propre entreprise. Mais je suis sûr que c'est plus une question de facilité dans le cas de Ula. Après je ne la connais pas super bien, alors je ne fais que des suppositions, mais je pense que ça va au delà d'une voie héréditaire à suivre pour continuer le chemin de sa famille. "J'ai un peu du mal à croire qu'au bout de quelques années tu te dises que ça te gonfle de continuer tes études ... juste comme ça, sans raison ! J'dis pas que c'est pas possible, mais ça me parait assez surprenant. Si ça avait été vraiment dans ton sang cette histoire de barmaid/serveuse, tu n'aurais jamais fait des études dans autre chose. J'dis certainement des conneries, après tout, j'suis pas psy, mais ça me laisse plutôt à penser que t'avais envie de faire autre chose et que t'as arrêté pour une raison qui te regarde et finalement tu t'es tournée vers le choix de la facilité en faisant le même taff que celui de tes parents !" Je ne porte aucun jugement à ce que je raconte. Déjà parce que je ne sais pas si je suis dans le vrai ou pas et même si ça avait été le cas, où est le mal ? Elle fait bien ce qu'elle veut, le tout c'est qu'au bout du compte elle soit heureuse de ce qu'elle fait.

Je ris à sa remarque. Pardon M'dame ! La petite à bien grandit ! Je comprends ce qu'elle me raconte sur Poudlard. C'était une autre époque, celle de l'insouciance, de la jeunesse. Mais en général on est nostalgique parce qu'on se souvient que de ce que l'on veut se souvenir et avec l'expérience qu'on a, on vivrait cette expérience certainement très différemment. Mais je ne suis pas aussi nostalgique qu'elle, certainement parce que j'y vis, alors forcément, mon quotidien est le même que quand on était gosse, à la différence qu'on ne me force pas à aller en cours ou à passer des épreuves. Je hausse les épaules "Boarf ... J'sais pas. Vu que je vis à Poudlard, j'vais pas te dire que ça ne m'a pas manqué cette école. On ne s'en rend pas compte sur le moment mais c'est clair que j'ai passé de super années là bas. Mais en vrai, je suis plutôt content d'y vivre en tant que membre du personnel qu'en tant qu'élève. C'est pas la même vie, pas les mêmes obligations... c'est différent mais en bien. Et puis c'est amusant de s'y retrouver avec Aaron ou Morgana !" On ne va pas se mentir, c'est fun de se retrouver avec Aaron et c'était étrange d'y retrouver Morgana. Aujourd'hui ça va beaucoup mieux et de l'eau a coulé sous les ponts mais je sais que je n'aurai jamais le même lien avec Aaron qu'avec elle. "Avec plaisir pour le thé !" Dis-je en souriant. Depuis que je fréquente Liu Xi, il est vrai que je bois beaucoup plus de thé qu'avant. J'en ai toujours bu, mais avec mes missions, on n'en avait pas toujours sous la main. Mais depuis que je suis de retour au Royaume Uni, je me suis remis à en boire et c'est clair que c'est une des choses qui m'a le plus manqué.... avec ma famille, cela va s'en dire.

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Blake S. Lennox & Ula O'Domhnaill

Et avec ça, un verre de lait ?

La remarque de Blake la crispa. Il avait raison et l'irlandaise n'aimait pas qu'on se rende compte de ses mensonges. Elle attrapa un verre tout juste lavé, un torchon et s'affaira à le sécher. Tout en regardant d'un air las ses gestes, Ula tentait de trouver une réponse bien construite qui justifierait son arrêt d'études.

- " J'ai pas eu confiance en moi. J'ai fait 3 ans, et puis lorsque certains de mes professeurs m'ont poussé à continuer, j'ai eu peur. J'ai eu peur de les décevoir comme j'avais déçu mes parents lorsque je leur ai annoncé que je préférais faire des études plutôt que de reprendre l'affaire familiale. Les professeurs qui me suivaient imaginaient quelque chose de grandiose pour moi, un truc de dingue ! Tu imagines toi, Ula O'Domhnaill, fille de tavernier et grande apothicaire ? Ben moi je ne l'imaginais pas parce que je savais que je n'y arriverais pas. Tu vas me dire : " t'aurais du essayer ! " et je me serais écrasée. " - dit-elle sur un ton tendu. - " Et puis les années sont passées et je me suis dit qu'en fait, si j'avais continué mes études ou si j'avais choisi d'aller directement aider mes parents en sortant de Poudlard, je n'aurais jamais travaillé chez l'apothicaire, je n'aurais jamais rencontré Isaac, et aujourd'hui je n'en serais pas là. " - avoua-t-elle.

