We do not need magic to change the world, we carry all the power we need inside ourselves [Robin]

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We do not need magic to change the world
ft. Robin

La semaine se terminait doucement par un cours d’arithmancie pour les cinquièmes années ayant choisi cette option. Le château était calme et l’ambiance était plutôt détendue en cette veille de week-end, la plupart des élèves se prélassant dans un coin du parc afin de profiter des rares rayons du soleil d’automne. Tout le monde avait fini par retrouver ses habitudes au sein de Poudlard et l’on aurait aisément pu croire que la rentrée avait eu lieu il y a plusieurs mois déjà tant la routine s’était facilement réinstallée.

Quittant la salle de cours du professeur VaatiVidya en saluant ce dernier, Prudence ajusta son sac de toile sur son épaule et prit la direction de la bibliothèque, l’esprit ailleurs. Les cours de potions ne se passaient pas aussi facilement que prévu malgré l’aide salvatrice de Bonnie et la Gryffondor commençait sérieusement à s’inquiéter. Non pas qu’elle soit du genre à viser l’Optimal dans toutes les matières, seulement son échec en potion entraînerait son impossibilité de poursuivre l’enseignement du professeur Burgess jusqu’aux ASPICs et donc par conséquent son inaptitude à intégrer le Ministère de la Magie. Pourquoi fallait-il que les Aurors aient de bonnes connaissances en potion, après tout ?! Ce n’était pas comme s’ils avaient le temps d’en concocter lorsqu’ils se trouvaient en mission… Néanmoins la brune devait bien admettre que savoir identifier les différents poisons et fabriquer rapidement un antidote en cas de besoin s’avérait être une compétence non négligeable pour un agent des forces de l’ordre magique… Tant pis, pensa-t-elle avec amertume, je me baladerai en permanence avec un bézoard et ça fera bien l’affaire d’abord !

Tandis que l’adolescente se rapprochait de la bibliothèque, elle se figea soudain au beau milieu du couloir, le regard vague. Elle n’avait aucune envie d’aller s’enfermer là-bas par ce beau temps pour tenter – en vain – de faire rentrer ces maudits cours de potions dans sa tête. De toute façon sans l’aide de Bonnie elle ne parvenait pas à apprendre correctement et ses tentatives de révision se solderaient certainement par un échec. Non, à la place Prudence avait une toute autre idée ; la météo était bien trop belle pour refuser une sortie dans le parc ! Une fois dehors elle trouverait bien un sentier de promenade qui lui permettrait de calmer ses nerfs avant de retourner au château pour le dîner. De toute manière Prue n’était clairement pas en état de travailler, alors à quoi bon perdre son temps et sa patience qui étaient déjà si précieux ? Elle enverrait un hibou à Bonnie en lui demandant si elles pouvaient se retrouver ce week-end, et ensembles les deux amies réussiraient certainement à venir à bout des difficultés de Prue en potions. En voilà un bien meilleur programme !

Ragaillardie à l’idée d’aller se promener, Prudence se dirigea rapidement vers les escaliers afin de quitter le château, ajustant sa robe de sorcier. Le soleil était certes encore haut dans le ciel pour la saison toutefois la Gryffondor n’était pas dupe et elle se doutait bien que le fond de l’air devait être frais. Ce n’était pas le moment de tomber malade… Comme si elle avait envie que son père lui envoie en urgence d’autres stocks de pimentine !

Après plusieurs minutes de marche, la jeune fille se retrouva dans le parc, inspirant l’air frais d’Écosse à pleins poumons alors qu’un sourire se dessinait sur ses lèvres. Elle était bien mieux ici, dehors, en pleine nature, qu’enfermée dans une des salles austères du château, ça c’était sûr. Pas une seule seconde Prue ne regretta son choix tandis qu’elle prenait la direction du lac, en saluant au passage des visages familiers parmi les élèves vautrés dans l’herbe. L’eau sombre du lac scintillait sous les rayons du soleil et Prudence plissa les yeux afin de tenter d’apercevoir le calmar géant qui avait pour habitude de se prélasser au soleil à la moindre occasion. Toutefois l’animal semblait en avoir décidé autrement et Prue emprunta donc l’un des sentiers qui permettaient de faire le tour du lac noir, un peu déçue de ne pas pouvoir admirer la créature marine. Avec ses révisions pour les BUSEs la brune avait bien moins le temps d’aller se promener dans le parc et à l’orée de la forêt interdite afin d’apercevoir les animaux magiques qui avaient élus domicile dans le coin et son absence de contact avec ces derniers commençait à lui peser. Fort heureusement il lui restait les cours de soins aux créatures magiques, plusieurs fois par semaine, qui lui permettait de garder ce contact si cher à son cœur avec la faune magique.

Tandis qu’elle continuait son tour du lac d’une marche rapide, Prudence remarqua que quelqu’un d’autre semblait avoir eu la même idée qu’elle. La Gryffondor mit sa main en visière afin de se protéger des rayons du soleil pour tenter de reconnaître la silhouette sui se trouvait à quelques mètres d’elle. Un petit sourire étira ses lèvres lorsqu’elle reconnu Robin et la brune accéléra la cadence, ravie d’avoir l’occasion de discuter avec elle.

« Hé, Robin ! s’exclama Prue en agitant le bras pour attirer l’attention de sa camarade tout en fonçant vers elle à toute vitesse, comment tu vas ? Ça fait des lustres qu’on ne s’est pas vue ! »

Tout comme Lena, la grande amie Serdaigle de Prudence, Robin avait dû redoubler suite à l’année Blackman. Elle se trouvait désormais en quatrième année se qui limitaient forcément les contacts des deux filles. Prue avait toujours apprécié la blonde et les nombreuses choses qu’elle lui apprenait à propos du monde moldu ; elle trouvait ça relativement fascinant ! Il n’avait pas fallu bien longtemps pour remarquer que Robin ne se trouvait pas forcément à sa place dans les mondes des sorciers et Prudence avait mis un point d’honneur à essayer de la faire changer d’avis. Le monde était si beau, comment ne pas le reconnaître ?

HARLEY-

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We do not need magic, to change the world.

Robin ~ Prudence

En sortant du cours de Metamorphose je ne pouvais plus supporter l'étouffement que je ressentais dans le château. Parfois je me demande comment ma mère réagirait face à l'hygiène de vie à laquelle nous sommes exposés. Le château est très poussiéreux, l'air me semble constamment humide et comme les professeurs font un peu ce qu'ils veulent de leur salle de classe parfois on à l'impression d'étouffer dans une salle où l'on ouvre jamais la fenêtre en illuminant uniquement avec des bougies, sans parler du fait que ce sont des horribles créatures qui s'occupent du ménage... Rien que d'y penser j'en frissonne, d'atroces créatures. De toute manière le château en général est sombre et lugubre alors même des vitres parfaitement nettoyées ne pourraient rien y changer, je me sens pas bien ici. Ne parlons même pas de mon dortoir, j'y passe le moins de temps possible préférant largement sortir à l’extérieur où l'on nous offre la vue magnifique sur un vaste lac. En plus je n'ai même pas la chambre pour moi même, avant j'avais plusieurs chambres, pour dormir, pour jouer, pour les soirées pyjama avec les copines... Mais ici je dois partager une toute petite chambre avec plusieurs filles par forcément toutes mes amies sans pouvoir rien y faire ! A moins de dormir dans la salle commune mais ce n'est pas vraiment fait pour et puis de toute manière j'ai souvent aperçu des personnes levées au milieu de la nuit traînant dans la salle commune alors je n'y serais jamais vraiment seule non plus. J'ai l'impression que nous n'avons pas beaucoup d'intimité ici, même dans les couloirs on est en permanence observé et jugé par les tableaux, c'est insupportable !