Ula étalait en face d'elle et de Blake ses doutes les plus profonds. Et si elle avait continué ses études et que ses profs avaient raison ? Et si elle était devenue une grande apothicaire ? Elle aurait pu aider ses parents pour recruter du personnel par exemple. Et elle n'aurait pas rencontré Isaac. Du coup, les Trois Balais n'aurait été qu'un vaste souvenir de Poudlard. Au lieu de ça, elle avait gâché sa vie - selon elle. Ula finirait par servir des pintes à des gars bizarres et des élèves qui ne pourraient même pas la reconnaître en dehors du pub. D'un côté, l'irlandaise en voulait à Blake de lui faire cracher un tel morceau parce qu'elle n'en parlait jamais. Et d'un autre côté, cela lui fit un bien fou.

A la fin de sa tirade, elle attrapa une tasse et prépara un thé au lait bien chaud pour l'infirmier. Elle ajouta ses épices puis un bâton de cannelle pour mélanger le tout, tout en parfumant l'ensemble. Elle glissa alors la tasse sur le comptoir et avant de la donner à son hôte, le regarda.

- " C'est pas bien de me faire avouer des trucs pareils. Je vais perdre ma réputation de dure à cuire à cause de toi. " -fit-elle sérieusement avant de ricaner.

Finalement la tasse glissa lentement face à Blake, dégageant un fumet qui donnait clairement envie. Ula savait faire ce thé au lait à la perfection, malheureusement peu de clients en commandaient et c'était bien dommage pour eux.

- " J'ai retrouvé certains de mes amis aussi ici mais ils étaient devenus profs ! Pour certains, j'ai vraiment eu une sacrée surprise. Qui aurait cru que John finirait prof... Je l'imagine bien psychorigide avec les élèves. Les pauvres. Et Irina aussi ! Je me doutais bien que sa vie tournerait autour du Quidditch. Finalement, de mes connaissances de Poudlard, je crois à être la seule à avoir un boulot un peu... " - elle baissa d'un ton -" ... pas reluisant ? Enfin, comme on dit aujourd'hui, il n'y a pas de sous-métiers hein, et puis le monde à besoin de taverniers dévoués à la cause du foie ! " - elle rigola.

Après tout, il valait mieux rire de sa situation plutôt que d'en pleurer non ? Son job ne la dérangeait pas, loin de là bien sûr. Elle avait ça dans le sens, c'était une certitude. Mais elle aurait sans doute préféré un autre avenir.

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Ula & Blake

Et avec ça, un verre de lait ?

J'ai pas voulu la juger ou la faire se sentir mal. Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas comme ça. Néanmoins, je voyais bien que tout ça cachait quelque chose, sans savoir que j'allais rapidement découvrir ce que c'était. En vrai, je m'attendais à ce qu'elle me dise de la fermer ou qu'elle me balance un autre bobard ou alors qu'elle se contente de hausser les épaules avec un petit sourire énigmatique qui aurait voulu tout dire. J'aurai compris que j'avais touché un point sensible et que j'avais vu juste mais qu'elle ne souhaitait pas en parler. Et j'aurais totalement respecté ça, parce que je ne suis pas là pour chercher la merde ou pour la blesser. Mon but c'est pas de venir ici pour m'en prendre aux autres, mais plutôt pour passer un bon moment en compagnie de cette petite brunette. On ne se connait pas super bien mais je l'apprécie. Elle me fait rire, c'est une vraie boule d'énergie, avec du caractère mais qui te donne le sourire. J'aurai pu l'arrêter tout de suite et lui dire que tout ça, ça ne me regarde pas, que j'ai pas voulu la blesser ou qu'elle se sent obligée de m'expliquer les choses. Mais je ne sais pas, au fond de moi, je sentais qu'elle voulait continuer, qu'elle avait besoin de se justifier. Oh, elle ne le faisait pas de gaité de coeur, mais elle devait le faire, plus pour elle que pour moi. J'avais peut-être tort et elle le faisait parce qu'elle se sentait obligée de le faire, mais j'imagine que quoi qu'il arrive, ça ne lui fait pas de mal. Il est important de mettre des mots sur ses peines, pour les exorciser et les aider à cicatriser. Ce n'est pas sain de tout garder pour soit. "T'inquiètes, j'te promets que personne n'en sera jamais rien !" Lui dis-je en lui lançant un clin d'oeil. Sa réputation sera sauve, je ne compte rien dire à personne sur ce qu'elle vient de me confier.

"Tu sais ce qu'on dit, on est notre pire ennemi et c'est scientifiquement prouvé ! La peur envoie des signaux négatifs pour nous faire abandonner ce qu'on est en train de faire. Sueur froide, accélération du rythme cardiaque, panique, etc. Tout ce qu'il faut pour nous faire reculer et nous persuader de repousser l'échéance à un autre jour, voire jamais. Content d'avoir réussi son coup, il nous récompense en nous apaisant, nous soulageant d'un poids. Toi, ta peur t'as persuadé que tu échouerais forcément si tu continuais ton rêve. Alors qu'au fond, en continuant à travailler comme tu l'avais fait jusque là, tu aurais certainement pu parvenir à tes fins. J'imagine qu'on le saura jamais maintenant, mais ça aurait fort possible." Tout ça pour dire que c'est normal ce qu'elle a ressenti. Elle n'est pas la seule dans ce cas là. Mais certains savent gérer leur peur d'une façon plus efficace que d'autres. Je ne rebondis pas sur la suite, parce qu'on ne sait pas ce qu'elle aurait pu vivre. Ca aurait été une vie différente, peut-être plus heureuse, peut-être pas. Elle n'aurait jamais rencontré Isaac, mais ça aurait pu être quelqu'un d'autre. On ne peut pas savoir ce que sa vie lui aurait réservé et je doute que ça serve réellement à quelque chose qu'on se penche sur la question. Ce qui est fait est fait et ça ne sert à rien de ressasser le passé inutilement. Elle me prépare mon thé et me l'apporte. Je lui offre un sourire, il sent très bon et je ne doute pas un instant que le goût sera à la hauteur de l'arôme qui s'en dégage. "Ton métier est très bien ! Tu illumines la journée de plein de gens avec ta joie de vivre, tu écoutes ceux qui ont besoin d'une oreille attentive, tu débats avec ceux qui pensent tout savoir sur tout, tu conseilles ceux qui sont perdus. Les bermaids sont les psychologues des comptoirs." Je suis d'accord pour dire qu'il n'y a pas de soucis métier et que si le métier existe, c'est forcément pour une raison. Si on vient ici, c'est pour passer un bon moment entre amis, pour discuter, rire, s'amuser, que ce soit avec des potes ou de parfaits inconnus. C'est un lieu convivial qui doit être géré d'une main de maître par ceux qui y travaillent. Ils font bien plus que servir des boissons et envoyer chier les gros lourds.

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Blake S. Lennox & Ula O'Domhnaill

Et avec ça, un verre de lait ?

Finalement, la discussion tourna autour d'un truc qu'elle n'aimait pas trop. Elle et ses peurs. Elle en avait déjà assez honte comme ça. L'irlandaise patienta que son ami finisse sa tirade puis d'un simple mouvement de main évinça toute réponse.

- " Laisse tomber Blake, je suis aussi têtue qu'une mule et tu auras beau me convaincre de telle ou telle chose, on fini par y être imperméable avec les années. " - elle rigola.

C'était surtout une manière de stopper une conversation, qui, comme elle en avait l'habitude, finirait mal. Ula avait un fort caractère et les contrariétés, ce n'était pas tellement sa tasse de thé.

- " Moi, ici, je règle les problèmes à bon coup de pied au cul. Franchement ça vaut mieux qu'une séance chez le psy ! " - fit-elle en éclatant de rire. - " Si tu savais tout ce que l'on entend ici, ça fait vachement peur. Vraiment. Des fois je préférerais être sourde. "

L'irlandaise attrapa une chope tout juste essuyée et la remplit de bièraubeurre bien fraîche, se délectant d'avance. Elle jeta un coup d'oeil à l'horloge et remarqua que c'était l'heure de sa pause, plus ou moins méritée. De loin, elle fit signe à sa collègue qui compris que durant 30 minutes, Ula n'existerait plus, même si une invasion de lutins de Cornouailles venait à se produire. Elle fit donc le tour du comptoir et vint s'installer près de Blake. Elle se tourna vers lui et son regard se fit mielleux.

- " Mais dis moi.. Vu que tu tentes de me tirer les vers du nez sur ma vie privée, je vais faire de même... Comment se passe ta vie amoureuse mon cher ? " - fit-elle en arborant un sourire d'une innocence à peine hypocrite.

Ula aimait les potins, un peu comme tout le monde. D'ailleurs, très souvent, les gens n'osaient se persuader de leur attirance pour les potins et les ragots. Ils faisaient mine de ne pas s'y intéresser mais tendaient toujours une oreille, au cas-où... L'irlandaise faisait partie de ceux qui les cherchaient et qui s'en délectaient. Elle s'attendaient aussi à un retour de question, du genre "et toi alors ?" et tenta de s'y préparer mentalement. Que dire, que dire... Fallait-il cacher sa relation avec Nathanael, le prof de soins aux créatures magiques ? Lui semblait ne pas trop s'en faire, elle en revanche... En y réfléchissant, il suffirait d'être vague, de tourner un peu autour du pot, sans jamais révéler l'état actuel des choses. Et l'irlandaise savait y faire. Nombre de fois elle avait tourné autour du pot avec ses parents et ses amis sur tout un tas de sujets, comme son alcoolisme notoire ou ses fumettes intempestives. Le but : ne jamais affirmer quoi que soit, ne jamais être catégorique ! Mais où avait-elle entendu ça déjà...? Ah oui ! De la bouche de son père. Suivez l'exemple que l'on dit souvent.