Mes poumons ne supportant plus l'air étouffé du château je ne prend même pas le temps de remonter me changer -parce qu'en plus on dirait qu'on est au moyen-âge avec nos uniformes de sorciers, certes dans mon école privée j'avais une uniforme aussi mais c'était beaucoup plus joli. Je me dirige directement vers l’extérieur en ignorant tout le monde autour de moi, je ne préfère pas tomber sur quelqu'un d'indésirable ou qui m'empêcherai de sortir prendre l'air. En plus il faut que j'en profite, bientôt le froid va nous envahir et je n'aurais plus l'occasion de me prélasser au soleil en fin d'après-midi. Une fois dehors je me sens plus légère, comme si j'étais moins observée et moins contrôlée, l'air est frais mais le soleil me réchauffe assez pour ne pas avoir froid, aussi, il se reflète sur le lac noir le sublimant encore plus. Depuis que je suis arrivée à Poudlard je bénis ce lac, il m'apporte tellement de calme et de sérénité, c'est tout le contraire du château, malgré sa couleur sombre et les créatures étranges qui y habitent je le trouve fascinant. C'est donc tout naturellement que je marche en direction de ce dernier, prenant un chemin particulier afin de m'éloigner un peu plus du monde et de me retrouver en privé avec l'eau scintillante. Au bout d'un moment mon sac se fait lourd sur mon épaule et je décide de m'installer, veillant à m'asseoir correctement sur ma cape pour ne pas salir mes vêtements. J'aimerais tellement pouvoir jouer du piano juste ici, ou même juste utiliser mon téléphone... C'est quelque chose qui me manque ici, aucun objet électronique "moldu" comme ils disent, ne fonctionne dans l'enceinte de Poudlard, je trouve ça plutôt stupide et frustrant mais je ne peux rien y faire, sauf me plaindre, ce que je fais déjà bien assez souvent. Du coup je me contente de dessiner, parce qu'au moins ici les crayons gris ne sont pas interdits, c'est la seule chose qui réussit à combler mon manque de piano et à me changer un minimum les idées.

Mon cerveau agit de toute seul, effectuant lentement un croquis de tortue comme j'en avais tant l'habitude de faire lors de mes visites à l'aquarium avec Kyle. Ça date cette histoire, mais mon habitude d'aller visiter les animaux marins dans des aquariums m'est restée, honnêtement c'est ce que je sais dessiner le mieux, même si j'apprécie de plus en plus faire des portraits, surtout quand la personne concernée est vraiment belle. Parfois j'aime m'imaginer l'homme parfait et je tente de le poser sur papier, mais je n'arrive jamais à retranscrire mes pensées exactement comme je le souhaite, alors je préfère dessiner des personnes existantes, comme Hannibal par exemple. Mais soudain une voix me sort de ma conversation et je relève lentement le regard, plissant légèrement des yeux à cause de la lumière du soleil. « Hé, Robin ! Comment tu vas ? Ça fait des lustres qu’on ne s’est pas vue ! » Il s'agit de Prudence qui me fonce dessus. Je pose mon croquis sur le côté et lui offre un mince sourire. Normalement je devrais être dans sa classe, en cinquième année, mais non, il a fallut que je me retrouve avec des enfants de quatorze ans, heureusement que je ne suis pas la seule dans cette situation. « Bonjour Prudence ! Ça va bien merci, et toi ? » demandais-je poliment. En réalité ça ne va pas, j'ai envie de rentrer chez moi, de revoir ma mère, de reprendre mes cours de piano, d'être dans MA chambre... Mais bon je finis par m'habituer, c'est toujours comme ça en début d'année. « Oui c'est vrai, on a des emplois du temps totalement différents c'est pas facile ! D'ailleurs tu passes les BUSEs cette année non ? Comment ça se passe pour l'instant ? » ajoutai-je finalement. Moi aussi j'aurais du passer mon examen cette année, je sais que j'aurais pu réussir mais bon, je n'ai pas vraiment eu le choix, on m'a forcée à redoubler.

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ft. Robin

À bien y réfléchir, cela faisait vraiment un petit moment que Prue n’avait pas eu l’occasion de discuter avec Robin. Oh certes, elle l’avait bien croisé dans les couloirs depuis la rentrée mais les deux filles avaient tout juste eu le temps de se faire un signe de la main avant de filer chacune vers leur classe respective. Au moins elles allaient pouvoir parler un peu et rattraper le temps perdu ! Il n’y avait pas un seul autre élève à la ronde et les adolescentes avaient encore bien du temps devant elles avant le dîner, ce qui ravit Prudence. Tout comme l’absence de Lena, celle de Robin se faisait ressentir par moment et la présence de la Serdaigle manquait parfois à Prudence ; lorsqu’il était question d’histoire de la magie, par exemple, et que Robin tirait une tête de six pieds de long, estomaquée par ce qu’elle continuait d’apprendre sur le monde des sorciers – son monde, par la même occasion. Prue s’était mis en tête depuis leur première année ensemble et en découvrant l’aversion de sa camarade pour le monde sorcier de lui montrer à quel point elle pouvait se tromper et tout ce qu’elle manquait en restant campée sur ses positions. Cependant, avec le redoublement de Robin elle n’avait plus trop d’occasions de vaquer à sa mission. Il fallait donc profiter de cette occasion !