Ne quittant pas son air de perversité, elle but une grosse gorgée de bièraubeurre. Un petit frisson de plaisir glissa le long de son échine : décidément, elle adorait la bièraubeurre des Trois Balais, et le goût n'avait jamais changé. Déjà plus jeune, lorsqu'elle venait ici durant ses études, elle ressentait le même plaisir à chaque chope. L'irlandaise connaissait désormais la recette mais rien à faire, si elle ne la faisait pas aux Trois Balais, cela n'avait pas le même goût. Ni chez elle, ni chez ses parents elle n'était parvenue à la refaire. Les Trois Balais devait avoir ce petit plus qui lui donnait son goût si reconnaissable...

Spoiler:

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Ula & Blake

Et avec ça, un verre de lait ?

J’imagine que j’aurai tiré tout ce que je pouvais d’elle et que maintenant la porte du confessionnal est fermée. Cela ne servirait à rien de la forcer à parler, elle risquerait de se braquer et je n’en vois pas franchement l’intérêt. Si elle veut se persuadée du bien fondé de sa décision, c’est son problème, pas le mien. Moi je fais le métier que j’ai toujours rêvé et j’en suis très heureux. Je ne dis pas que j’ai la vie parfaite, celle dont j’ai toujours rêvé, mais disons que je ne regrette aucun choix que j’ai fait. Ils n’ont pas tous eu des fins positives, mais c’est comme ça, c’est la vie. J’ai pu aider les gens que je voulais pendant la période que je voulais et maintenant je fais autre chose. J’ai détruit ma famille avec mes choix, mais j’ose imaginer que c’est un mal pour un bien. J’ai pu aider des centaines de personnes dans le monde et Emma a pu trouvé un nouveau départ avec Hoswald et elle est très heureuse aujourd’hui. Alors oui, parfois j’essaye d’imaginer notre vie si j’étais resté, mais aurai-je été heureux ? Là est la question. J’essaye de ne pas trop m’attarder sur la question, il n’y a aucun intérêt à se torturer l’esprit avec. Tout comme il n’y a aucun intérêt à forcer Ula a faire ce qu’elle ne s’estime pas à la hauteur. On peut lui montrer qu’elle a tort, mais pas la forcer de changer. La décision, c’est elle qui doit la prendre, pas nous. "Un jour qui sait, t’auras peut-être envie de t’y remettre dedans !" Dis-je à moitié en plaisantant, sans plus insister.

Je doute que ça soit le cas dans toutes les situations mais j’imagine en effet qu’elle doit en voir défiler des gens, plus ou moins ébréchés et plus ou moins atteints. Je suppose donc que par moment, tout ce qui fonctionne avec eux, c’est un bon coup de pied dans le derrière pour les virer hors de l’établissement. Après j’ose imaginer qu’il lui arrive d’avoir de vraies discussions avec certaines personnes, sinon son métier est bien triste. "Je te crois … Mais regarde, parfois tu as des super discussions intéressantes avec des mecs cool … comme moi !" Dis-je en me la racontant un peu, plus pour plaisanter que sérieusement. Je ne sais pas si je suis extrêmement intéressant, mais au moins avec moi, elle n’a pas besoin de me crier dessus, de m’insulter ou de me virer parce que je suis trop saoule pour me tenir tranquille. Elle finit par faire un signe à sa collègue et j’ai fini par comprendre avec le temps que c’est parce qu’elle prend sa pause. Elle fait le tour du comptoir et finit par s’installer à mes côtés. Armée de sa bièraubeurre, elle me questionne sur ma vie amoureuse. J’imagine que c’est pour se “venger” de mes questions trop pressante sur sa vie privée, mais en vrai, personnellement ça ne me dérange pas le moins du monde. Tournant mon visage vers elle, j'arbore un sourire tranquille. "Elle se passe très bien, merci ! Et toi ?" Je n’aurai aucun mal à approfondir le sujet si elle le souhaite mais vu qu’elle veut jouer, on va jouer. Tant qu’elle ne posera pas de questions, je ne vais pas rentrer dans les détails. Même si ce n’est un secret pour personne que je fréquente Liu Xi depuis quelques mois maintenant. Après nous ne le crions pas sur tous les toits, mais si mes amis me demandent, je leur réponds. J’ignore si les élèves sont tous au courant, j’ai cru entendre des rumeurs à notre sujet. Je n’y réponds pas, laissant cela au stade de rumeur, ils en font ce qu’ils veulent.

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Blake S. Lennox & Ula O'Domhnaill

Et avec ça, un verre de lait ?

Ula haussa les épaules. Il lui était plusieurs fois arrivé de penser à reprendre ses études. Puis à chaque fois, tout un tas de trucs lui faisaient rebrousser chemin. Était-elle une trouillarde ? Très certainement. Elle ne se voyait pas non plus revenir à l'université la queue entre les jambes face à ses professeurs et faire des courbettes pour que ces derniers acceptent de la reprendre. Même si au final, elle n'avait jamais vraiment arrêté les potions. Chez elle, elle avait sans doute de quoi faire exploser son quartier entier mais elle prenait soin d'enfermer les décoctions les plus sensibles dans un coffre. L'irlandaise faisait tous ses remèdes elle-même, filait de temps à autre des filtres d'amour à ses copines, tout en leur rappelant à chaque fois ce que jadis avait dit Hector Dagworth-Granger : "De puissants engouements peuvent être suscités par d'habiles potionnistes mais personne n'a jamais encore réussi à créer l'attachement véritablement indestructible, éternel, inconditionnel, qui seul peut être qualifié d'amour.". Aussi, elle arrondissait ses fins de mois en vendant quelques recettes ou liquides suspects. Jamais rien d'illégal. Enfin presque.

- " J'avoue que des fois j'y pense. Mais bon. Des fois j'aime aussi mon boulot. Les pourboires, les clients - surtout ceux qui sont mignons et disponibles -, si tu vois ce que je veux dire héhé. Et surtout : la picole à foison ! Je suis entourée des meilleurs breuvages de tout Pré-au-Lard. Alors, ouai, des fois j'aime bien ce boulot. Enfin, pas de quoi non plus en faire tout un plat. "

Elle n'allait sans doute pas non plus lui avouer que d'un côté, il avait raison. C'était s'avouer vaincue. Et chez les O'Domhnaill, on a toujours raison. Même quand on a tort. Voilà maintenant que le gredin lui retournait la question. Il fallait s'y attendre et l'irlandaise préférait rester vague puisque sa relation avec Nathanael l'était tout autant au final.

- " Oh tu sais, rien de bien grandiloquent. J'ai bien un truc en ce moment mais rien de probant pour le moment. " - fit-elle, une mine déconfite.

En même temps, leur relation semblait un peu battre de l'aile et l'irlandaise ne savait pas trop comment se positionner au regard de tout cela. Il faudrait vraiment qu'ils clarifient les choses ces deux-là. Elle se tourna de nouveau vers Blake et lui assena un petit coup de coude.

- " T'es pas très bavard à ce sujet...mmh ? Aller, tu sais que tu peux tout me dire, hein ? " - fit-elle un grand sourire aux lèvres.

Des potins, plus de potins ! Ula se disait parfois qu'il valait mieux payer un élève pour qu'il lui colporte deux/trois ragots. Elle savait à peine ce qui se tramait à l'intérieur de Poudlard et n'avait parfois que quelques échos, sans jamais trop en savoir plus.

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Ula & Blake

Et avec ça, un verre de lait ?

J’imagine comme il peut-être difficile de faire une croix sur la vie que l’on connaît pour recommencer autre chose, surtout quand le nouveau départ consiste à reprendre ses études. On est loin d’avoir la même vie que quand on travaille. On regarde plus à la dépense parce que soit on travaille à mi temps, soit on a fait un prêt ou taper dans ses économies pour pouvoir changer de voie. Et puis ce n’est pas le même rythme, pas la même fatigue. On n’est plus dans le rythme des études, il faut être capable de pouvoir s’y remettre dedans. Après Ula est jeune, elle n’a pas dû quitter l’école il y a si longtemps que ça, j’imagine qu’elle pourrait plus ou moins facilement se remettre dans le bain. Moi si je devais refaire des études, ça ne serait pas le même délire. Rentrer chez soi le soir pour travailler ses cours et réviser. Passer ses journées assis sur une chaise à écouter des personnes nous apprendre des choses sur leur domaine de compétences. Passer des examens, travailler en groupe, etc. Tout ça c’est tellement loin derrière moi, je crois que je ne me sentirai pas à la hauteur de la tâche à accomplir. Pourtant je suis prêt à suivre quelques formations courtes pour apprendre de nouvelles techniques, mais elles sont sur une courte période, avec aucun examen à la fin. C’est souvent le temps d’une journée, voire d’une semaine maximum. Mais déjà rien que ça ça fatigue mine de rien. On doit rester concentré au maximum pour essayer de tout comprendre et ne surtout pas perdre le fil. Ce n’est pas si facile mine de rien. Mais bon, heureusement ce n’est pas de moi qu’il s’agit. "Il y a toujours des avantages à nos boulots. J’imagine que tant qu’on les voit, c’est qu’on peut encore continuer à bosser dans notre branche !” Dis-je en souriant. C’est le jour où elle se lèvera le matin avec l’envie de se pendre et trouvera tout, tout nul, que là il faudra se poser des questions. Quand on n’aime plus ce que l’on fait, c’est qu’il est grand temps d’aller voir ailleurs ou de se faire des petits challenges pour reprendre goût au boulot, sinon c’est mort !