Arrivant enfin aux côtés de la blonde, Prudence reprit rapidement sa respiration. Elle avait dévalé les quelques mètres qui les séparaient à toute vitesse et il allait falloir qu’elle retrouve son souffle si elle voulait être en état de débattre avec Robin !

« Je vais… super… bien ! dit-elle en se penchant en avant pour tenter d’améliorer sa respiration sifflante, ça me fait… plaisir de tomber sur toi… aujourd’hui ! »

Avec toute la non-délicatesse qui la caractérisait, Prue se laissa tomber aux côtés de sa condisciple de Poudlard sans vraiment regarder sur quoi elle s’asseyait. Ce ne serait pas la première fois qu’elle rentrerait au château la robe couverte de feuilles et de terre après tout, depuis le temps elle était passée maître dans l’art du Recurvite !

La Gryffondor jeta un coup d’œil à son interlocutrice ; l’art de la compréhension et de la l’interprétation du comportement des autres n’étaient pas ses points forts aussi ne remarqua-t-elle pas le mensonge de Robin à propos de son moral.

« Les profs nous mettent pas mal la pression, avoua Prudence en s’asseyant du mieux qu’elle le pouvait en tailleur, dès le premier cours ils ont mis le paquet avec les notes nécessaires pour poursuivre leur matière… Ça met un coup de stress. »

La jeune fille haussa les épaules, sentant l’habituel nœud au ventre qui apparaissait lorsqu’il était question des BUSEs arriver. Elle n’avait jamais été le genre de fille hyper scolaire qui se mettait au premier rang et espérait ravir les meilleures notes de la classe, oh ça non ! Toutefois depuis que son projet professionnel était plus que clair et précis dans sa tête, hors de question de rater ses examens. Le moindre échec en potion pourrait lui coûter son entrée au Bureau des Aurors plus tard… Rien que de penser à ça lui donnait la nausée ! Comment pourrait-elle un jour se remettre d’un tel échec, continuer de se regarder chaque matin dans la glace ? Elle n’y arriverait pas, c’en était certain. Ce serait comme abandonner une deuxième fois ses camarades né-moldus au château lors de la dictature de Menesis Blackman ; et Prudence ne survivrait clairement pas à un pareil cas de conscience une seconde fois. Il n’y avait donc qu’une seule solution possible à tout ça ; réussir son année et avec ça ses BUSEs afin de pouvoir choisir les matières à étudier jusqu’à ses futurs ASPICs avant d’intégrer le Ministère de la Magie.

« Et toi, comment ça se passe ? Les cours sont plutôt intéressants en quatrième année, se remémora-t-elle les yeux brillants, on voit les hippogriffes et les licornes en cours de soins aux créatures magiques et ça c’est top ! »

En effet le professeur Armstrong leur avait présenté l’an passé de magnifiques spécimens de licornes lors de son premier cours et la moitié de la classe de quatrième année en avait gardé de beaux souvenirs. Même sans être particulièrement intéressé par la faune magique, il était difficile pour quiconque de se montrer insensible face au charme des licornes. Ces créatures étaient à la fois si pures, si intelligentes et si belles à observer que la majeure partie des élèves finissaient captivés pour toute la durée du cours. Du moins c’était le souvenir que Prue en avait gardé !

« Et comment ça va chez toi ? ajouta la Gryffondor, sachant que son amie avait toujours des anecdotes à lui apprendre sur le monde moldu, est-ce que tu as profité de ton… tel and phone – c’est bien ça ? – pendant l’été ? »

En apprenant l’existence de ce genre d’objet Prudence avait été plus qu’intriguée. Comment un appareil pouvait-il envoyer des messages ainsi que des photos sans utiliser de parchemin ?! Et par quoi passaient ses envois ? Tant de choses qu’elle ne comprendrait sans doute jamais. Il lui paraissait invraissemblable de communiquer à l’aide d’autre chose que des hiboux postaux ou bien des notes ensorcelés, et pourtant d’après les dires de Robin c’était clairement possible ! Dire qu’un monde rempli de toutes ces choses abracadabrantes se trouvait si proche d’elle et que Prue n’avait jamais eu l’occasion d’en apprendre davantage… Heureusement que la Serdaigle s’occupait de son éducation à ce propos !