Je n’insiste pas plus sur ses études. Si un jour elle ressent vraiment l’envie de s’y replonger dedans, elle le fera, en attendant, cela ne sert à rien de la forcer. La discussion dérive plutôt sur notre vie amoureuse. Je lui confirme que la mienne va à merveille, sans rentrer dans les détails. Non pas que je suis quelqu’un de particulièrement secret, juste que j’ignore si ça l’intéresse vraiment. Je lui retourne la question et visiblement, elle a un truc en ce moment, sans plus de précision. Un truc. C’est vague ça. J’imagine qu’elle sort avec quelqu’un mais qu’ils ne sont pas encore arrivés à l’étape où ils officialisent leur relation. Ils profitent de l’autre sans se prendre la tête pour le moment. C’est un moment cool, on ne va pas se mentir. On n’a jamais vraiment parlé de notre relation avec Liu Xi, il faut bien être honnête, mais j’ai l’impression que malgré tout, on est quand même plus ou moins sur la même longueur d’onde elle et moi. Je n’ai pas entendu dire qu’elle était allée voir ailleurs et je n’ai pas la sensation qu’elle soit vraiment le genre de personne à faire ça de toute façon. Je sais que ses parents savent que je suis dans sa vie et l’avantage dans notre cas c’est que je les connaissais bien avant de connaître leur fille. "Je le connais ?" Lui demandais-je un brin curieux. Ce n’est pas qu’en dehors de Poudlard, il n’y a aucun mec qu’elle aurait pu rencontrer, bien au contraire, mais il y a quand même une chance que je connaisse la personne qu’elle fréquente. Je trouverai ça amusant que ça soit le cas, même si à bien y réfléchir, je n’arrive pas à voir qui ça pourrait bien être. Si elle me dit Aaron, j’éclate de rire, mais ça m’étonnerais. Elle me demande quelques précisions sur ma relation et je lui offre un sourire, amusé. "Je fréquente le professeur de Botanique, Lui Xi MacDougall. Je ne sais pas si tu la connais ?" J’ignore si elles se connaissent ou pas, je dois bien avouer que je ne flique pas Liu Xi, donc j’ignore si elle vient souvent ici ou non. "Cela fait quelques mois maintenant et ça se passe plutôt bien si tu veux tout savoir !" J’ai fréquenté plusieurs femmes depuis mon divorce mais c’est avec Liu Xi que cela dure le plus longtemps. Est-ce que ça veut dire quelque chose ? J'essaye de ne pas trop me prendre la tête avec ça pour le moment pour être honnête.

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Blake S. Lennox & Ula O'Domhnaill

Et avec ça, un verre de lait ?

Ula supposait que oui, Blake devait connaître Nathanaël, puisqu'ils travaillaient au même endroit.

- " Je suppose que oui. Mais étant donné qu'il n'y a pour l'instant... rien de concret, je ne veux pas trop m'avancer sur la relation que j'entretiens avec lui. Mais oui. C'est un des tes collègues. "

Il était vrai qu'ils n'avaient pas tellement discuté de leur relation. C'était sans doute un peu trop tôt pour en discuter et l'irlandaise n'avait pas, pour l'instant, envie de trop se projeter. Simple mesure de sécurité personnelle. Si on devait vraiment mettre un mot sur la situation ? Elle avait carrément la trouille. Ni plus, ni moins. Un large sourire se dessina alors sur son visage, assez ravie d'en savoir un peu plus. Elle ne connaissait que de nom Liu Xi MacDougall car certains élèves en parlaient lorsqu'ils venaient. Ils déblatéraient souvent des devoirs et des cours de chacun, ou critiquaient sans trop de consistance leurs professeurs. Ula avait été pareille, comme quasiment tous les élèves d'ailleurs.

- " C'est chouette ! Je suis contente pour toi ! " - fit-elle, un sourire franc.

Savoir que des gens qu'elle appréciait connaissaient enfin le bonheur avait toujours eu tendance à lui donner du baume au coeur. Un peu comme une motivation supplémentaire. Alors l'Irlandaise se disait parfois qu'elle n'était peut-être pas un cas désespéré et qu'elle pourrait, elle-aussi, connaître une sorte de renaissance.

Elle regarda alors Blake dans les yeux, observant son visage et ajouta :

- " Je ne veux pas t'embêter plus avec ça. C'est ta vie privée mais sache que je suis vraiment heureuse. C'est rassurant de voir que chacun continue d'avancer ! "

L'irlandaise regarda l'heure et dans un grognement repassa derrière le comptoir. Visiblement, la pause était finie et si elle ne se remettait pas au boulot, il y avait fort à parier qu'elle allait passer un sale quart d'heure avec la direction du pub.

- " Tu reveux quelque chose à boire ? " - fit-elle en préparant quelques boissons pour les clients qui venaient de commander.

Inopinément, elle se mit à bailler tout en mettant son coude devant la bouche pour éviter de paraître malpolie et Ula savait que son lit l'appelait.

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Ula & Blake

Et avec ça, un verre de lait ?

Le mystère reste entier. Je sais que c’est un de mes collègues, sans pour autant savoir lequel. Mais c’est intéressant, je peux au moins faire des théories amusantes sur mes chers collègues. "Rassure moi, ce n’est pas Matthew au moins ?” Dis-je amusé. Je ne le vois pas aller voir ailleurs mais mine de rien je préfère vérifier. On n’est pas ultra proche avec Irina, pas comme je peux l’être avec Aaron, mais il n’empêche que je l’apprécie beaucoup et je la respecte et je ne voudrai pas qu’elle tombe sur un mec qui ne la mérite pas. Alors certes, ça les regarde, mais je préfère quand même vérifier. Je crois que si je pose vraiment la question c’est qu’au fond je connais déjà la réponse, mais c’est histoire d’être rassuré j’imagine. Je n’arrive pas à imaginer Ula avec John. Je ne sais pas pourquoi, mais je trouve qu’ils ne s’accordent pas. Après, on ne va pas se mentir, je n’arrive pas à voir l’ancien auror avec qui que ce soit. J’essaye d’imaginer Aaron avec Ula. Ces deux là pourrait bien s’entendre j’imagine, ça pourrait coller. J’imagine que si c’est le cas, il finira bien par me le dire ce petit cachotier. Je pourrais passer des heures à essayer de voir de qui ça pourrait s’agir mais je m’arrête là. Elle ne veut pas en parler donc cela ne sert à rien de se prendre la tête plus que ça avec cette histoire. J’imagine que si ça devient sérieux entre elle et son jules, je finirai bien par le savoir. Sinon, j’imagine qu’on pourra en rire dans quelques temps, enfin je l’espère, ça serait dommage qu’il lui brise le coeur. Je ne pose pas plus de questions, préférant préserver son intimité. De toute façon, je commence un peu à la connaître, je doute de pouvoir obtenir grand chose d’elle si elle ne l’a pas décidé et c’est tout à son honneur.

Elle a l’air sincère quand elle me dit qu’elle est contente pour moi. En vrai, elle n’a pas de raison de ne pas l’être. Elle n’a pas l’air d’être du genre à jalouser les autres parce qu’ils sont heureux et pas elle. Mais ça fait plaisir de voir que quelqu’un est content pour moi. En vrai, je sais qu’elle n’est pas la seule, mes amis le sont aussi, tout comme ma mère ou mon ex-femme. Pour ma fille, je ne vais pas trop m’avancer. Je ne sais pas trop comment elle vit tout ça et je n’ose pas trop aborder le sujet avec elle. Selon sa mère, il serait peut-être judicieux d’ouvrir la discussion sur ce sujet, surtout si je compte vraiment avoir une relation sérieuse avec Liu Xi. Et je sais qu’elle a raison et qu’il faudra bien qu’on en passe par là, mais pas maintenant. Elle a bien trop de choses à gérer pour le moment pour vraiment pour se prendre la tête avec ce genre de sujet. "Merci ! Ton tour viendra !" Lui dis-je en lui offrant un sourire. Elle est encore jeune, il n’y a pas de raison qu’elle ne retrouve pas le bonheur. Il faut se dire que si elle ne l’a pas encore trouvé c’est qu’elle n’est juste pas prête à le trouver maintenant. Après tout, j’étais très heureux quand j’étais jeune, j’avais tout pour moi. Une femme formidable, une adorable petite fille, un boulot génial, tout avait l’air parfait, pourtant je n’étais pas aussi heureux que je l’aurai voulu. Tout ça, ça ne me suffisait pas. Peut-être que j’avais l’impression que ma femme et ma fille m’étaient acquises d’avance pour ne pas faire d’effort, je ne sais pas. En tout cas j’ai tout perdu, ou presque, et aujourd’hui je dois lutter pour construire une vraie relation avec ma fille. Et je sais que dans les moments où ça n’ira pas bien entre elle et moi, elle me lancera à la figure que je n’étais pas là quand elle avait besoin de moi, qu’elle a grandi sans père et que c’est trop tard pour pouvoir se racheter. Je sais qu’au fond, elle ne le pensera pas forcément, mais ça fera mal malgré tout. Mais je ne regrette rien, parce que si je n’étais pas parti, j’ignore ce qu’on serait devenu tous les trois. Je n’aurai certainement pas été heureux. Au début je me serai bercé d’illusion, prétendant que j’avais fait le bon choix, pour elles. Mais au fil des années, nous aurions commencé à nous disputer avec Emma, pour finir par nous séparer. Je ne sais pas pourquoi mais je n’arrive pas à me dire qu’on aurait pu vivre une vie heureuse tous les deux. Je crois que malgré notre attachement l’un pour l’autre et les sentiments qui peuvent perdurer entre nous encore aujourd’hui, nous n’étions juste pas fait pour vivre heureux ensemble toute notre vie. C’est comme ça, il faut savoir se faire une raison. Mais aujourd’hui, notre relation est bien mieux qu’avant, nous avons retrouvé notre proximité d’antan et je suis avec une femme formidable, je ne peux rien demander de plus.