HARLEY-

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Robin ~ Prudence

Prudence a toujours été de bon cœur avec moi, c'est une fille très spontanée et même si elle peut m'agacer parfois je dois dire qu'elle n'a jamais voulu être mauvaise avec moi. Malgré ses origines de sang-pure elle ne se sent pas supérieure sur quoi que ce soit, elle n'est pas endoctrinée par cette idée stupide comme quoi il faut éradiquer toute personne de sang « impur », elle est décente et je l'apprécie beaucoup pour ça. Etant donné que j'ai du redoubler une année et que je me retrouve désormais avec des personnes plus jeunes que moi j'ai bien moins l'occasion de lui parler, surtout qu'en plus nous ne sommes même pas de la même maison. Et puis même si j'ai du mal à l'avouer il doit bien s'agir d'une des seules personnes ici qui arrive à me faire découvrir de belles choses sur le monde de la magie, ce qui n'est pas de toute évidence avec moi ! De mon côté je me suis promis de montrer à Prudence mon portable un jour, dans un endroit où il est fonctionnel et où elle pourra découvrir toutes les joies de cet appareil électronique. Ça me paraît tellement fou que des filles de mon âge n'aient aucune idée de comment se servir d'un téléphone ! Pour moi c'est tellement naturel, ma mère m'en avait offert un pour mes douze ans afin d'avoir plus de facilité à la contacter lorsque je suis à Poudlard... Mais il s'avère que ça n'a servit à rien je devais me contenter de m'en servir qu'à Londres, ce qui est déjà mieux que rien... En attendant pour communiquer avec ma mère je dois encore envoyer un hibou lui déposer une lettre... C'est tellement médiéval ! Le monde de la magie devrait vraiment s'ouvrir à la modernité et évoluer avec son temps, ça changerait tant de choses ! Peut-être que les sang-pur et leurs idées extrémistes verraient le monde normal d'un œil différent et non pas comme des parasites ! Enfin quoi qu'il en soit je garde un sourire alors que Prudence s’affaisse encore haletante à côté de moi, je suis une fille bien plus calme qu'elle et pourtant je ne la trouve pas désagréable pour autant. « Les profs nous mettent pas mal la pression, dès le premier cours ils ont mis le paquet avec les notes nécessaires pour poursuivre leur matière… Ça met un coup de stress. »

Je sais que Prudence n'est pas forcément aussi investie dans les cours que moi qui ait toujours eu l'habitude d'être au meilleur niveau scolaire possible -ce qui est un peu plus compliqué ici. Mais je peux voir qu'elle a l'air vraiment concernée par cet examen qui clôture sa cinquième année. Nous n'avons jamais eu l'occasion de parler de nos idées de futurs métiers ou d'une certaine orientation alors je ne sais même pas vers quoi elle veut se pencher... Moi-même je suis perdue, je ne me vois absolument pas dans un métier de sorcière, en réalité je ne me suis pas vraiment penchée sur la question je ne sais pas du tout quel genre de métiers on peut exercer dans ce monde particulier. Ma mère par contre, aimerait que je suive sa trace, elle m'a élevée pour être une mannequin parfaite, entre régime alimentaire stricte et éducation particulière je n'aurais pas de mal. Puis avec sa notoriété je pourrais plus facilement me faire une image dans la mode mais je ne suis pas sûre si c'est vraiment ce que je veux faire... Je suis assez perdue en ce moment. « J'imagine bien, il faut vous préparer dès la rentrée pour que vous ne soyez pas trop en panique lorsque les examens vont approcher. Ne t'en fais pas je suis sûre que tu vas t'en sortir ! Tu n'est pas mauvaise élève ! Et puis si tu travaille bien tout au long de l'année il ne devrait y avoir aucun problème, tu ne penses pas ? » Je lui aurait bien offert mon aide mais c'est pas moi qui, dans ma quatrième année, vais pouvoir être d'une quelconque aide... Surtout pour la magie. « Et toi, comment ça se passe ? Les cours sont plutôt intéressants en quatrième année, on voit les hippogriffes et les licornes en cours de soins aux créatures magiques et ça c’est top ! » Je hausse les épaules. Pour l'instant je suis un peu d'humeur maussade la plupart du temps dans les cours, au début de l'année j'ai du mal à me lancer dans tout ça, le pire c'est les Potions, je ne préfère même pas y penser. « Pour l'instant j'essaie de m'adapter, c'est un peu long de me lancer au début. Par contre je ne savais pas pour les Licornes... J'ai hâte d'en voir une en vrai ! Dire que les Licornes sont un réel mouvement de mode chez moi ! Quand j'avais neuf an j'avais une énorme peluche licorne dans ma chambre, j'aurais jamais pensé en voir une dans la vraie vie. » dis-je avec un peu de fascination. Evidemment quand je parle de "chez moi" je fais allusion au monde "moldu" mais je n'aime pas trop utiliser ce mot alors je m'exprime plutôt à ma façon, la plupart des gens qui me connaissent assez arrivent à me comprendre. D'ailleurs je me rappelle très bien de ce mouvement de mode, même aujourd'hui on en trouve encore, mais quand j'avais neuf an c'était mon motif décoratif favoris, je n'étais pas du genre gamine mais là c'était plus fort que moi, je trouvais ça tellement beau.

« Et comment ça va chez toi ? Est-ce que tu as profité de ton… tel and phone – c’est bien ça ? – pendant l’été ? » Je ne peux m'empêcher de sourire face à la façon dont Prudence prononce le mot téléphone, j'ai l'impression d'apprendre à ma grand mère comment faire un selfie... Et encore ! Même grand-mère Beth est plus au courant que Prudence et pleins d'autres personnes ici d'ailleurs. « Mon téléphone oui ! Ça me fais toujours bizarre de devoir le quitter, j'ai l'habitude de parler avec tout le monde grâce à mon téléphone, c'est tellement plus pratique que les lettres et les hiboux tu ne peux même pas t'imaginer ! Ça va dix fois plus vite, en réalité ça ne met pas plus de deux secondes pour envoyer un messages. » dis-je en fixant l'eau scintiller sur le lac. J'aimerais tellement lui faire essayer, je vois déjà sa réaction dans ma tête. « Un jour il faudra que je te le fasse essayer, mon téléphone, tu ne crois pas ? » demandais-je avec un sourire en tournant le regard vers mon amie.

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ft. Robin

Le fait d’évoquer les examens de fin d’année avec Robin avait un peu sapé le moral de Prue ; elle entendait déjà suffisamment parler des BUSEs en cours et avec ses camarades de promo, inutile de se mettre elle-aussi à toujours aborder le sujet ! Malheureusement qu’elle le veuille ou non Prudence allait devoir se concentrer sur tout ça, et ce plus que sérieusement si elle voulait atteindre ses objectifs. Hors de question de rater sous prétexte qu’elle pensait à autre chose, oh ça non, elle ne pouvait pas se le permettre. Pas maintenant que son projet était plus que concret et que l’échec à certaines épreuves de BUSEs était susceptible de le réduire à néant. Impossible pour elle désormais de s’imaginer faire autre chose qu’Auror, ou membre du département de la justice magique du Ministère, traquant les mage-noirs et autres mauvais sorciers à travers le monde avant de les envoyer croupir en prison. La Gryffondor ne voyait aucun autre moyen de se rendre utile à la communauté sorcière et elle avait envie d’apporter sa pierre à l’édifice quant à l’amélioration de la sûreté de cette dernière. Avoir constaté ce qu’une poignée de sorciers bien préparés pouvait faire comme ravages lors de l’année Blackman avait fini de la convaincre à propos de son futur et la motivait à en apprendre toujours plus afin que ce genre de situation ne se reproduise plus jamais.

La voix de son amie Robin la ramena au moment présent et Prudence cligna des yeux en écoutant ce que la blonde avait à lui dire. Bien sûr, elle avait certainement raison, inutile de complètement se planter lors des BUSEs si l’on s’était préparé correctement tout au long de l’année. Toutefois même en sachant ça Prue ne pouvait s’empêcher d’être anxieuse à l’idée de passer ces fameux examens.