Je la vois se lever pour retourner à son poste. Visiblement la pause est terminée. Je crois qu’il est grand temps que la mienne se termine aussi. Ils savent où me trouver en cas de besoin mais j’ai quelques dossiers à remplir et un peu de rangement à faire, autant en profiter pendant que j’ai 5 minutes. Je lui offre donc un sourire avant de me lever, sortant ce que je lui devais pour les boissons que j’ai bu. "Non, c’est tout pour moi ! Je crois qu’il est temps que je retourne à mon infirmerie retrouver mes petits malades." Une fois que mes consommations ont été payé, je lui fais un petit signe de la tête "Prends soin de toi ! et à bientôt !" Lui dis-je avant de m’en aller en direction de la sortie.

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Blake S. Lennox & Ula O'Domhnaill

Et avec ça, un verre de lait ?

Ula arqua un sourcil. Qui était ce fameux Matthew ? Visiblement, à en juger par la réaction de Blake, il valait mieux pour elle, ou pour lui, qu'il ne se soit rien passé entre eux. Elle avait pourtant beau chercher dans sa mémoire avec tous les profs qui avaient déjà pointé le bout de leur nez au bar, son nom ne se couplait à aucun visage. Elle haussa alors les épaules.

- " Je ne connais aucun Matthew si ça peut te rassurer ! Donc non. Ce n'est pas lui. Je t'en parlerais peut-être, si les choses vont bon train. " - fit-elle en croisant les bras et en souriant.

Au fond d'elle-même, elle espérait que cela se passerait bien. Vraiment. Mais d'un autre côté, peut-être n'était-elle pas prête et c'était sans doute qui la mettait en garde. Après tout, ils n'avaient pas tellement appris à se connaitre Nathanaël et elle. Peut-être était-il un coureur de jupons et elle, n'était que le dindon de la farce ? Si elle voulait que leur relation fonctionne, elle devrait décidément mettre la main à la pâte et lui faire confiance. Ou au moins arrêter de se poser des questions, et ça, ce serait déjà un bon début.

L'irlandaise voulait elle aussi goûter au bonheur. Avoir une vie stable, une personne avec qui partager sa vie, peut-être reprendre ses études ou alors ouvrir son propre pub dans le Chemin de Traverse ou à Dublin, bref, vivre, tout simplement. Mais avec elle, rien n'était simple. Tout avec ce côté compliqué, comme si sa vie était une prise de tête géante qui ne cessait de tout le temps remuer les choses qui n'avaient pas lieu d'être remuées. Oui, peut-être que son tour à elle aussi viendra. Peut-être demain ou dans 5 ans. Personne ne pouvait vraiment le savoir. A part peut-être une diseuse de bonne aventure ou un voyageur du temps, et encore. Chez les O'Domhnaill on était imprévisible et Ula n'échappait pas à la règle.

- " On verra ! Je ne veux pas être non plus être trop optimiste. Ça évitera quelques déceptions. "

Blake était un gars cool. Des comme lui, on en trouvait pas partout et c'était appréciable. De toute façon, comment ne pas apprécier un type qui n'avait pas l'air de se prendre la tête et qui ne jugeait pas la personne en face de lui ? Ula connaissait certains détails de sa vie et c'est ce qui en faisait une personne une peu particulière pour la serveuse. Il avait mené un combat contre lui-même qu'elle saluait de tout son être et admirait sa ténacité. Ce qui n'était pas son cas à elle.

Finalement, la fin de sa pause marqua aussi la fin de leur discussion. Elle devait retourner bosser, et lui aussi. Il régla sa consommation, se leva et se dirigea vers la sortie en la saluant. L'irlandaise agita alors sa main un peu excessivement pour lui dire au revoir, visiblement contente d'avoir revu un copain.

- " A plus tard ! Reviens quand tu veux, moi je ne bouge pas ! " - cria t-elle un grand sourire aux lèvres.

Ah ça, pour ne pas bouger d'ici... Ce n'était pas au programme de toute façon.

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