« Oui tu as raison, avoua-t-elle en triturant un brin d’herbe qui se trouvait devant elle, mais j’ai quelques lacunes non négligeables en potion et il faut absolument que je réussisse à valider mes BUSEs dans cette matière ! Sinon Burgess ne me laissera jamais continuer et je pourrai dire adieu à ma future carrière… »

Prudence soupira avant de relever la tête en arborant un faible sourire. Aborder ses craintes avec ses amies avait la fâcheuse tendance de les rendre encore plus concrètes et à cet instant précis elle pouvait sentir l’habituel nœud à l’estomac qui ne la quittait que trop rarement depuis la rentrée.

« Mais bon, je me laisse pas abattre et je garde le rythme, je pense que c’est ce qu’il faut faire de toute façon, continua-t-elle en fronçant les sourcils, si on se laisse couler là c’est vraiment fichu. »

Ce fut ensuite à la Serdaigle de lui parler un peu de sa rentrée et, même si Prudence n’était pas très douée pour interpréter les non-dits de ses camarades elle remarqua que le moral de Robin ne semblait pas au beau fixe. Le fait que la blonde ne soit pas une grande fan du monde de la magie n’était un secret pour personne pourtant Prudence aurait pensé qu’avec le temps la vie au château lui aurait semblé plus naturelle et conviviale et qu’elle allait finir par se faire à la chose. Quand elle voyait à quel point son amie Lena, une autre élève de Serdaigle, s’était habituée au monde des sorciers elle avait parfois du mal à imaginer qu’elle ne le côtoyait que depuis cinq ans ! Néanmoins cela n’avait pas été la même chose pour Robin et cette dernière restait plutôt en retrait et fermée face à tout ce qui touchait à la magie. Prue l’écouta et son sourire se fendit d’un sourire en l’entendant parler des licornes ; selon elle, même l’esprit le plus obtus ne pouvait s’empêcher de succomber face au charme et à la grâce naturelle de ces créatures. Difficile d’y rester insensible, même si l’on était allergique à la magie !

« C’est vrai ? s’étonna-t-elle en entendant Robin parler de la vision qu’avaient les moldus des licornes, c’est énorme ! Mais du coup, comment les gens chez toi ont-ils fait pour suspecter leur existence ? Vous aussi vous avez des animaux qui y ressemblent ? Ou alors c’est seulement basé sur des légendes ? Et il y a d’autres créatures que l’on retrouve chez toi ? »

Comme d’habitude, beaucoup trop de questions en bien trop peu de temps. Dès qu’il s’agissait de quelque chose qui attisait sa curiosité, Prudence ne pouvait s’empêcher de vouloir la satisfaire à tout prix et se retrouvait à penser à dix milles choses qu’elle avait brusquement envie de savoir à ce sujet. Comme bien souvent lorsqu’elle discutait avec Robin, son intérêt pour le monde moldu s’en trouvait décuplé et elle avait envie d’en apprendre plus à leur propos, regrettant de ne pas avoir suivi cette option à partir de la troisième année. Il y avait tant à apprendre sur eux que Prue ne savait même pas par où commencer ! Par leur histoire ? Par leur politique ? Par leur système éducatif ? Bien trop de choses qui lui paraissaient trop complexes pour s’y plonger maintenant.

Lorsque Robin répondit à sa question sur son fameux objet, Prudence constata qu’elle n’avait pas du tout mais alors pas du tout prononcé le nom comme il fallait et grimaça discrètement. Elle devait tellement passer pour une imbécile aux yeux de Robin ! La Gryffondor l’écouta donc avec attention et écarquilla les yeux en entendant ce qu’il était possible de faire avec le fameux objet.

« Non, en a peine quelques instants ? dit-elle, impressionnée, même les notes de services ultra-rapides ensorcelées au Ministère ne vont pas aussi vite ! Impressionnant, et comment ça fonctionne du coup ? Par électricité ? »

Prudence tenta de le cacher mais elle n’était pas peu fière de connaître ce mot propre à la technologie moldue ! Les joues légèrement rosies elle écouta la suite des paroles de Robin et ouvrit grand la bouche de stupeur :

« Oh tu penses que ce serait possible ? s’exclama-t-elle en battant des mains, ce serait énorme ! J’espère juste que je ne l’abimerai pas… Tu penses que je pourrai tester l’électricité avec ? »

HARLEY-

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